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 found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie)

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MessageSujet: found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie)   found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie) Icon_minitimeMer 10 Fév 2016 - 4:33


a face like heaven
catching lighting in your nightgown


Elle avait balancé nonchalamment son sac sur son épaule, et elle avait foutu le camp. À peine un signe de main par-dessus la tête, sans même avoir la décence de se retourner pour regarder l’abruti qui avait remplacé Toby toute la soirée. Vivement que son rhume d’été se termine, à celui-ci. L’ambiance n’était plus supportable. Elle se prenait à être irritée du moindre commentaire, et à répondre sans gêne à toute remarque qu’on pouvait lui adresser. À croire que l’ancienne habitante de cette enveloppe charnelle, qu’elle s’était récemment mise à occuper, avait laissé une empreinte plus forte que les autres sur sa personnalité. Plus d’une fois, il était arrivé à la Hyde de se retrouver à formuler des propos complètement déplacés, sans s’en sentir outrée. Elle n’avait réalisé qu’après coup l’incongruité d’une telle attitude. Ça ne lui avait jamais ressemblé d’être aussi franche et aussi méprisante. Sincère et mesquine, parfois — brutale et sans tact comme il était devenue, c’était une toute autre histoire. Elle avait peur que ce comportement ne lui attire davantage d’ennuis que cette fille semblait déjà en avoir. Pour autant, elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier ce nouveau franc-parler. Chacun dirait ce qu’il en voudrait. Mais au moins, cette fille avait des couilles.

Faisait noir, faisait frais. Pourtant, on était en plein mois de juin. C’était à croire qu’en soirée, les températures s’accordaient à l’ambiance glaciale de la ville. Le couvre-feu était presque passé, et personne n’était plus censé traîner dans les rues. Pas de montre au poignet pour surveiller, mais elle voyait au pas rapide des derniers passants qu’il valait mieux qu’elle rallie au plus vite la maison qui servait de piaule à cette Roxanne. Sauf qu’elle n’avait pas d’autre choix que de marcher un peu. Se perdre entre quelques ruelles, remonter une ou deux rues au pas de course, avant de pouvoir claquer la porte derrière elle. Avec la crainte d’avoir le diable aux trousses, le trajet passait en général assez vite. Mais si la crainte devenait réalité et que le démon se mettait à lui emboîter le pas, elle savait que le temps s’étirerait alors pernicieusement, et qu’elle risquait de ne pas rentrer indemne de cette petite escapade.

Pourtant, elle n’appela pas de taxi. Pas de monnaie, et pas l’envie. Faisait frais, mais pas froid. Faisait frais, mais elle avait envie de marcher. La rébellion dans l’âme, l’envie de braver les dangers portant son sang à ébullition. Ses talons bas claquaient sur le goudron, ses boucles noires rebondissaient sur ses épaules. Pas question de courir — mais pas non plus de traîner. Le pas assuré et la démarche rapide, elle se fondait dans l'obscurité étalée sur les murs, s’évaporant des rais de lumière des quelques réverbères postés çà et là le long de la route. Silhouette parmi les ombres, fantôme des générations. S’il lui arrivait de considérer son pouvoir comme un fardeau, elle peinait néanmoins à voir en lui une réelle malédiction. La chance lui était donnée de pouvoir recommencer, voleuse des corps et des vies, chapardeuse de la seule chose qui maintenait l’âme à terre. Fuir le Ciel ou les Enfers ne la perturbait pas : pour elle, rien ne l'attendait après. Preuve était que l’Après, elle était incapable de le rejoindre. Il n’y avait donc rien qui puisse exister, et les âmes tombaient dans l’oubli. Et son cadeau à elle, ce que la vie lui avait offert, c’était de lui permettre de toujours exister. Marque au fer rouge apposée sur Terre, une terre qui ne se débarrasserait pas d’elle aussi facilement qu’elle finirait par le désirer. On disait que les pires partaient en dernier. Ça expliquerait bien des choses, dirait l’autre.

Les ténèbres l’avalaient. Malgré la chanson qui restait captive de sa mémoire et de ses lèvres, elle ne chantonnait pas. Le silence de la nuit, uniquement rompu par le bruit de ses pas, lui aurait suffi à alimenter ses peurs les plus profondes — pour peu que le moindre son anormal se fît entendre. Et quelques minutes plus tard, ce fut le cas. Un pas léger mais furtif, qu’elle ne perçut que trop tard. Un frottement de tissu qui ne parvint à ses oreilles que quand la présence s’était dressée à ses côtés. Le bond que fit la petite Hyde fut soudain, réactif. Mais c’était déjà trop tard. Le piège s’était refermé sans crier gare, et son illusoire sécurité s’était évaporée.

Pourtant, la terreur intense qu’elle aurait ressenti en étant Arabella n’était pas là. Il n’y avait qu’une légère crainte, boule au ventre et amertume à l’arrière de la gorge.

