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 (gabriela), there's a battle raging inside.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeJeu 29 Oct 2015 - 18:06


i had a heart but i broke it every time
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my one heart hurt another, so only one life can't be enough. can you give me just another for that one who got away ? i'm so alone now. there'll be no rest for the wicked, there's no song for the choir. there's no hope for the weary if you let them win without a fight. if one heart can mend another, only then can we begin. so won't you hold on a little longer, don't let them get away. w/gabriela rivera & cesare demaggio.

Son corps était désormais aussi cabossé que son esprit ; DeMaggio se jetait dans la bataille sans faillir, sans s’arrêter – défiant les démons qui peuplaient Radcliff et ses songes avec autant de ferveur qu’il fuyait le calme, le sommeil quel qu’il soit, le repos physique qui laisserait glisser jusque devant ses yeux, des images qu’il ne pourrait supporter. Il y avait sûrement un côté vain, dans chaque action qu’il tentait, jour après jour, soir après soir, pourchassant des visages qui puaient l’autrefois, presque de vieilles amitiés qui avaient érigé sa vie. L’homme qu’il observait ce soir, depuis près d’une bonne heure, aussi furtif qu’un prédateur au poil noir plongé dans l’obscurité, était de ces faciès qui avaient marqué sa jeunesse, son enfance, même. Le chasseur se procurait ses armes chez son père, et avait bien souvent envahi les murs de la maison des DeMaggio – lors des réunions qui avaient rassemblé foule de hunters, lors de soirées qui pouvaient avoir des allures inoffensives, mais étaient tout autre. Il connaissait ce type, et ce type avait connu Aria. Toutes ses attentes étaient-elles  vouées à être vaines ? Si le chasseur ne laissait guère le temps à de tels doutes de faire un chemin jusqu’à son esprit lorsqu’il était sur le terrain, dès que la solitude l’étouffait, le silence de sa chambre de motel l’entourait – tout revenait, et les martyrs reprenaient de plus belle. Il n’y avait rien de surprenant, à ce qu’un garçon comme lui ait la volonté farouche de n’jamais arrêter, de n’jamais faire marche-arrière : pas maintenant, alors que chaque pas qu’il accomplissait ici-bas, était un mouvement de plus embrassant les ténèbres. Il n’cherchait plus à se retenir à la moindre clairvoyance, affamé de découvrir des réponses à ses questions, et ce, peu importaient quels démons de lui-même il était obligé de se découvrir dans le procédé. Cesare n’était plus guère un DeMaggio. Il ne serait jamais pleinement un dégénéré qui accepterait sa condition. Il n’aurait jamais rien de l’humain lambda sans histoire. Effacer les quantités de sang qui avaient glissé sur ses mains, les âmes qui étouffaient ses souvenirs et son être comme celles qu’il avait lui-même ôté à la vie – l’espoir frivole de revenir en arrière, d’inverser la tendance, s’était effondré sous les ruines de la fête foraine. Il s’y était accroché pourtant, avec autant de ferveur que lorsqu’il avait été question de ne pas renoncer, de ne pas relâcher le corps sans vie de sa cadette – mais c’était il y a des semaines déjà, et dans un endroit tel que Radcliff, dans une vie telle que la sienne, beaucoup de choses pouvaient se passer en un temps très court. Depuis bien longtemps, il n’avait plus la moindre nouvelle d’Isolde, et il n’en cherchait plus : lui qui s’était si ardemment planqué dans le sillage de la blonde pour s’assurer de sa sécurité, la haine et la rancœur le rendaient imperméable à toute inquiétude. Elles étaient pourtant là, quelque part, destinées à cette unique âme qui pouvait encore briller dans le noir : celle encore synonyme d’un Cesare qui avait souri à l’espoir, et aurait voulu que les choses soient différentes. Mais rien n’changeait, dans la vie des gens comme eux, leur dégénérescence avouée au monde n’avait fait que précipiter leur chute : mais frère et sœur avaient toujours eu au-dessus de leur tête, la promesse d’une fin prématurée. Il avait simplement cru qu’il serait le premier à tomber.

