« C’est pas trop mal pour le moment. » Commenta mon patron et amant occasionnel sur ces mains et ces caresses que je lui procurais depuis peu. Il semblait apprécier chacun de mes gestes et, vu le sourire au coin au coin de ses lèvres, je ne doutais point de mes compétences à ce sujet. Ainsi, je continuais dans le même état d'esprit, caressant le torse de mon patron tandis que je le chevauchais depuis que j'avais terminé de le soigner. Cependant, Seth ne restait pas inactif. Au contraire, ses mains effleuraient ma peau et caressaient mes hanches. Le souvenir de nos ébats passés me revenait alors en mémoire et je ne pouvais que sourire en y repensant. Notre position actuelle n'était pas une première et elle me donnait des tas d'idées pour la suite. Car oui, désormais, nous ne pouvions plus faire demi-tour. « Nan, ça va, c’est à peu près ce que j’avais en tête. » Nous étions deux à voir dans la même direction et j'en étais plus que ravi. L'adrénaline ressenti durant la journée ne pouvait s'arrêter aussi brusquement. J'avais besoin de continuer et d'assouvir ce désir naissant suite à tant d'imprévus. Je voulais un peu plus d'action - beaucoup plus en fait - mais pas forcément la même que celle à laquelle nous avions échappé lors de notre coup. « Quoique… y a des trucs en trop. Comme ça, là. » Sans perdre de temps, mon tee-shirt vola dans la pièce. Avec toujours ce même sourire sur les lèvres. Seth savait comment s'y prendre et je n'avais jamais regretté une seule de nos nuits. « Voilà, c'est déjà un peu mieux. »

Le jeune Koraha me donnait envie. Il alimentait ce désir qui n'était pas prêt de redescendre. Il continuait ses caresses, me faisant lâcher quelques légers gémissements. Mon patron satisfaisait à l'heure actuelle mes envies et chacun de ses gestes me procurait cette sensation que je ne saurais décrire. Je savais juste que s'il continuait, mon envie de lui ne pourrait que se manifester. D'ailleurs, l'agréable sensation de ses mains sur mes fesses ne faisait qu'accentuer cette envie qui commençait à m'oppresser. Mais je ne pouvais m'empêcher de jouer avec Seth. J'étais joueur et je ne pouvais m'empêcher d'attiser mon amant afin qu'il me donne ce dont j'avais le plus envie maintenant. Ainsi, je l'embrassais à nouveau. Plus fougueux que jamais, mes lèvres glissèrent contre son cou sur lequel je m'attardais quelques instants avant de descendre vers ses pectoraux. Ma langue s'amusa quelques secondes avec ses tétons et mes les lèvres continuèrent alors leur ascension, m'obligeant à descendre moi-même des cuisses de mon amant. Je commençais dès lors à retirer la ceinture du trafiquant et à déboutonner son pantalon. Après quoi, je le lui descendais jusqu'aux chevilles pour revenir m'installer sur le canapé. Je ne pouvais cesser de l'embrasser, comme si ces deux dernières heures m'avaient mené à la mort et que je cherchais à me sentir vivant en le faisant. Pendant ce temps, l'une de mes mains s'aventurait sur sa cuisse et ne pouvait décidément pas nier l'excitation grandissante qui animait Seth. D'un geste tendre, je m'allongeais sur le dos, forçant le calédonien à me suivre en m'y accrochant avec ardeur. Écartant les jambes pour qu'il puisse se glisser facilement, je frappais malencontreusement la table basse avec mon pied et la bouteille de whisky se fracassa contre le carrelage. Je m'arrêtais subitement, regardant ma connerie. « Dommage... Elle aurait pu nous garder éveiller toute la nuit. » Lançais-je avec un léger sourire narquois en tournant mon visage vers celui du trentenaire.