Une flamme de défi dans les des yeux, et un grognement railleur au fond du cœur.
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MessageSujet: Re: found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie)   found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie) Icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 15:28

– this is a bad town –
the street's a liar, i'm gonna lure you into the dark. my cold desire to hear the boom, boom, boom of your heart. the danger is i'm dangerous and i might just tear you apart. i'm gonna catch ya, i'm gonna get ya, get ya. i wanna taste the way that you bleed, oh - you're my kill of the night. now you're mine but what do i do with you ?

Le problème, quand on laisse son esprit s’embrumer sous l’influence de paroles savamment choisies, c’est qu’on en vient à faire des conneries. De celles qui froissent l’ego et fissurent les certitudes, laissent un goût amer et un désir ardent d’y remédier. Bonnie a merdé – c’est un fait, c’n’est pas à prouver. Elle le sait. Elle n’a pas oublié les grands yeux de Roxanne alors qu’elle prenait la fuite, lui filant entre les doigts. Le pire étant qu’elle l’a laissée faire. Elle ne lui a même pas couru après, quand bien même sa raison la sommait de le faire. Elle l’a épargnée, la donzelle. Elle l’a volontairement laissée en réchapper, et depuis, ça la hante. Dans sa mémoire, les mots pernicieux de Barry se superposent aux préceptes rigoureusement inculqués par Rafael ; le goût acide des lèvres de Roxanne se mêle à la tension palpable dans ses muscles quand elle a senti la lame caresser sa gorge. Les éléments tournent et se mélangent, jusqu’à créer un immense bordel qui fait grincer les dents de Bonnie la nuit. Elle aurait pas dû la laisser s’en sortir, ce jour-là. Elle aurait jamais dû. Alors elle est bien décidée à réparer son erreur, avant que quiconque ne puisse l’apprendre. Surtout pas les autres hunters. Surtout pas Rafael. Personne ne peut savoir. Et pour garder efficacement un tel secret, tout le monde sait qu’il ne faut être qu’un.

Il fait nuit. L’air est doux, subtilement frais contre sa peau. Les rues sont calmes ; le couvre-feu approche dangereusement. Le seul bruit environnant est celui des pas de la brune qui claquent contre le goudron, alors que ceux de Bonnie sont fantomatiques, imperceptibles si on ne tend pas l’oreille. Elle se fond sournoisement dans les ombres, jouant du relief de la rue pour se cacher ici ou là, accélérant puis ralentissant tour à tour. C’est un art calculé au millimètre près. Ses prunelles ont verrouillé leur cible, elles ne quittent jamais le dos de Roxanne. Et elle attend. Elle attend l’bon moment ; qui ne tarde pas à venir alors que la barmaid bifurque dans une ruelle à l’abri des regards. Parfait. Bonnie réduit la distance qui les sépare pour venir se poster à ses côtés, légère comme le vent, aussi menaçante qu’une tempête qui s’prépare mais dont on ignore encore le coup d’éclat. La mutante sursaute, arrachant un sourire à sa prédatrice, qui s’agrandit encore lorsque leurs regards se croisent enfin – la lueur de défi qu’elle perçoit l’amuse profondément. Faut croire que la gazelle ne compte pas plier face au lion, ce soir.

La tension empoisonne l’air mais le calme règne quelques secondes, jusqu’à ce que Bonnie se mette brusquement en mouvement. Son couteau papillon émet un cliquetis alors qu’elle l’ouvre et le porte contre la gorge fragile de Roxanne, reproduisant le schéma déjà réalisé avec elle par le passé. Ses jambes s’intercalent entre les siennes et son corps devient pression pour la pousser jusqu’au mur le plus proche, l’acculant là, comme un vulgaire animal pris au piège. « J’trouve que cette position devient un peu trop familière. Pas toi ? » La voix basse, tombant dans les graves, elle approche son visage jusqu’à ce que ses lèvres viennent effleurer l’oreille de sa proie. Autant en profiter pour s’amuser, avant de n’en faire qu’une bouchée. « Tu pensais que je te laisserai t’en tirer comme ça ? » Sûrement que oui. Elle l’a presque cru, elle aussi. Mais elle peut pas. Ça reviendrait à donner la victoire à ce foutu Barclay, ça serait synonyme de défaite et surtout de faiblesse. Elle a pas le droit, d’être faible. Elle a pas le droit, de le laisser gagner. Alors elle a pas le droit de laisser Roxanne vivre. Ce serait une putain de trahison.

C’est électrique, le contact de ses phalanges qui frôlent le cou gracile de la dégénérée. C’est ça, chaque fois qu’elle entre en contact avec l’un d’entre eux – y a comme un frisson qui la traverse toute entière, des étincelles qui crépitent là où leurs peaux se touchent. C’est grisant. Alors elle vient plaquer sa main libre à la place de la lame, appuyant légèrement pour tenir la brune en place, se délectant de la sensation de son pouls s’affolant entre ses doigts. Mais le couteau n’est pas bien loin, glissant vicieusement le long de sa joue jusqu’à sa clavicule, stoppant sa course au-dessus de son cœur, à la lisière de son t-shirt. « J’espère que t’as su profiter de ton temps de répit. » Qu’elle mesure au moins sa chance, d’avoir gagné quelques semaines de plus. D’avoir repoussé son rendez-vous avec la faucheuse aussi longtemps, contrairement à certains de ses semblables. Elle a eu droit à une clémence que Bonnie ne connaît normalement pas – mais comme tout privilège, l’addition reste à payer. Rien n’est gratuit dans la vie, y compris la vie elle-même. « Parce que tu vois, j’suis venue terminer le travail. » Et elle ne compte pas la rater, cette fois. Que le sang coule, demain sonnera le glas.
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MessageSujet: Re: found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie)   found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie) Icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 22:43


