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 (talisa) ☆ nothing wrong, nothing right.

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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: (talisa) ☆ nothing wrong, nothing right.   (talisa) ☆ nothing wrong, nothing right. Icon_minitimeLun 14 Juil 2014 - 16:37

What if there was no light
TALISA LANCASTER & EREMON MORIARTY
What if I got it wrong And no poem or song Could put right what I got wrong Or make you feel I belong. When every step that you take Could be your biggest mistake And we could bend, or we could break. Well, that's just the risk that you take, What if you should decide That you don't want me there by your side That you don't want me there in your life. ~ what if.

En apparence, la ville de Radcliff semblait être une petite ville, tout ce qu’il y a de plus simple. Une ville comme une autre, perdue au milieu du Kentucky. Ce n’était à présent plus qu’une apparence et les habitants de la ville en avaient eu la confirmation à de nombreuses reprises aujourd’hui. La folie s’était emparée des rues de la ville récemment, il y avait eu des cris, des coups de feu, de cadavres et c’était une histoire qu’on essayait de dissimulé à présent, quelque chose dont les seuls qui porterait le blâme serait certainement les transmutant, puisqu’il semblait, à en écouter le maire de la ville que tout était de leur faute. Un incendie qui avait tué une famille, évidemment, c’était la faute d’un transmutant, qui d’autre après tout pourrait avoir une telle idée ? Il était clair aux yeux de Thaddeus Lancaster qu’un pyromane sans le génome X, c’était impossible à concevoir. Bientôt, on allait les accuser de la faim dans le monde ou des catastrophes naturelles qui décimaient des villages. Eremon était pourtant certains que les transmutants n’étaient pas plus mauvais que les humains. Il était bien placé pour le savoir, après tout, malgré le don qu’il avait, il n’était pas franchement un type dangereux. Il n’avait jamais tué personne et à présent, de nombreux humains dans Radcliff, à commencé par ce cher Thaddeus, ne pouvaient plus en dire autant. Le maire de la ville avait tué cette jeune femme, peut-être pas de ces mains, mais il était responsable de sa mort. Il avait bien du mal à croire que cette fille ait vraiment déclenché cet incendie, peut-être qu’il se trompait, mais ça semblait vraiment gros. Cette ville n’était plus du tout une ville calme et tranquille comme on aurait pu le croire, comme Eremon lui-même avait pu le croire quand il était arrivé ici avec son frère. Il y était venu parce qu’il savait qu’il allait trouver Oswin dans cette fameuse ville, mais au départ, elle lui avait semblé être le seul danger présent en ville. Maintenant, il ne savait plus vraiment qui était dangereux et qui ne l’était pas. Quitter la ville maintenant, ça semblait être une bonne idée, meilleure que lorsque Loeven l’avait fait – pour revenir après soit dit en passant. A quoi bon rester maintenant ? Il s’était accroché à une vengeance insensé et une partie de lui le savait bien, s’il retrouvait Oswin, il serait incapable de lui faire du mal. Il s’était surtout accroché à Talisa, il ne s’était servi de son histoire de vengeance que pour se donner une excuse qui ne l’aurait pas obligé à admettre que la jeune femme ne le laissait pas complètement indifférent, mais à présent, à quoi bon rester ? Il avait bien compris que Talisa détestait les gens comme lui et il avait pu constater de ses yeux que son père les détestait encore plus. Même s’il avait encore ses chances avec Talisa, si son père apprenait qu’il avait ne serait-ce qu’effleuré sa joue du bout des doigts, il le ferait exécuter sur la place publique comme il l’avait fait avec cette pauvre fille. Il n’avait pas envie de finir comme ça. Déjà, la dernière fois qu’il avait croisé la jeune femme, ses gardes du corps lui avait fait comprendre de ne plus s’approcher d’elle. Il gardait encore des traces de cette rencontre sur le torse, contour de l’œil encore noirci, lèvre encore fendue et c’était sans parler des nombreux bleus qu’il avait sur lui. Ils l’avaient trouvé trop proche de Talisa, en même temps, elle lui était tombée dessus, littéralement, et ils se trouvaient dans un ascenseur, mais il ne s’était absolument rien passé entre eux deux. Il fallait croire que les gorilles qui l’accompagnaient n’avaient pas voulu entendre les explications  qu’ils avaient à leur apporter pour expliquer cette soudaine proximité. Si eux ils en avaient été incapable, il préféré autant ne jamais avoir à croiser le père Lancaster. De toute façon, elle le détestait à présent alors il n’avait plus aucune raison de s’accrocher. Il n’avait pas l’impression qu’il pourrait un jour la faire changer d’avis. Elle avait été éduquée avec les croyances de son père, celles qui la poussait aujourd’hui à avoir peur des gens comme lui. Elle avait été celle qui le retenait en ville, mais maintenant, il pouvait bien partir, à quoi bon rester ? Loeven peut-être puisque lui il était revenu et que malgré leurs différents, il aurait bien du mal à laisser son frère cadet derrière lui. Il devait être vachement content d’être revenu pour assister aux récents événements qui s’étaient déroulés à Radcliff ; il était clair qu’il aurait été mieux, n’importe où ailleurs.

