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 (alec), silently run from my ghosts.

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Alec Lynch
Alec Lynch

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeMar 16 Mai 2017 - 21:02

Peut-être Alec et Calista auraient-ils déjà dû se faire à l’idée, que parfois, les choses arrivaient indépendamment de leurs volontés. Ils auraient dû savoir, aussi, que la vie avait une façon bien à elle de se retourner contre eux, quoiqu’ils fassent. Qu’ils soient séparés, ensemble, vibrant d’un amour niais ou le coeur déchiré par une énième rupture, y’avait toujours quelque-chose qui leur tombait lourdement sur le coin de la gueule; quelque-chose qui faisait même que parfois, rester dans la vie de l’un et de l’autre était plus compliqué que la ‘simple amitié’ qu’ils prétendaient tant pouvoir trouver. Ils n’avaient pas été dans la meilleure des situations, d’ailleurs, depuis cette nuit qu’ils avaient passée ensemble. Mais même là, il semblait que ‘quelque-chose’ s’ajoutait volontiers à leur histoire pour à nouveau tout bouleverser. Comme s’ils n’s’en sortaient déjà pas eux mêmes parfaitement bien, à tout foutre en l’air dans le minuscule fil d’assurance sur lequel ils tenaient à peu près en équilibre. Avec tout ce qui était arrivé déjà, Alec s’était même persuadé que ce n’serait qu’une question de temps. Que, par exemple, Calista n’mettrait plus longtemps encore, avant d’écouter ce qu’il avait dit, encore et encore, et qu’elle rencontrerait quelqu’un d’autre. Qu’elle s’découvrirait un bonheur qu’ils n’avaient jamais eu tous les deux, avec cette autre personne. Qu’elle tournerait la page, tandis que lui, il demeurerait spectateur de la vie qui avançait et lui échappait - il semblait bien que c’était à ça que sa mutation l’avait condamné, dès le moment où elle s’était manifestée dans son sang. Elle l’avait d’office poussé hors de tout avenir sûr et définitif; elle lui avait arraché l’infime libre-arbitre qu’il avait pu encore avoir, quant à son futur. Ironiquement, il n’avait jamais imaginé que la blonde tomberait enceinte. Encore. Et même s’il avait dû se réveiller avec ce rêve fou perché dans la tête, qu’est-c’que ça pouvait bien signifier, hein, qu’ils aient conçu un bébé durant cette nuit catastrophique, où ils n’avaient été qu’à peine conscients de ce qu’ils faisaient? Alec se souvenait de cette nuit, évidemment; ils n’étaient pas tombés bas au point que la soirée de son anniversaire soit remplacée par un épais trou-noir à leur mémoire, duquel ils étaient complètement déconnectés et qu’ils ne retrouveraient jamais. Il se souvenait des conversations nerveuses qu’ils avaient eu au début, de la sensation aisée que la glace fondait lentement mais sûrement entre eux deux, à mesure qu’ils alignaient les verres, presque sans s’en rendre compte. Il se souvenait de ce que ç’avait fait, d’embrasser Calista - et il se souvenait aussi que, désinhibés par l’ivresse coulant dans leurs chairs, ils n’avaient pas réfléchi plus loin. Ils avaient vibré l’un avec l’autre, pour les instants où leurs peaux s’étaient touchés, leurs baisers désespérés grimpant en fièvre, et leurs corps à la recherche de l’autre, comme ils auraient presque pu l’être, à la recherche du contact de n’importe qui d’autre, s’ils avaient été un tant soit peu capables de tourner la page. Le plus pitoyable dans cette nuit-là, c’était ça; c’était que ç’aurait pu être n’importe qui d’autre que Calista - il aurait pu tomber aussi bas avec juste une femme qu’il aurait rencontrée dans la rue et qui n’aurait pas eu la moindre importance. Il avait déjà eu le sentiment, Alec, d’avoir réduit la Wolstenholme à «toutes les autres» bien avant d’avoir ignoré ses appels.

Et quoiqu’elle en dise, quoiqu’elle en pense, quelles qu’aient été ses impressions, il n’avait pas aimé ça. Il n’avait pas assumé, au point de fuir volontiers, de n’pas vouloir faire face, et de s’persuader que de toute façon, il n’y avait rien à dire. Il n’avait certainement pas le besoin de s’faire rappeler que cette nuit avait juste été une erreur, un acte qui les avait blessés tous les deux plus qu’il n’avait soigné quoique ce soit. Et maintenant... maintenant, de ce carnage, s’ensuivaient d’autres carnages: et si ce bébé voyait le jour, qu’est-ce qu’on dirait, de lui? Qu’il avait été conçu lors de la pire nuit que ses parents aient pu connaître? Ou peut-être bien que Calista avait déjà eu tout un tas de projets en tête; peut-être avait-elle planifié de trouver un autre type pour le faire passer pour le père de cet enfant. Peut-être avait-elle juste voulu n’jamais parler de son père à l’enfant, qu’elle avait compté l’élever toute seule, peu importait comment ç’aurait pu tourner, tout ça. Ironique, venant de la personne qui avait été tant vexée qu’ils ne se voient pas pendant des semaines: qu’est-ce qu’elle aurait fait, s’ils avaient dû se voir après ça? Si, après qu’elle ait décidé de n’rien dire, ils arrivent à quelque-chose, n’importe quoi, pour se retrouver un tant soit peu? C’était ridicule, d’imaginer Calista cacher son ventre rebondi ou prétendre que ce bébé était le résultat d’une autre histoire; mais au final, il semblait bien qu’Alec n’était pas si parano que ça, quand il s’montait des images pareilles dans l’esprit. Après tout ce qu’ils avaient déjà endurés, autour d’une thématique tristement similaire. Elle n’voulait pas perdre ce bébé, qu’elle disait; alors quoi? Qu’est-c’qu’elle avait bien pu imaginer à son sujet à lui? Qu’il s’en ficherait, lui? Et Alec n’pouvait pas particulièrement argumenter sur quoique ce soit, puisque lui-même, encore maintenant, il n’savait pas ce qu’il ressentait - peut-être était-ce mieux comme ça, histoire de n’pas en rajouter une couche à une dispute déjà bien amère. Peut-être bien que, malgré tout ça, malgré tout c’qu’ils avaient connu, Alec avait alimenté en lui-même l’espoir fou que la prochaine fois qu’il entendrait parler d’un bébé, ce serait quelque-chose qu’il vivrait comme une bonne nouvelle. Il s’était trompé. Même pour ça, il avait été trop gourmand, trop ambitieux et il venait de s’prendre une vraie gifle de la part de l’univers. Elle essayait d’réparer son erreur qu’elle disait, Calista - qu’est-c’qu’elle essayait de réparer, au fond? Elle était juste là parce qu’il y avait eu «des complications», non pas parce que sa conscience avait fini par la rattraper - peut-être était-ce lui, hein, qui avait un problème dans sa vision des choses, en s’disant qu’un bébé, c’était quand même légèrement plus important que d’parler d’une coucherie après avoir picolé. Il soupira, se mordit la langue pour ne pas répondre - à quoi bon? Finalement, le Lynch opta pour l’option la plus difficile, sans doute, malgré tout ce qui tournait dans son crâne. Il revint s’asseoir à côté de la jeune femme, attrapant l’épaisse enveloppe qu’elle lui tendait. A trente-cinq ans, il voulait se croire assez mature pour assurer avec un bébé; il n’manquait pas de moyen, de place, de temps. Encore une fois, c’était juste le rappel cruel du fait qu’dans tout ça, tout c’qu’il avait, c’était encore cette mutation dégueulasse qui foutait le bordel. Un nouveau soupir vint le prendre, s’échappant lourdement d’entre ses lèvres alors qu’il lisait rapidement les questions posées sur papier. « C’est trop tard maintenant. Pour-... » il dit finalement, avant d’observer Calista, haussant les épaules; « T’es pas toute seule, okay? » il n’savait pas ce que ça pouvait vouloir dire, pour lui, l’concernant lui; les concernant eux deux. Mais de toute manière, elle était enceinte, maintenant - tout ça, c’n’était plus que sur eux deux.
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Calista Wolstenholme
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeMar 16 Mai 2017 - 21:44


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Elle aurait voulu que les choses se passent différemment avec Alec, qu’elle puisse lui annoncer cette nouvelle et que ça les rende heureux. Elle aurait elle-même aimé pouvoir s’en réjouir, puisque c’était un truc qu’elle avait toujours voulu et ce serait facilement apparu sur la liste des trucs qu’elle voulait réaliser avant ses trente ans. Elle en aurait vingt-neuf dans deux mois, alors ça aurait dû être un genre d’accomplissement pour elle. Mais au lieu de ça, ça la faisait pleurer, paniquer, déprimer. Ça la faisait mentir aussi, de toute évidence, puisqu’elle n’avait pas dit ça à Alec. Elle n’aimait pas ça pourtant mentir et elle avait toujours eu tendance à penser que c’était pas son genre. C’était définitivement pas comme ça qu’elle s’était imaginer tomber enceinte. Même la dernière fois, ça aurait peut-être été plus évident, alors qu’ils avaient été ensemble Alec et elle, depuis très peu de temps et après une longue séparation, mais au moins, le bébé avait été conçu parce qu’ils étaient amoureux et qu’ils choisissaient d’être ensemble. Là c’était le résultat d’un moment de désespoir qu’ils avaient comblé par beaucoup trop d’alcool. C’était complètement ridicule. Tout ce qui venait après, c’était pire encore. Lui qui ne répondait plus, elle qui s’agaçait en l’appelant encore et encore et puis leur dispute et puis ça maintenant. Elle avait l’impression d’être pitoyable Calista. Comment elle en était arrivée là franchement ? Fallait croire qu’avoir le cœur brisé, ça ne la réussissait définitivement pas. Ça aurait été plus simple, évidemment, si les conditions avaient été différente, c’était toujours pareil. Cette rupture, elle était compliquée parce qu’elle n’était pas du tout désirée, c’était plus parce qu’ils n’avaient pas le choix, au moins, ça venait peut-être justifier toute la merde qu’ils avaient fait derrière. A force de faire des trucs débiles qui pouvaient blesser l’autre, ils auraient presque pu réussir à se détester l’un l’autre et l’histoire aurait pu se terminer.

C’était pas comme ça que ça marchait pourtant, parce que Calista, elle aimait encore Alec. C’était indéniable, fallait croire qu’y avait rien au monde qui pourrait complètement l’éloigner de lui. C’était peut-être ce qui faisait qu’elle avait été si vexée de son silence. Parce qu’elle l’aimait et que ça faisait d’autant plus mal de se heurter à un Alec qui ne semblait pas vouloir lui parler. Ça ressemblait presque à une réaction digne d’une adolescente qui tombait amoureuse pour la première fois. Elle était complètement idiote peut-être. Mais maintenant, c’était trop tard pour changer tout ce qui avait pu se passer. Ils avaient tous les deux commis des erreurs, ils avaient tous les deux des raisons de s’en vouloir. Elle acceptait ses torts, Calista, elle savait bien qu’elle aurait dû se réveiller plus tôt, mais elle avait besoin d’une bonne claque dans la gueule pour le faire et cette claque, ça avait été tous les problèmes qu’elle avait eus récemment. Au moins, ça l’avait poussé à réfléchir et à vouloir faire les choses mieux qu’elle n’avait choisi de les faire dans un premier temps. Maintenant, elle savait que ça avait été ridicule et franchement, combien de temps est-ce qu’elle avait cru pouvoir cacher cette grossesse de toute façon ? Qu’est-ce qu’elle aurait fait en plus s’il l’avait appris ? Ça aurait quand même été bien difficile de prétendre que c’était celui de quelqu’un d’autre, avec qui elle ne serait de toute évidence pas en couple. Il était pas con Alec, il savait compter et se rendre compte qu’y avait quand même des chances que ce soit le sien et il savait qu’elle n’était définitivement pas le genre de fille à se taper un mec et à passer à autre chose, la preuve avec les cinq milles appels qu’il avait dû avoir sur son téléphone. Elle ne savait pas ce qu’elle aurait dit ou fait. Elle n’avait pas pensé plus loin, elle avait beaucoup de mal à penser plus loin de toute façon, comme si elle était plongée dans un genre de déni qui n’arrangeait clairement pas son cas. Elle avait quand même du mal à se dire que dans moins de neuf mois, elle se retrouverait avec un bébé su les bras. C’était vraiment compliqué comme situation. Elle releva timidement les yeux vers lui alors qu’il s’installait de nouveau sur le canapé. « Merci. » Elle baissa rapidement les yeux pour retourner au carnage qu’elle avait bien entamé sur ses ongles. Elle avait envie de se remettre à pleurer comme une idiote. Elle était vraiment nulle et complètement paumée. « Je sais pas comment gérer tout ça … » Elle haussa légèrement les épaules, elle ne savait pas comment préparer l’arrivée d’un bébé, surtout dans leur situation. Elle avait su, enthousiaste qu’elle était quand il était question de bébé et pourtant, depuis qu’elle avait eu les résultats confirmant qu’elle était enceinte, c’était comme si elle avait tout oublié. Elle glissa de nouveau son sac pour en sortir cette fois la photo de l’échographie qu’elle glissa vers Alec. « On voit vraiment pas grand-chose, parce qu’elle a été faite trop tôt, mais bon. » Elle haussa les épaules, y avait au moins un petit point noir dessus qui symbolisait leur futur bébé, rien d’assez concret pour que l’idée soit bien intégrée dans sa tête à Calista, mais c’était quand même leur bébé, alors c’était normal qu’Alec l’ait.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 5:31