i'm gonna catch ya
i'm gonna get ya, get ya


La nuit, à Radcliff, était plus dangereuse que dans un film d’horreur. C’était pas la première fois qu’elle se le disait, et ce ne serait sûrement pas la dernière. On avait beau prendre toutes les précautions nécessaires, c’était à croire qu’un tueur se cachait derrière chaque réverbère — et c’était à s’demander comment ils faisaient pour être aussi discrets. Du temps où elle habitait encore Arabella, elle avait tout fait pour ne pas se mettre trop en danger. Plutôt du genre à vouloir garder ses fesses en sécurité, et à ne pas ouvrir la porte sans une arme cachée derrière son dos. À ne pas sortir après le couvre-feu, malgré l’alléchante possibilité de faire les quatre cents coups une fois la nuit tombée. C’était Lilo qui l’avait sortie de ses petites habitudes, de son cocon trop confortable et sécuritaire. Lilo qui l’avait poussée à mettre les pieds dehors lorsque c’était interdit, et à s’élancer à bras le corps vers le danger. Une Lilo qui ne réalisait pas que tout le monde n’avait pas le pouvoir d’échapper aux balles. Une Lilo insouciante et inatteignable qui l’avait conduite à sa mort. Et pourtant, la rancœur ne venait pas. C’était pas la faute à la Valentine, c’était pas la faute à son goût du risque et des plaisirs simples de la vie. C’était la faute à cette fille, celle qui avait eu l’arme en main et qui avait tiré. Lilo, elle, n’y était pour rien. Et peut-être qu’au bout du compte, tout arrivait pour une bonne raison — si on croyait à ces conneries. Après tout, Roxanne était le genre de fille qu’il ne lui déplaisait pas de hanter. Le genre qui avait suffisamment de couilles pour continuer à vivre dans une ville en guerre comme celle-ci. Peut-être pas de là à se rire ouvertement du danger. Mais pour ce qui était de le braver et de l’affronter en temps voulu, sa nouvelle hôte semblait experte. Et suffisamment invasive pour déteindre sur elle plus que de nature.

Elle s’étonna de ne pas ressentir de peur viscérale lorsqu’elle se retrouva nez à nez avec une donzelle pas franchement avenante. Cette fille aurait pu être belle — et dans le fond, derrière son masque d’agressivité, elle l’était. Mais fallait dire ce qui était : le couteau posé sur la gorge, ça n’aidait pas à la contemplation. La petite Hyde se retrouva acculée au mur sans avoir le temps de crier gare. Elle n’aurait pas cherché à s’enfuir — pas de cette trempe-là, et elle n’aurait de toute manière pas été bien loin avant de se faire attraper. La prédatrice qui lui faisait face savait ce qu’elle faisait. Plus moyen de se dégager, à moins de relever le genou pour cogner. Mais si elle s’essayait, nul doute que la lame fendrait sa peau sans qu’elle n’ait eu le temps de s’extirper de la poigne. Mieux valait pour le moment rester tranquille, et écouter. La peur se frayait lentement un passage dans ses veines, mais ne la paralysait pas. Comme si ce corps avait eu l’habitude des situations du genre. L’habitude de se faire menacer de mort. Manquait plus qu’ça, franchement.

L’autre s’amusait. Sale petite garce, enserrant maintenant son cou de ses doigts, jouant de la pointe de son couteau, comme une caresse sur la peau. Elle était descendue, trop bas ; trop près du cœur, là où tout aurait pu se finir en un battement de cils. Mais plus que d’être effrayée par la mort, la petite Hyde se sentait surtout lassée. Elle haussa les yeux au ciel lorsque l’autre parla de terminer le travail, non sans retenir le sourire railleur qui aurait menacé d’encourager son agresseuse. « La plaie. » Elle étouffait à moitié et peina à articuler, grognant pour elle-même plus qu’autre chose. Sa main avait rejoint le poignet de la chasseuse, et elle le serrait. Ses autres doigts vinrent pousser doucement la lame du couteau, non sans empêcher une fine estafilade de se tracer sur sa peau. La douleur lui parvint en sourdine, légère, alors qu’elle plantait ses yeux dans ceux de sa vis à vis. « Désolée d’t’apprendre que t’arrives trop tard. Quelqu’un a d’jà fait le travail à ta place. » Poufiasse. Elle commençait à sentir l’air peiner à atteindre ses poumons. Et, par là même, cette position devenir pour le moins inconfortable. « Des grands débutants, en plus. Rien à voir avec la classe de ton couteau et d’ton petit discours. Ils l'ont même pas fait exprès. Et ils se chiaient dessus à l’idée d’l’avoir butée. » Quittant la lame, ses doigts se saisirent de la garde du couteau, sans trop forcer pour le repousser. Pas b’soin d’se faire trouer pour si peu. « Sois pas frustrée. T’en auras d’autres, des moments de gloire. » Sa main lâcha le poignet qui l’étranglait, glissa autour du pouce qui appuyait sur sa jugulaire. Elle se mit à le tordre légèrement. Sans agressivité marquée, tentant simplement de convaincre son assaillante de relâcher un peu sa prise. « Tu permets ? J’commence à avoir du mal à respirer. » S’il y avait bien une chose qu’elle se devait d’admettre, c’était que la prudence n’étouffait pas Roxanne Huxley. Et elle s’en foutait bien, après tout. Même si cette fille la tuait, elle savait que ce n’était pas la fin. Elle trouverait quelqu’un d’autre à habiter, un autre corps à posséder. Une autre vie à voler, un autre quotidien à découvrir et à perpétrer. La mort ne l’effrayait plus vraiment depuis bien longtemps déjà. Et c'était pas cette fille et ses grands airs qui viendraient changer ça.
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MessageSujet: Re: found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie)   found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie) Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 11:47