Assis sur son canapé, un verre de whisky à la main, le jeune homme laissa échapper un long soupire. Cette histoire lui prenait vraiment la tête. A présent, c’était à peine s’il se souvenait de l’époque – pourtant bénie à ses yeux – où il avait eu une vie beaucoup plus simple. Il regrettait les bancs de la fac, il regrettait même les cours les plus chiants auxquels il avait pu participer. En cet instant, il était voulu être encore en écosse, avec le reste de sa famille. Avec Lyanna encore vivante. Tout était tellement plus simple à cette époque là. Si seulement sa route n’avait jamais croisée celle d’Oswin, si seulement elle n’avait pas été aussi tarée. Si seulement … Il aurait pu refaire le monde avec des ‘si’ mais ça n’aurait été qu’un monde imaginaire, un songe agréable, aussi éphémère que faux. Rien de ce qu’il puisse dire, penser ou faire ne pourrait changer ce qu’était devenue sa vie aujourd’hui. Puisqu’il n’avait pas le pouvoir de Kylan pour l’heure – heureusement qu’il avait croisé son frère récemment – les souvenirs de sa vie sans soucis étaient loin. Il avait l’impression qu’il ne restait plus que le malheur et les déceptions à présent. Evidemment, ce n’était pas en restant à Radcliff que ça allait s’améliorer, il en avait bien conscience à présent. S’il y avait des souvenirs qu’il n’arrivait pas à effacer de sa mémoire c’étaient bien ceux de cette pauvre fille qui s’était faite tuée devant la foule. Il avait l’impression que même s’il avalait la totalité de sa bouteille de whisky, ses souvenirs seraient encore là, parfaitement présents dans son esprit. Comment finir la bouteille de toute façon, c’était à peine s’il arrivait à finir son verre. Il n’avait pourtant jamais eu aucune difficulté à se laisser sombrer dans l’alcool, bien au contraire. Il avait cessé de compter ses cuites depuis de nombreuses années. Mais là, perdu dans ses pensées, le regard fixé sur l’écran pourtant noir de la télévision, il n’arrivait même pas à esquisser le moindre geste, même pas pour porter son verre à ses lèvres. Il revoyait en boucle cette horrible scène, cette pauvre fille qui avait été tuée devant tout le monde. Comment pouvait-on permettre ça ? Est-ce qu’il n y avait pas quelqu’un quelque part qui était capable d’arrêter Thaddeus ? Il n’était pas le roi du monde après tout. Il n’était que le maire d’une petite ville perdue au beau milieu du Kentucky. Il y avait encore un gouvernement au dessus de lui qui aurait pu l’arrêter. Ou peut-être que maintenant, même le gouvernement avait décidé d’abandonner les transmutants à leur triste sort. Leur mesure n’avait jamais rien eu d’efficace et il était bien content d’avoir échappé à leurs histoires de dépistage, tout le monde savait qu’il y avait eu des fuites dans les dossiers et il préférait autant que le fait qu’il soit ce qu’il était puisse rester secret. Il tenait assez à la vie pour vouloir limiter les risques. Si les problèmes commençaient à Radcliff, ils pouvaient facilement se répandre ailleurs maintenant et comme personne ne faisait rien pour arrêter Lancaster, c’était à se demander combien de temps il faudrait pour que le reste du monde subisse le même sort que la ville de Radcliff. Plongé dans ses pensées à imaginer le pire, il fut pris d’un sursaut qui lui fit presque renverser son verre par terre, lorsque quelques coups retentirent contre la porte. Il soupira légèrement avant d’avaler d’une traite ce qui restait dans son verre. Il le posa sans grande délicatesse sur la table basse avant de se lever pour aller ouvrir la porte. Il n’avait pas la moindre idée de qui pouvait venir le déranger à cette heure là, le couvre feu n’était pas encore passé, mais il n’allait plus tarder maintenant. Il ouvrit la porte et ne pu masquer son expression de surprise en voyant Talisa. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire là. Rapidement il regarda autour d’elle, pour s’assurer qu’il n’y avait pas ses tarés de gardes du corps dans un coin de la rue, ou pire encore son père. La rue semblait relativement déserte et de toute évidence, ce serait assez malvenu de la laisser à la porte. « Talisa ? » Il fronça encore les sourcils avant de se décaler légèrement afin qu’elle puisse entrer, prenant soin de fermer la porte derrière elle. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Elle n’avait rien à faire là, ce n’était pas comme si leur dernière entrevue s’était bien terminée et avec les événements récents, il aurait pensé que son père veillerait encore plus sur elle, lui qui de toute évidence était devenu complètement parano. Il espérait vivement qu’il ne débarque pas ici, ni lui, ni ses hommes de mains, il avait déjà assez donné la dernière fois.
