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 war of hearts (JOREN)

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MessageSujet: war of hearts (JOREN)   war of hearts (JOREN) Icon_minitimeVen 18 Nov 2016 - 18:34

war of hearts
JOREN & GABRIELA

Trois-heures quarante-deux. James avait fini par se rendormir dans les bras de sa mère, après d'interminables minutes à pleurer et se débattre. Ce n'était malheureusement pas la première fois que cela arrivait, cela faisait des semaines que les nuits de Gabriela étaient rythmées par les pleurs de son fils. Désemparée, désespérée, paniquée, elle avait fini par l'emmener voir un pédiatre, qui avait rapidement conclu que le bambin souffrait de terreurs nocturnes. Le diagnostic était tombé comme un couperet, Gabriela avait eu l'impression qu'on lui assénait la pire gifle de toute son existence et pourtant... Elle aurait dû s'en douter. Des terreurs nocturnes. Après ce que James avait traversé, c'était évident. Mais ça n'en était pas moins extrêmement difficile à supporter et douloureux pour sa mère, qui faisait de son mieux pour prendre soin de lui depuis qu'elle l'avait arraché des griffes de son ignoble grand-père. Le changement avait été traumatisant pour le bébé, à tous les niveaux. Nouvelle famille, nouvel environnement, nouveau mode de vie... Tout était différent, subitement et sans transition ; c'était beaucoup trop pour un tout petit. Gabriela savait que ce n'était que passager, que James finirait par s'adapter à sa nouvelle vie... Elle n'en était pas moins terriblement malheureuse. Elle avait eu la naïveté de croire qu'une fois James secouru, tout irait pour le mieux. Elle serait enfin pour lui la mère qu'elle aurait toujours dû être... La réalité était hélas bien différente. James faisait des progrès tous les jours, mais Gabriela avait souvent l'impression de mal faire les choses, de ne pas être assez bien pour lui. Elle était perdue, et malheureusement pour lui, c'était souvent Joren qui faisait les frais de ses sautes d'humeur. Elle ne le faisait pas exprès, mais la tension accumulée avait besoin de sortir, et puisqu'il n'était pas question de hausser le ton avec James et qu'elle n'avait personne d'autre... Elle s'excusait toujours, coupable, et il pardonnait. Sans doute parce qu'il était le seul à comprendre ce qu'elle traversait, le seul à avoir été auprès d'elle au cours des derniers mois. Il savait ce qu'elle savait enduré, il savait qu'elle faisait de son mieux pour tenir le coup. L'enlèvement de James, les mois de traque, le meurtre de sa mère des mains de son propre père, son presque assassinat... Et enfin, le délicat sauvetage du petit. Gabriela avait beau être une femme de fort caractère, elle aussi avait ses limites – bientôt franchies.

Cette nuit là encore, quand James s'était réveillé en hurlant, Gabriela lui avait craché qu'il n'avait qu'à retourner se coucher, qu'elle savait parfaitement comment s'occuper de son fils. Elle avait regretté ses paroles aussitôt le petit calmé, d'abord parce que c'était injuste de repousser Joren alors qu'il voulait simplement l'aider, ensuite parce que c'était faux. Elle faisait de son mieux, elle apprenait, mais elle n'avait pas l'expérience de Joren en la matière ; et cela même s'il ne manquait jamais de lui rappeler qu'il n'était pas le père de l'année. Et elle, de lui répéter encore et encore, que ce qui était arrivé à Sigrid n'était pas de sa faute et qu'ils arrangeraient les choses... Tous les deux, ils formaient une paire de parents désespérés – comme on dit, qui se ressemble s'assemble. Assise sur le canapé du salon, Gabriela avait recouvert James d'une couverture et elle le berçait doucement, silencieusement. Elle avait été horrifiée quand elle avait réalisé qu'elle ne connaissait pas une seule berceuse, pas le moindre conte pour enfant. Tout cela à cause d'une éducation tranchante et d'une année volée qui l'avait empêchée d'apprendre à s'occuper de son fils. Katherine avait beau être morte – et de façon plutôt noble, même – Gabriela ne pouvait pas s'empêcher de la jalouser et de la haïr, pour tous ces moments volés. Parce que c'était à elle que James pensait quand il réclamait "mama", parce que c'était elle qui avait eu droit à ses premiers sourires, ses rires, ses premiers pas... Le temps perdu était perdu, mais l'amertume de Gabriela demeurait. Le plus difficile étant de savoir que les choses ne s'arrangeraient pas aussi vite qu'elle l'espérait, pire, qu'elles continueraient sans doute à empirer jusqu'à ce qu'au point de non retour. Quitter Radcliff avant que cela n'arrive, elle y avait songer, mais elle ne pouvait pas. Joren ne pouvait pas quitter la ville parce qu'il y avait Sigrid, et elle s'était elle-même engagée auprès d'Isolde pour l'aider à mettre fin aux desseins des chasseurs. Radcliff était un poison sinueux qui s'infiltrait dans les veines, et dont on ne remarquait la présence que lorsqu'il était déjà trop tard. Gabriela haïssait la ville, mais elle ne pouvait plus la quitter.

