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 the night we met (jekomé)

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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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SUR TH DEPUIS : 29/04/2014
MessageSujet: the night we met (jekomé)   the night we met (jekomé) Icon_minitimeMer 10 Mai 2017 - 23:08

take me back to the night we met
And then I can tell myself what the hell I'm supposed to do, and then I can tell myself not to ride along with you. I had all and then most of you, some and now none of you, take me back to the night we met. When the night was full of terror and your eyes were filled with tears, when you had not touched me yet, oh take me back to the night we met.  ► the night we met.

Son regard brumeux se pose sur le morceau de papier extirpé du fond du saladier, brandi en laissant traîner le suspense. L'on dirait que c'est une affaire d'état dans leurs esprits alcoolisés, ce moment d'une importance cruciale que tous attendent depuis le début de la soirée. Si certaines ont des vues sur certains, et vice versa, si le hasard déçoit, elle n'a aucune exigence, Sam, de qui pourrait bien piocher son nom. Les dés sont pipés, dès le départ, mais ça, elle n'en a aucune idée. Quand le regard de l'aîné se pose sur elle, un sourire en coin étire ses lèvres alors que ça râle sur sa droite. « Si ça s'trouve il est con comme un balais, Marcie. » Elle sait bien que c'est pas ce que recherche en premier lieu sa blonde de copine. Que le physique du parrain importe plus que ce qu'il pourrait apporter à ses notes durant les années suivantes. C'est tout ce qui importe à la brune, pourtant, atteindre l'excellence, comme ça a toujours été le cas, dans tous les domaines. Si ce type aux airs enjôleurs autour duquel gravitent les étudiants, captivés par son charme magnétique, peut lui filer quelques tuyaux, c'est plus intéressant, bien plus, que l'idée de compter ses abdominaux durant les séances de tutorat. Alors elle se lève, bien droite sur ses talons malgré les verres, déambulant de cette démarche féline qui la caractérise, et elle lui tend sa main de son plus bel air cérémonieux.  « Monsieur. » Elle a pas l'alcool mauvais, la brune, débordant de cette assurance dont elle ne semble jamais se départir. « Ravie de te rencontrer, plus officiellement qu'en te volant la dernière coupe de martini - Jekyll. » Le prénom de l'intéressé lui chatouille les oreilles alors que les regards ne se détachent pas d'eux, que cette simple rencontre suffira à faire enfler les rumeurs des années durant. L'on se dit que c'est parfait, alors que la grande brune se retrouve devant lui, l'on se dit aussi qu'elle ne fera pas long feu derrière ses principes et cet air hautain qui est le sien. Pas face à lui. Pas face à Jekyll Stevenson. Et l'on se trompe. On se trompe bien.
☆ ☆ ☆


présent – « J'continue de penser que c'était pas ma chanson.  J'me prends pas pour la chanteuse du siècle, mais sérieusement, cette vidéo me rend pas justice. » Arrachant la tablette des mains de son ami, tirant un peu dessus pour lui faire lâcher prise et interrompre le désastre, parcourant les vidéos en n'ayant de cesse de soupirer, elle finit par arquer un sourcil en reportant son regard sur Jekyll. « Pourquoi t'as autant de dossiers sur moi, en fait ? J'comprends même pas d'où tu les sors, honnêtement j'dois en avoir moitié moins sur toi. Et dis pas que tu sais mieux te tenir, hein. » Jetant un regard dédaigneux au verre de martini qu'elle ne put pourtant s'empêcher de reporter à ses lèvres, balançant doucement ses jambes croisées du bord du plan de travail sur lequel elle s'était installée, elle grogna un peu plus encore en lui plantant une photo sous le nez d'un air accusateur. « Les mains en l'air, lâche cet artichaut de suite. C'est quoi, CE TRUC. » Ce truc où on la voyait très nettement captive des lèvres surdimensionnées de Marcie, durant l'un de ces énièmes jeux d'action ou vérité auquel ils n'échappaient pas durant les anniversaires de la blonde. « C'est toi qui l'a immortalisé, ou on te l'a envoyée ? Puis pourquoi t'as gardé ça, sérieux ? En fait... en fait non, répond pas, j'préfère pas savoir ce que tu fais en la regardant cette photo. »  Son débit de parole n'avait d'égal que son enthousiasme à faire défiler les souvenirs sur l'écran, la portant bien loin des semaines précédentes. Soirée martini/artichaut/vidéos honteuses de karaoké, c'était le meilleur plan qui s'était proposé pour la tirer de la morosité qui avait achevé de la gagner depuis sa dernière confrontation avec Matthias. Jekyll était probablement la personne qu'elle avait le plus vu depuis, cadre professionnel oblige, lorsqu'elle ne restait pas cloîtrée dans son appartement. Elle avait cette foutue impression d'être repartie deux ans en arrière, le cauchemar s'étant réalisé depuis que la vérité était parvenue à celui auquel elle avait tant tenté de la camoufler. La honte, la méfiance, la crainte, la paranoïa, tout avait retrouvé sa place en un battement de cil, à travers son regard à lui posé sur elle. Y'avait pas fallu plus d'une seconde pour balayer toute l'assurance, la confiance regagnées au fil de ces mois laborieux, tout ce travail effectué grâce à Lorcan tout d'abord, puis Noeh, puis Aspen. Ceux qui avaient su lui faire oublier tour à tour, à mesure qu'ils l'apprenaient, que la mutation ne déterminait pas qui elle était. Les émotions débordaient de sa poitrine, lacéraient sa chair, dès que le regard de Matthias lui revenait en mémoire, dès qu'elle se souvenait d'à quel point c'était bien réel. Ne pas perdre pied, rester concentrée sur le reste, sur le travail, l'université, cette soutenance qu'elle avait réussie cette fois, ce diplôme qu'elle allait recevoir. Elle avait tâché de s'y atteler, puisant dans ses ressources les plus profondes, épuisant ses forces à mobiliser cette capacité de déni qu'elle maîtrisait à la perfection dans bien trop de domaines. Restant sur ses gardes, toujours, même si la douleur était plus intense que la peur de ce que Matthias pourrait décider à son sujet. Et parfois, comme ce soir, elle embourbait son esprit dans ces images d'une époque qui lui semblait plus éloignée qu'elle ne l'était réellement. Aujourd'hui, elle était plus entourée, bien plus entourée que lorsque tout s'était cassé la gueule en deux-mille-quatorze. Après avoir perdu et retrouvé Jekyll, elle savait qu'elle pouvait se tourner vers lui, retrouver ce soutien tacite qui encadrait leur relation, sans avoir à s'épancher. Remuer le passé en ricanant de ce qui ressemblait à de belles conneries, ne restant que futilités alcoolisées qui ne pesaient pas lourd au milieu des tas de problèmes qu'une vie pouvait poser, c'était ce qu'elle cherchait précisément ce soir. « Hm, j'savais même pas qu'on nous avait pris en photo ce soir-là. » S'arrêtant finalement sur une photo d'eux sur le campus, fin d'année scolaire deux ans plus tôt, la Callahan demeura pensive au souvenir de cette soirée. « Remarque j'me rappelle plus de tout non plus, faut dire... eeeeet ferme-la, j'te connais par coeur. » Une main s'était plaquée machinalement sur la bouche de son hôte sans même avoir à le regarder, alors qu'elle découvrait d'autres photos dans le dossier commun qu'ils partageaient avec leur groupe de l'université. Qu'il lui signale à nouveau mille et une choses sur cette nuit dont elle ne gardait qu'un lourd souvenir du lendemain matin, non merci. « D'ailleurs pour tout te dire, j'me souviens très bien de tout ce qui s'est passé et pas passé, donc ce sujet est clos à tout jamais, et les blagues qui vont avec. » Elle ne se souvenait toujours pas à vrai dire, et Jekyll n'avait jamais semblé enclin à lui dévoiler ce qui s'était réellement passé après qu'il se soit éclipsé de sa chambre. Il n'y avait sûrement qu'un seul moyen de tirer cette affaire au clair, une idée qui se faisait tentante alors que son esprit s'allégeait, que l'envie de passer furtivement dans son crâne se faisait ressentir. Parce qu'il ne s'agissait que de son intérêt personnel, de sa fierté, de savoir si elle s'était endormie comme il le prétendait, ou si elle lui avait dit d'arrêter. Si elle avait à rougir de ses plaisanteries ou si celles-ci pouvaient prendre fin dans la vérité. Un passage furtif, alors qu'elle suscitait ce souvenir chez lui, quelques secondes avant de s'éclipser de ses pensées, c'était tout ce qu'il fallait.
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Jekyll Stevenson
Jekyll Stevenson

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MessageSujet: Re: the night we met (jekomé)   the night we met (jekomé) Icon_minitimeJeu 11 Mai 2017 - 17:12

 the night we met  
je crois que la maladie m'agresse, m'enlace dans ses bras. Cette accolade, je la sentais, sous ma chair, sous mes paupières et sans mon accord. Il était temps de l'avouer, de ne pas se cacher, d'admirer avec mépris ce qu'il restait de cette vie une fois dévorée par la maladie. A nos mémoires, à ce qu'il restera, peut-être, de nous.



