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 You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith

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MessageSujet: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeVen 13 Nov 2015 - 22:45

You don't know me & you don't even care
In the light of the sun, is there anyone ? Oh, it has begun ... Oh dear, you look so lost, your eyes are red and tears are shed, this world you must've crossed. You said "You don't know me, and you don't even care", oh yeah. And you said "You don't know me, and you don't wear my chains" ...

Son père disait toujours qu'il ne fallait pas rester entravé par quelque fureur ou colère que ce soit. Tout comme il disait que les contrariétés devaient être évacuées, tout ça pour éviter qu'un jour, tout n'explose en plein vol, comme ça, d'un seul coup d'un seul, sans prévenir ni guérir. Plus jeune, Nerea avait quelque peu été dubitative face à ce conseil, sans doute parce qu'à l'époque, ses frustrations étaient nombreuses, certes, mais surtout puériles et infantiles, en accord avec son âge. Et il ne s'agissait pas exactement là de contrariétés qui auraient pu réellement la conduire à péter un plomb. A tout envoyer voler, à être au bord du point de rupture et de non retour. Mais en grandissant, la sagesse du conseil l'avait presque frappée de plein fouet. Et elle s'était mise au sport, parce que c'était toujours mieux d'évacuer le trop plein de mauvaises ondes en frappant dans un punching bag plutôt que dans le mur de sa chambre, ou en courant pendant des miles autour des plans d'eau plutôt que de faire les cent pas chez soi en ravageant tout sur son passage. Et puis était venu le jour où son père avait enfin cédé à sa requête d'avoir le droit d'aller s'entraîner au stand de tir. Nerea n'y allait pas forcément si souvent que ça seule, parce que son père préférait être avec elle, pour la surveiller, enfin, quelque chose comme ça. Il n'avait pas été très chaud, au début, sans doute parce que ce n'était pas un excité de la gâchette, et que si lui portait une arme et était parfois obligé de s'en servir, ce n'était pas par plaisir, mais par obligation professionnelle. C'est sûr qu'il était bien plus impressionnant avec son arme de service plutôt qu'avec un concombre, ou un pistolet à eau. La crédibilité devait suivre, sinon, cela porterait un terrible coup à son honneur de Sheriff. Nerea lui avait avancé qu'il fallait bien qu'elle sache se défendre, et qu'on attendrait presque du Sheriff de Radcliff qu'il encourage sa fille plutôt qu'il cherche à la freiner. S'il était incapable de bien protéger, former et armer sa fille, qu'en adviendrait-il, alors, de la ville ? Ici, en plus, on était aux Etats-Unis, le port d'arme n'était pas forcément entièrement roi, mais il était fortement recommandé et valorisé, à travers tout un tas de lobbyings, la NRA en tête.

Le souci que rencontrait Nerea dernièrement, enfin, l'un des soucis auxquels elle devait faire face, c'était que son père était carrément devenu frisquet quant au fait qu'elle continue de s'entraîner à tirer, de temps en temps. Et pour une fois, son overdose ne revenait pas sur le tapis en tant que cause principale. Non, en réalité, Papa Castellanos préférait mettre en avant le fait que sa fille était enceinte et qu'il valait mieux pour le bébé tout comme pour elle qu'elle s'abstienne de telles pratiques, jusqu'à son accouchement, du moins. De quoi faire grandement enrager la jeune femme, qui détestait décidément de plus en plus ce cher fœtus qui grandissait de jour en jour en elle et lui empoisonnait chaque seconde un peu plus la vie. C'était presque pire que d'avoir fait une overdose. Presque ... Les gens vous jugeant "un peu moins" quand vous aviez un polichinelle dans le tiroir plutôt que quand ils pensaient que vous aviez essayé de vous envoyer dans le décor à grands renforts de substances illicites et dangereuses. Déjà que Nerea n'avait plus le droit de faire de la moto, si en plus elle devait laisser son cher paternel rogner de plus en plus sur la moindre de ses libertés, elle ne s'en sortirait plus. Et, là, pour le coup, elle ferait vraiment un carnage, et toutes les séances de sport du monde n'y suffiraient pas pour efficacement apaiser ses nerfs. Mais, évidemment, entre ce qu'elle désirait et ce à quoi elle avait à faire face, il y avait parfois une marge énorme. Comme un espèce de gouffre dans le sol, qu'elle devait ou soit enjamber, ou soit escalader ou contourner par tous les moyens possibles et inimaginables. Mais elle avait de la ressource, heureusement pour elle. Elle savait se montrer maligne, tout comme elle savait user et abuser de son cher don de persuasion qui avait plus ou moins manqué de lui coûter la vie, pourtant ...

Elle avait dû manœuvrer. Faire de grands sourires. Essayer d'acheter la clémence du type à l'entrée. Elle le connaissait bien. Enfin, disons qu'elle le voyait régulièrement quand elle venait ici, qu'elle savait comme il s'appelait, et qu'elle savait aussi et surtout qu'il connaissait très bien son père. Ils n'étaient pas amis, mais quelque chose qui y ressemblait. Mais bon, après tout, son père était poli et cordial, du coup, entretenir de bonnes relations avec les gens, c'était dans son intérêt. Et une bonne chose pour lui s'il voulait pouvoir s'assurer de toujours travailler efficacement et de pouvoir compter d'ores et déjà des voix pour la future élection du Sheriff de Radcliff ! Oui, elle avait d'abord sorti sa panoplie officielle et régulière, celle qui était tout ce qu'il y avait de plus normale : son sourire, ses yeux pétillants, sa bouille attendrissante, ses compliments bien dosés, ainsi que sa voix craquante. Mais il était resté de marbre, du moins, dans sa réponse. Elle l'avait bien vu manquer de flancher à deux trois reprises, mais il s'était accroché, le bougre ... Elle n'avait donc pas eu d'autre choix, on le comprendra bien, n'est-ce pas ? Elle n'avait pas eu d'autre choix que d'employer la manière quelque peu illicite, celle qui l'amenait à avoir recours à ce talent caché qui était sien : la persuasion. C'était presque pire que de la manipulation mentale. Elle n'entrait pas réellement dans le cerveau des gens, non. Elle, elle les persuadait et les convainquait qu'elle avait raison, qu'il était normal pour eux d'abonder dans son sens, de lui offrir ce qu'elle demandait. Même après, cela les laissait presque perplexe, comme s'ils cramaient quelque chose, avant de se demander plutôt pourquoi ils n'avaient pas dis oui plus vite ! Quoi que certains esprits étant plus forts que d'autres, une pointe de doute s’immisçait parfois, après coup, mais rien de bien dangereux pour elle. Personne ne faisait le rapport ou ne la soupçonnait, à moins de déjà savoir ce qu'elle était et ce dont elle était capable.

Elle avait finalement eu ce qu'elle voulait. Qu'il arrête de lui dire qu'il avait eu une visite de son père qui lui avait interdit de la laisser ne serait-ce qu'entrer ici, même pour observer et juste regarder. Qu'il arrête de faire son ours bourru et obéissant. Qu'il la laisse entrer, et pouvoir tirer. Elle l'avait bien sûr remercié avec un grand sourire, étant tout de même polie, et ayant été suffisamment bien élevée pour savoir se montrer courtoise et reconnaissante. Enfin, seulement quand elle le voulait ! Mais Nerea se fichait bien de savoir si elle devait vraiment le remercier compte tenu du fait qu'elle l'avait manipulée et qu'initialement, il n'avait pas été d'accord avec sa requête. Elle avait obtenu ce qu'elle voulait, et c'était tout ce qui lui importait, point barre ! Et puis, elle était entrée en même temps qu'un certain nombre de types un peu baraqués, mi-bikers mi-bûcherons. Une bande d'amis, sans doute. Elle ne leur avait pas prêté attention, préférant se préparer, bien s'équiper, et tout et tout. Jusqu'à ce qu'une sorte de bruit de bip se fasse entendre, coupant alors court à toute conversation qui aurait pu se tenir. Il y avait ceux qui n'y comprenaient rien, comme elle, et un ou deux qui se mettaient soudainement à songer tous les visages. Nerea finissait par hausser les épaules, en se disant qu'après tout, il n'y avait rien d'anormal à ça : son portable bippait en fin de batterie, exemple parmi tant d'autres. Et puis, ce n'était pas comme si elle était déjà au courant des récentes évolutions du côté des Hunters et de la Gunpowder Squad
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Celeste Trager
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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeJeu 19 Nov 2015 - 0:44

Edith dépose son sac au sol. Elle se laisse choir sur le siège le plus proche, et attend. Elle patiente de longues premières minutes, en sachant que les suivantes seront tout aussi affreuses. Au loin, dans les salles annexes, elle entend le bruit des balles étouffé. Même les murs de l'établissement, pourtant spécialisé, ne sont pas capables de refréner ce bruit massif et pénétrant. Celui qui la fait frissonner, trembler, frémir de peur, celui qui la terrifie, de la pointe de ses pieds jusqu'à la racine de ses cheveux blonds, celui qu'ont dû entendre ses propres parents avant de s'écrouler au sol sous les balles de chasseurs expérimentés. Le regard perdu sur les documents qui sont éparpillés sur le grand bureau qui se trouve devant elle, la serveuse cherche à se concentrer. Elle doit faire honneur à Anton, ainsi qu'à sa famille. On lui a donné une tâche à accomplir, une mission à remplir, et elle n'a qu'une parole. Malheureusement. Ses gestes sont nerveux, embêtés. Cela fait pourtant un moment qu'elle vient ici, qu'elle aide lorsque les autres ne sont pas disponibles. Edith a même calculé le temps perdu derrière ce comptoir, à attendre les tireurs potentiels, et à entendre les détonations rebondir contre les parois de son crâne embrumé : plus de deux mois, bientôt trois. C'est long. C'est accorder tellement de minutes, d'heures, de jours, à côtoyer cette activité qui la rebute et qui n'est pas la sienne qu'elle s'en retrouve encore plus dégoûtée qu'avant. Mais elle n'a pas le choix. La blonde doit venir ici, après ses heures de travail, ou lors de ses jours de repos, et épauler lorsque tout le monde est occupé ailleurs. Elle est la roue de secours, la sauveuse même. C'est bien le seul point positif qu'elle accorde à cette entreprise singulière dans laquelle elle s'est engagée en acceptant la requête d'Anton. Un soupir lui échappe. Elle est bête, Edith. Bête d'être aussi éprise d'un homme si différent, mais si charmant. Idiote d'avoir succombé au charme d'un chasseur qui, parfois, lui fait froid dans le dos. Légitime, aussi, dans cet amour à foison qu'elle offre à cet homme qui, le premier, a accepté de l'aider à revivre. Le seul qui a dit « oui » à une question toute simple : « tu m'aideras à m'en débarrasser ? ». Secouant la tête, Edith chasse ces nombreuses pensées qui n'ont rien à faire ici, avant de relever la tête vers l'entrée du stand de tirs. Sursautant au bruit fugace d'une nouvelle balle échappée d'un énième canon, l'attention de la jeune femme est pourtant attirée par une scène au loin. Au niveau de la porte d'entrée, l'homme supposé ne laisser passer que les personnes autorisées à pénétrer dans ces locaux semblent en pleine discussion avec une demoiselle que la serveuse n'a encore jamais aperçu dans les parages. Peut-être que cette dernière vient d'habitude lorsqu'elle n'est pas là. Haussant les épaules, le regard d'Edith dérive un instant sur le ventre quelque peu rebondi de l'inconnue. Perplexe, elle observe son attitude, en particulier celle qu'elle vient d'adopter auprès du garde à l'entrée, jusqu'à ce que ce dernier ne la laisse entrer, à la suite d'un groupe de bikers. Des habitués des lieux, un groupe au cœur duquel la jeune femme repérée par Edith se glisse sans mal et tente de passer inaperçu. D'ailleurs, l'hôtesse d'accueil de la journée n'a pas le temps de la retenir que, déjà, elle la perd des yeux au moment où elle passe dans les vestiaires. La serveuse hésite un instant. Et si elle se trompait ? Et si ce qu'elle venait de voir n'était que le fruit de son imagination ? Dans tous les cas, l'inconnue ne peut pas entrer dans la salle de tirs en étant enceinte. C'est une certitude, de même qu'une entorse au règlement que l'ex-mutante ne peut pas tolérer. Déposant d'un geste rapide le petit écriteau « hôtesse absente pour le moment », ou quelque chose du genre, sur le comptoir, Edith se dirige d'un pas décidé vers les vestiaires. Aucun risque qu'elle assiste à une scène troublante, cette salle sert juste à enfiler les équipements mis à disposition, rien d'autre. Au moment où la blonde fait irruption dans la pièce tamisée, le petit « bip » qui vient percuter ses tympans oblige ses muscles à se tendre. Cela ne lui dit rien qui vaille. « Mademoiselle ? », esquisse-t-elle d'une voix douce, en s'avançant pour enfin croiser le regard de l'inconnue. Il ne peut s'agir que d'elle, elles le savent toutes deux, vu que la jeune brune est la seule femme rentrée dans l'établissement depuis qu'Edith est arrivée. Adressant un sourire courtois aux hommes présents dans la pièce, elle indique d'un geste de la main à l'interpellée de la suivre hors de la pièce. Son regard est assez direct pour faire comprendre à sa nouvelle rencontre forcée du jour qu'elle ne plaisante pas. Une fois hors de portée des oreilles indiscrètes, la serveuse se retourne, les bras croisés, en direction de son interlocutrice. Elle jette un dernier coup d'oeil dans les environs, au cas où, et affiche un visage à la fois concerné et gêné de la situation. « Vous vous êtes... perdue, peut-être ? », qu'elle ose, toujours un peu trop directe dans ce genre de situations. Edith, lorsqu'elle se sent embêtée ou stressée par les événements, contrôle peu le timbre de sa voix, ni même ses émotions. Le tout peut être aussi âpre, rude, que doux et compréhensif. Aujourd'hui, c'est un mélange des deux. L'hôtesse d'accueil sait qu'elle ne peut pas se permettre de laisser cette demoiselle entrer dans la salle de tirs, mais aussi qu'elle ne doit pas la faire repérer non plus. Car c'est bien ce qui lui importe soudain bien plus que tout le reste. « Écoutez, je ne vous connais pas, vous ne me connaissez pas, mais je ne peux pas vous laisser rentrer là-dedans. Ce stand de tir est rempli de personnes qui n'ont pas été programmées pour s'entendre avec vous... » Ses mots sont sans doute étranges, percutants à entendre d'un seul coup, surtout lorsqu'on ne s'y attend pas, mais Edith cherche à remettre les idées en place de l'inconnue. Pour son propre bien, et pour celui de cet enfant qu'elle attend. Bien décidée à ce que son interlocutrice comprenne où elle veut en venir, la blonde n'ajoute qu'une dernière chose à cette entrée en matière : « Je vous ai vu. »

