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 (event) We were strangers [ft. Ciaràn]

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MessageSujet: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 17:16

Theodora & Ciaràn
   
A dire vrai, Theo n’était pas trop sûre de savoir pourquoi elle était venue ce soir. Elle était sortie de chez elle pour quelques affaires personnelles, mais ensuite, rien ne l’avait empêché de retourner chez elle. Elle aurait même pu appeler un taxi si elle s’était sentie d’humeur paresseuse, mais non. Elle avait préféré rentrer à pieds, profitant de la tiédeur de cette journée d’été, appréciant de pouvoir à nouveau sortir passé une certaine heure. Si elle n’avait pas participé aux élections qui avaient secoué la ville, elle avait malgré tout apprécié les mesures de la nouvelle mairesse. Plus de couvre-feu, plus de Gunpowder Squad arpentant les rues comme la milice privée qu’elle était réellement, plus de hunters faisant de l’excès de zèle ; petit à petit, les choses allaient rentrer dans l’ordre, et peut-être que la vie à Radcliff allait commencer à redevenir à peu près normale. Il ne fallait pas trop en demander, bien entendu, mais ça serait déjà un bon début de pouvoir sortir sans être certain de se faire contrôler arbitrairement par le premier chasseur un peu trop imbu de lui-même.
Toujours est-il que la jeune femme s’était retrouvée aux abords de la place de la mairie qui, bien entendu, était pleine à craquer. Il n’y avait pas un centimètre carré de pavés où ne se tenait pas quelqu’un, opposant à Thaddeus venant savourer sa défaite ou au contraire partisan de l’ancien maire venu assister à la prise de pouvoirs de sa rivale. L’ancienne escort avait ralenti le pas et avait écouté d’une oreille distraite et curieuse les promesses de la demoiselle aux cheveux blonds comme les blés qui s’adressait à la foule. Il y avait beaucoup de promesses, bien entendu, l’énoncé de mesures qui seraient prises bientôt et …
Et elle n’eut pas le temps de terminer son discours.
Theo ne s’était pas attendue à une bombe, pas alors que tant d’innocents seraient touchés. D’un autre côté, ça paraissait logique. C’était même une tradition locale de planter des bombes et de les faire exploser là où elles feraient le plus de dégâts possible. Heureusement pour elle, elle était suffisamment loin pour ne pas être trop touchée par le souffle, réussissant à se cacher derrière un mur qui trembla de manière inquiétante mais tint bon. Elle resta cachée là le temps que les derniers débris finissent de retomber et sortit de sa retraite. Les gens hurlaient et partaient en courant, paniqués par ce qui était en train de se passer. Elle vit des corps plus loin, et même si elle avait été habituée à la vue des cadavres avec James, elle sentit malgré tout une boule se former dans son estomac. En voulant s’éloigner de la cohue, elle remarqua un homme allongé plus loin. Visiblement, il avait pris l’explosion de plein fouet, ou en tout cas l’avait subi suffisamment fort pour avoir fait un sacré vol plané. Sa tête saignait et elle ne savait pas s’il était blessé autrepart. Elle aurait pu le laisser là et filer avant que les choses ne dégénèrent davantage, mais malgré tout, elle n’était pas du genre à laisser un blessé derrière. S’approchant de lui, l’ancienne escort-girl lui tendit une main pour l’aider à se relever.

- Venez. Vous pouvez marcher ?
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Ciaran O'Doherty
Ciaran O'Doherty

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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeMar 8 Mar 2016 - 12:00

We were strangers...
Ciaran & Theodora



La première question qui le frappa après le souffle de la bombe fut la suivante : Quel abruti avait été mettre du sirop d'agave dans son moka ? Il détestait le sirop d'agace et lui préférait cent fois le caramel, aussi fut-il d'autant plus mécontent que l'explosif ruina son élégant et coûteux costume anglais. Ciaran était le genre d'homme à aimer l'élégance, le raffiné, à ne pas supporter le moindre pli sur sa chemise... Tout ceci était véritablement contrariant. Il était venu écouter le discours d'investiture de la nouvelle élue à la mairie de Radcliff, et avait espéré croiser le regard déçu et rageur de Lancaster... C'est que ça l'amusait, l'irlandais ! Ça le faisait bien marrer d'imaginer ce fou furieux assoiffé de sang rager parce qu'une gamine lui avait ravi le trône... Un gamin dans une cour de récré, à qui on aurait piqué son goûter, finalement. Ciaran jouait double jeu depuis toujours, il se faisait passer pour ce qu'il n'était pas, à savoir un hunter bien humain. En réalité, c'était un mutant et un imposteur. Et si la façon de faire de Lancaster l'amusait, il était en revanche plus que soulagé de savoir qu'avec son départ, le groupe d'élite des chasseurs se retrouvait dissout. Leurs petits bracelets étaient tout ce qui pouvait inquiéter Ciaran, et en leur absence, il retrouvait sa pleine et entière liberté. Autant dire qu'une fois les choses calmées, l'irlandais comptait bien repartir en chasse et se trouver quelques camarades de fourberies... Il avait déjà entamé ses recherches, entendu parler d'un certain Griske qu'il entendait bien rencontrer dès que possible... Il lui fallait aller trouver Kingsley également, mais seulement lorsqu'il se serait assuré que son vieil ami n'était pas armé d'un bracelet de détection.

Alors non. Définitivement non, il n'était pas content, ni ravi, ni satisfait, ni quoi que ce soit d'autre. Ciaran était contrarié, et passablement sonné. Cette explosion, il ne l'avait pas vu venir – comment aurait-il pu, après tout, il n'était pas devin – et il l'avait subie de plein fouet. Quel que soit le but de la manœuvre, il aurait aimé ne pas faire partie du projet. Il avait eu de la chance, quelque part, de ne pas être dans les premiers rangs, de la chance aussi d'avoir cédé à la tentation d'un café, ce qui lui avait fait faire un détour et retardé sa venue... Il devait la vie à tous ces petits détails, finalement ! Et le voilà qui se retrouvait à faire un formidable sol plané au milieu de la place de l'hôtel de ville, pour aller s'écraser lourdement un peu plus loin. Après quelques secondes d'inconscience d'où il peina à s'extraire, Ciaran tenta de faire le point sur sa propre existence. Il était vivant, c'était certain. Ou alors le Paradis avait une allure sacrément glauque et une odeur de cochon grillé... S'il était destiné à l'Enfer ? Pensez-vous ! Un ange de bonté tel que lui ! Nul doute qu'après sa mort, Ciaran siégerait en haut et passerait l'éternité à jeter des grêlons sur le commun des mortels ! Non, pour l'heure, il avait la certitude d'être en vie. Et d'avoir mal. Un sifflement effroyable résonnait à ses oreilles, et les hurlements des rescapés lui parvenaient de si loin qu'il avait l'impression d'être immergé sous l'eau. Il comprenait un peu mieux ce que vivait Artur au quotidien, lui qui avait les oreilles si sensible qu'une foule suffisait à lui donner la nausée. Une douleur effroyable perça le flanc gauche du psychiatre, qui en déduisit que l'explosion avait dû lui casser quelque côtes, et cette migraine abominable qui montait ne pouvait vouloir dire qu'une chose : Il s'était fait une commotion cérébrale en plus du reste. Au moins, il savait comment il s'appelait, où et quand il était né, qu'il aimait les beignets à la framboise et... Avait un magnifique décolleté sous le nez. Caaaa c'était le Paradis ! Peut-être était-il mort, finalement ? Lui parvenant de loin, la voix de la propriétaire dudit décolleté l'invita à se lever. Bonne idée, oui, mais comment ? Tout son corps lui semblait lourd, encombrant, et l'idée même de se lever lui donnait la nausée.