«  Dossier 2006-HP-SC. Salomé Callahan, est donc une hunter présumée, de deux ans ta cadette. Elle est également dans la ville de Radcliff, pour des études avec le reste de sa famille. Son père, Alexander, avocat, et sa mère Adélaïde, juge. Deux frères au compteur, un jumeau, obstacle potentiel. 2 échecs au niveau de l'approche, l'attaque frontale s'avère être un échec, déclarée asociales par un de tes collègues. Réputation dorée, l'option habituelle est à écarter, et l'idée de venir nouer un simple lien amical serait préférable. Durée envisagée, une année scolaire, deux semestres et un été au besoin. Tu seras affecté à d'autres missions dans la ville en parallèle comme toujours, amuse-toi bien Jek'. »

Le jeu en valait la chandelle, peut-être. Jekyll s'était toujours doté d'un don, pour parvenir à ses fins. La patience était son fort, sa force et quand la faiblesse de l'impatience venait à se révéler chez les autres : lui, paisiblement, venait à occulter cette attente. Un parrain, avait par définition une réputation, une force et une faiblesse. Jek' était bien plus réputé pour sa nature volage et son regard ténébreux que par ses résultats scolaires qui valaient pourtant le détour. Nombreuses options, notamment dans les langues, et une maîtrise homogène de sa filière. Chaque reflet donnait une impression. Jekyll se distinguait plus par son regard, que par sa véritable carrure. Il n'était pas le plus laid, mais en effet, il n'était pas le pire. Parrains et marraines, réunies. Les jeux étaient déjà fait. Il s'agissait ni plus ni moins d'une vente au enchère, truquée, depuis sa genèse. Chaque parrain, jouait, jusqu'à obtenir une équipe parfaite. Jekyll, lui, était un cas rare et parfaitement orchestré : deux parrainages, ni plus ni moins. Une compétition, totalement assumée. Jekyll offrait de l'aide, puis l'année suivante : un dégageait au profit de l'autre. Règle officieuse, qui pourtant, fit sourire ses camarades parrains. Pour le choix qui vint, ce fut une autre motivation, ni belle, ni sincère qui semblait pourtant invisible. Salomé Callahan, avait une réputation contraire à celle de Jek' : pas nécessairement très amicale, presque hautaine et hormis sa belle gueule, rien ne pouvait la sauver. Ce fut presque à la surprise de ses partenaires, qu'il imposa ce nom, comme une évidence. Le face à face avec la principale intéressée fut intéressant, épié de tous comme une scène de cirque. Elle montrait d'ailleurs, une forme d'humour sarcastique assez intéressant qui avait le mérite de confirmer qu'elle ne serait pas la fille qui lui ferait un câlin après une soirée alcoolisée. Il avait enlacé, fait la bise parfois, mais à aucun moment il n'avait serré la main à ses filleuls des années précédentes, et ce fut pourtant ce qu'il fit avec mademoiselle Callahan, sourire enjôleur au visage. «  Voleur un jour, volera toujours. Schopenhauer, essai sur le libre arbitre, d'une négativité rare comme à  son habitude. Mademoiselle Callahan, Salomé donc.  » Jekyll observa derrière la demoiselle en haussant les sourcils face à cette fille, assez laide, qui fixait Salomé. «  Plaisir partagé. Tu peux profiter encore un peu de la soirée, sauf si tu tiens à admirer debout le partage des cadets.  » Certains cadets, la plupart, restaient debout derrière le nouveau parrain comme des larbins. Jekyll avait deux cadets, Salomé était la première, et le second n'arriverait que plus tard.




Aujourd'hui - Commençant à faire chauffer l'eau en écoutant les plaintes de mademoiselle, qui semblait trouver son bonheur sur le plan de travail du brun. «  Peut-être que j'efface les dossiers de moi quand tu dors, j'abuse de ton sommeil pour effacer les dossiers. » Cela ne serait pas impossible d'ailleurs. Néanmoins, il l'observa boire son verre et laissa transparaître une réponse à sa propre question : mademoiselle, avait une passion inavouée pour l'alcool – presque avouée. Venant à préparer un oignon en prenant soin de de l'émincer avec délicatesse en prenant soin de le saupoudrer de sel. Jekyll n'était pas un « adepte » de la cuisine, mais il méprisait la bouffe rapide lorsqu'il était chez lui. Il appréciait un plat préparé avec soin, même si une soirée pizza était toujours plaisante. Néanmoins, un équilibre alimentaire était nécessaire avec sa routine sportive qui venait à rapidement consommer ses ressources. Tandis qu'il venait à se saisir d'un artichaut, mademoiselle nulle en cuisine vint à le couper dans son élan. Tenant l'artichaut d'une main en levant l'autre comme s'il prêtait serment sur la bible avec une conviction totalement ironique. Cela vint pourtant à s'envoler en observant la photo, absolument immonde de Salomé avec Marcie. Il retint un rire autant que cela était possible, haussant les épaules avec un air faussement triste, mais ne cachant pas sa moquerie. Elle ne semblait pas vouloir les réponses, mais il n'allait pas se priver pour cela même si madame tombait une nouvelle dans les remarques sexuelles et de façon totalement volontaire d'ailleurs. «  Ce n'est pas moi, l'auteur de ce chef d’œuvre. Néanmoins, cela reflète un grand moment d'amitié et je me devais d'encadrer cette superbe amitié, entre deux femmes qui ne peuvent que s'aimer un peu plus chaque jour.  » Le brun vint alors à se saisir de la coupe de martini pour la porter à ses lèvres et finalement la rendre à Salomé de façon totalement naturelle, bien que légèrement moqueuse il fallait le reconnaître. Il continua sa cuisine sans réellement se préoccuper de la demoiselle, éplucher l'ail, mettre les pâtes Penne dans l'eau qui commençait à bouillir. Venant à sortir une poêle pour faire revenir son échalote, ajoutant finalement l'ail sans grande conviction pour la faire dorer selon une recette remarquée il y a de cela de nombreuses années. La mémoire n'était pas totalement faussée, simplement fragile. Venant à délicatement verser du vin par délicates touches, ajoutant un demi cube de bouillon en faisant bouillir le tout durant quelques secondes. Rajoutant les coeurs d'artichauts pour finalement y déposer une cuillère de moutarde. Ce fut finalement les Penne, qui vinrent à s’égoutter tandis que la demoiselle semblait se reprendre dans une envie brutale de discussion.  Pourtant, ce soir-là, il aurait été préférable de taire ce sujet.

Ce ne fut ni plaisant, ni désagréable, mais simplement inutile de venir évoquer ce sujet, cette soirée, cette conversation. Une envie, qu'elle était seule à avoir ce soir. Pourquoi ? Salomé avait donc oublié les raisons de la dispute ? Prendre cela avec humour ? Oui, il le pouvait, mais il ne voyait pas l'utilité de l'évoquer à nouveau. La brune prenait un risque, elle le savait et devait assumer ce choix. La joie, émanait d'elle, sur ce moment qui fut tout sauf joyeux aux yeux du brun. Il voyait cela, comme une désagréable sensation, un passé qui n'avait rien de plaisant, un poids qu'il fallait supporter et elle n'avait pas idée de ce que cela devait lui demander. La main sur la bouche, tandis que le sourire ne le quittait pas alors qu'il tenait cette fois-ci son verre entre ses doigts. Il pourrait lui lécher la paume pour la persuader de cesser ce geste, mais il resta en retenue. Une fois la main retirée, il haussa les sourcils.  «  Tu viens de me priver de ma liberté d'expression, ce n'est pas très honnête mademoiselle Callahan.  » Le brun se pencha finalement pour venir se saisir de deux assiettes. Venant attraper le verre de Salomé pour le déposer sur le plan de travail pour finalement la forcer à tenir les deux assiettes.  «  Ce qui est sûr, c'était que tu étais ivre, et que je ne couche pas les filles ivres. Tu étais simplement fatigué Baby girl, tu voulais dormir et sbaf dans les bras de Morphée. De toute façon, tu ne peux pas jouer avec moi, j'ai une meilleure mémoire que toi. » Le brun déposa deux serviettes en tissu et des couverts dans l'assiette en lui faisant un geste de main.  « C'est bien mignon de jouer des jambes, mais tu vas utiliser ces dernières pour mettre la ta-ble. La TA-BLE. Tu vois, le truc avec des pieds entouré de chaise. Tu peux le faire baby girl.  »










acidbrain
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: the night we met (jekomé)   the night we met (jekomé) Icon_minitimeLun 29 Mai 2017 - 12:58

take me back to the night we met
And then I can tell myself what the hell I'm supposed to do, and then I can tell myself not to ride along with you. I had all and then most of you, some and now none of you, take me back to the night we met. When the night was full of terror and your eyes were filled with tears, when you had not touched me yet, oh take me back to the night we met.  ► the night we met.