– this is a bad town –
the street's a liar, i'm gonna lure you into the dark. my cold desire to hear the boom, boom, boom of your heart. the danger is i'm dangerous and i might just tear you apart. i'm gonna catch ya, i'm gonna get ya, get ya. i wanna taste the way that you bleed, oh - you're my kill of the night. now you're mine but what do i do with you ?

Elle n’a pas peur. Cette seule constatation heurte Bonnie comme un mur de briques, alors que ses yeux parcourent minutieusement les traits de la brune. La lassitude transpire par tous ses pores, une pointe de cynisme dans le fond de ses prunelles et sur le bout de sa langue, peut-être même quelque chose qui s’apparente à l’agacement. Mais pas de peur – pas vraiment. Pas celle qui dilate les pupilles et accélère le rythme cardiaque, celle qui rend la respiration irrégulière et la gorge nouée, qui vrille les entrailles et rend fébrile. Elle a surtout l’air irritée de se retrouver dans une telle situation, presque frustrée d’avoir un couteau si près de sa jugulaire ; mais pas franchement effrayée. Pas même intimidée. Bonnie, elle a pas l’habitude. Oh c’est pas la première à se comporter comme ça, à jouer du sarcasme et à faire la maline. Mais c’est toujours un masque, une comédie pour n’rien montrer, la mascarade destinée à préserver les derniers restes de dignité. C’est toujours feint. Sauf là. Quand ils ne font que prétendre, Bonnie finit par le voir ; ils se font toujours trahir par leur propre corps, d’une manière ou d’une autre. Et Roxanne, elle fait pas semblant.

Oui mais voilà : c’est pas Roxanne. À l’écouter, Roxanne est déjà morte. Et si la chasseuse ne laisse rien paraître, elle n’en reste pas moins franchement perplexe – c’est quoi ces conneries ? Elle l’a observée. Elle l’a suivie. Elle l’a regardée faire, elle l’a vu exécuter son petit train-train, elle l’a vu interagir avec les gens. Bien au chaud dans une vie qui n’est pas la sienne, visiblement. Parce que si cette fille n’est pas Roxanne, elle a pourtant décidé de prendre sa place. C’t’une imposture, et Bonnie se rend compte qu’elle n’sait absolument pas à qui elle a affaire. Maintenant qu’on le lui a dit, elle le voit ; c’est pas Roxanne. Y a quelque chose de différent dans son regard et dans sa façon de se tenir. Une intensité que l’autre n’avait pas, d’la profondeur qui laisse à penser qu’on fait face à une énigme, comme si y avait des couches et des couches à défaire avant de commencer à la déchiffrer – et même là, ce serait à se demander si on était arrivé au cœur ou si elle arrivait seulement à le faire croire.

La façon dont elle parle pue l’insolence et le défi, c’est à croire qu’elle s’est mis en tête de se foutre d’la gueule du monde en toute impunité. Elle ne dépasse pas les limites mais les frôle assez pour que les yeux de Bonnie se plissent – c’t’un jeu dangereux dans lequel elle se lance, d’autant plus qu’elle ne représente plus rien d’autre qu’une dégénérée lambda à présent, une inconnue bonne à tuer. Son seul atout réside dans le fait qu’elle a éveillé une once de curiosité chez sa prédatrice. Mais ça l’autorise pas pour autant à se comporter comme ça ; à mener la situation comme elle le souhaite en repoussant doucement les mains de Bonnie, qui se laisse faire, non sans afficher un rictus presque imperceptible, le coin de ses lèvres se retroussant à peine. L’autre s’étouffe dans l’arrogance et c’est quelque chose qu’elle ne laissera pas passer. Elle relâche lentement sa prise, libérant son cou comme si elle obtempérait gentiment. Puis elle attrape son visage d’une main pour le tourner sur le côté et le tenir en place, passant la lame de son couteau derrière l’oreille gauche de la donzelle. Elle appuie, lentement, contrôlant la pression qu’elle exerce avec une dextérité qui n’trompe pas – elle sait ce qu’elle fait. Le sang perle et se met à couler, alors qu’elle descend doucement l’arme le long de l’oreille, ouvrant la peau sur toute la longueur. Assez pour que ça fasse mal, que le rouge pleuve et que ça promette de laisser une cicatrice ; pas suffisamment pour laisser de sérieuses séquelles non plus. Puis Bonnie s’approche pour que leurs visages ne soient qu’à quelques millimètres l’un de l’autre, s’assurant que leurs iris se croisent quand elle fend le silence d’une voix posée. « Continue comme ça, et tu seras l’prochain sosie de Van Gogh. »