- Peux pas... Mal... 'Dez-moi...

Incapable de formuler une phrase complète, sa bouche était pâteuse et tout aussi lourde que le reste. Finalement, Ciaran trouva la force de prendre la main que lui tendait la demoiselle et parvint tant bien que mal à se redresser pour s'asseoir. Tout tanguait, son estomac jouait au yo-yo dans son corps, et il lutta pour ne pas rendre son déjeuner sur le bitume.

- Où... Sommes-nous ? Qu'est... Que s'est-il passé ?

C'est vrai après tout ! Que s'était-il véritablement passé ? Le regard embué, Ciaran détailla la jeune femme en fronça les sourcils.

- Vous n'avez rien ? Et vous êtes ?

Au diable son état de santé, il s'en fichait bien de savoir si elle avait un éclat de bombe dans le crâne ou une jambe cassé. Son nom en revanche, ça c'était une chose importante !
© Grey WIND.
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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeMar 8 Mar 2016 - 12:07

Theodora & Ciaràn
 
En quatre ans d’existence commune avec James, Theo avait eu le temps de s’endurcir. Après tout, on ne pouvait pas fréquenter monsieur Brook aussi intimement qu’elle l’avait fait sans être témoin de la façon dont il réglait ses problèmes. Des cadavres, elle avait eu l’occasion d’en voir quelques uns, abattus plus ou moins salement en fonction de l’humeur de son ancien compagnon. Peut-être qu’avoir été confrontée à cette violence-là avait contribué à ces changements qu’il avait décelé en elle lorsqu’elle avait appris pour sa maladie et qu’il avait tenté d’exacerber jusqu’à en faire un successeur digne du nom qu’il laisserait derrière lui. Il y serait probablement arrivé, à terme, à faire de la jeune femme ce qu’il voulait, à la façonner à son image, mais ce projet fut avorté comme tous les autres lorsqu’une balle vint le faucher en plein cœur. Petit à petit, l’ancienne escort-girl était redevenue elle-même ; il était fort probable qu’elle garde de belles séquelles de ce traitement-là, mais elle ne les avait pas encore manifestées. Tout au plus sa mesure et le détachement dont elle faisait preuve alors que les cadavres s’amoncelaient à quelques mètres d’elle seulement pouvaient impressionner, mais rien de plus. Elle n’avait rien de la super criminelle que James aurait voulu la voir devenir ; pire, elle s’était même arrêtée pour aider un inconnu. Il avait l’air particulièrement mal en point, à en juger par le sang qui maculait sa tête et ses vêtements. Elle garda la main tendue pour qu’il puisse l’attraper et s’asseoir. Elle lui laissa le temps de retrouver ses esprits et un semblant d’équilibre, et lorsqu’il lui posa une première question, elle haussa les épaules et secoua la tête.

- A l’hôtel de ville. Une bombe vient d’exploser.


Elle se demandait si Thaddeus était derrière tout ça. Ca n’aurait pas été très étonnant : après tout, il venait d’être battu à plate couture par une jeune femme sans expérience et sympathisante de la cause mutante qui plus est. Il ne devait pas avoir digéré sa défaite, pas du tout même, et peut-être était-ce là son cadeau d’adieu aux citoyens qu’il avait si longtemps dirigé.
La jeune femme pencha la tête sur le côté. Elle n’aurait pas pensé qu’il lui demande son nom dans une situation pareille, alors que la mort rampait autour d’eux et que la poussière continuait à tomber sur les vestiges de la mairie et des gens qui s’y étaient tenus.

- Atkins. Theodora. Et vous vous appelez … ?


Un service en valait bien un autre, et quitte à lui donner son nom, autant qu’il lui rende la politesse. Un grondement inquiétant la fit tourner la tête un moment. Ses yeux clairs scrutèrent les ruines et se posèrent un instant sur les cadavres avant de retourner vers l’inconnu.

- Il faut partir d’ici. Appuyez-vous sur moi.

Elle glissa un bras sous ses épaules et attendit qu’il ait rassemblé suffisamment de forces pour l’aider à se remettre debout. Le soutenant, espérant qu’elle n’ait pas présumé de ses forces, elle partit avec lui en direction de la sortie, tentant de rester à l’écart du flot de la foule qui partait dans tous les sens en hurlant de peur.
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Ciaran O'Doherty
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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeDim 13 Mar 2016 - 19:34

We were strangers...
Ciaran & Theodora



Ciaran aimait les feux d'artifice. La belle rouge, la belle bleue, les explosions féeriques qui parsemaient le ciel de milliers d'étoiles incandescentes... Et puis il aimait les festivités, l'alcool coulant à flot et la musique faisant vibrer le sol... D'ailleurs, il entendait bien profiter une fois de plus de la magie du 4 juillet, qui ne valait certes pas celle de la St Patrick irlandaise, mais qui avait tout de même son charme. Seulement, s'il aimait les fêtes... Il désapprouvait étrangement les explosions et hurlements de foule. Parce que ça froissait et salissait son costume, qu'il avait envie d'étrangler le marmot qui hurlait à quelques mètres de là... Et que non. Définitivement, ce genre de chaos ne lui plaisait pas. Il n'aurait pu manqué qu'il se retrouve avec un bout de la cervelle d'un autre type et sa soirée aurait été fichue ! Décidément, la politique de ce pays lui échappait totalement... C'était donc ça à chaque fois ? Le vaincu faisait capoter le discours d'investiture du vainqueur ? Car on ne lui ferait pas croire que Lancaster était innocent dans cette histoire ! Ciaran connaissait les tréfonds de l'âme humaine par cœur, il savait qu'un échec pouvait conduire au pire... Seulement, là d'où il venait, le vaincu avait plutôt tendance à lancer un autre genre de défi au vainqueur... Comme un concours de celui qui engloutirait le plus de pintes de Guinness dans la soirée, par exemple. Mais il n'était pas en Irlande, il était aux Etats-Unis... Pays de cinglés...