Une moue impressionnée aux lèvres alors qu'elle hoche la tête face à la citation, son regard balaye la pièce aux paroles de son nouveau parrain, contemplant les autres cadets qui restaient pour la plupart plantés comme des potiches. « Y'en a un qui l'a fait, alors tous les autres ont suivi le mouvement. » C'était le filleul du dénommé Matthieu qui s'était sagement rangé derrière lui, fallait croire que tous les autres avaient pensé que c'était la chose à faire. « Profiter de la soirée en sachant que ça va se finir en bizutage en bonne et due forme, j'suis pas sûre. J'préfère préparer ma stratégie de riposte au moment où il faudra nous humilier. C'est toi qui devrait te méfier, tu sais. » A ses côtés, lui glissant un regard en biais avec un sourire en coin, avant de siroter sa coupe tout en regardant Marcie venir se placer avec une certaine déception derrière se marraine. Qu'il essaye de l'humilier, et elle lui ferait payer toute l'année. Personne ne se riait de la Callahan, c'était ce que ses mots faisaient passer de manière mielleuse, manière de le tester aussi, de savoir à qui elle allait avoir à faire.
☆ ☆ ☆


Un grognement au bord des lèvres alors qu'il parlait de son sommeil, presque naturellement, comme si la simple évocation de celui-ci allait inévitablement conduire à une nouvelle blague concernant sa faculté légendaire à s'endormir en toute circonstance déplacée. Par chance, la rumeur n'avait jamais été divulguée, restant soigneusement coincée entre eux deux. Pour sûr que ç'aurait fait jaser, que son image en aurait été entachée. Observant du coin de l'oeil la préparation minutieuse de Jekyll, admirant ce qu'elle considérait comme une certaine expertise en la matière - ce qui n'était pas difficile lorsqu'elle même ne s'était jamais donné la peine d'apprendre, perdant patience avant même d'avoir terminé la préparation des plats. Elle se dut cependant de se déconcentrer de ses gestes et de faire mine de s'étrangler avec une gorgée de martini alors qu'il s'épanchait sur l'amitié légendaire la liant à Marcie. « Quelle fine analyse de notre lien, Docteur Stevenson, on jurerait que vous avez étudié la maîtrise de la psychologie durant des années à vous entendre parler. » Moqueuse, elle l'était, devant cette pique qu'il lui lançait. Elle avait apprécié Marcie, en premier lieu, c'était un fait, durant les premières soirées universitaires, alors que la blonde avait gardé de sa spontanéité et ne s'exprimait pas en faisant des manières. Les filles qui minaudaient, elle avait vraiment du mal, Salomé, et c'était ce que Marcie avait commencé à faire durant les mois de cette première année, alors que les mecs commençaient à bien plus s'intéresser à elle qu'au lycée. Quelque part, Marcie était pourtant toujours restée dans le sillage de la Callahan, et elle n'avait pas eu le coeur de s'en détacher non plus, Sam, jusqu'à récemment. Elle s'était presque habituée à ses déboires amoureux et ces leçons qu'elle ne prenait plus la peine de lui donner, l'arrachant aux bras de ceux qui savaient que les mojitos la rendaient trop affectueuse et leur offrait du bon temps en sa compagnie pour un soir. Peut-être parce que ça faisait désormais des années qu'elle la fréquentait, et qu'une certaine loyauté à son égard s'était dessinée sans qu'elle ne s'en apperçoive. Et puis, y'avait le reste de la bande, ceux qu'elle considérait pour la plupart comme des amis, groupe au sein duquel se tenait toujours Marcie. A croire qu'elle était destinée à rester dans sa vie, qu'elle le veuille ou non par la suite. « D'ailleurs, elle parlait de partir en Californie la dernière fois, alors tu vois, peut-être bien qu'on ne la reverra plus finalement. » Un sourire narquois aux lèvres, parce que la légende de Marcie courant sur les plages de Californie, ses longs cheveux blonds au vent, ça leur revenait aux oreilles depuis un bail sans qu'elle ne se soit jamais décidée à s'éloigner cependant.

Une dernière photo vint à passer sous ses yeux avant qu'elle ne se désintéresse de la tablette pour la reposer sur le plan de travail, libérant la bouche de Jekyll en posant une main sur son coeur d'un air attristé, alors qu'il se plaignait de n'avoir pu s'exprimer. « J'suis une vraie tortionnaire, tu le sais bien. » Si c'était dit avec humour, sans arrière pensée, y'avait un fond de vérité qui lui brûla les tempes alors qu'inévitablement, c'était les dernières chasses aux côtés de Joachim qui lui revenaient en mémoire. Les paroles de Jek l'extirpèrent rapidement de ces souvenirs là pour la reprojeter vers ceux, plus flous, de cette nuit-là. « Donc tu les mets à poil, tu te rinces l'oeil, puis tu les bordes ? » Y'avait cet aplomb qui ne lui venait si bien qu'avec la tension permanente de ses nerfs ces derniers jours, sans qu'elle ne se doute une seule seconde du terrain miné sur lequel elle s'avançait. C'était juste de la provocation, comme si elle pouvait s'exprimer à ce sujet sans en rougir deux années plus tard. Comme pour se prouver que ce n'était rien, plus rien qu'un souvenir d'une soirée où ils s'étaient comportés comme des idiots, ce qui semblait totalement dérisoire par rapport aux soucis que lui posait sa vie en ce moment. A mesure qu'elle s'exprimait, là-haut, les mécanismes se débloquaient, claquant un à un le long de ses neurones en agitant quelques étincelles devant son champ de vision, ouvrant les portes de son esprit le plus naturellement du monde. La douleur n'était plus si présente qu'avant, depuis qu'elle avait pris l'habitude de l'utiliser régulièrement. Un signal d'alarme en moins lorsque la télépathie s'animait à son insu, insidieusement, comme à cet instant précis. Poussant un soupir à fendre l'âme alors qu'il la forçait à prendre les assiettes, elle descendit de son perchoir en en faisant des caisses. C'était toujours le même refrain, lorsqu'il s'adressait à elle comme à la plus précieuse des princesses. « Super comme hôte, si tu prends tes invités pour tes bonniches. » Elle en rajoutait des tonnes, alors qu'elle s'approchait de la table et commençait à la dresser, un sourire camouflé au coin des lèvres. Ses mains s'activaient alors que tout s'animait naturellement entre son esprit et le sien. C'était ce qu'elle avait déjà pu constater par le passé. Nul besoin de forcer lorsqu'il s'agissait de quelqu'un qu'elle connaissait bien, d'un ami proche. Là était toute la problématique, puisqu'il s'agissait en règle générale de ceux qu'elle souhaitait épargner à tout prix de cette abomination invasive. Elle eut à peine le temps de capter un premier souvenir que la mutation creusait dans cette direction, ramenant cette soirée à la mémoire du psychologue bien plus qu'il ne l'aurait fait spontanément, alors que le fil de la soirée se dessinait en accéléré sur le pont de leurs pensées.

