i. comment êtes-vous entré parmi les hunters?
   Pour être franche je ne suis pas encore une hunter mais ça ne saurait tarder. J'ai tellement hâte d'être des leurs que je ne saurais faire tarder l'échéance et je suis certaine que mon père appuiera mon choix. Car oui, ma famille n'est autre qu'une famille de chasseur dont je suis plus que fière et je veux à mon tours arborer fièrement la blason des hunters.

   ii. avez-vous déjà effectué votre devoir de chasseur ?
   Non je n'ai jamais eu l'occasion de moi même tuer un mutant mais j'en ai déjà vu mourir, ça ne m'a fait ni chaud ni froid, ils ne méritent rien d'autres. Ils ont tué ma mère ! Ils passent leur temps à mettre la ville à feu et à sang, les exterminer et notre seul moyen de survit et quand bien même l'occasion viendrait à se présenter je sais que je ferais mon devoir.

   iii. les mesures du traité de protection des mutants vous font-elles peur ?
   Non elles ne m'effraient guère, elles me dégoutent. Comment les humains peuvent-ils être autant aveugles, ces monstres s'en prennent à leurs familles, à nos amis et le gouvernement ne trouve rien d'autre à faire que de les protéger ? Tout ça n'est qu'une énorme blague qui doit cesser dans les plus bref délais.

   iv. que pensez-vous de l'élection récente de thaddeus lancaster à la tête du comté ?
   Je pense que c'est propice à de nombreux changements et cette nouvelle ne pouvait me rendre plus heureuse, j'ai hâte de voir comment tout cela va évoluer. La façon dont nous allons enfin reprendre le pouvoir face à ses bêtes immondes qui ruines nos vies. Je me dis qu'au final le monde n'est pas aussi idiot qu'il n'y paraît et qu'il y a encore des gens censés dans ce monde capable de voir ce qui se trame réellement. L'élection de Thaddeus est une très bonne chose et ça l'est pour tout le monde.

  "Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par ce rejoindre. De ton chemin tu vois l’autre personne devenir de plus en plus petite. Ce n’est pas grave, on est fait l’un pour l’autre, à la fin elle sera là. Mais à la fin il n’arrive qu’une chose.."


Je me souviens de son doux visage, ce teint de porcelaine si parfait, tellement parfait que cela la rendait irréelle, ses cheveux ondulés tombant en cascade dans son dos, elle était si belle. Je regarde mon image dans le miroir et je la vois, elle, ça me donne la nausée, j’ai envie de pleurer, d’hurler et de me planter à mainte reprise un poignard dans le ventre. Pourquoi ? J’aimerais hurler mais aucun son ne sort de ma bouche je me contente d’avoir un regard fixe sur mon reflet qui n’est autre que le sien et je vois ses yeux. Ses yeux d’ordinaire si bleu qui s’apparentent d’une teinte de jaune et je ne peux m’empêcher de briser la vitre, la peur au ventre. Les larmes dégoulinent le long de mes joues. Je te haïs, je te haïs. Je lui en veux tellement, elle a détruit notre famille, elle m’a détruite moi et mes rêves, toutes ces histoires qu’elle me racontait étant petite n’étaient rien d’autre qu’un sale tissu de mensonge. Au final je suis rassurée qu’elle soit morte, si elle ne s’était elle-même pas suicidée je l’aurais tué de mes propres mains pour protéger ma famille. Je n’arrive pas à ravaler ma haine, elle est si présente en moi, j’aimerais tant crier, trouver une échappatoire à toute cette souffrance. Je me rappelle le jour où notre père nous à annoncer que ce qui me servait de mère n’était autre qu’une dégénérée, le goût du sang avait alors envahit l’intérieur de ma bouche et je n’avais pas pu m’empêcher de me lever et de quitter la table. Je me souviens avoir vomi encore et encore jusqu’à ce que mes poumons me brûlent, jusqu’à ce que mon souffle se fasse court et j’étais revenue m’asseoir, comme si de rien était, comme si la nouvelle ne m’avait pas affecté. Je ne pleurais pas, je ne ressentais pas, pas un mot ne sorti de ma bouche ce soir-là. Et aujourd’hui encore le sujet est inabordable et pourtant tu es là sans cesse à hanter mes pensées. Pourquoi est-ce que tu me fais ça, est-ce que ça t’amuses de voir souffrir ta fille ? Oui je te préfère morte et alors, tu es partie maintenant, tu n’es plus là, tu ne crois pas qu’il est un peu tard pour essayer de te rattraper ? Tu ne sais pas à quel point tu m’as fait mal, à quel point je me suis sentie trahis, tu as brisé toutes les croyances que j’avais en toi pour quoi ? Pour un stupide gêne de mutants. Je hais les mutants parce que je hais ce qu’ils t’ont fait, tu n’aurais pas du mourir, ça n’aurait pas du être toi  et aujourd’hui regarde où j’en suis. Je vais devenir une hunter et je vais tous les exterminer pas contre toi mais pour toi car sans eux, toi, tu serais encore là. J’avais besoin d’autres choses, trop de choses à avaler d’un coup, j’allais probablement avoir ma réponse de dépistage dans deux jours et tout ça me perturbait et si j’en été un comme l’avait été ma mère, est-ce que je mettrais moi aussi fin à mes jours ?



