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 (matthias) show me your evil, show me your hurt.

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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: (matthias) show me your evil, show me your hurt.   (matthias) show me your evil, show me your hurt. Icon_minitimeLun 12 Déc 2016 - 22:05

show me your evil, show me your hurt
make me, unmake me, destroy then rebuild, til nothing i was remains. scatter my ashes, take me apart, teach me again and again - there will be days when we don’t feel like picking at the stitches keeping us together, days where we clean up our wounds, skin and soul alike, and days when we pour disinfectant on just to feel the sting.

Le pas était lourd, alors que le froid lui cinglait les joues sans qu'elle ne prenne la peine de remonter son écharpe. Elle aurait pu prendre sa voiture, arriver en cinq minutes à peine, sept si elle se tapait les feux rouges et quelques vieux au passage piéton. Mais non. Comme à chaque fois, elle venait à pied, et ce même lorsque sa peau la brûlait à mesure que la nuit tombait déjà, que le gel asséchait ses yeux. Parce qu'elle n'avait aucune raison de se précipiter. Que l'amertume qui restait coincée en travers de sa gorge s'intensifiait un peu plus à chaque nouvel appel. Chaque nouvel ordre. Parce que de ceux-là, elle ne pouvait se dérober. Pas depuis qu'il s'occupait des affaires de famille, celles qui la concernait elle bien plus encore que Noeh. Elle avait toujours répondu présente, lorsque c'était leur père qui se chargeait de les réunir, même lorsque l'envie lui manquait. Désormais, elle n'avait d'autre choix que de continuer à se plier aux exigences du nouveau responsable de la famille, parce que c'était sûrement ce que le paternel attendait d'elle. Même s'il était sans doute loin de s'imaginer à quel point les convocations pouvaient être répétées, de plus en plus rapprochées dans le temps, comme ça la tourmentait de devoir s'y rendre. Il n'y avait que lui, lui et elle qui savaient sûrement ce que ce manège pouvait bien vouloir dire. Elle n'en avait même pas parlé à Noeh, ne tenant pas à l'inquiéter, ni à ce qu'il parte mener sa petite guerilla contre leur aîné. C'était entre eux deux, ç'avait toujours été entre deux. Tout ce qui avait pu se passer, depuis qu'il avait commencé à l'entraîner, à forger un peu plus son fort caractère en lui transmettant quelques bribes de son courroux, de son goût pour la vengeance, sans même s'en apercevoir - ou trop tard. Elle avait toujours tu ces heures passées en sa compagnie, gravant le souvenir des escapades violentes ancré au fond de ses entrailles, comme un secret la liant à Matthias, par le sang, dans le sang. S'éloigner après avoir laissé naître de l'indifférence et du mépris un attachement qui ne semblait connaître aucune limite, ça ne pouvait être que dangereux, et elle l'avait su dès qu'elle avait commencé à courir ce risque, plus d'un an auparavant. Elle ne pouvait espérer qu'il oublie de rétablir le contact, pas après avoir eu tant de mal à garder ses distances avec chacun des Callahans. Pour elle, ç'avait été l'unique solution, la plus difficile mais la plus sûre également. Fuir en les laissant trouver les meilleurs prétextes à son silence radio, les laissant se débrouiller pour trouver une explication à son absence, parce qu'elle avait la tête pleine de cette abomination qui coulait dans ses veines, qu'elle ne parvenait à penser clairement à autre chose. Il avait fallu du temps, trop sans doute, pour que la cadette revienne à la maison. Contrainte et forcée, trop souvent, mais elle était revenue. Par manque de choix, et pour espérer faire taire les doutes qu'elle pouvait lire au fond de ses yeux à lui. Ceux que sa paranoïa transformaient trop rapidement en menace pour sa vie. Et elle avait beau se répéter qu'il ne pouvait pas savoir, qu'il n'avait aucun moyen d'avoir compris, qu'elle n'en tremblait pas moins à chaque fois qu'elle se retrouvait à prendre ce chemin là.

Il ne semblait y avoir personne, et un frisson martela son échine à la vue de la façade sombre du Manoir qui se dressait d'entre les arbres alors qu'elle gagnait progressivement le perron. C'était pire encore que de déjà l'apercevoir derrière l'une des fenêtres, de savoir qu'il n'était pas là, tout du moins qu'il ne semblait pas l'être. Attendre trois plombes qu'il se décide à débarquer, c'était vraiment pas son truc. Elle avait émis quelques doutes au départ, à force de le voir arriver plus ou moins rapidement après l'heure de rendez-vous, à se demander si tout ça n'était pas calculé pour l'emmerder un peu plus encore. Le doute s'était fait certitude, et ce soir Matthias semblait donc enclin à se faire désirer. L'hypothèse se confirma alors qu'elle montait directement le grand escalier pour se rendre dans le bureau, sans la moindre réflexion supplémentaire. Il n'était pas là, et elle allait devoir attendre qu'il veuille bien se montrer. Comme une punition, la brune traîna ses pas trop lourds jusqu'à cette porte qu'elle avait franchi à de trop nombreuses fois ces derniers mois. Pénétrer dans cette pièce, ça ravivait toujours un peu trop la douleur de savoir son père derrière les barreaux, parce que c'était franchement pas un lieu dans lequel elle se serait permise d'aller sans son autorisation, d'habitude. C'était toujours lui qui l'invitait à y prendre place, lorsqu'il avait des choses importantes à lui dire. Quelques sermons aussi, parfois. Rien qui n'était pas précédé de trois coups sur la porte et de sa voix grave l'enjoignant à entrer. Voir Matthias dans ce rôle là, c'était franchement perturbant au départ, et elle s'était demandée la première fois si ça ne lui faisait pas bizarre, à lui aussi. Bien sûr, elle avait gardé cette remarque pour elle, trop focalisée sur le motif l'ayant poussé à lui envoyer ce message bien trop formel pour être négligé. Il était toujours très évasif dans ses requêtes, à laisser traîner le suspense, ou à tout bonnement se moquer des questions qu'elle pourrait se poser en attendant qu'il l'éclaire. Peut-être que c'était un peu des deux, elle ne savait pas vraiment, Salomé. Elle ne cherchait pas tellement à comprendre, souvent trop remontée de faire le trajet et de perdre son temps en acquiesçant à chaque mot qu'il prononçait, de manière souvent bien trop insolente. Ce soir, elle était particulièrement agacée, parce qu'elle avait dû demander à Jekyll de la laisser quitter son stage plus tôt et qu'elle n'avait toujours pas la moindre idée de la raison l'ayant poussé à la convoquer alors qu'il l'avait déjà fait à peine une semaine plus tôt. Elle avait cette impression désagréable de n'être redevenue qu'une gamine destinée à obéir sans réfléchir de peur de se faire taper sur les doigts - et en l'occurence, ce que pourrait lui faire Matthias était un peu plus effrayant qu'une claque sur le dos de la main.

Remontant les manches de son pull pour la énième fois, la brune jeta un regard à la grande horloge qui trônait sur l'un des murs du bureau en tentant de contenir ses nerfs. Vingt minutes. Vingt minutes qui lui semblaient tellement longues, à attendre comme ça. A tel point qu'elle s'était mise à maudire l'aiguille qui n'avait de cesse de craquer à chaque seconde, lui rappelant qu'il n'arrivait toujours pas. La laissant envisager bien trop de scénarios pour son propre bien. C'était désagréable au possible, et ça faisait mal aussi de tant redouter sa présence. Dans le cadre du Manoir, c'était toujours plus difficile de s'en tenir à ses résolutions, de se limiter à la crainte qu'il vienne à lire un jour dans son regard cette atrocité qu'elle gardait pour elle. Parce que ça lui rappelait bien trop de souvenirs et à quel point elle pouvait apprécier sa compagnie, avant. Comme elle l'avait admiré, comme elle en était arrivée à éprouver tant de méfiance à son égard. « P'pa a au moins le mérite d'être ponctuel. » Les mâchoires crispées et les bras croisés, son regard braqué droit devant elle, Salomé n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'il était là, malgré sa discrétion légendaire. « Et de pas me déranger à tort et à travers, mais ça c'est encore autre chose. » Jetant un regard en biais au-dessus de son épaule, son coeur se serra alors que ses yeux rencontraient les siens. « Qu'est-ce-qui se passe encore ? » Elle s'était toujours à peu près contenue au début, mais le temps faisait qu'elle ne prenait plus de pincettes pour lui témoigner sa contrariété. Ce petit jeu qu'il semblait tant apprécier commençait sérieusement à fonctionner, s'il tenait tant à lui mettre les nerfs en pelote. Mais elle ne dirait rien, jamais. Même s'il devait se mettre à la convoquer tous les jours de la semaine. Elle ne lui donnerait pas la satisfaction de parler. Parce que c'était bien ce qu'elle croyait, la belle, qu'il cherchait à la pousser au-delà de ses limites, jusqu'à ce qu'elle admette les raisons l'ayant éloignée. Que c'était l'une de ces manoeuvres pour la pousser à bout. C'était difficilement supportable, après s'être longtemps sentie intouchable à ses côtés. Devoir cloisonner l'affection au profit d'une peur qui la bouleversait. « J'ai pas toute la nuit, Matthias. » Finissant par lui faire face, à le contempler sans pour autant l'approcher, strictement immobile alors que son regard ne quittait pas le sien.
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Matthias Callahan
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MessageSujet: Re: (matthias) show me your evil, show me your hurt.   (matthias) show me your evil, show me your hurt. Icon_minitimeMar 13 Déc 2016 - 14:07

show me your evil, show me your hurt
So give me reason, to prove me wrong, to wash this memory clean. Let the thoughts cross, the distance in your eyes. Give me reason, to fill this hole, connect the space between. Let it fill up to reach the truth and lies, across this new divide.


