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 I would want to remember your face [Pv Lilo]

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Aidan Hamilton
Aidan Hamilton

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SUR TH DEPUIS : 09/08/2016
MessageSujet: I would want to remember your face [Pv Lilo]   I would want to remember your face [Pv Lilo] Icon_minitimeMar 23 Aoû 2016 - 17:56


I don't remember your voice, I don't remember your smile,
I don't remember me...
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Ça faisait maintenant quatre jours qu’il était pleinement réveillé, cependant il n’avait encore vu personne, à par les infirmiers qui l’avait déplacé des soins intensifs. Fallait dire qu’il était tellement agité, depuis qu’il avait ouvert les yeux, que l’homme ne laissait pas grand monde l’approcher. Les médecins avaient trouvé étonnant qu’il recouvre aussi rapidement toutes ses facultés mentales, surtout pour lui permettre d’arracher le tube de son respirateur. Apprendre qu’il avait passé une année complète dans le coma n’allait pas non plus pour arranger les choses. Surtout qu’il n’avait aucun souvenir des évènements qui l’y avait plongé. Une balle dans la tête lui avait-on dit. Un miracle qu’il s’en soit sortit. Un miracle pour qui ?
Cependant, tout le monde sait ce qui implique une blessure par arme à feu : l’intervention des flics. Et la seule chose que lui dictait son instinct, c’est qu’il n’était pas vraiment dans son intérêt de côtoyer ces gens là. Ce qui l’avait sauvé de leur visite jusqu’à maintenant : son état. Réagissant de manière bien trop violente à chaque approche ou intervention, les médecins avaient été forcés de l’abrutir de calmant. L’obligeant à demeurer muet et apathique, le regard perdu dans le vague à travers le carreau. Stress post-traumatique qu’ils disaient. Le brun avait comme l’impression d’avoir entendu ce mot toute sa vie. Mais c’était surtout qu’il n’avait pas les idées clairs. La lumière lui abimait les yeux et chaque sons, chaque pas lui troublaient les sens. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait et les médicaments l’empêchaient de réfléchir. Au moins, il se rendait un peu moins compte qu’il se trouvait cloué dans un fauteuil roulant comme un putain d’infirme. Son corps ne lui répondait plus et ça avait le don de l’agacer. Il voulait se mettre debout, marcher, respirer l’air du dehors, néanmoins ces fichus hommes en blanc et ces fichus guiboles l’en empêchaient. Ça l’énervait. On le traitait comme un gamin demeuré, alors qu’il possédait toutes ses facultés. Vraiment ça l’énervait. Et cette bande de con s’étonnait qu’il réagisse de façon excessive. Quelqu’un l’avait emprisonné dans un sommeil sans fin, et maintenant on voulait l’enfermer dans son propre corps. Qu’ils aillent tous se faire foutre !
Ses doigts se resserrèrent sur l’accoudoir du fauteuil, à s’en blanchir les jointures. Tiens, les effets commençaient à se dissiper. Pas trop tôt. Le patient avait peut être perdu une bonne partie de sa masse musculaire, cependant il était encore capable de se déplacer tout seul avec ses roulettes. Son esprit sortait doucement de la brume, et il put sentir le pas léger de l’infirmière Reynolds entrer dans sa piaule. Sa main se posa doucement sur son épaule et il tourna la tête vers elle. L’azur croisa l’émeraude, brillant de toute leur lucidité.
- « Alors comment on se sent aujourd’hui ? Demanda-t-elle de sa voix mielleuse et assurément fausse.
- *Comme l’envie de te tordre le cou, vieille femme.* Pensa l’homme avec une profonde amertume, avant d’ouvrir la bouche pour répondre.
Sa langue claqua.
- Il n’est pas encore conseillé que vous tentiez de parler. Il ne fallait pas arracher votre tube. Dit-elle comme si elle parlait à un bébé, en lui tendant le carnet.
Pensant une nouvelle fois à lui faire avaler son chapelet, il attrapa le carnet d’une main peu assuré et tenta d’écrire de façon lisible.
- Oh, vous voulez aller dehors ? Après votre séance peut être. Gérald va vous y emmener tout à l’heure. Quelqu’un va arriver pour partager votre chambre, ça ne vous ennuis pas ? »
Il haussa les épaules. Avait-il vraiment le choix de toute façon ? Pas comme s’il comptait l’étouffer dans son sommeil.

