Êtes-vous effrayés par l'apparition des transmutants dans la société ?
Pas vraiment, l'humain est voué à évoluer comme chaque espèce. Je pensais que les mutations apparaitraient plus tard, dans plus d'une centaine d'années, mais finalement je suis heureux d'assister aux prémices de l'évolution : c'est une chance pour les scientifiques d'être les pionniers, les premiers à pouvoir étudier les mutations toutes plus impressionnantes les unes que les autres ! Je ne crains pas spécialement leurs capacités. On vit dans le pays qui prône le second amendement, j'ai autant de raison d'avoir peur d'un voisin que d'un mutant (mention spéciale si mon voisin est un mutant).

Que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?
Je pense que la question parle d'elle-même. Je condamne toutes les formes de mouvement terroriste, qu'il soit voué à abattre des mutants ou des humains. J'aurais bien des choses à dire sur leur peur de l'inconnu et sur leur incroyable ressemblance avec une triste période en Europe.. ces terroristes sont dingues et illuminés. Je ne comprendrais sans doute jamais comment on peut se laisser enrôler à ce point, comment on peut nourrir une telle haine. Je suis énormément curieux de voir leur réaction si on leur annonçait que leur mère, leur fils, leur femme ou leur toubib était un mutant, quoique un peu inquiet.

Que pensez-vous des affrontements entre les hunters et le groupe Uprising ?
Je ne suis pas un grand partisan des affrontements en général, persuadé qu'on ne résout pas la violence par la violence.. mais je dois avouer que je me sens du côté des Uprising. Leur cause est plus juste à mes yeux, tant qu'ils ne basculent pas dans l’extrémisme à leur tour (sinon ça perd tout son charme). Alors, ce que j'en pense.. J'en pense que c'est pas idéal mais c'est malheureusement plus crédible qu'imaginer se réunir autour d'une table pour discuter de nos différends.

Que pensez-vous des actions de Thaddeus Lancaster à la tête du Comté ?
Psychopathe, barbare, dictateur, dégénéré, j'ai une multitude d'adjectifs qui me viennent à l'esprit quand on m'évoque Thaddeus Lancaster. Je pense que cet homme est dangereux et qu'attiser la haine quand on est bien à l'abri dans sa maison est déplorable. Il y a une grande différence entre le hunter qui entretient sa hargne dans son garage et celui qui est à la tête d'une ville. L'appel aux armes alors qu'une grande partie de la population est déjà fragilisée et persuadée qu'assassiner est la solution est basiquement à ce stade un appel au génocide. J'ai pas connu la guerre, mais je suis quasiment certain qu'on entendait le même type de discours dans mon pays natal dans les années 30, see ?

PAYS : France baby DISPONIBILITÉ : toute ma vie? huhu je pense pouvoir passer au moins 5j/7 ! VOTRE AVIS SUR TH : le contexte est intéressant, le forum est beau et actif, les membres sont accueillants : humm à mon avis TH est super cool ! COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : via PRD il me semble PERSONNAGE : inventé VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : oui, une fois que vous m'aurez validé le forum sera vraiment parfait    UN DERNIER MOT ? : pou  