Maintenant l’inconnue en place d’une main, elle descend celle tenant le couteau jusqu’au pantalon de sa victime, l’essuyant contre sa cuisse pour en nettoyer le sang, l’étalant ainsi sur le vêtement. Elle prend son temps, y met presque un mélange de douceur et délicatesse. Ce n’est qu’une fois qu’elle l’a décidé qu’elle daigne enfin laisser la donzelle libre de ses mouvements. Elle éloigne légèrement son corps du sien, posant la pointe du couteau juste au-dessous de sa jugulaire pour s’assurer qu’elle ne tentera rien de stupide – si elle le fait, la lame s’enfoncera dans sa si jolie gorge. Y a un peu plus de distance qu’auparavant entre elles, que Bonnie installe volontairement puisqu’elle n’connaît pas cette usurpatrice, et n’a pas particulièrement envie de tirer sur les mêmes ficelles que lorsqu’elle pensait avoir affaire à Roxanne. Bien sûr elle reste proche, prête à agir au moindre mouvement qui lui déplaît, mais y a quelque chose de différent. Moins de familiarité, pas la même intimité. Plus de méfiance et une pointe d’intérêt dans son regard. « Maintenant, dis-moi qui t’es. » Ça lui servira pas à grand-chose, mais elle aime au moins savoir à qui elle s’adresse, à qui elle ôte la vie. Ne serait-ce qu’un prénom, elle demande rien de plus, le reste n’a pas d’importance. « C’est quoi, ta mutation ? Métamorphose ? Illusion ? » Sa tête s’incline un peu sur le côté tandis qu’elle l’observe patiemment, réfléchissant en même temps. Ça l’intrigue, cette histoire. Ça lui donne envie de savoir comment la menteuse s’est faufilée dans le quotidien de Roxanne ; et surtout, pourquoi. « T’as jeté ton dévolu sur Roxanne. Pourquoi ? De toute évidence, c’est pas l’meilleur choix que t’aies fait. » Encore une fois, y a l’ombre d’un sourire qui peint sa bouche carnassière, à croire qu’elle s’amuse. Ce qui n’est pas totalement faux, au final.
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MessageSujet: Re: found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie)   found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie) Icon_minitimeSam 26 Mar 2016 - 5:42

Fallait dire c’qui était : elle l’avait cherché. Le mouton ne peut jouer impunément et indéfiniment avec le loup. Le feu finit toujours par brûler, aussi certainement que le prédateur finit toujours par mordre, ou le scorpion par piquer. C’est dans leur nature profonde, écrit dans leur gêne, dans la définition même de leur existence. C’te fille, qui qu’elle soit, elle était faite pour tuer ; et Elisa, elle, était née pour morfler.

Ce fut donc sans grande surprise que le retour de flamme s’amorça. La Hyde avait été presque étonnée de sentir la poigne sur sa gorge se desserrer, et l’autre commencer à lâcher prise. Elle en avait presque éprouvé une once de fierté, avant que tout ne se retourne contre elle. Main qui attrape le menton, qui la force à tourner la tête. Et elle a beau s’accrocher à ce poignet, ça n’empêche pas le sang de couler. Elle sent la chaleur poisseuse sur sa peau, et la douleur qui fuse. Elle va en garder une cochonnerie de cicatrice, c’est à ne pas en douter — pour peu qu’elle n’y laisse pas la vie et qu’elle parvienne à rentrer chez elle en un seul morceau. Et lorsque ce début de supplice prit fin, lorsque les yeux de la chasseresse revinrent croiser ceux de la proie, celle-ci serra les dents sans s’en priver. Les yeux dans lesquels valsent les flammes ; défi, malice, mépris, irritation. Pas d’peur, pas d’terreur. Rien qui n’aurait pu présager qu’elle se mette à pleurer, à gémir ou à supplier. Elle n’avait aucunement l’intention de laisser ce genre de chose arriver. Aucunement l’intention de montrer à cette fille une quelconque appréhension à l’idée d’y laisser la peau, ce soir. Après tout, ce ne serait qu’un éternel recommencement. Et ce qu’elle ferait n’y changerait rien. « C’est bon, message reçu. » Peut-être pas de peur, mais au moins un peu d’instinct. La survie primait avant tout, et même s’il lui semblait pour le moment inévitable que cette soirée se termine en un bain de sang, le plus tard serait le mieux. Après tout, peut-être qu’il y avait encore moyen d’y couper. Ou, à tout le moins, de continuer de s’amuser un peu.