Il n’avait jamais vraiment eu pour habitude, Alec, d’devoir penser à quelqu’un d’autre que lui. Ses ambitions personnelles, ses désirs et ses envies à lui - tout l’monde en avait payé les conséquences, tout le monde avait essuyé les dommages, sans qu’il ne s’en préoccupe vraiment, pendant bien longtemps. Probablement même que plier bagages pour disparaître sans crier gare d’Elizabethtown, abandonnant tout derrière lui n’avait été que le résultat d’une impulsion égoïste; ça n’avait concerné que lui, s’était-il dit - et ça, ç’avait uniquement été parce qu’il n’avait eu personne à laisser derrière lui. Rien d’autre que tous les bien matériels de ses parents, les projets de sa mère, l’entreprise de son père, et ces choses du monde adulte desquelles il n’avait jamais eu cure, à vingt ans. C’était sûrement pour ça, alors, que si on avait dû lui parler de paternité à un quelconque moment de son existence, le Lynch aurait d’office déclaré que c’n’était pas pour lui: au moins, il avait toujours été assez conscient de lui-même pour savoir ça. Pour savoir qu’il n’était pas fait pour être un père; trop égoïste et centré sur lui-même, sans doute. Y’avait aussi l’amour sans conteste, qui avait toujours été un problème pour lui; ce quelque-chose auquel il n’avait jamais su se consacrer pleinement - et toutes les femmes avec lesquelles il avait été, n’avaient pas mérité le traitement qu’il leur avait infligé. A trente-cinq ans, alors que ne pas décrocher au téléphone semblait avoir des conséquences dramatiques sur sa relation avec Calista, c’n’était que maintenant qu’il se rendait compte de tout ça. Des dommages qu’il avait pu abandonner derrière lui, en n’en faisant qu’à sa guise; peut-être encore que jusque-là, le jeune homme pouvait au moins se targuer de n’jamais avoir abandonné d’enfant illégitime ou de bébé orphelin. Il n’avait jamais failli à ce point. Et le fait était que face à la Wolstenholme, il n’avait pas envie de tomber aussi bas, encore maintenant; il n’savait pas c’que ça pouvait vouloir dire, pour la suite. Peut-être bien que pour l’heure, ses songes ne pouvaient pas aller plus loin qu’ici et maintenant; l’allure furieuse à laquelle son coeur battait, battait contre ses côtes, le sang qui tournait dans ses veines à vive allure. Il n’pouvait même pas dire, comment il aurait pu vouloir que Calista lui annonce cette nouvelle; quand, comment, est-c’que ça avait de l’importance? Techniquement, c’était toujours censé être une mauvaise nouvelle, pour toutes les choses qu’il avait oublié si volontiers, quand le bonheur avait été à portée de main, avec elle, dès qu’ils oblitéraient le reste de l’univers. Il n’s’était jamais imaginé fonder une famille, trouver l’amour, s’poser comme ça; il n’s’était jamais imaginé lâcher la chasse, une fois qu’il s’était engagé dans cette destinée-là. Et pourtant. Pourtant, peut-être bien que s’il avait été juste humain, la perspective aurait été moitié moins terrifiante que c’qu’il avait pu construire dans son imagination. Il n’avait pas l’choix, de toute manière; c’n’était pas une question de semaine, d’un déni duquel il pouvait courir d’une quelconque façon - c’était un enfant, un virage qui venait d’se produire dans sa vie, qu’il le veuille ou non; qu’il soit à des milliers de kilomètres d’ici, ou juste là, n’changerait rien.

Rien d’autre que l’fait qu’il abandonnerait Calista. Encore. Qu’il faillirait à bien de ses devoirs, et de nombreuses attentes qu’on - qu’elle - pouvait avoir de lui. Encore. Quelque-part, il n’pouvait s’empêcher d’croire que ses parents l’avaient mieux éduqué que ça; que même s’il les avait déçus, encore et encore quand ils avaient été vivants, il avait fait quelques choses décentes des années depuis, et qu’il était encore là pour une raison. Il n’pouvait pas laisser Calista toute seule; et il n’pouvait décemment pas affronter ce fait tout seul. Ils étaient là, alors, sur ce canapé, sans vraiment savoir où est-c’que ça pouvait bien aller. Y’avait une destination finale à tout ça, dans neuf mois, soit leurs vies changeraient à jamais, soit ils auraient perdu encore un bébé, et quels que soient les sentiments qu’ils avaient maintenant, remuant leurs tripes d’une inquiétude pernicieuse, ils n’connaissaient que trop bien l’amertume injuste, d’une vie arrachée à eux. Ils n’pouvaient pas revivre ça, quoiqu’il en soit; à parcourir du regard les questions qu’il y avait sur ce formulaire, les réponses déjà données par la jeune femme, c’était tout ce à quoi Alec pouvait penser. Il n’pourrait pas, quoiqu’il advienne; peut-être était-ce parce qu’ils avaient perdu trop de gens, peut-être était-ce parce que la mort avait beaucoup plus de pesée, pour quelqu’un d’immortel comme lui. Pourtant, peut-être que certains diraient que ce serait «mieux comme ça», que ce serait plus facile hein, que ce bébé ne voit jamais le jour. Qui pourrait bien penser comme ça? Calista était là pour le sauver, il s’était assis là pour le sauver, alors qui d’autre pouvait bien avoir son mot à dire là-dedans? Il n’pouvait pourtant rien dire d’autre, rien faire d’autre que c’qu’il avait accompli jusque-là; assis à côté d’elle, il ne répondit rien à ses remerciements, à ses doutes. Il n’pouvait pas la rassurer, il n’pouvait pas lui dire que tout irait bien, il n’pouvait même pas lui permettre la lune, quand ils étaient si gravement cloués sur terre. « Ça va aller. » marmonna-t-il simplement, alors, ses lèvres se pinçant dans une expression contrite, qui ne laissa pas place à beaucoup plus d’interprétations que ça. Peut-être que rien n’serait parfait et comme dans leurs rêves - c’n’était déjà pas le cas, évidemment - mais aucun d’eux n’avait pris la fuite plus longuement que quelques semaines, et peut-être bien alors, qu’ils avaient pas mal de temps pour tout réparer. Il observa la blonde, tout juste pour la voir retourner vers son sac; il aurait presque pu s’attendre à autre chose, un autre formulaire à remplir, des trucs qu’il ne comprenait pas forcément à regarder. Mais ce fut une échographie qu’elle lui donna - il s’y connaissait assez au moins pour reconnaître ça; comme un idiot, son coeur se serra, emporté par un mélange acerbe de regret, de culpabilité, de mélancolie et de ces autres choses qu’il n’pouvait décemment pas nommer. Si Alistair Wolstenholme n’avait jamais vacciné Calista, les choses auraient été totalement différentes - soudainement, il n’savait plus si c’était une bonne ou une mauvaise chose. « Ils sont pas censés... les médecins, genre, dessiner un cercle rouge autour du point noir quand c’est comme ça? Qu’on n’ait pas l’air complètement cons, à chercher pendant une heure... » c’est tout ce qu’il trouva à faire, vaguement plaisanter, vaguement sourire, face à une image qui était majoritairement faite de noir. C’était après tout, un genre de photographie de l’intérieur du ventre de Calista... dans lequel se trouvait leur bébé, encore trop minuscule pour être visible. Encore trop fragile pour que sa vie n’semble pas tenir à un fil - quelle ironie, c’n’était pas comme si son «père» souffrait de tout l’inverse. Il soupira, abandonnant la photo pour regarder Calista; « J’aurais... dû faire quelque-chose, pour qu’tu saches que si quelque-chose comme ça devait arriver... tu s’rais pas toute seule. » il fallait bien l’admettre; pour Alec, y’avait une nette différence entre fuir une nuit de désespoir, et fuir toute une réalité qui s’imposait à eux deux. Il n’pourrait jamais laisser Calista seule avec un bébé qu’ils avaient tous les deux conçu, quelles que soient les circonstances. Probablement qu’il se condamnait lui-même à encore plus de misère déjà; il n’savait pas c’qu’il ferait d’ici neuf mois - subitement, pour lui qui s’était projeté dans dix ans en imaginant les pires scénarios qui soient, maintenant, c’était totalement différent. Il n’osait pas, il n’pouvait pas. Il n’pouvait que croire pour l’heure, que cette fois, il prenait la bonne décision; pas pour lui, mais pour quelqu’un d’autre.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 11:09


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Avoir un bébé, Calista, elle avait toujours pensé que ce serait l’une des plus belles nouvelles de sa vie. Elle avait cru qu’y aurait jamais rien pour gâcher la nouvelle et que dès lors qu’elle se serait enceinte, elle serait forcément complètement heureuse pour les mois à venir. C’était tout l’inverse en vérité. Ça avait déjà été le cas la première fois, quand elle s’était réveillée à l’hôpital et qu’on lui avait annoncé la nouvelle, elle avait été enceinte, mais ils n’avaient pas pu sauver le bébé. Par-dessus ça, on lui avait aussi appris qu’elle ne pourrait plus marcher, de quoi rendre la nouvelle vraiment désagréable. Maintenant, ce n’était pas mieux, alors qu’officiellement, Alec et elle, ils n’étaient plus un couple, ils avaient rompu plusieurs mois plus tôt et ils ne s’étaient retrouvés que le temps d’une nuit, au cours de laquelle ils avaient bu, à tel point qu’ils n’avaient pas su se résister. Avec l’alcool dans leurs veines, il semblait bien que tous les problèmes qui les avait poussés à rompre un peu plus tôt n’avaient pas eu la moindre importance. Sur le coup, au moins, ça avait été agréable. Elle ne pourrait jamais prétendre qu’embrasser Alec, se retrouver dans ses bras, faire l’amour avec lui, étaient des choses complètement insupportables, bien au contraire. Mais pour le coup, le moment où elle s’était réveillée à ses côtés et où l’alcool avait fini d’embrumé son esprit, elle avait réalisé à quel point ils avaient eu tort d’agir comme ça. Et évidemment, c’était cette nuit-là qui était à l’origine de ce bébé qui essayait de se faire une place dans son ventre. Alors ce n’était pas une bonne nouvelle et toutes les décisions qui avaient suivies, ça n’avait probablement fait que rendre la nouvelle plus désagréable, pour Alec, comme pour elle. Ils pouvaient au moins se dire que vu leur situation, y aurait pas eu de façon idéale d’annoncer ça. Qu’elle l’ait fait sur sa messagerie, en lui hurlant dessus la dernière fois ou maintenant, parce qu’elle avait enfin pris conscience de ses erreurs, ça aurait sonné comme une mauvaise nouvelle tout pareil.