Son nez n’en ressortait pas de ses bouquins. Ils étaient devenus ses nouveaux amis, ses confidents… Au moins leurs pages muettes ne le jugeaient pas, elles. Elles ne lui montraient aucun grief, même lorsque ses doigts, un peu trop acharnés, s’écorchaient sur leur tranche acérée. Il n’avait besoin d’aucun mot, d’aucun regard. Juste le silence, bercé par le son des pages que l’on tourne et de celles meurtris par la mine. Il était assidu à la tâche Matthias, comme le bon élève qu’il avait toujours été. Voué à la cause, voué à la famille.
Au final il n’était même pas allé le voir son père. Rien que l’idée de se retrouver dans un bâtiment comportant des barreaux aux fenêtres et des gardiens à chaque portes le mettait mal à l’aise. Sans doute parce qu’il s’estimait bien trop libre pour en être réduit à ça. On ne met pas un prédateur en cage, et c’est comme ça que son père avait finit. Pour des raisons qu’il ignorait d’ailleurs. On l’en avait mit à l’écart dés le départ, alors il n’avait pas cherché à savoir. Peut être était-ce une réaction puérile de gamin boudeur un peu trop capricieux… Que ceux qui veulent penser à ça en soit libre. De son point de vue, ça faisait déjà plus d’une année qu’il se battait contre des moulins à vent. Alors pourquoi se donner la peine d’en rajouter un autre ? Ce souffle tournait déjà bien trop fort sans qu’il n’ait à devoir gérer un ouragan.
L’homme avait bien assez à faire comme ça. Entre son propre travail, salarié, précision non négligeable, puis celui au sein des Hunters et maintenant le flambeau reprit de chef de famille. Il avait si peu de temps pour sa vie sociale, déjà bien inexistante, pour aller le perdre en visite futile.
Il ne le détestait pas son père, il lui en voulait juste un peu. Il lui en voulait de reposer comme ça son monde sur ses épaules, puis de l’écarter ainsi d’un revers de main, comme on balaie une poussière de son costume, quand les choses devenaient importantes. Se contentant de lui tendre la laisse le temps qu’il revienne. Lui garder son siège au chaud pour l’hiver, voilà ce qu’il faisait.
Et que l’homme ne vienne pas lui sortir le discours que c’était pour les protéger. Pas à lui ! Ces inepties elles étaient bonnes pour Noeh ! Ou pour Salomé, pour ce qu’il savait ce qu’elle devenait celle là… Lui n’avait jamais eu besoin de personne pour se défendre, ni pour prendre soin de lui. Il n’avait besoin de personne pour le protéger. Pas même de son géniteur… Il avait prit la peine de lui donner toutes les armes pour ça. Oui… Son aîné lui en voulait. Mais il n’y avait pas que ça qui le rendait de plus en plus amer.
Alors quand le téléphone sonna pour lui porter la nouvelle, cette nouvelle disant que le chef de la maison allait être relâché, retrouvé enfin sa liberté, quelque part il en fut soulagé. Enfin il pourrait regagner son antre, sans avoir à revenir, sauf quand il le déciderait. Tomber les masques et abandonner ce jeu. Ça ne lui allait pas, c’est bien ce que lui crachait les regards des pièces rapportés tous les jours. Matthias ne pouvait pas leur donné tord, parce que son tour n’était pas encore venu. Puis son père n’aurait que ça à faire en revenant ici. Le temps que la justice décide qu’il pourrait leur abandonner sa laisse.
Pour l’heure, son rôle consistait à leur annoncer. A celle qu’il n’avait jamais voulu accepter. Celui qu’il n’avait jamais considéré et celle qui ne le regardait même plus. Leur annoncé que leur père rentrait. Cependant, à bien y réfléchir, compte tenu de la position d’Adélaïde, elle devait être au courant, et ce bien avant lui. Quand au deux autres, ils lui avaient rendu visite en prison, il ignorait ce que tous trois avaient bien put s’échanger.  
Puis en y réfléchissant l’aîné se dit qu’il n’avait qu’à se donner la peine de donner l’information qu’à une personne, pour que tous les intéressés le sache. Cette personne qu’il "s’amusait" à convoquer de façon sans doute un peu trop intempestive à son gout. Elle pensait peut être que c’était du jeu, ça n’en était pas. Juste le seul moyen qu’il avait bien put trouver pour qu’elle arrête de le filtrer. Ça ne lui plaisait pas vraiment de lui faire ça. Mais s’il n’y avait que par cette vile manipulation qu’il pouvait la voir, lui parler, alors il continuerait à le faire. Jusqu’à ce qu’elle craque. Ou bien lui.

