I'm not interested. Convince me. [ Ray & Mal"]

Rayna and Malachi
Es tu venue en amie, ou en fantôme ?

M

alachi détestait l’été américain, vraiment. Il ne supportait pas cette chaleur caniculaire, lourde, poisseuse, qui donnait l’impression d’être un bonhomme de neige dans un four. La maison avait beau être spacieuse et bien aérée, il avait l’impression de suffoquer dans son bureau à travailler sur son prochain article pour le journal de doctrine historique de Washington. On lui avait commandé un essai comparatif entre les pouvoirs mutants et la mythologie nordique, mais malheureusement il ne retrouvait pas la fraicheur du pays de Thor dans son propre foyer. Le cuir de son fauteuil lui collait à la peau à travers sa chemise trempée de sueur, si bien qu’il avait du se délester de son haut pour se retrouver à prendre ses notes simplement en pantalon, penché sur ses bouquins. Non pas qu’il soit pudique, de toutes façons il n’avait vu personne depuis plusieurs jours. La plupart de ses collègues étaient en vacances au bord de la mer avec leur petite famille, et ses rares connaissances encore dans le coin étaient probablement dans le même état d’étourdissement du fait de la chaleur, et personne n’aurait eu l’idée de sortir le nez dehors pour faire autre chose que de piquer une tête dans une piscine. Il avait donc tout le loisir de passer ses journées en tête à tête avec lui-même, situation qui, somme toute, lui convenait parfaitement.

Il pesta une millième fois contre le prix de l’installation de la climatisation dans une aussi grande baraque, alors qu’il trimballait son petit ventilateur partout comme un animal de compagnie. Jamais au Pays de Galle il n’avait à supporter de telles chaleurs, même en plein été. Il y avait toujours un fond d’air frais, qui faisait qu’il se sentait bien. Là, il avait l’impression de suer et se dessécher au moindre mouvement, de se fatiguer au moindre effort. Vivement ce soir, qu’il puisse ouvrir en grand les baies vitrées quelques minutes, pour aérer tout ça. Pas trop longtemps bien sur, puisqu’après c’était aux moustiques de devenir son enfer personnel, leurs bourdonnements incessants l’empêchant de dormir de la nuit. Il pouvait passer une demi heure, debout sur son lit, à essayer d’attraper ses suppôts de satan zonzinant pour leur administrer la peine convenue : une mort rapide et irréversible.
Oui, il détestait braiement l’été américain.

Il se leva du cuir collant de son fauteuil pour s’octroyer une petite pause : il était sur cet article depuis le matin, et il commencer à loucher sérieusement sur les caractères minuscules imprimés sur un de ses vieux livres poussiéreux, et il mourrait de soif. Il dévala les escaliers pour rejoindre le rez de chaussé avec l’entrain d’un mollusque apathique, se jurant une énième fois que, promis, la prochaine fois, il achèterait un billet d’avion pour l’Alaska ou la Norvège dès les cours finis, même si au final, il ne l’avait jamais fait. Il ouvrit son frigo pour y sortir sa bouteille de jus d’orange, se versant un immense verre sur la table de la cuisine. Il rangea la bouteille, puis se mit à errer dans son immense bâtisse vide de toute vie, en dehors de la sienne et de quelques plantes vertes qui survivaient tant bien que mal elles aussi. Son orchidée semblait ne pas apprécier la sécheresse, alors que son yuka lui semblait jaunir à vue d’œil malgré ses bons soins.

Il traina ses pieds nus jusqu’au hall d’entrée, où il fronça les sourcils ; la porte, il était à peu près sur de l’avoir fermé à clé. Hors, le verrou était retiré, et la porte susceptible d’être ouverte par n’importe qui. Il s’approcha, son verre à la main, remettant le loquet avec le petit « clac » caractéristique. Il se retourna, sur ses gardes, avançant le plus silencieusement possible jusqu’au salon, guettant le moindre bruit suspect, et en fait, le moindre bruit tout court, qui pouvait indiquer une autre présence que lui dans la maison. Arrivé dans le salon, il vit une ombre assise sur le canapé, qui le fit sursauter, manquant de renverser son verre de jus de fruit sur son torse dénudé. Il serra les mâchoires, faisant claquer ses dents d’agacement. N’aurait il donc jamais un instant de tranquillité parfaite, vraiment ?

- Putain Rayna, tu peux pas toquer et attendre dehors, comme n’importe quelle personne NORMAL ?