Gabriela avait senti la présence de Joren dans le salon avant même d'avoir eu à lever les yeux. Elle savait que comme à chaque fois, il se tenait contre le mur, les bras croisés. Pour lui aussi, les choses étaient ardues. Elle l'oubliait, trop souvent. « Je ne sais pas comment faire, Jo'... J'ai l'impression qu'il ne l'oubliera jamais... Qu'il ne m'aimera jamais... A chaque fois qu'il réclame ma mère, je... J'ai envie de lui hurler que c'est moi sa mère, qu'elle n'était rien d'autre qu'une voleuse...  Mais je ne peux pas, il ne comprendrait pas, et il souffre déjà tellement... » Elle releva les yeux vers Joren, désemparée. « Je sais qu'il va lui falloir du temps, je sais que c'est naturel, je sais tout ça, je le sais... Mais j'ai attendu plus d'un an pour le serrer dans mes bras, et neuf fois sur dix il me repousse. » C'était difficilement supportable pour une mère qui aimait inconditionnellement son enfant, et avait été jusqu'à tuer son propre père pour lui. Elle ne blâmait pas James, juste... L'injustice totale de la situation. Le petit serré contre sa poitrine, Gabriela soupira. « Juste là, sur le comptoir de la cuisine, il y a une enveloppe qui vient de l'hôpital. Ouvre-la. » Elle contenait plusieurs feuilles, les résultats d'une prise de sang datant d'une semaine seulement. Gabriela avait laissé l'enveloppe bien en vue avec l'espoir que Joren soit assez curieux pour l'ouvrir sans qu'elle ait à le lui dire, mais de toute évidence il respectait son jardin secret... Elle aurait presque aimé qu'il n'agisse pas avec correction pour cette fois. Le jargon médical, Gabriela le comprenait parfaitement, mais elle se doutait que ce n'était pas la même chose pour Joren. Avant même qu'elle ne les ait prononcés, les mots lui écorchaient la gorge. « Je suis enceinte. » Ça aurait dû être une bonne nouvelle. Mais pour Gabriela, pour le moment, ça ne l'était pas. « De treize semaines. » Soit trois mois. Elle ne s'en était pas rendue compte. Il s'était passé trop de choses. Et puis quand le doute avait fini par trouver le chemin de son esprit... Il avait été très vite confirmé, et elle n'avait pas su comment réagir. Elle ne savait toujours pas, elle attendait la réaction de Joren, parce qu'elle se sentait tout simplement incapable de faire preuve de courage. « Je ne savais pas... Je suis désolée. »

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Joren Holgersen
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MessageSujet: Re: war of hearts (JOREN)   war of hearts (JOREN) Icon_minitimeMar 22 Nov 2016 - 18:43

