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 we were friends then we betrayed each other (sethius)

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Marius Caesar
Marius Caesar

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SUR TH DEPUIS : 24/01/2015
MessageSujet: we were friends then we betrayed each other (sethius)   we were friends then we betrayed each other (sethius) Icon_minitimeVen 11 Mar 2016 - 11:45

We were friends then we betrayed each other
Seth & Marius



Je fixe mon téléphone non sans une certaine angoisse. J’essaye de jouer la nonchalance mais… mais. Non. Je me concentre sur mon jeu stupide, m’y impliquant comme si ma vie en dépendait alors que devant moi, la pharmacienne empile les trop nombreuses boites de médicaments que m’ont prescrit chirurgiens et cardiologues il n’y a pas vingt minutes. Contrôle routinier, j’ai l’impression de passer ma vie à l’hôpital depuis que j’en suis sorti et, pire encore, j’ai l’impression de m’y habituer. Un coup d’œil, on arrive à la cinquième boite différente et apparemment ce n’est pas fini. Angoisse. J’en ai marre, je commence à fatiguer de voir s’entasser les médicaments, je commence même à fatiguer de les prendre, de subir les regards de Moira lorsqu’elle s’aperçoit que je ne compte pas aller à mes rendez-vous, j’en ai marre aussi de guetter et de chercher Astrid dès que je fous les pieds ici alors que je devrais tourner la page. Vraiment. Il faut que j’arrête de la chercher, il faut que j’arrête de penser à elle et que je vive tranquillement au jour le jour comme je l’ai si bien fait jusque-là. « Monsieur Caesar ? » Je relève la tête et m’aperçois que la pharmacienne de l’hôpital a terminé de rassembler toute mon ordonnance. Joie, bonheur, j’ai des smarties pour les mois à venir. Sans même essayer de la draguer, j’ai la tête ailleurs. Payer, remercier, s’en aller : la tête dans mes pensées, je suis déjà à l’appartement et à la recherche d’une occupation pour la soirée qui ne…

On m’appelle, je me retourne d’un mouvement trop brusque qui m’arrache – encore – une grimace. De quoi ? Une médecin est sur moi – enfin, façon de parler, hein, je suis mignon mais pas encore à ce point là – pour me dire qu’ils veulent vérifier quelque choser, une histoire de valve, de débit sanguin, de truc étrange dans le genre qui ne me fait ni chaud ni froid. Je ne suis pas médecin : ils font ce qu’ils veulent, moi, j’en ai rien à faire tant qu’au final ils me laissent tranquille. Un regard vers la sortie, un regard vers l’intérieur du bâtiment, vers l’aile consacrée aux pathologies cardiaques très exactement, et un nouveau soupir. « Non, c’est bon, sans façon, j’ai autre chose à foutre que… » Un reflet, une silhouette, je crois apercevoir Astrid au travers d’une vitre et ça me suffit à me faire changer d’avis. Dix minutes de plus ou de moins, ça ne va pas me tuer. Pathologie cardiaque ? Elle est là pour notre fille ? Un contrôle ? Je suis la médecin sans l’écouter m’expliquer l’importance des examens qu’ils veulent me faire faire et des résultats anormaux que j’ai pu avoir à ceux que je viens de faire. J’essaye d’apercevoir Astrid, j’hoche la tête régulièrement, je bougonne des oui, oui, d’accord, très bien sans même me rendre compte que je les lui balance en français, tuant toute la crédibilité qu’ils pouvaient m’apporter. Et finalement, on échoue dans une salle d’attente déjà remplie d’autres personnes. En VIP, on traverse, grille les places de tous les clampins et passe dans un nouveau couloir et un nouveau bureau. Je vois presque le bout de la torture lorsqu’on intercepte la cardiologue dans des murmures parlant de rendez-vous, d’urgences, de conneries dans le genre. Exaspéré, pas patient pour deux sous, je regarde ostensiblement ma montre avant de jeter un nouveau coup d’œil dans le couloir, les bureaux, vers la salle d’attente, à la recherche d’Astrid. Sauf que ce n’était pas Astrid. Mon regard vient d’accrocher une aide-soignante qui a la même silhouette mais bien que ça en commun avec ma… copine ? Mon ex.