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MessageSujet: Re: (talisa) ☆ nothing wrong, nothing right.   (talisa) ☆ nothing wrong, nothing right. Icon_minitimeMar 15 Juil 2014 - 1:04



you are like a mirror, reflecting me
— TALISA LANCASTER & EREMON MORIARTY —
It's not your eyes, it's not what you say. It's not your laughter that gives you away. You're just lonely ; you've been lonely, too long. You're acting your thin disguise, all your perfectly delivered lines. They don't fool me. Let me in the wall you've built around. We can light a match and burn it down. Let me hold your hand and dance 'round and 'round the flames in front of us. Dust to dust. You've held your head up, you've fought the fight. You bear the scars, you've done your time. Listen to me you've been lonely, too long.

Elle avait couru à en perdre haleine. Encore au fond de sa poitrine, son cœur battait comme un fou, signe de l’épuisement qui l’avait forcée à ralentir l’allure. Pourtant, sa première volonté aurait été de mettre le maximum d’espace entre elle, et ce qu’elle fuyait. Ce qu’elle fuyait. Celui qu’elle fuyait ? Dans les bribes d’images qui continuaient de danser devant ses yeux, Talisa ne savait plus vers où tout son dégoût, toute sa haine étaient dirigés. Son esprit tournait en boucle, la peur battait si fort à ses tempes qu’elle avait été incapable de verser la moindre larme : ce n’était pas faute d’en manquer cependant, alors que son sentiment de solitude se faisait plus lourd que jamais. Elle était seule ; ses doigts blancs accrochés au vide, à l’immensité qui l’entourait – elle, elle seule. Sous ses doigts, le papier peint abimé du couloir ne lui offrait aucun réconfort ; seul le mur, supportant son poids sans bouger, lui permettait de tenir encore debout. Ses jambes étaient faibles, si faibles. Elle voulait s’effondrer, s’écrouler par terre comme la misérable chose qu’elle était ; Talisa n’était ni brave, ni forte, certainement pas une guerrière, ni même une survivante et plus que jamais, la hauteur de sa faiblesse lui éclatait en plein visage. Seule, démunie, et vulnérable. Il lui semblait bien logique à présent, que son père ait passé sa vie à lui coller quatre gardes du corps à chaque fois qu’elle bougeait de la maison ; Talisa était une bonne à rien – l’avait toujours été. Elle avait été là, statue insignifiante figée dans un coin de l’estrade lorsque son père avait… Lorsque son père avait. La brune cilla, poussant un profond soupir en agitant la tête, désireuse de repousser les images parasites qui ne cessaient de la hanter. Non, elle ne voulait pas y penser. Jamais. Jamais. Si seulement elle pouvait, ne serait-ce que pour un instant, plonger sa main dans son esprit, pour pouvoir y arracher ces bribes de souvenirs, et les laisser s’envoler dans l’air. Mais ce qui avait passé le voile de ses yeux, ce qui s’était incrusté au fer rouge dans sa mémoire, ne semblait plus pouvoir s’y dérober. Cette fille, aux cheveux bruns, si faible qu’elle était tombée à genoux. Quel avait été son nom déjà ? Talisa ne l’avait pas entendu, Talisa ne l’avait pas retenu, ou peut-être était-ce son cerveau tout entier qui faisait le rejet d’une telle information. Ne pas savoir quel cadavre elle avait laissé derrière elle ; qui elle avait laissé mourir à quelques pas d’elle, c’était mieux. Oui. Mourir, simplement mourir. Les mains de la brune furent secouées d’une crampe douloureuse, chaque muscle de ses bras se serrant comme si elle avait cherché à étrangler quelqu’un ; étouffer un nouveau sanglot, alors qu’elle enroulait la prise de ses doigts autour de sa gorge. Elle ne pouvait pas pleurer, pas faiblir ; pas maintenant. Derrière elle, la jeune Lancaster avait laissé tout ce qui la constituait, tout ce qui faisait sa vie ; son père, ses gardes du corps, les