Maintenant, être enceinte, avoir un bébé, c’était ce genre de rêve qui se transformait en cauchemar pour elle. Elle avait cru que ce serait facile comme truc, parce qu’évidemment, elle n’avait jamais eu l’intention de le concevoir dans de telles circonstances, son bébé. Tout ça, c’était trop compliqué et Calista, elle ne savait pas du tout comment elle devait s’y prendre. Elle n’avait même pas su ce qu’elle devait dire ou ne pas dire à Alec et maintenant, elle se rendait bien compte qu’elle avait fait n’importe quoi. Depuis le début de cette grossesse, elle faisait n’importe quoi, alors elle semblait assez mal partie pour être un jour une excellente mère. Elle esquissa un léger sourire, quand il lui annonça que ça allait aller, un sourire qui voulait probablement en dire autant que son pincement de lèvres à lui. Ça allait aller, au moins peut-être qu’à force de le répéter ça finirait par servir à quelque chose. En attendant, elle avait quand même l’impression d’être en face d’une épreuve insurmontable. Elle n’y arriverait pas toute seule, c’était certain ça, peut-être qu’avec Alec, ça irait. Mais ça restait compliqué, évidemment, alors même que les choses n’avaient pas du tout changées de son côté à lui. Il était toujours aussi immortel qu’avant. Au moins, les mots d’Alec lui arrachèrent un sourire bien plus sincère que le précédant alors qu’elle baissa les yeux vers la fameuse échographie. « Hm, je sais pas. Peut-être qu’il s’est dit qu’au moins j’avais capté que le bébé était là … » Elle désigna le fameux point noir du bout du doigt. « Alors qu’il allait m’épargner le cercle rouge, histoire que j’ai au moins un truc pour me dire que je suis pas complètement débile. » Fallait quand même avouer qu’elle avait eu l’impression de passer pour une grosse conne en face du médecin, alors qu’elle avait été incapable de dire grand-chose sur le père du bébé ou qu’il avait eu l’air de la prendre pour une pauvre fille complètement paumée. Elle releva les yeux vers Alec, dans un léger soupire. « On avait pas du tout envisagé qu’un truc pareil arriverait. » Certainement pas cette nuit-là, alors qu’ils avaient été bourrés, après tout, quand ils s’étaient retrouvés dans le même lit à Elizabethtown, ils avaient eu l’esprit assez clair pour se poser la question, avant de passer aux choses sérieuses. L’autre fois avec l’alcool dans le sang, ça avait été le cadet de ses soucis à Calista, de penser au préservatif ou de se souvenir qu’elle avait complètement oublié sa pilule depuis des semaines, parce qu’à quoi bon s’emmerder avec ça de toute façon ? Elle était censée être célibataire, après tout. Ils n’avaient rien prévu de tout ça et ça avait de toute façon été ce genre de trucs que ni l’un ni l’autre, n’avait voulu envisagé, même avant de se séparer, alors évidemment, qu’ils n’avaient pas prévu que cette nuit-là, elle serait aussi lourde de conséquences.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeJeu 18 Mai 2017 - 0:27

Au cours des quatorze dernières années, Alec avait été persuadé de savoir ce qu’il voulait. Il aurait pu garantir à n’importe qui, que la chasse coulait dans ses veines avec une évidence infaillible. Et ç’avait sûrement été le cas : une vision du monde autour, en en blanc et noir, histoire de faire sens de ce qui était arrivé à ses parents. Qu’il ait eu tort ou raison, le fait était qu’il aurait préféré n’jamais perdre cette conviction, si profondément lovée dans ses tripes. La vie serait beaucoup plus simple pour lui, si tant de choses ne s’étaient pas ajoutées à son univers pour réécrire tout ce qu’il avait cru savoir de lui. Tout ce qu’il avait pu vouloir, aussi. Ne se suffire qu’à lui-même avait été une bonne ligne directrice pour accepter tous les choix difficiles qu’il avait eu à faire; ça n’avait pas été forcément aisé, d’affronter ses adversaires, de regarder ses victimes droit dans les yeux, de voir leur âme se fissurer à l’instant de la mort, pour disparaître une bonne fois pour toute. Il avait fini par se dire que c’était un mal nécessaire - une perversion qui grandissait en lui à défaut de grandir dans le monde entier; au moins, en faisant les choses ainsi, il empêchait d’autres dégénérés de priver des enfants de leur famille. Felix s’était imaginé héroïque pour tout ce qu’ils avaient fait pendant des années; à chaque nom ajouté à la liste des cadavres laissés derrière eux, comme si c’était une victoire. Alec n’avait jamais ressenti ça, lui - les victoires avaient toujours eu un arrière-goût amer qu’il n’avait pas voulu trop ressasser. Et encore et encore, il était allé de l’avant, et quelques fois, occasionnellement, il avait fait face à une parfaite enflure qui n’avait fait que revigorer sa volonté en la chasse. Ç’avait été facile, encore plus, quand ç’avait été rendu légitime, justice pour le monde, par Lancaster; quand ç’avait été un ordre bien établi pour sauver la ville de Radcliff, et les gens innocents qui y habitaient. Ç’avait été facile, de tirer une balle dans la tête de Johan Lachlan en voyant tout le chaos qu’il avait causé autour de lui - qu’il ait été responsable de quoique ce soit ou non, les explosions avaient arrêté, une fois qu’il s’était effondré au sol comme une poupée de chiffon inanimée. Et c’était tout ce qui avait importé; qu’les choses ne soient pas déjà pires qu’elles ne l’étaient - au fond, il n’avait jamais été responsable de la façon dont le monde tournait. Il n’avait pas créé les transmutants, ni les chasseurs - les deux camps avaient existé bien avant qu’il n’en ait conscience, et il n’avait jamais prétendu faire une si grande différence. Il n’s’était jamais vu avoir raison sur toute la ligne, ç’avait été facile, pourtant, de n’pas regarder plus loin que l’instant et la fragilité d’une situation bien évidente: souvent, ç’avait été soit il tuait, soit il mourrait. Et il avait survécu, encore et encore - pendant tout c’temps, il n’aurait jamais imaginé qu’une quelconque raison, quelque part à un quelconque tournant de son existence, n’foute le bordel dans toute sa vie. Qu’est-ce qui avait véritablement changé, dans tout ça? Alec, tout ce dont il pouvait se souvenir, c’était que ç’avait été une succession de nouvelles impromptues et de surprises désagréables, qui avaient lentement mais sûrement fissuré ses assurances, et les épaisses illusions qui avaient tourné autour de lui. Il n’avait pas déposé les armes parce qu’il avait été un transmutant; mais Lancaster l’avait trahi, Felix l’avait trahi, et pour les mêmes raisons qui faisaient qu’ils avaient tué des transmutants pendant des années, ses propres alliés s’étaient retournés contre lui. Est-ce que son meilleur ami aurait fait partie des troupes, s’il avait su? Le Lynch n’aurait jamais de réponse concrète à cela, mais avec tout ce qu’il avait appris sur les Lecter, l’incendie chez les Hodgins, la réaction de son meilleur ami vis à vis de tout cela, il n’pouvait que sauter à des conclusions désastreuses, auxquelles il n’préférait pas penser plus avant.

Et tout autant qu’il n’avait pas vu venir toutes ces péripéties désastreuses, il n’s’était jamais imaginé, affronter une existence si vide de sens; il n’était ni un transmutant qui s’acceptait, ni un hunter, ni quelqu’un qui avait pris le temps de vivre pour lui-même, depuis bien longtemps. Il n’était pas fait pour être père, et pourtant, fallait croire qu’il allait le devenir - les mots de Calista étaient une preuve suffisante, évidemment qu’il la croyait, évidemment qu’il voulait croire qu’elle était la seule personne qui n’lui mentirait jamais. Pas comme ça. L’échographie, de toute façon, était une preuve supplémentaire; pour l’heure, un gros nuage de noir, de gris et de blanc, un mic-mac de tâches qu’il n’arrivait pas spécialement à distinguer les unes des autres - ç’avait été un cliché, littéralement, partout et tout le temps, la première échographie et le bébé que seuls les médecins expérimentés pouvaient voir - et deux parents stupides qui s’émerveillaient sur un point qui ne signifiait rien. Rien d’autre qu’une idée. Un songe, une perspective d’avenir qui rendait tout futur parent heureux comme tout; eux deux, il fallait croire qu’ils échappaient à ce cliché-là. Il ne put s’empêcher d’observer la jeune femme à ses côtés, Alec, toujours avec son sourire sur les lèvres, mais pourchassé par une atroce culpabilité de laquelle il n’savait pas vraiment quoi faire. Il l’avait dit, c’n’était la faute de personne; Calista avait été dans ce lit tout autant que lui cette nuit-là - qu’ils aient bu ou non, ce qu’ils avaient fait entre ces draps demandait à ce qu’ils soient deux. Deux à le vouloir, deux à se désirer l’un l’autre. Alors pourquoi est-c’qu’à la regarder, l’écouter, il se sentait comme le seul responsable de toute la morosité inscrite dans l’attitude de la blonde? « Pourquoi est-c’que tu recommences à parler de toi-même d’cette façon-là? » il ne put s’empêcher de demander, levant les yeux au ciel; il aurait presque pu déraper, et dire que c’était parce qu’ils ne vivaient plus ensemble, et qu’ils n’se côtoyaient plus assez pour qu’il lui donne ses discours motivateurs à longueur de journée. Mais c’était toujours aussi blessant, au fond, indéniablement, d’écouter Calista se flageller comme ça, pour il n’savait quelle raison. C’était juste un point noir, sur une image floue; pas de quoi en faire toute une histoire. S’il fallait qu’ils pensent comme ça, alors sans doute que ça voulait dire que la Wolstenholme venait tout juste de dire qu’il était débile. Soit. Il savait maintenant, d’où venait la morsure de sa culpabilité à lui. « J’suis désolé. » admit-il donc, avec une facilité inédite, quand il était question pour lui, de s’excuser au sujet de quelque-chose qu’il avait pu faire; « Si-... tout ça devient si négatif pour toi. Ça devrait pas l’être. » Calista avait toujours voulu des enfants, fonder une famille lambda comme ça - le truc, c’était que pour l’heure, ce bébé, avec lui, c’était une «mauvaise nouvelle», de bien des façons. Ç’aurait été une bonne nouvelle avec n’importe qui d’autre, il le savait bien. « C’qui peut se passer dans ma tête... ou dans ma vie, à cause de tout ça. A cause de ma mutation. C’est-... mon problème, ma responsabilité. T’as pas besoin de-... supporter ça avec moi. » et c’était bien la raison pour laquelle ils n’étaient pas ensemble. Mais quoiqu’ils deviennent, ce bébé serait le leur - un pont d’existence entre eux deux, qui les lierait pour aussi longtemps que possible. Et ça faisait peser sur Calista des responsabilités et des culpabilités qu’elle n’était pas censée avoir. Pas pour lui; pas alors qu’il avait renoncé à elle pour qu’elle soit libre de tout ça.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeJeu 18 Mai 2017 - 11:05


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Avec l’arrivée d’un bébé, c’était probablement normal de se poser plein de questions, après tout, avoir un enfant, qu’on l’ait désiré au point d’essayer, encore et encore de le concevoir avec son partenaire ou que ça arrive comme ça, de façon totalement imprévue, ça changeait bien des choses dans une vie. Calista elle en avait déjà plein, même au-delà de tout ce qui pouvait concerner Alec, ce lien entre eux et comment ils pouvaient gérer ça. Elle se disait que son appartement serait probablement trop petit pour un bébé elle n’avait qu’une chambre après tout, alors elle se demandait si elle ne ferait pas mieux de chercher un autre coin pour vivre et puis, elle ne savait pas forcément tout ce dont elle pouvait avoir besoin pour s’assurer que son enfant grandisse dans un environnement convenable. Elle ne savait pas comment gérer les choses avec sa famille ; Lorcan, Aspen, ça allait, mais y avait toujours son père, qui finirait bien pas apprendre qu’il allait être grand-père, même si ce n’était pas elle qui le lui disait. Y avait les questions de santé aussi, qui s’était rajoutées à la liste quand elle avait été à l’hôpital. Est-ce qu’il serait en bonne santé ce bébé ? Est-ce que tout se passerait bien ? Est-ce qu’y aurait des problèmes ? Et s’il naissait trop tôt ? Elle avait beaucoup de mal à faire le vide dans son esprit Calista et apparemment, c’était justement pour ça que la santé ne suivait pas forcément, à croire que c’était un genre de cercle vicieux dont elle ne savait pas trop comment sortir. En demandant de l’aide à Alec, c’était de toute évidence la première et la seule solution qu’elle avait fini par voir au problème, parce que maintenant, elle avait au moins une réponse à ses questions, elle s’était demandé si elle y arriverait toute seule, elle avait bien vu que non, elle ne s’en sortait déjà pas toute seule à quelques semaines de grossesse, alors quand ce serait encore plus compliqué, évidemment qu’elle ne s’en sortirait pas.