Je suis déçu. Vraiment. Et en conséquence directe : je suis de mauvaise humeur. Vraiment aussi. Je coupe les deux imbéciles dans leur discussion ô combien intéressante, ne tentant même pas de calmer mon ton aussi sec qu’agressif. « Bon du coup, je fais quoi ? Je prépare mon lit ou vous me faites passer vos examens à la con ? » Leurs regards noirs ne sont d’aucun effet, on m’invite finalement à revenir demain parce que... « Ah ben bien, merci, sympa, super la balade, vraiment… » Je crache avant de faire volteface sans écouter davantage de leur connerie. D’un pas plus vif, je repars en sens inverse, retraverse la salle d’attente, fulmine des insultes en français contre les crétins et manque de rentrer dans une personne qui a eu le malheur de ne pas se décaler à temps. Je relève la tête pour l’insulter quand mon cœur fait un raté. Un raté violent. Et qu’aussitôt j’ai la bouche sèche, des tremblements, une détonation qui résonne dans ma tête et les abdos qi se contractent comme pour lutter contre une arme brûlante pressée contre mon flanc. La dernière fois que j’ai été comme ça, c’était face à mon père. Il n’y a qu’une seule autre personne capable de m’inspirer une terreur similaire, terreur mêlée de rancœur, de colère, de douleur et de culpabilité. Je recule d’un pas dans le couloir désert. « Seth ? Qu’est-ce que… t’approches pas… » C’est plus fort que moi, je mets de la distance, je scrute ses mains, je scrute le couloir. La dernière fois qu’on s’est vu, ça s’est mal fini. Pas à cause de lui, pas à cause de moi, mais nous sommes à mes yeux les seuls responsables. Parce que mon père est coupable de bien trop de choses déjà pour que je lui impose ça. Notre conversation par SMS il y a quelques jours s’impose et je me rends compte d’une chose : le voir me fait aussi mal que prévu, mais j’avais besoin de le voir. Juste pour m’assurer qu’il va bien. Juste parce qu’il le faut si je veux cesser de faire des cauchemars. Parce que dans mes cauchemars, il n’y a pas seulement mon père qui me tire dessus en me traitant de dégénéré, il y a aussi Seth qui me tire dessus en me traitant de Caesar et de Hunter. De traître, aussi, parce que je l’ai envoyé dans les bras de mon père sans le prévenir que le patriarche Caesar était un meurtrier. « Qu’est ce que… qu’est ce que tu fais ici ? »

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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: we were friends then we betrayed each other (sethius)   we were friends then we betrayed each other (sethius) Icon_minitimeDim 13 Mar 2016 - 23:33

Marius & Seth
 
Retenant un soupire, Seth laissa l’infirmière s’occuper de prendre sa pression tandis que le médecin gribouillait quelques notes sur une feuille de soins dont il ne voyait rien. Il avait dû se trouver un alias pour revenir à l’hôpital sans trop de soucis après sa merveilleuse fugue quelques semaines plus tôt.
L’hôpital … Il n’aurait pas cru devoir y remettre les pieds de sitôt mais, après quelques réflexions et surtout des inquiétudes de la part de Moira, il avait décidé d’y retourner pour vérifier que le vaccin n’avait pas laissé d’autres traces dans son organisme. Certes, on trouverait le gène mutant dans son sang, mais puisqu’il utilisait une identité qui n’était pas la sienne, il n’était pas trop inquiet qu’on puisse réellement remonter jusqu’à lui. Quitte à être aussi faussaire, autant se servir de ses talents, surtout s’ils lui évitaient de nouveaux désagréments. En attendant, il s’était plié sans trop broncher à tous les tests auxquels on l’avait soumis. Contrôles de son encéphale, de ses muscles, de ses organes, contrôle de sa tension, de sa pression artérielle et tout le reste, tout ceci avait été aussi un prétexte avant de passer à un examen qui l’intéressait bien davantage : celui pour son cœur. Par deux fois il s’était arrêté durant le mois et demi qui venait de s’écouler, et même s’il avait toujours fini par repartir, mieux valait s’assurer qu’il ne recommencerait pas, ou en tout cas pas avant très longtemps. Alors il était retourné dans ce bâtiment qu’il n’aimait pas, il avait parcouru ces couloirs blancs et aseptisés qui faisaient froid dans le dos, il s’était laissé déshabiller et avait volontiers joué les cobayes pour qu’on lui dise si oui ou non il risquait de faire un infarctus alors qu’il était encore loin de la cinquantaine.
Finalement, après quelques heures à se faire tripoter dans tous les sens et quelques autres encore à attendre, on l’avait informé qu’à première vue, rien n’était détraqué dans sa poitrine. Certes, son cœur avait souffert et il devrait éviter de faire trop d’effort pendant encore un petit mois, mais il serait sauf pour un temps. Dans le doute, on l’informa qu’il était susceptible d’être rappelé dans la journée, voire dans la nuit, si jamais ses résultats d’examen le demandaient. En soupirant, il s’était levé, s’était rhabillé et était allé récupérer sa veste. Il devait traverser tout le service maintenant désert pour accéder à la sortie. Se mettant en route, son vêtement de cuir accroché dans le creux de son bras, il fouilla dans sa poche et en sortit son téléphone portable, envoyant un rapide message à Moira l’informant que son cœur n’avait rien et qu’il était juste privé de galipettes pour les trente prochains jours. Si ce petit mot pouvait la faire sourire, ne serait-ce qu’un peu, alors il en serait ravi. Elle avait vraiment besoin de ça en ce moment, et puisqu’il était redevenu lui-même, qu’ils s’étaient retrouvés et qu’ils faisaient de leur mieux pour se maintenir à flots l’un l’autre, ils recommençaient à se faire quelques petites blagues par ci par là. Ca leur mettait un peu de baume au cœur quand l’humeur n’y était pas, et il leur suffisait d’un mot pour qu’ils se retrouvent quelque part à boire et à parler, presque comme avant – presque. Ils en avaient eu, des choses à se dire, et l’homme de sable avait été heureux de retrouver sa confidente et celle qu’il considérait pratiquement comme une sœur. Pratiquement seulement : avec leur histoire, il aurait été quelque peu malsain qu’il la voit comme un membre de sa famille. Mais elle était chère à son cœur, ça, il en était certain. Et elle faisait partie de ces petits miracles auxquels il s’accrochait pour ne pas perdre pied comme un naufragé s’accroche à sa bouée pendant une tempête.
Les yeux rivés sur son portable, il le rangea dans sa poche et n’eut pas le temps de voir la personne qui fonçait vers lui d’un pas furieux, manquant lui rentrer dedans de plein fouet. Fronçant les sourcils, il ouvrit la bouche pour l’envoyer paître lorsque son regard sombre se planta dans celui de quelqu’un qu’il connaissait bien. Tout le sang reflua de son visage et il sentit une main d’acier lui broyer le cœur, d’autant plus lorsqu’il vit Marius faire un bond en arrière, comme pour se tenir écarter de lui autant que possible.