Egoïstement, il lui était impossible de prétendre que c’n’était pas ce qu’il aurait préféré : l’instant fébrile et court d’une pensée, destinée à sa sœur qu’il laissait derrière. Tout, toutes les agonies possibles et imaginables, plutôt que la lente froideur qui s’était emparée de son être tout entier. L’indifférence avait coulé dans ses veines, à travers tout son corps et jusque dans ses entrailles : les plaies qu’il avait récoltées de ses incessantes chasses, l’épuisement qui tiraillait ses muscles, tout ça n’avait pas d’importance. Il cherchait sans doute plus la mort que le tueur de sa sœur ; injuste, c’était probablement injuste – après avoir tant failli, il devait bien à sa sœur le devoir de la venger. Si seulement il s’en donnait la peine. C’n’était pas faute d’amonceler les cadavres – presque comme autrefois, mais sans distinction aucune entre chasseurs et transmutants aujourd’hui : toute l’humanité appartenait au même sac d’ordures, et alors que le coupable de ses maux n’avait ni identité ni visage, Cesare tapait dans le tas. Il agitait toutes les fourmilières qu’il pouvait trouver, traquait tous les gens qui avaient un jour fait partie de la vie de sa sœur : tôt ou tard, il y aurait quelque chose qui ressortirait. Tôt ou tard – peut-être dans une dizaine d’années, une cinquantaine d’années. Jamais. Le DeMaggio n’avait pas encore pleinement mesuré l’inaction de ses choix guidés par ses entrailles uniquement. C’n’était pas comme ça qu’on lui avait appris à chasser, c’n’était pas ça l’homme qu’on avait essayé de faire de lui ; c’était pourtant désormais celui qu’il était, pleinement embrassé par la noirceur  d’un monde qui était parti à vau l’eau tout autour de lui. Le quinquagénaire qu’il avait pisté, venait de rejoindre tout un groupe de chasseurs : en tout, ils étaient cinq, et quand bien même leur supériorité numérique et technique était évidente, ça n’entama en rien la volonté du DeMaggio. Il avait connu pire, il avait affronté pire et avait survécu à pire, quoiqu’il en soit. Les pions de Lancaster n’avaient pas fière allure, pas grand-chose d’impressionnant ; ils avaient tout pour ressembler à ces gens que Cesare avait côtoyés toute sa vie – il les connaissait donc, connaissait leurs réflexes, leur façon de penser. Les instincts qui dominaient lorsqu’une attaque surprise leur bondissait dessus depuis les ombres de la rue. DeMaggio avait tout juste quitté son perchoir d’observation, ses pieds retrouvant le sol des artères de Radcliff, lorsqu’il s’accroupit derrière un mur de voitures garées ici et là : le couvre-feu était de rigueur pour tout le monde ici-bas – toute personne du moins, qui craignait pour sa vie et son intégrité. C’étaient ces moments-là que choisissaient les hunters pour faire le tri dans la population – ramasser les aventureux qui avaient la mauvaise idée de défier la loi élémentaire mise en place par le maire. Personne ne l’avait ramassé lui jusque-là ; bien au contraire, les fameux connards vêtus de leurs habits noirs et arborant leur bandeau rouge au bras, n’étaient plus à même d’impressionner le chasseur. Il en avait croisés plus d’un, et était toujours vivant pour en parler – contrairement à eux. Beaucoup trop l’imaginaient simplement dégénéré, tout juste bon à fuir et à se faire traquer – ils n’savaient pas qu’il faisait partie de ces ancienne maison, le lignage précieux des chasseurs et tout leur savoir : un parasite, jugeraient certains – mais plus semblable à un cafard, qui survivait à toutes les épreuves et ressortait indemne de tous les obstacles qu’on posait sur sa route. Le cafard à l’image de son endurance, sa volonté de fer et cette combativité qui pulsait dans ses veines avec tant de rage qu’elle le rendait imprudent. L’adrénaline qui coursait dans son corps, était pourtant le seul gracieux sentiment qui pouvait le contenter, lui faire croire qu’y’avait encore quelque chose de l’humanité, le fait d’être vivant, qui en valait la peine.