La faire patienter, oui ça Matthias le faisait exprès. Parce qu’il savait que ça la faisait enrager. C’était sa petite vengeance, comparé à cette année qu’elle lui avait fait passer et qu’elle continuait à lui faire endurer. Lui balançant son silence en plein visage. Ce silence qu’il appréciait dans son travail, pas venant de sa propre sœur… Au moins comme ça cette sale gamine pouvait comprendre un peu ce qu’il ressentait.
Si cet entretien pouvait la rendre tendu Salomé, il n’y avait pas qu’elle. Une des raisons pour lesquelles l’homme l’imaginait en train de conspuer l’horloge du bureau, résidait dans sa consommation occasionnelle de nicotine. Celle-ci qui avait très légèrement augmenté depuis quelque temps. Il ne fallait pas se demander pourquoi. Ensuite la variabilité de l’écoulement des autres minutes, suivant celles égrainées le temps d’une cigarette, dépendait uniquement de la tension de ses nerfs. De ce qu’ils pouvaient encore supporter avant de lui claquer au visage, d’attraper sa sœur et de la secouer jusqu’à ce qu’il en tombe des réponses, comme des fruits trop mûres.
Ce soir cet exploit lui avait pris vingt minutes. Et deux clopes. Imprégnant ses vêtements de cette odeur détestable de tabac froid. Une fragrance trahissant sa tension. Mais en présence de Salomé, y avait-il vraiment besoin de ça ? Il suffisait simplement de sentir l’air, pesant à travers toute la pièce à chacune de leur entrevue. Celle-ci ne dérogeait pas aux autres. Surtout lorsqu’elle ouvrit les hostilités. Elle aurait put le frapper que ça aurait eut le même impact que ses mots. Matthias la laissa parler. Se contentant de planter son regard dans le siens, la contournant à une distance qui si voulait respectable, avant de se diriger vers le bureau. Son pas était léger, posé et lent. Un peu à l’image d’un prédateur, tournant autour de sa proie, analysant la moindre faille, pour mieux l’attaquer ensuite. Mais pas ce soir… Il était fatigué…
- « Il semblerait que papa ait omit quelques bonnes matières. Tu m’en vois navré de bousculer, encore, ta petite vie. » Lâcha-t-il d’un ton sec, aussi cinglant que son regard.
Quoi que… C’était plus fort que lui. Sa verve se plaçait toujours à hauteur de la sienne, voir même plus haut. Parce qu’il était rancunier et que cet état de fait ne risquait pas de changer. Alors qu’elle se prenne le retour aujourd’hui ou demain…
Prenant appuis contre le bureau, ses bras se croisèrent sur son torse, sans la lâcher un seul instant du regard. Le brun ne comptait pas la lâcher de si tôt, lui offrant encore le loisir d’écouter le tic tac entêtant de l’horloge, qu’elle devait tant aimer. Peut être qu’il allait même finir par lui offrir, pour noël. Son père ne devrait pas trop lui en vouloir s’il lui remplace… Ce silence l’homme se l’octroyait également pour sa réflexion. Dans quel ordre allait-il bien lui délivrer ce pourquoi Salomé se trouvait ici ? Mais comme il avait prit cette sale manie de rendre leur liberté à ses interlocuteurs, que lorsqu’il l’aurait décidé, alors il commencerait par le moins pertinent. Juste pour le plaisir de la voir rager. Après tout, ce n’était que de bonne guerre.
- « Comme tu le sais, nous sommes en décembre. Et pour l’occasion je voudrais organiser un diner pour réunir toute la famille. Histoire de faire… disons… une trêve de noël ? »
S’il avait put être une autre personne à ce moment là, il en aurait très certainement rigolé jusqu’à en mourir. Mais rien que de s’entendre dire une absurdité pareille, suffisait à lui faire entendre se gausser son lui intérieur. Salomé pouvait-elle aussi sentir ce pique d’ironie ? Cet affreux paradoxe ? Lui qui traînait toujours des pieds chaque fois que son père organisait ce type de mascarade. Pesant sans cesse le pour et le contre, entre y aller et jouer le plus parfait des hypocrites, ou donner corps aux pastilles de gerbe des frères Weasley. Et remplir les chaussons avec autres choses que des cadeaux, face à l’instance inquisitrice paternaliste. Mais de toute façon, tout le monde savait qu’il ne faisait ni l’un, ni l’autre. Qu’il était juste… lui.
Matthias ignorait ce que pouvait savoir Salomé à propos de la "libération" de leur père. Alors oui, il s’amusait à lui balancer ce genre de fadaise en guise de préambule, avec bruit d’horlogerie pour plat de résistance. Juste le temps qu’elle puisse fulminer et penser bien fort qu’il exagérait de la convoquer rien que pour lui dire ça. Qu’il aurait put le faire par téléphone, ça lui aurait évité le déplacement. Oui en effet, il aurait put. Cependant savoir qui des deux embêterait le plus l’autre, se trouvait être le sport régional préféré des Callahan.
Contournant le bureau, le chef de famille par intérim pris place dans le fauteuil du paternel. Juste pour appuyer, de façon un peu théâtral certes, que ce serait sans doute la dernière fois qu’elle l’y verrait installé.
- « Bien sûr je ne t’ais pas ennuyé rien que pour te dire ça. Cette chère Adélaïde sait si bien gérer tout ce charivari. Le regard de l’homme tomba sur un stylo qui n’était pas à sa place, et il ne put s’empêcher de l’y remettre d’un geste quelque peu agacé. Papa va sortir de prison. Bien sûr il sera coincé ici en conditionnel. Donc il n’aura que ça à faire que de reprendre sa place. Son attention à ce moment fut plus porter sur le pot à crayon que sur sa sœur. C’est plus pour lui que je veux organiser ce diner. Pour lui souhaiter un bon retour au bercail. Je suppose donc que toi et Noeh vous n’aurez rien d’autre à faire pour l’occasion ? »
Ses yeux se plantèrent de nouveau dans les siens, comme deux balles de glace. Oui c’est bien là tout ce qu’il avait à lui dire. Oui il aurait parfaitement put lui dire au téléphone. Mais ça n’aurait pas été aussi drôle. Tout ce jeu de manipulation pour savoir qui craquerait le premier. Leur entrevue, depuis ces mois écoulés, ce n’était pas la vraie vie mais une pièce de théâtre. Une véritable tragédie qui se terminera invariablement en drame.
- * Tu me tue Salomé… Est-ce que tu t’en rends compte ? *
C’est bien là la seule pensée que lui traversait l’esprit. Chaque fois un peu plus forte. Pouvait-elle seulement l’entendre ? A moins qu’elle n’interprète uniquement son regard, qui lui promettait de l’étrangler si elle continuait sur cette voie. Bien sûr, la faute se trouvait quand même partagé. Si Matthias n’était pas un mauvais frère, refoulant chacun de ses sentiments pour qu’ils servent de piédestal à sa haine et sa rancœur, assurément que ça ferait longtemps qu’il aurait traversé cette pièce pour la prendre dans ses bras. La serrer contre lui jusqu'à ce qu’elle en étouffe. Parce que rien d’autre ne suffisait que ça. Hélas son aîné ne se trouvait pas être de ce genre là. N’écoutant que ses mauvais travers, parce qu’il n’était bien capable que de ça. Sans voir qu’il ne l’éloignait bien plus qu’il ne la rapprochait. Parce qu’il se trouvait être ce mauvais frère là… Celui dont on ne veut pas…
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (matthias) show me your evil, show me your hurt.   (matthias) show me your evil, show me your hurt. Icon_minitimeVen 6 Jan 2017 - 19:46

show me your evil, show me your hurt
make me, unmake me, destroy then rebuild, til nothing i was remains. scatter my ashes, take me apart, teach me again and again - there will be days when we don’t feel like picking at the stitches keeping us together, days where we clean up our wounds, skin and soul alike, and days when we pour disinfectant on just to feel the sting.

La ligne des sourcils se fronça malgré elle, là où elle aurait aimé demeurer des plus impassible, indifférente face à la rudesse de son aîné. L'échine tendue, l'oeil alerte, la brune ne perdait pas une miette du moindre de ses déplacements, prudente, méfiante même devant celui avec lequel elle ne savait plus de quelle manière se comporter depuis trop longtemps. Il suffisait d'un regard pour glacer sa nuque, un mot tétanisant l'air pour briser son souffle. C'était toujours plus difficile une fois qu'elle se trouvait en face de lui, sûrement l'une des raisons pour lesquelles elle tâchait de ne pas réitérer l'expérience. Mais il appelait, encore et toujours, parfaitement conscient du fossé qu'elle avait délibérément creusé entre eux durant cette dernière année. Un an et demi, même, que ça avait commencé. Elle avait tenu le compte, quelques jours plus tôt, désagréable bilan de cette fin d'année. La réconciliation avec Matthias semblait à des années-lumières du possible, parce qu'elle ne semblait pas en avoir l'envie. Pas quand elle frémissait dès qu'il entrait dans une pièce, à s'imaginer deux secondes qu'il comprenne l'horrible blague qui se jouait devant lui, l'ignominie qui foulait le sol de sa propre demeure. Elle n'avait pas accepté la mutation, réalisant avec fatalité qu'elle ne parvenait à s'en défaire, que malgré elle la vie semblait encore valoir la peine de s'accrocher. Il y avait eu les heures sombres, à attendre l'impulsion qui donnerait à ses veines le courage suffisant pour s'ouvrir et ne jamais se refermer, déverser la vie indigne qui rongeait ses traits.  Relever la tête ne s'était pas fait sans quelques égratignures supplémentaires, indélébiles, alors qu'elle tentait de reconstruire cette identité qui y avait été la sienne, ce mensonge auquel ne pouvait se résumer son existence, pas sans qu'elle n'en perde l'esprit. Elle avait repris les armes d'elle-même, on l'avait aidée à tenir la route dans cette nouvelle peau dont elle ne se départirait jamais. A se trouver une utilité, à manier l'abomination pour rendre sa présence plus supportable, plus acceptable. Mais même après tout ça, elle n'avait toujours pas accepté. Comment le pourrait-il, alors, si elle n'était pas foutue de trouver des arguments suffisant pour justifier qu'elle n'ait toujours pas presser la détente, fait ce qu'il fallait ? Des arguments qui la délesteraient elle-même de l'étau qui comprimait encore ses entrailles par certains soirs - de trop nombreux soirs - lorsque le doute du bien fondé de toutes ces stratégies venait gratter aux portes de son esprit. Était-ce une nouvelle étape dans le déni, manière éphémère de repousser la culpabilité de se savoir toujours en vie ?

Noeh, Lorcan, Aspen, faisaient pas mal peser la balance en la faveur  d'une survie pour ce qu'elle avait pu être avant que la tare ne se manifeste, meilleurs confidents en ce qui concernait la douleur de se savoir anormale. Avoir l'acceptation de Noeh, c'était peut-être ce qui comptait le plus à ses yeux, comme toujours, et les mois avaient prouvé que son destin ne se scellerait que lorsqu'il déciderait ou non d'abattre le couperet sur le lien qui les soudait. Et il était resté, malgré tout. Pour ce qui était de Jekyll, dont la présence s'était révélée des plus salvatrices durant l'année, la question ne se posait qu'à peine, effleurant l'espoir inconscient que cela ne changerait rien s'il venait un jour à le découvrir à son tour. L'enjeu était différent, parce que son nom n'était connu d'aucun chasseur - la brune avait pris le soin de s'en assurer après l'accident de Noeh, paranoïaque à l'égard de tous ceux susceptibles de l'entourer alors que la mutation se déclenchait. Et puis, Joachim l'avait acceptée aussi. Encouragée, même, à sa plus grande surprise. Mentor dans une chasse aux règles nouvelles, guidant la mutante dans l'espoir de la voir devenir bien plus redoutable chasseresse. Tant d'avis, de regards qui acceptaient et pourtant, ce n'était pas suffisant. Comme si ce poids ne quitterait jamais son estomac, malgré la douceur des proches, incapable de rivaliser avec le dégoût qui acidifiait ses pensées. Face à Matthias, c'était bien pire encore. Au point de finir par le cingler de ce mépris apparent pour oublier de s'en vouloir à elle-même en premier lieu, seule responsable de la douleur de leurs retrouvailles, de leur éloignement. Scellant ses lèvres pour ne pas riposter à chaque mot, la brune ne chercha pas à retenir le pouffement narquois qui s'échappa à son annonce. Secouant la tête négativement comme s'il était inconcevable qu'il soit sérieux, sa mine s'affaissa légèrement alors qu'il ne semblait pas plaisanter. « Une trêve de Noël. » Qu'est-ce-que c'était que cette idée, encore ? « Admettons que tu te sois subitement découvert des pulsions masochistes, tu pouvais pas simplement envoyer une invitation, hm ? C'était plus sympa d'emmerder le monde. » A savoir, elle. Les bras fermement croisés en le dévisageant comme si elle avait de plus en plus de difficultés à comprendre ses manigances, son nez se plissa délibérément alors qu'il s'installait dans le fauteuil, la prenant presque de cours en répondant à ses questions. Non, il ne l'avait pas convoquée seulement pour ça. Ah.