- Seth ? Qu’est-ce que… t’approches pas…

Déglutissant un peu, le trafiquant leva lentement les mains devant lui, lui montrant bien qu’il n’était pas armé ; et pour lui prouver sa bonne fois, il fit un pas en arrière.
Voir Marius lui faisait un mal de chien ; il revoyait encore ce qu’il s’était passé à la tour Caesar, il revivait la scène dans les cauchemars qui venaient le hanter chaque nuit, incapable de se défaire de ce qui avait été dit et ce qui avait été fait. Il s’entendait encore révéler à Hippolyte Caesar que son fils était un mutant. Son fils, l’un de ses meilleurs amis, quelqu’un qu’il avait trahi et qui avait failli mourir à cause de lui. Et malgré les quelque sms échangés une poignée de jours plus tôt, rien n’avait changé : le Français avait, comme prévu, terriblement peur de lui.

- Qu’est-ce que… qu’est-ce que tu fais ici ?

Le Calédonien se doutait bien que ce n’était pas pour s’enquérir de sa santé qu’il lui posait une telle question. C’était surtout pour lui demander ce qu’il foutait au même endroit que lui alors qu’il lui avait expressément dit qu’il ne voulait plus le voir pendant un moment, le temps qu’il mette ses idées en ordre. A croire que même ça, il était infichu de le faire.

- Je … j’avais rendez-vous pour … mon cœur et mon cerveau. Pour être sûr que …

Pour être certain qu’il n’allait pas redevenir le monstre immonde qu’il avait été pendant près d’un mois – le monstre qui avait tiré sur sa meilleure amie et tué son père, celui qui avait baver tout le venin du monde sur l’homme qu’il avait fini par aimer et qui l’avait poussé à partir, celui qui avait tourné le dos à ses amis, celui qui avait tué ses propres alliés, celui qui était devenu un tyran et un fou à lier.

- Enfin … Et toi, tu vas bien … ? Tu venais pour ton cœur ? Comment ça se passe ?


Lui en revanche se demandait vraiment comment se portait la santé du jeune homme. Il se souvenait de la balle qui lui avait percé le flanc ; il entendait presque la détonation retentir à son oreille s’il se concentrait un peu. Mais il ne voulait pas se focaliser sur ces souvenirs, pas maintenant.
Pas alors qu’il avait tant d’excuses à faire.
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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: we were friends then we betrayed each other (sethius)   we were friends then we betrayed each other (sethius) Icon_minitimeSam 19 Mar 2016 - 21:03

We were friends then we betrayed each other
Seth & Marius



Une détonation. Brûlante. Glacée. Lorsque j’ai le malheur de me souvenir du deux juin dernier, ce n’est pas à Moira que je pense en premier, c’est encore moins à la pluie. Ce n’est limite pas à mon père et au fait qu’il sache désormais que je suis un mutant. La première chose à laquelle je pense, c’est à la détonation. Aux détonations. Celle qui a blessé Seth puis celle pressée sur mon flanc qui a remplacé mon hurlement. Elle ne me quitte pas, cette détonation. J’ai beau tourner dans le milieu du cinéma depuis maintenant six ans, j’ai beau manipuler des armes, des fausses armes, pour le bien des cascades et les brèves scènes que je réalise dans la foulée de mes actions, j’ai beau avoir déjà entendu et plus de fois qu’il n’y paraît des coups de feu, rien n’arrive à la cheville de cette détonation. Douloureuse. Il suffit que je regarde Seth pour qu’elle résonne, pour qu’elle déchire ma chair, pour que la douleur, avec un temps de retard, me cisaille les tympans et tétanise mes muscles. Je n’ai jamais eu aussi mal. Et je n’arrive pas à savoir si la douleur que je ressens, là, est somatique ou belle et bien réelle, conséquence appuyée de mon absence de sérieux des dernières semaines.