Elle avait déjà l’impression de se sentir un peu mieux, depuis qu’elle avait pris son téléphone pour appeler Alec et lui demander s’ils pouvaient se voir ou maintenant qu’elle lui avait dit. Elle était au moins soulagée d’un poids, elle n’était définitivement pas faite pour prendre des décisions pour les autres et encore moins pour mentir, surtout pas à Alec. L’avenir, il lui semblait toujours aussi flou, mais déjà un peu moins compliqué, au moins concernant cette histoire de bébé. Ses angoisses ne s’étaient pas envolées par magie, mais y avait peut-être un peu de mieux et peut-être qu’avec l’esprit un peu plus tranquille elle arriverait à dormir un peu mieux cette nuit, ce serait déjà ça. Elle haussa les épaules à la question d’Alec. « Bha, je suis assez intelligente pour savoir où est le bébé sur l’échographie, paraît que c’est pas donné à tout le monde. » Y en avait beaucoup après tout qui retournerait l’échographie dans tous les sens en se demandant si y avait vraiment quelque chose dessus. « J’ai l’impression que c’est le médecin qui a cru que j’étais débile, pas moi. Je suis paumée, pas débile. » Elle voyait au moins la différence entre les deux, mais bon, fallait quand même avouer que face au médecin, elle avait eu l’impression d’être prise pour une débile, alors qu’elle avait répondu ‘[i]je sais pas[i]’ à la moitié de ses questions. Elle était paumée, ça par contre, ça résumait assez bien tout ce qu’elle pouvait ressentir vis-à-vis de cette histoire. Elle avait relevé les yeux vers Alec alors qu’il s’excusait. C’était pas de sa faute, y avait rien qui était de sa faute et certainement pas sa mutation. « C’est pas de ta faute. C’était pas prévu et après ce qui s’est passé la dernière fois, j’ai du mal à m’faire à l’idée que je vais avoir un bébé, alors que l’autre … » Techniquement, y avait même pas eu de bébé à l’époque, juste un tas de cellule, encore plus petit que ce qui pouvait apparaitre très discrètement sur cette échographie, mais le fait qu’ils aient perdu ce bébé, ça restait inscrit en elle et ça n’aidait pas à accepter le fait d’être de nouveau enceinte. « Même si c’était une bonne nouvelle, même si je devais avoir rencontré quelqu’un d’autre et être heureuse avec lui, je pourrais pas oublier ce qui t’arrive … » Même si elle avait été assez énervée pour avoir l’impression de le détester, elle aurait été incapable de faire comme si tout ça ne la concernait pas. Il était venu à sa porte un jour, complètement désespéré, à lui demander de le tuer, alors comment est-ce qu’elle pourrait oublier ça ? Elle voulait l’aider Alec et qu’importait tout ce qui pourrait arriver dans sa vie, ce serait toujours vrai ça. Maintenant, ils allaient avoir un bébé ensemble, alors elle pourrait encore moins passer à côté de ça, elle continuait d’y croire, à sa solution.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeVen 19 Mai 2017 - 2:27

‘Parler’, il n’était pas doué pour ça, Alec. Il pouvait facilement être le premier à l’admettre - il balançait plus volontiers des poings dans la gueule des gens, et des rixes à la figure de ses adversaires, qu’il ne communiquait de façon réelle avec ses alliés. C’était ce songe bien réel qui faisait peser toute la responsabilité du silence entre Calista et lui, sur ses épaules à lui. Pour une raison ou une autre, Calista, elle, pouvait au moins se targuer d’avoir essayé: d’avoir essayé de le joindre malgré le ton monocorde de sa messagerie, d’avoir essayé d’faire en sorte qu’ils se parlent, qu’ils se voient- qu’il y ait encore ‘quelque-chose’ de concret entre eux deux, malgré ce qui était arrivé. Il comprenait maintenant, ce que ça pouvait dire ‘parler’, sans que forcément, ça n’ait de motivation plus grande, de besoin particulier concernant le travail ou l’imminence d’une menace tapie dans l’ombre. Peut-être pourtant, n’était-ce pas une si mauvaise chose, que la blonde s’acclimate aux déceptions que le Lynch pouvait diffuser partout autour de lui, d’une simple action lâche, sans distinction aucune pour les gens qui se trouvaient autour de lui. Ou de qui il blessait. C’n’était pas la première mauvaise décision qu’il avait prise, avec Calista ou dans sa vie tout court. Et peut-être même que le phénomène remontait à bien plus loin qu’il n’était prêt à l’admettre; les fuites idiotes, elles avaient parfois créé des ondes de choc dans sa famille, brisé des amitiés, et elles lui avaient fait tracé un trait définitif, comme ça, du jour au lendemain, sur sa vie à Elizabethtown. C’n’était même pas qu’une question de lui, étant un goujat abandonnant les femmes après avoir couché avec elles. Fuir sa ville natale avait été pour d’autres raisons. Fuir Calista aussi. Et là maintenant, ils parlaient - presque avoir l’espoir que leurs erreurs n’avaient été qu’un faux pas duquel ils avaient appris leur leçon. Si seulement. Y’avait fort à parier qu’il en ferait encore, des conneries comme ça, Alec; et peut-être même qu’elle-même, aussi, elle serait entrainée dans ce manège-là. Il semblait bien avoir déteint sur elle, avec ses histoires d’prendre les décisions difficiles, avec cette façon de dévisager la réalité comme si elle pouvait être si aisé, tout en étant un vrai casse-tête qui exigeait trop d’eux. Et même maintenant, assis l’un à côté de l’autre, il semblait bien qu’ils n’savaient pas c’qu’ils voulaient; que Calista n’savait pas quoi attendre de lui, des réactions qu’il pouvait avoir à la bombe qu’elle venait de lui larguer sur le coin de la tête. Et Alec lui-même, il n’savait pas comment il était censé réagir - curieusement, il s’trouvait incroyablement pragmatique: peut-être étaient-ce les trente-cinq ans qui faisaient ça, peut-être était-ce l’âpre sentiment d’échec qui le titillait dès qu’il regardait la jeune femme. Il lui devait bien ça, d’être vissé à sa place, d’essayer de calmer la tempête dans laquelle il l’avait laissée toute seule pendant bien trop longtemps. Quelle que soit leur situation, quoiqu’il soit lui-même, il n’voulait pas qu’elle affronte tout ça toute seule. Il n’aurait pas voulu ça déjà, si la nouvelle avait dû tomber sur sa messagerie.

Ça n’aurait pas été la façon la plus glorieuse de dire les choses, sans conteste - mais quel autre choix aurait-elle eu Calista, dans ces circonstances-là? Y’avait eu le silence comme autre option, celle qu’elle avait choisie: pour faire pareil que lui? Parce qu’elle s’était dit que c’était mieux comme ça, comme il s’l’était si souvent dit lui-même? Peut-être était-il temps qu’ils remarquent tous les deux, que n’rien dire comme ça, ça n’marchait clairement pas. Ça n’faisait que provoquer des disputes ardentes chargées de rancune et du temps perdu, une fois que la vérité éclatait au grand-jour: et maintenant, tout ce sur quoi le Lynch pouvait se concentrer, c’était ces jours perdus. Calista avait eu des doutes sur cette grossesse qu’elle n’avait pas pu lui dire plus tôt - elle s’était sûrement inquiétée, elle avait probablement eu peur, et la seule compagnie qu’elle avait eue avec elle, ç’avait été le silence lourd de mystère qu’il avait laissé dans son sillage, en prenant la fuite. Il n’pouvait que faire mieux, sans doute; le pire, ç’aurait été de jeter Calista hors de chez lui dès qu’elle lui aurait dit qu’elle était enceinte - heureusement, il n’en était pas encore tombé aussi bas. Et au moins, il souriait maintenant - même vaguement, distraitement, d’un air contrit comme s’il n’savait pas quoi en faire, de ce rictus qui bataillait pour apparaître sur ses lèvres. Il avait même la prétention de faire sourire sa vis à vis; parfois, il n’fallait pas grand-chose d’autre qu’une photo presque totalement noire pour détendre l’atmosphère, au moins un peu. Il grogna, Alec, aux paroles de la jeune femme, rattrapé par une fierté qui lui permit au moins de défier la blonde du regard; « T’as conscience que parti comme j’étais, j’aurais été cette personne ‘pas assez intelligente’ pour trouver un bébé sur une échographie? » ou un point dans le cas présent, plutôt qu’un bébé. Leur bébé - il se mettait à espérer qu’il prendrait les gênes de ‘sa mère’, tiens. Une remarque aisée pour les couples heureux - autre chose pour eux; Alec eut le réflexe de retenir cette réplique, comme si ça pouvait remuer le couteau dans une plaie invisible, née d’il ne savait quoi. Ils étaient censés essayer, au moins quelque-chose - ici et maintenant, il semblait qu’ils naviguaient surtout dans un océan de culpabilité duquel ils n’arrivaient pas à se défaire. C’était trop tard pour culpabiliser; Alec, peut-être qu’il n’parlait pas beaucoup, mais au moins l’action était le centre de gravité de ses choix. Il n’y avait rien à gagner, à regarder cette image d’un bébé à naître en se sentant coupable - c’était trop tard, ils auraient dû penser à tout ça avant, n’pas finir dans ce lit ensemble. « Je sais. » il admit, à la mention d’un passé trop frais duquel ils n’avaient même pas encore réussi à complètement se défaire lui-même; c’n’était pas faute d’avoir ‘parlé’ de ça, pourtant. Il n’y avait pas grand-chose d’autre à dire, que l’évidence de l’omniprésence de tout ce qui était arrivé à cette époque-là, les dommages qui pouvaient restés encore, et qui n’pourraient pas changer comme ça. Y’avait plein de choses, bon dieu, bonnes à indiquer que ce bébé, il n’avait pas choisi de s’accrocher à la vie au bon moment - pourtant, ils étaient là, et tout ce dont Calista parlait, c’était au combien elle n’voulait pas le perdre. Quoique ça puisse dire, sur le passé, le présent, les hypothèses. Peut-être même les possibles chances à autre chose, à écouter Calista - une confession qui le ferait presque fuir à nouveau, à la première occasion. C’était stupide qu’elle pnse comme ça. C’était stupide qu’ils en soient là. Il aurait presque envie de demander pourquoi est-c’qu’elle s’préoccupait autant de lui, mais la réponse était sans doute évidente. « Tu devrais... pas penser à tout ça. » il dit quand même, faute de mieux, son regard repartant s’éparpiller un peu partout sauf sur elle. Il semblait bien qu’elle était censée avoir d’autres choses en tête, que ses histoires de mutation à lui, qui ne menaient à rien d’autre qu’au désespoir, aux échecs cuisants, et aux déceptions destructrices. C’était bien pour ça qu’ils avaient rompu, non? Pour qu’elle n’y pense plus, qu’elle fasse sa vie, maintenant plutôt que dans dix ans quand ce serait trop tard; alors pourquoi est-c’qu’elle s’accrochait, hein?
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeVen 19 Mai 2017 - 11:43


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Le jour de l’anniversaire d’Alec, quand elle avait pris la décision de venir jusqu’à chez lui pour ne pas qu’il passe cette soirée tout seul, Calista, elle n’avait certainement pas imaginé que les choses pourraient se terminer comme ça. Ils avaient rompu après tout et puisqu’elle avait pris la décision de respecter le choix d’Alec au lieu de continuer à insister comme une idiote, elle n’avait évidemment pas décidé de venir le voir avec l’espoir qu’il se passe quoi que ce soit entre eux. Même à Elizabethtown, elle n’avait pas eu ce même genre d’espoir, mais à l’époque, elle avait quand même pensé qu’ils s’étaient séparés parce qu’ils avaient besoin de temps et qu’à un moment, ça finirait par s’arranger. Cette fois, elle avait su que c’était pas une histoire de temps à prendre chacun de leur côté pour mieux se retrouver après. Elle n’arrivait pas à oublier Alec, ce n’était pas pour autant qu’elle avait cru qu’il se passerait autre chose entre eux deux, si ça avait été le cas de toute façon, elle n’aurait certainement pas imaginé qu’ils n’aient qu’une histoire au fond d’un lit, avant qu’elle ne tombe enceinte. Elle n’avait définitivement rien prévu de tout ça. Elle avait même pensé qu’elle serait assez raisonnable pour ne pas enchainer les verres sans penser aux conséquences. Mais, elle avait trop bu ce soir-là et il avait trop bu lui aussi et ils n’avaient qu’à peine eu conscience de ce qu’ils faisaient, avant qu’ils ne se réveillent l’un à côté de l’autre le lendemain matin. Là encore, ça aurait pu être une erreur sans conséquences, si seulement elle n’était pas tombée enceinte après cette fameuse nuit. De plus en plus, elle se mettait à croire que le destin avait une dent contre eux. Pour avoir coincé Alec dans cette situation impossible et pour maintenant avoir fait en sorte que cette nuit, elle arrive pile dans la période du mois où il ne fallait pas qu’elle arrive.