Après avoir inspecté ses ressources, son premier flingue chargé, toutes les ressources qu’il avait eu l’habitude d’emmener sur le terrain, Cesare quitta sa vulgaire planque temporaire, glissant tel un spectre parmi les rues inanimées de la ville. On mit un certain temps avant de remarquer sa présence, ses pas empressés et mécaniques qui l’amenèrent à quelques mètres à peine du groupe de hunters. Le premier à l’avoir vu, probablement un sous-fifre sans importance, plus frêle et moins impressionnant que les autres, avait tapoté l’épaule de celui à côté de lui – mais avant même que tous aient compris l’approche de la menace, ce dernier s’était récolté une balle dans la tête. Le projectile avait fusé à toute allure, bien plus meurtrier que n’importe quelle arme de service : la balle ne s’était pas logée dans la cervelle de l’adversaire, elle avait au contraire traversé l’entièreté du crâne du chasseur, fusant à toute allure vers le fond de la rue. Il n’en avait qu’un qui l’intéressait, dans le lot de salopards : et ses prunelles noires le dévisagèrent dans la pénombre – pendant cette seconde de flottement qui suffit à tout le monde pour reprendre ses esprits. Le cadavre au sol, l’écho métallique du coup de feu se répercutant encore tout autour d’eux, les chasseurs se lancèrent enfin – tous d’un même mouvement, une masse indistincte se jetant sur le DeMaggio. Il n’eut aucun mal à esquiver le premier, virant sur le côté tout juste pour lui attraper le bras lancé à toute vitesse, et abattre un poing sans pitié dans ses côtes : sa ferveur en fractura probablement quelques-unes, l’homme reculant replié sur lui-même, une main tâtant son abdomen. L’attaque n’était pas vouée pourtant, à être aussi facile que jusque-là ; bien vite, deux autres vinrent sur lui, le propulsant en arrière, dos contre un mur de briques glacées où il se ramassa le premier revers de médaille. Un poing qui vint s’écraser contre son visage, fendant sa lèvre, auquel il répondit de la force de sa propre attaque, au niveau de la gorge d’un de ses assaillants, avant que son genou ne trouve l’estomac et la lame gelée d’un poignard ne fiche une sentence définitive : au creux de la nuque, à l’endroit où la moelle épinière glissait dans le dos – paralysé, tué, peu importait, le chasseur tomba à son tour au sol. Deux soldats tombés sur cinq, qui renforcèrent l’ardeur des survivants. Dans la nuit, l’un d’eux avait tiré une arme à feu, et les balles qu’il lâcha évitèrent par miracle le DeMaggio – sa mutation lui permit de les dévier l’une après l’autre, la plupart d’entre elles s’abattirent dans les briques de l’immeuble dans son dos. Il rétorqua par le lancer précis – trop précis – de son poignard, qui vint se planter comme une sentence irrévocable dans la cuisse de son adversaire, lacérant les chairs et toutes les artères qui passaient ici. Et le un qui l’intéressait était toujours là ; Cesare n’eut guère le temps d’avoir un mouvement vers lui, ou même de le voir contre-attaquer : ce fut l’ultime obstacle qui se dressa devant lui – un grand type aussi impressionnant que ces armoires à glace, ces montagnes qui symbolisaient la force de la nature à eux tout seuls. L’homme empoigna la gorge du DeMaggio d’une seule main, avec une aisance déconcertante pour le faire valser à un autre coin de la rue : tel une poupée de chiffon, il trouva le sol, la respiration erratique, l’arôme du sang contre sa langue. Le coup de pied qu’il balança dans le tibia du type, n’eut pas grand effet : dans toutes ces distractions, le grand musclé attrapant sa jambe avec la promesse de lui briser l’os au moindre faux mouvement, le chasseur n’avait même pas entendu le cliquetis de l’arme à feu. Pas avant qu’il ne distingue le canon de l’arme dans la nuit noire ; encore une fois, une offensive qu’il ne pouvait craindre, malgré le sang qui tambourinait à ses tempes. La sentence n’arriva jamais, et une ombre furtive sembla venir pour inverser la tendance : DeMaggio mit du temps à la distinguer, la brune agile qui s’était glissée dans le dos des deux autres. Et l’inattention de ses adversaires  suffit à leur en coûter à nouveau ; le grand musclé se ramassa une attaque dans le dos, furtive et puissante – une distraction qui suffit à Cesare pour dégager sa jambe, engager un mouvement vers la seule cible qui l’avait intéressé jusque-là. Mais le leader du groupe dissout, voué à crever dans cette ruelle, disparaissait déjà, fuyant pour sauver sa propre peau, comme le ferait n’importe quel chasseur digne de ce nom – la solidarité n’avait jamais été une valeur que son père avait enseigné au mutant, bien au contraire. La solidarité pouvait s’avérer handicapante, paralysante ; Rafael en était arrivé à abhorrer l’attachement simple et immuable que Cesare avait ressenti pour sa sœur, c’est dire. Pendant que la brune inconnue s’occupait de l’adversaire trois fois plus large qu’elle, Cesare attrapa l’arme à feu qui l’avait menacé un instant plus tôt, celle du fuyard ; pointant et visant – une balle toucha la proie en fuite à la cuisse. De quoi le ralentir, mais pas de quoi l’arrêter totalement : mû par l’instinct de survie, le chasseur avait disparu dans les ténèbres de la nuit, et DeMaggio était bien décidé à se lancer à sa poursuite. Mais alors qu’il se relevait, le gros musclé tombait au sol, perdant surprise du duel qui l’avait opposé à la demoiselle sortie de nulle part. Lui avait-elle sauvé la vie ? Probablement. Comme ça, juste pour son bon plaisir ? Cesare n’avait jamais gravité dans ce monde-là, et c’est tout naturellement qu’il leva l’arme à ses doigts entre eux deux, le cran de sécurité déclenché ; une balle prête à fuser au moindre signe traitre. « Vous êtes qui ? » lâcha-t-il entre ses dents serrées : il n’avait pas vraiment l’envie de s’attarder – pas alors que le gibier qu’il avait traqué depuis des heures entières se faisait la malle. Mais hors de question de partir comme ça, en laissant un témoin derrière, potentiellement dangereux, potentiellement menaçant. Potentiellement beaucoup de choses, si elle était capable de botter le cul à un type bien plus musclé qu’elle, en quelques minutes chrono. « Ça vous arrive souvent, d’avoir envie d’vous mêler des histoires des autres ? » les siennes à lui, en l’occurrence, des histoires qui dépassaient largement l’entendement, toute une complexité de réseaux et de causes à effets dévastateurs. Elle ne le connaissait pas. Il n’la connaissait pas. Alors quoi, y’avait-il des bons samaritains à Radcliff maintenant ? Une chose est sure, Cesare n’était pas du genre reconnaissant quoiqu’il en soit.


Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 15 Déc 2015 - 1:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeMer 4 Nov 2015 - 2:18


there's a battle raging inside
LEFT IN THE DARKNESS, HERE ON YOUR OWN. WOKE UP A MEMORY, FEELING THE PAIN. YOU CANNOT DENY IT, THERE'S NOTHING TO SA, TT'S ALL THAT YOU NEED TO FIND THE WAY. OH DAMN, THE WAR IS COMING, OH DAMN, YOU FEEL YOU WANT IT, OH DAMN, JUST BRING IT ON TODAY. YOU CAN'T LIVE WITHOUT THE FIRE, IT'S THE HEAT THAT MAKES YOU STRONG, 'CAUSE YOU'RE BORN TO LIVE AND FIGHT IT ALL THE WAY.


Une photo. C'était l'unique représentation de son fils que Gabriela possédait, celle du poupon qui lui avait été arraché à peine sorti de ses entrailles. L'image d'un nouveau-né aux yeux encore clos et aux poings serrés, avec une date et une heure griffonnées à la hâte à son dos. Ce que les aînés Rivera lui avaient volé, ce n'était pas uniquement son enfant. Ils l'avaient privée de ses premiers sourires timides, de ses premiers éclats de rire, de ses premiers pas maladroits et premiers mots bafouillés. Ses géniteurs – le titre de parents, ils l'avaient bafoué des années auparavant, Gabriela ne les comprenait pas. Pouvait-on en arriver à haïr à ce point sa progéniture que l'on se faisait un malin plaisir de faire de son existence un pur enfer ? Toute objectivité gardée, la jeune femme n'avait jamais rien fait pour nuire aux Rivera, ni même aux extensions de leur famille. Et ce qu'ils lui reprochaient, elle n'y pouvait rien ; si quiconque était à blâmer pour la transmission du gêne mutant, n'était-ce pas eux ? Non, la faute lui revenait naturellement, comme si elle avait choisi de naître transmutante dans une famille aussi intolérante qu'il était humainement possible de l'être. Voir le jour porteur du gêne mutant dans une meute de Hunters, c'était comme naître avec une cible dessinée sur le front, et sans doute Gabriela aurait-elle dû s'estimer chanceuse de ne pas être six pieds sous terre, pourrie jusqu'à la moelle et faisant office de buffet froid pour la vermine du coin. Seulement voilà, la jeune femme avait cessé de croire à la chance des années auparavant, quand sa mutation s'était manifestée. Elle avait maudit Dieu et tous les anges du Paradis, avant de finalement se dire que ces derniers ne devaient pas en avoir grand chose à foutre du sort de la population mortelle. Sa foi, Gabriela l'avait balancé aux orties en même temps que les enseignements xénophobes de son entourage et son amour filial. Les Rivera pourraient bien crever à ses pieds que cela ne la chagrinerait pas le moins du monde, bien au contraire. Leur décès prématuré l'emplirait de joie et lui permettrait de retrouver son fils sans plus avoir à se soucier du mal qu'ils pourraient lui faire – à elle ou à son bambin. Un beau fantasme. La réalité était tout autre, Gabriela était partie en guerre contre ses géniteurs et plus le temps passait, plus ses chances de l'emporter sur eux diminuaient. Ils avaient toujours eu un coup d'avance, c'était presque comme s'ils la voyaient venir de loin. Comment, elle n'en savait fichtrement rien, et c'était bien là tout le problème.