Il suffit que mes yeux se posent sur la silhouette du Calédonien pour que je l’entende. Et que je recule. Précipitamment. Je ne me fais pas d’illusion : autant dans mon comportement que dans mes ou dans ma voix, il y a la même terreur que face à mon père. Souvenirs mélangés, souvenirs, corrélés, souvenirs indissociables. Et cauchemars communs. Je refuse qu’il s’approche, je refuse qu’il vienne au contact, je refuse même… Je détourne le regard, inspirant pour prendre sur moi sans y parvenir totalement. Contraste éloquent avec mon insolence et ma vulgarité face aux médecins, contraste saisissant avec mon amitié avec Seth, contraste, contraste, contraste encore avec tout ce qui peut être moi. Qu’est ce que je lui ai dit par SMS déjà ? Je ne vais pas bien. Et ses excuses n’arrangeront rien. Et ses mains levées, son pas en arrière… J’ai l’impression que ma terreur piétine ce qu’il reste de notre amitié. Que non seulement, je l’ai livré à mon père mais qu’en plus je lui en veux pour quelque chose dont il n’est que partiellement responsable. Mais c’est plus fort que moi. Qu’est ce qu’il fait ici ? Ma question bégaye entre mes lèvres, à des années lumières de ce que je voudrais lui dire. Et sa réponse trébuche elle aussi entre nous deux. - Je … j’avais rendez-vous pour … mon cœur et mon cerveau. Pour être sûr que … Je suis lamentable. J’hoche la tête sous l’évidence. Son cœur. La détonation résonne, ses mots aussi. Et son arrêt cardiaque, alors que j’étais incapable de réfléchir, incapable de l’aider. Je suis lamentable, en tant qu’ami, en tant que malade cardiaque. Même pas capable d’aider un pote qui fait un arrêt cardiaque, même pas capable de… J’ai la désagréable impression de me retrouver face à Astrid, avec une éloquence digne d’un pingouin en maternelle. Et encore, c’est méchant pour les pingouins. Une main me broie la poitrine lorsque je me rends compte que je divague encore, alors que Seth vient de me confier à demi-mot qu’il souffre encore des conséquences du vaccin. Du vaccin imposé par mon père. Par un Caesar. Par un Hunter. Je ne vaux visiblement rien comme fils, rien comme frère, rien comme père et rien comme ami. « Et ça va mieux ? » Ma question est timide. Murmurée. Comme si j’avais l’impression d’être indiscret. Je suis indiscret.

Et illogique. Incohérent. Je n’en veux pas à celui qui m’a tiré dessus mais à ceux qui se sont fait tirer dessus. Je refuse de le voir, et c’est moi qui m’impose. Je refuse de lui parler, je refuse ses excuses, je refuse qu’il m’approche, et c’est moi qui entame la conversation au lieu de le laisser passer et de me taire, de l’ignorer, de l’oublier. J’ai réclamé du temps pour faire le point, ce temps je le disperse. Parce que j’ai besoin de lui parler. Même si j’ignore quoi lui dire ni quoi en penser. Je respire, à un rythme si forcé qu’il en devient erratique, incapable de savoir quoi dire, incapable de rebondir, incapable de bouger et de le laisser partir. Passer. S’en aller. Enfin … Et toi, tu vas bien … ? Tu venais pour ton cœur ? Comment ça se passe ?