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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeDim 22 Nov 2015 - 23:31

You don't know me & you don't even care
In the light of the sun, is there anyone ? Oh, it has begun ... Oh dear, you look so lost, your eyes are red and tears are shed, this world you must've crossed. You said "You don't know me, and you don't even care", oh yeah. And you said "You don't know me, and you don't wear my chains" ...

Est-ce qu'elle en avait réellement quelque chose à faire de ce que pouvaient penser ses compagnons d'entrée ? Pas vraiment. Ici, comme dans de nombreuses autres bourgades américaines du même acabit que Radcliff, tout était assez paradoxal concernant bon nombre de préjugés et de trucs qu'on jugeait normaux. Voir une nénette s'entraîner au tir pouvait remuer bien des cerveaux masculins et machistes, ce genre de joujous étant alors préférés par beaucoup uniquement détenus par des mains viriles. Et, dans le même temps, tout le monde avait aussi l'air de trouver ça bien qu'une femme sache se défendre, soit disant cela avait un côté sexy, comme ces héroïnes aventurières du type de Lara Croft, que les développeurs de jeu s'escrimaient dans le même temps à sur-sexualiser, avec short court et top moulant, ainsi que poitrine généreuse. Nerea n'avait pas forcément ce style vestimentaire là, présentement, mais elle était tout de même féminine, et avec le polichinelle qu'elle avait dans le tiroir, elle pouvait d'ores et déjà commencer à compter sur une poitrine qui augmentait quelque peu. Bon, s'il ne s'agissait que de ça, niveau aléas de grossesse, elle n'aurait rien contre, sauf que vider ses tripes sur la pelouse, devant sa mère, par exemple, ou commencer à avoir envie d'aller aux toilettes de plus en plus fréquemment, ça, ça craignait plus. Et quand elle était lassée, que quelque chose l'emmerdait ou la frustrait, et bien Nerea avait tendance à se laisser aller à quelques petits penchants qu'on lui interdisait désormais d'avoir, depuis qu'elle avait été victime de ce mega-combo, à savoir overdose et grossesse. Il lui restait donc le sport, pour se défouler, et le tir, aussi. Quoi que, nombreux étaient ceux qui militaient pour dire que le tir était un sport en soi, et que, preuve en était, il y avait même du tir à la carabine, ou quelque chose comme ça, aux JO. Même qu'il paraissait que les États-Unis d'Amérique détenaient le record de médaille en ce domaine. Rien d'étonnant à ça, sans doute, quand on savait à quel point le fait de posséder une arme semblait ancrer dans le sang et le corps de nombreux américains. Si Nerea avait été au fait d'un moyen plus efficace qu'une balle dans le cul pour se défendre en cas d'attaque, elle aurait envoyé aux chiottes le fait de savoir tirer, et sans hésitation aucune, pas même à un seul instant. Sauf que, jusqu'à preuve du contraire, la concernant, savoir tirer, ça restait le mieux qu'elle pouvait faire pour se défendre. Et puis, elle faisait ça au club, et uniquement au club. Jamais ne lui était venu à l'idée de piquer l'arme de service de son père pour s'entrainer cher eux. Mais l'idée lui était déjà venu de vouloir aller buter son connard d'ex, ça, oui. Même si ça ferait un orphelin, en la personne de ce bébé qui grandissait en elle, et bien tant pis ! Tout se paie, et puis ... Et puis, au moins, elle épargnerait au marmot de devoir se traîner un père psychopathe, meurtrier, qui avait bien failli le dézinguer lui aussi, certes sans être aux faits de son existence, mais quand même ! De toute façon, même s'il avait su, Nerea en était persuadée, cela n'y aurait rien changé. Sans doute même cela aurait-il pu être pire, alors !

Elle n'avait plus réellement prêter attention à la scène qui l'entourait. Parce que, déjà, elle ne faisait aucune corrélation entre ce bip assez étrange et sa nature de transmutante. Et parce qu'ensuite, elle savait bien que tous les types étaient loin d'être bien intentionnés, et puis, qu'en plus, trois quart d'entre eux, si ce n'était plus, ne comprenaient absolument rien à la psychologie féminine. Elle n'avait ainsi aucune intention de laisser croire au moindre entre eux que si elle observait la scène autour d'elle, c'était parce qu'elle était intéressée par un plan cul, ou par un truc du même genre. Merci bien, mais non ! Ils n'étaient pas terribles, physiquement, et en plus de ça, la majorité d'entre eux était sûrement plus âgée que son père ! Les puma, très peu pour elle ! Mais finalement, on vient tout de même la rappeler à la réalité du contexte qui prend corps autour d'elle. Pas par une main aux fesses, ou par une remarque salace. Mais par une voix féminine, qui l'interpelle, et attire alors d'autant plus l'attention sur elle. A moins que quelqu'un dissimule un lourd secret, de demoiselle, il n'y avait qu'elle, en ce lieu ! Enfin, elle et la personne venant de l'interpeller, mais, par définition, cette dernière ne pouvait entrer dans l'équation, à moins de s'auto-interpeller, ce qui n'avait absolument aucun sens, vous en conviendrez sans doute aisément ! Un instant, elle reste statique, sans rien dire et sans rien faire. Comme pour analyser si elle avait bien entendu, ou si elle imaginait juste tout ça. Et puis, en fin de compte non, alors, à regret, en traînant un peu des pieds et sans forcément se priver de manifester son mécontentement sur son visage, elle suivit l'hôtesse d'accueil, sans dire un mot, et sans accorder un seul regard aux types qui continuaient de se préparer, quand ils ne mataient pas ses fesses. Ce qui était loin d'être une première, loin de là ! ... Après tout, même si cela lui déplaisait d'obéir, d'une manière générale, et que cela lui déplaisait aussi qu'on l'empêche d'aller tâter de l'arme à feu, Nerea refusait quand même d'être virée du lieu manu militari, et que cela remonte aux oreilles de son paternel, qui en ferait sûrement encore tout un incident mondial. Le connaissant, et du fait de ses origines latines, et même si c'était cliché et ultra vue, comme situation, Nerea savait très bien que son père ne ferait pas l'impasse là-dessus, d'autant plus parce qu'il lui avait expressément demandé de ne pas s'entraîner tant qu'elle était enceinte, et aussi parce qu'elle avait osé aller contre ses ordres en déployant sa persuasion sur une tierce personne qui n'avait rien demandé sauf à ce qu'on le laisse en dehors de tout ça ! Finalement, la jeune blonde se stoppe, prend la pause, observe autour d'elles, et se décide enfin clairement à exprimer ce qui ne va pas. Ce qui décontenance un peu Nerea. La question est-elle réelle, ou est-ce qu'elle se moque d'elle ?
    « Perdue ? Non ... Je viens assez régulièrement ici. Pourquoi ? Il est désormais interdit aux femmes de venir tirer ? » Nerea essayait de rester polie, et de garder le ton le plus respectueux qui soit, ou le moins incisif, mais, bon, ce n'était pas gagné. Ce n'était pas gagné parce qu'elle avait pour large habitude de dire les choses comme elle les pensait, sans les enrober de politesse surfaite et bien trop mielleuse. La franchise, il n'y avait que ça de vrai, et si les gens ne pouvaient ni la supporter ni l'endurer, et bien tant pis pour eux ! Ce n'était pas en étant toujours trop doux, trop gentil et trop politiquement correct qu'on forgeait et formait des individus capables de tenir le cap quand l'existence partait en sucette ! Enfin, quelque chose comme ça ... La deuxième prise de paroles la laissa tout autant dubitative et interrogative. Sérieusement, y avait-il un double sens, ou plusieurs paliers de compréhension ? Était-ce un exercice de déchiffrement, pour un recrutement pour les services secrets, ou bien plutôt un test de QI sauvage ? « Par « comme vous », vous entendez avec une poitrine et un vagin ? Parce que si c'est le cas, c'est plus que très discriminatoire et misogyne ! » Mais par « je vous ai vu », en fait, elle entendait quoi ? Qu'elle l'avait vue et repérée parmi tous ces hommes, ou bien autre chose ? Et puis, le regard de Nerea finit par glisser sur son ventre, alors qu'en relevant la tête vers son interlocutrice, ce fut elle qui marqua une pause. « Oh ... Non mais ça, c'est juste que j'ai encore mangé trop de chili con carne. La recette familiale est juste à tomber, c'est tout ... »
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Celeste Trager
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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeJeu 26 Nov 2015 - 17:51