Sans la charmante demoiselle qui l'aidait à présent à se relever, Ciaran serait probablement resté là, à attendre que la mort vienne le cueillir et... Seigneur que c'était pessimiste comme façon de penser. Et ça ne lui ressemblait pas ! Il s'était probablement cogné la tête plus fort qu'il ne le pensait. Ainsi donc, une bombe venait d'exploser... A l'hôtel de ville. Etrange, car il lui semblait avoir entendu dire que le même bâtiment avait déjà explosé quelques mois auparavant. A croire qu'il avait été construit sur un champ de mine ou que personne ne supportait plus l'administration américaine. La tête entre les mains, il pris néanmoins le temps d'assimiler le nom de la jeune femme. Atkins... Un accent qui sentait l'iode et le thé anglais... Une compatriote outre-atlantique ?

- Ciaran O'Doherty... Enchanté, Theodora... Même si j'aurais préféré que nous nous rencontrions en d'autres circonstances...

Un grondement le fit sursauter, et il accepta de bon cœur l'aide de la jeune anglaise. Hors de question de rester ici, les derniers murs en ruines pouvaient tomber à tout instant, d'autant qu'il était tout à fait possible qu'une autre bombe explose. Ciaran s'appuya sur elle, la douleur lancinante de son crâne et de ses côtes le faisant grimacer. Pour la seconde fois, son téléphone vibra dans la poche de sa veste, et il consentit enfin à regarder qui pouvait bien être en train de le harceler dans un moment pareil. Artur... Qui s'inquiétait pour lui... Levant les yeux au ciel, le psychiatre répondit brièvement à son jeune apprenti, se rappelant soudain qu'il fallait vraiment qu'il en fasse un homme... La mauviette ne lui allait définitivement pas.

- J'ai un ami qui est en sécurité à l'intérieur du bâtiment... Nous devrions peut-être nous y abriter le temps que les secours arrivent, vous ne pensez pas ?

A vrai dire, Ciaran n'avait absolument pas envie d'aller à l'hôpital. Déjà parce qu'il y passait généralement cinq jours pas semaine, mais surtout parce qu'il n'avait aucune confiance en les médecins et chirurgiens que l'on pouvait y croiser. Il n'avait vraiment pas envie de mourir sur une table d'opération à cause d'un anesthésiste distrait ! Devant eux, un pan de mur s'écroula, les noyant dans la poussière et la cendre.

- Enfin... Si nous parvenons jusque là... Ça m'a l'air compromis pour le moment...
© Grey WIND.
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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeLun 14 Mar 2016 - 1:14

Theodora & Ciaràn
 
Le monde s’écroulait autour d’eux, la foule hurlait, les morts reposaient à quelques pas à peine, il y avait du sang, de la poussière et des cadavres dans tous les coins, et pourtant, cet homme, blessé de surcroit, prenait le temps de lui demander son nom maintenant. Theo fut assez surprise de la question, suffisamment en tout cas pour y répondre et la poser en retour. Quitte à révéler son identité à un inconnu, autant avoir celle dudit inconnu dans la manche au cas où. Elle fut assez étonnée de trouver un compagnon d’outre Atlantique au beau milieu de cette petite ville du Kentucky – ceci dit, Eddie avait bien atterri dans le même trou, alors pourquoi pas. Elle aida le dénommé Ciaràn à se relever, assez contente de ne pas avoir mis de talons trop hauts. La route jusqu’à la sortie allait être périlleuse et il n’aurait plus manqué qu’un petit souci d’accessoire l’empêche d’arriver à bon port. S’il fallait qu’elle se débarrasse de ses chaussures pour pouvoir courir ou grimper plus facilement, elle le ferait sans hésiter – matérialiste, elle l’était, mais pas au point de risquer sa santé et celle de quelqu’un d’autre. Les objets se remplacent ; les vies, c’est un peu plus compliqué que ça. Elle écouta l’Irlandais lui suggérer de s’abriter dans le bâtiment et hocha la tête.

- Allons-y.


Elle se mit en route avec lui, direction ce qui restait du bâtiment, jusqu’à ce qu’un mur s’écroule devant eux. La jeune femme recula, surprise, et ferma les yeux en détourna la tête, attendant que le nuage de cendres et de poussière de plâtre soit passé pour les rouvrir. Elle laissa échapper un sifflement agacé d’entre ses dents serrées.

- Mieux vaut s’éloigner d’ici. Si jamais il existe une deuxième bombe et qu’elle explose, nous serons plus à l’abri ailleurs.


A dire vrai, elle espérait réellement qu’il n’y aurait pas de nouvelle explosion. Il y avait déjà eu suffisamment de dégât et de morts comme ça, pas la peine d’en rajouter encore au malheur ambiant. Pourtant, elle avait le sentiment que ce n’était pas encore la fin de la soirée. Soutenant toujours Ciaràn, elle fila en direction des grandes allées couvertes menant aux artères principales de la ville. Les gens se précipitaient à découvert, ce qui était loin d’être une excellente idée. Ils allaient peut-être plus vite, certes, mais ils étaient également plus exposés.
Ils n’avaient pas fait plus d’une dizaine de mètres qu’une seconde bombe explosa, soufflant sur son passage ce qu’il restait de la mairie et de ceux qui s’y étaient attardé de trop. La détonation fit trembler les murs et le souffle balaya les fuyards. Theo perdit l’équilibre en même temps que Ciaràn, le retenant comme elle put mais finissant à genoux malgré tout. Elle resta là un instant, immobile, attendant que les débris retombent autour d’eux, espérant que cette fois, plus rien ne leur tomberait dessus. Elle plaqua la main contre sa poche en sentant son téléphone vibrer. Elle répondrait plus tard. Pour le moment, elle devait filer d’ici avec son inconnu de blessé vers lequel elle se tourna.

- Rien de plus de cassé ?

Il n’aurait plus manqué qu’il rajoute de nouvelles blessures à la liste de celles qui lui marbraient déjà le corps. Elle se remit debout avec lui, le gardant contre elle jusqu’à ce qu’il soit stabilisé sur ses jambes, absolument pas dérangée de la proximité – non seulement elle avait l’habitude, mais en plus ce n’était clairement pas le moment d’avoir ce genre de retenue. Une nouvelle fois, elle glissa le bras sous les épaules de l’Irlandais et croisa son regard aussi clair que le sien.