Il avait attendu silencieux que l’on installe son nouveau voisin de chambré, et que l’employer sorte. L’homme était partit s’enfermer dans la salle de bain, pour enfiler la chemise règlementaire de l’hôpital, alors c’était le moment pour agir. Roulant vers l’armoire, il subtilisa rapidement des vêtements et quitta la chambre.
S’habiller, alors que les jambes ne répondent plus vraiment, se trouvait être une épreuve qu’il ne s’imaginait pas si ardu, mais il y parvint. S’il avait eu toute sa tête, il aurait pensé à aller récupérer les affaires qu’il avait sur lui en arrivant ici. Néanmoins, c’était le cadet de ses soucis, pour l’heure l’important étant de vider les lieux avant qu’on ne le cherche partout.

Si l’homme avait trouvé la vie de l’hôpital éprouvante pour son esprit, celle qui régnait dehors l’était d’autant plus. S’il avait put courir pour se terrer dans un trou de souris, il l’aurait fait. Mais avec ses guibolles défaillantes, il ne pouvait compter que sur ce fichues roulettes !

Son errance dans les rues, ponctué entre les gens qui beuglaient de s’être fait rouler sur les pieds, et les klaxons des voitures ayant bien manqué le renvoyer d’où il venait, le mena devant un arrêt de bus quelconque. Une des seules choses qui lui semblait le plus familier. L’avantage d’être un infirme, même temporaire, c’est que la pitié des gens fait oublier qu’il n’avait pas payé son ticket de bus. Et pourtant c’était le chauffeur lui-même qui l’avait fait monter. Ça tombait bien, de toute manière il n’avait pas un rond. Il finit par descendre à un arrêt absolument aléatoire et trouva son chemin vers un bar, comme s’il en connaissait déjà l’itinéraire. C’est surtout qu’il était encore tôt, alors il était assuré que l’endroit serait à peu près calme. Juste empli de ses alcooliques matinaux. Le faible éclairage lui apaisait la vue, tout comme le peu de bruit ambiant calmait ses sens. Même si les vibrations, provenant de la rue, lui arrivaient fortement. Mis à part le barman, qui lavait ses verres dans un doux un tintement, il n’y avait que trois clients disséminés dans l’endroit. Lui se dirigea vers le bar, assez machinalement, comme si c’était une habitude de toujours, et se hissa tant mal que bien sur un des tabourets. Le proprio le lorgna d’un œil quelque peu surpris, le geste suspendu dans son action. Sans doute devait-il se dire qu’il aurait dû l’aider ? Peut être. Cependant il l’aurait refusé.
Les deux hommes se regardèrent quelques instants en chien de faïence. L’un trouvant suspect la figure de mort vivant de son nouveau client, et l’autre trouvant agaçant qu’il le dévisage comme ça. Puis se fut le tenancier qui se décida à parler en premier.
- « Bonjour l’ami, dure journée hein ? Qu’est ce que je vous serre ?
- …
Sa bouche s’ouvrit mais les mots peinèrent à sortir, râle rauque au fond de sa gorge.
- … Vous voulez un moment ? Ou la carte ?
- Whisky. Finit-il par dire, d’une voix un peu pâteuse et cassées.
- C’est pas un peu tôt pour ça ?
- Vous leur avez dit pareil ? Grogna-t-il péniblement sous sa casquette, en désignant les gonzes, pas franchement frais, de derrière.
Sans se faire prier plus, le rouquin haussa les épaules et lui servit.
- Vous êtes un vétéran ou quelque chose comme ça ?
- Pourquoi ?
- Simple question. J’ai pas mal de vétérans qui viennent ici, noyer leur traumatisme. Avec le fauteuil tout ça, j’me demandais… »
Ses yeux fatigués se relevèrent lentement vers lui. En d’autres circonstances il l’aurait envoyé balader, lui et son indiscrétion sans tact apparent. Or là, son esprit se trouvait bien trop vaseux pour ça. Et d’ailleurs il se surprit même à tenter de trouver une réponse à sa question. Mais il n’en avait aucune. Tout n’était qu’un immense trou noir, jusqu’à son nom. Ses sourcils se froncèrent.
-  « J’en sais rien… »
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MessageSujet: Re: I would want to remember your face [Pv Lilo]   I would want to remember your face [Pv Lilo] Icon_minitimeJeu 1 Sep 2016 - 4:22




