And in the sickness, you have faith. And in the thickness you'll find me Le sang s’écoulant dans son veine semblait être prit d’un feu divin. Inspirant avec force, le jeune garçon plié légèrement en avant attendait le signe de l’arbitre pour pouvoir reprendre le combat. En face de lui, son adversaire était un enfant du même âge légèrement plus épais que lui. Dans les gradins, tout le monde pensait qu’Elijah allait se faire écraser par ce bœuf en un rien de temps. Cependant, au premier rang, la famille Wolstenholme semblait connaître l’issus du combat. Un léger sourire plein de fierté aux lèvres, le père d’Eli avait une main posé sur l’épaule de sa fille, Aleska. La petite fixait intensément son jumeau, ses yeux créant un sillon dans le dos de son frère. Un sifflement retentit dans le gymnase alors que dans un même mouvement les muscles des athlètes se détendirent alors que David affrontait Goliath. Les spectateurs présents ce jour là devait avoir oublié cette vieille fable car beaucoup pensait Goliath victorieux, mais David était plus rapide, plus rusé. Au final, dans l’histoire, c’est David qui l’a emporté. Ce jour là ne fit pas exception. Avec une adresse rare, Elijah mis son adversaire au tapis pour ajouter une victoire a sa série impressionnante. Depuis tout petit le garçon s’entraînait et était un sportif hors paire. Il fallait dire que les encouragements de son père était sans comparaison face à ceux d’un coach. Poussé à bout, repoussé dans ses retranchements, l’enfant n’avait jamais droit à un instant de répits et bien vite tous ses efforts portèrent leur fruit. Il était un lutteur hors paire, le meilleur du coin il parait.
De la sueur perlant sur son front, l’enfant se redressa alors que l’arbitre l’annonçait vainqueur. Sans prétention, Eli alla se diriger vers sa famille qui montrait sa joie à sa façon, de manière réservé et intérieure. Néanmoins, Aleska lui sauta dessus sans crier gare : « Si j’avais été ton adversaire tu ne t’en serais pas sorti si facilement. » Riant, l’enfant rendit son étreinte à sa jumelle tout en essayant de comprendre le regard indifférent de son paternel. « Tu sais bien que je refuse de m’attaquer à une fille. » Souriant légèrement, le brun s’amusa de voir sa sœur rompre leur étreinte afin de positionner ses poings devant son visage comme pour entamer un match de boxe. « Avoues plutôt que tu as peur que je te casse les fesses. » Comme toujours, les deux enfants se chamaillèrent sous les yeux de leurs parents bien silencieux. « Elijah, tu devrais prendre ta douche, on parlera ensuite de la faiblesse de tes appuis. On sent que tu as encore quelques faiblesses au niveau de tes cuisses. Et si tu veux être un bon lutteur… » « Je dois être meilleur que les autres sur tous les niveaux. Je sais papa… mais je l’ai retourné comme une crêpe celui-là. » Le regard de son père se fit plus insistant. Comme s’il s’agissait d’une intimation au silence, un moyen de rappeler au garçon qu’il pouvait faire plus, que ça n’était pas assez. Habitué, Eli répondit par un léger sourire avant d’embrasser sa sœur sur la joue et de se retourner vers les vestiaires. « Tu devras me prouver que tu es une dure la prochaine fois Aleska. Parce que là on va aller fêter ma victoire avec le coach et les autres lutteurs. On se voit plus tard. » Alors qu'il s'apprêtait à rentrer dans les vestiaires, le garçon entendit sa mère l'appeler : « N'oublies pas que tu as entrainement de gymnastique ce soir ! »
Sa vie n’avait été qu’une énorme simulation. Un entrainement perpétuel le préparant au champ de bataille. Il faisait partie de l’équipe de lutte et en même temps il faisait partie des gymnastes, portant ces deux casquettes sans aucune difficulté. Puis, après les cours, l’habituel routine reprenait son cours, il faisait ses devoirs avec sa sœur puis allait s’entraîner avec son paternel. Toute sa vie il pensa qu’il ne s’agissait que de l’entrainement. Il voulait rendre son père fier et suivait ses brimades les unes après les autres, progressant, s’endurcissant. Dans le fond, Elijah croyait que son père voulait faire de lui le meilleur. Voulait faire de lui un futur champion. Avec son niveau il pouvait espérer atteindre les championnats régionaux dans les deux disciplines qu’il pratiquait. Puis pourquoi pas, rêver de médailles, de première place. Sauf que les desseins de sno géniteur étaient tout autres. Sauf que le mensonge s’étirant autour de sa vie était seul  souverain de ce qu’il prenait pour ses envies. L’enfant croyait sincèrement avoir choisi les disciplines qu’il pratiquait. Il pensait aussi vouloir tout ce que son père voulait. Il n’a jamais cessé d’y croire.