Je ne réfléchis pas. Pas un seul instant. C’est ce qui me caractérise, en même temps, cette impulsivité qui sabre mon esprit d’analyse et cette façon que j’ai de réfléchir très vite à des dizaines d’éléments en même temps. Je fais tout trop vite, de toute manière. Et là, c’est parler que je fais trop vite. « Quoi mon cœur ? Il va très bien mon cœur, comment tu sais pour mon cœur, qu’est ce que… » Je me tais. Mais je me tais trop tard. Je m’interromps lorsque mon cerveau termine de débiter ses conclusions avec une efficacité de marseillais se réveillant de la sieste. On est dans l’aile consacrée aux cardiopathies, bien sûr que je suis là pour mon cœur. Et avec la blessure que j’ai eue, la perte de sang que ça a engendré… Seth ne sait rien, il ne fait que supposer. Je me sens mal. Vraiment mal. A l’idée que je lui mens, à l’idée que je mens tous les jours à Moira. C’est la première fois depuis six ans que je culpabilise à l’idée de mentir pour mon cœur. « Je suis désolé, Seth. » J’ai les larmes aux yeux. Bien trop sensible pour mon propre bien, il faut croire. Parfois je me demande comme j’ai fait pour ne jamais céder autrement qu’avec des hurlements face à l’indifférence complète de ma mère. Pas de pleurs, pas de larmes, juste des cris et une patience infinie dans mes conneries pour qu’elle me remarque. Même ses gifles, même lorsqu’elle me traînait dans ma chambre en me tirant par les cheveux pour me faire taire parce qu’il n’y avait personne d’autre qu’elle et moi à la maison, même son regard qui me traversait comme si je n’existais pas n’ont pas réussi à me faire sortir de ma colère. Et là, je m’apprête à pleurer parce que je ne sais pas gérer l’ingérable. Une autre forme d’ingérable. « Je suis tellement désolé… je voulais pas que mon père te fasse ça, je voulais pas… j’aurais dû te le dire, j’aurais dû te prévenir… » J’ai commencé, je ne m’arrête plus. Incapable de me rapprocher, incapable de partir, je ne peux que rejoindre le mur le plus proche pour m’y adosser. Je suis lamentable. Si lamentable. « Tu dois me détester, putain… » J’ose à peine le regarder dans les yeux. Ça doit lui faire bizarre. « Tu… c’était définitif ? »

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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: we were friends then we betrayed each other (sethius)   we were friends then we betrayed each other (sethius) Icon_minitimeDim 24 Avr 2016 - 1:21

Marius & Seth
 
Dans sa fratrie, Seth était le plus jeune des enfants Koraha. Il avait des souvenirs avec son aîné, bien entendu, et il se souvenait d’un jeune homme particulièrement chahuteur qui donnait encore plus de cheveux blancs à leurs parents que lui. Il se souvenait aussi vaguement qu’il s’était royalement fichu de la mutation de son cadet, n’y trouvant qu’un nouveau prétexte pour le charrier davantage encore. Lorsque l’homme de sable avait disparu, lorsque les années avaient passé et qu’il avait dû recommencer une nouvelle vie de zéro lors de sa libération, il avait hésité un temps à retrouver sa famille. Après tout, c’était sa famille justement, et ils méritaient de savoir ce qui lui était arrivé. Finalement, il n’avait rien fait de tout ça ; il n’avait jamais vraiment su pourquoi, mais il les avait laissé dans le flou et s’en était allé affronter sa nouvelle existence la tête haute. A croire qu’il voulait définitivement couper les ponts avec son passé pour retomber sur ses pattes. Peut-être avait-ce été une mauvaise idée, peut-être avait-ce été la meilleure des choses à faire ; toujours est-il que le trafiquant avait réussi à avancer sans contrainte, n’ayant à se battre que contre ses cauchemars et les ennuis dans lesquels il se jetait tout seul tête la première.
S’il n’avait plus aucun contact avec sa famille de sang, il avait, en revanche, commencé à se créer une autre famille au gré de ses rencontres durant son errance aux Etats-Unis. Lorsqu’il était plus jeune encore, lorsqu’il voyageait d’un Etat à l’autre, apprenant les ficelles du métier et étoffant son carnet d’adresses, il avait commencé à se lier avec quelques personnes qui n’étaient jamais vraiment sorties de sa vie. Et en arrivant à Radcliff, il avait rencontré une multitude de gens desquels il s’était rapproché. Ivory, Moira, Bob … tant d’amis qui étaient devenus bien plus que ça. Et pour Marius, ça avait été la même chose. Ca n’avait été qu’un bête camarade de beuverie pour commencer ; et puis, de discussion en discussion, de fête en fête et de confidences en confidences, ils étaient devenus bien plus proche qu’ils ne l’auraient cru, ces deux français bavards et blagueurs. Le Calédonien le considérait plus comme un petit frère que comme un bon pote, et son comportement s’en était certainement ressenti. Certes, il n’avait rien du grand frère protecteur et lourdingue, mais il essayait de veiller un peu sur lui puisque Marius ne semblait pas décidé à prendre soin de sa personne.
Pourtant, c’était Seth qui l’avait mené à l’hôpital grièvement blessé ; c’était lui qui l’avait mis en danger, lui qui avait été la cause de la balle qui lui avait percé le flanc et y était resté logée, lui qui l’avait condamné auprès de son propre père. S’il avait su qu’Hippolyte Caesar était chasseur, jamais, ô grand jamais il n’aurait mis les pieds dans cette satanée tour, préférant attendre le jeune homme dehors sous la pluie plutôt que de s’abriter dans ce bâtiment dans lequel ils avaient failli mourir tous les deux. Et il ne se sentait pas légitime le moins du monde de se trouver face à Marius, pas après ce qui avait failli leur arriver. Ce qui avait failli leur arriver à cause de lui et ce pourquoi le Français semblait tant avoir peur en le regardant.

- Et ça va mieux ?