Plus Edith observe l'inconnue, plus elle sait qu'elle ne s'est pas trompée. Elle a senti qu'il s'était passé quelque chose à l'entrée, et que instinct est le bon. Il est toujours affûté, excellent, et l'a sortie de nombreuses situations périlleuses. Aujourd'hui, la blonde a gentiment envie d'en faire profiter son interlocutrice. Au départ, on devine un certain malaise chez la serveuse. Elle n'a pas l'habitude d'être aussi concernée, préfère observer ce qui se passe de loin, de manière silencieuse et absente, tel un mirage, surtout lorsque cela concerne des personnes susceptibles de la faire replonger dans un passé qu'elle aimerait oublier de façon définitive. Seulement, Edith reconnaît malgré elle. Elle détaille les faits et gestes des autres et les assimile aux anciens qu'elle pouvait elle-même avoir avant d'être vaccinée. Des regards, des mots, des réactions. Elle analyse sans le vouloir et devine sans l'assumer. Sauf qu'en général, elle ne croise pas de mutants ici. Il n'y a aucune logique derrière. C'est même complètement dingue ! La mystérieuse semble même vouloir se jouer, juste pour enfoncer un peu plus le clou. Arquant un sourcil, la serveuse accentue le croisement de ses bras, ce qui l'oblige à pencher un peu les épaules. Grâce à cette réponse tout d'abord physique au propos de la brune, elle espère réussir à mieux s'imposer et à contraindre son interlocutrice à écouter attentivement ce qu'elle s'apprête à lui dire. « C'est comme ça que vous voulez la jouer ? », qu'elle l'interroge tout de même, histoire d'être bien sûr de qu'elle vient d'entendre. A la 'plaisanterie' de la demoiselle, Edith abaisse un nouveau regard en direction de son ventre rebondi. Cette inconscience qu'elle continue à démontrer va l'achever. Relevant son regard grisé dans le sien, l'hôtesse d'accueil secoue la tête. « Les propriétaires de l'établissement détestent le chili con carne. Mauvaise pioche. » Haussement d'épaules. Non, l'humour, ce n'est pas du tout son truc. Ni les tentatives. Edith est peu réceptive, fermée, irrécupérable, et ne peut même pas tenter de faire bonne figure ou imaginer vouloir faire rire en retour. Pas dans un tel moment. « Malheureusement, s'il ne s'agissait que de ce plat, je ne serais pas venue vous voir », qu'elle poursuit, toujours concentrée sur l'objet de sa venue plutôt que par l'envie de s'éloigner de suite, de renvoyer l'imprudente au milieu des chasseurs qui se changent dans la salle d'à côté et de supporter les bruits de balles ricochant contre les murs... et ses cris à elle. Rien que l'image la terrifie. Réprimant un frisson le long de son échine, la serveuse relève le menton, toujours dans l'espoir d'incarner le modèle à suivre dans cette histoire, et non pas celui à ne surtout pas reproduire. « Vous êtes semble-t-il une grande personne, digne d'un minimum de jugeote... », qu'elle constate d'une voix à la fois simple et directe. Digne d'elle et de son caractère en demi-teinte. Edith est à tout jamais au cœur d'un entre-deux maîtrisé (le plus souvent) à la perfection. Elle dose en fonction de son humeur et de chaque instant de sa vie le comportement à adopter, ce qui varie par rapport à tellement de paramètres qu'il serait trop long de tous les citer. Présentement, la blonde lutte entre son envie de s'énerver après ces réponses provocantes et son besoin, la nécessité, de se montrer la plus détendue possible. Il faut qu'elle reste calme, qu'elle garde un œil sur tout ce qui les entoure avant que leur conversation ne devienne trop suspecte. Ses dernières paroles restent un instant suspendues dans les airs, avant que la suite, plus franche encore, ne lui succède sur un ton réprobateur. « Alors qu'est-ce que vous faites ici ? Cet endroit n'est pas fait pour vous. » Edith rabâche, répète, jusqu'à ce que les choses rentrent enfin. Et elle explique, peut-être un peu trop tard, mais avant tout au moment qu'elle pense le plus propice. Bientôt, elles devront de nouveau faire attention à ce qu'elles disent et sous-entendent, lorsque les différentes caméras de l'établissement ne seront pas fixées sur elle. Alors, la serveuse fait bonne figure. Du moins autant qu'elle le peut. « J'ai remarqué votre petit manège à l'entrée, cet homme n'était pas censé vous laisser passer et vous le savez. Mais, soudain, comme par magie, il a cédé », insiste-t-elle, que ce soit par la parole ou par le regard. L'hôtesse d'accueil a le sentiment d'être la seule à flipper de ce qui pourrait se passer et elle sait d'avance que ce n'est pas normal. Cette jeune femme ne semble pas mesurer le danger qu'elle a frôlé, celui-là même auprès duquel elle semble vouloir aller se perdre en retournant dans les vestiaires, et il est hors de question qu'Edith laisse une telle chose se produire. « Si vous venez « régulièrement », vous savez que cet endroit est rempli de personnes qui savent, j'en suis certaine, bien mieux se servir d'une arme que vous, et ce, à longueur de journée si ça les enchante. Vous comme moi savons qu'ils n'ont souvent qu'un mot à la bouche : chasser. » Est-ce plus claire, tout à coup ? Est-ce que ses mots rentrent dans le crâne de la brune ou faut-il qu'elle recommence depuis le début ? C'est en tout cas ce que quémande le temps d'une seconde son regard métallique, avant qu'elle ne poursuive, d'une voix plus basse cette fois : « S'ils découvrent que vous êtes une... une mutante » Le mot lui brûle la bouche, mais elle tente de ne rien laisser voir. « Ils ne vous épargneront pas, et surtout pas entre ces quatre murs. »
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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeLun 30 Nov 2015 - 0:42

You don't know me & you don't even care
In the light of the sun, is there anyone ? Oh, it has begun ... Oh dear, you look so lost, your eyes are red and tears are shed, this world you must've crossed. You said "You don't know me, and you don't even care", oh yeah. And you said "You don't know me, and you don't wear my chains" ...

Visiblement, elles n'étaient pas sur la même longueur d'ondes. Ce qui, en soi, n'était pas forcément une mauvaise chose, obligatoirement répréhensible, et tout et tout. Il faut de tout pour faire un monde, paraît-il, et si Nerea ne souscrivait pas forcément à ces références obligatoires aux maximes, en tout cas, elle concédait bien, sans hésiter un seul instant, qu'un monde où tous seraient sans cesse d'accord et où tous partageraient la même opinion, les mêmes desseins, et les mêmes ambitions, et bien ce serait un monde bien terne, ennuyeux, lassant, sans intérêt. Elle a tendance à fuir ça, Nerea, les situations ennuyeuses, barbantes, où on ne progresse en rien, où on n'apprend rien, où on ne s'enrichit pas, bref, où on ne fait rien d'autre que de tourner en rond ou de se congratuler entre types du même bord. Ou alors, elle a tendance à donner un gros coup de pied dans la fourmilière, pour faire bouger les choses, véritable fourmilière ou pas. Cela lui a déjà causé des ennuis, tout comme cela lui en cause encore et lui en causera encore à l'avenir, à n'en pas douter. Mais, là, clairement, la jeune femme était tout de même dans une situation où elle ne comprenait pas forcément tout, et où, donc, elle ne pouvait que commencer à sérieusement s'agacer, en plus des influences néfastes qu'avaient visiblement sur elle ses hormones de femme enceinte. Nerea n'avait pas grandi dans un univers où on l'avait sans cesse bercée d'illusions, en lui disant que tout irait éternellement bien pour elle, qu'il n'y avait absolument aucun être méchant et nuisible dans la vie, où les arbres étaient faits en pain d'épice (elle détestait ça, le pain d'épices ...) et où les fleurs étaient en réalité de la guimauve et des chamallow déguisés. Non, on ne lui avait pas épargné les vérités du monde, tout en lui en arrondissant quand même les angles au maximum, histoire, sans doute, de ne pas faire d'elle une aigrie de la vie avant même que ses premières dents de lait ne soient tombées ... Mais, non, clairement pas, on ne lui avait pas appris à principalement se définir selon le fait que, dans son ADN se trouvait le gène X. Son père lui avait toujours dit qu'elle restait un être humain avant toute autre chose, que ce gène, en elle, ne devait pas la pousser à se prendre pour un être supérieur, pour quelqu'un qui devait foncièrement être traité avec vénération et face auquel on ne pouvait rien faire d'autre que de se soumettre. Nerea était bien des choses, présentement : une jeune femme de 21 ans, une jeune femme enceinte, une étudiante en génétique à l'université de Radcliff, la standardiste à mi-temps du poste de police, la fille de ses parents, l'ex de plusieurs jeunes gens, l'amie de tas d'autres, une membre récente d'Insurgency, aussi, et, bien sûr, une transmutante dotée du talent de persuasion. Mais elle ne saurait jamais se présenter et se revendiquer comme étant principalement l'une de ces facettes là, ça, et rien d'autre. Elle était un tout, avec ses particularités, ses paradoxes, ses défauts, ses qualités, ça, et tout le reste. Dès lors, non, elle ne faisait pas obligatoirement directement le lien entre sa qualité de transmutante et le message qu'essayait visiblement de lui faire passer la jeune blonde, excusez là ... La voir s'énerver, s'agacer, cela ne faisait qu'augmenter son propre thermomètre d'énervement et d'agacement, sans compter, une fois de plus, l'influence des hormones. Si elles continuaient ainsi, à tourner en rond, à essayer de se mordre la queue comme des chatons n'y captant rien, elles n'étaient pas sorties de l'auberge, comme disent les vieux !
    « Écoutez, je capte carrément rien à votre petit délire là ... Et ça commence à me donner mal au crâne ! »
Lorsqu'elle porta effectivement l'une de ses mains jusqu'à son front, en plissant les yeux et en fronçant le nez, ce ne fut pas que pour illustrer le propos et accompagner le mouvement. Non, sérieusement, elle avait l'impression qu'une migraine était en train de naître dans son crâne, un truc potentiellement psychosomatique. Mais elle en ressentait tout de même les effets, et c'était l'essentiel ... Bon, le bon point, s'il devait forcément y en avoir un, c'était que, visiblement, son interlocutrice ne la traitait pas comme une sale gamine stupide, et qu'elle ne la percevait pas comme ça non plus. Ce qui était une bonne chose, comptes tenus du fait que les gens sont si souvent si prompts à vous juger et à vous cataloguer selon leurs critères bien à eux, tous personnels, et absolument pas pertinents, juste parce que c'était tellement plus simple pour eux de ranger tout le monde dans des cases, pour ne pas se prendre la tête et se compliquer la vie. Mais, bon, quand même. Si elle espérait endormir la vigilance de Nerea ou bien si elle espérait l'amadouer, c'était quand même raté. Nerea n'était pas réellement connue pour décamper de ses positions dès que vous essayiez un temps soit peu de lui faire peur, de monter sur vos grands chevaux, ou de vous ériger en tant que plus sage et plus pertinent qu'elle. Elle n'en faisait qu'à sa tête, et si la tendance s'était nettement accentuée durant son adolescence, elle n'avait jamais exactement été en reste durant son enfance, et elle faisait plus que de continuer d'évoluer avec les reliquats de ses primes années. Tout simplement parce qu'elle se considérait comme une adulescente, refusant d'endosser direct toutes les responsabilités de la vie d'adulte, et refusant aussi de continuer d'être perçue comme en pleine crise existentielle et hormonale. Quoi que, avec sa grossesse, il était évident qu'elle se posait un milliard de questions et que d'autres hormones étaient désormais à l’œuvre dans son organisme, ne lui simplifiant ni les choses, ni la tâche.
    « Je suis la fille du Sheriff, je suis déjà venue plusieurs fois ici, et ça n'a jamais posé de problèmes avant. Alors, pourquoi maintenant, hm ? »
Et puis, la blonde reprend la parole, visiblement pas satisfaite ou calmée par les explications que Nerea lui fournissait. Et le moins que l'on pouvait dire, c'était que la discussion prenait un tout autre tournant. Pas forcément dans l'esprit dans la réceptionniste, mais c'était tout de même le cas dans celui de Nerea. Sérieusement, non, elle n'avait pas feint de ne rien y comprendre, parce que, pour elle, déjà, ce n'était pas usuel qu'on lui cause direct de son gène X, de ce que cela provoquait et engendrait, ou de ce que cela sous-entendait quant à sa classification dans l'esprit de certaines personnes, en nette augmentation depuis les lois à la con du maire ... Nerea aurait pu se figer, se arquer. Ou prétendre de n'y comprendre absolument rien. Sauf que le tour de chauffe était à présent passé, et que, bon, la donzelle n'avait pas l'air de s'inclure parmi les Hunters, ou parmi les transmutants. Mais elle savait visiblement de quoi elle parlait, et Nerea voulait bien la croire. Sauf que, techniquement, ses antécédents perso', à elle, étaient vierges (merci Papa !), et que, jusqu'à maintenant, personne ne l'avait vraiment soupçonnée, mis à part son ex, évidemment ...
    « Je vois ... Ce n'est pas de la magie, mais vous vous en doutez ... » Elle pourrait aisément se débarrasser d'elle, mais, voilà, quelque chose titillait sa curiosité. Pourquoi un tel avertissement, maintenant ? « Je n'ai aucune certitude concernant les réelles intentions de tous ceux qui fréquentent cet établissement, mais je sais quand même que tous ne sont pas embrigadés dans ces conneries de chasse. ... Je suis clean, vous savez. Du moins, officiellement. A défaut de me connaître personnellement, ils connaissent mon père, et personne n'est encore venu cramer notre maison, ou nous accuser de quoi que ce soit. Je ne vois pas pourquoi maintenant cela changerait. A moins que le Club n'ait une nouvelle politique, avec traçabilité à la clef. ... Je sais être prudente, tout comme je sais que le type de l'entrée n'est ni comme moi, ni comme eux. Je n'aurais pas pris le risque, sinon ... » Enfin, c'était ce qu'elle voulait se dire : qu'elle n'aurait pas pris le risque. Et ce même si elle maîtrisait très bien son don, du moins suffisamment pour que, dans 90% des cas, ses "victimes" ressortent avec la certitude d'avoir toujours pensé ce qu'elle les avait amenés à penser, ou voulu faire ce qu'elle les avait amenés à faire ... « Je vous jure de ranger mon gène X au vestiaire, en même temps que mes effets personnels. Mais si je suis censée être informée d'un changement particulier, dîtes le tout de suite, on gagnera du temps ... S'il vous plait. » Pour la première fois, sans doute esquissait-elle ce qui pouvait s'apparenter, sous certains aspects, à un sourire. Sans doute.
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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeMer 23 Déc 2015 - 1:02