Safety net, don't hold me now. In this hole I've fallen down.Perdu au cœur de la forêt, dans ce temple de quiétude qu’il connaissait depuis son enfance, ce n’est qu’au cri de sa sœur qu’il s’élança en avant. Avec une adresse sans pareille, Elijah posa ses mains sur le tronc d’arbre lui barrant la route pour le passer dans une pirouette pleine de grâce. Retombant sur ses pieds, le jeune homme se remit à courir son souffle à peine troublé par l’effort physique qu’il fournissait. Après avoir traversé le léger sillon de la rivière, il tourna sur sa gauche pour sauter d’une souche d’arbre à une autre avant de grimper sur un tronc particulièrement volumineux. Le parcours d’obstacle était une de ses parties préférées de l’entrainement. La tête vide, il avançait en équilibre sur la branche à moitié cassé de l’arbre auquel il venait de grimper. Sans inquiétude, il sauta en avant retombant sur ses pieds quelques mètres plus bas. Sans prendre la peine de reprendre son souffle, ses pas le portèrent vers l’avant, toujours plus loin, toujours plus vite. Brûlant les dernières réserves d’énergie qu’il possédait, c’est les poumons en feu qu’il passa devant sa sœur comme une furie avant de se laisser tomber sur le sol recouvert de mousse verte. « Il est vraiment temps que tu arrêtes de faire tes jolies pirouettes… On dirait un clown. » Allongé au sol, le jeune homme se mit à sourire légèrement  tout en posant son regard sur le ciel ombrageux. « Alors, j’ai mis combien de temps. » Souffla t-il en reprenant sa respiration. Un sourire en coin barrant son visage, Aleska lui tendit le chronomètre qui indiquait un temps record pour les deux jeunes adolescents. C’est en se remettant sur ses jambes que le brun attrapa le chronomètre pour le remettre à zéro. « Arrêtes de me regarder comme ça… Tu peux mieux faire. » Sans aucune paroles, sans même avoir besoin d’un soupir de sa jumelle, Eli savait ce qu’elle pensait. Mais surtout, il savait qu’elle était capable de mieux. Il lui suffirait de lâcher la théorie, de se laisser totalement habiter par son instinct. Sans crier gare, il l’attrapa par l’épaule pour l’installer sur leur ligne de départ et d’arrivée improvisée. « Il suffit que tu te vides la tête et que tu improvises un peu. » « Tu veux dire que je dois jouer à la danseuse étoile comme toi ? » Levant les yeux au ciel, le brun soupira amusé : « Si ça te permet d’aller plus vite, pourquoi pas. » Un craquement de branche de leur dos les allerta alors. Dans un même mouvement, les deux Wolstenholme se retournèrent pour voir leur père apparaître un sac chargé à la main. « Changement de programme, il est temps de vous apprendre à vous défendre. » Intrigué, les jumeaux s’approchèrent du sac alors que leur père l’ouvrait pour les laisser découvrir l’arsenal presque militaire caché à l’intérieur. Sans aucune explication, comme toujours, mais surtout sans aucune réticence de la part des jumeaux, leur père leur tendit chacun un fusil. C’était la première fois qu’Elijah tenait une arme de ce type dans ses mains. Il avait été habitué à l’arc, aux arbalètes et même au lancé de couteau qu’il affectionnait, mais jamais il n’avait tenu un fusil aussi froid et dénué d’âme.  