Ses traits à elle, creusés, se dessinant dans son regard à lui. Son appartement. La voiture. Le campus. Le tout entrecoupé de voix s'entremêlant. « Tu n'as qu'à jouer au meilleur-copain gay, vous faites une soirée pyjama et tu fouilles ses rêves. Tu veux un dessin mon bichon ? » Y'avait une voix féminine, une voix familière, que la brune n'assimila pas à celle qui avait parfois retenti dans son propre crâne durant les mois passés. Echo. Ses mains se crispant sur une assiette qu'elle déposait alors que son échine se raidissait, que son coeur s'emballait au rythme de ce qui finissait par lacérer son crâne. Elle ne voulait plus voir, cette danse endiâblée qui emmêlait leurs pas, faisait pulser le sang dans leurs veines, alors que résonnait les paroles de la demoiselle. Elle ne voulait plus entendre. Posant brutalement les couverts sur la table, sa main resta fermement accrochée à l'un des couteaux. Derrière ses paupières, la pénombre d'un couloir, elle s'accrochant à son cou, murmurant mille choses, ses pas désordonnés. Leurs lèvres qui s'unissaient. Stantum. L'entreprise. Les dossiers. Ses prunelles électriques braquées sur lui alors qu'elle le coinçait contre un mur. « Tu dois fouiller dans sa tête Jek', l'entreprise va finir par se lasser d'attendre des informations sur les Callahan. » L'appartement. Son regard se posant malgré elle sur le mur, à voir la scène se dérouler sous ses yeux alors que l'appréhension lui nouait la gorge, que la tête venait à lui tourner.  Ses doigts abandonnèrent la garde du couteau alors que ses mains s'ouvraient bien malgré elle dans une impuissance des plus totales, le métal tintant contre l'assiette alors qu'elle peinait à se retourner, peu certaine d'avoir envie de le voir, de vouloir connaître la suite. Le rideau s'apprêtait à retomber alors qu'elle le voyait revenir, son regard tombant sur elle, effectivement endormie. L'étau qui enserrait sa poitrine brisait son souffle alors qu'elle pivotait dans la direction de Jekyll, les traits défaits, l'oeil brillant. Tout dans son attitude se modifiait lentement, les muscles se tendant alors que l'amie s'effaçait au profit de ce visage qu'elle ne lui avait jamais offert. La Callahan. La hunter. Nul mot aux lèvres, alors que la douleur pulsait à ses tempes, malmenant ses réflexes. Comme le sentiment que tout était destiné à se jouer dans les prochaines secondes, alors que ses doigts retrouvaient le couteau dans son dos, qu'elle s'attendait à le voir passer à l'attaque à tout moment. Parce qu'il avait bien dû le ressentir, cette intrusion dans son crâne, pour l'avoir visiblement pratiquée lui aussi. Y'avait que les mutants psychiques qui la ressentait dans leur crâne, et elle était à peu près certaine que ç'avait été le cas. Dans le cas contraire, ces souvenirs remontés malgré lui, fouillés malgré lui, l'avait probablement trahie dans tous les cas. Y'avait un truc louche, et elle ne comptait pas le nier, pas alors qu'elle avait la certitude qu'il avait lui-même orchestré leur amitié dès le premier jour,  pour faire sombrer sa famille. L'idée un peu paranoïaque qu'il ait pu oeuvré avec Adriel contre Noeh l'effleura et raviva la rage qui brûlait au fond de ses prunelles. « Pour qui tu travailles ? » Ne bougeant pas d'un millimètre, le ton était ferme, dépourvu de sentiment. Pourtant, elle était à deux doigts d'imploser, alors que la douleur ravageait ses côtes et lui donnait envie de vomir. « Pour qui ça valait la peine de faire tout ça ? » Plus hargneuse, alors que son regard débordait, qu'une première larme venait quitter la barrière de ses cils pour s'écraser sur sa joue. « N'pense même pas à bouger, c'est terminé. » Ces mots froids si souvent assénés, une détresse sans nom hurlant du fond de sa poitrine alors que tout son corps aspirait à s'éloigner de lui, à oublier, à ne jamais lever son arme dans sa direction.
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Jekyll Stevenson
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SUR TH DEPUIS : 06/10/2015
MessageSujet: Re: the night we met (jekomé)   the night we met (jekomé) Icon_minitimeDim 11 Juin 2017 - 16:54

 the night we met  
je crois que la maladie m'agresse, m'enlace dans ses bras. Cette accolade, je la sentais, sous ma chair, sous mes paupières et sans mon accord. Il était temps de l'avouer, de ne pas se cacher, d'admirer avec mépris ce qu'il restait de cette vie une fois dévorée par la maladie. A nos mémoires, à ce qu'il restera, peut-être, de nous.


Les études, période bénie, simplement, facile et agréable. Le brun connaissait, cette passion pour les traditions, pour les habitudes, la facilité et la découverte des mœurs. Les Etats-Uniens, et non les américains qui était une erreur linguiste, avaient la fâcheuse tendance à vivre de la débauche le temps d'un tour d'horloge, pour finalement se glisser dans les chaussures de l'ennui et du manque d’intérêt. Le monde tournait dans ce sens, comme une évidence, lassante cette évidence de toujours penser que ce qui était évident était nécessairement vrai. Sans outrance, sans calomnie, il pourrait dire qu'elle semblait presque méprisante et que sa réputation laisserait supposer que ce duo ne pourrait qu'imploser. La réputation de Jek', ne laisserait penser qu'il n'était qu'un opportuniste prêt à sauter sa cadette et à ne plus jamais lui adresser un mot, et valoriser son cadet masculin dans un élan de sexisme inégalé. Dans ces visions, écartées de la vérité, se trouvait la naissance d'une relation qui viendrait tôt ou tard s'enflammer. Ces vérités, que Salomé était persuadée de saisir. Le brun afficha un sourire légèrement mesquin face à sa réflexion sur le bizutage. Jekyll n'était pas de ces gars-là, qui feraient boire. En revanche, pour s'intégrer parfaitement au reste du groupe, cela était nécessaire. Le groupe, pourtant, deviendrait concurrent lors des années à venir et nullement des collègues de travail.  L'idée qu'il devait se méfier le fit rire, et il l'observa du coin de l'oeil.«  L'humiliation publique, une manière animale de démontrer qu'ils ont peur de la jeunesse en faisant passer cela pour un rite initiatique. Si cela est ce que tu espères, je t'invite à te diriger vers la jeune fille avec son drôle d'air qui regarde dans notre direction et m'éviter une perte de temps.   » Jekyll haussa les sourcils avec un air mystérieux accentué avec exagération, mais qui avait le mérite de faire son charme. «  Tu peux apprécier ces gens, boire avec eux, mais je ne suis pas là pour te servir de guide ou te donner des conseils  pour faire des fiches bristol entre deux soirées arrosées. J'espère que tu aimes la concurrence, Callahan, parce que si tu l'ignores j'ai deux cadets, et c'est par pour jouer les marieuses. C'est un marché mutuel, tout dépend ce que tu espères pour tes études, mais si tu envisages cela comme une beuverie, tu peux aller voir Matthieu qui sera en joie de t'accepter comme cadette. » Mauvais ? Non, sincère. Jekyll avait le mérite de ne pas mentir sur ce qu'il espérait avec un cadet : du travail. Salomé pouvait encore faire le choix de retourner avec la populace, mais si elle décidait de rester, c'était pour être la meilleure et la compétition face à un étudiant qui avait autant de talent durant un an, ni plus, ni moins.




«  Qu'elle parte bronzer, ça lui fera du bien. Elle devrait visiter San Fransico, c'est une ville superbe, de très beaux mecs, des marins, des gays donc. Cela changerait d'ici.  » Un cliché pourtant vérifié, difficile de lutter contre la réalité parfois. Jekyll n'avait rien contre le fait de juger avec des clichés, mais il fallait simplement vérifier ces derniers ou au contraire éviter ces derniers. Le brun s'accordait à penser que les clichés avaient une origine réelle et qu'il fallait parfois accepter cette réalité : le cliché existait, et il n'était pas toujours à valeur satirique. Le jeune homme n'appréciait pas cette fille, hormis le fait qu'elle était moche. L'ancien mutant n'allait pas la mépriser simplement pour son physique, mais plutôt pour son caractère détestable de petite fille insupportable qui baisait, se faisait larguer et finissait par devenir un nid à MST pour n'importe quel queutard en manque d'affection – autant qu'elle. Jekyll pouvait passer pour quelqu'un d'accro à la sexualité, tendancieux et vicieux, mais il avait le mérite de le faire parce qu'il aimait le sexe et nullement pour le reste. Il ne comblait pas un minable manque affectif, nullement dans l'obligation de tuer le temps avec du cul, mais le plaisir de la chair et rien d'autre. Marcie couchait pour trouver le prince charmant, ce doux mensonge, mais bordel qu'il fallait entendre que tout cela n'était qu'un mythe. Le prince était tombé, la bonté s'était envolé et l'amitié n'avait de force que le reflet de deux caractères. Le jeune homme ne vantait pas son mode de vie, inapte à s'attacher sentimentalement, mais assez réaliste pour avouer qu'il ne s'intéressait pas aux pratiques romantiques. Jekyll n'avait pas de guimauve à la place du coeur, mais non une arme de fer, simplement un coeur inapte à saisir les subtilités d'une relation à deux lorsqu'elle se devait de faire battre harmonieusement deux esprits. En cela, il se distinguait de Marcie, mais également de Salomé. Sam était entrée dans une boucle, cercle vicieux avec une relation qui ne saurait que la briser un peu plus encore. Le jeune homme ne pouvait hurler, lui dire sincèrement qu'elle était folle à liée de s'accrocher à une histoire qui ne saurait durer. Elle mentait, lorsqu'elle disait qu'elle semblait aller mieux, et il s'accordait à faire comme s'il ne voyait pas au travers de ce triste mensonge. Lui, il mentait depuis longtemps, et son miroir allait connaître une fin brutale, et nécessaire.