Il fallait qu'elle agisse, et vite. La jeune femme ignorait si Radcliff était la destination finale des Rivera ou s'ils ne faisaient que passer, comme ils l'avaient fait au Danemark. Ses parents avaient bien des défauts, mais on ne pouvait nier leur intelligence ; et surtout pas celle d'Eleazar. Le paternel devait bien se douter que sa fille était sur leurs traces, restait à savoir s'il chercherait à l'éviter indéfiniment ou s'il était simplement en quête d'un terrain qui lui serait favorable en cas de confrontation. Le Hunter, Gabriela le connaissait sans doute mieux qu'il ne le soupçonnait, elle savait de quoi il était capable et ce qu'il serait prêt à faire pour garder le contrôle de la situation. S'il lui avait volé son enfant, c'était pour la punir, pour lui rappeler que non content d'être son père, il était également son maître, et qu'elle aurait mieux fait de lui obéir au doigt et à l'œil. Navrée de devoir en arriver à employer la manière forte, Gabriela n'en était pas moins déterminée à en découdre avec son paternel, comme avec le reste de la famille s'il le fallait. Il n'avait jamais été question de laisser le petit James entre leurs griffes, il était son fils, ils le lui avaient enlevé, ils allaient payer. Il n'y avait qu'un léger problème... Gabriela ne possédait pas le moindre allié pour soutenir sa vendetta, et Joren et Costia mis de côté, elle ne connaissait encore personne dans cette foutue ville. Il n'était pas question de supplier le premier de l'aider à nouveau, pas après ce qu'il avait osé lui faire, pas plus qu'il n'était question d'impliquer la seconde dans des affaires potentiellement dangereuses – voire mortelles. Une fois de plus, Gabriela était seule, et sa fierté fort mal placée l'empêchait de réaliser que sa quête de vengeance risquait bien de finir par lui coûter la vie. Elle était comme une lionne, elle ne cherchait qu'à protéger son petit, et cela quitte à souffrir mille maux. Ce n'était pas l'instinct d'auto-préservation qui l'étouffait, mais là encore, à quoi bon chercher à se protéger si l'on n'avait rien qui ne vaille la peine de vivre ?

Puisqu'elle ne pouvait compter que sur elle-même, la jeune femme avait pris une décision pour le moins radicale, qui risquait fort de changer la donne. Que l'idée soit brillante ou totalement insensée, Gabriela avait choisi d'approcher les membres de sa famille, ceux qui ignoraient qui elle était – et s'ils l'avaient su autrefois, étant donné qu'elle avait changé de visage, impossible pour eux de la reconnaître au premier coup d’œil – afin de récolter un maximum d'informations sur les déplacements et agissements des Rivera. Approcher les DeMaggio serait comme de marcher sur des œufs, la manœuvre demanderait tact et prudence... Gabriela n'était pas inquiète, son gêne mutant avait beau avoir disparu, elle n'en restait pas moins métamorphe, capable d'adapter sa personnalité et son comportement pour plaire à son entourage, et ses longues études de psychiatrie lui avaient permis d'acquérir de solides connaissances concernant l'esprit humain et les rouages qui le composaient. Elle savait exploiter faiblesses et points forts, et elle le faisait sans états d'âme. Rivera, Jones, DeMaggio, pour elle c'était du pareil au même, il n'y avait pas une branche de la famille pour rattraper l'autre, dès lors que les uns ou les autres étaient concernés, la conscience de Gabriela prenait des congés. Elle avait commencé par arpenter les pages des annuaires téléphoniques de la ville, puis les relevés d'adresses, pour finalement hacker les serveurs de la police de Radcliff. Au cours des années passées à fuir les siens et à parcourir la surface du globe, elle avait appris bien des choses, la plupart illégales, qui se révélaient utiles lorsque l'on traquait une cible en éternel mouvement. Après des heures passées devant son écran d'ordinateur, elle était parvenus à établir de vagues profils, basés sur les informations récoltées. Elle en était arrivée à la conclusion qu'il serait dans son intérêt de jeter son dévolu sur le poulain de la famille DeMaggio, son cousin Cesare. Elle avait un drôle de pressentiment le concernant, elle n'aurait su dire s'il était bon, mauvais ou tout simplement étrange, mais quelque chose la poussait en direction du jeune homme. Étant données ses dernières mésaventures – avec Joren, notamment, son instinct n'était pas la boussole la plus fiable qui soit, mais puisqu'elle était à court d'options, autant d'y fier.