jolies apparences qu’elle avait tenu à maintenir, s’attachant les cheveux avec soin avant le discours de son père. Désormais, ils avaient sombré, chuté sur ses épaules dans un désordre qui ne décrivait qu’à peine toutes les batailles qui se jouaient derrière les apparences qu’elle tentait de maintenir. Ses jambes flageolèrent, alors qu’elle n’était qu’à quelques mètres de la porte d’Eremon. Eremon. Pourquoi donc ? Elle avait couru jusqu’ici sans même réfléchir, comme une proie cherchant le premier refuge lui venant à l’esprit, alors qu’elle aurait été poursuivie par de dangereux prédateurs. Qui donc ? Tous ceux qui seraient furieux contre son père ? Son… père lui-même ? Père ? Elle ferma les yeux, se revoyant, elle, toute petite, accrochée aux jambes de son père comme si sa vie en dépendait. Son père avait toujours été sa seule famille, l’unique centre de gravité de son monde ; son père avait comblé l’absence de sa mère, son père avait été doux, son père avait toujours revêtu le visage de l’homme bienveillant avec elle.

Visage. Masque. Apparence. Mensonge. La rage siégeant au fond de son ventre chassa tout ça ; envolée la petite fille naïve et stupide. Son père avait tué. Tué cette fille brune, cette frêle silhouette vulnérable. Une dégénérée. Ou… ou juste une brune ici, accusée, psalmodiée par la foule. Son père avait tué. Son père avait tenu une arme dans sa main. Il avait… il avait. Et alors qu’elle avait cru ne même pas y prêter attention, Talisa entendit se répéter à l’infini, chaque mot que son père avait prononcé cet après-midi même, devant toute une foule. Avant de tirer. Et ce sang. Et ces cris. Et cette odeur de brûlé. Et cette plaie béante dans le crâne de la brune. Et. Et. Talisa se plaqua les mains contre les oreilles, se sentant flirter aux abords d’une folie pure et dure – l’homme bourreau tantôt perdait son visage, revêtait une autre apparence, plus facile à accepter. Talisa avait vu des tueurs passer dans sa maison, Talisa avait frissonné devant eux, avant d’être rassurée par quelques paroles de son père. Mais son père était un tueur. L’homme qui lui avait donné la vie. L’homme qui avait aimé sa mère. L’homme qui – l’homme qui. Thaddeus Lancaster avait sans doute, toujours su ce qu’il avait représenté dans le cœur de sa fille depuis sa naissance ; et avec les apparences d’humanité de Thaddeus, mortes cet après-midi, c’était toute une part de l’être, de la naïveté de Talisa qui s’était envolée. Elle en avait mal au cœur, une nausée atroce. Elle voulait mourir, disparaître. Elle aurait voulu tout effacer, ne jamais assister à ça. Si elle avait toujours farouchement défendu son géniteur devant tous ses accusateurs jusque-là, Talisa ne se préoccupait qu’à peine des regards qu’on attarderait sur son passage à elle, la fille d’un tueur ; elle-même, ne savait plus comment se regarder, se considérer. Comme une idiote ? Une idéaliste ? Une folle lobotomisée ? Une pauvre petite fille aux idéaux brisés ? Un bruit la fit sursauter, une porte qui claque, des éclats de voix à quelques mètres de là ; elle devait se reprendre. Oui, se reprendre. Résonnant comme une formule mathématique, Talisa se massa les tempes un instant, les yeux dans le vague. Elle ne pouvait pas rester dans la rue ; elle ne voulait pas retourner chez elle. Elle… elle ne savait pas ce qu’elle faisait ici. Eremon. Son cœur se raccrocha à l’espoir presque stupide qu’il ouvre la porte, soit encore là, et surtout, ne l’envoie pas promener en la voyant sur le seuil de sa porte. Mâchoires crispées, elle se détacha de contre le mur de pied, agitant les mains comme si elles étaient prises de fourmis qu’elle cherchait à chasser ; craquant des doigts, elle fit face à la porte. Enfin. Mais sans frapper. Frapper, c’était l’étape suivante ; celle qu’elle ne se