Stay. Darkness take over now. Stay. No thinking twice. Stay for tonight. The sound of your heart racing faster for me is what will save me Le silence dans la maison familiale était devenu pesant. Installé dans le salon à lire un bouquin de biogénétique le jeune homme avait changé depuis ses vingt ans. Il avait déjà à la mort de sa mère, mais aujourd’hui plus qu’hier il était différent. Plus sombre, plus renfermé. Plongé dans son bouquin, Eli avait vu dans ses études, dans la génétique, dans l’étude des sciences biologiques un moyen de lutter contre ce qui lui arrivait. Il espérait qu’au détour d’un bouquin, d’un cours il trouverait une idée, une solution. Mais rien n’était plus incertain. Grignotant un biscuit salé tout en tournant une page, le brun ne leva pas les yeux de son livre lorsque sa sœur entra dans la pièce. « Eli, parles moi s’il te plait. » Emmuré dans son silence, le jeune homme fit semblant d’ignorer la jeune femme alors que dans le fond ça le tuait de lui faire ça. « Je veux juste comprendre ce qu’il se passe. Je sais que la mort de maman t’as touché plus que tu ne le dis, mais tu peux m’en parler, tu peux tout me dire. » Une trainée de sueur froide coula le long de sa colonne vertébrale alors qu’il referma son livre. « Y a rien à dire. » Dans le fond, ça le tuait de voir sa sœur chercher des réponses alors qu’il ne pouvait pas lui en donner. Il avait besoin de tout lui avouer. De lui parler de ce qui se produisait dernièrement. Des choses folles qu’il pouvait faire et de cette terreur que ça lui insufflait. Les mots brulaient sa langue, mais ne s’échappaient pas de sa bouche. Il rêvait de lâcher prise, de pouvoir lui parler, mais il savait ce qui allait se passer dans ce cas là. Passant une main sur son visage désormais dégoulinant de sueur, le brun se dirigea vers l’escalier de la demeure des Wolstenholme dans ce silence de plomb qui semblait caractériser leur histoire désormais. Grimpant les marches avec un calme olympien Elijah se demanda comment il arrivait à subir la pression qui vrillait ses tympans alors que son cœur se serrait douloureusement. « Eli, parles moi. » Dans son dos, Aleska était sur ses talons, elle le connaissait trop bien. Rien qu’à le regarder elle devait pouvoir lire la douleur dans ses traits. Mais l’homme était devenu un mur de glace qu’elle ne pouvait faire fondre. « Je me sens pas bien, j’ai juste besoin de me reposer. » Lorsqu’il eut atteint le premier étage, c’est d’un pas de plus en plus faible que le jeune homme se dirigea vers la salle de bain. Mais déjà un puissant goût de fer lui emplit la bouche alors que sa gorge était entravée par le liquide poisseux qu’il avalait. « Attends, je vais m’occuper d’aller te chercher un médicament… » Un grognement rauque s’échappa de la gorge d’Elijah alors qu’il essuyait difficilement le peu de sang qui coulait sur ses lèvres. Ne laissant pas le temps à sa sœur de se faufiler dans la salle de bain, il s’enferma à l’intérieur de celle-ci alors que des larmes commençaient à couler le long de ses joues.  Plié en deux au dessus de la cuvette, le brun se mit à cracher des gerbes de sang. Ca lui avait pris peu après ses vingt ans. Il pouvait sentir le sang lorsque se dernier s’échappait d’une blessure, lorsqu’il se concentrait le pouls de la personne lui faisant face semblait résonner dans ses oreilles. Au début, il croyait devenir fou. Il pensait que tout ça n’était qu’un tour que lui jouait sa tête. Puis les choses avaient empirées, il commença d’abord à saigner du nez régulièrement lui qui n’avait jamais saigné du nez. Puis le sang chercha à s’échapper par tous ses orifices, s’écoulant par ses oreilles, se frayant un passage à travers sa bouche, contaminant son regard océan. Il fallu pourtant à Elijah une preuve. Il lui fallait une preuve suffisamment conséquente pour qu’il croit en l’indicible. Il l’obtint un jour d’entrainement avec son père, lorsqu’après une blessure, sa plaie cessa de saigner, récupérant le sang qui venait de s’échapper de son corps.