Traquer le DeMaggio n'avait pas été une chose aisée, le Hunter était toujours en mouvement, toujours agité, à ce point que Gabriela n'avait pas besoin de le connaître pour deviner que quelque chose ne tournait pas rond. Cependant, ses problèmes n'étaient les siens et elle n'avait absolument pas l'intention de ses mêler de ses affaires ou de celles des DeMaggio plus qu'il ne lui serait nécessaire de le faire. En fin de compte, elle était parvenue à le suivre dans la nuit noire sans qu'il ne s'en aperçoive, ce qui la laissait tout de même relativement sceptique. Pour un Hunter, il semblait ne pas être très attentif à son environnement... Ou peut-être était-il trop focalisé sur son objectif, elle avait presque l'impression d'être sur les traces d'un fauve en chasse. Quoique déterminée à lui tomber dessus, la belle sentait que le moment n'était pas propice, elle avait vu Cesare s'engouffrer dans une ruelle étroite, dans laquelle quelques types d'apparence louche s'étaient réunis. Dissimulée derrière un camion de livraison, les bras croisés sous la poitrine, elle aurait attendu que le DeMaggio termine ce qu'il avait à faire avant de se placer en travers de sa route si un coup de feu n'avait pas claqué dans le silence de la nuit, la faisant sursauter. Son cœur loupa une paire de battements, elle eut un claquement de langue agacé et il lui fallut une poignée de secondes pour se décider à aller voir de quoi il en retournait. Elle ne fut qu'à moitié surprise de trouver son cousin aux prises avec les cinq hommes de la ruelle. La belle haussa un sourcil circonspect ; tout semblait les désigner comme un groupe de Hunters, alors pourquoi Diable Cesare s'en prenait-il à eux... ? Pas son problème, pas ses affaires, mais si ils lui faisaient la peau, elle pouvait faire une croix sur sa première sources d'informations. Un soupir frustré plus tard, elle se lançait dans la mêlée. Cesare était en mauvaise posture, entre un type qui le menaçait de son flingue et un autre sur le point de fracturer les os de sa jambe, Gabriela n'avait que l'embarras du choix. Le talon de sa botte s'écrasa avec violence et précision dans le bas du dos de l'homme armé, les vertèbres craquèrent, la douleur fut suffisante pour détourner son attention de Cesare. Puis ce fut au tour du grand costaud, qui l'aurait impressionnée si elle n'avait pas su exactement comment retourner ses avantages contre lui. Elle fit à peine attention au second coup de feu qui retentit tandis qu'elle prenait appui contre un benne à ordure pour bondir et trouver place sur les épaules du type, qui se retrouva momentanément étranglé par les cuisses de la belle, avant qu'elle ne bascule volontairement en avant. Le poids de son adversaire joua en sa défaveur, il fut incapable de lutter et fut trahi par sa propre masse. Gabriela se releva avant lui, et profita de sa confusion pour l'assommer d'un grand coup de pied dans la tempe. Pas de quoi le tuer, mais il resterait inconscient suffisamment longtemps.

Naturellement, l'animosité de Cesare se tourna vers elle, et lorsqu'elle se trouva avec le canon d'une arme braqué vers elle, elle roula des yeux avec exaspération, avant de remettre ses cheveux en place comme si de rien n'était. Les questions lui arrachèrent un petit ricanement, elle croisa les bras avant d'afficher un petit sourire narquois. « Et qu'est-ce qui te fait dire que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, hm ? » Elle inclina légèrement la tête sur le côté, sans se départir de son rictus moqueur, et désigna l'arme d'un geste dédaigneux. « La politesse n'est plus ce qu'elle était. Je crois que le mot que tu cherches, c'est "merci". » Pas question de prétendre qu'il l'impressionnait, parce que ce n'était pas le cas. Et ce n'était même pas la première fois qu'on la menaçait d'un revolver cette semaine. Elle avait vu pire, et verrait pire. « Je me suis dit que ça ferait mauvais genre de laisser mon cousin crever dans une ruelle miteuse. » Un quart de seconde lui avait suffi pour prendre la décision de se révéler au DeMaggio. On aurait dit une bête sauvage plus qu'un homme, mieux valait ne pas s'engager sur un terrain plus dangereux encore. « Gabriela. Enchantée. » Elle ne fit pas le moindre effort pour dissimuler l'ironie de son ton, ni même son agacement. « Faut qu'on parle, toi et moi. Alors si tu pouvais baisser ton flingue, ce serait génial. On se détend, je veux juste causer un peu. J'ai pas la moindre envie de m'éterniser, que ce soit ici ou en ta compagnie, alors plus vite on en aura terminé, plus vite tu pourras retourner à ton petit massacre nocturne. » Elle eut un bref haussement d'épaules. « Et relax, si j'avais l'intention de te faire la peau, je me serais contentée de laisser ces abrutis le faire à ma place. » Non pas qu'elle s'attende à de quelconques remerciements, mais elle préférait mettre les choses au clair immédiatement, histoire d'éviter un malentendu sanglant.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeVen 6 Nov 2015 - 11:20


i had a heart but i broke it every time
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my one heart hurt another, so only one life can't be enough. can you give me just another for that one who got away ? i'm so alone now. there'll be no rest for the wicked, there's no song for the choir. there's no hope for the weary if you let them win without a fight. if one heart can mend another, only then can we begin. so won't you hold on a little longer, don't let them get away. w/gabriela rivera & cesare demaggio.