Les légers gémissements que poussèrent Johan ne firent qu’encourager Seth à poursuivre ses caresses. Il n’y avait pas un centimètre de peau, pas la moindre parcelle de son corps qu’il n’avait pas déjà exploré, du bout des doigts ou bien de sa langue. Il avait touché, goûté, sentit le jeune homme bien des fois déjà, et il recommençait toujours avec plaisir. Plaisir qui commençait d’ailleurs à monter doucement, enflant peu à peu au même rythme que le feu qui lui réchauffait le ventre.
Les gestes de son amant n’arrangeaient en rien son état, au contraire : ils le rendaient de plus en plus avide, le gonflant de désir et d’envie. Il lui rendit son baiser avec autant de fougue que les précédents, l’une de ses mains remontant dans le creux de son dos, comme pour le rapprocher de lui encore un peu plus. Mais déjà Johan quittait ses lèvres pour venir l’embrasser dans le cou avant de s’occuper de son torse. La sensation de sa langue sur ses tétons lui arracha un léger grondement sourd accompagné d’un soupir. Il le sentit descendre de ses cuisses et s’affairer sur son pantalon, finissant par le lui faire descendre sur les chevilles. Le mutant s’en débarrassa d’un rapide mouvement de pied, n’aimant pas l’idée que le vêtement puisse l’entraver d’une manière ou d’une autre. Il rendait à Johan tous les baisers qu’il lui donnait, sa langue venant chercher la sienne, jouant avec elle. Il commençait à se sentir de plus en plus tendu, et nul doute que le jeune homme, dont la main venait de glisser sur sa cuisse, pouvait le sentir.
Il se laissa entraîner lorsque ce dernier s’allongea en l’attirant avec lui, prenant place entre ses jambes. Il y eut ensuite le bruit de quelque chose que l’on cogne suivit de celui du verre cassé. Seth regarda brièvement par-dessus son épaule pour voir la bouteille de whisky éclatée sur le sol.

- Dommage... Elle aurait pu nous garder éveiller toute la nuit.

Le Calédonien pouffa de rire et se tourna vers son amant.

- C’est con, hein ? Va falloir trouver autre chose pour rester éveillés.

Il vint l’embrasser longuement, mordant sa lèvre inférieure en s’écartant, puis vint l’embrasser dans le cou, laissant traîner ses dents sur la peau fine avant de s’occuper de son torse, caressant ses pectoraux, jouant avec ses tétons du bout du pouce tandis qu’il continuait de descendre. Il laissa darder le bout de sa langue pour venir caresser le ventre du jeune homme pendant que ses mains redescendaient le long de ses flancs et venaient s’occuper de défaire sa ceinture et ouvrir son pantalon. Seth mordilla la peau sensible autour du nombril avant de descendre encore, ôtant peu à peu le vêtement du mutant, libérant ses jambes. Il se redressa juste un instant pour le lui retirer complètement et revint s’occuper de lui. Il mordilla doucement la peau fine à l’intérieur de sa cuisse avant de remonter, revenant un instant s’occuper de son torse avant de l’embrasser à nouveau, longuement. L’une de ses mains glissa sur l’entrejambe du jeune homme, par-dessus le seul vêtement qu’il lui restait. Il sourit un peu, appréciant ce qu’il sentait sous ses doigts, et commença à le caresser, doucement d’abord, puis un peu plus fortement tandis qu’il venait l’embrasser encore une fois, avide de ces lèvres, avide de ce contact.

Le fracas du verre sur le carrelage me tira de cet état de plénitude dans lequel j'étais depuis que nos vêtements avaient commencé à voler à travers le salon de la maison. Plus que jamais détendu, je regrettais tout de même la fin tragique de notre seule bouteille pour la nuit. Bien que notre fin de soirée s'annonçait particulièrement pimentée, un whisky n'aurait pu qu'être un plus parmi toutes les idées que j'avais en tête pour satisfaire mes envies. « C’est con, hein ? Va falloir trouver autre chose pour rester éveillés. » Je souris face aux propos du calédonien qui me donnait encore plus envie de continuer ce que nous faisions. Et je n'eus pas à me faire prier que Seth revenait à la charge. Sentir ces baisers et ces caresses aussi bien dans le creux de mon cou, que sur mes pectoraux ou mes tétons me donnaient le chair de poule. J'en frissonnais tellement que mes poils se hérissaient sur mes bras. Et cette sensation n'était pas prête de disparaître. En effet, mon amant décida qu'il était temps de le rejoindre dans sa 'presque' nudité. Ses mains retirèrent ma ceinture puis déboutonna mon pantalon. Quant aux miennes, elles voguaient dans son dos, caressant chaque parcelle qu'il m'était possible d'effleurer. Lorsqu'il se redressa, je m'impatientais déjà de son retour comme si la distance qu'il installait m'était insupportable et que je désirais plus que tout retombait dans ses bras pour les heures à venir. Pourtant, le sentir me déshabiller avec tant d'ardeur m'excitait au plus haut point. Désormais libéré, je resserrais mes jambes autour de son corps tandis qu'il mordillait l'intérieur de ma cuisse. Ce qui me tira un léger gémissement. Le laissant faire, je balayais seulement s chevelure de mes doigts pour accompagner ses mouvements.

