La petite fille regardait par la fenêtre. « Attrape! » ...  « Il a lancé trop fort. » ... « Ils vont se faire mal. » ... « Il est où le ballon? »  Tous ses mots qu'elle entendait.  Elle était la seule à les entendre.  Ces murmures, ses mots à peine audibles...  Il y avait des enfants qui jouaient dans la rue.  Leurs parents les surveillaient.  Aucun moyen pour que la petite Ray puisse les entendre à l'intérieur de la maison.  Pourtant... ces mots murmuraient à son oreille.  Soudain, elle sursauta.  Sa mère et son père se disputaient dans le salon.  Elle les entendaient hurler, cette fois, très clairement.  Ils étaient dans la pièce à côté.  Puis, sa mère finit par entrer dans sa chambre.  Elle remarqua que Remy ne faisait pas ses devoirs et se mit à la disputer elle.  « Ray, c'est pas le temps le temps de regarder par la fenêtre.  Fais tes devoirs.  Tout de suite. » Puis, elle claqua la porte.  Ses parents avaient toujours été sévères, elle s'en fichait.  Mais elle détestait quand ils se disputaient et que sa mère se défoulait sur elle.  En fait, Ray détestait cette femme.  Toujours sur son dos, toujours stricte, toujours déçue d'elle.  Remy avait l'impression que sa mère ne l'aimait pas... qu'elle était son plus grand regret.  La petite blonde reporta son attention vers la rue où jouaient les enfants.  Ils se lançaient le ballon et cette fois, elle n'entendait plus les murmures.  C'était le silence total, sauf l'écho lointain des rires et des cris des gamins dans la rue.  Remy s'installa à son petit bureau et commença ses devoirs dans le calme de sa petite chambre, croyant avoir imaginé les murmures.

Remy revenait de l'école.  Elle avait une bonne nouvelle à annoncer à ses parents.  L'école avait décidé de l'envoyer dans des classes plus élevées, voyant qu'elle était très douée et avec d'excellentes notes.  Elle allait passer deux années dès que l'année scolaire allait se terminer.  Alors, la jeune Ray marchait vers la maison et se trouvait de l'autre côté de la rue lorsqu'elle vit la voiture de sa mère pleine de bagages et sa mère que sortait de la maison avec un autre sac dans les mains.  Remy s'arrêta sur le trottoir et regarda, sans comprendre, sa mère poser le dernier bagage dans le coffre de la voiture et prendre le volant.  Le son distinct du moteur qui démarre et finalement, ce bruit commença peu à peu à s'évaporer alors que l'auto s'éloignait dans la rue.  Pas un regard, pas un mot.  Sa mère venait de partir.  Confuse, Ray leva les yeux vers la maison et remarqua son père dans la fenêtre, l'air fâché et en colère.  La petite ne savait pas trop comment réagir.  Elle remonta son sac sur son dos et entra dans la maisonnette.  Dans le salon, l'endroit de toutes leurs disputes, à ses parents, se tenait son père.  Debout.  Immobile.  Le reste de la famille approchait et n'osait pas dire un mot.  Puis, Monsieur Stark déclara : « On part demain. »  Où?  Pourquoi?  Remy avait alors pleins de questions qui bombardaient sa tête, mais était timide et renfermée, elle ne dit rien.  Aucun son ne s'échappa de sa bouche.  Elle monta plutôt à sa chambre et fit ses bagages sur le champ.  La famille Stark quittait Mannheim pour Radcliff le lendemain.  Ray en avait assez de cette ville qui ne lui rappelait que des mauvais souvenirs... ceux d'une mère insensible, d'une père strict, bien que très aimant, et d'ennuis à l'école avec les autres élèves... et ses murmures qu'elle avait entendu toute sa jeunesse.

La blonde attendait dans une petite salle d'attente.  Tous les autres candidats avaient passés avant elle.  L'entrevue qu'elle attendait depuis deux semaines se trouvait de l'autre côté de la porte.  La personne qui avait passé avant elle sortit de la salle et et la regarda, l'air découragée.  Soudain, Remy se sentit nerveuse.  Une femme blonde passa la tête par la porte et lança : « Remy Taylor Stark? »  À la mention de son premier nom de famille, Ray eut un léger tremblement.  Elle détestait ce nom.  La jeune femme entra finalement dans le bureau où était assis deux personnes.  La blonde qui avait appelé son nom alla les rejoindre et s'assit au milieu.  Le bombardement de questions commença.  Comment percevait-elle les dégénérés?  Quelles étaient ses capacités?  Savait-elle parler en public?  Ray répondit à toutes leurs questions du mieux qu'elle peut.  Ayant terminé ses études deux années plus tôt que ses camarades du même âge, elle avait un plutôt beau dossier.  Bien qu'elle ne partageait tous les points de vue de Monsieur Lancaster, elle croyait, comme lui, que les dégénérés devaient être surveillés.  Elle en avait peur.  Ils étaient imprévisibles.  Visiblement, ce qu'elle disait semblait plaire au comité d'embauche puisque la blonde finit par se lever et annonça : « Bienvenue dans la campagne de Monsieur Lancaster.  Vous commencez demain matin. »  Ainsi, Ray trouva son premier boulot.  Un boulot impressionnant pour une jeune femme de son âge.  Lorsqu'elle entra à la maison, son père semblait ravit d'entendre la nouvelle.  Remy allait travailler pour un homme influent... elle ignore dans quoi elle s'embarque...