Difficile d’imaginer que Cesare ait pu être le prudent de la fratrie, à une époque ; désormais il n’était plus qu’une bête enragée, lancée à la gorge de ceux qui s’étaient trop imprudemment aventurés sur son chemin. Le chemin d’Aria, le passé poussiéreux des DeMaggio, menaces sournoises et silencieuses planant au-dessus de leur tête : sans le nom du tueur de sa sœur, le chasseur se contentait d’errer, et d’attarder sa rage assassine sur ceux qui auraient pu, peut-être. Il y avait pourtant tant de choses que sa cadette ne lui avait pas dites ; qui s’était allié à leurs parents pour la torturer pendant des mois lors desquels elle avait été gardée en otage chez eux, par exemple. Tout ça aurait pourtant représenté de nombreuses pistes dans lesquelles il se serait jeté à corps perdu, sans réfléchir plus qu’une demi seconde, alignant les victimes les unes après les autres, empilant les cadavres traitres sans une once de remord. Le remord qui l’avait tant poursuivi, des mois durant, depuis qu’il s’était défait de l’emprise de ses parents ; il avait cru n’jamais pouvoir se défaire de celui-ci, mais ce soir, le DeMaggio ne connaissait plus aucune limite, aucun mur tangible et dur contre lequel il se serait arrêté, rattrapé par la conscience. Une quelconque raison. Dans l’océan rageur de son impuissance, la mécanique bien huilée de ses remords semblait s’être arrêtée : c’n’était pas une mauvaise chose, somme toute, puisque déjà sur ses mains avaient coulé des quantités de sang non négligeables. Soldat solitaire et invisible au milieu de la nuit, meurtrier revanchard entre deux camps trop occupés à se déchirer, on associait les meurtres de Cesare au camp ennemi : pour les chasseurs, c’était sûrement un transmutant qui avait assassiné leurs pairs au beau milieu de la rue. Pour les transmutants, ça n’pouvait être que les chasseurs. Finalement, l’ironie de la vie du jeune homme trouvait là tout son sens : ni chasseur, ni transmutant, il oscillait entre les deux, détestait les deux, tuait les deux sans aucune forme de différence quelle qu’elle soit. Il les tuerait tous, ou il en crèverait. La fine différence entre ces deux destinées infiniment proches, n’avait pas encore alerté le chasseur : il se tuerait à la tâche s’il le fallait, sans l’ombre d’un doute, sans un instant sentir sa détermination flancher. Dans les cendres de ce qu’il lui restait, seule la vengeance avait trouvé un écho prenant jusque dans ses tripes, ses convictions les plus profondes. Comme quoi, même s’il cherchait ardemment à renier ses origines, à revenir en arrière et prétendre qu’il n’était pas né tel qu’il était né, Cesare restait un DeMaggio, jusqu’au bout de ses doigts, jusqu’à chaque frontière sinueuse de son être. Il tuait pour s’venger, se noyait dans la hargne et la haine qui avait habité son père dès le premier souvenir de l’enfant. Et qui habitait encore le géniteur, peu importait ce qu’il se passait : le simple fait que ses progénitures soient des transmutants n’avait rien changé à l’équation – au contraire, c’était vers ses enfants que la haine du père s’était orientée, et non pas vers le système quelconque qui avait, un jour, exigé de leur famille qu’ils deviennent les vengeurs de l’humanité. Protecteurs, aurait-il dû s’imaginer, bercé par une quelconque illusion d’espoir ; mais depuis bien plus longtemps qu’il ne s’en doutait, le fils avait abandonné la croyance qu’il sauvait des vies, en en exterminant d’autres.