L'embrassant à nouveau, le contact de sa main sur mon bas-ventre ne fit qu'éveiller le feu qui m'animait. Je pouvais être tout à lui s'il le désirait et j'étais prêt à lui donner mon corps tout entier pour la nuit si l'envie lui prenait. Nous échangions un nouveau baiser, comme hypnotisés par tout contact que nous pouvions avoir l'un envers l'autre. J'avais décidément, complètement et irrémédiablement envie de lui et ses gestes sur mon entre-jambe ne faisait qu'accroître cette pulsion. Dans cette optique, je glissais une main sur ses fesses, passant rapidement sous son boxer que je tirais vers le bas pour l'avoir entièrement nu devant moi, et surtout contre moi. D'un geste brusque, je le repoussais et m'agrippais ensuite à son biceps pour me redresser. Sans même faire attention aux bouts de verre jonchant le sol, je me levais pour faire face au trafiquant et lui arrachais avec la même fougue son sous-vêtement. Il n'en aurait plus besoin jusqu'au petit matin. Je le jetais donc derrière moi et en profitais pour faire de même avec le mien. Sauf que pour faire perdurer le plaisir, je tournais le dos au calédonien et prenais tout mon temps pour faire glisser mon boxer. Taquin, je lui laissais seulement entrevoir la cambrure de mes fesses avant de le remettre à sa place. Je tournais mon visage vers lui, tout sourire, presque moqueur. Je connaissais ses envies et son regard en disait long sur ce qu'il désirait en ce moment même. « Ne sois pas si pressé... » Lui lançais-je sensuellement. « Tu sais bien que tu finiras par avoir ce que tu admires en cet instant. » Puis, sans rien ajouter, je glissais mon sous-vêtement le long de mes cuisses, cachant avec malice et l'oreiller que je venais d'attraper la partie avant de mon corps, mis à nu. Je voulais qu'il me supplie ou qu'il agisse en conséquence pour que je lui donne accès à cette zone spécifique. En attendant, je jouais avec lui. Il m'avait demandé de trouver une autre manière de nous garder éveiller, j'improvisais ainsi un jeu dont j'étais le seul arbitre et le seul maître à bord. Je m'agenouillais alors devant lui, écartant ses cuisses pour que je puisse me glisser entre elles. Plus que jamais excité et joueur, je débutais un léger mouvement de va-et-vient sur son entre-jambe, dressé juste devant mes yeux. Finalement, ma bouche accompagna mon geste et, alors que je lui procurais ce plaisir, je ne cessais de le fixer pour observer ses réactions.

Seth se laissait complètement aller au feu qui le brûlait de l’intérieur et qui ne cessait de gonfler de seconde en seconde. Johan le lui rendait bien, dans chacun de ses gestes et de ses baisers qu’il lui rendait bien volontiers. Il frissonna légèrement en sentant les mains du jeune homme glisser sur sa peau, la tienne massant toujours son entrejambe à travers le tissu de son boxer. Il y aurait bien glissé ses doigts lorsqu’il sentit ceux de Johan passer sur ses fesses et tirer son sous-vêtement vers le bas, le faisant glisser jusqu’au bas de ses cuisses. Le mutant sourit un peu plus et se laissa attirer par les bras de son amant, peau contre peau, sentant la chaleur qui le parcourait lui aussi. Il se laissa aller à un nouveau baiser relativement gourmand lorsque le stripteaseur le repoussa brusquement, le faisant s’asseoir sur le canapé en s’agrippant à lui. Les yeux bruns de Seth le suivirent lorsqu’il se leva et lui ôta le dernier vêtement qu’il lui resta. Désormais complètement nu, l’excitation du trafiquant n’en fut que plus grande. Il détailla le jeune homme avec envie lorsqu’il se mit debout devant lui et commença à se dévêtir à son tour … pour mieux se rhabiller, frustrant incroyablement le Calédonien qui n’avait qu’une envie, prendre possession de ce corps qui se présentait à lui. Il releva la tête vers lui et soutint son regard si bleu.

