Êtes-vous effrayés par l'apparition des transmutants dans la société ?
Originellement, je les trouvais fascinants. Je pense que c'était un petit peu le cas de tout le monde, dans un sens plus ou moins positif. C'est une apparition qui a définitivement déchaîné les passions. L'engouement passé, ils me sont devenus indifférents, comme n'importe quel autre vivant. Je pensais ne jamais en avoir rencontré, mais j'ai bien vite compris que certains cachaient leur différence de ma famille, par peur de leur pouvoir. Beaucoup de mes proches sont des "chasseurs". Puis, après un événement tragique, j'ai commencé à les craindre, terriblement.

Que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?
Toute ma famille est extrémiste, je ne côtoie presque qu'exclusivement des chasseurs. J'aimerais qu'il en soit autrement mais on ne peut pas aller contre sa famille, en tout cas c'est mon avis. Malgré leurs appartenances douteuses, ils m'ont élevée dans un nid de bonheur et je leur en serai éternellement reconnaissante. Soyons clairs, j'aime énormément ma famille, mais je ne tolère pas la violence, je n'adhère sous aucune condition à ce mouvement, et même je le condamne. Plus que tout, j'ai peur de ce qu'ils sont capables de faire, et je sais pertinemment de quoi ils sont capables.

Que pensez-vous des affrontements entre les hunters et le groupe Uprising ?
J'en ai fait les frais, vous en prendrez connaissance un peu plus bas. Depuis ce jour je n'ai qu'une peur, m'attacher à l'un d'entre eux. A mon sens, ils ne valent pas mieux l'un que l'autre. Je fais certainement une généralité, mais je n'ai été confrontée qu'à des extrémistes de l'un et l'autre des camps. Je déplore l'usage de la violence, et pense peser mes mots en les qualifiant de la sorte. Tuer pour survivre, c'est un instinct primaire, je pensais que l'humain avait dépassé cet âge, je pense aujourd'hui m'être trompée. De part mon métier, mais avant tout mon esprit, mon caractère, je défends des valeurs de justice, mais la justice ce n'est pas, ce n'est plus la défense de nos intérêts personnels, ni même la défense de l'intérêt d'une minorité. La justice, c'est vivre ensemble, aménager une société. Je pense être idéaliste, et par la même, je pense qu'il manque de gens comme moi.

Que pensez-vous des actions de Thaddeus Lancaster à la tête du Comté ?
Sans surprise, les Shepperd ont en grande majorité voté pour lui. Personnellement, je tente de ne plus me renseigner sur la politique du comté, je ne peux pas complètement y échapper, certes, mais je fais complètement abstraction de tout ça. J'ai fait le choix de me couper de ce monde-là, je me plonge dans mon travail quand les choses deviennent critiques. Lorsque je me laisse aller à penser à tout ça, j'en deviens malade, j'ai l'estomac qui se tord. Je n'avais rien demandé, et pourtant, comme la plupart d'entre nous, je dois subir, politique et violence et j'ai de plus en plus de mal à gérer la pression.

PAYS : France. DISPONIBILITÉ : Uhhh compliqué, un peu aléatoire.VOTRE AVIS SUR TH : Soooo sooo cool.    COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : En cherchant...   PERSONNAGE : Inventé. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Pour le moment je ne vois rien. UN DERNIER MOT ? : écrire ici.