Edith sait qu'elle ne peut pas aller clairement au bout de sa pensée. Son interlocutrice doit le sentir aussi car elle s'agace de son comportement en demi-teinte. Seulement, la blonde sait qu'elle ne peut pas faire beaucoup plus. Elle n'a jamais été douée pour se faire comprendre du premier coup, elle aime de la même façon s'exprimer avec de grands signes qui expriment au mieux tout ce qui passe ses lèvres, mais aujourd'hui elle se retrouve prisonnière. Dans un coup d'oeil discret, elle refait le point sur les différentes caméras de sécurité qui se trouvent à différents endroits du grand hall où elles se trouvent. Il n'y en a pas des centaines, juste quelques-unes, à peine visible si on ne connaît pas leur existence, mais la serveuse a toujours supposé qu'elles étaient d'une certaine qualité. En somme, lorsque l'un de ces appareils sur-développés est pointé sur vous, peu de chance ce lui échapper. Que ce soit ce que vous dites ou ce que vous faites, tout est enregistré et scruté, plus tard, ailleurs, par on-ne-sait-qui. Ou presque. Des camarades de la famille d'Anton, sans doute. Aujourd'hui, Edith est donc condamnée à garder les bras croisés et à se faire comprendre du mieux qu'elle le peut sans faire naître les soupçons. La belle affaire ! Comme si elle n'avait que ça à faire, de sauver cette jeune femme qui n'en a manifestement rien à faire. Elle pourrait, en fait, agir de la sorte. L'abandonner à son possible sort ici, repartir derrière son bureau trop grand et tout aussi minable à l'accueil, et ne pas se retourner. Elle pourrait se permettre un tel affront, une folie pareille, juste pour prouver à l'insolente qu'elle le regrettera dans pas longtemps. Mais, au fond d'elle, Edith sait qu'elle n'est pas vraiment comme ça. Cette carapace difficile à franchir, ce caractère singulier qu'elle se traîne, ses regards francs et ses répliques tranchées, elle ne les garde comme un fusil à l'épaule que pour se protéger. En vérité, elle peut se montrer douce. Si douce que c'en est perturbant pour certains. Ça ne dure jamais longtemps, ça lui arrive souvent sur un coup de tête, mais ça peut survenir. Et ça ne fait pas de mal. Ça ne fait jamais de mal de se faire aider ou d'aider quelqu'un. Alors, même si sa méthode est bancale, à revoir, voire méprisable, Edith tente le tout pour le tout. Elle confronte les reproches de son interlocutrice, elle ose rester stoïque devant elle, patiente et affirmée, alors que les mots la heurtent, un tout petit peu. Si seulement elle pouvait comprendre ses décisions d'un seul coup d'oeil, et entendre toutes ses pensées pour que tout ceci soit réglé au plus vite. L'hôtesse d'accueil se racle la gorge. Elle ne sait toujours pas comment présenter les choses, alors elle se jette dans l'exercice sans filet. Elle doit agir vite, et bien. Ne pas rater son coup et gérer l'échange pour qu'enfin sa véritable intention (voir cette jeune femme quitter les lieux sans encombre, mais avant tout sans blessure) devienne évidente, non plus redoutée. « Je ne suis certaine de rien. » Bon, d'accord, ça part franchement mal. Mais Edith ne peut offrir de réponse précise à sa question. Elle ne sait pas ce qui se passe, elle ne maîtrise pas tout ce qui l'entoure ; elle sait juste que le comportement d'Anton est un peu plus enjoué qu'à l'accoutumée, ces temps-ci. Elle a remarqué ses sourires plus francs, ses gestes plus saccadés, son engouement moins dissimulé... Et cet étrange comportement, elle ne se souvient l'avoir rencontré qu'une seule fois dans sa vie : le jour où le hunter est arrivé à son chevet pour lui injecter une dose du fameux NH25. Pas une seule autre fois la serveuse n'a eu à observer ces agissements avec perplexité que cette fois-là (bien que l'euphorie d'avoir enfin pu se libérer de sa mutation ait bouleversé ses sens, et peut-être alors sa perception ; rien n'est certain). Imaginer cette demoiselle au milieu de chasseurs un peu dans le même état a donc vrillé son cœur dès que cette dernière a passé la porte de l'établissement. Logique, non ? « J'ai juste réussi à entendre des rumeurs, ici et là... », ajoute-t-elle cependant, sans pour autant réussir à en dire plus. En tendant l'oreille, Edith a peut-être entendu Anton marmonné quelque chose à propos d'une montre, ou d'un espèce de bijou aux possibilités multiples. Est-ce que c'est ce que l'inconnue entend pas « système de traçabilité » ? La blonde refuse d'y croire. Elle trouve cette idée complètement improbable et préfère secouer la tête à la remarque suivante plutôt que de se pencher encore plus sur cette idée farfelue qui prend soudain bien trop de place dans son esprit. Qui pourrait inventer une telle chose ? Edith relève un regard embêté dans celui de la brune en face d'elle. Embêté, mais également décidé. « Tous, non. Mais je connais la famille qui possède cet endroit et je sais que c'est le cas pour eux ; d'où ma décision de venir vous avertir de rester sur vos gardes. Je ne sais pas ce qui se trame, je ne devrais même n'en avoir rien à en faire car ce n'est plus mon problème depuis que je ne suis plus comme... comme vous, mais ça a été plus fort que moi. » Autant être honnête ; la jeune Holloway devine que c'est le meilleur moyen pour attirer l'attention de l'inconnue et la retenir encore un peu auprès d'elle. « Votre père vous laisse venir ici seule ? », qu'elle se permet, de façon un peu brusque, avant de se rembrunir tout aussi vite. « M'enfin, là n'est pas la question. » Edith lance un nouveau regard circulaire. Personne n'est arrivé au niveau de l'accueil, ni de l'entrée où le vigile n'a pas bougé d'un pouce, alors elle s'autorise une dernière inspection en direction des diverses caméras de surveillance, avant de reporter toute son attention sur la jeune femme. Elle doit vraiment passer pour une paranoïaque, ou quelque chose dans le genre. « C'est un conseil, certes très appuyé et avec des flèches rouges pour attirer votre attention, que je vous donne. Vous en faites ce que vous voulez, je n'ai pas le droit de vous imposer quoi que ce soit. » Un haussement d'épaules lasse accompagne la fin de ses dires. Au moins, les cartes sont posées sur table. Peut-être qu'elle ne donne pas à l'inconnue toutes les cartes, mais elle lui offre au minimum celle qu'elle a en sa possession. Quant au reste de ses interrogations, la blonde n'a aucunement la possibilité de l'aider, et elle en est à la fois frustrée et désolée. « Faites juste attention », qu'elle souffle de façon plus douce, plus posée, comme si elle s'adressait à une personne de confiance. Si elle veut rentrer dans cette pièce et risquer sa vie, ainsi que celle de son enfant, c'est son problème. Après tout, Edith n'est pas la mieux placée pour évoquer les histoires de mère et d'enfant, ce lien à part qui peut unir eux êtres de la sorte, alors elle préfère juste balancer son conseil et se tirer, partir, avant de se retrouver bien trop affectée par la situation et se faire du mal de façon inutile. Hochant simplement la tête, la serveuse commence à s'éloigner de quelques pas, avant de se stopper et de se retourner vers la jeune femme. « Si finalement vous changez d'avis, ou qu'il se passe quelque chose, faites appeler Edith. » Son sourcil gauche s'arque de lui-même. Elle attend une réponse, positive de surcroît, et alors elle reprendra sa route. « Je- Je serai à l'accueil de toute façon. »

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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeLun 4 Jan 2016 - 23:21

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In the light of the sun, is there anyone ? Oh, it has begun ... Oh dear, you look so lost, your eyes are red and tears are shed, this world you must've crossed. You said "You don't know me, and you don't even care", oh yeah. And you said "You don't know me, and you don't wear my chains" ...