- Une meilleure idée en tête peut-être, monsieur O’Doherty ?

Une pointe de sarcasme s’était glissée dans ses mots, le naturel revenant au galop même lorsque le monde s’effondrait autour de l’ancienne escort-girl.
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Ciaran O'Doherty
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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeLun 4 Avr 2016 - 1:11

We were strangers...
Ciaran & Theodora



Lorsque le mur s'écroula devant eux, Ciaran fit un pas en arrière en même temps que Theodora. Il n'avait pas l'intention de finir ensevelit sous des tonnes de gravas, pas maintenant, en tout cas. Une chose était sûre, se diriger vers le bâtiment où devait se trouver Artur n'était même pas envisageable. Le terrain était jonché de cadavres et de débris, s'y aventurer revenait à signer leur arrêt de mort. Et si l'irlandais avait hâte de retrouver son petit protégé – car c'était pour le moment le seul individu en ville qu'il n'avait pas envie de sauvagement poignarder – il n'était pas fou au point de se jeter au milieu des flammes et des corps. Il hocha la tête lorsque Theodora proposa de s'éloigner de la place pour prendre leurs distances avec l'épicentre de l'explosion... Et elle eut raison. Un instant, Ciaran se demanda même si elle n'avait pas un don de prémonition ou une bêtise du genre. Après tout, elle avait émis l'hypothèse d'une seconde bombe, et juste au moment où ils s'éloignaient, la bombe en question explosait, soufflant ce qu'il restait de la place de l'hôtel de ville.

Déjà bien amoché, Ciaran ne tint pas longtemps sur ses deux jambes et s'écroula à son tour, roulant sur le côté en grimaçant. Ses côtes étaient douloureuses, mais elles n'étaient peut-être que fêlées, finalement. S'il elles avaient été vraiment cassées, il se serait mis à hurler, que ce soit viril ou non. Se redressant difficilement, il se massa le crâne, tandis que la nausée revenait de plus belle. Il avait l'impression d'être sur un bateau en pleine tempête, et la sensation était désagréable au possible.

- Je vais finir par croire que vous êtes de mèche avec celui ou celle qui s'amuse à poser des bombes, mademoiselle... Votre prédiction s'est avérée exacte, et j'ose espérer que cette bombe était la dernière...

Il fut le premier debout et tendit une main à la jeune femme pour l'aider à se relever, quand bien même tenait-il à peine sans tanguer. Il regarda alors alentours, cherchant une issue et surtout une idée pour la suite. Où aller ? L'hôpital devait être plein à craquer, tous les bâtiments aux alentours avaient été pris d'assaut par les fuyards... Il leur fallait aller plus loin pour se mettre à l'abri.

- Des idées j'en ai des dizaines en tête, mais elle ne concerne pas notre survie et je ne suis pas certain que vous ayez envie de les connaître...

Il s'étonna lui-même d'avoir dit cela à voix haute. En général, les idées que Ciaran avait en tête relevaient davantage de l’obscène et du glauque que d'un esprit sain. D'ailleurs, des idées à mettre en pratique avec la demoiselle, il en débordait ! Seulement ils ne se connaissaient que depuis dix minutes, et ce n'était franchement pas l'endroit ni le moment pour lui faire des avances. Et bon sang pourquoi pensait-il à cela maintenant ? A croire que le coup qu'il avait pris sur la tête était plus violent que prévu.

- Je pense que nous devrions nous éloigner le plus possible de l'hôtel de ville, nous aviserons ensuite, qu'en dites-vous ? Si nous voulons nous en sortir en un seul morceau, autant ne pas nous attarder dans le quartier.

Gardant appui sur l'épaule salvatrice de Theodora, Ciaran lui désigna l'avenue la plus proche. C'était celle qui menait vers le quartier sud, si ses souvenirs étaient bons. Peut-être seraient-ils plus en sécurité en dehors du centre-ville, finalement ?

- Je n'habite Radcliff que depuis peu et je ne connais pas encore très bien les lieux... C'est bien le sud de la ville par ici, non ? Vous connaîtriez un endroit où nous pourrions souffler quelques minutes ?

Souffler et surtout faire une chose primordiale : Lui trouver de l'aspirine ou un moyen d'empêcher le désagréable pivert qui lui poinçonnait la cervelle depuis sa chute. Et après cela, il se promettait d'offrir un verre, un thé, un café, des pancakes ou même une choucroute garnie à Theodora si ça pouvait lui faire plaisir. Et noooon ! Bien sûr que non, il n'avait aucune idée derrière la tête ! Ciaran était un ange, après tout...
© Grey WIND.
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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeLun 4 Avr 2016 - 20:21

Theodora & Ciaràn
 
Lorsque la deuxième bombe avait explosé, Theo avait tout d’abord cru à une mauvaise blague. Après tout, la première déflagration avait largement suffi à faire entendre les arguments de ceux qui étaient contre la prise de pouvoirs de la nouvelle mairesse. Alors, très sincèrement, achever les blessés d’une façon aussi lâche, ça tenait du mauvais goût. Cela dit, ça aurait pu être bien pire : l’explosion aurait pu se faire à l’hôpital. Là en revanche, ç’aurait été un véritable bain de sang, et la ville n’avait pas vraiment besoin d’en rajouter une couche à sa réputation déjà passablement vernie. La jeune femme avait pourtant eu l’habitude des morts et des malheurs avec son ancien compagnon, mais là, ça tenait plus du terrorisme à l’état pur que du crime organisé ou des revendications politiques. Qu’on néglige à ce point la vie d’innocents, tout ça pour vouloir imposer ses idées et asseoir sa petite domination sur une minuscule ville au fin fond d’un Etat particulièrement paysan des Etats-Unis, c’était risible, particulièrement ridicule. Theo n’avait déjà pas énormément d’estime pour les locaux – ni pour beaucoup de monde, certes, mais les américains étaient encore un cran au-dessus - et les évènements n’allaient pas en leur faveur. Elle se demandait si elle n’allait pas finir par proposer à Eddie de déménager dans un coin où ils seraient moins susceptible de finir raides morts à cause d’une bombe sauvage plantée là par elle ne savait quel fanatique pour ou contre la cause mutante.
En attendant, elle se contentait de pester intérieurement tout en réfléchissant à un moyen de les tirer de là, elle et le blessé qu’elle avait récupéré en chemin. Il y avait eu suffisamment de morts comme ça pour la soirée, pas la peine d’en rajouter un autre. Cependant, elle ne s’était pas attendu le moins du monde à la proposition qu’il lui fit, à tel point qu’elle en oublia un moment le chaos ambiant pour planter ses yeux bleus dans les siens et hausser un sourcil. Son sarcasme légendaire revenant au grand galop, elle ne put s’empêcher de lui répondre, même dans un moment pareil.