Des larmes et du sang plein la cuvette, c’est affaibli qu’Eli se tenait désormais au lavabo tâchant d’essuyer le sang qui barbouillait son visage dans une grimace démoniaque.  « Eli, ça va ? Je t’entends vomir depuis l’autre côté de la porte, ouvres moi. » La douleur qui vrillait son crane se faisait de plus en plus intense alors que sa vision se brouillait. La douleur qui partait de sa tête se diffusait dans tous ses tissus alors qu’il sentait ses veines s’enflammer. « T’inquiètes pas Ale, j’ai juste dû manger quelques choses de pas frais. » Partant du bas de sa colonne vertébrale, une douleur insupportable irradia tout son être alors qu’il retenait avec peine un gémissement de douleur. Elijah s’effondra au sol dans un boucan d’enfer, renversant par la même occasion ce qui se trouvait sur le bord de l’évier. Un bourdonnement douloureux emplissait le crâne du jeune homme qui remarqua la blessure qui venait de se faire à la main. Du sang s’échappait de la plaie, encore du sang. Les yeux entrouvert, le brun pouvait voir le spectacle satanique qui se déroulait sous ses yeux. Au rythme de son cœur, le sang qui recouvrait le sol se transformait en un carré, puis retombait au sol avant de prendre la forme d’un cône et se transformer à nouveau. Un bruit sec venant de la porte attira l’attention du jeune homme, mais ce dernier était hypnotisé par le sang qui semblait danser pour lui. Fermant les yeux, il se laissa aller l’espace d’un instant à ferler les yeux, surement trop las. Lorsqu’il entendit sa sœur crier, il se sentit soulager. Elle savait, c’était fini. Voila ce qu’il se disait alors que l’inconscience le prenait. Cependant, lorsqu’il rouvrit les yeux, ce qu’il vit ne fut pas un comité d’accueil de chasseurs prêt à l’éradiquer. Non, il était dans sa chambre, sa tête posée sur les genoux de sa sœur qui caressait ses cheveux avec tendresse. Il lui faisait du mal, il n’avait même pas besoin de la regarder pour le savoir. Il lui faisait du mal et il ne savait pas comment faire autrement.



