i. êtes-vous originaire de radcliff ?
Oui, j'ai vu le jour ici, dans l'hôpital de la ville. J'ai fait une grande partie de ma scolarité ici. Mais j'ai passée mes dernières années de lycée et toutes mes études à New York, mes parents étant mort à mes 16 ans j'ai été mise sous la garde d'une tante vivant là-bas. Mais j'ai décidé de revenir ici, il y a toute ma vie ici pour tout dire et je ne me vois pas vivre ailleurs. Et puis New York n'était vraiment pas pour moi!

  ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Oui, il y a quelques temps j'ai croisé la route d'hunter alors que j'étais sous ma forme de louve. Je n'ai rien vu venir, je me suis fait tirer dessus et la chose dont je me souviens le mieux c'est la douleur et la chaleur du sang glissant hors de mon corps. Alors que j'agonisais, un des hunters me regardait reprendre doucement forme humaine, je m'attendais à ce qu'il m'achève et qu'il le fasse le plus vite possible. Mais il me surprit en passant sa veste sur mes épaules et je m'endormis sur son épaule, épuisé et vidé de toute énergie. Je me suis réveillée le lendemain, soignée et en meilleure forme. Ce n'était pas parfait, mais au moins je n'étais pas morte! Et depuis deux semaines environ, je suis cachée chez lui, pansant mes blessure et essayant de comprendre cet homme.
  iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
Régulièrement oui, parfois j'en ressens le besoin. Pour tout dire je me sens souvent mieux sous une forme animale que sous ma forme humaine. En fait, je ne me sens pas forcément à ma place en tant qu'humaine. D'ailleurs il m'est arrivé de rester sous une forme animale pendant des mois, je suis rester un peu plus d'un an sous ma forme de loup, jusqu'à ce que je rencontre Ezekiel et ses amis hunter.

  iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
  Pas du tout. Un humain n'a en aucun cas le droit de tuer un autre humain sous peine de prison et même de mort dans certains états. Mais des hunters qui se prennent le droit de tuer des mutants sous prétexte qu'ils sont différents, qu'ils possèdent une mutation spéciale , ça on n'y fait pas grand-chose. Des lois ont peut-être vu le jour, mais les meurtres de mutants ne cessent pas pour autant.