let me hold you up like you held me up.
gabriela rivera & joren holgersen

Joren, il avait toujours su que Gabriela, réussirait à récupérer son fils des griffes de ses parents. Il n’avait jamais douté d’elle. Gabriela, il savait qu’elle était du genre à ne pas baisser les bras, à ne pas s’avouer vaincu et il avait raison de penser comme ça, parce qu’elle avait retrouvé son fils. C’était compliqué pourtant, parce que le gamin ne la connaissait pas, qu’il se retrouvait dans un univers complètement différent, qu’il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ce n’était qu’un enfant qui avait déjà subi bien trop de choses pour son jeune âge et qui aurait besoin de temps pour s’habituer à ce nouvel environnement, mais heureusement, on disait que les enfants s’adaptaient bien plus facilement et rapidement au changement que la plupart des adultes. Il avait eu de la chance peut-être, avec Sigrid. Quand Maiken lui avait laissé l’autorisation de la voir, la gamine s’était vite habituée à avoir de nouveau son père dans sa vie. Il savait pourtant Joren que s’il avait la chance de retrouver Sigrid un jour, ce serait tout autant difficile que ce que Gabriela et James traversaient aujourd’hui. Plus difficile même,  parce que Sigrid était plus âgée et qu’elle devait bien savoir, que c’était son père qui lui avait fait du mal. Elle s’en souviendrait la gamine. De toute façon, y avait des moments où il se disait que la question ne se posait même pas, parce que Maiken, elle ne le laisserait plus jamais s’approcher de leur fille. Sa seule chance à Joren, ce serait de retrouver celui qui l’avait poussé à utiliser ce fichu vaccin sur sa fille. Et Après ? Il ne savait même pas. Les instincts de chasseurs inscrits dans ses tripes le pousserait à vouloir le tuer ce type ; mais l’homme qu’il essayait de devenir ne savait pas s’il pourrait s’y résoudre. Tout ce qu’il savait Joren, c’était qu’il voulait retrouver ce type. Ce qu’il en ferait après, fallait croire que ça dépendrait des sentiments qui s’empareraient de lui à ce moment-là. Pour le moment, il se réjouissait au moins du fait que les choses s’arrangeaient du côté de Gabriela, peut-être un brin de jalousie dans les tripes, parce que la voir avec son fils, lui rappelait à Joren, à quel point Sigrid pouvait lui manquer.

Mais peu importait, c’était un sentiment bidon qu’il pouvait aisément faire taire, parce qu’il savait que ce n’était ni juste, ni logique et que ça n’avait franchement aucun sens d’accorder de l’attention à un sentiment pareil. Il était aussi capable de faire taire ses frustrations, quand Gabriela était assez stressée pour s’en prendre à lui, pour une raison ou pour une autre. Ce n’était pas grave, il était là pour elle, il l’aimait et il voulait l’aider. Il pouvait bien croire que tant qu’elle ne lui envoyait pas son poing en pleine tronche, tout allait bien. Ils ne vivaient pas ensemble non plus, alors quand ça n’allait pas il pouvait encore retrouver refuge dans son appartement et peut-être que dans ces moments, elle savait qu’il était là, quand même pas franchement loin d’elle et qu’il viendrait bien vite si jamais elle avait besoin de lui. Dans le fond, y avait peut-être une partie de sa frustration qui était bel et bien de sa faute à lui. Parce qu’elle était là, à Radcliff, à cause de lui et de sa volonté de rester en ville. Parce qu’y avait Sigrid et qu’il n’avait pas envie de partir trop loin d’elle, quand bien même il ne pouvait plus la voir, il préférait rester en ville. C’était sa fille et il se disait que Gabriela elle devait comprendre ça mieux que personne ; mais ça n’empêchait pas que Radcliff elle-même devait parfois participer à la stresser davantage. Il faisait de son mieux en tout cas Joren, pour prendre sur lui dans les moments difficiles et être présent pour elle quoi qu’elle ait besoin. Il passait presque plus de temps chez elle que chez lui et comme il n’avait plus vraiment de boulot, il avait au moins beaucoup de temps à lui offrir, quand bien même il devait bien essayer de s’occuper de cette entreprise qui battait de l’aile à cause des procès dont elle avait été victime. Aux dernières nouvelles, les laboratoires Holgersen étaient encore fermés, pour une durée indéterminée. Un problème qu’il avait bien envie de résoudre aussi, parce qu’il avait besoin de ces laboratoires, de l’héritage de sa famille, tout autant qu’il avait besoin de laver son nom de la sale réputation dont il avait hérité dans cette affaire. Il n’y connaissait rien en sciences, en recherche et tant qu’on ne lui expliquait pas avec des mots simples en quoi avaient consisté les expériences qui avaient fermées le labo, il était complètement largué. Mais, il avait tendance à penser que ce n’était pas trop tard pour faire les choses différemment, mieux et que tout le monde méritait une seconde chance, même les Holgersen. Il en avait besoin lui, de ses laboratoires, de son job, de sa vie, parce que petit à petit, ça commencer à tomber en lambeaux tout ça.