L’homme de sable déglutit un peu. Il ne s’était pas attendu à ça, à ce qu’il s’inquiète pour lui. Il aurait plutôt pensé qu’il aurait aimé le savoir mort : au moins, il n’aurait plus à craindre croiser l’instigateur de ses blessures et de cette fissure qui s’ajoutait au fossé qui le séparait de son paternel. Il n’était pas sûr de vouloir savoir à quel point il avait fragilisé cette relation déjà extrêmement bancale, à quel point il avait fait voler en éclats des mois d’efforts entre eux tout ça parce qu’il n’avait pas été fichu de la fermer au bon moment. Vaccin ou pas, il n’était pas prêt de se pardonner ce lapsus. Il hocha doucement la tête cependant, lui donnant comme un semblant de réponse par ce simple geste. Il ne lui expliquerait pas ses cauchemars, ses terreurs nocturnes, ses remords et sa culpabilité. Ce n’était pas le moment, et peut-être que ça ne le serait jamais. Il préfèra encore changer de sujet rapidement pour s’intéresser à Marius et lui demander comment il allait – sa présence dans l’aile des cardiopathies l’inquiétait assez, mais il se dit qu’il ne s’agissait peut-être que d’un contrôle, comme pour lui. Malheureusement, en une phrase avortée, le jeune homme ne le fit se soucier que davantage encore.

- Quoi mon cœur ? Il va très bien mon cœur, comment tu sais pour mon cœur, qu’est-ce que…

Seth haussa les sourcils et le fixa en silence. Une quantité monstrueuse de questions se bousculaient dans sa tête et il aurait voulu toutes les poser à la fois. Il voulait savoir ce qui arrivait à son cœur, si c’était une maladie ou bien autre chose, s’il le savait depuis longtemps, s’il suivait un traitement. Il voulait lui demander tout ça, mais il ne s’en sentait pas le droit. Et voir les larmes monter aux yeux de son ami l’empêche de céder à la curiosité.

- Je suis désolé, Seth.

Le trafiquant déglutit une fois encore, ses yeux bruns rivés sur le jeune homme qui recule jusqu’à un mur pour mieux s’y appuyer, creusant encore un peu la distance qui les sépare tous les deux.

- J’suis désolé aussi, Marius …

Il était désolé de l’avoir trahi, désolé de l’avoir laissé seul, désolé de ne pas avoir été là pour lui et d’avoir fichu sa vie en l’air alors qu’il ne lui souhaitait que des bonnes choses. Il aurait voulu pouvoir être un ami de ce nom et être présent lorsqu’il en avait besoin, quitte à le secouer un peu pour lui remettre les idées en place comme il le faisait, avant.

- Je suis tellement désolé… je voulais pas que mon père te fasse ça, je voulais pas… j’aurais dû te le dire, j’aurais dû te prévenir… Tu dois me détester, putain…

Le mutant secoua doucement la tête, sentant sa gorge se nouer. D’ici quelques instants, il aurait probablement les yeux humides à son tour. En attendant, il voyait l’un de ses meilleurs amis s’accuser de choses sur lesquelles il n’aurait pu avoir aucun contrôle. Il fallait lui sortir ça de la tête, l’empêcher d’y penser, de se sentir coupable encore plus que d’ordinaire. Il fallait surtout lui faire comprendre qu’il n’avait pas gagné la haine du trafiquant, loin de là.

- J’te déteste pas, Marius. J’peux pas te détester. Et c’était pas ta faute, tu pouvais pas savoir. J’aurais dû aller me mettre ailleurs plutôt que de rentrer, c’était con de ma part. J’aurais été moins débile, y a rien de tout ça qui se serait passé.

Il y croyait dur comme fer, à sa culpabilité. Il était persuadé que c’était de sa faute et sa faute seulement s’il avait fini vacciné, si Marius s’était fait tirer dessus par son propre père et que ce dernier devait probablement chercher à mettre un terme à l’existence de ce fils qui l’avait déjà tant de fois déçu.
Seth sentit son cœur se serrer en voyant que le jeune homme osait à peine le regarder dans les yeux, lui qui était d’ordinaire si fier et si bravache.

- Tu… c’était définitif ?

Le Calédonien sourit très légèrement, d’un sourire qui se voulait complice mais qui était plus triste qu’autre chose. Il leva un peu la main et tourna la paume vers le Français. Sa peau se mit à changer, à devenir jaune et granuleuse, et pendant une petite seconde elle se changea en sable avant de redevenir de chair et d’os.

- Non …

Heureusement que ça n’avait pas été la version définitive du vaccin qui l’avait atteint. Il n’aurait pas vécu longtemps, animé de sa folie et de son goût tout nouveau pour le sang. Tout ceci n’avait été que temporaire, mais lorsqu’il voyait les dégâts qu’il avait causé en moins d’un moins, il tremblait rien qu’à imaginer ce qu’il aurait fait si tout ceci avait dû durer toujours. C’était plus que probable qu’il aurait mis fin à ses jours dans un moment de lucidité plutôt que d’être un danger pour ses proches – ceux sur lesquels il n’avait pas tiré du moins.
Quelques secondes s’écoulèrent où il hésita à garder le silence. Et puis finalement, l’inquiétude fut la plus forte.