- Ne sois pas si pressé ... Tu sais bien que tu finiras par avoir ce que tu admires en cet instant.

Seth laissa échapper un soupir exagérément plaintif et l’accompagna d’un sourire aussi malicieux que celui qui lui avait été adressé.

- C’est vache de jouer avec mes nerfs comme ça.

Il le détailla avec une envie grandissante tandis qu’il finissait de se dénuder, prenant bien soin de cacher à la vue du mutant la partie qui l’intéressait – pas que le reste lui déplaise, au contraire, mais tous ses désirs du moment étaient focalisés sur cette région de l’anatomie de Johan. Il avait pris le contrôle pour le moment : c’était lui qui décidait ce qu’il laisserait faire ou non, et Seth adorait ça autant qu’il adorait être celui qui donnait les autres. Pour le moment, il se laissait faire, entrant bien volontiers dans un jeu qu’ils avaient joué maints et maints fois déjà, et qui jusqu’à présent ne l’avait jamais déçu. Il laissa son amant se mettre en place et frémit un peu plus violemment en sentant sa main se glisser sur son entrejambe mise à nu. Et lorsque la bouche du jeune homme prit le relai, il se tendit et laissa échapper un sourd grondement de plaisir. Ce même plaisir partait en décharges dans tout son corps, faisant se tendre chacun de ses muscles et se crisper ses mains tandis qu’il penchait légèrement la tête en arrière et grondait de nouveau, de délicieux frissons glissant le long de son échine. Les mouvements de Johan, la sensation de sa bouche et de sa langue contre cette partie si sensible lui donnaient encore plus envie de lui. Il passa la main dans les cheveux de son amant et se pencha légèrement vers lui, parlant d’une voix un peu plus rauque qu’avant.

- C’est … pas juste de me faire ça. Il gronda à nouveau avant de poursuivre. Laisse-moi te toucher aussi. Ou au moins voir.

Il finit par se rappeler de la règle du jeu et ajouta, un sourire au coin des lèvres :

- S’il te plait.

Il n’avait pas pour habitude de demander quoi que ce soit, sauf dans des situations très particulières. Comme celle dans laquelle il se trouvait maintenant.

Je connaissais les désirs de Seth. Je savais ce qu'il aimait et ce qu'il détestait par-dessus tout. Qui plus est, je jouais justement sur ce point. Moi qui connaissait ces envies les plus profonds, je savais que le faire attendre l'énerverait et sa réponse ne se fit pas attendre. « C’est vache de jouer avec mes nerfs comme ça. » Cependant, j'avais d'autres occupations en tête pour me laisser distraire par d'aussi simples paroles plaintives. Je me glissais donc entre ses cuisses sans même lui demander une quelconque permission. Je n'avais pas besoin d'approbation pour exercer ce genre de talent et les grondements de plaisir du trafiquant me confortèrent dans l'idée de continuer. Le fixant en même temps que mes lèvres et ma langue jouaient avec son entre-jambe, Seth ne put retenir bien longtemps les décharges que cette sensation lui procurait. Il se crispait et c'était là l'heureuse conséquence que j'attendais de lui. Continuant de lui procurer cette douceur incomparables, la main du calédonien passa dans mes cheveux. J'accélérais légèrement la cadence, voulant à nouveau le faire gémir. Ce dernier se pencha vers moi. « C’est … pas juste de me faire ça. » Je souris légèrement mais continuais l'acte que j'avais débuté tout en observant Seth à l'occasion. Il était à ma merci. Il gémissait à chaque coup de langue que je faisais qu'il ne pouvait terminer sa phrase. Ça m'amusait. Et je n'étais pas encore prêt de m'arrêter. « Laisse-moi te toucher aussi. Ou au moins voir. » D'un geste brusque de la main droite sur son torse, je le plaquais contre le canapé. Je n'en avais pas encore finis avec lui et je ne comptais pas m'arrêter aussi facilement. « S’il te plait. »