- Loin de moi l’idée de ne pas vouloir les entendre, voire les mettre en pratique, mais il y a plus confortable comme environnement qu’un champ de ruines.

Lui décochant un sourire tout à fait charmant, elle le laissa s’appuyer contre elle et se remit en route. Plus vite ils se seraient éloignés de l’épicentre de l’explosion, plus vite ils seraient en sécurité et plus vite elle pourrait prévenir son meilleur ami qu’elle était en vie et qu’elle rentrait bientôt. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète pour elle ; il le faisait déjà suffisamment souvent en temps normal, pas la peine qu’il se fasse un sang d’encre. Après tout, elle était aussi tenace qu’une mauvaise herbe, et si elle avait survécu à James Brook, alors elle survivrait à toutes les bombes du monde.

- Le climat doit vous plaire. Il y a un bar plus loin, et vous serez ravi d’apprendre qu’il se trouve face à une pharmacie.


Ce ne serait pas grand’ chose, et certainement pas à la hauteur des soins qu’il aurait pu recevoir à l’hôpital, mais c’était mieux que de le laisser là avec un mal de crâne qui devait être particulièrement monstrueux.
Glissant le bras sous les siens, elle prit le chemin vers le bar qu’elle venait de mentionner. Quelques grappes de fuyards les passèrent, mais ça n’avait rien de la cohue paniquée qui se précipitait vers les principales artères pour sortir de la place de la mairie. S’ils avaient tenté de rejoindre les grandes avenues, ils auraient probablement finis piétinés avant de réussir à partir de là. Mieux valait attendre que les choses se tassent un peu et que la plupart des ambulances aient fini d’emporter cadavres et blessés graves pour se concentrer sur ceux qui restaient. Comme ce grand Irlandais qu’elle conduisait à l’abri, par exemple. C’était une drôle de soirée pour faire des rencontres, et Theo se posait déjà un certain nombre de questions au sujet de Ciaran. C’était son côté curieux qui ne manquait pas de pointer le bout de son nez en toute occasion et, visiblement, l’occasion était rêvée.

- Ca vous arrive souvent de faire des avances à une inconnue avec la tête en sang ? C’est pour le moins surprenant. Pas forcément désagréable, mais étrangement inattendu.

Elle sourit tranquillement, un peu plus détendue maintenant qu’ils commençaient à être trop loin d’une potentielle troisième bombe pour risquer d’être touchés. Et quitte à avoir pour fond sonore des hurlements terrorisés et des sirènes stridentes, autant faire un minimum de conversation.
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Ciaran O'Doherty
Ciaran O'Doherty

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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeMar 5 Avr 2016 - 0:43

We were strangers...
Ciaran & Theodora



Par pitié, si quelqu'un pouvait l'entendre, qu'on cesse de lui marteler le cerveau comme s'il s'agissait d'un instrument à percussion ! C'était trop demandé d'avoir les idées claires dans un esprit aussi malsain que le sien ? Le rythme de marche qui pulsait contre ses tempes lui donnait l'impression qu'à tout moment, ses méninges allaient se faire la malle et partir en trottinant sur leurs petits pattes fibreuses, loin de tout ce grabuge... Il ne pu d'ailleurs s'empêcher de sourire en songeant à cette image grotesque. Comme si les méninges avaient des pattes, tiens... Quoi qu'il n'en avait jamais vu, c'était peut-être l'occasion de disséquer un cerveau pour en avoir le cœur net ? Il n'y avait pas moyen de revenir en arrière, vraiment ? Juste deux minutes, le temps qu'il... Non. Ce n'était pas le moment de vouloir jouer à l'apprenti chirurgien, d'autant qu'il était très clairement en train de faire du charme à sa ravissante compagnon, et qu'elle risquait fortement de le regarder avec dégoût s'il commençait à lui dire qu'il avait envie d'ouvrir le crâne du premier cadavre venu. Ainsi donc... Malgré tout le sarcasme qu'elle y mettait, écouter et mettre en pratique les idées saugrenues de l'irlandais ne lui aurait pas déplu. Si seulement elle avait su quel bordel incommensurable prenait place dans son crâne, sans doute aurait-elle hésité avant de parler. Il se tourna vers elle, la détailla un long moment avec un sourire qui voulait tout dire, et répondit sur le même ton.

- C'est une invitation ? Je suis très créatif, vous savez, même avec un traumatisme crânien et les oreilles qui sifflent...

Ou alors c'était peut-être parce que quelqu'un dans le monde disait du mal de lui, ce qui ne l'aurait pas étonné... Avançant avec l'aide de Theodora, Ciaran hocha la tête lorsqu'elle lui proposa de s'arrêter dans un pharmacie avant de se poser tranquillement dans un bar pour soigner leurs blessures. En voilà une idée qu'elle était bonne !

- Ce n'est pas de refus... Je vendrais mon âme pour une aspirine...

Seulement pour ça, il aurait encore fallu qu'il en est une, d'âme... Difficile de marchander avec le diable quand on avait à offrir que la noirceur abyssale du fin fond des enfer. A mesure qu'ils s'éloignaient du lieu des explosions, le bruit ambiant se faisait plus sourd, moins agressif, et la poussière cessait de venir leur irriter les yeux. Ils arrivaient près de la pharmacie que Theodora avait mentionné, quand son intervention fit sourire l'irlandais. Il se tourna vers elle avec un regard à la fois amusé et charmeur.

- Disons que je ne prends pas des coups sur la tête tous les jours, alors non... Mais faire des avances à une aussi jolie jeune femme que vous, oui ça m'arrive. Et si ce n'est pas désagréable, j'imagine que je peux continuer, n'est ce pas ?

Arrivé à la pharmacie, il eut l'impression de vider l'étal du pharmacien. Des compresses, du désinfectant, tout un petit nécessaire pour soigner et recoudre une blessure, et surtout deux boîtes d'antidouleurs et une d'antivomitifs. Etrangement, il n'avait pas spécialement envie de rendre son repas sur les magnifiques chaussures de Theodora. Car il avait bien le reconnaître, sa paire d'escarpins était une œuvre d'art sublimée par ses interminables jam... Quoi ? Bien sûr qu'il s'était attardé sur ce détail ! Quelle idée de croire qu'il n'aurait pas relevé ça !