- Marius … y a un problème avec ton cœur ?

Il n’avait pas souvenir qu’il lui ait parlé d’un tel souci de santé, alors ça devait être tout récent. Une pensée affreuse le traversa soudain, et il demanda, effrayé et déjà coupable :

- C’est ma faute … ?
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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: we were friends then we betrayed each other (sethius)   we were friends then we betrayed each other (sethius) Icon_minitimeDim 24 Avr 2016 - 9:27

We were friends then we betrayed each other
Seth & Marius



Je suis infidèle. Je le sais et ça ne me servirait à rien de le nier. Complètement infidèle, je ne crois pas avoir été déjà en couple sans tromper la fille, je ne me souviens pas avoir une seule fois eu des scrupules à draguer, embrasser et coucher avec une fille qui n’était pas ma copine. Je suis un infidèle, c’est mal. Mais en amitié… j’ai toujours cru être quelqu’un de particulièrement fiable et loyal. Pour mes amis, je suis prêt à tout, strictement tout. Je ne recule devant aucun défi, je réponds toujours présent au moindre problème, je garde les secrets, tiens ma langue, déteste ce qu’ils détestent, acceptent ceux qu’ils acceptent. Parce qu’on ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis. Et mes amis, je leur fais suffisamment confiance pour ne pas les mettre en doute, pour ne pas remettre une seule seconde en question leur amitié. Je pensais être un bon ami, donc. Pas forcément le meilleur, vu la quantité de défauts que j’ai, mais je pensais arriver à sauver les meubles en étant sympa. Sauf que je me trompais. Et voir Seth, devant moi, aussi mal à l’aise… Je suis un traitre J’aurais dû lui dire que mon père était un Hunter. Je n’ai aucune excuse pour le lui avoir tu, je n’ai aucune raison de le lui avoir caché. Et s’il l’avait su… s’il l’avait su, il ne serait pas rentré dans le building, c’est aussi simple que ça. S’il l’avait su, il n’aurait pas croisé mon père, il n’aurait pas été blessé, il n’aurait pas été vacciné. Et il ne serait pas devant moi, à avoir des rendez-vous pour son cœur et son cerveau. Ma question est timide. Si loin de moi. Si loin de celui que je suis. Si semblable à ce désespoir face à mon père, lorsque je suis rentré dans mon appartement. J’ai toujours cru être un ami potable, mais finalement, je ne vaux rien là dedans non plus. Sa réaction est éloquente, son mutisme l’est encore plus. Il change de sujet, ma culpabilité enfle et comprime mes poumons. Il me retourne la question. Et ma réaction à moi… impulsive. Directe. Je comprends trop tard que j’ai parlé trop vite, je m’arrête en plein milieu d’une phrase. Et Seth me fixe. J’en ai les larmes aux yeux, incapable de gérer ça. Depuis combien de temps on se connait ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre : je lui mens, depuis le début. Et ça commence à me peser, cette histoire. Entre la mort, même éphémère, de Moira. Entre ce qui vient de nous arriver à tous les deux… je commence à culpabiliser sérieusement de lui mentir. De leur mentir à tous. Parce que je n’aurais jamais du lui cacher que mon père est un Hunter. Je suis désolé. Putain, si seulement il savait à quel point je suis désolé. Je suis épuisé. Par mon opération, par la tension, par mes cauchemars, par mon incapacité à savoir comment gérer mon père et lui. Par bien trop de chose. Je suis désolé Seth, si tu savais à quel point je suis désolé. Je recule pour m’appuyer au mur le plus proche, incapable de m’approcher et incapable de partir. Je sais qu’il faut qu’on discute. Il me manque trop pour qu’on reste en froid plus longtemps. Je sais qu’il faut qu’on discute mais… - J’suis désolé aussi, Marius … Je secoue énergiquement la tête. Non, ce n’est pas à lui d’être désolé. Vraiment pas. C’est à moi.