Surpris, je délaissais l'objet de ma convoitise pour porter mon attention sur Seth. Je m'appuyais alors sur ces cuisses pour me relever et revenir m'installer sur ces dernières à califourchon. Sa demande était d'une courtoisie inattendue que je n'aurais pu continuer ce que je faisais. Sourire aux lèvres, je laissais glisser mes mains sur ses pectoraux tandis que je sentais déjà le feu de son intimité entre mes lobes fessiers. Sadique, je commençais de légers mouvements de bassin afin d'attiser ses pulsions. « Dis-moi, je ne t'ai jamais connu aussi...docile. » Commentais-je avec malice. Je déposais alors un baiser sur son torse et remontais légèrement vers ses tétons avant de reprendre la parole. « Seth, le grand trafiquant, aurait-il des vices cachés et des fantasmes à assouvir ? » Glissant délicatement mes lèvres dans son cou, je tentais de l'exciter bien plus qu'il ne l'était déjà. Et croyez-moi qu'il l'était déjà énormément. « Dans tous les cas, je serais ton homme pour la nuit. » Murmurais-je dans le creux de son oreille. « Alors demandes-moi ce que tu veux ou exiges-le. Je suis prêt à t'accorder la moindre de tes envies. » Puis je l'embrassais fougueusement, jouant toujours de mon bassin contre son entre-jambe pour ne pas faire redescendre cette tension que je sentais encore grandir contre mes fesses. « Et si tu veux voir ou toucher, donnes-toi les moyens d'y arriver. Car, même si je suis prêt à t'accorder beaucoup ce soir, sache que tout ne te sera pas servi sur un plateau d'argent. » Oui, j'aimais dominer la situation mais je détestais avoir à faire à un passif sans ambition, ni pouvoir. Je savais que ce n'était pas le cas du calédonien et que mes mots allaient le faire réagir. Je l'espérais en tout cas. « Alors si tu veux quelque chose, viens le chercher ! »

Johan lui faisait de l’effet, Seth ne pouvait pas le nier et n’avait aucune intention de le faire. Depuis la première fois où ils s’étaient retrouvés dans le même lit, il n’avait pas souvenir qu’une seule de leurs soirées ait été décevante. Le jeune homme était plus que doué, et ils avaient vite appris à connaître les goûts de l’autres, à cartographier leurs corps du bout des doigts, des lèvres et de la langue. Pas étonnant qu’à force, ils arrivent à anticiper les désirs de l’autre. Le stripteaseur connaissait bien ceux du trafiquant et ne manquait jamais une occasion de le lui rappeler. Ce soir-là ne faisait pas exception à la règle, et les caresses échangées jusqu’à présent étaient la promesse de choses plus agréables encore pour les heures suivantes.
Toujours dans le canapé, maintenu assis par son amant qui ne manqua pas de plaquer une main sur son torse pour le tenir en place tandis qu’il s’occupait de lui, faisant frissonner et se tendre le Calédonien, lui arrachant quelques sourds grondements de plaisir. Mais il ne se contenterait pas que de ça, aussi plaisant que ce soit, et sa demande eut l’air de sincèrement surprendre son partenaire qui s’arrêta et lui jeta un coup d’œil avant de s’installer sur ses cuisses en souriant, le mettant d’autant plus au supplice qu’il commença à remuer le bassin, l’excitant davantage encore qu’il ne l’était déjà. Il en profita pour poser une main sur sa hanche et glisser l’autre dans son dos, dans le creux de ses reins, se laissant caresser une nouvelle fois tout en faisant courir ses doigts sur la peau du jeune homme.

- Dis-moi, je ne t'ai jamais connu aussi...docile. Seth, le grand trafiquant, aurait-il des vices cachés et des fantasmes à assouvir ?

Seth sourit, malicieux, un nouveau frisson venant le parcourir tandis qu’il bloquait un nouveau grondement au fond de sa gorge.

- Qu’est-ce que tu veux, je suis plein de surprises.