Lorsqu'enfin ils se posèrent dans le bar, Ciaran eut l'impression qu'il avait couru un marathon, traversé la manche à la nage et avaler plus de pinte de Guinness que son foie était capable de supporter.

- Eh bien... Quelle aventure ! Vous boirez quelque chose ?

Lui-même commanda le premier cocktail sur la carte, se fichant royalement du mélange explosif que pouvait provoquer l'alcool et les médicaments, et entrepris de lire la notice de l'aspirine... Echec suisant, il voyait double.

- Alors, Theodora... Où en étions-nous dans notre petite conversation ? Ah oui... Vous supposiez que je vous faisais des avances... J'imagine que c'est l'endroit et les circonstances qui vous ont surpris... Vous devez avoir l'habitude d'être flattée ou séduite, vous ne me ferez pas croire le contraire !

Les gens normaux commençaient les discussions par « que faites-vous dans la vie » ou « aimez-vous la musique ? » pas ce genre de choses... Mais Ciaran se fichait de savoir quel métier elle exerçait... Et elle aussi se foutait sûrement royalement de savoir que son job à lui consistait souvent à dresser des portraits de criminels, et le reste du temps à écouter les mièvreries de la plupart des ménagères frustrées de Radcliff...
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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeMar 5 Avr 2016 - 2:47

Theodora & Ciaràn
 
Elle avait beau approcher seulement de la trentaine, Theo avait connu son lot de situations étranges dans sa vie. Lorsqu’on avait exercé le même travail qu’elle, il n’était pas rare de se retrouver confronté à des cas particuliers relativement marquants, voire à des moments tellement surréalistes qu’on se demande s’ils se sont réellement produits ou s’il n’étaient qu’une hallucination générée par un cerveau qui aurait quelque peu marché de travers l’espace d’un instant. Qu’il s’agisse de clients plutôt spéciaux ou d’anecdotes plus ou moins douloureuses vécues en compagnie de James, la jeune femme avait pu se rendre compte rapidement que tout, absolument tout était possible. Alors, que Ciaran lui fasse des avances alors qu’il avait pris un grand coup sur la tête après avoir été soufflé par l’explosion d’une bombe en plein cœur d’une petite ville perdue du Kentucky n’était, finalement, pas si surprenant que ça. Et elle aurait pu se prendre bien plus au jeu si seulement ils n’étaient pas en train de fuir une potentielle nouvelle menace de mort.

- Proposition fort tentante, mais j’ai tendance à préférer mes partenaires un peu moins sanguinolents.

Elle n’était pas vraiment une adepte du gore à outrance, surtout pas après avoir vu ce que pouvait donner James Brook en colère qui se défoulait contre le responsable de ladite crise de nerfs. Au moins, elle avait développé une certaine résistance à la vue du sang et des morts, c’était au moins ça de gagner. Sans doute que le psychiatre qu’était l’Irlandais aurait adoré apprendre ces petits détails, mais heureusement pour l’ancienne escort, il n’en saurait rien.
Enfin la pharmacie fut à portée de vue, et il ne leur fallut que quelques pas de plus pour y entrer. Elle n’avait besoin de rien, au contraire des blessés plus ou moins légers qui s’étaient précipités en masse pour dévaliser le pauvre gérant qui peinait à répondre à toutes les demandes à la fois. Au moins, Ciaran aurait ses médicaments. S’il comptait réellement continuer la conversation et ne pas s’écrouler tout de suite, c’était une bonne chose.

Le bar était plein à craquer de réfugiés et de soigneurs à la petite sauvette, mais le volume sonore était étonnamment supportable. A croire qu’entre le choc et la gravité de la situation, on n’avait pas très envie d’hausser le ton. Tant mieux : Theo n’avait absolument pas envie de forcer sur sa voix pour communiquer avec quelqu’un qui se trouvait à peine à cinquante centimètres d’elle. Et suivant l’exemple de son compagnon d’infortune, elle commanda à son tour, un verre d’alcool fruité qui irait parfaitement. Elle n’était pas spécialement adepte de la bière, et elle n’avait pas la tête à étudier la carte des cocktails. Si elle voulait quelque chose de plus fort, elle demanderait un whisky, en espérant qu’il ne soit pas dilué à l’eau pour l’estomac trop délicat des américains. Une fois son verre à la main, elle en but une petite gorgée en écoutant Ciaran et sourit.

- Disons que j’ai plus l’habitude d’être ainsi approchée en soirée plutôt qu’au milieu des murs à moitié écroulés d’un hôtel de ville.

Maintenant qu’elle en avait l’occasion, elle le détailla d’un peu plus près. Nettoyé du sang qui lui avait maculé le visage, il était tout à fait charmant, malgré son teint sûrement plus pâle que la normale et ses superbes yeux bleus cernés de noir. Il serait sans doute encore plus agréable à regarder une fois remis sur pieds.

- Cela dit, l’attention n’est pas passée inaperçue, et en d’autres circonstances, j’y aurai sans doute répondu avec un peu plus de … passion, dirons-nous.

Il fallait la voir lorsqu’elle était en réception ou en gala à l’époque où elle travaillait encore, à charmer ces messieurs et parfois même ces dames. Elle avait élevé la séduction au rang d’art et elle s’en donnait à cœur joie. Et à dire vrai, ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu l’occasion de s’amuser un peu. Aussi son sourire se fit-il un peu plus charmeur l’air de rien ; ce n’était pas grand’ chose, mais c’était suffisant pour faire la différence.

- Quant à vous, vous ne me convaincrez jamais qu’un homme aussi charmant que vous l’êtes n’a jamais droit à quelques avances.

Quitte à se complimenter honteusement, autant mettre joyeusement les pieds dans le plat et voir où tout ça mènerait.
Après tout, que pourrait-il arriver de grave ?
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Ciaran O'Doherty
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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeSam 23 Avr 2016 - 22:32

We were strangers...
Ciaran & Theodora



Se prendre un coup sur la tête n'avait jamais arrêté Ciaran. Quoi que... Tout bien réfléchit, il ne se souvenait pas s'être pris un aussi gros coup sur la tête de toute sa vie. Et pourtant, chasser avec sa sœur lui avait appris une chose : Une baffe était vite arrivée, et elle venait généralement du dégénéré d'en face. Alors oui, malgré toute la non violence qu'il pouvait clamer, l'irlandais avait déjà essuyé quelques coups durs. Mais jamais d'explosions vicieuse et mal placée, ça non ! Qui donc serait volontairement aller se jeter dans l'épicentre d'un explosif, franchement ? Personne de sain d'esprit... Et même si Ciaran était ce que l'on pouvait appeler un homme instable et dérangé, il avait encore suffisamment de neurones censés pour ne pas aller s'infliger ça volontairement. Cette commotion cérébrale, il s'en serait bien passé ! De même qu'il aurait préféré rencontrer Theodora dans d'autres circonstances... Au court d'une soirée, ou autour d'un verre...