Le destin, c’était un truc qu’elle ne savait plus comment combattre. Ils avaient essayé, après tout, plusieurs fois sans vraiment y arriver, sinon, ils seraient encore ensemble aujourd’hui. Malheureusement, c’était pas le cas. Ils allaient avoir un bébé et c’était loin d’être le genre de truc qu’ils avaient attendu au milieu de leur couple et qui les rendait tous les deux particulièrement heureux. Au moins, elle pouvait encore se dire qu’elle avait eu raison Calista, de toujours préféré les histoires sérieuses aux nuits sans lendemain, puisque la première fois qu’elle tombait là-dedans, elle se retrouvait enceinte. Elle n’avait pas eu l’espoir que ce soit plus que ça, Calista, plus qu’une histoire d’un soir qui ne les mènerait nulle part, c’était pas ça qui allait reconstruire leur couple comme si de rien n’était alors qu’à côté tout ce qui avait provoqué leur rupture existait toujours. Elle ne pouvait pas prétendre non plus que le fait d’avoir un bébé avec lui allait changer les choses à ce niveau-là. Ça faisait partie des nombreuses raisons qui faisaient qu’elle ne savait pas comment gérer tout ça. Ils n’étaient pas un couple et elle n’était même pas venu jusqu’ici avec l’espoir que ce bébé change quoi que ce soit de ce côté-là. Elle avait vraiment de quoi être paumée dans cette histoire. Au moins, elle était un peu rassurée, maintenant qu’elle avait parlé de tout ça avec Alec. Peut-être qu’ils ne savaient toujours pas où ils allaient avec cette histoire, mais être paumée avec lui, c’était mieux que d’être paumée toute seule. « Non, c’est pas ça que je voulais dire, évidemment que non. » Elle n’avait pas voulu sous-entendre qu’Alec puisse être ‘pas assez intelligent’, même énervée contre lui comme elle l’avait été la dernière fois, elle n’aurait jamais dit des trucs pareils. Elle avait quand même plus facilement tendance à s’en prendre à elle-même qu’aux autres. Au moins, il avait réussi à la faire sourire, ça ressemblait presque à un exploit en ce moment, alors qu’elle semblait se mettre à pleurer pour un rien ou qu’elle s’énervait facilement, au point de casser des téléphones à coup de marteau. Elle gérait assez mal ses émotions et quand bien même c’était facile de remettre tout ça sur les hormones, elle devait bien admettre, que tout ce qui tournait encore et encore dans sa tête, ça n’aidait pas beaucoup. « Ça va bientôt faire un an et j’ai l’impression que ça partira jamais complètement. » Elle soupira avant de hausser les épaules. Ça allait mieux depuis, mais ça ne voulait pas dire qu’elle ne continuait pas de penser à tout ça et que cette histoire de bébé, elle avait eu vite fait de réveiller tous les souvenirs relatifs à cette première grossesse. Et si Alec il disait qu’il savait, c’était probablement parce que ça avait eu le même effet chez lui. Fallait peut-être qu’ils se fassent à l’idée, l’un comme l’autre, qu’en effet, cette histoire, elle sera toujours là dans un coin de leur mémoire. Ils avaient perdu un bébé après tout et quand bien même il n’avait pas été désiré et qu’ils avaient appris son existence quand ça avait été déjà trop tard, ils ne pouvaient pas juste oublié qu’il avait été là, ce bébé, même si parfois, ça avait été facile de se dire que c’était mieux comme ça. Elle était de nouveau enceinte, rien n’avait vraiment changé dans leurs vies et pourtant, y avait rien qui pourrait la pousser à vouloir que la même chose arrive à ce bébé. « C’est trop tard pour ça. » Qu’ils soient en couple ou pas, ça ne changeait rien de ce côté-là. C’était trop tard depuis même avant qu’ils en soient un de couple. Ça aurait été trop tard s’il n’avait été encore que son ami et qu’y aurait pas de bébé à venir. Les sentiments qu’elle avait pour lui, évidemment qu’ils faisaient qu’elle se souciait encore plus de son sort, mais même sans eux, elle n’aurait pas pu juste oublier cette histoire.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeMar 23 Mai 2017 - 3:26

Y’a quelques temps encore, égoïstement sans doute, et aveuglé par sa hargne et son deuil, Alec, il aurait dit qu’il avait tout vu, et tout enduré de la vie. A l’échelle de son existence paisible et privilégiée, perdre ses parents dans un assassinat sans pitié, avait définitivement été un choc qui avait créé tout un tas de répercussions en lui. Mais en côtoyant des gens comme Calista, Alec le chanceux avait découvert ce qu’enduraient les autres, et ce que ça pouvait bien signifier, pour eux aussi. Son manque d’empathie avait souvent, sans doute été une de ses plus grandes forces, autrefois, quand il avait été question de voir l’autre comme un ennemi lointain pour lequel il ne fallait pas avoir plus de considération, que l’impulsion meurtrière qui le poussait à pointer sa flèche dans sa direction. Maintenant, il se rendait compte qu’il avait surtout été en décalage complet avec le monde des autres. Avec Felix, tout autant qu’avec la Wolstenholme, sans doute. Il avait souvent pensé à ses problèmes, il s’était focalisé sur ceux-ci, et habitué de la solitude qu’il était, il avait été persuadé d’être le seul, à devoir porter tous ces fardeaux. Comment vivre en couple, comme ça? Les défauts qu’il avait reprochés à leur histoire quand ils s’étaient quittés pour la première fois, il en avait été tout autant responsable que la blonde - il n’s’imposait pas, il n’avait jamais véritablement proposé à Calista de l’accompagner du côté de sa famille, peut-être même ne s’était-il jamais assez inquiété, impliqué; il n’avait pas assez enduré, et quoiqu’il advienne, dans les moments décevants, il n’avait pas parlé tout court, préférant ravaler sa hargne ardente, comme si ç’avait pu être une quelconque réponse. Et dans tout ça, au moins, ç’avait rendu son propre silence légitime: alors que ses yeux clairs avaient parcouru les pages et les pages du dossier médical que la jeune femme venait de lui confier, Alec s’rendait compte qu’il n’avait pas partagé grand-chose, avec sa ‘petite-amie’. Ou tout c’qu’il avait pu jurer qu’elle était, quand ils avaient été ensemble; certes, il n’était encore qu’un amateur dans la matière. Mais qu’est-c’que ça pouvait bien vouloir dire, quand l’amour comme ça, était aussi déséquilibré? Peut-être s’étaient-ils mentis à une époque; ils n’avaient jamais trop été amis: comment devenir amis dans le milieu dans lequel ils s’étaient connus, focalisés sur leur travail, la grande mission qui faisait écho à leur être bien plus que la vie qu’ils avaient juste là, sous leur nez? Reprendre conscience des années qui avaient passé, était un dur réveil pour Alec; peut-être bien alors, que c’n’était pas si mal qu’il ait l’éternité pour ressasser tout ça - techniquement, il avait bien quatorze ans à rattraper. Autrefois, quand il s’était lié d’amitié avec d’autres gens, ç’avait été sincèrement et sans demi-mesure: y’avait bien entendu eu les camaraderies superficielles de tous les jeunes, mais y’avait aussi eu Felix, et sûrement que le silence glacé qui avait fini par détruire leur lien, était un bon indicateur des dommages que la chasse, le meurtre, l’horreur et les péripéties, pouvaient bien créer.

C’monde n’était définitivement pas celui dans lequel le Lynch pourrait voir grandir son enfant; à une époque, il avait été trop égoïste pour être père, maintenant, c’était probablement parce que la tournure des choses lui imposait un égoïsme forcé. Tout c’qu’il avait cru n’jamais vouloir, tout ce qu’il désirait au jour d’aujourd’hui, était hors de sa portée: et encore et encore quand il pensait à ça, il ressassait les paroles de Calista - sur ce que quelqu’un pouvait bien mériter en compensation pour c’qu’il avait fait. Sur le prix à payer, après une vie comme la leur. Peut-être bien qu’Alec méritait l’éternité pour ressasser l’genre de personne qu’il était devenu, et au combien ç’avait pourri sa vie, sans qu’il n’s’en rende compte. Et peut-être bien que Rhaena Dryden ne méritait pas de pouvoir tuer l’assassin de son père, puisque Lewis Duncan en lui-même n’avait pas été une personne bien. Ça pouvait bien assez vite devenir un putain de cercle-vicieux, une croisée d’histoires, et même le signe immuable - qu’il détestait, lui - que quelque-chose d’autre contrôlait leurs destinées, plus qu’eux-mêmes. Il n’savait pas, pourtant, ce que ça pouvait signifier, un bébé dans toute cette histoire; c’n’était pas ce qu’ils voulaient, et il semblait bien que c’n’était certainement pas ce à quoi ils étaient prêts - ils n’étaient même plus en couple, ils ne s’étaient pas vus depuis bien longtemps, et même à leur dernier face à face, les choses ne s’étaient vraiment pas passées de la meilleure façon qui soit. Et est-c’que le fait de s’excuser, tous les deux, de mettre les choses à plat allait changer quoique ce soit sur le long terme? Peut-être y aurait-il toujours des tensions entre eux deux, là où demeuraient des blessures desquelles ils ne semblaient pas complètement guérir. Alec, ce dont il pouvait être sûr en tout cas, insidieusement et sans être capable de l’avouer à Calista, c’était qu’un bébé, c’n’était pas ce qu’il méritait; pas dans le... mauvais sens du terme, châtiment et douleur en plus de ce qu’il éprouvait déjà. Mais dans la façon positive de voir les choses; il n’pourrait pas être un bon père, au-delà même du fait qu’il soit un transmutant attaché à cette éternité immuable-là. C’n’était pas pour rien, qu’il était bien incapable de voir quoique ce soit de sentimentalement significatif d’une échographie presque entièrement noire: pendant toute sa vie, il n’avait pas pensé à avoir une famille, il n’avait pas pensé aux choses sérieuses comme ça; et dès que Calista était entrée dans son coeur, avec cette... figure-là, d’attachement sincère, c’était devenu juste, impossible. « Tu sais très bien que même si c’était c’que tu pensais, ce serait mérité. » lui dit-il donc à Calista, alors qu’elle semblait quelque peu essayer de se rattraper; et le sourire au coin des lèvres d’Alec se mourut légèrement, atténué par des regrets qu’il n’pouvait pas maîtriser. Ç’allait plus loin que le fait que «maintenant c’était fait», il n’allait pas décider pour elle, si elle devait ou non garder le bébé - jamais il n’lui imposerait un choix pareil. Mais il n’pouvait tout autant pas croire que ça marcherait pour lui: qu’il serait un bon père, qu’un beau jour ils trouveraient un remède à sa condition, sans que ça n’empiète sur la vie de cet enfant, qu’il serait un ‘modèle’ digne de ce nom, ou même assez altruiste pour dédier sa vie à quelqu’un d’autre que lui-même. Et puis, il semblait bien qu’il n’était pas trop tard pour que l’histoire se répète de la plus funeste des façons, histoire de bien remuer le couteau dans la plaie: et quelles que soient ses fautes, Alec n’arrivait certainement pas à digérer cette nouvelle. Un monde sans ce bébé serait forcément mieux pour eux deux; mais ça n’rendait rien plus aisé pour autant. Certainement pas les rappels d’un jadis encore trop frais, des peines encore bien ouvertes qui le firent s’écarter de Calista, sous prétexte d’aller poser l’échographie sur la table. Ç’allait faire un an, ouais, il le savait. Et il n’avait pas envie d’en parler, comme de beaucoup de choses. « J’crois bien que ça partira pas. » il dut bien admettre, pour elle et pour lui tout autant. Il se demandait parfois s’il y avait un genre de groupe de soutien pour les choses comme ça; s’ils n’étaient pas ridicules à regretter juste une petite graine de vie dont ils n’avaient même pas connu l’existence avant que ce ne soit trop tard. Et de toute manière, qu’est-ce qu’ils pouvaient dire? Que le père de la mère avait tué le bébé dans l’oeuf, parce qu’il était un hunter extrémiste qui avait soupçonné sa fille d’avoir le gêne mutant, alors que finalement, non? Il croyait, Alec, qu’il n’pourrait jamais en parler qu’avec Calista; y’avait bien qu’elle qui comprendrait, même si ça prenait du temps, tout ça. Elle avait toujours le réceptacle de ses doutes, ceux qu’il n’avait pas forcément toujours mis en mots - et quand ils avaient été ensemble, ç’avait été une bonne chose, une histoire d’équilibre, de soutien moral, de construire ensemble. Maintenant, c’était autre chose. « J’vais bien. T’en fais pas pour moi. » Alec assura donc à Calista, après ce qu’elle avait dit - il n’voulait pas qu’elle focalise son temps et son énergie sur lui, il n’voulait pas qu’elle pense à lui quand elle avait déjà tant pour occuper son esprit déjà. Et somme toute, il allait bien, là, tout de suite; probablement que ce serait après, à mesure que la réalité de leur condition, de sa condition à lui, s’incrusterait sous sa peau, qu’il comprendrait, et qu’il n’irait pas bien. Et il gérerait ça à sa façon. De son côté. C’était dans ce but-là, qu’ils avaient rompu; pour que Calista ait sa vie, même après que la sienne à lui se soit complètement arrêtée - qu’elle n’s’arrête pas de profiter de tout ce qu’il y avait de bien réel dans son existence à elle, parce que lui en était déconnecté désormais. Tant bien que mal, il soupira, Alec, choisissant d’abandonner ce sujet; « Est-c’que t’as faim? J’me disais que... tu pourrais rester par-là, pendant que j’fais... tout ça. » il souleva vaguement le dossier. « Y’a probablement des termes médicaux auxquels j’comprendrai rien non plus. » il n’était sûrement pas assez intelligent pour ça aussi.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeMar 23 Mai 2017 - 12:31