Il fallait ouvrir grand les écoutilles. Toujours, tout le temps. Il fallait être à l'affût de la moindre info', surtout en des temps comme ceux-ci. De ce côté là, Nerea n'avait jamais eu de difficulté à se plier à la doctrine. La curiosité n'était pas qu'un vilain défaut à ses yeux, et depuis toujours, elle appréciait en savoir le plus possible sur tout et n'importe quoi, en toute occasion. D'où les nombreuses questions et interrogations dont elle avait assailli bien des siens, et jusqu'à ses enseignants, provoquant généralement de la lassitude, pour ne pas dire de la brusquerie quand, souvent, tout ceci finissait par une bouderie de sa part après qu'on se soit avoué agacé de la voir sans cesse poser des questions sans répit et sans toujours montrer qu'elle écoutait même les réponses. Nerea, quand on la repoussait, revenait toujours à la charge, pas pour s'accrocher désespérément ou parce qu'elle ne captait pas le message, mais parce qu'elle voulait avoir le dernier mot, et être une épine dans votre pied si vous vous étiez avancé à vouloir la replacer à sa place de gamine, d'enfant, ou d'adolescente, et aujourd'hui de jeune femme. Le retour du boomerang pouvait s'avérer être sévère dès lors que c'était elle qui vous le renvoyait. Après tout, elle aimait rendre la monnaie de sa pièce à qui que ce soit, et refusait de plier l'échine, de reconnaître ses tords et ses débordements, aussi. Oui, elle avait mauvais caractère, et ce n'était en rien une nouveauté. En tout cas, elle était curieuse, et elle aimait tout savoir, oui. En tant que réceptionniste et standardiste à temps partiel au Poste de Police de Radcliff, elle appréciait épier les moindres conversations, en écoutant les appels téléphoniques, sans parler de tous les ragots qui circulaient si vite autour de la machine à café mise à disposition de tous. Citadins venus porter plainte, policiers, témoins appelés à être entendus par les services de police, etc ... Tout ce microcosme parlait, et Nerea, elle, elle écoutait. Non sans instiller, parfois, un petit soupçon de ses talents de persuasion, pour vous convaincre que, non, elle ne vous espionnait et ne vous épiait absolument pas et que, oui, donc, vous pouviez continuer à parler et à échanger des infos croustillantes juste sous son nez. Elle ne s'était encore jamais extrêmement faîte tirer les oreilles, mais avec le contexte actuel, son petit divertissement s'avérait de plus en plus compliqué, suspicion et paranoïa faisant bien du mal à toute facilité d'espionnage. Les flics s'enfermaient dans le moindre bureau, ou fonctionnaient par mail. Les mails, c'est silencieux. Les mails, ça se lit et ça se supprime. Les mails, surtout, ça ne passe pas par le standard ou le réseau téléphonique ... En un tel contexte, au sein du Club de tir, Nerea ne pouvait donc avoir que l'oreille qui frémissait face à certains des propos de son interlocutrice, bien que, présentement, la préoccupation principale de la jeune transmutante soit quand même de savoir si, oui ou non, elle parviendrait à aller s'entraîner au tir ... Oui, enfin, bon, quand même, cela réveillait un instinct de curiosité chez elle, quand même, surtout parce que des gens qui parlent, ça se fait de plus en plus rare, avec les pressions exercées, l'espèce d'omerta et les manipulations des Hunters qui prennent d'assaut la ville et ses autorités. Mais tout vient à point qui sait attendre, paraît-il ...
    « Disons que mon père n'a rien contre le fait que je saches me défendre, mais que cela ne signifie pas forcément qu'il cautionnerait à 100% ma présence ici, s'il en était informé, par rapport au fait que je sois enceinte quoi ... Mais vous ne lui direz rien, n'est-ce pas ? Je ne vois pas trop ce que vous auriez à y gagner de toute façon ... »
Se grattant un peu le nez, songeuse, Nerea finissait par hausser les épaules. Elle ne devait pas virer elle aussi paranoïaque. Elle avait toujours détesté être comme tout le monde, ou se mettre à faire comme tout le monde, et refusait donc de commencer à s'y mettre maintenant. Ce qu'elle avait vécu, enduré, et ce à quoi elle avait survécu ne constituait en rien une excuse pour se laisser aller à ce genre de facilité, comme un mouton, parmi tous ces citoyens qui se défroquaient ou faisaient plutôt dans leur froc face aux Hunters et à toute cette histoire de gène X, de mutation et tout le tralala. Tout ceci devait vraiment leur être incompréhensible ... Et même s'ils y mettaient toute la meilleure volonté du monde, dans le fond, ils resteraient dans le camp de ceux qui n'y comprennent en vrai vraiment rien. Parce que ce n'était pas la propagande discriminatoire, raciste et ostracisante de Lancaster et de sa clique qui offraient la vérité sur un plateau, bien au contraire et loin de là, même ! En tout cas, Nerea refusait de virer parano, pour faire comme tout le monde et ne plus être qu'un visage sans trait parmi la foule de tous ces visages sans traits, ou avec des traits bien trop flous pour qu'on puisse reconnaître qui que ce soit au premier coup d’œil. A ses yeux, la jolie blonde n'avait rien à gagner à aller cafarder à son cher géniteur, et puis, de toute façon, oui, Nerea se refusait à voir soudainement le mal partout et à considérer comme ennemi ou opposant toute nouvelle personne dont elle faisait la connaissance et dont elle ne savait rien. Si elle voulait virer folle, elle avait sans doute bien d'autres manières d'y parvenir. En tout cas, la conversation dérivait à présent vers une possibilité pour Nerea d'enfin rejoindre le pas de tir, alors que son interlocutrice lui laissait la main, lui permettait de faire son choix en connaissance de causes maintenant qu'elle lui avait exposé les risques, les tenants, les aboutissants, tout ça tout ça. Mais Nerea étant Nerea ... Nerea étant Nerea, elle ne savait trop si elle ne devrait pas changer d'avis. Ou plutôt, tout jeu de mot mit à part, si elle ne devrait pas changer son fusil d'épaule. Elle pensait pouvoir obtenir quelques infos de la bouche même de la jolie blonde, et s'intéressait suffisamment au sujet évoqué entre elles, pour en être personnellement concernée ... Alors ... Alors, que faire ? Que choisir ? Que décider ? Sa décision survint en un éclair, bien qu'elle ait fermé les yeux, un peu rejeté la tête en arrière, un peu soupiré, aussi, et un peu laissé s'éloigner Edith de quelques pas.
    « Attendez ! » Coupant court à la distance les séparant en quelques enjambés, elle finissait par rejoindre son interlocutrice. Le sujet évoqué étant quand même épineux et sujet à risques, mieux fallait qu'elle n'ait pas à trop élever la voix, n'est-ce pas ? « Je ne me sens plus trop d'humeur à aller tirer. En plus, j'ai mal au dos ... Mais, par contre ... Discuter ... Discuter, j'ai rien contre ... »
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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeMar 12 Jan 2016 - 16:20

Edith espère qu'elle a fait le bon choix. Elle se demande si elle n'aurait pas mieux fait d'obliger cette jeune femme à quitter les lieux, si elle n'aurait pas dû se montrer plus ferme ou un peu plus convaincante. Est-ce qu'elle vient de donner le meilleur d'elle-même ? Elle en doute. Sincèrement. Pour la première fois, la jeune Holloway culpabilise de ne pas avoir bien agi. S'il arrive quelque chose à cette jeune femme alors qu'elle se trouve à à peine quelques mètres, elle s'en voudra. Toutefois, au moment même où toutes ces questions assaillent les pensées de la blonde, la voix de l'inconnue résonne derrière elle. Interloquée, il ne faut toutefois pas longtemps à Edith pour se retourner dans sa direction et laisser un petit air surprise gagner ses traits. La nouvelle qu'elle lui apprend fait faire un bond au cœur de l'hôtesse d'accueil du club de tirs, avant que cette dernière n'acquiesce sans plus attendre. Il manquerait plus que la jeune maman se rende compte que finalement son idée première de se lancer dans le tir était la bonne et qu'elle refasse demi-tour. Hors de question. Désignant l'accueil de la main, Edith se remet en route sans perdre de temps. « Venez vous asseoir. » Sa voix est douce, avenante, bien plus que lorsqu'elle a prévenu son interlocutrice de ce qu'elle risquait en entrant dans cette salle, mais moins que lorsqu'elle l'a tout juste accostée à son arrivée. Edith est encore angoissée par la certaine tension qu'elle a ressentie une fois la décision de l'inconnue entendue et elle espère que tout ce stress accumulé de façon bien trop soudaine et brutale disparaîtra aussi vite qu'il est arrivé. Passant derrière le comptoir de l'accueil, elle se permet un petit sourire à la demoiselle.« Derrière le comptoir nous serons tranquilles. » Pour parler, pour échanger sur ce qui vient de se passer, mais aussi pour être en sécurité. Edith entreprend de dénicher une deuxième chaise pour installer la nouvelle venue, et trouve son bonheur lorsqu'elle aperçoit une chaise qui semble assez confortable plus loin. Si cette jeune femme a besoin de se reposer un peu, ce sera idéal. S'empressant de venir l'installer près de sa propre chaise afin que sa cliente ne souffre plus de son dos douloureux, la blonde prend place en face d'elle. Au moins, ici, elles ne risquent pas de se faire repérer par qui ou quoi que ce soit. Elles ne peuvent pas se permettre de crier non plus chacune de leurs réponses, mais elles seront moins à même d'être dérangées ici que devant les portes des vestiaires ou non loin des salles de tirs. Par moment, Edith fait attention aux bruits de détonation qui résonnent au loin. Elle fait tout pour gérer les petits instants angoissants qui en découlent, et y parvient assez bien aujourd'hui, contrairement à la plupart des moments qu'elle passe en ces lieux, nerveuse à cause des tirs et des personnes qu'elle peut croiser sur sa route. « Je suis désolée d'avoir gâché votre programme », qu'elle reprend finalement, tout en déposant son coude sur le bureau à ses côtés. Elle jette un petit regard désolé à la jeune femme de froncer les sourcils. « Quel est votre prénom ? », qu'elle quémande. Edith n'a pas le souvenir d'encore le connaître et elle songe au fait que cela sera bien plus simple pour discuter plutôt que de lui trouver un quelconque surnom ! En plus, la serveuse est juste nulle pour en trouver. Elle n'a jamais essayé avant mais elle ne préfère pas non plus tenter l'expérience aujourd'hui ; encore moins auprès d'une personne qu'elle semble avoir rendu aussi nerveuse qu'elle avec ses phrases balancées à demi-mots et ses sous-entendus non expliqués. En fait, Edith a le don pour mettre les autres mal à l'aise. Quand ce n'est pas avec son attitude étrange, c'est grâce à ses énigmes déguisées. « Je suppose que vous avez des questions ? Vu mon comportement ce ne serait pas étrange... » Edith plaisante à son propre sujet, mais c'est avant tout pour se détendre. Elle sait que plaisanter maintenant n'est peut-être pas la meilleure chose à faire, ni même le bon moment. Néanmoins, si elle ne se permet pas ce genre d’aparté, elle craint de ne pas réussir à se montrer aussi naturelle qu'elle peut l'être en temps normal à cause de ce trop-plein qu'elle perçoit déposé à même ses épaules. Son imagination fertile l'oblige encore à imaginer le destin incertain qu'aurait été celui de cette jeune femme si elle était entrée dans cette salle et cette dernière ne semble pas prête à la laisser tranquille. Malgré tout, un sourire vient se glisser sur les traits de la blonde pour rassurer son interlocutrice, et elle attend désormais d'entendre les interrogations de la jeune femme, en espérant pouvoir y répondre à peu près de façon convenable.
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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 23:17

You don't know me & you don't even care
In the light of the sun, is there anyone ? Oh, it has begun ... Oh dear, you look so lost, your eyes are red and tears are shed, this world you must've crossed. You said "You don't know me, and you don't even care", oh yeah. And you said "You don't know me, and you don't wear my chains" ...