Howling ghosts they reappear
In mountains that are stacked with fear
But you're a king and I'm a lionheart

♫♪

Capuchon pour ne pour ne pas qu'on la reconnaisse bien monté sur sa tête, Lilo avance dans la rue. Elle n'a pas son pouvoir, elle est... normale. Y'a ce putain de vaccin qui coule dans ses veines et soudain, elle a l'impression d'être une étrangère dans son propre corps. Corps encombrant, corps lourd. Corps qui lui paraît bien plus une prison que de véritables barreaux. Elle est partie la liberté qu'elle a toujours ressenti de passer la matière. Les poignées, elle ne connait pas... mais désormais, elle est obligée d'ouvrir les portes comme une personne ordinaire et à chaque fois, elle doit serrer la mâchoire. Frustrée, elle décide d'aller prendre un verre. C'est un risque car quiconque pourrait la reconnaître et ce serait terminé pour elle. Que ce soit la police ou des hunters, elle s'assure de garder la tête basse et de laisser personne croiser son regard. Si on la reconnaît, elle n'a pas d'issues... elle ne pourra pas traverser les murs sans personne pour la retenir. Les plaies qui la recouvre de l'agression du Kovalainen sont d'ailleurs encore fraîches et lui tirent quelques gémissements quand elle enfile son chandail. Même si elle préfère rester au lit, dans cette chambre de motel qu'elle a acheté d'argent volé, elle ne peut pas rester seule plus longtemps. Elle a besoin de prendre l'air. Alors elle déambule dans les rues et finit par voir le bar. Mais surtout, c'est l'homme en fauteuil roulant qui attire surtout son attention. Il ressemble...

Fronçant les sourcils et certaine que son imagination lui joue des tours, elle secoue la tête pour se reprendre. Ce n'est qu'une illusion... probablement un effet du vaccin. Tout de même, elle est attirée vers le bar. Elle doit savoir et se rassurer. Traversant la rue, elle pousse la porte et voit que l'endroit est peu fréquenté. Tant mieux, moins de chances qu'on la reconnaisse. Elle s'avance vers le comptoir où il installé le vieux canadien et jette un bref coup d'oeil. Non... Non, ce n'est pas possible. Ce n'est pas lui. « Will... mais... WILL ! » Bien que ce n'est pas son vrai nom, c'est ainsi que la gamine l'a toujours connu. Elle hésite un instant pour bien pouvoir apercevoir son visage et cette fois, elle ne peut plus nier. C'est bien Will. C'est lui. Pourtant il est censé être comateux dans son lit d'hôpital... pourquoi on ne lui a rien dit ? Pourquoi on ne l'a pas averti qu'il avait ouvert les yeux ? Oh oui... c'est vrai... les gens de l'hôpital ne savent pas qu'elle existe. S’arrangeant pour visiter le vieux voleur quand personne ne pouvait la voir. « Qu'est-ce que tu fais hors de l'hôpital ? Quand t'es-tu réveillé ? » Y'a tant de questions qui se bousculent dans sa tête mais elle doit se calmer avant de le gonfler avec tout cela. Après un an dans le coma, c'est lui qui doit avoir des questions.

Puis, c'est plus fort qu'elle, elle se jette sur lui. Elle le serre dans ses maigres bras, se fichant bien de le bousculer. Il a toujours été ce grand homme invincible à ses yeux et qu'il soit en chaise roulante est un détail auquel elle ne s'attarde même pas. Il a survécu à l'attaque des chasseurs, il est en vie et c'est tout ce qui compte. Maintenant qu'il est réveillé, maintenant qu'elle le retrouve, ils vont enfin pouvoir quitter cette ville... du moins, elle pense... elle croit... Y'a peut-être quelqu'un qui l'accroche encore à cette putain de banlieue agaçante. Mais elle ne veut pas trop s'y attarder car tout ce dont elle arrive à penser c'est la joie que lui procure cette vision du royaume des morts. Car Will, c'est exactement ce qu'il est ; un revenant. Pendant quelques secondes, tous ses malheurs et la disparition de son pouvoir lui paraissent secondaires. Elle se fiche de tout ce qui peut arriver à présent. Will est revenu. Will est réveillé et Lilo n'arrive pas à se débarrasser du sourire qui trône sur son doux visage. Oh comme elle est inconsciente, ne se rendant pas compte qu'il ne semble pas se rappeler de grand chose, pas même d'elle.