Elle ignora pourtant délibérément l’impolitesse dont son assaillante fit preuve en essuyant le couteau sur le pantalon. Ça allait lui coûter un lavage au pressing — ou un aller simple du pantalon vers la poubelle. Mais finalement, attendre valait le coup. L’autre finit par se décaler légèrement, non sans maintenir son couteau appuyé contre la jugulaire de la mutante. Et quand la question fuse finalement, celle-ci ne peut retenir un sourire. Ses doigts se sont appuyés à l’arrière de son oreille, tentant vainement de retenir le flux régulier de sang qui s’échappait de la plaie. La douleur aurait pu la faire tiquer, mais sa concentration était ailleurs ; elle ne lui parvenait donc plus qu’en filigrane, ciblée mais régulière. Et la Hyde prit le temps de déglutir doucement, regardant alternativement le manche du couteau et le visage crispé de sa vis à vis. La proximité avait été pour le moins rompue et, bien que son assaillante soit plutôt agréable à regarder, la brunette n’était pas pour s’en plaindre. Elle renifla doucement, sans rompre le contact visuel. Défiante. La seconde question survint avant qu’elle n’ait répondu à la première. Sa tête s’inclina en même temps que celle de la jeune femme qui lui faisait face, alors qu’elle plissait légèrement les yeux. Les dons que l’autre énumérait étaient plausibles. Mais si seulement ils étaient vrais. « Parasite. » Elle peut pas s’empêcher d’avoir un sourire en coin, à la dernière remarque de la chasseresse. « Franchement, tu crois que j’ai choisi ? J’contrôle pas ce genre de choses. Je claque, je prends le corps de quelqu’un d’autre, et basta. C’est pas mal involontaire, et plutôt aléatoire. » À la carnassière répond une fauve, dents dévoilée et insolence parée. Elle se redresse quelque peu, le rouge coulant le long de sa jugulaire, s’évadant jusque son décolleté prononcé, suggéré par sa veste entrouverte. « Le seul avantage de cette fille, c’est ses nichons. Toi qu’a l’air de la connaître, tu saurais pas si elle les a fait refaire ou si ce sont des vrais, par hasard ? J’arrive pas encore à m’décider. » L’effronterie dans la moindre syllabe, et l’incommensurable fierté de faire l’orgueilleuse au nez de la prédatrice. Cette fille pourrait la tuer. La forcer encore une fois à changer de corps, la réduire au supplice d’une nouvelle adaptation. Mais y a quelque chose qui est apparu dans son regard. Quelque chose de moins animal, de moins primitif. Quelque chose de… Curieux.

« En tout cas, on dirait bien qu’tu t’es fait coiffée sur le poteau. C’était quoi la prime, pour sa peau ? » Et bien sûr, elle plaisante. Elle joue de l’indifférente supériorité que lui confère son don, armée de l’ironie. Poupée brune ignorant tant bien que mal le filet vermeil qui s’écaille sur sa peau, affrontant le serpent au venin foudroyant sans même afficher sa peur. Une fraction de seconde de flottement, et ses épaules bougent légèrement. Décrisper ce qui d’elle pourrait avoir l’air tendu, soucieux. Elle n’est pas sortie du bois, la vénéneuse agressée. Et elle le sait.

Mais le loup s’est trompé. Il a misé sur la seule biche dont tout le bois se fout. La seule qui, même six pieds sous terre, sera toujours là pour revenir le narguer, plutôt que de le hanter.
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MessageSujet: Re: found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie)   found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie) Icon_minitimeDim 1 Mai 2016 - 13:31

– this is a bad town –
the street's a liar, i'm gonna lure you into the dark. my cold desire to hear the boom, boom, boom of your heart. the danger is i'm dangerous and i might just tear you apart. i'm gonna catch ya, i'm gonna get ya, get ya. i wanna taste the way that you bleed, oh - you're my kill of the night. now you're mine but what do i do with you ?

Parasite. Le verdict tombe comme une sentence, comme la condamnation qui laisse un sale goût d’ironie sur le bout d’la langue. Bonnie, ça la fait sourire. Elle aurait pas dit mieux pour exprimer ce qu’elle pense de ses semblables, et voilà que c’est carrément une mutation à l’état pur – voilà que la condition même de la donzelle a façonné son don. Elle peut pas s’empêcher de se dire que ça lui va comme un gant, la chasseuse. Elle a beau n’pas la connaître, n’pas même savoir son nom, elle a aucun doute sur le sujet. Cette fille est une plaie. Ça se lit de son regard ardent jusqu’à ses lèvres insolentes, de sa posture défiante jusqu’à son ton trop effronté. Et si elle ne mérite pas mieux que le caniveau, à se vider de son sang pour crever comme un chien la gueule ouverte, il semblerait qu’elle soit en passe d’échapper à ce sort. Semblerait qu’elle ait tiré le gros lot, n’en déplaise à sa prédatrice.