Il frissonna à nouveau en sentant les lèvres de Johan se poser dans son cou et remonter jusqu’à son oreille.

- Dans tous les cas, je serais ton homme pour la nuit. Alors demandes-moi ce que tu veux ou exiges-le. Je suis prêt à t'accorder la moindre de tes envies.

Le mutant lui rendit le baiser fougueux auquel il eut droit, remontant la main dans son dos jusque dans sa nuque pour l’attirer plus près de lui encore. Il le sentait continuer ses mouvements, inlassablement, se faisant toujours plus tentateur, plus aguicheur, et Seth était à deux doigts de craquer et de le prendre sans plus attendre. Mais c’était trop tôt, c’aurait été trop brusque, et il avait beau être impatient, il aimait aussi jouer – et il voulait jouer encore un peu avec Johan.

- Et si tu veux voir ou toucher, donnes-toi les moyens d'y arriver. Car, même si je suis prêt à t'accorder beaucoup ce soir, sache que tout ne te sera pas servi sur un plateau d'argent. Alors si tu veux quelque chose, viens le chercher !

Seth sourit et redescendit sa main le long de son dos, insistant sur tous les points sensibles qui pouvaient passer sous ses doigts, jusqu’à venir dessiner la courbure de ses fesses. Son autre main, posée sur sa hanche, se glissa sur sa cuisse et sur son bas-ventre.

- La moindre de mes envies, hein ? Parce que j’en ai quelques-unes, là, tout de suite.

Il vint mordiller la peau fine de son cou, la main sur son ventre glissant sur son entrejambe. L’un de ses doigts la longea, presque délicatement, avant qu’il ne la prenne doucement en main et commence un mouvement de va-et-vient, calmement, pas trop lentement ni trop rapidement.

- Par exemple, j’ai très envie de te faire plaisir ET que tu me fasses plaisir aussi.

Il accéléra son mouvement tout en revenant l’embrasser, mordillant sa lèvre lorsqu’il s’écarta pour déposer un baiser sur son torse, laissant traîner le bout de sa langue qui vint jouer avec ses tétons tandis qu’il massait ce fessier qui était venu l’exciter un peu plus encore.

- J’ai très envie de te prendre, Johan, parce que c’est toi qui me fait envie.

Il conclut sa phrase d’un nouveau baiser, continuant ses gestes et ses caresses. Il avait exposé ses désirs et avait fait sa demande – à sa façon. Et il comptait bien la voir être exaucée.

J'étais dans tous mes états. Assis à califourchon sur le jeune Koroha, je pourrais facilement succomber à ce corps musclé que je chevauchais. Sentir ses mains dans mon dos, me procurer une divine sensation et me rendait inlassablement fou de lui. Ses caresses me renversaient et je ne pouvais plus échapper à cette envie, toujours aussi grandissante, de terminer dans ses draps. Qui plus est, le trafiquant savait très bien éveiller mes pulsions. Sa main caressant mes fesses démontrait qu'il me connaissait bien car ce simple geste m'excitait plus que tout. S'il continuait ainsi, je serais tout à lui. Mais j'étais déjà tout à lui. Alors je ne pouvais que profiter de ces douces caresses, surtout lorsque son autre main se rapprochait dangereusement de mon entre-jambe. « La moindre de mes envies, hein ? Parce que j’en ai quelques-unes, là, tout de suite. » J'acquiesçais d'un signe de tête positif face à sa première question avant de sourire lorsqu'il termina sa phrase. J'étais curieux d'entendre ses idées et avide de les assouvir. Cependant, lorsque ces doigts effleurèrent mon intimité, je me crispais, lâchant un léger râle de plaisir dès l'instant où Seth débuta ce mouvement que tout homme appréciait. « Par exemple, j’ai très envie de te faire plaisir ET que tu me fasses plaisir aussi. » Violemment, je plaquais une main contre son torse et levais instantanément les yeux au ciel tout en gémissant. Ce dernier, lui, vient chercher mes lèvres pour un énième baiser volé que je lui donnais sans résister. Je ne pouvais plus m'y opposer, ni émettre la moindre résistance. J'avais plus que jamais envie de lui et sentir sa langue contre mes tétons n'arrangeait rien. Le pire restait sans aucun doute cette main baladeuse qui massait  mes fesses d'une façon plus qu'explicite. Je souris. « J’ai très envie de te prendre, Johan, parce que c’est toi qui me fait envie. » Je glissais mes mains dans son cou, embrassant avec délice ces lèvres que je convoitais tant. J'en mordis sa supérieure quelques secondes plus tard avant de me cambrer afin de pouvoir débuter un nouveau mouvement de va-et-vient sur son intimité.