Profiter des choses n'avait rien d'une action répréhensible, n'est-ce pas ? Tant qu'il n'y avait pas d’abus abusif, tout allait bien, non ? Après tout, ce serait stupide et déraisonnable de ne pas profiter de ce que la vie nous présentait, là, sous le nez. Laisser passer les opportunités, laisser passer sa chance, cela ne représentait en rien la conduite à tenir si l'on espérait un tant soit peu se différencier des autres, et sortir la tête de tout ce marasme environnant, surtout ces derniers temps. Et puis ... On ne vivait pas exactement dans une société au sein de laquelle tout le monde s'évertuait à respecter les règles du jeu, loin de là. Si on laissait passer sa chance, d'autres ne se priveraient pas d'adopter la conduite opposée, voire même d'abuser, d'aller plus loin et d'extorquer ce qu'on ne leur proposait pas, initialement. Il fallait donc apprendre à s'armer comme il faut, parce que la vie ne fait pas de cadeau, et qu'on a tous très peu de considération pour les perdants, pour ceux qui restent sur la touche pour ne pas avoir été clairvoyant ou pour avoir été trop feignant, pour s'être laissé porter par le courant sans rien chercher à faire ou à obtenir par soi-même. Si dans certains milieux sociaux, tout vous tombe plus facilement tout cuit dans le bec, au sein d'autres groupes sociaux, il faut se bouger un peu les fesses, voire même se démener. Si Nerea n'était pas issue de la classe ouvrière, elle ne figurait pas non plus dans les rangs des fils et filles à papa. Elle n'avait eu ni petite cuillère en or ni petite cuillère en argent dans la bouche dès sa naissance. Elle n'avait pas été bordée dans des draps de soie, parce qu'en plus, la soie, ça glisse. Elle n'avait pas été habillée de turbulettes produites par les plus grandes maisons de haute couture qui exploitaient le filon de la mode pour bébé juste pour se faire encore plus de fric et pour fidéliser leurs clients et leurs clientes. Mais elle n'avait pas non plus eu le droit au sapin peuplé de maigres guirlandes bien fatiguées, aux cadeaux rarissimes au pied de l'arbre de décembre. Elle avait toujours eu droit à la vision d'un frigo plein, n'avait jamais vécu dans un foyer au-dessus duquel planait la menace d'une coupure d'eau ou d'électricité pour facture impayée. Et ce même si en tant que jeunes parents tout juste entrés dans la vie active, et encore, ses géniteurs n'avaient pas nagé dans l’opulence financière. C'était en tout cas ce que lui avait toujours certifié son père, et elle ne voyait pas pourquoi elle lui mentirait sur ce point. Alors, oui, elle avait dû se bouger un peu pour obtenir certaines choses, quand d'autres choses s'étaient présentées à elle, juste sous son nez. Et, là, présentement, sans doute pour la première fois depuis le début de sa grossesse, Nerea se mettait à exploiter cette dernière à son avantage. Elle n'avait jamais encore essayé de griller les gens dans une file d'attente, ou de passer à une caisse prioritaire. Sans doute parce qu'elle percevait sa grossesse comme un fardeau, un truc dont elle n'avait surtout pas à être fière. Mais, là, dire qu'elle avait mal au dos pour ne pas être dans la position de celle qui s'incline, c'était ... Nouveau ? Bienvenu ? Suivre la jeune femme jusqu'à l'accueil était donc la chose à faire pour éviter de laisser passer la chance d'obtenir d'elle quelques infos, tout en faisant en sorte d'avoir une raison valable pour renoncer à aller tirer, ça, plutôt que de faire comme si elle se rangeait à son avis à elle. Nerea n'aimait pas trop avoir la main perdante, en fait ... Elle remerciait donc d'un sourire poli et courtois son interlocutrice lorsque celle-ci lui présenta une chaise dont les pieds n'étaient pas branlants et dont l'assise était suffisamment confortable pour ne pas l'incommoder. Même si elle n'avait pas réellement mal au dos, là, tout de suite, autant éviter que cela finisse par réellement être le cas.
    « Vous n'avez pas tout gâché, rassurez-vous. » D'un geste de la main, Nerea lui signifiait que ce n'était rien. Il n'y avait pas mort d'homme, après tout, et même si ce ne serait pas exactement pareil, elle pourrait toujours s'entraîner à tirer dans le garage de chez son père. Avec son pistolet à billes jaunes, hérité de son enfance, et des canettes de soda vide. La distance de tir et la force d'impact ne seraient bien sûr pas comparables à ceux que l'on peut obtenir ici, au stand de tir, mais, bon, après tout, on peut toujours faire avec les moyens du bord. « Je m'appelle Nerea. Je sais, c'est pas un prénom courant, et ça fait pas du tout américain. C'est du 50/50 : soit les gens s'en souviennent directement, soit ils sont incapables de le mémoriser, même sur la durée. »
Elle n'avait aucune crainte à avoir quant à la potentielle dangerosité de révéler son prénom si facilement. Après tout, son interlocutrice savait déjà qui elle était, à savoir la fille du Sheriff. Et comme il n'y en avait qu'un, de Sheriff, à Radcliff, et que ce dernier n'avait qu'une seule fille majeure, il n'aurait pas été compliqué pour la jeune femme de savoir comment s'appelait Nerea si elle cherchait juste un peu. Si, bien sûr, le visage de Nerea n'était pas obligatoirement connu de l'ensemble des habitants du coin, preuve en était, son prénom tournait plus facilement sur les lèvres que ceux de nombre des jeunes filles de son âge. La fille du Sheriff qui fait une overdose, ça fait un ragot de plus, et un vrai, pour une fois, pour changer. De la même façon, les gens s'intéressaient plus facilement à vous quand vous étiez affilié à quelqu'un d'important, ou occupant un poste à responsabilité. Et si les patronymes à consonance étrangère n'était pas rare, pas même ici, il fallait bien avouer que les patronymes hispaniques n'était tout de même pas légion. Il y a mieux, comme finalité d'immigration, que de venir vivre ici. Nerea elle-même n'était pas née à Radcliff, et le changement avait été assez rude, lorsqu'elle était arrivée ici à l'âge de 13 ans. Elle s'était prise, plus d'une fois, à vouloir se tirer d'ici, et puis, après ça, la drogue était entrée dans sa vie, et ses préoccupations s'en étaient quelque peu retrouvées mêlées et embrouillées. Elle avait alors plus penser à son prochain shoot qu'à la ville de ses rêves pour émigrer. Et désormais, partir était hors de question. Avec la quarantaine, et l'émergence de cette gouvernance limite fasciste et carrément discriminatoire et limite génocidaire, sortir d'ici était devenu quasiment impossible. Il fallait savoir se faire discret, passer sous le radar, et clairement, ce n'était pas du tout le fort de Nerea, loin de là même ! Et puis, partir maintenant reviendrait un peu trop à fuir, non ? Nerea ne se considérait pas comme une poltronne ou une lâche, alors, par conséquent, et par obligation et contrainte aussi, bien sûr, elle restait. Elle restait là et elle essayait de ne pas couler, de flotter, de rester à la surface et d'avoir un coup d'avance. Le fait qu'elle soit porteuse du gène X était un secret, tout comme cela l'était pour son père, qui avait su faire ce qu'il fallait pour que l'info' soit plus que confidentielle. Cependant, toujours en savoir plus était une bonne chose. Surtout quand les gens se taisaient, se refusant à parler ou étant carrément dans le camp opposé, quand ils n'étaient juste pas trop frileux pour oser avoir un avis, une opinion et des valeurs. Alors, bien évidemment, les propos de son interlocutrice avaient éveillé son attention, et il ne lui coûtait rien d'en savoir plus, ou de chercher à en savoir plus, d'autant plus quand la principale concernée ne lui claquait pas la porte au nez ou ne hurlait pas au harcèlement.
    « Vous semblez en savoir beaucoup sur les transmutants, et sur la façon dont peut fonctionner une mutation. Évidemment, ça m'interpelle. Mais ce qui m'interpelle le plus, c'est qu'en dépit d'avoir voulu me dissuader d'aller tirer, vous ne m'avez pas menacée, et vous n'avez pas semblé vous compter dans leur lot à eux, les Hunters. Alors vous êtes quoi ? Une humaine pro-transmutant, ou bien fréquentez-vous ou avez-vous fréquenté quelqu'un comme moi ? ... Je suis curieuse, c'est tout, et puis ... Tout le monde se tait, quand ça n'invective pas. Votre profil est plutôt rare. »
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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeDim 7 Fév 2016 - 18:01

D'habitude, Edith ne se met pas en avant. Elle observe les autres de loin car elle garde encore des séquelles du temps où la moindre émotion trop violente la faisait perdre le contrôle. Elle garde ses distances, autant qu'elle le peut, et elle veille sur les autres sans, le plus souvent, qu'ils ne s'en rendent compte. C'était le cas pour Nerea, avant que l'hôtesse d'accueil ne se décide à agir. La peau au ventre, la trouille jusqu'au bout des doigts, l'appréhension guidant ses pas. Elle a juste eu le temps de comprendre qu'elle n'avait pas affaire à une jeune femme comme les autres que, déjà, tout son être fonçait tête baissée pour l'empêcher de perdurer plus longtemps dans les vestiaires, et ensuite dans la salle du club de tir. Pour une fois, Edith a lutté contre sa nature discrète, réservée, presque sauvage et à part, pour intimer à une inconnue de ne pas faire une grave erreur. Une première. Une nouveauté même. Mais un choix qui peine à la faire culpabiliser tant elle préfère que Nerea soit assise devant elle plutôt qu'à la merci de n'importe qui dans la salle d'à côté. Son regard bleuté dévisage avec sympathie celui de la brune. « Je ne l'oublierai pas. » Son affirmation se ponctue d'un sourire doux, avenant, bien différent de celui qu'elle peinait alors à lui offrir lorsqu'elle s'est avancée un peu plus tôt à son encontre. A présent que leur échange tendu n'est plus, la nervosité qui étreignait la blonde n'est (presque) plus. Elle suppose que répondre aux questions de Nerea la détendra ; bien qu'elle sache que des caméras pourraient capturer ces images, ou encore que cette conversation pourrait sortir du cadre privé si son interlocutrice le décidait. Seulement, Edith, même si dotée d'un tempérament capable d'en faire fuir certains, est également sujette à une naïveté qui n'est plus à faire. Elle peine à voir le mal partout, elle s'adore à percevoir le bien chez tout un chacun. Elle voit en la patience de la future maman à rester à ses côtés un véritable désir d'en apprendre plus sur ses motivations à la faire rester ici plutôt qu'à l'envoyer dans un endroit clôt en compagnie des motards arrivés en même temps qu'elle, et rien de plus. Edith prend une profonde inspiration, discrète et bienfaitrice, avant de se lancer. Elle n'a pourtant pas de mal à évoquer à haute voix sa vaccination, mais sa récente rencontre avec Camille commence à la faire réfléchir sur sa tendance à se montrer aussi ouverte sur le sujet. Elle a eu le choix, lui non. Et c'est là toute la différence qu'elle prône et défend dans son discours : la vaccination doit être demandée, pas forcée. « J'ai été vaccinée au NH25, par choix, il y a 7 mois maintenant. Je suis au courant de certaines choses car je fréquente depuis longtemps un homme qui fait partie de la famille qui possède cet endroit, des chasseurs, comme je vous l'ai dit. » Edith ne précise pas le prénom d'Anton. Elle se doute que cela éveillerait des souvenirs à Nerea, ou même que cela puisse avoir une quelconque véritable importance. Elle est ici, fait presque partie des meubles depuis le temps, à la demande de son petit-ami. Ce n'est pas un choix que de se retrouver derrière le comptoir de cet endroit affreux, mais c'est une proposition qu'elle n'a pu refuser la première fois, et qui est devenu un rendez-vous auquel elle ne peut déroger depuis. « C'est mon petit-ami », qu'elle ajoute. Comme si ce n'était pas encore évident. Mais l'histoire de la mutante qui tombe amoureuse d'un chasseur et annonce qu'elle s'est faite vacciner juste avant par « choix » ne doit pas être une chose que Nerea entend tous les jours. Même lorsqu'Edith l'évoque, elle a le sentiment de mettre en lumière quelque chose d'étrange. Par les temps qui courent, une telle histoire ne devrait peut-être pas exister. La famille d'Anton était d'ailleurs contre. Leur fils a réussi à les empêcher de la tuer pour ne pas voir leur deuxième enfant fréquenter une personne comme elle, mais elle se doute que les négociations ont dû être longues et difficiles, voire douloureuses pour Anton, vu l'éducation stricte et impartiale dispensée par ses parents et les autres membres de sa famille depuis des générations sans doute. L'hôtesse d'accueil se saisit d'un stylo sur le bureau situé juste à côté d'elle et le faire tourner d'une main à l'autre. Elle cherche à détourner le regard de Nerea pour réussir à poursuivre sans sentir cet espèce de couteau invisible, signe de nervosité et de culpabilité, qu'elle sent déjà s'appuyer contre sa gorge. Si Anton apprend un jour qu'elle s'est laissée aller à la moindre confession en compagnie de la jeune femme, elle ne sait pas quelle sera sa réaction ; elle devine juste qu'elle n'aura pas le droit à son plus beau sourire, loin de là. « Mais je n'adhère pas à toutes leurs méthodes, encore moins les plus récentes. » Ses sourcils se froncent légèrement. Avant de poursuivre, elle tente de se souvenir des détails qui l'ont marquée, mais aussi des messes basses qu'elle a surprises. Elle revoit Anton partir dans une autre pièce pour discuter de choses et d'autres, elle se remémore les nombreuses journées à rallonge qu'il a faites ces derniers mois, elle ressasse tous ces moments où le hunter n'a pas voulu répondre à ses questions. C'est rien, t'en fais pas. Sauf qu'Edith a surpris une ou deux choses et qu'elle ne peut s'empêcher d'y repenser à chaque fois qu'elle se retrouve seule, confrontée à elle-même dans le miroir. Ou comme à présent, face à une jeune femme qui mérite autant d'explications qu'elle cherche à en obtenir de la part d'Anton dès qu'elle se trouve à ses côtés. « Je... Je pense avoir compris que certains d'entre eux réussissent à détecter les mutants, mais je ne sais pas par quel moyen. » Edith exerce un bref haussement d'épaules. Elle a beau tenter de tourner et retourner le problème dans tous les sens, elle ne comprend pas ce que ça peut signifier. Et elle pense surtout qu'une telle chose est impossible. Nerea va la prendre pour une démente. Détecter les mutants... Quelle idée ! Pourtant, c'est tout ce qu'elle a réussi à ouïr lors d'un moment d'inattention de la part d'Anton. ...les détect... Un seul petit indice, si infime et imparfait, de ce qui se trame dans l'esprit de son compagnon et qu'elle ne parvient pas à interpréter de façon correcte, même après toutes ces années passées auprès de lui, supposées les avoir rapprochés au point de lui garantir de pouvoir le comprendre au moindre coup d'oeil si elle le désire. Un soupir vient témoigner de sa frustration face à cette situation incompréhensible qui se dessine sous ses yeux sans qu'elle ne puisse le voir ou l'assimiler, alors que dans le même temps Edith relève enfin son regard en direction de Nerea. « En vous voyant, je me suis dit qu'éviter de vous jeter dans une possible fosse aux lions était une bonne idée. » Voilà la seule réponse à peu près logique, potable, qu'elle peut lui offrir pour expliquer son attitude suspecte. Elle se doute que ce ne sera peut-être pas assez, mais c'est bien la première fois qu'elle se retrouve à exposer cette idée saugrenue à voix haute, alors le peu de confiance en elle qu'elle peut avoir vient de filer sans prévenir.

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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 22:54

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In the light of the sun, is there anyone ? Oh, it has begun ... Oh dear, you look so lost, your eyes are red and tears are shed, this world you must've crossed. You said "You don't know me, and you don't even care", oh y eah. And you said "You don't know me, and you don't wear my chains" ...