Tortionnaire ? Il laissa échapper un rictus en coin. «  Je suis prêt à parier qu'il y a pire que toi. » De loin. L'humour semblait donc de mise, et pourtant Salomé se lançait dans un sujet trop délicat pour elle. Le jeune homme avait une capacité à rester calme dans toutes les situations, mais malheureusement pour Salomé : ce sujet, était perdu d'avance pour elle. La brune pouvait en rire, tenter de faire des blagues, mais il serait éternellement plus agréable que de nombreuses personnes dans cette situation. Jekyll hésita entre un vague silence comme réponse, ou une pique pure et foncièrement méchante, et comme toujours il opta pour une réponse tonique, mais toujours avec ce même ton calme et serein.   «  J'essaye aussi d'éviter un coma ou un étouffement dans son propre vomis, en plus de dorloter évidemment, en option.   » Après tout, cela pouvait sembler drôle et exagéré, mais cela arrivait et la demoiselle devrait le savoir mieux que personne. Nombreuses fois, elle ne fut pas glorieuse et ce fut Jekyll qui vint à l'aider. La réciproque était vraie, mais à aucun moment, il ne lui tourna le dos ce qu'elle fit en revanche. Il n'avait peut-être pas une morale parfaite, mais en aucun cas il était possible de venir critiquer son comportement dans les situations d'urgence. Néanmoins, l'humour revint dans la conversation alors qu'elle venait se plaindre d'être une bonniche. Prenant une moue triste, en la regardant. «  Je me venge de ma stagiaire, tu la verrais, elle est atroce. » Elle était facile, mais cela le fit sourire. Salomé avait la chance d'être stagiaire avec lui, puisqu'à aucun moment elle ne se retrouvait à faire du café sans en prendre pour sa propre personne et elle n'était jamais invitée à passer le balais à la fin de son service. Le brun ouvrait et fermait son cabinet, ce n'était pas négociable.


L'intrusion. Sentiment similaire à cette étrange sensation, qu'il n'avait supporté qu'à deux occasions : lors de son apprentissage des mutants psychologiques de manière pratique et non théorique, mais surtout, il vint à connaître la grandeur des mutations de ce genre avec Echo. L'arrêtant dans son élan, l'eau coulant sur ses doigts alors que revint comme un fantôme cette étrange soirée à sa mémoire, cette mission foiré volontairement. On lui avait dit, que lutter contre une mutation psychique était possible, difficile, mais plus simple lorsque le sujet était lui-même mutant avec une mutation du même type. Le brun ne lutta pourtant pas, à aucun moment il ne tenta de repousser ces souvenirs, laissant le passé venir perturber sa mémoire plus qu'elle ne l'était. Les regards se croisèrent à nouveau, quand de la haine se lisait chez elle, c'était le souffle haletant que le brun se retrouvait à devoir sentir ce compte à rebours repartir dans sa date, les jours bafoués. Le papier déchiré, ces post-it collés après la perte de sa mutation pour ne pas s’égarer, cette folie abandonnée au cours du temps. Le gamin coupa s'appuya sur le bar, laissant l'eau couler. Il l'écouta avec un bruit sourd, quand la voix de la brune se mêlait à celle d'Echo, incapable de faire la distinction entre celle qui fut sa meilleure-amie et celle qui occupait ce rôle aujourd'hui, bien plus sincère qu'il ne le fut avec Echo dont la force résidait uniquement dans un passif commun. Pourtant, c'était cette voix qu'il entendait, comme si elle n'était qu'un mirage. Jekyll murmura alors ces mots, en boucle encore et encore, comme lors de son premier refus : « Я не могу »   A voix basse, pour finalement reprendre ses esprits et parfaitement regarder la demoiselle dans le blanc des yeux en venant couper l'eau, avec son calme perdu dans une certaine fragilité. Le jeune homme resta silencieux quelques brèves secondes, tandis que pour la première fois depuis la perte de sa mutation, sa vie semblait à nouveau voler en éclats dans un misérabilisme qui ne saurait que le rendre plus médiocre qu'il ne l'était déjà.  « Pour toi. C'est pour toi, que cela valait la peine de faire tout ça. » Le brun n'avait aucun changement de timbre de voix, comme si son visage et sa voix ne s'accordaient pas sur ce qu'il éprouvait. « Parce que si je bouge, tu comptes user de télépathie ? Télépathie, clairvoyance ou précognisation, difficile à dire.  » Le brun haussa les sourcils.  « Terminé ? Tu mens.   » Parce qu'après tout, au point où ils en étaient, autant balancer la vérité. Le brun commença à se déplacer avec pour la première fois, un air ni doux, ni pacificateur, ni mesquin, mais purement et simplement mauvais. Les bras en l'air, avec son calme pourtant habituel. « Ne viens pas me faire la leçon, parce que quand un mutant psychique veut une chose, il vient la chercher et je parle par expérience.  Si tu y tiens, tu peux me prendre pour un menteur en retour, mais tu es loin d'être en position de force, et tu détestes ça. Si tu veux poser des questions dans le vent, tu es libre de le faire, mais ton intrusion - qui d'ailleurs ne t'offre pas le droit de poser un jugement vide - démontre que tu peux parfaitement venir chercher ce que tu souhaites. Alors viens directement trouver les réponses à tes questions, où flingue moi. »



acidbrain
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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: the night we met (jekomé)   the night we met (jekomé) Icon_minitimeDim 9 Juil 2017 - 21:49

take me back to the night we met
And then I can tell myself what the hell I'm supposed to do, and then I can tell myself not to ride along with you. I had all and then most of you, some and now none of you, take me back to the night we met. When the night was full of terror and your eyes were filled with tears, when you had not touched me yet, oh take me back to the night we met.  ► the night we met.

Le tester, le jauger, avancer des répliques pour mieux cerner les siennes. Elle avait besoin de ça, Salomé, avec un plaisir non dissimulé, comme s'il s'agissait d'un simple passe-temps dans cette soirée qui commençait à devenir ennuyeuse. C'était bien plus que ça, en réalité, alors qu'elle se sentait le devoir de l'appréhender un minimum, avant de daigner le côtoyer davantage durant l'année. Elle ne faisait confiance qu'à de rares personnes, et même s'il ne semblait être que ce parrain qui aurait la mission de l'aiguiller durant son cursus, la méfiance des premiers temps restait de mise. Alors, elle ne put s'empêcher de sourire à sa réponse, satisfaite sans pour autant le montrer entièrement. « La jeune fille avec son drôle d'air s'appelle Marcie. Tu auras tout le loisir de la connaître, vu qu'elle a l'air de t'obnubiler. » Moqueuse, en relevant le premier regard du parrain à l'égard de la blonde puis cette seconde remarque. Elle continuait à l'observer, le regardant dans les yeux comme à son habitude, notant que celui-ci ne détournait pas les siens, ce qui lui faisait marquer un point sans qu'il ne le sache. C'était une chose qu'elle avait toujours détesté, s'adresser à ses interlocuteurs sans que les regards ne se soutiennent, et elle devait s'avouer que le dénommé Jekyll avait un sacré aplomb en réserve. « Je te trouve bien présomptueux. C'est toujours comme ça, ou c'est juste le speech habituel ? » Arquant un sourcil sans se départir de son sourire. « Parce qu'alors, je peux te garantir que la compétition, ça me connaît, et que j'vais pas fuir me cacher dans les draps de cet abruti au premier challenge que j'vais rencontrer. Mais puisqu'on joue carte sur table, sache que j'attends plus de toi que des petites remarques censées me stimuler. J'suis sûrement la plus exigeante des cadets que t'ais eu à encadrer, Stevenson. »
☆ ☆ ☆