Dernière édition par Lilo Valentine le Mer 19 Oct 2016 - 17:54, édité 1 fois
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Aidan Hamilton
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MessageSujet: Re: I would want to remember your face [Pv Lilo]   I would want to remember your face [Pv Lilo] Icon_minitimeLun 5 Sep 2016 - 21:34


I don't remember your voice, I don't remember your smile,
I don't remember me...
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Le liquide ambré tournant dans sa prison de verre, le cul épais du récipient raclant doucement contre le bois, trouva bien plus d’intérêt à ses yeux, que le goût puissant du marc brûlant sa gorge. Tandis que le barman l’observait un peu comme s’il s’était agit d’un extraterrestre, sans qu’il ne le remarque vraiment. A vrai dire il s’en fichait un peu. Y a rien à dire. Quand on ne sait pas, on ne sait pas. Il n’allait pas inventer une réponse, alors qu’il n’était même pas capable de réfléchir de façon cohérente.
L’homme vida son verre d’un trait et fut surpris, en relevant la tête, de voir qu’il lui tendit finalement une cigarette. Comme ça gratuitement ? Nan, parait qu’il avait l’air un peu tendu. Etait-ce vraiment ses mains tremblantes qui lui faisaient dire ça ? Peut être. La première bouffée le fit tousser comme un débutant. Etait-ce le temps de retrouver une vieille habitude, que ses gestes répétaient mécaniquement ? Ou bien surpris par cette gamine venant de faire son entrée, exclamant un nom qui ne semblait appartenir à personne en ce lieu. En tout cas pas au trois ahuris la regardant avec des yeux de merlans frits. Ni au tenancier visiblement, qui d’ailleurs lui avait à peine jeté un coup d’œil. Arborant l’air de celui qui a tout vu. S’il se limitait au seul champ de ce maudit bar, très certainement, ou presque. Pour le reste pas si sûr. Quant au buveur anonyme qu’il était, l’effet de masse avait agit sur lui à retardement. Pivotant seulement sur son siège, il l’observa sans aucune réaction, ne faisant que porter une nouvelle fois la clope à ses lèvres, coincée entre le pouce et l’index, dans un geste machinal. Non pas qu’il s’en fichait, au contraire. Son cerveau peinait juste à faire les connexions, les informations faisant leur petit bonhomme de chemin, à leur rythme. Le comparer à un foudre de guerre aurait été bien ironique. C’est surtout qu’il se demandait si ça le concernait bien, et s’il devait croire en ce putain de hasard faisant qu’il tombait pile comme ça, dans le premier bar où il se trouvait depuis un an, sur quelqu’un qui le connaissait. On dit que le hasard fait bien les choses, cependant lui n’y croyait pas trop.
Et bien sûr vieux con que ça te concerne. Elle ne regarde que toi. Merde ! Et l’évocation de l’hosto te met bien sur la voie, tu ne crois pas non ? Ça et le fait que la gamine lui sauta au cou, après une question dont elle n’avait pas attendu la réponse. Will, car tel semblait être son nom, eut un mouvement de recul. Non pas pour la repousser, juste parce qu’il ne s’y attendait pas. Enfin, quand t’as pas vu quelqu’un depuis si longtemps, sûr que tu ne vas pas lui faire qu’un check. Constipé va… Mais c’est aussi que ça aurait été dommage de la brûler avec la clope, que l’homme écarta prestement, avant de la laisser s’échouer dans le cendrier. Puis il resta là, comme le pire des cons, les bras écartés de son corps, se demandant s’il devait l’enlacer ou pas. Juste lui donner une tape sur l’épaule pour signifier que tout va bien se passer ? Pleurer ?... Ça non… Il avait bien l’impression d’être le genre de type ayant séché ses larmes depuis longtemps. Finalement, ses bras se refermèrent doucement sur son corps frêle, d’une façon des plus maladroite, très certainement dont elle n’avait pas l’habitude.