I will not be silenced, I will not be quiet. I will rage at, will rage at the dying of your light « Tu n’as pas le choix. » Elijah fixait calmement son père qui lui tendait une arme avec cette impétuosité qui le caractérisait si bien. « Comment-ça je n’ai pas le choix ? » Imperturbable comme à son habitude, le père du jeune homme hocha lentement la tête tout en s’approchant de son fils. Sans douceur aucune il lui fourra l’arme entre les mains avant de l’attraper par les épaules. « Tu ne peux pas lutter contre ta véritable nature. Et ta nature est d’être un chasseur, comme ta sœur. Comme ta mère avant elle, comme moi. Tu dois te battre au côté de ta famille. » L’arme glacé entre ses mains, le brun toisa son père du regard en se demandant s’il croyait véritablement ce qu’il disait. Le pouls de ce dernier était légèrement erratique, peut-être avait il un problème cardiaque, ou alors savait il que l’avenir de son fils se jouait à cet instant. Ne désirant pas répliquer, Eli laissa tomber son arme au sol avant de se retourner. Il ne pouvait pas. Toute sa vie il s’était préparé à ça. Toute sa vie il avait fait de son mieux pour être à la hauteur de cet instant. Afin d’être un parfait chasseur, un parfait soldat entre les mains des hunters, mais il abandonnait. Il lâchait tout. Il ne pouvait pas jouer la comédie à ce point là. Il n’en avait pas la force, il n’était pas assez fou pour tenter un tel tour de virtuose. Dans son dos, il entendit son père lâcher son arme et se diriger vers lui. Avant même que son paternel ne tente de l’attraper, le jeune homme l’attrapa par les épaules avant de l’immobiliser au sol. « N’oublies pas que j’ai eu le meilleur des instructeurs papa. »  Le lâchant, il passa une main sur sa veste en cuir avant de fourrer ses mains dans ses poches avec une nonchalance feinte. A la vérité, il souffrait à l’intérieur, il ne savait pas ce qu’il faisait, pas ce qu’il pouvait faire d’autre. Il était perdu. C’est alors que son père l’attrapa violemment par la taille le trainant au sol. Le souffle coupé suite à la chute, Eli tenta tant bien que mal de se défaire de l’emprise de son géniteur. Cette emprise qui avait toujours planée sur lui comme une épée de Damoclès dont il ne pouvait se défaire. « N’oublies pas fiston que j’ai été ton instructeur. » En un rien de temps il se retrouva plaqué au sol, la tête mordant la poussière alors que son père lui faisait une clé de bras tout en l’empêchant de faire un quelconque mouvement. « Qu’est-ce que tu crois que ta mère penserait de tous ça, hein ? Tu crois qu’elle serait fière du petit con que tu es devenu ? Elle voulait que tu rejoignes les chasseurs, que tu nous rejoignes. Tu n’es même pas capable d’honorer son sacrifice petite sous merde ! » Grognant tout en se débattant, Elijah arriva finalement à se défaire de l’emprise de son père tout en se blessant au poignet. Blessé et incapable de savoir comment réagir face à son paternel qui abhorrait plus que tout à cet instant le brun ne savait pas s’il devait s’en aller ou au contraire rester. A dix minutes à l’ouest de là se trouvait un rassemblement de hunters prêt à chasser. Si son père n’arrivait pas bientôt, il savait que ça allait causer des problèmes. Cependant, son paternelle préféra l’attraper par la veste pour le mettre au tapis une nouvelle fois. Se redressant, il se défendit comme il pouvait, incapable de véritablement lever la main contre son géniteur, alors que son dernier n’eu aucune hésitation à lui envoyer sa droite en plein dans l’arcade. Après un passage à tabac, Elijah préféra s’enfuir plutôt que de se dresser contre son père, l’homme qui avait de lui ce qu’il était. L’homme qu’il avait façonné et qui venait presque de le détruire. C’est le visage tuméfié, boursoufflé et du sang dégoulinant de son arcade qu’il arriva devant chez Primrose. Se concentrant un instant sur le sang qu’il sentait couler le long de son visage, il arriva à stopper la légère hémorragie usant de ce don qu’il avait