Elle suffoquait. Alors que tout un tas d'hypothèses plus glauques les unes que les autres se bousculaient dans sa tête, elle peinait à trouver sa respiration, à oxygéner deux secondes ses neurones affolés qui continuaient d'affabuler sans qu'elle ne parvienne à se calmer. L'impression d'être prise au piège, à s'imaginer comprendre sur le tard  ce qui avait pu motiver jusqu'à la plus insignifiante des minutes passée à ses côtés, à lui révéler dans l'instant ce qu'elle venait d'entrevoir dans son esprit, ne laissait nulle place à la réflexion. C'était peut-être parce que c'était lui, que tout était si difficile. Qu'elle n'était parvenue à conserver son sang-froid en feignant l'ignorance, laissant le temps s'écouler en faisant une force de cette révélation subite, et certainement pas une faiblesse menaçant de l'engloutir toute entière. Serrer les dents et poursuivre leur conversation, leur dîner, s'en aller dans la soirée pour planifier la suite, ruminer sa revanche, sa mortelle vengeance en tâchant de creuser davantage le sujet Jekyll, c'était dans ses cordes. Son père, son aîné, sa mère, s'en étaient toujours assurés. Qu'elle sache garder l'esprit clair si une telle situation venait à se présenter. Sans doute la raison pour laquelle elle peinait tant à s'attacher réellement aux autres, exception faite des Wolstenholmes, ceux qu'elle avait aimé avant même qu'on lui enseigne de toujours se méfier, de ne donner son amitié qu'après tant de précautions qu'il devenait fatiguant de s'y abandonner. Et ç'avait toujours été compliqué d'abaisser cette garde qui semblait insurmontable au premier abord, qui l'était bien trop souvent pour que sa vie sociale soit si honnête qu'elle le prétendait. Y'en avait bien peu qu'elle laissait approcher, et la plupart de ceux qui songeaient y être parvenus se trompaient totalement. Pourtant, s'il y en avait un qui pouvait se targuer d'avoir réussi à creuser sa place derrière ses côtes acérées, c'était lui. Et si ça s'était à l'époque embrouillé dans sa tête, à l'en éloigner, elle n'avait jamais douté de lui, lui qui avait achevé de devenir indispensable à sa vie depuis qu'il l'avait ramassée un an et demi plus tôt à la sortie de cette boîte de nuit. Lui qui n'avait jamais représenté une menace à ses yeux, jamais. C'était inné, inéluctable, cette manière de le retrouver et de se sentir en sécurité à ses côtés, de ne jamais brider les pires travers de son caractère, de le laisser l'apprivoiser sans barrière. Elle n'avait jamais songé nécessaire de poser plus de question que nécessaire, ni de  révéler ce qui portait cependant le nom de secret. Elle ne s'était jamais sentie contrainte de justifier les larmes qui s'accumulaient parfois derrière ses rangées de cils parfaitement maquillées, ni d'expliquer les véritables raisons la poussant parfois à ne faire aucun effort, à traîner sa dépression dans ces pyjamas qu'elle ne quittait pas durant des journées entières. Tout ce qu'elle savait alors, c'était qu'elle pouvait l'envoyer bouler, qu'il resterait. Ou qu'il n'aurait le temps de faire que quelques pas dans le couloir pour qu'elle se jette à sa poursuite en le sommant de rester. Sans  que les détails ne soient de mises. C'était une évidence, de ne pas avoir à entrer dans les sujets trop douloureux pour avoir la chance de profiter malgré tout de sa présence. Elle était elle, celle qu'elle aurait pu être, si le sujet de la chasse ne faisait pas partie de sa vie. Si vivre avec cette abomination dans les veines n'était qu'un cauchemar qui ne se matérialisait jamais. Elle se sentait en vie, à déambuler à ses côtés, les soucis abandonnés dans son sillage dès que les regards se croisaient. Et elle en avait profité, pendant tant de temps qu'elle avait fini par en oublier que lui aussi, avait peut-être son pesant de secrets. De ceux qui ne s'animaient pas dans les conversations, qui s'évinçaient d'un battement de cil légèrement fuyant, parfois. Et après des mois à se sentir vivre, à ne pas se poser la moindre question, c'était une petite mort qui creusait désormais sa poitrine.

Il fallait qu'elle se ressaisisse, c'était ce que sa raison lui hurlait alors que le coeur se décomposait. Qu'elle ne laisse pas davantage de temps à celui qui était censé entrer dans l'instant dans la catégorie d'ennemi. Car c'était ainsi qu'elle devait le considérer, si elle tenait à la vie. Comme un homme à abattre, après avoir compris ce qu'il avait eu le loisir d'apprendre durant tout ce temps à ces côtés. C'était l'image de ces nuits passées à s'endormir à ses côtés qui lui revenait en salve et la meurtrissait un peu plus encore, manquant de rompre ses jambes sous son corps. Avait-il tout orchestré ? Avait-il hanté le moindre de ses rêves dès qu'elle avait été assez idiote pour laisser le sommeil l'emporter à sa proximité ? Son coeur battait un peu plus fort encore alors que la trahison gagnait en proportions douloureuses, que sa main dévoilait le couteau qu'elle tenait à la main sans se cacher davantage. Les mots sortaient en russe et elle avait envie de lui hurler de se défendre en anglais, de porter ce qui lui restait de courage pour lui répondre honnêtement. Elle ne voyait rien d'autre, Salomé, que l'idée qu'il ferait tout pour rester en vie, pour lui échapper. S'il savait ce qu'elle était depuis tout ce temps, qu'il n'avait jamais frémi depuis tant d'années à se tenir si près d'elle, c'était qu'il en avait dans le ventre, pour un dégénéré. Et ça faisait de lui l'un des pires de son espèce, de ceux qui ne doutaient de rien, et la brune manquait de chanceler alors que son esprit analysait la situation en tirant profit de tous ses enseignements de hunter. Cette formation qui ne laissait pas de place à l'amitié, pour un dégénéré. Qui ne souffrait pas de les comprendre, pas même lorsqu'il s'agissait de quelqu'un dont elle avait pu être si proche. C'était l'erreur qu'avait fait Noeh avant elle, lui ayant au moins l'excuse de ne jamais avoir suivi les entraînements avec assiduité. Et Adriel aussi, elle l'avait manqué. Elle n'avait pas laissé suffisamment de place au soupçon qui l'habitait, à l'époque. Mais avec Jekyll, c'était pire encore, lorsqu'aucun doute ne l'avait jamais effleurée. La colère s'ammoncelait derrière ses prunelles ténébreuses et la rage qu'elle dirigeait tant vers lui qu'envers elle-même la laissait tremblante, suffisamment incertaine pour lui laisser l'occasion de s'expliquer. Un écart à ces principes rudement appris. Peut-être aussi parce qu'à elle, on lui avait donné la chance de s'expliquer. Lorcan d'abord, puis Noeh, puis Aspen. Et peut-être que si elle avait pu dire tout ce qu'elle avait à dire à Matthias, les choses auraient été différentes aussi. Si elle ne cherchait à avoir aucun état d'âme à l'égard de celui qui avait osé la duper,  les choses s'emmêlaient si rapidement qu'elle ne parvenait à aborder le comportement qu'elle devait avoir, selon la logique Callahan. Alors son regard fermement accroché au sien, elle attendait. A se demander s'il était conscient de la chance que sa faiblesse lui laissait, à lui laisser le loisir de s'expliquer.