Et ce qu'il avait à dire ne manqua pas de couper le sifflet à la cadette qui décroisa automatiquement ses bras, ceux-ci retombant le long de son corps alors que son coeur manquait un battement. Alors, c'était vrai. Ils le laissaient sortir. Elle s'était tenue loin de toute cette histoire de dossier, du boulot des avocats, trop certaine que cela n'aboutirait pas. Elle ne s'était pas attendue à cette nouvelle, et elle en oubliait un instant ses griefs, ses grands airs, l'émotion venant heurter ses prunelles glaciales alors qu'elle ne pouvait détacher son regard de son aîné. Porteur de bon présage, c'était comme si elle avait attendu qu'il lève les yeux vers elle à nouveau, pour s'accrocher à cette déclaration, en faire une réalité. « Il sort. » L'intonation d'un espoir qui se glissait dans sa voix, alors que sa nuque s'hérissait légèrement. Son père sortait. Son père rentrait à la maison. C'était tellement soudain, elle ne s'y était pas préparée, et sa garde s'était abaissée alors que son coeur repartait de plus belle, que ses lèvres entrouvertes ne parvenaient même pas à esquisser un sourire tant ceux-ci ne s'étaient plus animés en la présence de Matthias depuis trop longtemps. « Bien sûr. » Un souffle assorti d'un bref hochement de tête, avant d'humecter ses lèvres sèches. « On sera là, tous les deux. » Un pas en avant, comme pour assumer un peu plus encore ses dires, avant de se figer sur place alors que tout se télescopait. Le regard relevé sur elle, percutant brutalement le sien, et les pensées qui résonnaient dans sa tête. * Tu me tue Salomé… Est-ce que tu t’en rends compte ? * Tressaillant de manière presque imperceptible, mobilisant tous ses efforts pour ne pas trop en laisser transparaître, la Callahan resta un instant interdite. C'était la première fois qu'elle l'entendait, que sa garde s'abaissait sans qu'elle ne s'en aperçoive, en faisant une victime supplémentaire de ce vol de pensées. C'était probablement lié au choc de la nouvelle, au final, la cause importait peu alors que ses mots résonnaient encore dans son crâne, aux antipodes de ce faciès qu'il levait vers elle. Le visage un instant libéré de toute animosité, Salomé le contemplait comme si elle l'observait réellement pour la première fois, depuis des mois. Comme si la lecture de son regard, de la crispation de ses mâchoires n'était qu'un leurre alors que la douleur de ses pensées s'infiltrait profondément derrière ses tempes. Et ça lui faisait d'autant plus mal, à la télépathe, que ça faisait écho à ses propres maux, à tous ces biais placé en travers de leur relation, de ce qu'elle pouvait ressentir pour son frère. Et ce n'était pas la terreur, la méfiance, la colère, la rancoeur qui peignaient son regard, durant ces quelques secondes de latence où elle se contenta de se taire, de se taire et de le regarder. Si elle le tuait, il la tuait bien plus encore, et ses lèvres se crispèrent pour ne pas se tordre devant cette vérité qui s'imposait à elle pour la première fois. Elle lui faisait du mal. Elle lui faisait du mal, alors il lui en faisait. C'était sa faute, à elle la première. Elle le blessait, et ce n'était pas ce qu'elle voulait.

La douceur de ses prunelles mua bientôt en toute autre chose, alor qu'elle se ressaisissait, qu'un raclement de gorge éclaircissait sa voix et évitait à cet instant de devenir gênant. Si cela ressemblait fort à un instant de faiblesse lié aux nouvelles, elle ne pouvait se permettre d'éveiller davantage de questionnements. « C'est une bonne initiative, ça lui fera plaisir. » Le trouble ne daignait la quitter, cependant, et un haussement d'épaules ne suffit à balayer le malaise qui s'infiltrait sous ses traits. La brune ne manqua donc pas de se détourner, d'avancer de quelques pas pour s'exiler près de la fenêtre en espérant faire oublier à quel point il avait fait mouche, bien plus qu'il ne le pensait. Perdue, ses certitudes ravagées par les pensées de Matthias, Sam tâcha de sceller son crâne à tout autre dérapage, perdant son regard sur les allées parfaitement dessinées du jardin. « Tu me diras si tu veux que je m'occupe de quelque chose, d'amener un truc, quoi. » Il n'était pas sans savoir que la cuisine n'était pas son fort, et si Lorcan était parvenu à lui apprendre deux ou trois petites choses, elle n'en demeurait pas moins moyenne dans ce domaine, trop impatiente, aussi. Les banalités filaient hors de ses lèvres alors que ses mains tremblaient légèrement, que sa poitrine semblait sur le point d'imploser. Qu'elle se calme, qu'elle cesse de se montrer si décontenancée, qu'elle se souvienne que si elle le tuait, lui ne manquerait pas de la tuer si son imprudence persistait. C'était ce qu'elle devait continuer à croire pour se tenir éloignée, ne tenant pas à vérifier à quel point Matthias pouvait aborrher les dégénérés, ni à le tester lorsqu'il apprendrait que sa propre soeur en était. Ses yeux voyaient à peine, perdus dans la pénombre du domaine éclairé par intermittence par la projection de la lumière du bureau sur la pelouse. « Matthias. » Ferme, cette fois, faisant taire ce qu'il pouvait avoir à dire, alors qu'elle s'approchait un peu plus encore de la fenêtre en sentant son corps entier se tendre. « Matthias, y'a quelqu'un. » Quelqu'un. Nul besoin de préciser l'idée qui traversa son esprit sans qu'aucune réflexion ne vienne l'entraver en distinguant la silhouette qui longeait les murs, trahie par son ombre. Mutant. Le responsable. Les sens en alerte, une poussée d'adrénaline guidant son volte-face, son regard soudainement si sombre s'accrocha une seconde au sien avant que ses pas ne la guident jusqu'au meuble le plus proche, tirant un tiroir avec violence avant de s'armer des premières lames qui lui passaient sous la main. Pas un mot, pas un temps mort avant qu'elle ne disparaisse en trombe par la porte du bureau, ses pas dévalant les escaliers à toute allure pour mieux se jeter à l'extérieur, en oubliant le froid traversant ses vêtements, Matthias probablement dans son dos, la prudence à respecter. L'éclat argenté brillait mortellement dans sa poigne décidée, ses jambes partant à la poursuite d'une ombre alors que ses yeux s'accoutumaient lentement à l'obscurité, la poitrine rongée par les flammes d'une revanche qui ne demandait qu'à s'assouvir.
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Matthias Callahan
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MessageSujet: Re: (matthias) show me your evil, show me your hurt.   (matthias) show me your evil, show me your hurt. Icon_minitimeMar 17 Jan 2017 - 0:22

show me your evil, show me your hurt
So give me reason, to prove me wrong, to wash this memory clean. Let the thoughts cross, the distance in your eyes. Give me reason, to fill this hole, connect the space between. Let it fill up to reach the truth and lies, across this new divide.