Y a plus d’intérêt à la tuer, pas vrai ? Pourquoi se donner cette peine, si c’est pour que la bougresse ne fasse que voler une autre enveloppe charnelle, démarrant une nouvelle vie de vices ailleurs ? Elle est de ces indésirables qui résistent et dont on n’parvient plus à se défaire, de ceux qui vous pourrissent la vie et finissent par durer plus longtemps que vous. Combien de temps qu’elle usurpe des vies ? Combien de temps qu’elle foule la terre de ce pas conquérant ? A-t-elle l’espérance de vie d’une personne lambda, son âme vieillit-elle ? Est-ce qu’elle va continuer comme ça jusqu’à la nuit des temps ? Jusqu’à ce que l’être humain s’éteigne et qu’il n’y ait plus aucune dépouille à voler ? Bonnie a des tas de questions, des tas d’interrogations, assez de curiosité pour la cuisiner toute la nuit et le jour qui suit. Mais elle n’en dit rien. Elle ferme sa gueule, parce que ça n’a pas plus d’intérêt que lui faire la peau. C’est qu’une putain de mutante alors y a rien à en tirer. Elle peut pas se mettre à s’y intéresser – elle a déjà suffisamment souillé ses engagements comme ça. Engagements qu’elle ne tiendra finalement pas. Elle venait réparer sa connerie, mettre fin à la comédie, s’assurer de ne pas laisser de preuves de sa faiblesse. Faut croire que le destin en a décidé autrement. Faut croire qu’il a décidé de lui faire un doigt d’honneur, avec une brune aux pupilles sauvages en guise d’émissaire. Ah, elle est belle, la messagère. Belle comme le pire des fléaux.

« Involontaire, hein ? C’est que ton karma se fout ouvertement d’ta gueule, dans ce cas. » Elle pouvait pas tomber sur pire. Ou sûrement que si, mais elle tape déjà du mauvais côté de la barrière. Elle tape déjà chez la vermine. « Tu dois sûrement le mériter. J’suppose qu’on se réincarne en ce qui nous ressemble le plus, hm ? Fais gaffe – tu vas finir en cafard. » C’est ce qu’elle est, après tout. Un putain de cafard qui résiste aux pires calamités et qui s’épanouit dans la crasse. Un nuisible bon qu’à les infester jusqu’à tous les voir sombrer.

La remarque sur lesdits nichons de Roxanne la fait sourire à nouveau, de ce rictus aussi sombre qu’énigmatique. C’est pas elle qui va nier cet avantage, comme dit l’autre. Elle serait mal placée, elle qui a goûté aux lèvres de la principale intéressée, elle qui a une fois de plus choisi de jouer avec sa nourriture. À croire qu’elle a beau être bien dressée, elle est pas foutue de se contrôler face à des yeux de biches ou des mains puissantes – y a qu’à voir, elle l’avait déjà fait avec Isolde et voilà qu’elle réitère la même erreur avec Barry. Un foutu cercle vicieux dans lequel elle s’enferme toute seule, encore et encore et encore. Ça l’enrage bien qu’elle ne montre rien, faisant glisser la lame de la jugulaire de la mutante jusqu’à la trainée de sang qui s’écoule le long de son cou. Elle suit le sillon jusqu’au creux de son décolleté, le rendant plus plongeant encore en tirant sur le tissu du bout de son couteau. Et elle se gêne pas pour en apprécier la vue, prenant un air détaché. « On peut vérifier ça ensemble. » Ses prunelles se plantent à nouveau dans celles de son interlocutrice, un sourire funeste étirant le coin de ses lèvres dans un angle qui n’présage rien de bon. Et sans prévenir, elle attrape la tignasse brune de sa main libre, forçant sa proie à basculer sa tête en arrière pour laisser l’arme retrouver sa place initiale, contre sa gorge. « Ou tu peux arrêter d’faire la maline. » Certes, Bonnie a perdu tout intérêt de lui prendre la vie. Mais ça veut pas dire qu’elle est sortie d’affaire pour autant ; vaut mieux n’pas trop pousser sa chance.

Conservant la même position, très certainement inconfortable pour l’inconnue, Bonnie lâche un soupir presque las. Elle va en faire quoi, de celle-là ? Elle peut pas la tuer. Ce serait la faire gagner, finalement ; elle n’aurait qu’à redémarrer ailleurs et ça perdrait tout son sens. Mais elle peut pas la laisser filer non plus, ce serait une connerie de plus et la liste est déjà bien trop longue au goût de la fautive. Elle a besoin de se rattraper. Besoin de se prouver qu’elle est pas totalement foutue – pas encore. « Sa peau n’avait pas grand intérêt. La tienne encore moins, s’tu veux mon avis. » La sienne ne vaut pas le coup d’être assassinée.