Onze années. Onze années que je suis devenue orpheline. Onze années que je fais le même cauchemar chaque nuit, qu'à chaque fois que je ferme les yeux, même une seconde, j'imagine ma mère et mon père dans leur chambre, au deuxième étage de notre maison. Il y a onze ans, une journée banale tourna en un drame qui me transforma en orpheline. C'était un soir de semaine, mes parents étaient des couches tôt et des lèves tôt, j'avais d'ailleurs hérité de ce rythme de sommeil. Nous nous sommes donc couchés, comme tous les soirs. Un baiser sur la joue de ma mère, un sur celle de mon père et un petit signe de la main de leur part pendant que j'entrais dans ma chambre, avec en prime un « bonne nuit » résonnant en coeur. Comme chaque soir. Je me suis glissé dans mes draps soyeux, je me suis pelotonné dans mes couettes et ait tenté de trouver le sommeil. Morphée a rapidement pris soin de moi et j'ai vite sombré.
Je me suis réveillée en sursaut en plein milieu de la nuit, un cauchemar et c'est ce qui m'a sauvé la vie. Une lumière venait du couloir, éclairant faiblement ma chambre depuis le dessous de ma porte. Une chaleur étouffante s'insinua dans ma chambre et je jetais mes couvertures au bout du lit. Les yeux toujours à moitié fermé je me dirigeais vers ma porte, posais la main sur la poignée brulante et retirais ma main immédiatement. J'attrapais un t-shirt dans mon armoire et pris la poignée avec, appuyant délicatement dessus pour l'ouvrir. Une immense bouffée de chaleur s'écrasa sur mon visage, me réveillant d'un coup. Le couloir entier était en feu, la rambarde de bois s'était écroulée à cause des flammes, sans que je réagisse vraiment mon corps se propulsa vers la chambre de mes parents ; à l'autre bout du couloir. Mais j'étais incapable d'arrivée à la porte. Et même de descendre.
Une sirène se fit entendre, de plus en plus proche, jusqu'à ce qu'elle s'arrête tout proche. Les pompiers, je fis volte-face et accouru à la fenêtre, leur faisant signe, leur hurlant de sauver mes parents. Un homme surgit dans ma chambre, il venait des escaliers qu'il avait traversés par je ne sais quel miracle, il m'attrapa, m'enserrant brusquement dans ses bras pendant que je me débattais en lui hurlant d'aller aider mes parents qui hurlaient depuis leur chambre. Des poutres étaient tombées, bloquant la sortie. Le pompier reprit le même trajet que pour venir me chercher et les flammes léchant ma peau ne me firent presque aucun effet. C'est bien plus tard que j'ai compris que cet homme était un mutant, comme moi et que sa mutation consister en une résistance au feu qu'il pouvait certainement transmettre a quelqu'un en le touchant.
Une fois à l'extérieur je fus conduite à un camion, les pompiers essayèrent de sortir mes parents grâce à l'échelle mais lorsqu'ils arrivèrent à les sortir de là, impossible de les réanimer. Ils avaient inhalé beaucoup trop de fumée et leurs corps étaient entièrement brûlés. Cette vision m'a brisé. Je venais de perdre ma famille. La seule chose qui comptait vraiment pour moi venait de disparaitre.
Suite à cet accident les services sociaux ont essayé de joindre les membres de ma famille, étant partie vivre loin de tous la plupart n'ont pas voulus de moi. La seule personne qui a accepté de s'occuper de moi c'est ma tante, aller savoir pourquoi. Elle et ma mère était soeur, elles avaient 10 ans de différence et se détestaient cordialement alors pourquoi m'avait-elle pris sous son aile et pas laisser être fourgué dans une famille d'accueil ? Certainement parce qu'elle et ma mère ont vécu la même chose que moi et qu'elles se sont retrouvées à l'orphelinat.
Elle a débarqué chez nous le lendemain et nous avons vécu dans un hôtel non loin pour organiser les obsèques et essayer de récupérer le peu d'affaire qui par miracle n'avaient pas brûlé. J'ai réussi à prendre un foulard appartenant à ma mère et deux-trois habits situés dans la salle de bain du rez-de-chaussée, qui avait été en partie épargnée par l'incendie. Plus tard nous avons appris que le feu était d'origine accidentelle et qu'il avait démarré dans le couloir. Il y avait eu un problème avec l'aquarium posé sur une petite table dans ce fameux couloir. Un des composants électriques permettant d'éclairer ces poissons avaient pris feu et comme mes parents adoraient le bois la maison en comportait beaucoup... Ce qui à accélérer la progression des flammes.