Sa moquerie coula sur lui comme de l'eau sur un rocher. Matthias la regarda comme s'il ne l'avait même pas entendu. De toute façon il avait l'habitude, au moins avec Noeh. Chez lui ça fusait chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Crachant son fiel comme la fumée nocive des cheminées industrielles. A se demander comment il pouvait encore avoir des amis. Comment Aspen pouvait encore le supporter. Mais avec Noeh ça en avait toujours été ainsi. A force qu'il soit odieux, ou à peu près aimable, ça ne changeait rien. Il ne l'entendait même plus. Un pudding de sons indigestes et sans fondement aurait put vomir de ses lippes que ça aurait été pareil. De toute façon ils ne s'étaient jamais entendus. L'aîné ne l'estimait pas et le demi crétin le lui rendait bien.
Venant de Salomé ça n'avait pas le même impact. A force son venin ne le faisait plus réagir. Il l'atteignait simplement plus en profondeur. Ce qu'il ressentait à chaque fois était semblable au sentiment des chiens, que l'ont puni trop longtemps après qu'ils aient fait une bêtise. L'incompréhension…
La sienne était des plus totale depuis un an et demi. Mais si au départ ça l'irritait au plus au haut point, il avait finit par mettre un mouchoir sur cette colère, pour n'offrir que de l'indifférence. Non ça ne lui faisait pas particulièrement plaisir d'être odieux avec elle. Non il n'appréciait pas plus ce stratagème qu'il avait trouvé pour la voir. Et si vouloir comprendre sa gamine de sœur s'apparentait à du masochisme, alors oui il l'était. Parce que cette situation le frustrait.
Des deux il n'y avait qu'elle qui savait pourquoi elle le punissait, et pourquoi il le faisait en retour. Elle le savait qu'il détestait ça, la frustration et que sa rancune le pousserait à lui rendre la monnaie de sa pièce…
- « Oui c'est vrai… Je suis désolé de t'avoir importuné dans ta simple petite vie de serveuse. C'est vrai que c'est toujours une corvée de venir ici. Veuillez m'excuser, princesse
… avec les intérêts. Ça avait toujours été plus fort que lui en faite. La loi du Talion plutôt que de tendre l'autre joue. Après tout, n'était-ce pas ainsi que leur père les avait élevés ? Or blâmer entièrement son géniteur serait bien trop facile…

Malgré son manège, il ne la quitta jamais vraiment du regard, observant ses moindres réactions. Et celle qui suivit l'évocation de la sortie du paternel fut des plus équivoques. Bien qu'il y ait toujours eu des tensions entre eux, le savoir derrière les barreaux n'avait fait plaisir à personne.
Comme d'habitude il ne loupa rien. De ses bras qui se décroisèrent à ce pas en avant, son regard qui changea du tout au tout. Une expression qui balaya l'insupportable Salomé pour lui rendre sa sœur, telle qu'il l'avait toujours connu. Sa sœur qui ne le jugeait pas, sa sœur qui ne le haïssait pas, pour des raisons qui lui était inconnus.
Ô peut être que les torts se trouvaient partagés… Peut être auraient-ils dû se parler plus ? Peut être aurait-il dû se montrer plus… affectueux ? Mais comment exprimer ça ?, l'affection… Etait-ce simplement une tape sur l'épaule ? Ou bien plus encore ? Ça faisait longtemps que le brun avait oublié ces moments privilégiés avec sa mère, bien trop jeune à l'époque pour s'en souvenir encore à son âge. Quant à son père… Il n'était pas franchement un exemple flagrant d'affection. Si l'on exceptait ces quelques accolades lorsqu'ils se voyaient, mais ça restait formel, presque protocolaire. Cependant pouvait-il réellement en vouloir à son père pour ça ? Non, ce serait égoïste.
Etait-ce vraiment ça qui manquait à Salomé ? Un câlin ?… C'était ridicule… Comme si ça pouvait tout résoudre. Et puis elle le savait Salomé qu'il l'aimait non ? Elle qui semblait être la seule à vraiment le connaître. Bien sûr que non idiot… Cette phrase n'avait jamais franchit ses lèvres, et ne les franchiraient sans doute jamais. L'avait-il dit un jour ? Ne ce serait ce qu'à Pietra ?
Tsss… Il ne s'en souvenait même pas.
Ses sourcils se froncèrent tout de même, lorsqu'il daigna enfin reporter toute son attention sur elle. Sa réaction l'étonnait un peu quelque part. Autant d'émotion pour cette simple nouvelle ? Ce n'était pas comme s'il avait été condamné à mort puis finalement relaxé. Mais sa cadette finit par se reprendre, comme toujours, tentant de cacher ses émotions sous un masque qui, aux yeux de son aîné sonnait faux. Il était là son stratagème, en venir à briser ce masque qu'elle s'était façonné cette dernière année. Il sentait que ça commençait à se fragiliser, il lui suffirait d'être encore patient. Bien qu'il avait de plus en plus envie de briser la glace, d'un unique coup sec, précis et violent. Seulement pour lui ce n'était pas suffisant. Ça lui semblait trop doux face à la punition qu'elle lui infligeait chaque jour. Celle là même qu'il se sentait obligé de lui rendre. Mais alors que lui cherchait la confrontation, elle opta pour la fuite, encore, lui tournant le dos. Si elle pensait lui cacher ainsi son malaise c'était peine perdue. Si ses lippes en demeuraient scellé, ses yeux eux le voyait.
Matthias voyait tout, il attendait simplement toujours le bon moment pour attaquer, à l'image d'un prédateur n'attendant que l’instant de faiblesse pour fondre sur sa proie. Son regard s’ancra sur son échine, tandis qu'elle se perdait dans la contemplation de l'allée, nimbé de la faible lueur de l'éclairage, ainsi qu'en banalité. En l'observant ainsi, tout en sachant comme elle se sentait, l'idée fit doucement son chemin. Elle lui semblait d'un coup si faible, si fragile, brisé à un endroit impossible à réparé. Elle n'était plus la Salomé qu'il avait entraînée et emmenée à la chasse. On aurait dit une gamine apeurée. Mais effrayée par quoi ? Ou par qui ? Est ce le moment approprié pour ça ? Pour se lever, oublier sa fierté et la prendre dans ses bras ? Effacer cette fragilité…
Ses mots brisèrent le cheminement de sa pensée et ses paupières bâtèrent plusieurs fois le temps que son esprit se remette en place.
- « Non… Dit-il après quelque instant de silence. Je m'occupe de tout ça… Tu n'auras qu'à ramené ta charmante personne. Et il va s'en dire que tu préviendras ton frère pour papa et, le repas. Ça m'évitera des désagréments. »
Comme celui de devoir parler à Noeh avant la date fatidique.
Non… C'était ridicule…
Oui pour cette occasion Matthias avait tout prévu. Il n'avait peut être pas l'étoffe d'un grand chef, néanmoins il savait cuisiner, de façon acceptable. Puis au pire son père viendra mettre son grain de sel, pour changer.
… En faite ça aussi c'était ridicule. Tout était ridicule ce soir. Cet élan soudain de bonté envers la famille - pour ne pas citer sa sœur en disant masochisme - ses pensées concernant Salomé… D'ailleurs il ne s'était même pas aperçu que son siège avait pivoté dans sa direction. Comptait-il vraiment se lever pour faire ça ?…
Le brun profita qu'elle ne puisse pas le voir pour secouer la tête, exaspéré de lui même, comme si ce mouvement d'humeur pouvait chasser ces idées saugrenues. L'homme alla ouvrir la bouche pour ajouter quelque chose, mais ses yeux captèrent un mouvement, qu'il n'était pas vraiment sûr d'avoir vu. Sauf que Salomé le lui confirma. Elle n'eut pas besoin de le dire immédiatement, l'intonation de sa voix lorsqu'elle dit son prénom suffit.
Le chasseur se dressa d'un coup tel un limier paré pour la chasse. Cependant le regard, aussi bref fut-il, que la jeune femme planta dans le siens le cloua quelques secondes, dessinant même un léger sourire sur ses lèvres. Elle était de retour. Peut être pour un instant éphémère, mais il la retrouvait de nouveau, sa partenaire. Partenaire qui fut bien plus rapide que lui, tandis qu'elle se précipita vers un tiroir pour s'armer.
Bon sang, il n'aimait pas ce déjà vu. Matthias se reprit, et d'un geste vif ouvrit le tirroir du bureau pour en sortir son arme.
- « Salomé !»
Le temps qu'il vérifie le chargeur et arme la munition dans la chambre, elle avait disparut de la pièce. Il n'aimait pas ça, mais alors pas du tout. Ça se répétait, cet instant avec Adriel et il refusait que ça se reproduise jusqu'au bout ! Son cœur rata quelques battements et l'homme se retrouva déjà à dévaler les marches quatre à quatre, si rapidement qu'on aurait put croire qu'il ne les touchait même pas, sans savoir comment il était arrivé là. Se laissant glisser sur la rampe, il sauta le peu de distance qu'il lui restait à parcourir, pour se précipiter vers l'entrée déjà ouverte.
Bon sang l'adrénaline montait en flèche, courant dans ses veines comme une drogue, tandis que ses yeux balayaient l'obscurité à la recherche de la chasseuse. Matthias détestait se jeter à l'aveuglette dans la bataille, sans savoir à quoi il avait à faire. Pourquoi elle ne l'avait pas attendu cette peste ? Si elle se faisait blesser… Elle n'était partit qu'avec un simple couteau, et lui avait oublié le siens dans la précipitation. Bon sang… si elle se faisait blesser il ne se le pardonnerait pas. Si ça se reproduisait il ne se le pardonnerait jamais. Car il y avait bien une chose qu'il ne souhaitait pas pour elle, c'était qu'elle glisse sur la même pente que lui.
Se remettant à courir, des éclats de voix attirèrent son attention. Son cœur battant de plus bel, ses doigts raffermirent leur prise sur la crosse de son arme. En cet instant ce n'était pas pour l'excitation de la chasse que l'organe pulsait, mais pour l'inquiétude qu'il avait pour sa sœur. Bon sang, pourquoi avait-il été aussi long à réagir ? Tout d'abord parce qu'il ne s'attendait pas à ce qu'un mutant un peu trop téméraire se ré aventure ici, aussi parce que ses pensées étaient ailleurs. Le brun n'imaginait surtout pas que Salomé serait si vive, lui qui pensait qu'elle ne chassait plus tant que ça. Quel crétin de ne pas s'être souvenu d'une chose aussi élémentaire : ne pas toujours se fier à ce que l'on croit.