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Elle ne savait plus vraiment où est-ce qu’elle en était Calista avec cette histoire de bébé. Dès les premiers doutes qu’elle avait pu avoir, elle avait eu l’impression d’être complètement perdue. C’était pas le bon moment pour mettre un bébé au monde et ce n’était sans doute pas avec la bonne personne. Peu importait ce qu’elle pouvait ressentir pour Alec et la volonté qu’elle avait de construire un jour une histoire avec lui, elle savait que pour l’instant, un bébé ça compliquait encore plus les choses pour lui, pour eux deux. Elle savait aussi qu’Alec lui avait dit que même sans sa mutation, il n’avait pas envie d’avoir d’enfant. Elle s’en était bien souvenu, au moment où elle avait appris qu’elle était enceinte. Elle n’avait certainement pas eu envie de lui imposer quelque chose dont il ne voulait pas. Y avait bien eu une partie d’elle, sur le coup, qui s’était dit qu’elle ferait probablement mieux de ne pas garder ce bébé, que ce serait mieux pour elle, mieux pour Alec et probablement même, mieux pour cet enfant. Elle les avait envisagées les solutions possibles pour se débarrasser de ce qui ressemblait plus à un fardeau qu’un truc dont elle aurait envie et qui lui ferait vraiment plaisir. Elle avait pensé à l’avortement, évidemment et puis à l’adoption mais elle s’était vite rendu compte qu’elle serait incapable d’aller au bout de ces options. Elle ne s’imaginait pas détruire, ce début de bébé qu’elle avait dans son ventre. Elle ne jugeait certainement pas les femmes choisissant cette option, elle savait juste qu’elle, elle en serait incapable. Le faire adopter, au moins, ça permettrait à cet enfant de grandir au sein d’une famille avec beaucoup moins de problèmes que celle dans laquelle il était condamné à voir le jour. Mais l’idée de mettre au monde un bébé pour le donner à quelqu’un d’autre, c’était pas non plus possible.

Elle ne saurait pas dire ce qu’elle ressentait vis-à-vis de ce bébé qui grandissait en elle, mais ce n’était certaine qu’y avait un truc qui faisait qu’elle y tenait et que peut-être au bout d’un moment, selon les mois qui passeraient et qui rendraient l’existence de ce bébé de plus en plus concrète, elle finirait par voir toutes les belles choses que cet enfant avait à apporter à sa vie plus qu’elle ne verrait les nombreux problèmes que ça ajoutait dans son existence et dans celle d’Alec. Ce retrouver à l’hôpital quelques jours plus tôt et entendre les médecins lui dire qu’elle aurait pu le perdre le bébé, ça avait au moins eu le mérite de lui prouver qu’elle le voulait ce bébé. Elle ne voulait pas avorter, elle ne voulait pas le faire adopter et elle ne voulait certainement pas le perdre. Elle avait fait son choix, elle et elle avait au moins trouvé la force nécessaire pour laisser Alec faire le sien. Ils étaient là tous les deux et il disait qu’elle ne serait pas toute seule, mais elle ne savait pas pour autant où est-ce que ça les laissait, tous les deux. Elle savait juste qu’ils allaient avoir un bébé ensemble et que même si c’était une petite tache noire sur l’échographie, il était bien là, dans son ventre et qu’y avait pas moyen de revenir en arrière. « Non, tu le mérites pas. J’suis même plus sûre que tu méritais qu’une cinglée détruise ton téléphone à coup de marteau. » Elle lui adressa un léger sourire qui se transforma bien vite en une grimace, à la hauteur des regrets qu’elle pouvait avoir. Elle avait été en colère, beaucoup trop pour avoir des réactions logiques. Elle savait maintenant qu’Alec, il n’avait pas mérité qu’elle s’excite comme elle l’avait fait. Il ne méritait pas non plus d’être traité d’idiot parce qu’il ne savait pas lire une échographie, il n’était après tout certainement pas le seul, surtout sur une image prise aussi tôt dans la grossesse. D’ici quelques semaines, ce serait plus simple de reconnaitre un bébé et d’ici quelques semaines, elle y retournerait, bien évidemment, pour vérifier que tout allait bien. Elle ne voulait certainement pas revivre la même chose qu’un an plus tôt. Les souvenirs de ce qui s’était passé à ce moment-là, ils étaient bien ancrés dans un coin de sa mémoire et il semblait bien qu’ils étaient eux aussi, en partie responsables de ce qui compliquaient cette grossesse. « Tu as sûrement raison … » Elle lâcha un soupire face à cette réalité. Elle aurait voulu pouvoir oublier, passer complètement à autre chose, mais y avait rien qui pouvait complètement effacer le passé. L’important, c’était peut-être d’au moins essayer de se contenter sur le présent, sur le futur et sur ce bébé-là, plutôt que sur celui qu’ils avaient perdu. Qu’elle se concentre là-dessus par contre, ça ne suffirait pas à lui faire oublier tout ce qui pouvait arriver à Alec. Elle lui adressa quand même un sourire, alors qu’il lui disait qu’il allait bien. Elle avait du mal à complètement croire ça, alors qu’elle l’avait bien vu, enchainer les verres pour son anniversaire, comme si y avait que l’alcool qui pouvait l’aider à se sentir mieux. Elle n’avait certainement pas été mieux que lui ce jour-là, cela-dit. A sa question, elle haussa les épaules, elle n’était pas sûre d’avoir vraiment faim, avec tout ça, elle avait perdu l’appétit, ces derniers jours, là où on disait que les femmes enceintes mangeaient pour deux. « J’peux rester oui. » De toute façon, elle n’avait rien d’autre de prévu pour ce soir, tout ce qu’elle espérait, c’était qu’avec l’esprit un peu plus tranquille au moins, elle réussirait à se coucher tôt et à passer une bonne nuit. « Je suis pas sûre de m’y connaitre beaucoup plus. » Elle avait eu le médecin pour lui expliquer en face d’elle, elle, alors si y avait des trucs à expliquer, ce serait les discours du médecin, pas les siens. « Mais je peux aider. » Elle haussa les épaules, un sourire au coin des lèvres. Au pire, si elle ne se souvenait pas de tout ce qu’on lui avait raconter et que ses connaissances en médecine lui faisaient défaut, y avait internet et elle était au moins certaine d’être très douée avec ça.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeMer 31 Mai 2017 - 22:09

Peut-être dans un coin de sa tête, le côté de lui qui avait toujours été pleinement conscient de toutes les conneries qu’il faisait, Alec était lui-même surpris par sa réaction vis à vis de la nouvelle qui venait de lui tomber dessus. A dix-neuf ans, il n’aurait certainement pas réagi de la même manière; et même s’il voulait croire le contraire, sûrement que près d’un an plus tôt, si le bébé que Calista avait perdu avait dû être une nouvelle tombant entre eux deux, il n’aurait pas réagi de la meilleure façon non plus. Alec avait passé trop de temps à vivre pour lui-même; ses préoccupations ne s’étaient, pendant longtemps, concentrées que sur ça - et à mesure que les mois et les années étaient passées après qu’il se soit engagé dans la chasse, il avait oublié toute potentielle perspective à avoir une vie ‘normale’ de père de famille un peu plan-plan qui ne cherchait pas plus loin. Il avait aimé sa liberté, plus jeune et même à trente ans: c’était ce qu’il en avait fait, qui avait changé plus que tout avec l’âge. Et ç’avait été là toute l’ironie de la situation, à vrai dire; pourquoi est-ce qu’Alec avait ressenti se créer en lui un vide à l’idée de ne jamais voir le bébé dont Calista et lui n’avaient même pas eu connaissance, quand les médecins leur avaient annoncé sa fausse-couche? Comment avait-il pu éprouver tout ce qu’il avait ressenti, quand il avait été persuadé que se retrouver avec un enfant sur les bras, n’était pas dans ses ambitions personnelles? C’n’était pas qu’une question de mutation, c’n’était pas qu’une question d’éternité, de la peur viscérale de voir ce bébé grandir, vieillir, devenir adulte, faire sa vie et puis mourir pendant que lui, il demeurerait une statue de marbre dans ce monde. Les enfants, c’était la meilleure façon de juste complètement s’bouleverser l’existence, et pas toujours dans le bon sens du terme: y’avait des gens qui étaient faits pour être parents, des gens qui se sentaient au moins le droit ou l’envie d’essayer. Alec, il avait toujours été trop égoïste, trop concentré sur lui-même, trop concentré sur ces ambitions assassines qui l’avaient fait survivre pendant quatorze longues années. Peut-être bien que si ses parents n’étaient pas morts, le Lynch aurait fini par s’assagir, devenir plus responsable, et peut-être bien qu’il aurait rencontré la femme idéale, comme dans un film romantique stupide ou le scénario idéal pour que tout soit parfait. Et peut-être qu’à la surprise générale, à trente-cinq ans, il serait père de famille, focalisé sur la merveille qu’était sa vie - de ses mômes à la femme qui partageait sa vie. Mais rien n’s’était passé comme ça; rien, ni le parcours personnel d’Alec lui-même, dans sa tête ou dans sa vie - rien n’avait tourné de façon optimale et niaiseuse de la sorte. Alors cette nouvelle, d’un bébé prochain à venir frapper comme une onde de choc la vie de Calista et lui, ç’aurait dû le foutre dans tous les sens. Ç’aurait dû lui faire faire la marche-arrière la plus rapide de l’histoire des attitudes de connard; peut-être bien que c’était un instinct qui mettait du temps à se manifester, et que d’ici quelques jours comme le plus lâche des types, le chasseur allait plier bagages pour aller chercher un travail à accomplir pour la milice, dans une autre ville, encore. Qu’est-ce qu’il y aurait de surprenant, là-dedans, hein? Non, l’ironie c’était qu’il paraisse si ‘serein’, au moins en apparences, face aux mots de la blonde.