Il avait encore Gabriela. Il n’avait plus que Gabriela. Alors, il savait qu’il était prêt à tout pour elle. Pour l’aider, pour qu’elle se sente mieux, pour qu’elle s’en sorte avec tout ça. Ça irait mieux avec James, il en était certain et puis, il n’hésitait pas non plus à lui proposer de s’en occuper, pour qu’elle puisse se reposer. Il avait essayé, cette nuit encore et elle lui avait fait comprendre de façon, plus ou moins aimable,  qu’elle n’avait pas besoin de lui. Alors que le temps passait et qu’il ne se rendormait pas, il aurait bien eu envie de rester dans le lit, ne serait-ce que par orgueil, puisqu’elle n’avait pas besoin de lui, autant ne pas y aller. Mais comme toujours, il était sorti du lit avant d’enfiler ses fringues qu’il avait laissé près du lit et de quitter la chambre pour rejoindre le salon, parce qu’il avait besoin de s’assurer que tout allait bien pour Gabriela et pour James, c’était plus fort que lui. Elle avait bien vite remarqué sa présence, c’était déjà ça. Dans un soupire, il se rapprocha du canapé, juste derrière elle pour venir lui masser doucement les épaules. « Il est encore jeune, il va finir par s’habituer à tout ça. Il faut juste lui laisser le temps, ça doit être perturbant tout ça pour lui, mais ça va aller. » Il finirait par comprendre aussi, qu’elle était sa mère, il suffisait de lui laisser du temps, de garder patience et d’être là pour lui, tout ce que Gaby faisait déjà, mais évidemment, la situation n’allait pas changer en un coup de baguette magique. Il était plus simple de foutre en l’air une relation que d’en réparer une, il était bien placé pour le savoir Joren. Bien-sûr, Gabriela elle, elle n’était pas responsable de la façon dont sa relation avait tournée avec son fils, il ne pouvait pas en dire autant pour lui et Sigrid. Il arqua un sourcil, alors qu’elle parlait de l’enveloppe de l’hôpital, il l’avait bien vue plus tôt, mais il n’y avait pas forcément fait attention et ce n’était pas la présence du tampon de l’hôpital qui l’avait alarmé, étant donné qu’elle y bossait à l’hôpital. Il se dirigea vers le comptoir, pour attraper cette fameuse enveloppe et l’ouvrir, le sourcil toujours arqué face à ce qu’elle contenait. Est-ce qu’il était censé comprendre quelque chose ? Parce que pour lui c’était juste des noms scientifiques qui pourraient très bien être écrit en chinois, il comprendrait tout aussi bien, avec des pourcentages, qu’il soit diplômé d’une grande université comme Dartmouth n’y changeait rien. Les chiffres, il comprenait, il était bon avec ça, mais les blablas scientifiques, beaucoup moins, il avait étudié le commerce après tout. Mais bien vite, Gabriela avait répondu aux questions qu’il se posait. Ce genre de phrase qu’il avait entendu, qu’il était sûr d’avoir compris et qui pourtant venait de créer un genre de court-circuit au fond de son cerveau, le laissé comme paralysé pendant quelques trop longues secondes. « Enceinte comme … avec un bébé ? » La réplique qui venait de passer le seuil de ses lèvres lui donna automatiquement l’envie d’aller se cogner la tête contre un mur, parce que c’était vraiment le truc le plus idiot qu’il avait sorti de toute sa vie. « J’veux dire, évidemment avec un bébé. Désolé, j’suis con. » Il reposa l’enveloppe  là où il l’avait trouvée, de toute évidence, les propos de Gabriela, étaient plus clairs que tout ce qu’il y avait dans cette enveloppe. Treize semaines. Il fit rapidement le calcul dans sa tête, ça devait les ramener à peu de temps après qu’elle se soit fait tirer dessus. « Je suppose qu’on a bien fêté ta sortie de l’hôpital. » Il laissa échapper un léger rire, plus nerveux qu’autre chose. Fallait qu’il arrête de parler, parce qu’il disait vraiment n’importe quoi là. Mais y avait genre des millions d’idées qui passaient dans son crâne et il n’arrivait pas à faire le tri. Il avait Sigrid, elle avait James, tout un tas de problèmes à résoudre encore, c’était pas le moment. Il se rapprocha pour se laisser tomber sur le fauteuil, non loin du canapé où elle était, il ne voulait pas prendre le risque de réveiller James en s’approchant trop. « Mais tout va bien se passer hein ? » Il avait le ton partager entre l’assurance de vouloir lui dire que tout se passerait bien et la volonté qu’elle le lui confirme. « Peut-être que ce sera bien pour James en plus, d’avoir un frère ou une sœur. C’est bien les frères et sœurs, ça aide toujours. A part quand tu dis à ta sœur, qu’elle a un problème, parce qu’elle peut faire exploser les choses. » Il parlait de sa propre sœur là, qui le détestait, à raison, parce qu’il n’avait pas été franchement très compréhensible avec elle, avec son histoire de mutation. « L’avantage c’est que tes parents seront pas là pour prendre le bébé et que les miens viennent juste d’éviter la prison. » Il laissa échapper un soupire, conscient qu’il n’était pas en train d’aider beaucoup là, y avait vraiment un moment où il fallait qu’il arrête de parler, c’était plus possible là. « Désolé, je voulais pas dire ça. » Tous ces trucs pas très constructifs, il ferait mieux de les laisser de côté. Il s’arma d’assez de courage pour relever les yeux vers Gabriela, un sourire sur les lèvres. « Mais ça va aller, on va s’en sortir okay ? » Il fallait bien de toute façon. « C’est peut-être l’occasion après tout, d’oublier les histoires de famille compliquées et de construire quelque chose de plus stable. Toi, moi, James et ce bébé. » Il esquissa un sourire qu’il voulait aussi rassurant que possible, bien conscient pourtant que dans son équation, dans cette famille dont il parlait, il n’avait pas pris Sigrid en compte, ça lui faisait mal au cœur, parce qu’elle était sa fille et qu’évidemment, il voulait qu’elle ait une place dans sa vie, mais il avait tout foiré avec elle et il semblait bien qu’il ne la reverrait jamais. C’était ça la plus grande peur qu’il avait dans cette histoire : et s’il foirait encore avec ce bébé ? S’il était juste incapable d’être un bon père ? Il n’avait pas envie lui, il voulait faire bien les choses, avec Sigrid, comme avec ce bébé. Mais Sigrid, c’était fini, pas ce bébé, alors ça irait, il allait s’en sortir, ils allaient s’en sortir.
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MessageSujet: Re: war of hearts (JOREN)   war of hearts (JOREN) Icon_minitimeLun 5 Déc 2016 - 20:24