Qui était-elle bon sang ? Il voulait se rappeler, vraiment. Néanmoins, rien que le prénom qu’elle lui avait donné ne lui évoquait rien. Will… Wilhelm ? William ? Ou juste Will ? Aucune idée. Ou peut être n’était-ce pas son vrai prénom ? Et là sans doute devait-il s’inquiéter ? La balle dans la carafe, le supposé nom d’emprunt… Soit il se faisait des films, et on pouvait ajouter paranoïa à la liste de ses pathologies, soit le lien de cause à effet sentait vraiment mauvais. Fermant les yeux, il respira un grand coup pour se calmer. Soudainement, il perçut le corps de la gamine tout autrement, voyant chacune de ses blessures. Qu’est ce qui avait bien put lui arriver ?
Quand il commença à se sentir peu à l’aise dans cette position, ses mains se posèrent sur ses épaules et il l’éloigna doucement de lui. Ses yeux bicolores scrutèrent son visage, cherchant la moindre chose qui ferait tilt là haut. Mais rien… Si l’on exceptait les contusions de la demoiselle, à eux deux, ils faisaient un parfait tableau de la Belle et la Bête. Elle si jolie avec sa peau pâle et ses grands yeux, et lui… Teint de cadavre, maigre, barbe mal taillée, cheveux mal coupés. Ça ne se manquait pas.

Ses doigts remontèrent pour se porter à son visage, frôlant doucement son menton, sa joue, sa tempe. Ecartant quelques mèches de son faciès. Ses doigts glissèrent dans ses cheveux, glissant le long d’une mèche blonde. Il avait vu une femme à la chevelure de blé dans un de ses "rêves", mais elle ne lui ressemblait pas. Car elle aussi lui était inconnue. Bon sang, qui était-elle pour lui ? Qui était-il pour elle ? Elle semblait si jeune, ce pourrait-il… Cette seule pensée le fit frémir. Non il valait mieux que ce ne soit pas ça. Il n’espérait pas être son père. Car quel père pourrait ne pas reconnaître sa propre fille ? La chair de sa chair, le sang de son sang. Et quel enfant voudrait entendre de la bouche de son propre père qu’il ne le connaissait pas ? Autant lui donner directement un coup de poignard dans le cœur. Cependant, il allait bien devoir lui dire. Faire semblant ne servirait strictement à rien, dans la mesure où il n’en était pas capable, et qu’elle le remarquerait. Mais comment dire une chose pareille ?
« Salut, pourrais-tu retirer le panneau free hugs que j’ai dans le dos, parce que ça peut être sympas, mais je ne trouve pas ça drôle. » Ils ne donnaient pas des cours comme ça à l’hôpital ? Comment ne pas avoir le tact d’un pachyderme aveugle ? Apparemment pas… Il devait très certainement dormir pendant ce cours…
- « Je suis désolé, mais…
Attend, venait-il de parler ? Oui c’est bien sa voix qu’il venait d’entendre. Sans doute que sa conscience trouvait que son silence se trouvait être pire que la moindre bêtise qu’il pourrait sortir.
- … je ne sais pas qui tu es… »
Ah… ouais… En faite continuer à se taire ça aurait été mieux. S’il ne s’était pas applaudi tout seul dans sa tête, que quelqu’un le fasse en direct ne l’aurait pas surpris. Son regard lui était des plus sincères. Profondément désolé de briser ses éventuels espoirs. Mais il ne voulait pas lui mentir. Ça ne servira ni lui, ni elle. Ok il aurait mille fois put le dire autrement. Mais il n’avait pas trouvé. Et surtout pas franchement réfléchit. Et au vu de l’état dans lequel elle se trouvait déjà, l’achever par des gestes serait revenu au même, que l’impact que ses mots avaient dû avoir sur elle. Bougre de con.