Les premiers mots la heurtèrent plus qu'elle ne daignait le montrer, un rictus amer se dessinant sur ses lèvres. « Tu vas m'dire que c'était dans mon intérêt que t'es allé violer mes souvenirs à chaque fois que je dormais ? Que c'est pour moi que tu leur as apporté toutes ces informations sur ma famille, pendant que j'pleurais sur ton épaule comme une sale loque ? Belle performance, vraiment, parce que j'ai rien vu venir. » Y allant du bluff tout en crachant pourtant ce qui lui semblaient être des vérités, la brune le dévisageait et ses pommettes rougirent alors que le nom de télépathie était prononcé. « Ferme-la. » L'ordre claqua dans l'air alors que le dégoût traversait fugacement ses traits, que les échos de la monstruosité se faisaient pourtant toujours sentir, narguant ses tempes de sa douleur caractéristique. Ce mot, elle ne pouvait toujours pas l'entendre, et sûrement pas de la voix d'un autre mutant. Les souvenirs de tous ceux qui avaient songé suffisamment fort à cette télépathie qui était la sienne, alors qu'elle les blessait sous l'influence de Joachim, avaient souffert bien plus encore. Cependant, cet écart de la part de Jekyll fut rapidement balayé alors qu'elle raffermissait sa prise sur la garde du couteau, l'observant approcher, puisant dans son regard la fureur qui lui manquait encore, encore trop pour qu'elle ne parvienne à attaquer. Y'avait une partie d'elle qui le sommait de s'arrêter, de ne pas la contraindre à lever la main la première, ce qu'elle devrait inévitablement faire s'il continuait son petit manège. Elle avait envie de lui dire de ne pas être si sûr de lui, de ne pas la sous-estimer, parce qu'il n'avait malheureusement pas la moindre idée de ce qu'elle pouvait être, de ce qu'elle lui ferait, lorsque son souffle devrait s'éteindre dans la nuit. Parce qu'il ne pouvait en être autrement, quand bien même son coeur continuait de saigner de cette blessure qui ne cicatriserait probablement jamais. Parce qu'elle était une Callahan, qu'elle avait redoré son nom et qu'elle ne pouvait faiblir davantage à cet instant. Elle l'écoutait, guettant le moindre geste suspect, toujours persuadée qu'il n'était question que de manipulation et non de sincérité. Mutant psychique, et ça lui restait un peu plus coincé en travers de la gorge, prenant l'appellation pour une injure alors que son regard semblait le prévenir, le mettre en garde contre ces mots de trop qu'elle ne tolèrerait davantage. Mais elle n'agissait pas. Elle restait plantée là, à le menacer physiquement sans bouger, et elle se haïssait pour ça. Et elle le haïssait lui, pour si bien l'analyser, alors qu'elle effectuait un pas brutal en avant, la rage imprégnant le moindre de ses pores. Et elle avait envie de le lui dire. Qu'elle le haïssait de leur infliger ça. De lui infliger ça, à elle, puisqu'il n'avait vraisemblablement jamais agi que par intérêt. Et sûrement que ça filtra de son esprit au sien, alors que les brèches s'ouvraient à nouveau. Sûrement, oui, que c'est ce qui annonça à nouveau sa présence dans son crâne. Cette colère, cette douleur, ces reproches qu'elle ne pouvait prononcer à haute voix. L'écho des sanglots qu'elle ne pouvait laisser retentir. « C'est là la différence entre toi et moi. Parce que jamais je ne me serais aventurée dans ta tête. Je t'aurais jamais fait ça. Mais j'aurais dû. » Elle n'avançait plus, se sentant pourtant parcourir la distance les séparant mentalement, trop rapidement, jusqu'à se fondre dans sa tête en ne laissant aucune place à la douceur. Qu'il ait mal, mal comme elle avait mal. Un gémissement vint à mourir au fond de sa gorge nouée alors qu'elle forçait bien plus fort encore, poussant au-delà de ce qu'il lui offrirait délibérément. Elle voulait garder les yeux ouverts, bien ouverts, ne rien manquer d'une potentielle tentative de fuite, rongeant son esprit en frayant si douloureusement son chemin dans son esprit qu'il ne pourrait bientôt plus réfléchir à quoique ce soit d'autre. Un pas, puis un autre, sur le fil de leurs esprits entremêlés. Les pupilles dilatées à l'extrême, leur noirceur d'encre engloutissant ses prunelles olivâtres, le gouffre sans fond de son âme, les moindres recoins de sa mémoire s'incrustait dans la sienne, sans qu'elle ne cherche à freiner les choses.

Et soudain, le silence. Le silence brutal, alors qu'elle se retrouvait seule, seule dans le noir, aveugle dans les ténèbres. Les battements de son coeur comme seul bruit dans la quiétude étouffante. Le sien. Rapide. De plus en plus rapide. Les images défilant autour d'elle alors qu'un second coeur se greffait au premier, tambours assourdissant, évocateurs de panique. Un temps de latence, et elle ouvrait les yeux brutalement, se relevant d'une chute interminable alors que la douleur s'éveillait sous ses côtes et sur ses genoux érafflés. La voix de son père, au loin. Le regard scrutant la ligne d'horizon, à la recherche d'une cible. L'enfant se relevant de sa lourde chute, oubliant ses os douloureux. Oubliant l'entraînement débuté bien trop tôt pour son âge, sans doute, alors que se yeux tombaient sur un autre enfant. Que le froid mordait sa chair, subitement. Que les hurlements du gamin parvenaient difficilement à la gamine, alors qu'elle s'approchait un peu plus encore, un peu trop pour conserver le contrôle sur la télépathie, alors que la voix du garçon devenait audible. « мать ! » , qu'il criait. Et Salomé ne comprenait pas, alors que ses doigts d'enfant se refermaient sur l'épaule du chétif Jekyll. Et alors, tout dérailla.  
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Jekyll Stevenson
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MessageSujet: Re: the night we met (jekomé)   the night we met (jekomé) Icon_minitimeLun 10 Juil 2017 - 16:40

 the night we met  
je crois que la maladie m'agresse, m'enlace dans ses bras. Cette accolade, je la sentais, sous ma chair, sous mes paupières et sans mon accord. Il était temps de l'avouer, de ne pas se cacher, d'admirer avec mépris ce qu'il restait de cette vie une fois dévorée par la maladie. A nos mémoires, à ce qu'il restera, peut-être, de nous.


«  je pense, qu'il ne reste que peu de place pour les obsessions dans ma vie, cette demoiselle n'en fera donc pas partie.    » Il en avait, sans doute. Jekyll Stevenson n'en montrait que très peu, trop volatile et volage pour offrir une véritable compréhension de ce qu'il était aux autres. Mentir, c'était la nature humaine. Manipuler, était l'acte premier d'un mutant de la trempe de Jek'. Il n'avait aucun mérite de hurler cela à la face du monde, alors il souriait et plaisait plus qu'il ne parlait de lui. Il suffisait d'une histoire mensongère, devenant la réalité aux yeux du menteur pour finalement devenir la banale réalité dans l'esprit d'autrui. Jekyll croyait en cette facade, parce qu'il était fondamentalement ce qu'il laissait paraître aux autres : un individu qui n'avait pas de famille, seulement des objectifs. Cela pouvait sembler idiot, mais cela résumait sa vie, sa personnalité ce qu'il était et ce qu'il serait toujours. Elle, elle pouvait se donner des airs, mais elle traînait un nom de famille. Hormis l'agence, il n'était pas nécessaire d'être missionné pour se questionner sur qui était cette demoiselle hautaine à en faire pleurer Beyonce. Un glaçon, avait le mérite de fondre, Salomé avait plutôt la réputation d'être un glaçon d'élite, la banquise avec le réchauffement climatique inversé – refroidissement, donc. Elle pouvait donc se cacher derrière son maquillage et sa belle répartie, que le gosse continuerait d'admirer en elle deux choses : sa réputation et la réalité qu'il entrevoyait et qu'il désirait découvrir. Il se contenta donc de l'écouter sans jamais ce détourner de son regard ténébreux. Elle s'aimait beaucoup, elle devait prendre plaisir à regarder ses notes et à admirer sa petite gueule de princesse dans la glace lorsqu'elle se réveillait le matin dans son lit de satin et ses draps en coton. «  C'est inhabituel, d'habitude je regarde boire jusqu'à plus soif et j'annonce la couleur pour admirer un regard désemparé me faire face, là seulement, je m'amuse. » Jekyll haussa les sourcils vaguement en détournant le regard vers son futur cadet, qui serait cité prochainement et qui viendrait donc conclure cette soirée pour Jekyll. En effet, il partirait aussi vite qu'il était venu et cela sans saluer personne comme à son habitude lors de la soirée des parrainages. «  Non en effet, tu penses sans doute que foncer tête baissée pour gagner est la clé de ta victoire.  » Le brun glissa finalement une main dans sa veste, retirant une enveloppe blanche avec un livre à l'intérieur pour le tendre à la Callahan. « Schopenhauer  in der Originalversion. Essai sur le libre arbitre. Tu as 24 heures pour me résumer l’œuvre, et m'en offrir une dissertation complète. Il faut apprendre à comprendre ce que nous faisons, pour comprendre ce que fait l'autre. Tu as 2 minutes d'avance, tu peux t'estimer heureuse.  » Le prénom du second cadet de Jekyll fut prononcé tandis qu'il détournait son regard de Salomé. La vraie question était pourquoi inviter un futur psychologue, à s'intéresser à la philosophie. Là, était la véritable obsession de Jekyll : pousser la volonté des autres, jusqu'au pire pour obtenir le meilleur, en jouant du libre arbitre. La réponse, était comme souvent, dans le sujet.