war of hearts
JOREN & GABRIELA

Gabriela ne s'était pas préparée à retomber enceinte. L'annonce de cette grossesse l'avait frappée comme la foudre, elle était restée muette de stupéfaction face aux résultats de sa prise de sang. Comme si elle avait oublié tous ses cours de médecine, comme si elle n'avait pas la moindre idée de comment cela avait pu lui arriver. Le cerveau court-circuité, elle n'avait pas su comment réagir, alors elle n'avait simplement pas réagi du tout. Elle était rentrée chez elle, avait laissé l'enveloppe et les résultats de côté, et elle était retournée à ses préoccupations. Impossible pourtant d'oublier cette annonce, cette nouvelle qui allait changer sa vie – et celle de Joren. De toute évidence, ils n'avaient pas été suffisamment prudents, et ils allaient en payer les conséquences. Secouée, Gabriela l'était bien trop encore pour envisager cette grossesse sereinement. Elle venait tout juste de retrouver James, et devait batailler chaque jour pour s'occuper de lui, et elle luttait pour gagner son affection... Sans doute était-ce pour cette raison qu'elle ne s'était pas rendue compte bien plus tôt qu'elle était enceinte. À treize semaines de grossesse, on aurait presque pu dire qu'elle avait fait un déni... Sauf qu'en y prêtant un peu plus d'attention, elle avait fini par remarquer que son ventre s'était largement arrondi, son soutien-gorge semblait plus serré... Elle était enceinte de plus de trois mois, et elle venait à peine de s'en rendre compte. Elle n'avait pas voulu le cacher à Joren, elle l'avait découvert presque en même temps que lui, à quelques jours près. Et si elle ne s'était pas précipitée pour lui annoncer la nouvelle, c'était simplement parce qu'elle avait eu besoin de la digérer, pour pouvoir tenter de lui dire les choses sereinement le moment venu. Et apparemment, ce moment devait avoir lieu au beau milieu de la nuit, après l'une des crises de James. Elle aurait sans doute pu mieux choisir, mais elle ne pouvait pas garder ce secret pour elle plus longtemps. Contrairement à la première fois, elle était profondément amoureuse du père de son bébé, il ne s'agissait pas d'une simple histoire d'un soir. Mais avec Joren, ils n'avaient jamais parlé d'avoir des enfants ensemble, ils avaient suffisamment de problèmes à gérer avec James et Sigrid...