Laissant glisser ses mains le long de ses bras, elles trouvèrent leur place sur le comptoir, et il demanda deux autres verres au barman. La clope presque à moitié consumée, fut de nouveau accrochée à ses lèvres, la nicotine calmant ses nerfs d’une façon pour le moins délectable. Ferait-il boire sa fille s’il en avait vraiment une ? Peut être… Cependant aujourd’hui il n’en avait pas, donc la question ne se posait pas. Et comme lui, elle semblait en avoir grand besoin. Soupirant, la fumée lui sortie des narines tel un buffle sur le point de charger. Lui se trouvait fort loin de cette image. Plus sur le point de s’effondrer.
Le serveur posa deux verres, dans un toc peu discret, qui l’extirpa de sa torpeur.
- « Excuse-moi… Souffla-t-il sincèrement, sa main libre massant ses tempes, soulevant la casquette lui mangeant le visage. Y a tout qui se bouscule… Y a quatre jours encore, j’avais un putain de tube dans la gorge. Aujourd’hui j’peux enfiler un froc, mais pas mettre un nom sur mon putain de reflet. »
Baissant la tête vers le comptoir, sa main passa dans sa tignasse soulevant le couvre-chef, qui manqua bien tomber. Il la rattrapa par la visière et la ramena en avant, se redressant du même coup, ébouriffant complètement ses cheveux. Puis sa paluche couvrit quelque instant son visage, avant de poser la casquette à côté du verre. La clope, à présent consumée, trouva sa place dans le cendrier, puis il tourna la tête vers elle.
- « T’as une sale mine… Qu’est-ce qui t’es arrivé tout ce temps ? » Dit-il doucement, la voix un peu plus rauque que d’habitude.
La question lui semblait naturelle. S’ils vivaient ensemble ou quoi que ce soit d’autre, il était normal qu’il puisse s’inquiéter pour elle. Même si le ton et l’intention pouvait sembler différents. Il n’allait pas la jeter alors qu’elle possédait les clefs de sa mémoire.
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MessageSujet: Re: I would want to remember your face [Pv Lilo]   I would want to remember your face [Pv Lilo] Icon_minitimeMar 18 Oct 2016 - 20:42




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♫♪

Elle sait que Will n'a jamais été du genre à apprécier les signes d'affection. Elle sait qu'il se raidit chaque fois qu'elle lui saute au cou mais c'est plus fort qu'elle. Elle a besoin de l'emprisonner dans ses petits bras pour être certaine qu'il est bien réel. C'est d'ailleurs bien qu'avec lui qu'elle montre ce côté d'elle. Ce côté vulnérable et calme. Il n'y a toujours eu que Will pour arriver à contrôler la gamine. D'ordinaire, elle n'écoute jamais personne et n'en fait qu'à sa tête. Elle aime sa liberté, aime briser les règles. Quand le vieux mutant lui dit de se calmer cependant, elle devient sage comme une image. S'il lui dit d'être prudente, elle essaie d'obéir. Pour une jeune femme comme elle, n'ayant jamais eu de famille, il n'est pas étonnant qu'elle voit maintenant Will comme un père. Un père grognon et fermé mais dont elle peut parfois voir le côté attentionné. Elle n'est fidèle qu'à elle-même mais aussi ai canadien. C'est lui qui a appris à tirer et se défendre. C'est lui qui a veillé sur elle depuis environ sept ans. La dernière année séparée de lui a été un enfer, surtout dans cette ville chaotique. Elle aurait pu s'enfuir, ne jamais revenir malgré la quarantaine qui avait été établie mais elle n'en a pas été capable. Non, elle refusait de partir sans Will. Aujourd'hui, il est réveillé... mais il est trop tard. Elle est vaccinée. Elle n'est plus capable de passer à travers la matière et elle se sent tellement prisonnière de son propre corps. Elle n'arrive pas à comprendre les humains qui vivent sans cette capacité. Ne pas pouvoir traverser une porte sans avoir à l'ouvrir... quel sort déprimant. Lentement, elle perd son sourire quand Will la repousse doucement et se défile. Son regard de surprise, mais aussi d'incompréhension n'aspire rien de bon. Pendant quelques secondes, Lilo a l'impression qu'il ne la connait pas. Et c'est bien ce qu'il lui avoue. Il ne sait pas qui elle est... Il ne se souvient pas d'elle. Elle ouvre grand les yeux, triste d'une telle révélation. « Oh... eh... Je vois. » Elle ne sait pas quoi répondre à cela. Elle n'aurait jamais pu imaginer qu'en se réveillant, Will n'aurait aucun souvenir d'elle. Ça fait mal, c'est plus douloureux que les blessures que le Kovalainen lui a affligé.