Matthias n'avait pas mis longtemps à la rattraper, tandis qu'il l'interpelait de nouveau. Cependant ces secondes lui avait parut une éternité. Le mutant se trouvait à porté de tire, et pour une fois, le chasseur n'avait pas envie de jouer. Il tirera pour l'immobiliser, puis l'interrogerait avant de l'achevé. Ils ne savaient pas à quoi ils avaient affaire.
L'homme se plaça à côté de sa sœur de façon à ne pas la gêner, mais aussi pour la couvrir. Mais au moment où il leva son arme pour tirer, le mutant eu un mouvement qu'il jugea offensif. Et son instinct ne le trompa pas. L'aîné n'attendit même pas de savoir ce qui leur arrivait dessus, de toute façon ils se trouvaient complètement à découverts, sans rien derrière quoi se cacher. Tout ce passa très vite, il tira sans vraiment viser, espérant atteindre sa cible, puis tourna le dos à leur proie, en attrapant Salomé contre lui pour faire rempart. La douleur fut vive, comme s'il venait de se faire transpercer par des dizaines d'aiguilles. Bien qu'il lui semblait que ce n'était pas qu'une impression.
A côté se frotter contre acacia semblait bien plus agréable. Le chasseur ne patienta pas jusqu'à ce qu'il recommence, tirant trois balles de plus, au jugé pour le mettre en fuite. Tant pis s'il se barrait au final, l'important c'était qu'elle aille bien.
- « T'as rien ? Demanda-t-il vivement en l'écartant un peu brusquement. Je crois que… celui-là est un peu trop dangereux pour le laisser filer… »
Et c'était peu dire. Son dos lui faisait un mal de chien, néanmoins il avait l'impression de ne rien avoir de sérieux. S'ils se lançaient à sa poursuite ce soir, ils devraient être très prudents.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (matthias) show me your evil, show me your hurt.   (matthias) show me your evil, show me your hurt. Icon_minitimeLun 6 Fév 2017 - 20:19

show me your evil, show me your hurt
make me, unmake me, destroy then rebuild, til nothing i was remains. scatter my ashes, take me apart, teach me again and again - there will be days when we don’t feel like picking at the stitches keeping us together, days where we clean up our wounds, skin and soul alike, and days when we pour disinfectant on just to feel the sting.

A ce moment précis, tout se mélangeait. L'appréhension quasi-suffocante ayant précédé l'arrivée de son frère, cette attaque qu'elle aiguisait pour camoufler au mieux qu'elle se tenait toujours sur la défensive en sa présence, l'aversion nauséeuse envers le fossé qui s'était creusé entre eux, les coups au coeur à entendre ses pensées, l'envie de répondre, la peur aussi, et tout partait en vrille dans sa tête, alors qu'elle s'y jetait sans hésiter. Elle fonçait, front baissé, alors que les nerfs achevaient de s'étirer, de claquer le long de ses poings serrés qui ne demandaient qu'à frapper. La témérité éclatant au fond de ses iris, se départant de la prudence qui l'animait pourtant en permanence. A croire qu'elle n'en finirait jamais réellement, que ce penchant pour l'auto-destruction apprivoisé depuis plus d'un an ne demandait toujours qu'une étincelle pour l'embraser toute entière. Y'avait que ça, la vengeance au coeur pour en dévaster tous les autres maux, se concentrer sur ses tripes revanchardes qui n'hurlaient qu'à rendre une justice qui n'était jamais totalement assouvie. C'était déjà le cas avec Adriel, lorsque l'amertume ne l'avait pas quittée malgré le souvenir bien trop net de son corps ravagé. De ses mains ensanglantées qui avaient été loin, trop loin, de l'efficacité prônée par son père. Nets et précis, les coups ne l'avaient pas été, et c'était pourtant qu'elle avait de l'expérience en la matière, Salomé, pour y avoir été préparée toute sa vie. A croire qu'elle avait tout oublié. Qu'elle avait voulu tout oublier, en laissant ses poings désordonnés s'abattre, la lame trancher en évitant avec soin le coup fatal, fureur animale grondant sous sa chair jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'Adriel. Plus rien qu'un trou béant au fond de sa poitrine à elle. Elle n'avait pas tué, seule, depuis. Elle n'avait plus eu l'occasion de sortir des sentiers battus pour virer à cette folie dévastatrice qui avait semblé emporter son esprit cette nuit. Mais c'n'était pas parti, oh, ça ne semblait pas être destiné à s'arrêter, pas alors que d'un seul regard, d'une seule vision, les flammes se ranimaient déjà dans son ventre avec bien trop d'intensité. Elle n'était pas en mesure de réfléchir convenablement, éprouvée par les minutes passées, peut-être que c'était ce qu'elle dirait pour se justifier des heures après. Qu'elle s'était laissée emporter par une tension qui courait déjà sa peau bien avant que le dégénéré ne se dévoile. Et sans doute qu'elle y croirait à moitié. A taire la part d'ombre pour mieux s'oublier.