apprit à accepter. Tentant de reprendre contenance, il appuya sur la sonnette après s’être reposé contre le chambranle de la porte. Lorsque la porte s’ouvrit sur Prim, il pu voir son visage serein se décomposer. En un rien de temps elle l’attrapa par le bras pour le tirer à l’intérieur de chez elle alors qu’il se trainait péniblement. « Qui t’as fait ça Eli ? » Dit-elle depuis sa salle de bain où elle cherchait une trousse de secours. Silencieux, le jeune homme était perdu dans ses pensées. Qu’allait-il faire ? Il ne pouvait plus retourner à la maison familiale. Et que ferait Aleska lorsqu’elle l’apprendrait ?  Elle devait être là bas avec les autres hunters, elle devait se demander où il était, pourquoi il n’était pas là. Elle ne pouvait pas comprendre. Voila tout ce qui lui traversait par la tête. Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi il avait fait ça. Elle ne pouvait pas et elle ne pourrait pas sans quoi elle serait dans l’obligation de l’abattre. « Je… je veux pas en parler. » Les mots avaient du mal à s’échapper de ses lèvres légèrement entaillé. Alors, avec sa douceur habituelle, Prim entreprit de le soigner physiquement et mentalement, comme à son habitude. « Excuses moi d’avoir débarqué à l’improviste, je ne savais pas vers qui me tourner. » Dans un léger sourire plein de tendresse et de compréhension, la blonde hocha lentement la tête tout en serrant sa tasse fumante. Pour le coup, Elijah comprenait parfaitement pourquoi elle était enseignante. Elle avait cette aura de bonté et de bienveillance qui en faisant une personne à laquelle on voulait s’ouvrir. « Vu que tu n’as nulle part où aller, tu n’as qu’à dormir sur le canapé. » Souffla-t-elle avec un sourire dont elle avait le secret.  « Merci. »

Will you recognize me when I'm lying on my back? Something's gone inside me and I can't get it back. Oh heaven, oh heaven. I wait with good intentions but the day it always lasts too long. Then I'm gone Des amis de classe l’avaient arraché à son appartement ce soir là. Eli avait prévu de travailler sur un échantillon cellulaire lui appartenant, mais il n’en avait pas eu le loisir ces derniers se pointant à l’improviste. Forcé de feindre une vie sociale qui n’existait pas, il les avait suivi de mauvais cœur. Il devait tout de même avouer après le premier verre qu’il se sentait mieux. Buvant un autre, puis encore un autre, le jeune homme remarqua une agitation malsaine autour d’une jeune femme à l’autre bout de la pièce. En voyant les billets échangés à gauche et à droite, le garçon se dit qu’il s’agissait d’un strip-tease ou de quelque chose dans le genre. Cependant, il remarqua bien vite que la jeune femme au centre de l’attention était totalement habillée. La fixant, Elijah ne comprit pas ce qui était en train de se produire. C’est alors qu’une flamme ténue apparu au bout des doigts de la jeune femme. L’assemblé se mit alors à vibrer sous les acclamations et les rires. Cependant, dans un coin de la salle, deux hommes semblaient ne pas apprécier le spectacle. Suivant la scène, le brun voyait clairement la belle brune continuer à faire son spectacle alors que les problèmes se profilaient à l’horizon. Hésitant une seconde, il finit par se faufiler à travers la foule alors que ses amis le halaient pour qu’il revienne. Sans un mot, il attrapa le poignet de la belle avant de la tirer derrière lui. Se laissant faire, la parfaite inconnue le suivit en riant sous les yeux médusés des spectateurs. Courant en serrant toujours le poignet de la jeune femme, Elijah défonça la porte arrière de la boite avant de tomber sur une étroite ruelle. « Tu croyais faire quoi en t’affichant ? T’as pas vu les deux gars qui n’attendaient que de te découper en petites rondelles ?! » Jaugeant les deux possibilités qu’ils avaient, fuir ou se battre, le brun serra plus sa prise sur le poignet de l’inconnue alors qu’il se remettait à courir vers le centre de la ville. Un endroit assez découvert que pour ne pas avoir à