Will étant sa seule famille, la seule personne en qui elle peut avoir entièrement confiance, elle se sent soudain plus seule que jamais. « T’as une sale mine… Qu’est-ce qui t’es arrivé tout ce temps ? » Elle regarde son propre reflet dans les verres d'alcool derrière le bar. Une vision floue mais assez nette pour apercevoir les cicatrices par ci et par là sur son visage. Elle a bien mauvaise mine... Mais elle est heureuse que Will, même s'il ne se souvient pas d'elle, semble s'inquiéter pour elle. Comme dans un automatisme. Peut-être que ses souvenirs reviendront vite. En tout cas, elle espère. « C'est rien. J'me suis fait attaquer par un taré, rien de plus. Si tu t'souviens pas qui tu es, j'imagine que y'a beaucoup de choses que j'vais devoir te dévoiler d'un coup. » Elle change aussitôt de sujet. Elle n'a pas envie de se souvenir de l'attaque et de sa vaccination. Juste d'y penser, elle sert les poings d'une rage sourde. Humaine... Elle n'est plus qu'une humaine. C'est presque une insulte pour la gamine qui a toujours été fière de s'afficher mutante. Ça faisait partie de sa vie. Son monde entier tournait autour de son pouvoir. Maintenant, sans son intangibilité, elle n'est plus rien. Qu'une fugitive qui peut se faire arrêter à tout moment et qui ne pourra pas compter sur son don pour s'en sortir. Elle secoue la tête pour essayer de chasser les sombres pensées qui l'assaille. « Je suis Lilo, et tu t'appelles Aidan William mais j'ai pris l'habitude de t'appeler Will. Je sais pas t'as quel âge, t'as jamais voulu m'le dire. » Grand bougre. « T'es canadien. Et on est... des voleurs. On fait équipe depuis sept ans. » Elle ignore s'il a retrouvé l'usage de son pouvoir alors elle n'ose pas lui parler du fait qu'il est mutant. Ni du fait qu'elle l'est - était - aussi. « Tu as remarqué des trucs étranges autour de toi depuis ta sortie ? » Bah ouais, elle préfère tâter le terrain avant de tout avouer d'un coup. Voir s'il n'a pas quelques souvenirs... même infimes.
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Aidan Hamilton
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MessageSujet: Re: I would want to remember your face [Pv Lilo]   I would want to remember your face [Pv Lilo] Icon_minitimeLun 31 Oct 2016 - 4:42