Ce n'était pas la première fois que Nerea s'était retrouvée en proie à des contrariétés, à des contre-temps. Après tout, tout ne pouvait pas toujours exactement aller comme vous voulez que ça aille. Il faut bien que ça déraille, de temps en temps, parce que sinon, sans ça sans ces aléas là, la vie devient terriblement ennuyeuse et prévisible. Et quand elle s'ennuyait, jamais rien de très bon ne découlait de Nerea, ou, en tout cas, ce qu'elle choisissait alors de faire était loin de plaire à tout le monde. Se faire taper sur les doigts, la jeune femme en avait l'habitude, c'était même une petite nécessité pour elle, enfin, plus ou moins. Disons que, sans développer des tendances sado-masochistes, elle appréciait qu'on la recadre un peu, parce que, encore une fois, elle ne voyait pas l'intérêt de pouvoir faire tout ce qu'elle voulait et tout ce qu'elle désirait en tout temps et en tout lieu. C'étaient les limites, les interdictions, tout ça, quoi, qui donnait du sel à la vie, qui pimentait un peu le tout. On se positionnait toujours par rapport à quelque chose, ou bien à quelqu'un. Sans barrières, sans garde fou, on ne sait trop où aller, puisque le plein espace nous est ouvert. On ne prend plus de risques, on ne se lance plus de défis, on ne cherche pas à vouloir à tout prix ne pas pouvoir être catalogué, catégorisé, placé dans le même moule que les autres. Bref, oui, évidemment que de ne pas toujours avoir ce que l'on désirait, c'était bien, tant que cela restait à petites doses. Et puis, tant qu'on savait rebondir, c'était sans doute l'essentiel, non ? Dans les faits, présentement, rebondir, pour Nerea, cela revenait à s'intéresser à la jeune femme en face d'elle, plutôt qu'à essayer de la convaincre du bien fondé de ses exigences. S'intéresser à elle, ça ne pourrait pas faire de mal, et puis, cela pourrait sans doute permettre d'étancher un peu sa curiosité. Et de ne pas rester dans l'optique de la fille à qui on a dit non et qui a dû céder. En agissant de cette façon, en prenant la balle au rebond, sans doute Nerea espérait-elle ne pas rester en plan, ne pas apparaître comme celle qui a perdu la main, mais plutôt comme celle qui a plus d'une carte dans sa manche. Enfin, un truc comme ça. Parce que, quand même, surtout, elle était vachement intriguée par l'attitude de son interlocutrice et par le nombre d'infos qu'elle semblait détenir sans clairement sembler prendre position pour un côté ou un autre, dans la balance des Hunters et des transmutants, comme on dit. Oui, ne pas prendre partie, ça pouvait paraître étrange, et lâche, aussi, un peu, mais Nerea se disait qu'on pouvait aussi peut-être avoir des justifications, et elle était partante pour les entendre. Sans se dire qu'elle en sortirait obligatoirement convaincue, évidemment. Faut pas non plus trop pousser hein ... Et le moins que l'on puisse dire, c'était que Nerea fut toute surprise de ce qu'elle entendit. Et un peu déstabilisée, aussi ...
    « Alors c'est vrai ? ... Y a vraiment certains d'entre nous qui se font vacciner de leur plein grès ? ... » Perspective des plus étranges, s'il en fallait. Pour l'instant, c'était la première fois qu'elle rencontrait quelqu'un comme ça, enfin, il lui semblait. Mais elle en avait déjà entendu parler, sans trop y croire pleinement, cependant. Pas qu'elle ne croit qu'à ce qu'elle voit, mais avec le paquet de sales rumeurs, d'infos à la con, de prosélytisme et de propagande qui flottaient au dessus de la ville comme un nuage radioactif, avouez qu'il y a de quoi se demander, à certains instants, quand même ...
De façon instinctive, et sans forcément pleinement s'en rendre compte, Nerea posa les deux mains sur son ventre. Une en dessous, et l'autre dessus, oui, comme ça, en fait. Un geste naturel pour des milliers de mère, paraît-il. Un geste que les réalisateurs ne manquent pas de vous coller sur presque tous les plans des femmes enceintes dans leurs films et leurs séries, pour certains d'entre eux. Un geste qui est tout cliché, à force d'être trop vu, maintes et maintes fois. Mais un geste qui doit avoir un fondement de vrai, de beauté brute et de signification pleine, sinon, on ne se le taperait pas à toutes les sauces, à l'écran, et on ne le reverrait pas reproduit dans la vraie vie. Quoi que, avec la société de consommation et la force des médias qui vous font gober tout et n'importe quoi, et qui vous rendent enclins à suivre les modes et à faire comme tout le monde pour ne pas sortir du rang, on pourrait se demander si tout ça est quand même bien naturel ... Mais, la concernant, elle n'y réfléchit pas, avant de les poser sur son ventre rebondi, ses deux mains. C'était peut-être comme un geste protecteur, ou comme un instinct de toucher, d'effleurer ce qui la renvoyait elle-même dos au mur, en se retrouvant quelque peu dans l'histoire de son interlocutrice. Cette dernière n'eut pas besoin de préciser qui était exactement cette fréquentation nauséabonde pour que Nerea comprenne parfaitement de quoi il retournait, et pour cause ... L'issue variait, entre elles. Mais il y avait quand même ce point commun. Le fait que toutes deux avaient fréquenté un Hunter. Pour la blonde, cela continuait, ce n'était pas une histoire enterrée. Pour Nerea, en revanche ... Elle ne pouvait pas juger. Elle ne pouvait pas monter sur ses grands chevaux et la taxer de traîtresse, de collaboratrice à l'horizontale, parce que ce serait se cracher elle-même au visage. Même si, en sa faveur, il fallait bien dire qu'elle n'avait jamais été au courant des réelles tendances de son ex petit-ami, et qu'elle n'avait donc pas fricoter avec lui en pleine connaissance de cause. La drogue était passée par là pour tout embrouiller, de toute façon ... En tout cas, son interlocutrice, elle, elle savait qui était son mec. Et elle avait choisi de se ranger de son côté. Et ça, ça, ça déplaisait à Nerea, et cela la faisait froncer les sourcils, et le nez, aussi, de répréhension. Sa vis à vis avait beau essayer de se dédouaner un peu, en argumentant qu'elle n'était pas à fond en adéquation avec les principes de son mec et de la famille de ce dernier, il n'en demeurait pas moins qu'elle devait quand même se retrouver un peu dans tout ça, pour avoir délibérément choisi de se faire vacciner ...
    « Excusez-moi mais ... J'ai du mal à comprendre comment on peut en venir à rester avec quelqu'un qui veut la mort et l'extermination de ceux qui en ce monde vous ressemble le plus ... Vous pensez vraiment qu'en ayant sacrifié ce qui vous rendait unique et différente, vous avez pu acheter votre survie ? Je veux dire ... C'est agréable de vivre comme ça, en ayant fait le choix de changer, de renier qui vous êtes pour ... Pour quoi, d'ailleurs ? ... Je comprends pas vraiment, en fait ... » Ca, c'était le moins que l'on pouvait dire ! Personnellement, Nerea n'avait jamais de nouveau sauté au cou de son ex après que celui-ci est essayé de la tuer et ce soit révéler sous son vrai jour. Et ce n'était pas une question de fierté ou d'amour propre, d'orgueil ou de prestige, pour le coup ... D'ailleurs, pour ainsi dire, elle n'avait jamais sauté au cou du moindre de ses ex pour remettre le couvert. Bien qu'elle mourrait d'envie de briser le cou de ses deux derniers petits-amis, qui le méritaient bien, à ses yeux. « Détecter les mutants ? ... C'est ... En théorie, je sais que ça doit être possible, mais, là, comme ça, aucun procédé naturel ne me vient à l'esprit. Vous savez s'ils ont reçu l'aide de quelqu'un, de l'un d'entre nous ? ... Enfin, y a le recensement, aussi, qui doit jouer, mais ... Mais merci, en tout cas. D'avoir voulu que je reste en un seul morceau. Je ne suis pas une petite chose fragile incapable de se défendre et de tenir son rang, mais, comme vous le voyez, je suis pas au top niveau de ma forme physique ... »
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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 20:22

Edith suit le chemin des mains de son interlocutrice jusqu'à son ventre. A son tour, elle ne comprend pas. Elle ne l'évoque pas à voix haute, son doute quant à cette grossesse qui pourrait rendre la future maman malheureuse. N'est-ce pas son père qui fut un temps dans cette situation, lorsqu'Edith était menacée par l'apparition d'une mutation incontrôlable ? Jusqu'au bout, ce dernier s'est battu pour qu'elle cela n'arrive pas. De la même façon, il est celui qui a cherché par tous les moyens à la mettre en garde quant à son futur : si un jour elle se découvrait une mutation quelconque, elle devait la faire disparaître. Pour son bien. Bien évidemment, l'enfance du bébé de la jeune Nerea ne sera pas la même que la sienne, sauf que la blonde ne peut s'empêcher de penser que le futur de ce petit bout est incertain. Peut-être qu'aucun gêne mutant ne fera partie de son ADN, peut-être que la mutation qu'il ou elle aura sera simple à gérer – ou peut-être que ce sera tout le contraire. Le don qui aura été donné à cet enfant le fera souffrir, et par la même occasion jouera sur la vie de la jeune maman. Sans doute est-ce la peur paralysante d'Edith d'avoir des enfants qui la pousse à penser de la sorte ; elle ne se voit juste pas assumer de faire vivre l'enfer qu'elle a vécu (et qu'elle vit encore par moment à cause du vaccin) à son propre enfant. Cette idée la terrifie. Elle l'empêche de songer que Nerea a un courage incroyable de se lancer dans cette belle aventure, même si au fond d'elle c'est de cette façon qu'elle aimerait voir les choses. « Ma mutation ne me rendait pas unique et différente. Elle me rendait dangereuse. » Le sujet reste encore délicat pour elle. Faire trembler le sol, puis par extension les murs, les objets, les personnes, leur faire peur et les terrifier à la moindre émotion forte, c'est une chose qu'Edith n'a jamais pu tourner à son avantage ou contrôler. D'ailleurs, elle n'y a jamais pensé sous cet angle. Impossible. Entre les conseils de son père bien ancrés dans son crâne et sa peur de faire du mal aux personnes qui comptaient pour elle, en aucun cas Edith n'a souhaité un jour dans sa courte vie garder en elle cette mutation qui lui pourrissait la vie. « J'ai choisi de me faire vacciner pour pouvoir vivre. Revivre même. Ma mutation s'est déclarée sur le tard, et je n'ai jamais eu de maîtrise dessus, personne pour m'aider, pour m'épauler, si ce n'est un frère qui utilisait à outrance la sienne et pas pour de bonnes actions. » Détournant brusquement le regard de celui de Nerea, la jeune Holloway cherche à accrocher ce dernier ailleurs. Partout, sauf à un endroit qui pourrait laisser entendre à son interlocutrice que l'évocation de cette période est encore trop récente pour elle pour ne pas l'affecter ou la replacer au cœur d'une partie de sa vie qui n'était pas la plus sympathique à vivre. Malheureusement, elle n'a pas besoin d'être devin pour comprendre que dans son mouvement de refus de poursuivre sur sa lancée, on devine les fêlures de cette époque où la seule idée d'entrer en contact avec une tiers personne relevait du défi personnel et insurmontable pour elle. « Je souffrais plus qu'autre chose alors pourquoi la garder ? » Edith évite d'aborder le sujet d'Anton plus en détail. Elle s'attendait depuis longtemps à surprendre par une telle annonce – une mutante qui tombe amoureuse d'un chasseur, qui plus est celui qui lui a ôté sa mutation. Seulement la relation de l'hôtesse d'accueil avec ce dernier est si forte, si particulière, unique à ses yeux, qu'elle comprend parfaitement que ce lien qui les unie ne puisse être compris des autres. Encore moins de personnes mutants. Haussant les épaules, la serveuse se met à chercher dans sa mémoire. Elle se repasse les paroles d'Anton en tête... mais non, elle n'a pas le souvenir de distinguer le nom d'une personne ou une profession évoquée à la dérobée dans sa conversation téléphonique. Cette incapacité à offrir des réponses claires à la jeune femme l'agace : comment protéger la jeune maman après cette rencontre ? Edith ne sera pas toujours là pour l'informer des dangers à éviter, ou même pour la tenir au courant des nouvelles choses ou comportements bizarres qu'elle a remarqués. « Peut-être l'aide de policiers pour s'assurer que le tout soit un minimum légal, même si cela leur importe peu en temps normal... », qu'elle souffle en guise de brève réponse. « Mais non, je n'ai rien entendu de plus. » Un sourire triste vient s'installer sur son visage.  Sa tête vient ensuite acquiescer les paroles de Nerea. Edith ne prononce pas son « de rien » à voix haute, mais il passe par son sourire qui s'étire doucement sur son visage. Il est rare qu'elle se permette une telle chose lors d'une première rencontre. Dans sa tendance à se montrer plus sauvage et méfiante face à l'inconnu, la blonde ne réalise même plus ce qu'elle fait ou non pour garder ses distances avec les autres. Sourire fait partie de ses points faibles. Son regard peut se faire aussi tendre qu'il le veut, si ses lèvres ne suivent le mouvement, Edith apparaît comme distante. Un instinct de préservation malheureusement dû aux quelques années où elle a dû vivre avec une mutation qui n'était pas faite pour elle. « Je vois. » En effet, son ventre se devine sous son haut ample et la blonde présume que ce n'est effectivement pas dans ces neuf mois que l'on est plus attentive à ce qui se passe autour de nous, privilégiant une attention constante pour le petit être qui grandit en nous.  « En espérant ne pas vous avoir fait devenir trop parano pour le coup... » Une tentative pour détendre l'atmosphère angoissante qu'elle a façonnée sans le vouloir ? Peut-être. Et si ça fonctionne alors qu'en théorie elle n'est pas douée pour ce genre d'intervention, c'est tant mieux. « Vous êtes entourée ? », qu'Edith lui demande de façon peut-être un brin abrupte. Elle a laissé couler quelques secondes de répit avant de laisser passer par ses lèvres cette question qui l'étonne elle-même une fois prononcée. Son regard fixe un instant le ventre de la jeune maman avant qu'elle n'ose relever son visage vers le sien. Elle n'a aucune idée de comment les choses fonctionnent pour une femme enceinte, d'habitude elle les évite même pour ne pas se reprendre en pleine figure le fait de ne pas avoir parlé à Anton de sa non-envie d'avoir des enfants un jour – sauf qu'elle ne peut s'empêcher de se demander ce que c'est. Et encore plus dans une ville où une certaine terreur est perpétuée par le Maire de la ville et ses sous-fifres.
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MessageSujet: Re: You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith   You don't know me, and you don't even care, do you ? ⚔ Edith Icon_minitimeSam 12 Mar 2016 - 1:00