« Oui, Joren, enceinte d'un bébé. » D'ordinaire, ce genre de remarque ridicule l'aurait agacée, mais elle comprenait parfaitement que Joren puisse être choqué – elle aurait été surprise qu'il ne le soit pas. Comme lui elle rit, nerveusement. Oui, ils avaient probablement bien fêté sa sortie de l'hôpital, et sans penser aux conséquences... Eh bien, les conséquences prenaient la forme d'un bébé,  qui naîtraient dans tout juste six mois. Cela paraissait loin, mais Gabriela savait que le temps passerait vite, trop vite. La première fois, elle avait tout organisé de A à Z, elle avait décidé de garder James à la seconde où elle avait su qu'il était là, tant pis si elle devait être mère célibataire. Elle n'avait pas eu peur, elle n'avait pas été angoissée... Tout le contraire de ce qu'elle ressentait, dans l'attente interminable d'une réaction un peu plus explicite de la part de Joren. Elle ne voulait surtout pas qu'il pense qu'elle lui avait fait un enfant dans le dos, ou qu'elle avait préparé son coup. C'était ridicule de penser ainsi, Joren la connaissait bien assez pour savoir qu'elle n'aurait jamais fait une chose pareille, mais paniquée, Gabriela ne pensait pas clairement. Elle avait peur d'être abandonnée, encore. Joren l'aimait. Ce qui ne garantissait en rien qu'il voudrait de ce bébé. Après tout, il avait déjà tellement d'ennuis avec Sigrid... Avoir un autre enfant ne faisait sans doute pas partie de ses plans pour son futur proche. Et elle ne pourrait pas réellement lui en vouloir, étant donné que cela ne faisait pas partie des siens non plus ! Mais elle avait besoin de lui. Pour la première fois de sa vie, Gabriela ne savait pas ce qu'elle était censée faire.

Elle resta interdite, ses prunelles sombres braquées sur Joren, lorsqu'il lui demanda si tout allait bien se passer. Elle n'en savait rien. Elle n'en avait pas la moindre idée, et là était tout le problème. Tant qu'elle ne saurait pas ce qu'il pensait de cette grossesse, de leur bébé, elle n'aurait pas de réponse à lui donner. Elle le regarda d'un drôle d'air, un sourcil haussé, tandis qu'il lui parlait des bénéfices des fratries – peut-être était-ce vrai, elle était fille unique, elle ne pouvait pas le savoir – et serra inconsciemment James un peu plus fort contre elle quand il évoqua leurs parents. En effet, les Rivera ne feraient pas de mal à ce bébé... Quant aux parents de Joren, Gabriela ne voulait même pas envisager de les inclure à l'équation pour le moment. Joren, James, Sigrid et elle, c'était assez. Comme une enfant perdue, elle hocha bêtement la tête lorsqu'il lui affirma, cette fois, que tout irait bien. Puis ses yeux s'écarquillèrent, elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais les mots restèrent coincés au fond de sa gorge. Construire quelque chose de stable, tous les quatre... Gabriela s'était attendue à beaucoup de réactions, mais pas à celle là. « Tu n'es pas... Tu n'es pas... En colère ? » Ce qu'elle venait de lui annoncer, à presque quatre-heures du matin, aurait pu le mettre en colère. Il avait l'air secoué, c'était évident, mais ses traits ne suggéraient pas la moindre trace d'irritabilité. « Je veux dire... Tu veux vraiment de ce bébé ? » Pour elle, la question ne se posait pas et il était de toute façon trop tard pour avorter. Lui, il aurait pu ne rien vouloir avoir à faire avec cet enfant. Mais ce qu'il venait de lui proposer était aux antipodes de cela.

Gabriela se leva subitement et abandonna Joren dans le salon un instant, le temps d'aller recoucher James dans son lit, et de reprendre ses esprits. Elle réapparut les bras croisés sous sa poitrine, la tête basse, mais l'air un peu moins angoissée. « Tu penses vraiment ce que tu dis ? On pourrait vraiment former une famille ? Je veux dire... Une vraie famille ? » Gabriela, elle, ne savait pas ce que c'était. Joren le savait mieux qu'elle, quand bien même les choses étaient loin d'être parfaites. Debout devant le jeune homme, Gabriela resta silencieuse pendant ce qui sembla être une éternité. Peut-être était-ce elle, la plus surprise des deux. Aurait-elle dû attendre que Joren soit complètement réveillé pour lui annoncer la nouvelle ? « Je ne sais pas ce que c'est, une vraie famille... Mais je suppose que c'est à nous de décider ce que nous voulons pour nos enfants. Tous nos enfants. » Si Joren n'avait pas mentionné Sigrid, Gabriela ne l'oubliait pas. Elle savait combien l'absence de la petite fille était pesante pour son père. Elle avait bien l'intention de faire quelque chose pour l'aider à revoir sa fille. Il n'avait rien fait de mal, il avait simplement voulu la protéger. Il ne méritait pas d'être tenu à l'écart, et surtout pas alors qu'elle était malade. Petite ou non, Sigrid devait savoir que ce qui lui arrivait n'était pas la faute de son père. Mais pour le moment, Gabriela ne pouvait rien pour Sigrid, et il y avait ce bébé, leur bébé. Doucement, elle prit les mains de Joren entre les siennes, et les posa contre son ventre. « Tu veux vraiment de ce bébé ? Je comprendrais, si jamais ce n'était pas le cas... C'est tellement inattendu... » Elle baissa les yeux sur leurs mains sur son ventre, et prit une profonde inspiration. « Cette fois, je n'y arriverai pas toute seule. C'est trop d'un coup... Ce n'est pas le bon moment, je suis désolée... Mais j'ai besoin de toi. J'ai besoin de toi, Joren. » Elle soupira, longuement. C'était la triste vérité. Elle semblait ne plus être capable de se passer de lui, ni même de se débrouiller sans lui. Elle l'aimait, trop sans doute.