WILDBIRD

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malachi porter & rayna ashcroft

L'air frais coulait le long de sa peau verte dans une caresse apaisante, bienvenue après une journée de canicule. Ses cheveux volaient au vent alors que sa moto filait le long de la route bitumée encore brûlante après une journée sous le soleil de plomb. Ce dernier n'allait pas tarder à se coucher, une bénédiction pour ceux qui souffrait de la chaleur de cette région. La peau naturelle de Rayna lui donnait l'avantage, parmi tant d'autre, d'être moins victime des agressions extérieures : le froid, le chaud, et, dans une tout autre mesure, les égratignures et autres coupures. Sa peau agissait comme une puissante carapace, la protégeant de tout ce qui handicapait un humain lambda ; après tout, les mutations étaient une évolution de l'ADN humain, celle de Rayna en était la preuve parfaite. La belle accéléra, dépassant les voitures qui s'accumulaient sur la route, rentrant chez eux après une longue journée de travail. Elle ne prévoyait pas de rentrer chez elle, pas tout de suite. La mutante devait d'abord rendre visite à un vieil ami.

Ses journées défilaient, la belle s'étant trouvé un petit quotidien bien rodé ; entre les balades au parc, les journées au stand de tir et les soirées en compagnie de Reggie ou de Crescienta, elle était bien loin de son ancienne vie de nomade. Pourtant, elle s'étonnait à se plaire dans cette routine rassurante. La seule chose qui lui manquait pourtant, dans ce quotidien bien rodé, c'était l'action. Et même à cet inconvénient, elle avait trouvé une parade : Uprising. Ce mouvement de résistants près à tout pour combattre les oppresseurs des mutants. Un mouvement dont Clarke aurait été fier, qu'il aurait soutenu corps et âme. Et c'est ce que Rayna était décidée à faire. Elle passait le plus clair de son temps libre aux côtés des autres membres du mouvement, cherchant un moyen de libérer les transmutants des chaînes que l'on leur imposait. Car si elle avait décidé d'être fier de sa mutation, beaucoup d'autre mutants n'avait pas encore eu le courage de faire de même ; et beaucoup ne le trouverait jamais si la peur d'être exécuté pour leur différence était omniprésente. Dans ce mouvement, Rayna avait trouvé une autre manière de se battre. Elle ne tuait plus les chasseurs de sang froid comme elle avait pris l'habitude de le faire avec Clarke. Maintenant, elle mettait tout en œuvre pour les empêcher de continuer leur lutte contre les dégénérés, en tâchant de modérer ses idées. Car certains des autres membre d'Uprising n'adhérait pas à ses solutions souvent … radicales. Et c'était à cause de ce mouvement qui lui était devenu cher qu'elle ne rentrait pas directement chez elle ce soir.

La belle arrêta sa moto devant l'entrée de l'imposant manoir. Si elle avait déjà recroisé Malachi dans les rues de Radcliff, elle avait du chercher son adresse dans l'annuaire, et elle ne s'attendait pas à une telle demeure. Pourtant, elle ne pouvait pas se tromper, l'adresse correspondait. Elle posa soigneusement son casque sur le siège avant de se diriger vers la porte d'entrée ; pas la peine de s'annoncer, la mutante aimait toujours l'effet de surprise. Un penchant pour le dramatique dont elle s'était inspiré des nombreux livres qu'elle avait dévoré plus jeune. La porte était déverrouillée, aussi elle pénétra dans le manoir de sa démarche habituellement discrète. La belle s'émerveilla quelques instants devant l'imposante entrée, avant de trouver son chemin vers le salon. Un sofa lui tendait les bras, aussi elle se jeta dessus avant de laisser échapper un petit soupir satisfait. Après tant d'années à écumer les vieux lits en mousses de motels miteux, elle savait apprécier la qualité d'un bon fauteuil. Une silhouette surgit soudain en face d'elle, qu'elle identifia immédiatement. Son ancien beau-frère n'avait pas encore remarqué sa présence, mais venait refermer le verrou de la porte par laquelle Rayna venait de passer. Il fit volte-face, avant d'apercevoir l'ombre de la mutante sur son canapé. Face au sursaut comique du jeune homme, Rayna ne pu s'empêcher de sourire l'air malin. «- Putain Rayna, tu peux pas toquer et attendre dehors, comme n’importe quelle personne NORMAL ? » «Porter ... » commença-t-elle en se levant, avançant doucement vers le mutant. «Est-ce que j'ai réellement l'air de n'importe quelle personne normale ? » lâcha-t-elle, maligne, en désignant les parties de son corps dévoilant sa peau vert pomme. « Comment vas-tu beau-frère ? Ca fait un petit bout de temps qu'on ne s'est pas croisé ! »