« Où est-il ? » J’hurle, je veux savoir et je veux aussi que ces deux abrutis de médecins me lâchent, je pourrais les fracasser en moins de deux minutes si l’envie m’en prenait. « Vous ne pouvez pas le voir. Personne ne peut le voir son état est trop critique pour ça, il a subit de grave dommage. » Ca m’est égal je veux quand même le voir « Lâchez moi ou je vous ..» « Lâchez la» . Je vois alors mon jumeau ainsi que toute la famille de Noeh, j’étais tellement aveuglée par mon chagrin que je n’ai vu personne autours de moi. Je fonce vers mon jumeau m’enroulant dans ses bras protecteur, pleurant à chaude larme. « Si je trouve celui qui a fait ça.. » je le tue. Je n’avais pas vu Noeh depuis près d’un an et la dernière fois que nos chemins s’étaient croisés ça s’était passé d’une façon plutôt délicate. Je n’avais pas pu m’empêcher de lui cracher toute ma haine pour les mutans au visage, il venait alors d’en sauver un, étant lui-même hunter je n’avais pas compris sa réaction. Et à ce moment, chacun des mots que j’avais pu prononcer à son égard et sur sa personne était un nouveau regret s’ajoutant à un panel déjà bien remplit. Je reste cloitrée entre les bras de mon frère avant d’aller saluer la famille de Noeh, ils n’ont même pas le droit d’aller le voir comment ai-je pu être aussi égoïste en pensant une seule seconde que moi je le pourrais. J’ai besoin de sortir, de prendre l’air, non en fait j’ai besoin d’un verre de vin. Un bon verre de vin afin d'oublier l'enfer qu'est ma vie, toutes ces choses horribles qui arrivent aux gens que j'aime à croire que j'attire la poisse, je ferais mieux de partir mais je n'y arrive pas. Je ne veux pas, j'aimerais tant pouvoir m'asseoir à son chevet, lui parler, lui raconter des idioties comme j'ai toujours su si bien le faire, lui mentir pour adoucir sa douleur. J'ai mal aux tripes, je me sens tellement vide, et pourtant la douleur est bien trop présente pour que ce soit vide.


C'est enfin le grand jour, après toutes les crasses que j'ai du nettoyer je me sens enfin prête à être heureuse et pour de bon cette fois. Bien que je n'ai eu l'occasion de le revoir, des rumeurs courent comme quoi Noeh serait de retour parmi nous, un poids en moins. Reste que je ne sais toujours pas ce que je vais bien pouvoir lui dire si nous avons à nous recroiser. Enfin j'y réfléchirai certainement plus tard, en attendant mon dépistage est négatif, je ne suis pas une mutante ni aucun autre membre de ma famille et rien que d'y penser ça me rend folle de joie, je suis tellement heureuse que mon cœur pourrait exploser tant il bat fort contre ma poitrine. Et pour finir je vais enfin devenir hunter, je vais passer mon examen et contre toute attente, contre tout ce qui a pu être dit à mon sujet je sais que je serais bientôt des leurs. De plus l'attaque que venait de subir ma sœur ne pouvait me donner plus envie de devenir une tueuse de dégénérés. Pour fêter tout ça nous allions tous nous retrouver à la maison en famille, ça faisait un moment que cela n'était pas arrivée. Les rendez-vous familiaux me manquaient, je rêvais souvent de voir notre famille au complet rire comme nous le faisions autrefois mais ce temps était en quelque sorte révolu. Je pris place à la grande table qui prônait en plein milieu du salon, assise sur ma chaise, je lorgnais sur chacun des plats, mon estomac était tellement noué que je ne pouvais rien avaler même si chacun des mets présents me donnaient l'eau à la bouche. Cependant je n'avais d'autres choix que de me forcer à  manger afin de pouvoir valider comme il se devait mon examen d'entrée chez les hunter. Le repas se déroula comme tout repas de famille semblant heureuse, je ne pouvais m'empêcher de sourire à mon frère à chaque fois que je posais les yeux sur lui, . Il m'avait plusieurs fois fait part de sa réticence concernant ma demande à être hunter mais j'espérais qu'à ce jour il comprendrait ma démarche et serait fier de moi. Je ne pouvais m'empêcher d'apposer sur lui un doux regard, un regard protecteur qui se transforma en inquiétude quand Lorcan commença à devenir pale comme un linge, je le regardais horrifiée, il me dévisagea un instant sans comprendre pourquoi. « Ton nez .... Tu saignes » Et ce n'était pas un simple saignement, non c'était pire comme si on l'avait cogné à plusieurs reprises mais ça c'était déclenché comme ça sans prévenir. Angoissée je le rejoignais dans la salle de bain aussi bien mon père que ma sœur savaient qu'il n'y avait que moi qui pouvait faire le poids dans ce genre de situation. Le verrou de la porte était fermé. « Lorcan ça va ? Ouvre s'il te plait, j'ai des serviettes. » Pas un seul bruit, je ne peux alors m'empêcher de m'enfoncer les ongles dans la peau. « Lorcan s'il te plait ouvre ou je défonce la porte !! » .. LA SUITE AU PROCHAIN ÉPISODE. Est-ce que Aleska va défoncer la porte ou bien est-ce que Lorcan va lui ouvrir ?