se battre. C’était sans compter sur la jeune femme qui se défit de son emprise tout en déchainant l’enfer sur la petite allée tranquille. Le feu commença par dévorer le bas de la porte arrière avant de se faufiler vicieusement dans le bâtiment. La regardant faire, Eli était pétrifié. A la voir faire contrôler son don était une partie de plaisir alors que ça avait toujours été une vraie corvée pour lui. La fixant avec plus d’insistance, il ne manqua pas de remarquer l’hématome qui commençait à apparaître là où il l’avait agrippé. Il remarqua aussi sa robe bien trop suggestive et ses formes bien trop tentatrices. Se reprenant, il la fixa à nouveau dans les yeux remarquant sans mal la fatigue qui s’était soudainement peinte sur ses traits. L’inconnue se mit alors à tituber jusqu’à lui. Lorsqu’elle atteignit sa hauteur ses jambes la lâchèrent et si le brun n’avait pas été là elle se serait retrouvée à joncher le sol crasseux de cette allée malfamée. Malgré le grand état de fatigue qui semblait la prendre, la belle inconnue affichait un sourire amusé et sensuel tout en passant ses bras le tour de la nuque d’Eli. « On dirait qu’un valeureux chevalier est venu me sauver ce soir. On va chez toi ? » Fronçant les sourcils, Elijah n’était pas bien sur de comprendre où elle voulait en venir. « Je… je ne suis pas du tout un chevalier et puis… Je vais plutôt te raccompagner chez toi tu as l’air épuisée. » Soupirant, la belle le repoussa pour se remettre correctement sur ses pieds et le jauger de haut en bas. « Dommage, tu es mignon. Ca m’étonne que tu ne tentes rien. Généralement les gars comme toi sont toujours lourds et insistant, surtout lorsqu’ils vous aident. » Toujours pas sur de bien comprendre ce qu’elle voulait dire par là, le brun semblait larguer. Elle était quoi au juste ? Une espèce de poule de luxe ? Ou juste une dégénérée qui se faisait du fric en amusant la galerie ? Puis, le bâtiment risquait de finir dévoré par les flammes à cause d’elle. Cette fille était complètement cinglée, ça il en était certain. « Viens, on va dans un endroit où il y a une meilleure ambiance. » Le regard qu’il jeta alors à l’inconnue sembla plus qu’éloquent car elle soupira avant de l’attraper par la main pour l’obliger à la suivre. « Je suis pas sur, je ne connais même pas ton nom ! Moi, c’est Elijah… » « Elijah tu me feras la cours et me passeras la bague au doigt plus tard, on v a danser là donc arrêtes de plomber l’ambiance. »
La nuit c’est passa d’abord dans le silence le plus complet entre les deux. Ils burent encore et encore, dansèrent. Ils traversèrent la ville de part en part avant de finir dans la vieille cabane de chasse aux alentours de la ville. Là bas, ils ne firent rien d’autres que se taire et se boire jusqu’à ce que la bouteille soit vide. Bien plus éméché qu’il n’aurait du l’être, le jeune homme observait la belle se servir de son pouvoir, l’exhiber même avec une certaine fierté. Alors, sans prévenir, il s’entailla la main à l’aide d’un morceau de vitre cassé qui trainait là. De son côté, la brune le fixa sans rien dire, même pas légèrement étonnée par son geste. Sa paume ensanglantée ouverte vers le haut, le garçon se concentra comme jamais en espérant obtenir un résultat. Rapidement ce goût si connu de fer se répandit dans sa bouche alors que le sang dans sa main formait un polygone solide à quelques centimètres de sa paume. Prenant une longue inspiration, Eli senti son cœur rater quelques battements alors que du sang commençait à se répandre dans sa gorge. Fermant sa paume en un poing serré, il réussi à obtenir une boule compact que la brune ne pu s’empêcher de toucher. L’objet composé de sang était dur comme de la pierre. Il disparu dès que le jeune homme ouvrit la main, retournant dans la plaie de ce dernier qui crachait au sol le sang qui s’était accumulé dans sa bouche. « C’était magnifique. » Souffla la belle en s’agrippant à Elijah. Pour le coup, sans vraiment savoir pourquoi, il pensa la même chose.