Et tous les deux, ils savaient très bien pourquoi ils se retrouvaient là; ils n’avaient pas besoin de s’le dire de toutes les façons possibles et imaginables. Le deuil était encore là, lourd dans l’air, pour un petit être même plus infime que le point noir difficilement distinguable sur la photo de l’échographie que Calista avait passée. C’était stupide, franchement, s’était-il si souvent dit Alec, quand il avait ressassé des songes emplis de désirs qu’il n’avait jamais eus. Il n’aurait pas été un bon père pour ce bébé, alors pourquoi est-ce qu’il avait été malheureux et dévasté par la colère en sachant qu’on le lui avait pris? Il n’serait jamais un bon père pour ce bébé-là, alors pourquoi est-ce qu’il était si important pour lui de savoir où il était sur l’image, de savoir ce qu’il y avait à faire pour que la Wolstenholme ne mette pas sa vie en danger? Et en plus de tout ça, ils n’étaient même pas un couple, ils n’étaient même pas séparés proprement pour toutes les bonnes raisons; ils étaient juste là, assis sur ce canapé, à ne probablement pas savoir de quoi ils devaient parler, à ce niveau-là. Il serait fou de croire qu’il n’pourrait pas s’attacher à son propre enfant - et jusqu’à preuve du contraire, il était encore et toujours le même transmutant figé dans le temps. Irrémédiablement, c’était à se demander pourquoi est-ce que Calista devait encore être cette personne intouchable pour lui, quand il avait déjà tellement à perdre? Au final, peut-être qu’il en revenait encore à l’évidence qu’elle pouvait faire mieux que ça. Qu’elle pouvait saisir sa chance d’être heureuse avec un autre que lui, dénué de toutes les complications qui planaient, presque électriques dans l’air, quand ils n’étaient que tous les deux. Même avant d’être mutant, probablement, Alec avait déjà su qu’il n’était pas l’bon genre de type pour Calista Wolstenholme - maintenant, c’était juste encore plus évident qu’à cette époque. « Tu reviens vraiment à cette histoire de téléphone plus souvent que moi. La vraie victime de cette histoire. » il plaisanta vaguement, faute de pouvoir faire mieux avec Calista, souriant à sa grimace. C’était fait maintenant, et ça n’avait été qu’un téléphone, et tant pis, les regrets ne changeaient pas grand-chose. Il en avait déjà assez comme ça, des regrets - et la blonde en avait sûrement d’autres plus importants également. Ce serait franchement trop, si Calista avait dû se retrouver à l’hôpital à force de culpabiliser sur ce stupide téléphone. Évidemment, elle avait mieux sur quoi se concentrer. Le passé était cruel comme ça - inéchangeable et pourtant si étroitement relié au présent ou au futur. Il le savait bien, Alec; il s’était souvent planté à cause de son passé, et encore aujourd’hui, avec le peu de capacités qu’il avait, il essayait de changer... il ne savait quoi, dans le parcours qui l’avait amené ici. Il n’avait pas de conseil à donner à qui que ce soit; il ne savait pas comment gérer le deuil, la culpabilité, le regret, ou la rancoeur. La seule chose qu’il pouvait faire avec Calista maintenant, c’était partager ses peines, et aussi ses appréhensions et ses doutes. Peut-être alors que juste un dîner, sans complication, sans prise de tête, histoire qu’ils n’se sentent pas seuls face à la nouvelle qui venait de tomber comme un coup de marteau sur leurs vies, c’n’était pas une si mauvaise chose. Calista n’avait pas besoin d’aller à l’hôpital toute seule désormais - et lui, somme toute, il n’avait pas envie d’avoir à remplir tout ce dossier compliqué tout seul. « Même si tu t’y connais pas, je parie que t’as quand même enregistré certaines des paroles des médecins. » il discuta, donc, alors même que lui, il n’avait rien su de tout ça jusque-là. C’n’était pas une accusation, au fond, juste une évidence - ils avaient dû expliquer toutes ces choses à la jeune femme pour qu’elle sache quoi faire avec sa santé au quotidien désormais, et c’était plus qu’il n’en savait, lui. « Est-ce que t’as déjà... des envies particulières, aux repas? » ricana-t-il, dans un regard circonspect à l’égard de Calista. Elle allait bien assez tôt découvrir qu’il n’y connaissait rien en grossesse, en bébé, en ce dont on avait besoin pour s’occuper d’un bébé ou tous ces trucs. Pour le coup, son expérience se limitait aux rares - très rares - films qu’il avait vus où figuraient un couple comme ça; et ça n’devait pas être bien réaliste, évidemment. C’n’était vraiment pas un euphémisme, hein, de dire que Calista, elle pouvait trouver mieux que lui.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeJeu 1 Juin 2017 - 12:29


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Elle n’avait pas su quoi penser, le lendemain de l’anniversaire d’Alec, quand elle s’était réveillée dans ses bras. Ça avait été ce genre de moment plutôt bizarre où ils avaient fini par partir chacun de leur côté, rappelé par des responsabilités qu’ils avaient été bien contents d’avoir sur le moment. Elle y avait beaucoup pensé, une fois qu’elle avait quitté le loft d’Alec et puis encore les jours d’après, à se demander ce qu’il pouvait bien rester d’eux après cette nuit-là. Elle n’avait au départ pas pensé aux conséquences que cette nuit pourrait avoir, au-delà de leur relation. Elle n’avait pas pensé au fait que l’alcool avait faussé leur jugement au point qu’ils avaient fini par en oublier les règles de contraception et qu’elle finirait pas se découvrir enceinte. Ça avait été loin, très loin de ses pensées, pendant les jours qui avaient suivi cette nuit. Il avait fallu plusieurs semaines avant qu’elle ne réalise qu’y avait quelque chose qui n’allait pas, qu’elle avait un retard inquiétant dans ses règles et que c’était pas juste une mauvaise gastro qui la poussait trop souvent au-dessus de la cuvette des toilettes. Elle n’avait certainement pas imaginé que cette nuit avec Alec, elle pourrait compliquer les choses à ce point et pourtant, maintenant que c’était fait fallait bien en assumer les conséquences. Elles étaient tellement déstabilisantes, les conséquences, que ça lui filait le vertige. Elle ne savait pas ce que ça allait donner cette histoire, quand le bébé serait là. Elle devait bien admettre qu’elle était complètement perdue. Toutes les assurances qu’elle avait eues à chaque fois qu’elle s’était imaginé être maman, elles s’étaient complètement envolées. Est-ce que ça aurait été la même chose si ce bébé avait été conçu dans de meilleures conditions, s’il avait été désiré ? Dans le fond, tous les jeunes futurs parents, devaient, à un moment ou à un autre céder à un genre de panique. Peut-être que se dire ça, ça pouvait au moins la rassurer un peu.

Est-ce que ce serait plus simple au fil des mois ? Calista elle avait bien envie de croire ça. Déjà, elle se disait que ce serait plus simple maintenant qu’elle en avait parlé à Alec, peu importait où ils pouvaient en être dans leur relation et tout ce que ça pouvait avoir sur conséquences là-dessus. Sans doute qu’elle aurait mieux fait de lui dire la dernière fois, quand il avait été chez elle, au lieu de s’énerver et de tout démolir. Peut-être que ça lui aurait évité de se retrouver aux urgences quelques jours plus tard. Elle savait bien maintenant que s’énerver comme elle l’avait fait, ça n’avait rien changé. Peut-être que sur le coup, ça lui avait fait du bien, ça lui avait permis de se vider de toute la frustration qu’elle accumulait depuis des jours et des jours. Mais après coup, elle avait bien rapidement réalisé qu’en vérité ça n’avait fait que compliqué un peu plus les choses et qu’elle avait été complètement ridicule. La colère et la rancœur, c’était défectivement pas des trucs qui étaient faits pour elle, d’autant plus que maintenant, elle culpabilisait pour pas mal de choses. « Je me sens vraiment mal pour ça et pour tout le reste, mais quand même, exploser un téléphone avec un marteau, ça fait vraiment hystérique. » Encore, si elle n’avait fait que lui crier dessus, elle aurait pu passer pour la fille vraiment vexée de ne pas avoir eu de réponses à ses appels, mais là, elle avait eu l’air d’une cinglée, bonne à enfermer à l’asile et même si elle avait été vexée, casser les affaires d’Alec, c’était quand même exagéré. Elle ne gérait définitivement pas bien ce genre de sentiments, heureusement qu’elle était quand même difficile à énerver Calista. Même son père, près d’un mois plus tôt, il en avait moins fait les frais qu’Alec, de sa colère. Pourtant il était responsable de la perte de leur enfant, ce truc qui continuaient de peser sur leur cœur et qui apparemment ne s’en irait jamais. Mais son père lui, il était resté avec une Calista bien décidée à l’ignorer, alors même qu’elle était revenue vers Alec bien rapidement et que même sans cette histoire de bébé, elle aurait fini par revenir. Elle avait été en colère parce qu’elle tenait à Alec, qu’elle ne voulait pas que leur relation soit morte à cause d’une nuit ensemble, alors que ce qui la liait à son père, aujourd’hui elle s’en fichait, y avait peut-être plus rien à sauver de ce côté-là. Il avait détruit trop de trucs, gâché trop de choses, et puisqu’elle ne pourrait jamais oublier cet enfant, elle ne pouvait pas non plus lui pardonner ce qu’il avait fait. Tout ce qu’elle pouvait faire maintenant, c’était s’assurer que ce bébé s’en sorte mieux que le précédent, même si ça devait les pousser, Alec et elle à répondre à des questions auxquelles ils ne comprenaient pas tout. « Y a des chances ouais, j’ai une assez bonne mémoire en principe. » Elle lui adressa un sourire. En plus ça faisait pas longtemps qu’elle les avait écouté, les propos des médecins. Elle n’avait pas attendu bien longtemps avant de venir jusqu’à chez Alec, alors c’était encore bien frais dans sa tête. « Non, pas tellement. » Elle ne mangeait pas beaucoup de toute façon ces derniers temps, encore une conséquence du stress qu’elle accumulait et qui n’était pas bon pour elle ou pour le bébé. « A peu près tout me donne envie de vomir, alors c’est pas évident de savoir quoi manger en ce moment. » Elle savait que c’était même plus la peine d’essayer de manger des œufs au bacon le matin, l’odeur étant complètement insupportable, la viande, le poisson, à peu près tout ce qui nécessité une cuisson au fond d’une poêle, ça dégageait une odeur de friture qui la renvoyait directement aux toilettes, pire que si elle avait une mauvaise gueule de bois. Au moins, il semblait que les nausées ne la suivrait pas tout le long de sa grossesse, c’était déjà ça de bon à savoir.  
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeMar 13 Juin 2017 - 1:34

Aussi gênante avait-elle été sur le moment, Alec avait toujours été bien content d’avoir eu ‘Cette Discussion’ avec son père, à un tournant de sa vie. Ça lui semblait être primordial, l’éléphant dans la pièce qu’aucun de ses parents n’avaient eu la volonté d’ignorer: au moins, ils avaient eu assez de sens critique sur leur fils qui grandissait et multipliait les conneries, pour n’pas agir comme s’il n’était qu’un gamin innocent dont les actes ne pourraient jamais dépasser l’entendement. Ç’avait sans doute été le pire cauchemar de ses parents - ou l’un de ceux-ci - la perspective qu’il finisse par devenir père à dix-sept ou dix-huit ans, d’une fille qu’il aurait draguée une nuit comme ça, sans la moindre volonté de connaître quoique ce soit de réel et de concret avec elle. Définitivement, pas les meilleurs débuts pour fonder une famille, de quelque façon que ce soit. Aujourd’hui à trente-cinq ans, quand il remontait le temps dans ses souvenirs, à la recherche de la personne qu’il avait été à l’époque, Alec se doutait même qu’il n’aurait pas été le meilleur allié dans c’genre de situation. Il aurait probablement convaincu la fille d’avorter - il aurait essayé, en tout cas. Et si ça n’devait pas marcher, il se serait sans aucun doute caché derrière un bon gros chèque pour fuir toute responsabilité. A dix-huit ans, il avait juste eu envie de faire la fête, sans concession, sans limite; ni celle de son éducation, de la renommée de sa famille ou des politesses quelles qu’elles soient. Un bébé aurait définitivement été de trop. Alors qu’il venait de fêter ses trente-cinq ans, aujourd’hui, le Lynch ne pouvait pas prétendre avoir été beaucoup plus raisonnable: ce bébé qui grandissait dans les entrailles de Calista n’avait pas non plus été conçu dans les meilleures circonstances qui soient. C’était Calista, au moins, pouvait-il se dire. Mais tout autant que cette pensée pouvait être rassurante pour une fraction de seconde, la culpabilité le rattrapait bien vite: c’était Calista, ouais. Calista qui aurait voulu fonder une famille dans une bonne situation, planifiant la chose, préparant soigneusement sa vie et la vie de ce bébé, plutôt que de vivre ça comme la conséquence lourde d’une nuit de désespoir. Même si, par un hasard des plus fous, elle avait dû tomber enceinte quand ils avaient encore été en couple, ç’aurait été, somme toute, plutôt similaire: la blonde avait été la première à reconnaître à voix haute que tout ça était trop tôt, même pour eux, même alors qu’elle pensait ses sentiments si ardemment véritables et fiables, et assez forts pour durer pendant des années, à travers les difficultés, les luttes et le désespoir tout à la fois. Elle avait déjà eu plus de foi en eux deux qu’il n’en avait eu, lui; alors sans doute n’avaient-ils pas besoin d’en rajouter une couche, en se disant explicitement, avec des mots fermes et définitifs, que rien n’allait dans cette situation. Ni le timing, ni le ‘comment’ de la chose, ni la façon dont ils s’y prenaient maintenant, ni même la santé du bébé, l’atmosphère ambiante, ou les perspectives d’avenir. Il pouvait au moins toujours tirer son chéquier pour proposer une grosse somme d’argent; mais bien assez tôt, Alec allait s’rendre compte que c’était presque la seule forme de stabilité qu’il pourrait offrir à un enfant. L’avenir, il était toujours aussi terrible à imaginer pour lui; ça n’faisait ‘que’ deux ans, pour l’instant - déjà deux ans, pesant sur ses épaules plus lourdement que les trente-trois années précédentes. Il n’vieillissait plus, non, et il était immortel même, mais il était prêt à jurer que le temps qu’il passait figé dans la vie, le tuait à petit feu. Ces pensées viendraient bien assez tôt, il le savait; et dans une poussée instinctive enfin altruiste, il n’avait pas spécialement envie de montrer ça à Calista. C’n’était pas son fardeau à elle, pas sa responsabilité à elle, quoiqu’elle en dise: et puis, si elle venait de sortir de l’hôpital avec des mauvaises nouvelles, tout un dossier médical à remplir, c’n’était pas pour qu’il ajoute ses propres problèmes à l’histoire.