J'avais entendu sa demande, son envie. J'aurais pu être d'accord. J'aurais pu être cet homme facile, succombant sans rechigner aux avances exquises de Seth. Mais je n'étais pas ce mec-là. Pas après les derniers mots que je lui avais dit. « Aurais-tu déjà oublié ce que je viens de te dire ? » Lui répondis-je avec une respiration saccadée, entrecoupée de gémissement de plus en plus fort. « Si tu veux quelque chose, viens le chercher. Ne demandes pas et agis. Tu étais bien plus sauvage la dernière fois... » Je l'embrassais à nouveau. Langoureusement, tendrement et avec toute la passion que je pouvais lui donner. Cependant, une ombre vint me perturber. Je jetais un regard rapide aux alentours et ne remarquais rien d'anormal. Je glissais alors ma bouche dans la nuque de mon amant et remontais délicatement jusqu'au lobe de son oreille quand une autre ombre m'arrêta. Je posais un doigt sur les lèvres de Seth. « Chut ! » Lui ordonnais-je soudainement en me redressant pour vérifier encore une fois les alentours. J'entendis alors des pas, des chuchotements. Ce n'était pas bon signe. Ainsi, je me penchais sur le trafiquant et le regardais dans les yeux avec un air sérieux, bien trop sérieux pour continuer ce jeu sexuel dans lequel nous étions depuis de longues et savoureuses minutes. « Où sont tes armes ? » N'ayant plus de pouvoir à cause des évènements du Redwolf Castle, j'étais démuni et sans défense. J'avais donc besoin d'un flingue, un fusil à pompe, un bazooka, n'importe quoi pour attaquer et ne pas être tuer. Mais avant même que Seth ne puisse me répondre, les assaillants prirent d'assaut la maison, notre refuge pour la nuit. Les portes furent défoncées et les cris de ces soldats d'infortune nous sortirent bien rapidement de ce cocon dans lequel nous étions. Les premiers tirs ne tardèrent pas. Instinctivement, je nous couchais tout les deux sur le canapé, lui entre mes cuisses. Position qui m'aurait excité plus que tout dans un autre contexte. « Tes armes, Seth ! J'en ai besoin ! » Lui avait encore son pouvoir. Il pouvait les éliminer, les tuer. Mais moi, je n'étais rien. Un être vil sans défense, faible et vulnérable.

Plus les secondes passaient, plus les caresses de Seth se faisaient profondes et insistantes. Il goûtait sans relâche la peau de Johan et appréciait les gémissements qu’il entendait, qui venaient se mêler à ses propres râles et grondements de plaisir. Il adorait ça, il adorait sentir cette chaleur qui montait de plus en plus, ces frissons qui dégringolaient le long de son dos et qui faisaient se hérisser les cheveux dans sa nuque.
Il aimait tout autant procurer ces sensations à ses partenaires, jouer avec eux et les points les plus sensibles de leur corps. Et visiblement, ce qu’il faisait était loin de déplaire à son amant. Tant mieux.
Cependant, il aurait pu aller plus loin et prendre plus d’initiatives, ce que Johan ne manqua pas de lui faire remarquer.

- Aurais-tu déjà oublié ce que je viens de te dire ? Si tu veux quelque chose, viens le chercher. Ne demandes pas et agis. Tu étais bien plus sauvage la dernière fois ...

Seth sourit et lui rendit son baiser avec tout autant de passion et d’ardeur, ses deux mains venant se rejoindre sur sa taille puis dans le creux de ses reins, prêt à faire davantage lorsque le jeune homme se redressa, comme alerté par quelque chose. Le mutant ne lui en tint pas rigueur, d’autant qu’il revint rapidement l’embrasser, lui arrachant un sourd grondement et un nouveau frisson. Il glissa de nouveau les mains le long des flancs du stripteaseur, s’apprêtant à finalement aller plus loin, quand Johan se redressa à nouveau. Le Calédonien allait lui demander ce qui lui arrivait lorsqu’il se retrouva avec un doigt posé en travers des lèvres, lui intimant le silence.