Ce n'était pas le genre de la famille Spiegelman de raconter mille et une fois l'incroyable histoire de la naissance du dernier de la fratrie. A vrai dire, il n'y avait pas vraiment d'histoire : il était le deuxième fils, né le 19 mars à Berlin (Ouest) dans le même hôpital du secteur américain que son aîné. Sans tomber dans le pathos, la vie à cette époque n'était pas des plus calmes. Le mur de Berlin séparait les deux parties de la ville et si Klaus avait eu la bonne idée de naître du bon côté, la situation était loin d'être idéale pour autant. Toutefois, lorsqu'on grandit dans un monde tordu, il faut se débattre et se tortiller pour ne pas finir tordu à son tour - selon les sages paroles de sa mère -. Alors Klaus s'est accroché à ce qu'il pouvait avoir, des principes, une éducation, des connaissances, une ouverture d'esprit, tout ce qui lui permettait de mieux comprendre ce mur qui séparait sa ville en deux.
Klaus n'a pas échappé cependant aux espoirs du rêve américain. Fin 1989, Klaus se sent pousser des ailes suite à la chute du Mur ; il embarque, à peine âgé de dix-neuf ans, en route pour les États-Unis. Il y retrouve alors son frère aîné et sans doute être entre Spiegelman avait quelque chose de rassurant, en comptant également mini puis minie Spiegelman du côté de son fraternel - car oui, Klaus était un oncle modèle -. Bien trop jeune pour penser à fonder une famille à son tour, il se jeta à corps perdu dans les études qu'il avait à peine osé imaginer entreprendre en Allemagne : la paléontologie. Ce n'était pas le domaine avec le plus de débouchés, c'était certain, mais c'était indéniablement ce qui le bottait. La voie scientifique devint son autoroute et il fila à toute vitesse vers master et doctorat.

"Arrête de me regarder comme ça Raymond, tu sais bien que je vais pas le faire." lâcha négligemment Klaus en levant le regard vers le squelette qui trônait au centre du labo, ses orbites vides fixant le vide comme s'il cherchait la réponse de l'univers. Raymond avait toujours été d’une sagesse incroyable et le chercheur avait fini par s’en rendre compte à force de lui adresser la parole. Bien sûr, le squelette n’était pas bavard, mais ça suffisait parfois. "Même si je dois t’avouer que je cracherais pas sur un salaire supplémentaire. Et puis donner cours à des étudiants ça doit pas être si horrible non ? J’étais pas horrible moi." A 35 ans, il était sur le point de briser un des deux principes fondamentaux : ne pas devenir prof et ne pas devenir flic. C'était pour la bonne cause néanmoins : pour offrir le meilleur à sa fille, ce bout de fillette de 10 ans qui pouvait lui demander de décrocher la lune et plutôt deux fois qu'une. La mère - une sacrée garce, en toute objectivité - était partie depuis longtemps, un divorce houleux dont il était sorti gagnant de la garde de sa fille (pas bien compliqué quand la mère avait un penchant certain pour l'alcool et la vie décadante, certes). Et puis, finalement, il prit goût à l'enseignement. Transmettre sa passion et ses connaissances, donner les meilleures chances aux élèves les plus motivés et pousser vers le haut ceux en difficulté. S'il était un professeur exigeant, il avait le mérite de se donner à fond.

"Papa, le blond du premier rang jouait à Candy Crush, tu as remarqué ?" La voix de l'adolescente (presque jeune femme) brisant le silence de la salle de cours de l'université. "Pourquoi tu crois que je viens de lui mettre un E à un devoir qui compte pour un tiers de son semestre ?" avait répondu Klaus, la veste déjà sur les épaules et la cigarette entre les lèvres, prêt à partir. Le rire - légèrement machiavélique mais toujours adorable - de sa fille finit de le convaincre que ce blond n'avait qu'à suivre son cours plutôt que jouer s'il voulait s'attirer les faveurs du Spiegelman. "Je rentrerai manger à la maison, love, je dois travailler au labo d'abord." avait-il prévenu après une brève étreinte.
Et c'était là que la partie la moins visible de son job faisait son apparition. De base, il n'entrait jamais dans les détails quand il parlait de son métier, principalement car peu de personnes s'intéressaient et/ou comprenaient la paléontologie déjà. Ensuite, car toute une partie de son temps était consacrée à l'étude des mutants, évolutions génétiques et toutes ces choses que M. Lancaster cherchait à éradiquer. Mais Klaus n'avait rien d'un chasseur, s'il s'intéressait autant aux transmutants c'était surtout pour les comprendre, persuadé qu'ils sont les prémisces de l'avenir de l'humanité. S'il ne prend les armes pour aucun camp, ce n'est pas pour autant qu'il n'a pas un avis tranché sur les actions des hunters.