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Joren Holgersen
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MessageSujet: Re: war of hearts (JOREN)   war of hearts (JOREN) Icon_minitimeSam 31 Déc 2016 - 16:09

let me hold you up like you held me up.
gabriela rivera & joren holgersen

Ces derniers temps, y avait plein de choses compliquées dans la vie de Joren, un tas de trucs qu’il n’arrivait pas forcément bien à gérer. Professionnellement, c’était pas trop ça, alors que son boulot ces derniers temps consistait à essayer de trouver un moyen de sauver la compagnie de ses parents, tout en évitant de se demander si on allait les condamner ou non, pour des crimes qu’ils n’avaient pas vraiment commis. Joren, en tout cas, il ne pouvait pas croire que ses parents avaient volontairement autorisé des expériences comme ça. Même s’ils n’étaient pas des amoureux des transmutants, que ça les stressait plus qu’autre chose, il savait que jamais, ils n’auraient acceptés de faire un truc pareil. Ils avaient quand même une certaine éthique, des limites à ne pas dépasser et eux, ils avaient toujours eu en tête la volonté de ‘soigner’ les transmutants, plus que la volonté de leur faire du mal. Un truc que lui, il avait fini par perdre de vue, frustré sans doute que le destin ait décidé de faire de sa fille une transmutante. Il en avait tué plus d’un, quand il avait rejoint les hunters, alors sans doute que si y avait un Holgersen à mettre en prison, ce serait lui, plutôt que ses parents. Mais, dans les procès actuels, à part voir son nom trainer dans la boue et se faire insulter à chaque fois qu’il mettait le nez dehors, il ne risquait pas grand-chose, parce qu’il n’avait, de toute façon, jamais été habilité à mettre le nez dans les machins scientifiques qui faisaient tourner l’entreprise. Il essayait de se renseigner et il faisait des recherches pour avoir l’air de s’y connaitre un peu, quand on lui parlait de tout ça, mais évidemment que ce n’était ni son droit, ni son rôle, d’autoriser n’importe quelle expérience, lui, il n’était que directeur financier, le reste ne le concernait pas, alors personne ne l’accusait de quoi que ce soit. C’était déjà ça de gagner pour lui.

A côté de ça, il avait encore les trop fraiches histoires avec Maiken et Sigrid à gérer. Il avait cru qu’il aurait sa chance de renouer avec Sigrid et il avait fait beaucoup d’efforts pour ça. Le peu de moments qu’il avait passé en compagnie de sa fille, depuis qu’il avait réussi à convaincre Maiken de lui laisser une seconde chance avaient été vraiment parfaits. Etre avec sa fille, ça l’avait comblé de bonheur, mais il avait perdu ce droit bien plus vite qu’il n’avait réussi à l’obtenir. Parce que sa route avait croisé celle d’un chasseur et que ce dernier était venu tout foutre en l’air. Il n’avait rien demandé à personne Joren et ce type était entré dans sa vie pour tout foutre en l’air. Il lui avait laissé le choix, dans son infinie gentillesse, entre la mort de sa fille et le vaccin. Il n’avait pas hésité bien longtemps avant de choisir de vacciner lui-même la gamine, après tout, ça restait mieux qu’une balle entre les deux yeux. Mais maintenant Sigrid, elle était dans un sale état, elle avait beaucoup souffert de cette vaccination et Maiken, elle n’avait pas l’intention de lui pardonner. Il avait pris le blâme en se disant que ce serait plus simple pour Maiken, pour Sigrid aussi, que si c’était lui le méchant de l’histoire, elles n’auraient plus de raison de s’inquiéter, elles n’auraient pas besoin de se méfier du monde entier. Sigrid, c’était une gamine adorable, tellement gentille qu’elle méritait bien de pouvoir continuer de regarder le monde avec ses grands yeux plein de confiance, comme si tout était beau, tout était parfait. Mais évidemment, puisque c’était à lui qu’on reprochait tout, il ne pouvait plus les voir lui, les magnifiques yeux de sa fille. Cette histoire de vaccin, de transmutants, elle lui avait également couté sa sœur, alors que son ainée refusait catégoriquement de lui adresser la parole. Elle avait sans doute raison, vu comment il s’était comporté avec elle, mais ça lui brisait le cœur, à Joren, de ne pas réussir à obtenir le pardon de sa sœur.