Je les entends encore me répéter de ne pas fréquenter de mutant, de ne pas les approcher, qu'ils ne m'attireraient que des ennuis. Et je me souviens ne jamais les avoir crus. A vrai dire je n'avais même jamais choisi entre les chasseurs et la cause mutante, incapable de faire une quelconque différence entre ce qui était « bien » et ce qui était « mal ». Certainement trop naïve ou nourrissant un trop vaste et conséquemment trop absurde, pour la nature humaine. Élevée dans une famille de chasseurs, entourée par des mutants, je n'imaginais pas, je ne pouvais pas croire à tant de violence, ou ne voulais-je seulement pas y croire ? Ce n'est que lorsque j'y ai finalement été confrontée que j'ai pu palper, entrevoir, enfin, le monde dans lequel je vivais.
J'avais beaucoup trop bu mais les souvenirs sont biens présents. Ce soir-là je n'étais pas seule, nous rentrions, ma meilleure amie et moi, à mon appartement situé dans une rue trop sombre pour accueillir deux jeunes filles à une heure si tardive. Je me souviens avoir soulevé l'absence de lampadaire, bien sûr sans mesurer le danger de l'obscurité, ce qui m'empêchait d'introduire efficacement la clé dans la serrure. Nos éclats de rire raisonnaient, nous étions beaucoup trop bruyantes, mais cela n'avait, j'en suis sûre, pas été décisif dans la suite des événements.
« Jules dépêche toi »
Le ton grave de mon amie m'avait quelque peu alertée, autant que je puisse l'être et malgré la brume qui avait investi mes songes. Sottement et sans écouter son alarme, je guettais, cherchait dans la pénombre, l'hypothétique objet de ses craintes. Ridicule, j'avais porté ma main gauche en visière, pensant certainement mieux voir. M'en rendant compte, je ne pouvais contenir une nouvelle vague d'euphorie. « Arrête, arrête bon sang ». Froide et désabusée, elle venait à m'agacer, je pinçais les lèvres pour le lui faire sentir. Amalia tenta de m'arracher les clés des mains, je les agitais au-dessus de sa tête, dans un mouvement trop brusque elles s'échappèrent pour disparaître quelque part sur le bitume. « Bravo » avais-je ironiquement rétorqué. Nous voilà à quatre pattes, moi hilare, elle définitivement paniquée. Elle tremblait et respirait fort, si fort. Dans un hoquet d'ivresse, je me décidais à lui demander ce qu'il la rendait si fragile, si mal à l'aise. « J'ai pas le temps de t'expliquer là, il faut vraiment qu'on rentre ». Je lui adressais un sourire, j'avais peur qu'elle m'en veuille, elle n'y prêta pas attention. C'est alors que derrière elle, au bout de la rue plongée dans la pénombre, trois silhouettes masculines apparurent. Je ne pouvais distinguer les visages mais à mesure qu'il s'approchaient de nous je reconnaissais Samuel, mon petit ami. Il ne me regardait pas, et si j'avais eu plus de lucidité à ce moment-là, j'aurais peut-être remarqué qu'il fuyait nettement mon regard. « Jules trouve les clés et ouvre cette putain de porte ». Amalia s'emportait, s'agitait, je restais dans l'ignorance.
« Mais de quoi tu parles c'est Samuel ». Elle s'était redressée, les genoux légèrement pliés, une jambe devant l'autre comme si elle s'apprêtait à se battre. Je ne comprenais pas, et l'ivresse n'aidant pas je décidais, ayant trouvé les clés non loin d'une flaque d'eau gelée, de m'appuyer contre la porte d'entrée vitrée et de tenter de l'ouvrir, résignée. « Qu'est-ce que tu fais là Sam ? » risquais-je. Je n'obtins aucune réponse et bien pire, pas même un regard. Avant que je ne puisse m'approcher de lui un de ses acolytes me barrait le chemin, un couteau pointé vers ma jugulaire. « Putain Sam à quoi tu joues là, c'est qui ces mecs ? ». C'est alors qu'il daigna croiser mon regard, le sien fit s'évaporer l'alcool de mon corps, il semblait désolé, mais déterminé, et l'espace de cette seule et unique seconde je compris.Mais je compris trop tard. Il fit claquer sa main droit sur sa cuisse et ce geste suffit à libérer un de ses chiens de garde de son carcan de passivité, à une vitesse impossible, il fondit sur Amelia. De sa main il lui perça la poitrine, un endroit stratégique, un endroit qui laissait peu de place à l'espoir de survie, un endroit qui préservait son coeur. Elle s'effondrait, le souffle court et eu à peine le temps de supplier « Me laisse pas Jules, me laisse pas ». Sa main frappa le sol, inerte. Elle gardait les yeux ouverts, mais elle ne parlait plus. Il y avait du sang, il colorait les flaques et s'étendait librement sur le sol à mesure des secondes. Il y avait le silence.
S'il s'était mis à pleuvoir à ce moment-là, j'aurais certainement cru à un rêve, ceux qui ressemblent à des films, ces mêmes films où les moments tristes prennent beaucoup plus d'ampleur avec la pluie. Mais il ne pleuvait pas. Ce n'était pas un film.
Amalia était morte, et c'est en me jetant sur son corps inerte, en lui ordonnant de se lever, de parler, de bouger que je m'en suis finalement rendue compte.
« Samuel ».
J'imaginais finir ma vie au creux de son coeur. Il y faisait bon, et chaud et même parfois froid, parce que c'était ça l'amour, ça n'avait rien de linéaire. Quelques larmes vinrent ronger la peau de mes joues, je tentais de les réprimer en fermant les yeux, avec tant de force qu'elles s'échappèrent finalement en une véritable vague de tristesse. Je ne pouvais pas le regarder. Et je le répétais. 
« Je ne peux pas. »
Je me levais, titubante, les yeux brulés, le coeur brisé. Les clés, sautillante entre mes doigts sous le rythme de mes tremblements. Je les insérais, en l'espace d'une seconde, dans le creux de la serrure, plus vite et avec plus de précision que je n'en avais jamais eu. J'ouvrais la porte avec le reste de mes forces, entrais et la refermais rapidement derrière moi,  m'écroulais sur le carrelage glacé, mon sac déversant son contenu sur le sol et parmi d'autres babioles, mon portefeuille ouvert sur trois photos. Une de ma famille, une de mon amie, une de mon amour. Ne me restait que ma famille aujourd'hui. Prenant mesure de l'horreur, je gémissais de douleur. Samuel tambourinait sur la porte vitrée, et chaque coup augmentant davantage la force du chagrin.
« Juliet, je n'avais pas le choix, c'était elle ou moi ».
Je savais que Samuel était un mutant, et parce que je l'aimais, avais précieusement gardé son secret.
« Amalia était un chasseur et elle savait... ».
Je m'allongeais en position fœtale, et hurlais ma douleur, fort pour ne plus l'écouter, à m'en casser la voix. En transe, mon cœur s'emballait, et je me souviens que mon crâne s'est enflammé, mon cerveau s'est mis à bouillir.
Et je me suis réveillée comme après un mauvais rêve...