C’était la raison pour laquelle ils n’étaient pas un couple, après tout. C’était la raison pour laquelle ils se disputaient si souvent, et probablement même la raison pour laquelle ils avaient eu besoin d’autant boire le soir de son anniversaire, au point d’en finir dans le même lit, sans réfléchir ni à ce qu’ils faisaient, ni aux conséquences de tout ça. Après tout, malgré la ‘Discussion’ sur le sexe, la contraception et toutes ces choses, le Lynch avait déjà couché avec des femmes, sans protection, sans penser, sans choisir la prudence avant l’amusement. Fort heureusement, toutes celles-ci n’avaient pas fini enceintes de lui; c’n’était qu’une nuit, qu’une fois, que quelques heures dans toute une vie. Et pourtant. Évidemment, qu’il fallait que toutes les situations échappent toujours à leur contrôle à Calista et lui. Sans cesse, ils se retrouvaient ballottés par les événements, promenés de nouveauté en nouveauté, de coup du sort en coup du sort. Trop souvent, des nouvelles qui tombaient sur eux comme un genre de malédiction, plus que quelque-chose de positif duquel ils pourraient tirer quoique ce soit de bien ou un genre d’espoir, aussi surdimensionné soit-il. Alec, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas flirté avec l’espoir, il commençait à oublier c’que ça pouvait faire, quels sentiments d’envie et de volonté, cela pouvait créer. Il stagnait sans conteste; et ce qu’il avait découvert, c’était que l’alcool n’était pas une bonne réponse à l’impuissance battant dans ses veines. Qu’est-ce qu’il était, alors? Il avait clairement l’impression d’avoir fait le tour de tout: mais aussi surprenant que cela puisse paraître, il arrivait toujours à s’enfoncer encore plus, et à entrainer Calista avec lui. Qu’ils soient en couple ou non, il avait suffi qu’ils dérapent une fois, un soir presque oublié, pour qu’ils se retrouvent sur ce canapé, à penser aux neuf mois à venir, aux années qui se profilaient à l’horizon, comme quelque-chose de trop compliqué pour être formé en image. Un téléphone, en contre-partie, c’n’était pas cher payé; s’il avait su dès le lendemain de leur nuit passée ensemble, Alec aurait tout fait différemment - c’était du moins ce qu’il aimait se dire, quand bien même il n’en aurait jamais la preuve, et n’pourrait même jamais démontré quoique ce soit de ces promesses à la Wolstenholme. Maintenant, toutes ces semaines étaient passées, et les conséquences de celles-ci étaient bel et bien là: il avait perdu un téléphone, et la blonde, elle, avait apparemment passé des heures aux urgences, à s’inquiéter pour son bébé à peine existant déjà. Il était, lui, tellement assailli par le brusque changement de perspective dans leur duo, qu’Alec n’arrivait même plus à se préoccuper de son foutu téléphone - déjà le jour même, il s’était énervé d’un tel comportement, cette attitude avait même précipité leur séparation, lui claquant la porte après son passage. Mais quand même, c’n’était qu’un téléphone, et c’était trop tard. « Si tu crois que j’ai eu besoin de ça pour savoir que t’étais une hystérique. » plaisanta-t-il vaguement, dans un sourire chargé de retenue, malgré tout. Il n’avait jamais vu Calista comme une hystérique, évidemment, et ça n’avait pas été le mot qui lui était venu en tête quand il l’avait vue écraser son téléphone à coup de marteau. Chiante, sans doute. Dramatique, sans conteste. Excessive, emmerdante - bon débarras, s’était-il même dit. Peut-être que s’il avait dû recroiser d’autres de ses anciennes conquêtes, elles auraient fait la même chose aussi; et des années d’histoire diraient qu’il l’avait bien cherché, alors. Pourtant, bien sûr que ça n’avait pas été les mêmes raisons qui l’avaient motivé à la fuite, quand il avait été question de Calista; il avait toujours mis un point d’honneur, presque, à s’en foutre, de ses histoires sans lendemain, des femmes qu’il côtoyait dans ces nuits-là. Et il n’pourrait jamais s’en foutre de Calista, ou de leur relation. Il avait su dès le lendemain matin, qu’il avait alors participé à ternir leur histoire, d’un genre d’acte charnel, désespéré et commun qu’il avait déjà partagé avec tellement d’autres femmes, là où eux deux, ils avaient toujours été si exceptionnels dans sa tête. Ils battaient le record de l’exceptionnel, maintenant. « Tant mieux. J’dois bien admettre que tout ça, c’est pas c’que j’ai cherché à retenir surtout, des cours de biologie que j’ai reçus au lycée. » encore un genre de blague, de celles qu’il aurait sorties à dix-huit ans, même. Tout autant qu’il n’avait jamais envisagé de voir un bébé ressortir de la moindre de ses histoires, d’amour ou de sexe, il n’s’était jamais penché sur ça - les enfants, la vie d’un embryon, les foetus, les femmes enceintes, et tout ce qui allait au-delà de la nuit à s’envoyer en l’air, dans le système ‘reproductif’ des humains. La plupart des types comme lui avaient toujours préféré oublier que les femmes saignaient par leur vagin tous les mois. Ou qu’elles pouvaient littéralement faire sortir un autre être humain de par-là. « Du coup, tu manges quoi? Tu te mets à faire la cuisine, peut-être? » fallait croire qu’il se découvrait un vrai talent pour le sarcasme ou les petites blagues, dans cette situation. Pourtant, la question était chargée d’inquiétude, de pensées concernées pour Calista. Elle s’était retrouvée à l’hôpital, après tout. Et outre cela, elle avait toujours aimé manger, surtout les plats tout faits qu’elle avait juste besoin de commander, et qui devaient être désormais, tout en haut de la liste des aliments bannis.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec), silently run from my ghosts.   (alec), silently run from my ghosts. - Page 2 Icon_minitimeMar 13 Juin 2017 - 14:10


where am i going when i leave you behind.
alec lynch & calista wolstenholme

Elle était habituellement prudente, Calista, dans la vie en générale, elle n’était pas du genre à prendre des risques inconsidérés, à part peut-être quand elle piratait tout est n’importe quoi et encore, elle estimait qu’elle le faisait en connaissances de causes et qu’elle avait assez de connaissances dans le domaine pour pouvoir limiter les risques. Prudente, elle l’avait été aussi avec ses histoires d’amour, elle n’avait jamais trainé dans les bars à la recherche d’un type avec qui s’envoyer en l’air pour l’oublier le lendemain, elle estimait qu’elle avait toujours fait ça avec des types en qui elle avait confiance et dans des conditions qui lui éviterait de se taper une bonne mycose comme on devait en chopper à la pelle dans les chiottes dégueulasses des bars. Dans le fond, elle était même assez prudente pour toujours éviter même de devoir faire pipi dans les toilettes publiques, c’était définitivement pour s’envoyer en l’air dedans. Elle était prudente sur la contraception aussi, parce que même si elle ne faisait ça qu’avec des hommes en qui elle avait confiance elle ne pouvait pas faire confiance à la nature pour ne pas lui foutre un bébé dans le bide à la première occasion. Ça lui avait plutôt bien réussi pendant des années sa prudence. Elle n’avait été confrontée à aucune maladie bien chiante, ni à aucune grossesse imprévue pendant des années et des années. Pourtant depuis qu’elle était avec Alec, c’était la deuxième fois qu’elle tombait enceinte. A croire qu’avec lui, elle avait tendance à la laisser de côté sa prudence maladie. Pour sa défense, elle pourrait dire que la première fois, ça avait été après des mois et des mois sans se voir et qu’après s’être pris une balle dans le ventre, elle avait tendance à plus facilement penser aux antidouleurs qu’à la pilule contraceptive. La deuxième fois, ça avait été après des semaines de séparations pendant lesquels elle avait été célibataire, alors la pilule elle était passée au second plan et le soir même, ils avaient été complètement bourrés, alors la prudence, elle avait été contrée par le taux d’alcool dans leurs veines.

Ce bébé, tout comme le précédent, c’était une erreur de parcours, là où Calista, elle s’était toujours imaginé faire les choses mieux que ça. Avec quelqu’un qui le voudrait autant qu’elle, après une longue discussion là-dessus et des projets plus ou moins bien établis. Là, s’ils en avaient déjà parlé, c’était plus pour s’accorder sur le fait que c’était pas possible entre eux deux, que c’était trop tôt et que de toute façon, immortel ou pas, Alec, il n’avait jamais été intéressé par cette perspective d’avenir. Rien qui puisse ressemblait à tout ce qu’elle pouvait avoir en tête. Les projets d’avenir eux, ils étaient inexistants. Ils ne savaient pas où ils en seraient dans neuf mois dans leur histoire, elle ne savait pas comment ils devaient s’organiser par la suite. Elle ne savait absolument rien de comment les choses allaient pouvoir se dérouler. Tout ce qu’elle savait c’était qu’elle avait eu tort de vouloir garder ça pour elle, qu’elle était incapable de tout gérer toute seule, qu’Alec, il méritait bien d’être au courant de tout ça. Elle savait aussi que si elle voulait qu’y ait un avenir d’ici neuf mois, il fallait qu’elle fasse les choses autrement, pour elle et pour le bébé, parce qu’elle n’avait définitivement pas envie de se retrouver de nouveau à faire une fausse couche. Pour éviter ça, il fallait probablement qu’elle arrive à se détendre un peu et ce n’était certainement pas en démolissant des téléphones à coup de marteau que ça allait marcher. « Tu parles, c’est pas souvent que je me mets à casser des machins. Surtout des téléphones. » Elle ne criait pas tant que ça non plus. Elle était assez difficile à énerver et clairement, les téléphone, habituellement elle les réparait plus qu’elle ne les cassait. Ce jour-là, elle avait vraiment explosé et elle avait fait et dit tout un tas de trucs qu’elle regrettait à présent. Au moins Alec n’avait pas l’air de trop lui en vouloir, c’était déjà ça sans doute. Elle lâcha un léger rire suite aux propos d’Alec sur les cours de biologie au lycée. « C’est parce que t’es un mec ça. Nous les filles on peut pas oublier toute cette partie du programme, ça nous apprend à quel point c’est chiant d’être une fille. » Et ça devait bien suffire à traumatiser toutes les pauvres adolescentes qui découvraient à peine la vie et qui comprenaient que tous les vingt-huit jours, elles allaient connaitre l’enfer et qu’elles auront le droit à tout un panel de commentaires venant de mecs qui n’y comprenaient rien, à chaque fois qu’elles seront un peu mal lunées. Elle en tout cas, elle avait bien retenu ça et être enceinte ça rappelait bien à quel point ça pouvait être galère, d’être une femme. Entre les nausées, la fatigue et tous les trucs qui viendraient encore après, les prochains mois n’allaient pas forcément être toujours très agréables. « Oh non, je cuisine toujours pas. » C’était pas parce qu’elle était enceinte qu’elle se découvrait une passion pour la cuisine, ça ne risquait pas d’arriver ça. « Je mange pas grand-chose à vrai dire. Du coup, j’ai perdu du poids, ce qui serait cool, dans d’autres circonstances. » Elle n’était pas du genre à se plaindre de son poids, mais quelques kilos en moins, ça pouvait toujours faire plaisir, à part quand on était enceinte et qu’on était censée les prendre les kilos. « Mais ça va s’arranger. » Quand elle serait moins stressée, ça devrait aller un mieux de ce côté-là, encore plus si du jour au lendemain elle se retrouvait à vouloir manger des trucs complètement bizarres. « Je devrais essayer les fraises, apparemment ça marche bien. » On disait que les femmes enceintes raffolaient des fraises, alors peut-être bien que ça l’aiderait à retrouver l’appétit, avec l’été qui arrivait ça devait pas être si difficile que ça à trouver en plus.
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(alec), silently run from my ghosts.

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