Il avait donc tout un tas de problèmes qui s’imposaient à lui, une liste de choses à résoudre qui s’annonçait des plus compliquées, alors évidemment, il n’avait pas prévu d’ajouter à tout ça, un nouveau bébé à gérer. Y avait déjà James dans la vie de Gabriela, son fils qu’elle venait de récupérer et qui n’était pas facile à gérer, avec tout ce qu’il avait pu connaitre depuis qu’il avait été enlevé par les parents de la brune. Elle n’avait pas non plus besoin d’avoir une seconde grossesse à gérer. Mais, ça irait. Il le fallait bien, parce que maintenant que ce bébé était là, il n’était pas question de s’en débarrasser, il ne pouvait pas imaginer un truc pareil Joren et il savait aussi que Gabriela, elle ne pourrait pas envisager cette option. Alors, même s’il était perturbé et que ça lui faisait dire des conneries, ça irait. Il n’était pas heureux au point d’en sauter de joie, comme ça aurait pu être le cas si ça avait été une nouvelle attendue, mais il n’était pas non plus en colère, ni particulièrement paniqué. Sous le choc, un peu inquiet oui, mais content quand même, malgré tout, parce qu’avoir un bébé avec Gabriela, ça restait une chose formidable, malgré les problèmes non gérés, les ennuis que ça pourrait leur rajouter. « Evidemment que je ne suis pas en colère. » De toute façon, il n’aurait pas à être en colère contre elle, puisqu’ils étaient autant responsable de cette grossesse l’un que l’autre. Il haussa les épaules, finalement. « J’vais pas prétendre que c’est le truc dont je rêvais depuis un moment, parce que tout est compliqué et que j’ai pas vraiment eu l’occasion d’y penser, mais maintenant qu’il est là ce bébé, oui, je le veux. » Il n’avait pas du tout envisagé d’avoir un autre enfant, pas maintenant en tout cas, pas alors qu’il avait encore une fois perdu sa fille, mais ils l’avaient conçu ce bébé et c’était peut-être une erreur, mais pas un regret. Il regarda Gabriela s’éloigner, avant de se retrouver tout seul dans la pièce quelques minutes, le temps qu’elle remette James au lit. Il releva rapidement le regard vers la jeune femme. « Oui, je le pense. J’vois pas pourquoi on pourrait pas avoir une vraie famille. » Parce que qu’ils étaient ensemble, qu’ils étaient amoureux et que même si ça venait tôt dans les refontes de leur histoire, ils semblaient qu’ils avaient connu tellement de choses ensemble que les quelques mois histoires qu’ils avaient pouvaient valoir des années pour d’autres couples. « Il est jamais trop tard pour en avoir une, une vraie famille. » Il voulait ça pour Gabriela, pour James aussi et ce bébé qu’elle portait. Sigrid aussi, évidemment, il ne l’oubliait pas sa fille, le fait de ne pas la mentionner, n’était pas un oubli, juste le poids de la réalité qui s’imposait à lui depuis cette histoire de vaccin. « Tous nos enfants oui. » Qu’il répondit quand même, un sourire sur les lèvres, parce que quand il était en face de Gabriela, il lui semblait bien que c’était beaucoup moins dur de rester optimiste, quand à son histoire avec Sigrid et Maiken. Sa main sur le ventre de la jeune femme, il y déposa quelque caresse, du bout du pouce, fixant, ce ventre dans lequel était en train de grandir un bébé ; leur bébé. Il finit par relever les yeux vers la jeune femme, avant de se relever du fauteuil dans lequel il était assis. « Je suis là et je vais nulle part Gaby, c’est promis. On va avoir ce bébé, ensemble. » Il déposa sa main contre sa joue avant de venir l’embrasser. Il ne la laisserait pas tomber, elle n’aurait pas besoin de gérer tout ça toute seule, parce qu’ils étaient ensemble et rien ni personne ne viendrait changer ça.
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