i. êtes-vous originaire de radcliff ?
      Non, je suis né dans les bois, la forêt est ma mère et le ciel est mon père. Les esprits m'ont cependant confié à Wochauwok le chef de la tribu. Il s'est occupé de moi jusqu'à ce que la réserve soit détruite pour construire un nouveau centre commercial. J'ai dû fuir dans les bois, j'y ai vécu en parfaite harmonie avec la nature. C'est là que j'ai fondé ma meute, nous étions peu au départ, mais progressivement d'autres loups ont rejoint notre meute. Après quelques années dans les bois et à protéger les miens, j'ai décidé de partir, seul afin de repenser à ce que je faisais ce que j'allais faire. J'ai erré jusqu'à RadCliff.

      ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
     Non, je n'ai pas croisé de chasseur pour le moment, vivant en dehors principalement de la ville, je ne peux me sentir menacé que par les chasseurs et quelques autres. Peut-être moins dangereux qu'avant je ne m'attaque qu'à des animaux pour les manger. Je reste à l'écart de la population, le monde est froid et brutal la forêt est la lumière. Je pense que j'aurais un jour à faire face à l'un d'eux peut-être à plusieurs.

      iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
      Tout le temps, il n'y a pas une minute où je ne vis pas sous cette forme, sentir le vent sur mon pelage, le sang sur mes crocs, le goût de la viande crue. Je ne peux pas m'en passer. Il y a cependant certains moments où je redeviens celui que j'étais autrefois, cela devient pourtant rare. La transformation m'empêche de penser à ce que j'ai fait avant de venir, je me souviens de tout lorsque je me réveille, de ceux qui ont survécu de ceux qui n'ont pas eu cette chance, le bon, le mauvais tout.

      iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
     
Si les gens comme moi aspirent à vivre comme moi, je pense que les lois devraient pouvoir leur permettre. Seulement dés fois certains ne sont pas d'accord avec les lois, il faut savoir se dire que dés fois, il faut savoir imposer par la force la liberté et comme dirait quelqu'un arroser l'arbre de la liberté du sang des patriotes et de leurs espérances. Il faut savoir se battre pour ce que l'on veut et quand ce n'est pas possible, il ne vaut mieux pas vivre dans ce pays qui vous opprime. Le monde jugera le grand chef des États-Unis. Sa position est délicate et je ne voudrais pas être sa place, surtout avec les intérêts tortueux de certains.

L'air froid d'une autoroute recouvre doucement le berceau qui vient d'être posé sur le dur macadam d'une autoroute. Bientôt, avec le brouillard, on ne visualise même plus la voiture qui file aux quatre vents vers n'importe tout. La première chose après cette petite scénette qui vient de troubler la nature c'est les cris du petit garçon dans le berceau. Il ne semble pas avoir plus de quelques mois. Wochauwok et son fils s'arrêtent à quelques mètres dans leurs voitures. Ils observent, quelques minutes plus tard le père décide d'aller voir ce qu'il y a dans le berceau, il ouvre la porte la laissant doucement retomber contre la voiture avant de s'approcher petit à petit. À chaque pas, le brouillard se dissipe. C'est alors qu'il le voit un louveteau. Qu'est-ce qu'un louveteau fait dans un berceau. Peut-être des chasseurs qui ne se sont pas résolus à finir le travail, des gens ''respectueux'' en somme. Wochauwok battit des yeux une minute avant de se tourner vers la voiture et de faire signe à son fils d'approcher. Il se retourne vers l'enfant qui ne ressemble plus du tout à ce qu'il était, c'est maintenant un nourrisson parfaitement normal. Il se penche un peu plus vers lui avant de le prendre dans ses bras et de l'observer. Un petit collier pend à son pied avec un nom «  » . Ses parents l'avaient probablement abandonnée sur la route. C'est à partir de ce jour que Wochauwok était connu dans la réserve comme le père de deux fils dont un étranger.

C'est arrivé à l'age de vingt ans avec un diplôme de droit que Bloody-Nose comme on l'appelait parce qu'il sentait toujours sa viande et qu'il la mangeait saignante ou crue par moment. Petit à petit, les phénomènes avaient disparu dans la réserve, certains avaient un loup plus grand que les autres chasser dans les bois, d'autres avaient vu des animaux à moitié mangée. Lorsqu'il avait quinze ans, on avait même organisé une chasse pour le retrouver, mais rien n'avait fait l'esprit des bois comme certains l'appelaient disparaissait et apparaissait à son gré. Les conteurs du coin avaient ajouté que ce pouvaient être l'esprit de Geronimo d'autres celui de Cochise Les gens de la tribu se sentaient protégés par les esprits et par les lois que les hommes avaient instaurées dans leurs pays, cependant ce ne devait pas être du goût d'Edward Stonefield. Edward Stonefield était sûrement comme son nom l'indique un brillant agent au service de la compagnie d'Hôtel Green Delaware fondé en 1913 par un certain Arthur Green et son frère Jack Green. Les frères Green avaient à eux seul acquis de nombreux hôtels de luxe. À leurs morts, leurs enfants héritèrent d'un empire financier colossal. C'est à cette époque que Jack Junior décida de construire dans les Blacks Hill. La réserve semblait être une épine dans la nouvelle gamme d'hôtel campagne qu'il comptait construire et de l'animation train de la mine et village pionnier qu'il allait mettre en route à côté. Il se débrouilla donc avec le gouvernement local et obtint la fermeture de la réserve dans un mois. Cependant, après un mois et demi les Indiens étaient toujours là. Alors Jack Junior décida d'envoyer les bulldozers accompagnés de la police du comté rasé l'endroit et c'est ce qui s'est produit, l'endroit a bien été rasé, mais le chaman de la tribu lui avait dit ceci avant de partir que l'esprit des bois irait les venger dés qu'il pourrait. C'est alors que le chantier reprit doucement lorsqu'une nuit alors qu'il faisait particulièrement froid une meute de loups attaqua le chantier, il était dirigé par un loup plus grand que les autres au pelage blanc. Il s'était dressé en l'air et avait broyé à lui seul Jack Junior et il mangea son corps en quelque minute. C'est ainsi que disparurent la ligner des premiers Green et que le fils du deuxième Green prit la tête de l'entreprise. Il n'engagea bien sur aucune enquête pour trouver la bête responsable de ce massacre. Il quitta la région des Black Hills et on ne les revit jamais dans le coin. Les Indiens reprirent leurs places, mais le grand esprit disparu des vertes prairies en même temps qu'un jeune homme.

La meute de Bloody-nose erra pendant quelques années en s'arrangeant pour survivre dans les régions les plus inhospitalières des Blacks Hills et des Etats-Unis, d'une meute d'une vingtaine d'individus, elles comptaient maintenant une centaine de petits loups qui suivaient leur chef, éparpillés dans une région, ils attendaient ses ordres. Plus de temps Edward Swift passait sous le contrôle de la bête plus il perdait de son humanité, il disparaissait à petits feux, c'est surement ce qui l'a poussé à fuir et devenir solitaire, la peur de devenir un animal parmi temps d'autres dans les bois. Il devait faire face à son humanité et affronter ses problèmes. C'est à Radcliff qu'Edward Swift trouva refuge, il tenta de reprendre peu à peu ses manières d'hommes du moins. Il devint ensuite avocat au barreau et ses histoires de loups bien derrière lui, il vivait maintenant dans une petite maison à l'écart de la ville et rien inattendu n'allait se présenter à lui. N'est-ce pas ?