Certes, ils étaient maintenant installés à la table d'un petit troquet plutôt accueillant, mais ça ne changeait rien à la mine ensanglantée du mutant. La jeune femme disait préférer les partenaires moins sanguinolents... Quel dommage, un peu d'exotisme, c'était bon pour la passion, non ? Vraiment ? Haussant les épaules, Ciaran entreprit de débarrasser son visage et son cuir chevelu du sang et de la poussière qui les maculait. Ce goût de fer sur sa langue lui donnait la nausée, autant que la désagréable sensation d'être sur le pont d'un bateau en pleine tempête. Une gorgée de son cocktail et l'âpreté du sang laissa place à la douceur du sucre et des fruits, pour son plus grand plaisir. Reposant son verre, il esquissa un sourire.

« Et bien justement ! Cette rencontre doit casser votre routine mondaine, n'est ce pas ? Enfin... Je vous l'accorde, faire connaissance au milieu des gravats, ce n'est pas ce qu'il y a de plus commun... »

Seulement, il savait maintenant que son charme ne lui avait pas fais défaut : Par ses sous entendus, la jeune femme semblait clairement lui signifier qu'en effet, elle était séduite par l'idée... D'aller plus loin, ce qui était loin de déplaire à Ciaran. Elle était après tout ravissante, tout à fait à son goût, et il se serait fait un malin plaisir d'aller triturer son cerveau pour en extraire la substance et la remplace par des sentiments totalement faussés et contradictoires. Si elle voulait de la passion, il était prêt à lui en donner...

« Peut-être pourrions-nous profiter d'autres circonstances un jour prochain, qu'en dites-vous ? Nous pourrions faire plus ample connaissance autour d'un dîner ou d'un verre... Ailleurs qu'ici, bien sûr... »

Ce qui était clair avec Ciaran, c'était sa spontanéité. Il n'avait pas besoin de tourner autour du pot pour faire comprendre à la jeune femme qu'elle lui plaisait, et maintenant qu'elle avait clairement répondu à ses avances, pourquoi faire marche arrière avec une pudeur qui ne lui ressemblait pas ? Ciaran jeta nonchalamment les bandes de gaz tâchées qu'il avait utilisées pour nettoyer son visage, reprit une gorgée de sa boisson et sourit à Theodora.

« Je suis psychiatre, mademoiselle... Et quel psychiatre n'a jamais eu à souffrir des avances désespérées d'un ou une malade ? J'ai eu affaire à des schizophrènes incapables de se mettre d'accord sur ce qu'ils voulaient, des femmes perdues en mal d'amour... Et si vous vous posez la question, j'ai toujours décliné. »

Bon... C'était un mensonge... Mais un petit ! La seule personne dont il avait accepté l'invitation, c'était Diana Peterson, la jeune serveuse qu'on lui avait envoyé sans raison apparente. Mais finalement, il n'avait rien eu à soigner – ou aggraver – et dès lors qu'il avait signé son formulaire, elle était redevenu une individue lambda, et non plus sa patiente. Ça ne comptait pas vraiment, n'est ce pas ?

« Et vous... Que faites-vous de beau dans la vie ? Quelque chose me dit qu'avec d'aussi jolies mains et une teint aussi frais, vous n'êtes ni agricultrice, ni boulangère... »

La remarque était plus amusée qu'insultante. Ciaran ne cherchait pas par là à lui faire savoir qu'elle avait l'air d'une greluche incapable de faire quelque chose de manuel, mais plutôt de quelqu'un de suffisamment raffiné pour pratiquer une activité sûrement plus intellectuelle.
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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeMer 27 Avr 2016 - 0:33

Theodora & Ciaràn
 
Theodora n’était pas vraiment une adepte des situations de crise. Certes, il lui arrivait de s’y retrouver impliquée bien malgré elle et de les gérer comme elle le pouvait, mais en temps normal, le plus loin elle s’en tenait éloignée, le mieux elle se portait. Elle n’avait rien d’une héroïne, rien d’une altruiste prête à sauver son prochain contre les dangers de la vie. Elle avait déjà eu du mal à sauver sa propre peau pendant quelques années, ce ne serait certainement pas pour la perdre en ayant un peu trop de bonne conscience. Elle avait un côté égoïste qu’elle assumait parfaitement, et qu’elle n’avait laissé tomber que pour deux personnes dans sa vie : Eddie et James. Le dernier étant mort, il ne restait plus qu’un seul homme au monde pour lequel elle aurait été prête à faire des sacrifices sans broncher. Et elle s’en voulait sincèrement de l’avoir inquiété en sortant ce soir. Le temps que Ciaran achète ses médicaments et ses bandes de gaze, elle en avait profité pour répondre à son meilleur ami, le rassurant quant à son état et lui assurant qu’elle serait rentrée dans peu de temps. Pour le moment et maintenant qu’elle était hors de danger, elle allait profiter encore un peu de la présence de son drôle de compagnon d’infortune. Après tout, on ne rencontrait pas souvent des individus si intéressants alors qu’on tentait d’échapper à une attaque à la bombe. Et il fallait l’avouer : l’Irlandais l’intriguait assez. Suffisamment, en tout cas, pour qu’elle fasse fi de suffisamment de prudence et accepte de rester encore quelques instants avec lui, à discuter autour d’un verre. La situation aurait presque pu paraître d’une banalité affligeante si elle n’avait pas découlé d’une catastrophe sans précédent dans cette petite ville. Quitte à survivre à un malheur, autant tenter d’en tirer quelque chose de concluant.
La jeune femme soutenait le regard de son vis-à-vis sans broncher, trouvant fascinants ces iris aussi bleus que les siens. Elle les trouvait aussi fascinants, à dire vrai, que la spontanéité dont il faisait preuve et avec laquelle il lui proposa qu’ils se retrouvent un jour prochain. Elle sourit, amusée et sincèrement intéressée par la proposition de ce drôle de blessé ; elle ne mit pas longtemps à lui répondre, rebondissant volontiers sur ce qu’il venait de lui dire.

- Si le verre en question ne s’accompagne pas des mêmes explosions que ce soir, je m’en voudrais de refuser.