La voix de Matthias la hélant résonnait à ses tympans, parfait parallèle avec la dernière fois, le souvenir la heurtant de plein fouet alors qu'elle se revoyait penché au-dessus d'Adriel, la voix de son frère à ses oreilles. Se précipitant un peu plus dans ses coups, comme si on allait l'arrêter avant qu'elle ait pu terminer. Elle s'élançait un peu plus vite encore dans le jardin, Salomé, pour s'éloigner, aveuglée par l'adrénaline qui battait au fond de ses pupilles dilatées par la pénombre. Resserrant un peu plus encore ses phalanges sur la garde de son couteau, le temps se distendait alors que ses yeux balayaient l'obscurité, finissant par le repérer, par injecter un peu plus encore ses veines enragées. Elle était rapide, la Callahan, elle l'avait toujours été. Le mutant ne pouvait pas réellement s'en targuer, pas autant du moins, que ses muscles à elle entraînés avec ténacité. « Si tu t'arrêtes pas, putain, j'te laisserai aucune chance ! » Hurlant après l'inconnu qu'elle ne pouvait toujours cataloguer d'humain ou de dégénéré, la brune finit par le rattraper suffisamment pour qu'une impulsion la projette sur lui, une main ferme s'abattant sur son épaule alors qu'elle y enfonçait ses doigts de toutes ses forces. « Qu'est-ce-que tu fous là, c'est une propriété privée, connard. » Le retournant d'un geste brusque alors qu'elle enregistrait mentalement les traits de son visage inconnu, la brune restait sur ses gardes, attendant le moindre signe qui trahirait son inhumanité. Il devait être à peine plus vieux que Matthias, sans doute, vieilli cependant par la barbe qui ornait son visage. Le type avait un profil des plus banals, sur qui elle ne se serait jamais retournée dans la rue, et qu'elle ne se souvenait absolument jamais avoir vu auparavant. Ses souvenirs cherchaient parmi les clients du bar, mais rien à faire sur l'instant, alors qu'il demeurait strictement muet. Elle aurait pu entrer dans sa tête, c'était ce que Joachim l'incitait à faire le plus souvent pour être fixée, mais pas alors que le pas de Matthias les rejoignait. « La deuxième fois que j'te le demanderai ce sera nettement moins agréable. » Un grondement entre ses dents alors qu'elle esquissait un pas sur sa gauche. Dégénéré ou non, il n'en demeurait pas moins un intrus. Un mec qui n'avait rien à foutre là, et qui à rôder dans le coin donnait déjà bien trop de raisons aux enfants Callahans de défendre ne serait-ce que leur patrimoine. Un pillard, un curieux, peu importait vraiment à cet instant, car tant que la réponse ne se ferait pas claire, la brune ne le lâcherait pas. Y'avait un truc dans sa posture, cette manière de se tenir, qui lui mettait la puce à l'oreille à Salomé, qui ne la rassurait pas quant à sa nature. Le genre d'instinct qui se développait à trop les côtoyer, à en être une aussi, peut-être, peut-être bien qu'elle le ressentait comme elle avait pu ressentir Adriel, parce qu'elle partageait la même tare, qu'elle était tout aussi détraquée que lui. Ce genre de pensée n'aidait en rien à sa concentration, un vertige brouillant sa vue un quart de seconde en sentant Matthias se planter juste à côté d'elle, lever son arme. Le reste alla vite, trop vite, alors qu'elle se faisait légère derrière son geste protecteur, suivant le mouvement sans protester, parce qu'à cet instant précis elle était bien trop troublée pour râler et jouer les héroïnes de pacotille. Il y eut une dizaine de piqûres qui s'incrustèrent dans son épaule, vrillant le long de son bras avant qu'elle ne disparaisse entièrement à l'abris derrière la silhouette de son frère. Il avait été touché, lui aussi, elle le ressentit dans sa manière de se mouvoir, et ses dents se serrèrent alors que le temps semblait reprendre son cours. L'écho des balles plein les tympans, la brune contempla son frère alors qu'ils s'écartaient tous deux avec gaucherie, peu habitués à ce genre de contact. Un hochement de tête malgré la grimace qui tordait légèrement le coin de ses lèvres, encore sonnée par ce qui venait juste de se passer. « J'ai reçu des trucs dans le bras, j'crois, ça arrache un peu. Toi ? » Jetant un regard à la manche de son pull en plissant les yeux pour tenter d'y distinguer quelque chose, ses yeux abandonnèrent rapidement cette mission impossible pour se reconcentrer entièrement sur Matthias. « Hors de question qu'il passe les grilles sur ses deux jambes, j'espère que tu l'as touché car il va prendre de l'avance.  » Alors que ses paroles décidées faisaient leur chemin, un scintillement étrange s'était mis à agiter la ligne de son champ de vision, en courbant légèrement les angles, alors qu'elle clignait des yeux une ou deux fois pour faire disparaître cette sale sensation. « On continue.  » Secouant vaguement la tête pour reprendre le contrôle de sa vision alors qu'elle reprenait d'un bon pas, l'oreille tendue à la recherche d'un bruit susceptible de trahir la présence de l'importun, un sifflement passager s'installa bientôt à ses oreilles. « Merde. » Le juron sembla se distordre dans l'air, s'étirant à ses oreilles dans un ralenti insupportable, sa voix descendant dans les graves alors qu'elle tournait automatiquement la tête sur sa gauche pour y apercevoir Matthias, en se demandant s'il l'avait entendue, lui aussi. « Matthias. » En réalité, à cet instant précis, ça sonnait plutôt comme un de ces ralentis de film, MââââÂÂÂâââthiiiiiiiiiÂÂÂssssssss, et elle fut contrainte de s'arrêter cette fois-ci. Reculant de quelques pas précipités, alors que ses mains frottaient ses yeux avec vigueur, que le bordel prenait le contrôle de son esprit sans qu'elle ne parvienne à le critiquer. « Derrière toi !!! » Donc, derriiiiiiiiièèèèèère toooooooooooÂÂÂÂ, et elle s'arrêtait en position de combat, le coeur battant à tout rompre, avant de finalement jeter son poignard d'un geste net et précis derrière Matthias, parce que derrière Matthias se trouvait un ours, qu'elle n'avait pas la moindre notion du combat à mener contre un ours, qu'il n'y avait plus d'ours dans le coin depuis plus d'un siècle, que c'était totalement improbable mais qu'il était bien là, cet ours, dressé sur ses pattes arrières en tambourinant sur son pelage de ses pattes griffues, à la manière d'un gorille. « Attentioooooon à l'ouuuuuuurs ! » Elle n'avait plus qu'un couteau, un couteau précieux, mais celui-ci suivit le chemin du premier alors qu'elle le jetait dans un geste parfait, avant de rapidement oublier l'ours en entendant sa voix à elle ricocher le long des arbres qui bordaient les limites de leur terrain. Lorsqu'elle reporta son regard sur Matthias, elle ne s'embarrassa pas de comprendre pour quelle raison celui-ci portait dorénavant un chapeau de trappeur sur la tête, et se contenta de l'attraper par la manche pour l'attirer à sa suite le plus rapidement possible. Juste un mot, un mot sur ce qui la perturbait alors que le sifflement à ses oreilles muait en toute autre chose, quelque chose qui la faisait tant et si bien stresser qu'elle avait besoin de savoir s'il l'entendait lui aussi. « Toi aussi t'entends jouer de la trompette ? » A se demander si c'était le mutant qui les narguait tout à coup, incapable de se dire qu'elle était en train d'halluciner.

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Matthias Callahan
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MessageSujet: Re: (matthias) show me your evil, show me your hurt.   (matthias) show me your evil, show me your hurt. Icon_minitimeSam 11 Fév 2017 - 22:28

show me your evil, show me your hurt
So give me reason, to prove me wrong, to wash this memory clean. Let the thoughts cross, the distance in your eyes. Give me reason, to fill this hole, connect the space between. Let it fill up to reach the truth and lies, across this new divide.


S’il lui avait été donné un jour l’occasion d’aller à une séance d’acuponcture, un sourire poli aurait fleurit sur ses lèvres, suivit d’un non merci catégorique. Les aiguilles ça n’avait jamais été une très grande histoire d’amour, bien que ce n’en était pas au point de devoir lui courir après, seringue à la main, quand cela s’avérait nécessaire. Néanmoins s’il pouvait éviter, il le faisait. Alors se retrouver littéralement criblé comme une cible de fléchette, ça n’allait pour améliorer son humeur, déjà bien maussade. C’est que ça lui chauffait la peau aussi. Quant à la douleur qui irradiait sous sa chair, c’était à peu près supportable.
Matthias secoua la tête, comme si ça pouvait l’aider à remettre ses idées en place, tout en sachant pertinemment que ça ne faisait que le désorienter plus qu’autre chose. Réflexe stupide mais conditionné, sa concentration s’efforça de se focaliser sur sa stupide de sœur et ses mots. Cette andouille de sœur qui s’en était allé courir un lièvre en étant faiblement armé, sans même l’attendre. Si à elle, les événements passés ne lui avaient pas servit de leçon, lui ne souhaitait pas revivre ça. Cette appréhension lorsqu’elle avait disparue, restant muette à leurs appels. L’inquiétude qui prend au corps, engendrant les pires scénarios… Non, quelque soit les griefs qu’il avait contre elle, l’homme ne tenait pas à revivre ça, jamais. Ni cette inquiétude, ni le retour de flamme qu’il s’était pris de plein de fouet cette nuit là, en la voyant penché sur ce corps mutilé, comme s’il se voyait lui… Jamais il n’avait souhaité ça pour elle. Ni par le passer, ni maintenant, ni jamais…

Chassant le nœud qui avait entravé sa gorge, son regard tomba sur les épines fichées dans son bras. Saloperie de mutant… Saloperie de… saloperie. Tentant de se concentrer sur quelque chose, l’homme s’employa à retirer ces corps étranger d’un geste un peu vif, marmonnant un vague : « Ca va… », en guise de réponse. C’est un peu comme pour enlever un pansement, vaut mieux le faire d’un coup sec. C’est qu’il se serait bien débarrasser des siennes aussi, mais pas facile de les atteindre là où elles se trouvaient, à moins de se tortiller comme une danseuse étoile…
Qu’est ce qu’il disait ? Aucune idée…
La seule chose de sûr, c’est que la douleur se faisait un peu plus ressentir. Alors pour l’oublier, il décida de lui emboiter le pas. De toute façon elle allait bien, il allait bien, fallait qu’il le rattrape.
Le chasseur n’avait aucune idée de s’il l’avait touché ou non, dans le feu de l’action ça n’avait pas été sa préoccupation principale. Si ce dégénéré avait put lancer autre chose que ces maudites épines… Ça aurait sans nul doute finit autrement. Mais ça il ne préféra pas y penser. Quelque chose d’autre l’obnubilait, stoppant bientôt son pas. Sa vision ne lui paraissait plus aussi nette à mesure qu’ils avançaient. Face à lui les arbres s’étiraient puis se rapprochaient comme s’ils étaient faits en chewing-gum, le sol quand à lui semblait se vallonner sous ses pieds, l’empêchant d’avancer d’une façon assurée. A côté, courir dans du sable lui semblait plus aisé.
Cependant s’il n’y avait que sa vue qui lui jouait des tours. La voix de Salomé était étrange. Comme si elle avait ingéré une grande quantité d’hélium.
- « Quoi ?! » S’exclama-t-il plus par surprise que parce qu’il n’avait pas compris.
Bon sang… La sienne aussi… C’en était vraiment… déroutant. Il avait l’impression d’entendre Alvin et les Chipmunks, sauf que ces créatures insupportables c’était eux... Ridicule…
Qu’est ce qu’il disait ? Aucune idée…