- Chut !

Durant quelques secondes, il crut à un nouveau jeu de la part de Johan, mais l’air beaucoup trop sérieux qu’il arborait balaya cette idée de son esprit. Seth plissa les yeux, un peu curieux et déçu que la tension commence à redescendre, lorsqu’il entendit ce qui avait attiré l’attention du jeune homme. Des murmures et des bruits de pas qui se voulaient discrets, mais qui ne l’étaient pas suffisamment pour passer complètement inaperçus. Les sourcils du mutant se froncèrent. Toute l’ambiance qui s’était installée depuis qu’ils s’étaient retrouvés juste tous les deux et que leurs vêtements avaient commencé à voler à travers la pièce venait de disparaître d'un coup, remplacée par une désagréable sensation de malaise et d'appréhension.

- Où sont tes armes ?

Seth mit un instant à se souvenir que les quelques armes qu’il avait cachées dans la maison se trouvaient dans la pièce attenante, et il ouvrit la bouche pour en parler lorsqu’un bruit de porte ouverte à la volée retentit juste derrière eux, accompagné de cris furieux et de balles qui ne tardèrent pas à fuser autour d’eux. Seth se laissa attirer par Johan qui les cacha derrière le dossier du canapé, dans une position très ironique étant donné leur situation et le contexte. Le trafiquant jura dans son français natal entre ses dents serrées.

- Fait chier !

La voix de Johan s’éleva une nouvelle fois, lui rappelant un léger détail qui lui était sorti de l’esprit.

- Tes armes, Seth ! J'en ai besoin !

Le tatoué regarda le mutant aux yeux bleus – ou plutôt, le temporairement ex mutant qui était bien démuni sans son pouvoir face à ces hommes qui venaient de prendre d’assaut leur cachette improvisée. Il regarda par-dessus son épaule, fixant la porte derrière lui, espérant qu’il avait été suffisamment intelligent pour avoir rechargé tous ses pistolets. Il regarda Johan.

- Reste là.

Son corps jaunit et se désagrégea, et une seconde plus tard il n’était plus qu’un nuage de sable qui fila sur le sol et sous le pas de la porte. Il reprit son apparence normale une fois arrivé de l’autre côté, se fichant royalement d’être nu comme un ver. Il se rua sur une caisse et y plongea la main, la refermant sur le manche d’un semi-automatique qu’il ramena à lui ; il vérifia qu’il était bien chargé et ne perdit pas de temps à en chercher un autre : il attrapa une machette de sa main libre et ouvrit la porte d’un coup de pied furieux. Il tira quelques coups en visant les assaillants les plus proches, puis lança l’arme à Johan et se changea à nouveau en sable. Faisant tournoyer la longue lame dans sa main, il partit à l’attaque. Les balles fusaient autour de lui, et il ne fallut pas longtemps avant que les premières ne viennent se ficher dans ce qui n’était plus de la chair mais un amas de minuscules grains bougeant sans cesse. Sous cette forme, il était presque invulnérable. A moins que l’un de ces hommes ne soit équipé d’un lance-flammes, il ne craignait pas leurs armes. Et se jeter ainsi dans la mêlée lui permettait de faire diversion pour Johan. En cet instant, il était aussi vulnérable que n’importe quel humain.
Les yeux poussiéreux de Seth en rencontrèrent finalement d’autres ; ce regard, il le connaissait bien. Il appartenait à un homme qu’il avait engagé deux mois plus tôt. Le mutant plissa les yeux et le sable qui le constituait se mit à bouger plus vite sous la colère.

- Toi, je vais te buter.

Il se mit en marche vers son maintenant ex-homme de main, qui ne tarderait pas à être un macchabée – un de plus sur le sol de cette maison. Seth enfonça sa machette dans la gorge de l’un des attaquants et poursuivit sa route, implacable.
Il ne faisait pas bon énerver le mutant, et la dernière chose à faire était de le trahir.