You don't know me & you don't even care
In the light of the sun, is there anyone ? Oh, it has begun ... Oh dear, you look so lost, your eyes are red and tears are shed, this world you must've crossed. You said "You don't know me, and you don't even care", oh y eah. And you said "You don't know me, and you don't wear my chains" ...

Peut-être que Nerea n'avait pas toutes les clefs de compréhension. Non, en fait, il n'y avait pas de peut-être. Elle n'avait entièrement pas toutes les clefs de compréhension. Il est sans doute impossible de toutes les avoir, de toute façon, parce que cela reviendrait à éprouver des trucs contradictoires, à vivre et à évoluer au sein de situations antagonistes et opposées. Elle n'avait pas été élevée par un fanatique, ou au sein d'une sorte de secte qui se situerait d'un côté ou de l'autre de l'échiquier. Son père n'avait jamais juré mort aux transmutants, et pour cause, il en était lui-même un, tout comme sa sœur, Veera, la tante de Nerea, et tout comme Nerea elle-même, entre autres Castellanos. De la même façon, la jeune femme n'avait pas été élevée par un père qui vouait un culte aux transmutants et qui les plaçaient sur un piédestal dont ils étaient indéboulonnables. Il ne prônait en rien une quelconque supériorité, et comme, une fois de plus, le fait que Nerea se rélève porteuse du gène X n'ait pas été une surprise, dû aux antécédents familiaux, et bien la principale intéressée avait pu évoluer au mieux avec ça, une fois que tout s'était déclenché. Elle n'avait pas forcément été des plus précoces, mais elle n'avait pas non plus été en retard. En fait, elle estimait qu'il y avait eu un juste milieu. Puisque, pour l'instant, elle avait encore passé la moitié de sa vie sans mutation réveillée et déclarée. Il lui fallait attendre ses 26 ans pour passer de l'autre côté de la barrière, dirons-nous. Elle ne se souvenait pas que son père l'ait réellement préparée à tout ce qui risquait d'advenir, en amont. Elle ne se souvenait que de peu de choses, de toute façon, concernant sa vie d'avant. Sa vie d'avant ici, d'avant Radcliff, du temps de Washington DC, donc. Du temps où ils vivaient encore à trois, avec sa mère, Letha. Ce dont Nerea se souvenait, en revanche, c'était qu'elle avait réellement pu compter sur son père, et, plus largement, sur les Castellanos. Ils avaient été là pour elle, et jamais ils ne s'étaient effrayés devant elle des dérapages qu'elle pouvait rencontrer vis à vis de son don. En tout cas, ils s'étaient toujours abstenus en public de crier leurs grands dieux et de penser qu'elle allait droit dans le mur, qu'elle les mettait en danger, ou qu'elle allait se faire buter avant l'heure, tout ça tout ça. D'une certaine façon, cette éducation avait été idéale, dans le sens où elle était déjà les deux pieds dans le début d'une phase pas facile, dénommée l'adolescence, alors s'il avait en plus fallu en rajouter une couche ... Peut-être avait-elle été sujette à des débordements. Sûrement, même, du moins les premiers temps. Le truc, avec sa mutation, c'était que, prise en elle-même, elle n'était pas dangereuse au premier abord. Nerea avait toujours su que, dans le fond, concernant le contrôle et le déploiement de votre mutation, il restait toujours une part d'individuel. Votre mutation s'avérait quelque peu être, aussi, ce que vous en faisiez, et comment vous l'utilisiez. Et, elle, elle n'avait jamais eu à l'esprit de se servir de sa persuasion pour faire le mal, ou faire du mal. L'idée n'avait germé que depuis sa grossesse, en fait. Sans doute parce que, encore une fois, elle n'avait pas été élevée par un extrémiste, et qu'elle n'avait jamais été une très très mauvaise personne. Une vilaine fille, oui, mais pas une mauvaise personne.
    « C'est triste ... Je veux dire, c'est du gâchis, en quelque sorte, d'être contrainte et forcée d'éradiquer une partie de soi pour pouvoir se sentir respirer et être socialement acceptée ... Ma mutation est une part entière de moi-même, m'en priver, ce serait comme me crever un œil, ou me couper une main, en quelque sorte ... Enfin, vous voyez ce que je veux dire. » Elle haussa les épaules, l'air un peu désolée, sincèrement. « Tout dépend de la mutation, aussi. La mienne est assez psychique, alors il m'est souvent arrivé, plus jeune, de perdre la frontière entre le réel et ce que j'avais moi-même changé dans la réalité. Mais cela ne venait pas hanter mes rêves, et moi, je savais plus ou moins toujours ce qui était vrai me concernant. »
Sans doute n'y avait-il pas de recette miracle quant à l'appréhension, l'apprentissage et l'évolution d'une mutation due au gène X. Chacun y allait selon sa petite sauce, ou en suivant quelques préceptes hérités de ses ancêtres déjà porteurs du gène, ou appris sur le tard, par opposition à ce qu'on nous avait appris à nous-même et pour palier aux manquements et aux dérapages que l'on avait expérimenté soi-même. Pour Nerea, sa persuasion avait d'abord relevé un peu du jeu, du test. Sans doute parce que son père pensait qu'il avait s'agit là d'une des meilleures façons pour elle d'aborder son don, en dédramatisant tout, en mettant toute crainte ou toute peur au tapis, et en évitant de lui faire rentrer dans le crâne des préceptes grandiloquents et un poil dithyrambiques, narcissiques et égocentriques comme « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », par exemple. Ça, c'était bon pour un Peter Parker, alias Superman, mais pas pour elle. Non, en fait, elle, limite, quitte à choisir, elle préférait de loin un Maître Yoda et ses « N’essaie pas ! Fais-le, ou ne le fais pas ! Il n’y a pas d’essai ! ». Bon, certes, elle n'avait rien d'un Luke Skywalker, mais elle devait bien valoir le coup d’œil et le détour, elle aussi ! Et puis, niveau imbroglio et histoires familiales compliqués, elle avait de quoi se défendre, non ?! En tout cas, si, immédiatement, Nerea se sentit comme rassurée et chanceuse d'avoir eu un père tel que le sien pour la guider et l'aider dans tous ces changements de sa vie, et ce malgré le fait qu'il est merdé, et en beauté, dans d'autres domaines, dont un en particulier, la suite des propos de son interlocutrice fut loin de la rassurer, ou en tout cas de lui procurer du bien-être. En effet, si elle savait que les forces de police étaient déjà gangrénées, là, c'était encore pire. Ils prêtaient la main à une tentative de génocide, en quelque sorte, n'ayons pas peur des mots. Parce qu'il s'agissait bien de ne pas se contenter de recenser, repérer et parquer les transmutants. Si seulement ... Non, en réalité, les visées et les desseins étaient bien moins pacifiques et glorieux.
    « Si cela se révèle être vrai, c'est de pire en pire ... Les forces de l'ordre sont censés protéger la population, pas d'aider à buter un certain nombre de leurs concitoyens. C'est comme si les pompiers foutaient le feu aux gens, ou comme si un chirurgien vous réduisaient le cœur en lambeaux, à coups de scalpel, en pleine opération ... » Elle ne se rongea pas les sangs, ne se mit pas non plus à se ronger les ongles ou à s'arracher les cheveux, mèches après mèches. Parce qu'il n'y avait encore rien de prouvé, et que, dans le fond, si tout ceci s'avérait véridique, il n'y aurait pas chute de trois étages. Il était de notoriété publique que Lancaster avait bien la main sur le Poste de Police, du moins, sur une bonne partie des agents qui y travaillaient, via différents procédés que Nerea ne connaissait pas tous. La bonne nouvelle, c'était que c'était encore son père, le Sheriff, et qu'elle savait très bien qu'il ne se rangerait jamais derrière le Maire, qu'il ne deviendrait jamais son toutou, son laquais, et que pour rien au monde il ne se laisserait marcher dessus et ne servirait de paillasson à qui que ce soit dans l'optique de se coucher et de laisser les siens se faire buter un à un. Relevant brusquement le regard, en étant quelque peu sortie de ses digressions psychiques, Nerea marqua un temps d'arrêt, un peu déconnectée de ce que la jolie blonde venait de lui dire. « Parano ? ... Non, il n'y a pas trop de risques, en fait. Je me fais souvent des films, et j'ai une imagination débordante, mais je n'ai pas encore virée parano, non. Peut-être le suis-je cependant un peu plus que je n'ai pu l'être, mais dans ce cas, vous n'avez absolument aucune responsabilité dans ce changement ! » Concernant les bébés, par contre, Nerea se montra sans doute un peu moins sûre d'elle. Pas dans le fond ou la forme de sa réponse, mais plutôt dans son ton. Sujet sensible s'il en était, voyez-vous ... « Je ne suis pas seule, non, mon père et ma tante sont là, et j'ai des amis. ... Mais y a plus de père dans le tableau. C'est tout ... » Et pour cause ... Finalement, Nerea lâcha un gros soupir, en fermant les yeux. Elle ne se sentait pas de s'étaler ainsi sur son cas et sur sa situation, de cette façon, en tout cas, avec une inconnue. Et surtout, avec de potentiels Hunters pas très loin d'ici. Alors ... « Je crois que le mieux pour moi est de rentrer chez moi, maintenant. Je me sens un peu patraque, et si nous nous attardons trop ici, et bien les gens risquent de vous demander ce que vous faisiez, avec qui, et qui je suis. Des questions auxquelles je préférerais que vous n’ayez pas à répondre. ... Je vais y aller. En tout cas, merci beaucoup ... » Elle se relevait, étirant un peu son dos, finissant par adresser un sourire à son interlocutrice, et à tourner les talons. Ouais, elle ferait mieux de se rentrer, surtout parce qu'elle n'avait plus rien à faire ici. Tout en espérant peut-être revoir la jeune femme, plus tard, sait-on jamais ! ... Sait-on jamais ...
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