I don't remember your voice, I don't remember your smile,
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Le regard qu’elle lui lança lui serra autant le cœur que la gorge et ses tripes. Il aurait préféré ne pas voir cette expression ni sur son visage, ni dans ses yeux. Puis ces quelques mots traduisaient bien tout ce qu’elle pouvait ressentir. Il s’en voulait. A croire que la culpabilité était un sentiment qui lui collait à la peau, comme un vieux chewing-gum sous une semelle. L’homme avala son verre d’un trait. Peut être pas la meilleure idée qu’il puisse avoir, mais qu’importe. Il en avait besoin. William aurait aimé se réveiller avec ses souvenirs. Néanmoins revenir avec toutes ses facultés et une paralysie temporaire, ce n’était pas cher payé. Qu’aurait-il fait s’il n’avait été qu’un légume ? De toute évidence la mort aurait été une meilleure issue, s’il se trouvait dans la capacité de se l’infliger. A moins qu’ils aient tous deux passé ce genre de pacte ? Ce n’était pas franchement la meilleure des questions à poser dans ce genre de circonstance. Une mauvaise nouvelle à la foi…
Quoi que…
Lorsque la gamine lui annonça qu’elle s’était faite attaquer, une colère sourde monta du fond de ses entrailles. Comme quoi, quand la tête oublie, le corps est là pour le rappeler. Heureusement qu’il n’avait pas perdu ça. Et cette colère augmenta un peu plus lorsque son regard se posa de nouveau sur elle. Et la seule chose qui lui traversa l’esprit fut de refaire le portrait de ce connard. Sauf qu’il ne fallait pas trop non plus s’enflammer. A par lui rouler dessus, avec son fauteuil, il ne lui ferait pas grand-chose. Sauf avec un bon coup de fusil à canon scié dans le buffet. Là le problème serait vite réglé, sans trop d’effusion. Et bien… Si de telle pensée lui traversait l’esprit en enfilade, en aussi peu de temps, c’était bien que la gosse était une personne très chère à ses yeux. Peut être même la seule.
Cette colère ils la partagèrent tous deux, serrant les poings dans un même accord, même si elle sembla passer à autre chose bien rapidement que lui. L’homme se sentit un peu coupable quand elle lui parla de révélation, bien qu’il sache pertinemment que personne n’y était pour rien, et surtout pas lui. Après tout, il n’avait pas choisi de se faire tirer dessus. Personne se réveillait un matin en se disant « Hé si je me prenais une balle dans le citron ? Ça peut retourner la tête aussi bien qu’un shot ! ». C’était con dit comme ça, mais cette culpabilité il l’avait. Parce qu’au fond, il avait l’impression de l’avoir abandonné. Et en disant ce qu’il avait dit il y a quelques secondes, il avait le sentiment de l’avoir laissé tomber une nouvelle fois.
Son regard ne la quitta pas lorsqu’elle lui parla, buvant presque ses paroles. C’était comme s’il allait devenir sourd s’il ne la regardait pas. Mais c’était surtout que, plus il l’écoutait, plus il avait l’impression de la connaitre cette voix. Sa voix. Il l’avait entendu filtrer à travers le brouillard…
Mais il n’y eu pas que ça qui fit échos. Ces prénoms résonnèrent étrangement dans sa tête. Ce qui semblait être son nom bien plus que le siens. Ils tournèrent dans sa tête, jusqu’à ce qu’il finisse par l’entendre, mais pas de la bouche de son interlocutrice.
« Aidan William Hamilton ! »
Qu’il était sévère ce ton ! Comme une mère qui engueule son môme quand il a fait une grosse bêtise. Son nom de famille sortit de ses lèvres comme un souffle, sans qu’il ne puisse le retenir. Telle une révélation divine.
Etonnement ce fut le mot voleur qui le sortit de sa torpeur. Sérieusement ? Il se la jouait Bonnie and Clyde avec une gamine ? Bonjours la responsabilité du paternel, si tel était la base de leur relation ! Là il lui offrit un regard des plus étonné et balayait l’assistance, s’assurant que personne ne pourrait les entendre, et surtout que le barman se trouvait loin.  
- « Sérieusement ? Demanda-t-il à voix basse. Dans le genre braquage de banque à main armée ? Je ne m’attendais pas à être prospecteur des impôts, ou témoin de Jehova , mais là… Il peinait un peu à croire ce qu’il venait d’entendre. Est-ce qu’on a… ? Sa canine accrocha sa lèvre inférieure et il se ravisa. Nan laisse tomber… »
Ouais il était sur le cul et c’était peu dire. Bien qu’il tentait de cacher son émoi. L’homme aurait préféré apprendre autre chose. Et puis quoi ? C’était un meurtrier ? Un tueur de flic peut être ? C’est ce qu’il voulait lui demander. Bordel si c’était ça, il préférait encore ne rien savoir. Continuer à oublier.
Sa dernière question le fit néanmoins tiquer. Quelle était sa définition de bizarre ? N’avoir le contrôle sur rien du tout ? Avoir l’impression que son crâne va exploser ? Se demander si on n’est pas zinzin à percevoir des choses qu’on n’est pas censé voir quand on est… disons… normal ? Pas mal de questions se bousculaient dans sa tête. Des questions dont il l’aurait volontiers bombardé. A commencer par lui demander ce qu’il était. Un type bon à enfermer ou autre chose ?
Sa tête trouva refuge au creux de ses mains et William finit par se ressaisir. Il eut comme une sorte d’illumination.
- « En venant j’ai croisé un éléphant rose qui faisait du skate et un hippopotame en kilt sur un chameau… Lui dit-il le plus sérieusement du monde, marquant une courte pause. Mais définit étrange. A part me souvenir de lecture, à l’humour plus ou moins douteuse, franchement je ne vois pas. Faudrait que tu éclair ma lanterne. »
L’homme lui aurait bien parlé de son "don", cependant il ne savait pas si c’était l’endroit et le moment et s’il devait lui dire. S’il ne lui avait jamais dit un jour d’ailleurs. Néanmoins rien que sa voix avait sut raviver un pan de sa mémoire, même si c’était de l’inconscient.


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