Je me suis donc retrouvé à New York, avec ma tante qui n'était presque jamais là. Certes elle me payait ce que je voulais, mais ce dont j'avais besoin c'était de soutien, je venais de perdre mes parents et tout le luxe du monde ne pourrait rien changer à ça. Je suis retourné au lycée et me suis plongé dans les études, j'étais une des plus brillantes élève. Travailler me permettait de ne pas penser à eux et les rares moments où je n'avais rien à faire je les passais à errer dans les rues de New York, sous forme de chat. Laissant mon instinct de félin guider mes gestes. Je veillais à être là quand ma tante revenait chez elle...Enfin chez nous. Une fois mon diplôme obtenu je suis entrée à la faculté de New York pour entrer dans la police scientifique. J'ai évidemment brillé aux examens et ai eu mes examens hauts la main. Je suis entré dans le métier d'abord à New York, mais un an plus tard j'ai eu envie de retrouver mes racines, j'ai essayé de convaincre mon fiancé de l'époque de m'accompagner, mon pilier, celui sur lequel je pouvais prendre appuis et la seule personne qui avait réussi à me faire remonter la pente. Il m'envoya d'abord gentiment paitre et j'ai donc attendu, tenta vainement de le faire changer d'avis. J'allais rester pour lui, il avait tout fait pour moi quand j'en avais eu besoin, je pouvais bien rester ici en retour.. Ayant pris ma décision je suis allée le voir à son travail et j'ai enfin compris ce qui le retenait ici, pas son travail ni même sa famille, mais plutôt sa collègue. Ça m'a littéralement brisé le coeur une deuxième fois et j'ai fait la seule chose qui m'aidait à me sentir mieux. La même chose que j'avais faite quand j'ai perdu mes parents : utiliser ma mutation. Sauf qu'au lieu de ne l'utiliser que lorsque j'étais inoccupée je me suis laissée guider par ma mutation. J'ai quitté New York et une fois assez loin des grandes villes j'ai testé ma mutation, tout ce que j'étais capable de devenir. Chat, Chien, Rongeur, mais à force de m'entraîner et me concentrer j'ai pu me métamorphoser en animal plus sauvage. Puma, lynx, loup ou même biche. J'ai développé ma mutation au point de pouvoir me transformer en n'importe quel animal. Mais mon animal fétiche devint le loup, sauf lorsque j'étais obligé de traverser une ville, mais je préférais les contourner.
Le loup à emprisonner l'humaine dans un coin, laissant ainsi l'animal vivre à sa guise. Et je suis littéralement devenue une vraie bête sauvage. Mais inconsciemment je suis revenu ici il y a peu. Un mois peut-être et il y a deux semaines j'ai croisé la route d'Ezekiel et ses amis hunter qui m'ont traqué comme la bête que j'étais devenue et ont fini par m'avoir. Une douleur lancinante déchira mes entrailles alors que je tombais au sol en hurlant. Une fois au sol je gémissais, de longue plainte roque d'un animal agonisant. Je pouvais sentir mon sang chaud se répandre le long de mon corps, ce fut un peu comme un déclic. Alors que j'étais en train de me vider lentement et que je sentais mes forces quitter mon corps doucement je retrouvais ma forme humaine. Forme que je n'avais pas repris depuis.. Plus d'un an je crois, en fait je ne sais pas trop, je n'avais aucune notion du temps.

Ezekiel se tenait face à moi, son regard semblait ne pas pouvoir se détacher de moi, il allait m'achever j'en étais sûre. Je le regardais s'approcher de moi, je ne voulais pas mourir, pas maintenant. Ce fut cette volonté de vivre qui me fit de soutenir son regard avec ténacité. Je me forçais à garder les yeux ouverts, s'il voulait m'achever il faudrait qu'il me regarde dans les yeux. Qu'il vive avec ça sur la conscience. Mais alors que je m'attendais à ce qu'il pointe une arme sur moi et me donne le coup de grâce il retira sa veste et la posa sur mes épaules. Je le regardais toujours, les sourcils légèrement froncé, il allait m'aider ? Apparemment. Il m'attrapa et me prit dans ses bras, la douleur de mes blessures se réveilla et elle semblait s'intensifier à chaque mouvement. Je posais ma tête sur son épaule en grimaçant de douleur et je finis par fermer les yeux que j'espérais rouvrir le lendemain.
Lorsque j'ouvris les yeux à nouveau je me trouvais dans un lit, faible, mais en vie. Je posais un regard sur mes blessures et fut soulagée de les voir suturées. Il m'avait sauvé la vie alors que je pensais qu'il me la prendrait. Cependant, il ne se montrait ni chaleureux, ni réellement gentil avec moi, j'avais plus l'impression qu'il essayait de m'ignorer. Et une idée me fit froid dans le dos, s'il était un hunter et qu'il m'avait sauvé uniquement dans le but de me faire souffrir jusqu'à ce qu'il en ait marre et qu'il se décide finalement à m'ôter la vie ?

Ça fait deux semaines que je suis chez lui à me rétablir et maintenant je pense qu'il essaie réellement de m'aider, sinon pourquoi il essaierait de me garder cacher ? Certainement pour se protéger lui-même des représailles des hunters, mais aussi pour me protéger. Enfin je l'espère.