décida pas à faire, avant de longues secondes. Elle ne pouvait pas fuir – elle ne se sentait pas la volonté d’errer, ni même le courage de retourner auprès de son père. Assez vite, Thaddeus enverrait des gardes du corps – ou des fous – pour la chercher à travers la ville ; elle le savait, avant l’aube, il aurait vite fait de la retrouver. Peut-être pas avec Eremon, peut-être pourrait-elle se sentir… se sentir sauve avec lui. Son premier réflexe aurait pu être de se sentir presque coupable de ressentir une telle sensation vis-à-vis d’un dégénéré ; mais la voix de son père, résonnant à ses oreilles, suffit à lui faire sauter le pas. Elle frappa. Et lutta de toutes ses forces contre ses jambes, qui lui ordonnaient déjà de fuir à toute vitesse ; pourquoi ne pas se cacher à l’angle d’un mur pour qu’il ne la voie pas. Le cœur au creux de la gorge, battant à tout rompre, les mains moites, Talisa attendit. Talisa plissa les yeux, presque éblouie par la lumière venant de l’extérieur. Eremon. Elle perdit pieds devant lui, ne trouvant rien à dire, encore moins le courage d’ouvrir la bouche : ses lèvres entrouvertes, elle sentit sa langue être plus pâteuse que jamais. Déjà, elle triturait à nouveau ses mains comme une empressée, une folle de service ; n’ayant osé que pour une seconde regarder Eremon, comme pour ne pas risquer de le voir lui, commettre des folies, des actes horribles. Assez de cauchemars allaient la poursuivre pour le restant de ses jours dès à présent, il n’avait pas besoin d’en rajouter. Cette supplication au bord des lèvres – ne me déteste pas – Talisa resta figée sur place, même lorsqu’il s’écarta pour lui faire comprendre qu’elle pouvait entrer ; voulait-elle vraiment entrer ? L’idéal aurait été de pouvoir se réfugier dans ses bras sans se poser de question, pouvoir se nourrir du sentiment que le monde n’existait plus du tout, que tout était simple. Ce n’était pas le cas, et il lui fallut de longues secondes pour se décider : un pas, et elle devina déjà le noir autour de son œil, l’ouverture à sa lèvre – honteuse, elle détourna les yeux ; elle savait d’où venait tout ça. De leur dernière entrevue ; d’elle, elle avec son père dans sa vie, ce poison toxique qui tuait. Tuait. « Je-je… je sais pas ce que je fais là. » L’air était tout aussi peu respirable que sur l’estrade devant la foule, déjà, elle paniquait, le souffle court, cillant nerveusement des yeux, toute son attention se focalisant plus sur la pièce alentours que sur Eremon, auprès duquel elle avait pourtant accouru comme une dératée. « Je ne devrais pas être là, mais je pouvais pas rester, mon-… » Son père ; le mot semblait lui écorcher la gorge, les entrailles, le cœur. Elle ne voulait pas le prononcer, elle préférait rester muette, désorientée. Finalement, elle tâtonna sur le bord du fauteuil à quelques pas de là, et s’assit, à demi consciente, sur l’accoudoir de celui-ci ; ce n’est qu’enfin, alors que ses jambes avaient faibli, fléchi, qu’elle sentit tout s’abattre sur elle. Le désarroi. La peur. Cette même peur viscérale qu’elle avait ressenti en découvrant ce qu’Eremon était. Ce que ses gardes du corps lui faisaient, pour une simple erreur. Fuir, elle maîtrisait bien ça, trembler comme une feuille au vent également. « J’ai couru ; si vite que j’ai même pas réfléchi. Je-je suis désolée. Mais je veux pas retourner dehors. » Elle ne voulait plus jamais ressortir, plus jamais affronter le monde. Que ce soit en tant que Talisa Lancaster ou sous n’importe quel autre visage ; elle ne voulait pas affronter, affronter la foule. Affronter son père, ce meurtrier. Elle ne voulait pas affronter le monde, la nature humaine, les dégénérés. Elle ne voulait pas non plus affronter Eremon ; pourquoi était-elle là alors ?
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