Et elle fait mine de réfléchir, la louve. Son esprit tourne à mille à l’heure alors qu’elle garde l’autre en place, maintenue fermement prisonnière, dominée de la pire façon qui soit : avec toute la nonchalance du monde. La situation ressemble désagréablement à une impasse. Elle peut pas la buter. Elle peut pas la relâcher. Dans ce cas de figure, elle ne connaît qu’une seule solution. L’emmener à son gourou. En l’offrant à Rafael, sûrement qu’elle pourrait marquer un ou deux points, histoire de commencer à rattraper les méfaits qu’il ne connaît pas. Et sûrement que lui saurait quoi faire de l’impertinente. Mais ne serait-ce pas se tirer une balle dans le pied par la même occasion ? S’il apprenait qu’elle a laissé partir la première occupante du corps ? S’il savait qu’elle a salement merdé ? Elle donnerait pas cher de sa propre carcasse. Alors y a définitivement pas d’issue. Mais faut bluffer, faut rien montrer, faut écraser. « J’veux juste savoir une chose. Pourquoi tu t’es glissée dans c’te vie pleines d’emmerdes, plutôt que te tirer ? C’est ton truc, de reprendre les quotidiens à la con de tes victimes ? » En vérité, elle s’en fout. C’est juste une diversion. Un moyen de gagner du temps, en attendant de savoir quoi faire. En attendant de trouver comment sortir de ce foutu merdier.
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MessageSujet: Re: found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie)   found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie) Icon_minitimeLun 18 Juil 2016 - 7:50

Se pavaner de la sorte, c’était toujours risquer de se faire trouer. Risquer de devoir, à nouveau, changer de peau pour se préserver. Voler un autre corps, une autre vie, et devoir recommencer à zéro. Et pourtant, elle ne semblait pas être capable de s’en empêcher. Coincée dans son arrogance et son insolence, le nez sans cesse haut et le sourire sans arrêt fier. Elle le voit, qu’elle a piqué la curiosité de l’animal. Mais celui-ci ne baisse pas sa garde de prédateur, et continue les affronts. Y a quelque chose de dangereux, à s’amuser de la sorte avec ce que cette fille semble avoir dans la tête. La faire tourner en bourrique — pourquoi pas ? Mais une petite voix, au fond d’elle, lui soufflait que cela n’augmenterait certainement pas son espérance de vie. Qu’importe, après tout — son espérance de vie, c’était bien le dernier de ses soucis. Après tout, pourquoi se faire des nœuds au cerveau avec une durée d’existence, quand on vole le corps de son prochain pour continuer la sienne ?

La lame froide descend le long de son décolleté, appuie sur le tissu. « Si je me doutais pas de tes passe-temps, j’aurais juré que l’idée te plaisait vraiment. C’est quoi ton deal, t’en pinces pour les brunes ? » Et elle ne peut empêcher son sourire de revenir. Pas pour longtemps, cependant, alors que la poigne féroce s’empare de sa tignasse, et la force à basculer la tête vers l’arrière. Elle serre les dents, s’efforçant de ne pas baisser sa propre garde, et de conserver cette petite pointe de défi dans les prunelles, cette petite arrogance non-feinte accrochée aux lèvres. Pas question de te faire le plaisir de flancher. Pas question d’me mettre à pleurer. Et pour tout t’avouer, j’sais même plus comment on fait.

Et les yeux roulent dans leurs orbites, tandis qu’elle écoute les sempiternelles remarques dépréciatives. « Si tu penses que c’est la première fois qu’on m’traite de moins que rien, tu f’rais mieux d’réviser tes registres. Les gens ont pas grande estime des parasites, tu sais. » Et elle sent le doute, empreint dans le moindre des pores de la peau de la prédatrice. Elle la voit, indécise, ne sachant quoi faire de cette carcasse sur la tangente. C’est pas sa mission — sa mission est morte. Et il ne reste plus que l’incertitude, et les ordres brouillés, non-applicables. Elle regarde cette chose, dressée face à elle, la tête toujours basculée vers l’arrière, la gorge toujours dévoilée. Et la lame ne quitte pas la peau, tandis que l’autre soupire. Les yeux de la Hyde cherchent le visage de l’inconnue, alors qu’un rictus d’inconfort tord ses lèvres. Et la question que l’autre lui balance ne la leurre pas le moins du monde. Elle lâche un léger rire, sent la lame ne s’en retrouver qu’un peu plus inconfortablement appuyée contre sa gorge. « Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Ils ont foutu cette ville en cage, y a nulle part où aller. J’vais pas me tirer une balle dans la tête en espérant juste tomber dans une vie moins pourrie. Ce serait du gâchis. Et t’as clairement aucune idée à quel point c’est la mort de devoir se réadapter à un nouveau corps. » Et elle ne peut s’empêcher d’arborer un sourire des plus railleurs, alors que ses yeux scrutent le visage de son assaillante. Continuer de la chercher est peut-être la pire des idées, mais une part d’elle est bien incapable de s’en empêcher. Et elle bouge brièvement, sans pour autant chercher à se dégager. « Tu sais, tu peux baisser ton jouet le temps de réfléchir à c’que tu peux bien faire de moi. J’vais pas m’enfuir en courant. » D’toute façon, tu m’rattraperais. Qu’est-ce que j’aurais à y gagner ?
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MessageSujet: Re: found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie)   found another victimn but no one's gonna find miss jackson. (bonnie) Icon_minitime

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