Et pour bien plus de choses qu’il ne le croie. Il doit tellement me détester, à cet instant. Par mon inconséquence, il a failli mourir. Parce que j’étais en retard, il a failli mourir. Parce que je ne l’ai pas prévenu à temps, il a failli mourir. J’ose pas le regarder dans les yeux, j’inspire à fond, regarde le plafond, mes chaussures. Je me passe une main sur les yeux pour en chasser des larmes qui hésitent à dégringoler. J’ai vingt-sept ans et je suis hypersensible au point de pleurer dans un hôpital, si ça c’est pas lamentable… Je respire fort, je souffle pour garder le contrôle de ma respiration. - J’te déteste pas, Marius. J’peux pas te détester. Et c’était pas ta faute, tu pouvais pas savoir. J’aurais dû aller me mettre ailleurs plutôt que de rentrer, c’était con de ma part. J’aurais été moins débile, y a rien de tout ça qui se serait passé. Je sens ma gorge se serrer. Il ne comprend pas à quel point c’est de ma faute. Si je ne pouvais pas savoir ? Oh… vu comme s’était terminée ma dernière discussion avec mon père, je ne pouvais que savoir deux choses : qu’il était un mutant lui aussi, et qu’il était surtout un chasseur de mutants. Sans remords. Sans scrupules. Sans aucune hésitation et avec un avis bien tranché sur des gens comme Seth et moi. Loin de me rassurer, Seth m’enfonce dans ma culpabilité, me plonge la tête dans mon malaise. Comment reconstruire notre amitié, maintenant ? Il n’y a que des lambeaux. Il n’y a que mes cauchemars. S’il me tire un jour dessus, je l’aurais mérité. Parce que je ne vaux pas mieux que mon père, au final. Je suis même pire que lui. J’ai foutu la vie de Seth en l’air, juste parce que je n’ai pas été foutu d’avertir mes amis que mon père, en plus d’être un connard, était un meurtrier. Parce que j’ai été trop lâche pour enterrer à ce point mon héros de connard de père. La question finit par m’échapper, en réponse à ce que m’a dit Seth. Bien sûr que c’est de ma faute. Et si la vaccination a été définitive… je ne me le pardonnerai jamais. Je fixe mes chaussures. Ne relève la tête que pour croiser son sourire, sa paume. - Non… Et mon soupir de soulagement est clairement audible. « Oh putain… tant mieux, j’avais peur que… »

Je sais que du point de vue des mutations, nos avis divergent, à Seth et moi. Il est comme Moira, il ne conçoit pas sa vie sans. Il est comme Moira, il en use, en abuse, voit ça comme une fierté. Moi… plus les mois passent, plus elle m’est détestable. Plus les mois passent, plus elle fout ma vie en l’air. Les secondes s’écoulent, des secondes de silence. Quelque chose me pousse vers la sortie. Lentement mais sûrement. Je m’apprête à faire un pas, prenant sur moi, mobilisant toute ma volonté et ma détermination pour faire ce pas. - Marius… y a un problème avec ton cœur ? Je m’immobilise. Mon cœur, justement, vient d’avoir un raté violent. Je regarde Seth dans les yeux. Réflexe défensif, le rien du tout est sur mes lèvres lorsque Seth m’achève. - C’est ma faute… ? J’ai la bouche ouverte, je la referme sans prononcer un mot. Mes yeux sont fermement ancrés dans les siens, j’ai l’impression d’entendre à mes oreilles le sang qui bat au rythme de mon cœur. Je ne sais pas quoi répondre. Non, ce n’est pas ta faute, ce serait admettre que mon cœur a un problème. Répondre, justement, que mon cœur n’a pas de problème, c’est avouer qu’il en a un et que je ne veux pas en parler. Et il est hors de question que je me braque et que je rétorque que ça ne le regarde pas, il penserait que c’est de sa faute. Je me passe la main en attelle sur le visage, avant de remonter ébouriffer mes cheveux et de jeter un coup d’œil à la salle d’attente derrière moi, qui s’est vidée depuis qu’on a commencé à parler. On est seul, dans l’aile du bâtiment. Et les secondes s’écoulent, je ne sais pas quoi faire. Sauf que…

Je lui dois bien ça, en quelque sorte. « C’est pas ta faute, Seth. » J’articule lentement. J’inspire lentement, passant une main sur mon côté. « On s’assoit ? » Je désigne les chaises et sans attendre sa réaction, je m’y réfugie pour me poser un peu. Pas où commencer ? « Mon cœur est malade. Depuis… toujours. Ça n’a rien à voir avec tout ce qu’il s’est passé, t’y es pour rien. Je le sais depuis six ans maintenant. C’est pour ça que j’ai dû arrêter le hand, je suis sur la liste noire de la plupart des clubs de Hand, ils se sont passés le mot. Les médecins disent qu’avec la vitesse de dégénérescence, il va finir par s’arrêter avant mes trente ans. » Je soupire. Croisant les bras comme pour me protéger de mes murmures. « Mais c’est pas ta faute, t’as rien à voir avec ça. Donc faut pas t’en vouloir. » Ca fait mal de dire tout ça à haute voix. Je n’ose pas le regarder dans les yeux. Ça fait mal mais en même temps, ça fait du bien d’en parler. Jusque là, seul mon père était au courant de la gravité. Mais Seth est le premier à qui je parle de mon espérance de vie. Réduite. A cause des vaccins. Le prochain sera le dernier, même si ça me démange de me l’enfoncer dans le bras pour effacer tout conflit avec mon père. Avec mon frère. Avec ma mère. Avec le reste du monde. « C’est pour ça que j’ai largué Astrid. »

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