Plus haute serait la montée, plus violente serait la chute. Cette possibilité ne fut jamais possible, et puis il abandonna la mission Salomé, comme deux le firent avant lui. Le brun ne regrettait pas ce choix, étrange et pourtant évident à l'époque. Elle pouvait le détester pour ce qu'elle croyait, il ne viendrait en aucun cas lutter pour se défendre. Jekyll n'était pas un homme de pitié, il massacrait sans jamais se laisser massacrer et il était trop hautain pour admettre que cela pouvait l'atteindre. La colère n'était pas une émotion naturelle pour Jekyll, trop calme et serein de lui-même pour laisser échapper de la colère. De même, il trouvait la rancune puéril et prenant trop d'énergie pour ce qu'elle apportait réellement. L'humanité avait le don de s'encombrer de tout cela, sans jamais remettre en cause l'utilité, la nécessité ou le véritable gain à la fin de la journée de vivre avec autant de négativité. Lui, laissait couler sur sa peau douce, occultant cela en profitant avec vigueur du bon que lui offrait ce monde. Ce monde dont il était le spectateur et fut rarement acteur, puisque son monde à lui était irréel, dans l'esprit de ceux et celles qui étaient trop faibles  Toute sa vie, ne fut basée que sur un fait : la nécessité d'être omniscient, d'ouvrir une porte vers un univers qui n'existait physiquement pas et sur lequel il fut roi tout puissant. Ce royaume, doté du pire des uns et du meilleur des autres. Il pouvait se vanter de bien des choses, dans le monde des humains, mais cela n'avait d'égal dans les rêves. Cet endroit façonner avec les souvenirs de Jekyll, ces jours écoulés à compter, en espérant qu'un jour serait le renouveau, celui de la nouvelle vie et du nouveau départ. Il ne regretta jamais son passé ni même sa mère, triste histoire d'une camée qui voulait offrir à son enfant une belle vie même si cela demandait à le vendre au premier tocard déboulé avec une camionnette et des hommes avec des costumes. Il était tombé dans l'univers américain, avec des dérives dans un monde qui vivait dans un contexte post guerre froide qui n'avait rien de plaisant pour personne. Jekyll pouvait donc admettre que sa vie fut originale, mais nullement différente ou désagréable. La seule conséquence désagréable de cette vie étaient les représailles. La perte d'écho, qu'il soupçonnait d'être morte, tandis que Salomé venait à sortir les fourches. Par définition, elle se montrait comme elle était et nullement autrement. Le mutant, cherchait à se faire accepter, mais le mutant était inapte à accepter en retour. Jek' voyait en cela une triste ironie du sort, une façon fort peu agréable de venir se jouer des coutumes. Elle serait brisée s'il n'avait pas renoncé à sa mission et aujourd'hui, elle était celle qui espérait venir se venger pour une chose dont il était innocent. Elle avait de nombreux défauts, dont plusieurs communs avec Jekyll, mais il se refusait à partager le trait de caractère hypocrite tant le gamin était fidèle à ses principes et qu'il ne cachait pas sa véritable personnalité. Elle, était une menteuse de talent puisqu'elle ne croyait pas à ses mots ; lui, était simplement adapté socialement vis à vis de son passif.


Elle vint à lui dire de se taire, balançant des fausses vérités simplement pour avoir le plaisir de ne pas perdre la place et malheureusement pour elle, cela ne faisait que la rendre pathétique dans le regard de celui qui avait croisé le chemin de cette demoiselle dans biens des états, nombreux étaient ceux qu'elle voudrait oublier. «  Il est trop tard pour me demander de me taire, d'autant, que j'en sais plus que toi. Callahan, Lorcan, Noeh, ton père, ta meilleure-amie et toute ta vie. Demande toi alors seulement, ce que tu sais de la mienne à cet instant donné. Celle qui devrait se taire, c'est toi, parce que je le répète : tu n'es pas en position de force, et tu es loin de la vérité.  » Elle pouvait se voiler la face, mais s'il voulait appuyer là où ça faisait mal, il le pouvait. Qu'espérait-elle en retour rendre comme coup ? Que dalle. Le brun avait une vie privée quasi inexistante, un détachement sentimental volontaire et vécu de manière paisible sans le désir de vie de famille. Peut-être qu'il n'était pas parfait, mais il avait de nombreuses raisons de pouvoir se vanter d'être indépendant et solitaire, face à celle qui ne l'était que par dessus le maquillage. Pour autant, il fallait bien avouer qu'elle était douée d'une belle hypocrisie, la demoiselle. Le brun afficha un rictus, qui vint à se briser en roulant les yeux au ciel face à sa réflexion sur ce qu'elle aurait été incapable de lui faire. Le brun pouffa alors, en sachant qu'il pouvait enfoncer le clou, plus profond encore et peut-être qu'elle finirait par arrêter de se prendre pour une victime et réaliserait qu'il était temps d'écouter un autre individu doté de chair. «  Tu es l'intruse, tu as coupé le lien durant des mois. C'est la différence entre toi et moi, en effet, et je préfère mon rôle dans cette comédie pathétique... » Et ce fut la douleur alors qu'elle se glissait dans son esprit. Une douleur, qui pourtant, ne laissant en rien paraître de la résistance. Il ne cachait rien, hormis le plus précieux, ces rares souvenirs dont personne n'avait la connaissance. Jekyll avait l'habitude des visites de son ancienne meilleure-amie, mais Salomé venait voler et non regarder. Elle ne trouverait rien qu'un passé, et ce soir, à cet instant elle venait de signer l'arrêt d'une amitié. Il s'en remettrait, pas elle. La demoiselle se glissa alors dans l'esprit du brun, venant fouiller au plus loin. Le plus minable de sa vie, le plus mélodramatique, le plus pathétique et le moins agréable à raconter. Il savait que sa vie n'avait rien de grandiose, et il savait que Stantum n'était qu'un pas vers une incompréhension plus grande. Ils allaient se quitter comme des inconnus, et il le savait.

Les ténèbres dévoraient la scène tandis que le passé revenait le hanter. Le froid de l'air portuaire. Le gosse avait neuf ans, et alors qu'il hurlait à la mort, c'était face à sa mère qu'il implorait, tout en étant tenu fermement par un homme qui était un garde du corps. La scène déchirante, sembla s'écouler rapidement tandis que le gosse admirait sa mère lui tournait le dos en pleurant. Le gosse fut saisit, une main sur l'épaule le retenait, celle de cet individu sans visage. Un mutant, venant alors à l'endormir simplement d'un contact de paume. Pour autant, la scène s'arrêta. Laissant place à une image fixe, dénuée d'âme alors que la neige vint à se mettre à légèrement tomber. La scène, était photographiée, conservée à tout jamais dans l'esprit du gamin qui pourrait conserver une image de cette scène pour le restant de sa misérable vie. Il valait, très exactement, 246 dollars le gosse. Et alors, que la scène reprenait son cours, la femme s'envola en courant dans les ténèbres et hurlant en russe à Dieu de lui accorder son pardon et d'offrir à son fils une vie paisible. Elle hurla le prénom du gamin dans un dernier moment de désespoir, de façon totalement indescriptible pour quelqu'un qui ne maîtrisait pas le dialecte ou l'alphabet russe.  Alors, la voiture vint à disparaître dans les ténèbres. La scène pourtant se rembobina de façon parfaitement, pour nouer l'instant clé. La scène, à nouveau figée. Alors qu'une voix se faisait entendre dans le vide de la ville.   «  Quelle est ta valeur ? » Jekyll se promenait, comme un visiteur de ses propres souvenirs. En réalité, il s'agissait d'une projection de son esprit face à sa mémoire parfaite de l'époque. Il avait cette allure d'un adulte, ce visage habituel. Pour autant, la voix était posée comme à un enfant.  «  246 dollars. » Prononçant ces mots avec un accent russe qui n'offrait que très peu de compréhension de ce qu'il disait. Pour autant un nouvel écho se fit entendre. «  C'est beaucoup ? » Alors, avec une tristesse impénétrable, il répondit : «  не » Non, cela était peu. Ce fut la première question posée à son entrée dans Stantum, seulement trois heures, après cette vente. La scène sembla se briser quand Jekyll fixa brusquement Salomé, la gamine, l'intruse de son souvenir en s'approchant d'elle.





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