Salomé se comportait bizarrement. Ou bien c’était lui ? Son esprit ne parvenait pas vraiment à se fixer. Il secoua de nouveau la tête, une grosse erreur de sa part, parce que maintenant en plus d’avoir l’impression que tout dansait devant lui, il voyait des étoiles. Esquissant un pas, quelque chose lui rentra dedans, ou plutôt quelqu’un. C’était sa sœur, qui s’était foutu dans ses pattes en reculant sans raison. D’instinct le chasseur l’attrapa par les épaules pour la regarder, comme si les réponses allaient se trouver au fond de ses grands yeux noirs. Sans surprise il ne vit rien, mis à part que sa pigmentation avait viré au bleu schtroumpf. Etrangement ça ne sembla pas le choquer le moins du monde. Mais quand elle lui dit de se retourner, il ne se fit pas prier pour faire volte face, un peu à la façon grotesque d’un type bourré. Cependant derrière il n’y avait… rien. Enfin rien… Si l’on exceptait l’arbre qui se mettait à onduler comme une danseuse orientale. Un peu trop absorbé par son mouvement, sa tête pencha lentement sur le côté, comme attirer par un fort effet de la gravité. Du coup le chasseur ne vit même pas la lame de son homologue voler contre…
- « Un ours ?! S’exclama-t-il en se retournant d’un coup vers elle, en partie choqué parce ce qu’elle venait de dire. Mais il n’y a jamais eu d’ours ici ! Bien sûr plus depuis l’âge de pierre, enfin. Il n’y a que des éléphants ici. » Dit-il tout à fait sérieux, sur le ton de celui qui sait mieux que tout le monde.
Evidemment, si tant est qu’un cirque ne se soit échappé, ou qu’ils aient soudainement atterrit en Afrique. Le pire, c’est que n’y l’un ni l’autre ne semblait avoir conscience de se battre contre des moulins à vent.
Evitant sa sœur, qui se ruait sur son ours imaginaire, Matthias manqua bien finir le nez dans la moquette. Mais quel ne fut sa surprise de se retrouver face à… un lézard ? Ok jusque là tout va bien. Un lézard donc, avec des… rastas ? Pourquoi pas… Et un… bonnet jamaïcain ? D’accord… Admettons. Un peu comme la chauve-souris en faite.
Qu’est ce qu’il disait ? Aucune idée…
A se demander qui des deux en fut le plus surpris, de cette rencontre du troisième type. Si les choses paraissaient tout à fait normales, l’affaire fut différente quand la bestiole ouvrit le bec.
- « Qu’est-ce t’as man ? T’as jamais vu un lézard avec des locks ? Dit-il avec un fort accent et un ton effroyablement trainant. Un lérastazard, mec.
- Euh…
- Euh quoi ? Tu t’prend pour une grenouille ? Hé man t’hallu, faut arrêter la beu. Suis plutôt la lumière, tu vas perdre ta chèvre.
- Quoi ? »
Fronçant les sourcils le brun ne compris rien à ce qu’il venait de se passer. Et pourtant le… lérastazard, tendait sa patte en direction de quelque chose de bel et bien brillant. Hors contexte, s’il savait qu’il discutait avec le gazon, il n’y aurait pas cru. Se redressant vers sa schtroumpfette de sœur, se fut sa main qui se tendit vers ce qu’il venait de voir. Seulement elle ne lui laissa pas le temps d’en placer une, qu’il se retrouva à faire le drapeau dans son sillage.
- « Quoi ? »
Visiblement c’est bien tout ce qu’il arrivait à dire. A croire qu’il se transformait vraiment en grenouille. Si c’était pour se retrouver couvert de bave… enfin de mucus, non merci. Non, lui n’entendait pas de trompette, avoir des voix de dessin animé c’était déjà bien suffisant.
Ce que ses pupilles, complètement dilatés, voyaient c’était une piste de tâche luisante d’un vert radioactif. Ce que le lérastazard lui montrait tout à l’heure. Sautillant sur un pied pour la freiner, Matthias s’arrêta de nouveau pour observer l’étrange coloration de l’herbe. Visiblement une bonne nouvelle : au moins une de ses balles avaient fait mouche.
Relevant le nez, ses yeux se plissèrent, pour voir aussi loin que pouvait porter sa vision, sur ce chemin luisant comme un vers.
- « Regarde. » Dit-il en pointant l’index dans la direction des tâches, à l’adresse de sa sœur, avant de reprendre leur course.
Les deux chasseurs ne mirent pas longtemps à rattraper l’intrus, qui courait en se tenant l’épaule. Matthias s’arrêta de nouveau, leva son arme et tira. Le projectile siffla dans l’air, mais n’eut malheureusement pas l’effet escompté. Si au départ il visait à transpercer sa cuisse, celle-ci ne fit que l’éraflée. Néanmoins assez profondément pour l’envoyer rouler au sol. D’office l’aîné se positionna devant sa sœur, braquant le canon sur l’homme, le doigt souple sur la gâchette, prêt à lui coller une balle en pleine tête. S’il avait eu de quoi l’immobiliser autrement, il l’aurait fait. Seulement là, ce dégénéré se trouvait bien trop dangereux pour le laisser en vie, et jouer avec lui. Tant pis pour les informations qu’ils pourraient bien en tirer, l’homme ne voulait prendre aucun risque. Malheureusement, ses yeux n’étaient plus assez bons pour l’avoir à distance, l’obligeant à se rapprocher, un peu trop dangereusement à son goût, pour être sûr de le tuer du premier coup. Hélas il ne possédait qu’une arme, et sa désorientation lui avait fait perdre le compte de ses munitions. Le chasseur, ainsi que le frère protecteur, qu’il était ne pouvait pas se permettre de gâcher ses cartouches, et de se retrouvé désarmé face à l’ennemis.
- « Bouge plus enfoiré ! Le menaça-t-il approchant prudemment, son pied s’efforçant d’être assuré sur un sol qui lui était des plus hostiles.
- Sinon quoi ? Chasseur… Vous allez crever de toute façon. » Se moqua ouvertement le blesser, souriant de toute ses dents.
Les dards fusèrent de nouveau. Matthias ne pouvait pas s’écarter sans exposer Salomé. Alors foutu pour foutu, il leva son bras pour se protéger le visage, puis tira au même moment. La première balle lui entailla l’épaule, mais l’autre ne fit que se planter dans la terre, soulevant une motte d’herbe. La douleur irradia de nouveau à travers sa chair, bouleversant ses sens. Néanmoins, lorsque sa protection se baissa, son regard avait changé. La nouvelle salve avait balayé ses hallucinations, mais ce qu’elle entraîna n’offrait pas de meilleur augure.

Ses yeux tombèrent sur la personne à ses pieds. Voyant sa sœur ainsi blessé, son sang ne fit qu’un tour. Ce n’était pas un scénario qu’il pouvait envisager. Ça non. Jamais. Le premier qui s’en prendrait à elle en sa présence, le premier qui ferait couler son sang, n’en subira qu’un sort des plus funestes. Au point que le fautif le suppliera pour l’achever.
Pivotant sur ses pieds, dans un ensemble parfait, le chasseur se plaça au dessus d’elle, faisant une nouvelle fois barrière de son corps face à la menace. Le canon se dressa, seul rempart entre le dégénéré et sa colère. Et quel rempart, plutôt l’annonce d’une mort douloureuse. Le pistolet se trouvait léger entre ses doigts sûrs. Il ne devait lui rester que deux ou trois balles, son compte ne se trouvait plus très clair. Mais au moins deux seraient employé à bonne escient. Non sa mort ne sera pas douce.
- « Reste où tu es saloperie. Où je te jure que je te transforme en passoire et tu te noieras dans ton sang. Dit-il d’un ton déterminé, haineux et d’une froideur sans borne. Qu’est ce tu fiche ici et qui t’as envoyé ? Son doigt se fit plus présent sur la gâchette, en guise d’avertissement. Mes balles seront plus rapides que tes dards. Parle et peut être que ta mort se fera sans douleur. »
On pouvait le transpercer, on pouvait le brûler, on pouvait le mutiler, il s’en fichait. Mais le premier qui s’en prenait à sa famille sera le dernier à avoir une fin dans la dentelle. On pouvait bien le qualifier de psychopathe au cœur de glace, son instinct protecteur dépassait tout ça de très loin.
Le pire dans tout ça, étant que c’était très certainement ce qui allait le perdre. Car si pour lui c’était Salomé qu’il protégeait, la réalité elle se trouvait tout autre…  



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