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malachi porter & rayna ashcroft

Rayna Ashcroft, si il avait pu deviner qu’elle allait venir le chercher jusqu’à l’intérieur même de sa maison … Ce qui en soit, n’était pas si étonnant que ça quand on connaissait le phénomène. Et Malachi Porter la connaissait plutôt bien ; cela faisait plus de dix ans qu’il avait rencontré pour la première fois la mutante à la peau reptilienne et au sourire narquois. La première fois qu’il l’avait vu, c’était à l’anniversaire de Clarke, dont elle tenait le bras, en tentant plus ou moins de se caché derrière lui. Clarke, c’était le frère d’Evangeline, la femme de Malachi, qui n’était que sa fiancée d’ailleurs à l’époque. Il était suffisamment intégré dans la famille de sa dulcinée pour avoir le privilège d’assister à tous les repas de famille, la sienne étant trop éloignée géographiquement, il s’y pliait avec toute la bonne grâce du monde. De plus, il s’entendait bien avec Clarke, mutant lui aussi, et n’avait pas besoin de cacher ses capacités dans cette famille où tout le monde était « doué » de talents extraordinaires. Comme n’importe qui, il avait été d’abord surpris par le teint ma foi un peu marécageux de la jeune femme, mais n’avait rien laissé paraitre. Très vite, ils s’étaient bien entendus, ayant presque le même age, et une timidité commune qui les faisait s’échanger quelques regards en coin complices quand Clarke et Evangeline se mettaient à rire à gorge déployé d’une manière tout sauf discrète. Ils n’étaient pas frère et sœur pour rien ces deux-là.

Aussi, Malachi ne se sentit même pas gêné d’apparaitre à moitié nu devant la mutante affalée dans son siège préféré : combien de fois l’avait il lui-même aperçu dans la cuisine en pyjama, à prendre son petit déjeuner avec les cheveux encore décoiffés par le sommeil. En revanche, il était passablement agacé de savoir que la mutante avait pu pénétrer chez lui si facilement. Alors quoi, il n’était plus en sécurité dans sa propre maison ? Il reprit une gorgée de jus d’orange avant de lui répondre, d’un ton très moyennement avenant, alors qu’elle se tenait face à lui avec son petit air arrogant :

- C’est pas parce que tu es VERTE que ça t’empêche d’être civilisée, que je sache.

Si elle avait été quelqu’un d’autre, il l’aurait probablement déjà fait se recroqueviller d’une terreur factice, fabriquée de toute pièce par ses iris bleu ciel, rien que pour lui faire passer l’envie d’entre chez lui sans sa permission. Mais c’était Rayna, il la connaissait bien, alors la politesse élémentaire et le respect qu’il avait pour elle l’empêchait de jouer avec ses émotions comme il le faisait sans aucune retenue avec celles d’inconnus. D’ailleurs elle devait le savoir, au vue de son comportement aussi décontracté qu’insolent, qu’il ne lui ferait pas de mal. Et elle en profitait largement.

- Ça va comme quelqu’un qui essaye de se faire discret, comme toujours, mais ça aussi, c’est un concept qui t’échappe depuis déjà un bon moment si je me souviens bien, « Belle sœur ». * il soupira, croisant les bras en haussant un sourcil * Oui, un moment en effet. J’ai cru comprendre que tu sévissais dans le coin depuis quelques temps, je m’attendais à te voir dans le coin un jour ou l’autre… Peut être pas aussi rapidement cependant. Des soucis, déjà ?

Il recula d’un pas, jaugeant la jeune femme : elle ne semblait pas blessée, ni même particulièrement stressée ou angoissée. Non, cela ressemblait presque à une visite de courtoisie. Sauf qu’il savait pertinemment que Ray n’était pas du genre à venir prendre le thé et les biscuits pour parler du bon vieux temps. Encore moins avec les évènements récents s’étant déroulés en ville.

- Comment tu m’as trouvé ? Et surtout, qu’est ce que tu me veux ?

Autant rentrer tout de suite dans le vif du sujet, il n’avait pas la patience de l’entendre tourner autour du pot plus d’une demi minute ….

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