Buvant une gorgée de sa boisson, elle écouta Ciaran lui parler de son métier. Psychiatre, rien que ça. S’il était aussi charmeur avec ses patients qu’il l’était avec elle, elle ne doutait pas qu’il devait avoir un commerce particulièrement fleurissant. Après tout, il fallait bien faire comprendre aux gens qui venaient le consulter qu’ils étaient spéciaux et qu’il les écoutait bien volontiers – ce qui ne devait pas forcément toujours être vrai ; elle en connaissait très peu du drôle de personnage face à elle, mais elle se doutait qu’il ne devait pas forcément être très altruiste avec les gens qui suivaient une thérapie avec lui. Mais peut-être bien qu’elle se trompait. Elle n’en savait rien et tant qu’elle n’avait pas besoin de le consulter à son tour, elle s’en fichait bien.

- Voyez-vous ça. C’est très aimable à vous de ne pas abuser de la faiblesse psychologique de vos patientes.


Elle sourit, faisant tourner son verre entre ses doigts fins. Son métier à elle – ou plutôt son ancien métier – en aurait sans doute surpris plus d’un. A la voir dans ses beaux habits et à suivre un train de vie aussi élevé, il aurait été difficile de l’imaginer en train de vendre ses charmes à des prix affolants aux plus riches membres de la haute société, qu’elle ait été londonienne ou étrangère. Son compte en banque parlait pour elle cela dit, et témoignait d’un passé où elle avait touché la gloire du bout des doigts, se sentant au sommet du monde l’espace de quelques années seulement. Depuis qu’elle avait arrêté, que James était mort et qu’elle était venue s’enterrer dans le coin perdu qu’était Radcliff, il fallait avouer qu’elle s’ennuyait profondément. Eddie la poussait suffisamment à trouver quelque chose à faire, et plus les jours passaient, plus elle était tentée de commencer ses recherches. En attendant, elle se contenta de sourire à l’Irlandais qui, décidément, n’était pas avares de compliments. Il devait en faire tourner, des têtes, avec une verve aussi charmante.

- En effet, je n’étais pas agricultrice. Mais ce que je faisais restait assez physique malgré tout, et demandait un bon contact avec le client.

C’était une manière très détournée de lui dire qu’elle faisait payer des sommes hallucinantes pour un peu de bon temps passé avec elle. Sentant à nouveau son portable vibrer dans sa poche, elle soupira un peu et sourit. Son colocataire s’impatientait, il était grand temps de partir.

- Eh bien, Ciaran, ce fut bref quoiqu’intense, mais il va falloir que je rentre chez moi.

Elle se pencha par-dessus le comptoir et attrapa de quoi écrire – un crayon qui trainait là et une serviette en papier. Elle griffonna son numéro de téléphone et le glissa au psychiatre avant de se lever et de lui adresser un sourire absolument charmant.

- Bonne soirée, monsieur O’Doherty.

Elle s’éloigna tranquillement vers la sortie, trouvant décidément bien curieuse la tournure qu’avait pris cette soirée qui avait pourtant si mal commencée.
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MessageSujet: Re: (event) We were strangers [ft. Ciaràn]   (event) We were strangers [ft. Ciaràn] Icon_minitimeLun 4 Juil 2016 - 0:28

We were strangers...
Ciaran & Theodora



« Si le verre en question ne s’accompagne pas des mêmes explosions que ce soir, je m’en voudrais de refuser. »

Un aimable sourire se peignit sur les lèvres de Ciaran. Charmeur invétéré, il avait l'habitude que ces dames acceptent ses invitations, mais il ne pouvait nier qu'à chaque fois, c'était un plaisir supplémentaire. La belle Theodora, il l'aurait volontiers emmené au pays des mille et une nuits, il lui aurait bien conté toutes les histories qu'elle aurait pu réclamer, du moment qu'elle lui tombe dans les bras. En revanche, il aurait refusé de s'habiller comme Shéhérazade. Sa motivation avait des limites que le ridicule, lui, ne connaissait pas. Toujours est-il qu'il y avait chez Theodora un cynisme et une nonchalance qui plaisait au psychiatre, et une beauté indéniable dont il ne pouvait détourner les yeux. S'il n'abusait pas de la faiblesse de ses patientes ? Allons... Un sourire s'étira à nouveau sur les lèvres du mutant, mais il n'ajouta rien. En réalité, il passait son temps à faire de l'esprit de ses patients un champs de bataille, alors dire qu'il abusait d'eux était un bel euphémisme.

Tandis qu'ils sirotaient tous deux leur boisson, il fut question des activités de la jeune femme, de ce qu'elle faisait dans la vie et qui intriguait l'irlandais. C'est qu'il était curieux, et ce de tout ! Il ne fallait pas grand chose à Ciaran pour s'occuper, après tout : parfois, il s'asseyait sur un banc et regardait les gens passer, se demandant qui ils étaient, ce qu'ils faisaient dans la vie, s'ils étaient heureux en ménage ou malchanceux en amour, si la vie leur souriait ou les conspuait avec une énergie sadique peu commune... Et cette jeune femme qui lui faisait face, cette Theodora au port de tête altier et à l'allure aristocratique, il ne l'imaginait pas pratiquer une activité de rustre. Cependant, ce qu'elle lui avoua lui fit hausser un sourcil. Avait-il l'esprit mal placé ou était-elle en train de sous entendre qu'elle avait pratiqué à une certaine époque la prostitution ? A moins qu'elle n'ait été danseuse dans l'un de ces clubs où hommes et femmes se dénudaient pour quelques billets glissés dans un string à paillettes du plus mauvais goût ? De plus en plus curieux, Ciaran fut tenté de renchérir, désireux qu'il était d'en savoir plus mais déjà, le téléphone de la jeune femme vibrait, sonnant par la même occasion la fin de leur palpitante conversation.

Quelle déception... Ciaran aurait pourtant aimé continuer plus avant leur discussion, mais la retenir ne servirait à rien, sinon la rendre méfiante. Gentleman, Ciaran se leva à son tour, saisit doucement la main de la jeune femme et y déposa un chaste baiser. La gratifiant d'un sourire, il sembla presque ronronner en reprenant la parole.

« Ce fut un plaisir, mademoiselle Atkins... En espérant que nos chemins se croisent à nouveau, mais dans de meilleures conditions. Je ne manquerais pas de vous appeler à l'occasion, pour que nous puissions faire plus ample connaissance ! » Dit-il en agitant le petit papier sur lequel elle avait noté son numéro.

Il s'empara d'une serviette en papier, nota le sien et le tendit à Theodora avant qu'elle ne quitte le bar. Puis il sirota ce qu'il restait de son cocktail, laissa un billet sous le verre et quitta à son tour l'établissement. Il n'avait plus qu'une envie : rentrer chez lui – ou plutôt chez Artur – prendre une bonne douche et se coucher en espérant que son mal de crâne se décide à le laisser un peu en paix.
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