Et désormais, perdu, dépossédé de tout, abandonné par ses racines les plus profondes, rejetant chaque fibre de son âme, Cesare débordait d’une rage qui s’accrochait fermement au corps de n’importe quelle personne qu’il croisait : comme ça, au détour d’un dossier, d’un lot de paperasses, il choisissait de faire basculer l’existence de quelqu’un. La marche du Destin selon les DeMaggio remise en marche, impétueuse et insaisissable. Déjà de nombreuses fois, au cours des vingt-six années de son existence errante, il avait manqué de peu de perdre la vie, frôlant le suave baiser de la Faucheuse. Mais qui fuyait l’autre ? A présent qu’il cherchait âprement la Mort à chaque coin de rue, le brun avait la conviction profonde que c’était elle qui le fuyait, qui avait peur de lui, ou n’voulait pas de lui. Une bien cruelle punition, pour quelqu’un qui n’aspirait qu’à renouer avec ce qui avait déjà passé le voile de l’au-delà, et était totalement inatteignable pour lui. Lui qui s’était tant accroché à l’existence, avait presque appris à l’aimer, pendant ces derniers mois, cette période torturée qui avait été bien plus facile qu’il ne l’avouerait jamais. Dans les prunelles claires d’Isolde, il avait volontiers envoyé toute sa famille et leurs convictions en Enfer ; il l’aurait fait, jusqu’au bout, tournant le dos à tous les siens. Si seulement. Si seulement il en avait eu la moindre chance, s’il avait fait le pas décisif plus tôt : la hargne bouillante de ses parents se serait sûrement déversée sur lui plutôt que sur sa cadette. Et tout aurait été différent. Tout. Il devait y croire, il devait se raccrocher fermement à cette volonté : il n’pouvait pas faire marche-arrière en s’imaginant que son abandon n’aurait fait que coûter la vie d’Aria plus vite, qu’il aurait failli et manqué à ses devoirs les plus élémentaires quoiqu’il en soit. Il devait imaginer un passé, un futur hypothétique, une zone parallèle, quelque part, avec un autre Cesare, où il n’avait pas tout foutu en l’air. Et où il y avait encore quelques miettes de quelque chose à rattraper. C’n’était pas ici, pas à Radcliff, pas alors qu’il avait commis tous les faux pas possibles et imaginables. Jusqu’à ce soir, une énième marche de travers, dans les abysses de l’apocalypse tout entière qu’était son âme. Ils auraient pu passer des heures à le rouer de coups, ces chasseurs victimes qu’il avait visés, suivis, espionnés des heures durant ; ils auraient pu le tuer lentement mais sûrement, pesant chacun de leurs gestes comme une énième torture infligée à son être – ça n’aurait rien changé, rien changé à cette détermination incandescente qui survivait en lui, alimentée par chaque coup qu’il se prenait, chaque coup qu’il assénait. Au sol, ou fermement debout sur ses jambes, il n’y avait que dans ces instants à frôler la vie et la mort, que Cesare pouvait encore se sentir vivre d’une quelconque manière : vivre alimenté d’une hargne sans pareille, d’une haine jaillissant et hurlant des profondeurs de ses tripes. En son poing volant contre la mâchoire d’un adversaire quelconque, il s’imaginait les visages de tous ses ennemis – passés et à venir, tous les démons qui hantaient le voile de ses paupières, un coin de son esprit, ou un détour prochain dans la ligne de son existence. Tous ceux qu’il mettrait au sol, qui le mettraient au sol lui-même – jusqu’à l’instant fatidique où il serait K.O à n’plus pouvoir s’en relever. Probablement assassiné de l’intérieur par l’attaque perfide de ses propres démons, de ces gangrènes qui paralysaient peu à peu tout ce qui faisait de lui, un quelconque être humain. Son cœur, les recoins raisonnables de son cerveau, cette part de ses entrailles qui s’était vouée à s’accrocher aux autres, plutôt qu’à la folie.

Alors qui pouvait bien vouloir venir le sortir de ça ? De cette torpeur aussi délicieuse qu’inévitable, brûlante et destructrice ? Il dévisageait la brune face à lui comme s’il cherchait dans toutes les connexions possibles de son cerveau, tous les visages du passé à la recherche d’une quelconque correspondance. Mais noyée dans la pénombre, happée par les démons de la nuit et ce masque narquois duquel elle se grimait, l’inconnue n’était que ça : inconnue. Et rien que pour ça, quand bien même elle lui avait sans doute sauvé la peau, la tentation de lui coller une balle dans la tête sans chercher plus loin, se retrouva ravivée par la rage du chasseur. Il n’demandait rien à personne, il n’demandait pas à c’qu’on vole à son secours comme s’il était une quelconque âme à sauver. Il n’demandait pas à c’qu’on s’attarde sur lui ; alors qu’est-c’qu’elle foutait là ?! « Quoi ? Tu t’attends p’tètre à c’que je te fasse un gâteau de remerciements alors même que le mec que j’cherchais a eu l’temps de filer ? » se calquant sur la jeune femme le tutoyant, c’était au tour du jeune homme, de pencher la tête sur le côté avec un sourire torve, un air moqueur accroché à son faciès bien lugubre. Il n’allait pas remercier une putain de brune qui venait de foutre en l’air tous ses plans : c’est pas comme s’il avait pu avoir quoique ce soit à craindre de ce flingue orienté vers son front quelques instants plus tôt. L’élément de surprise à lui tout seul aurait suffi à lui donner l’occasion d’inverser la tendance, reprendre le dessus, et obtenir c’qu’il voulait. Mais non, il avait fallu que mad’moiselle se la joue héroïne. Cousin ? Il en aurait volontiers lâché un nouveau ricanement, sur ses mâchoires ne s’enserrèrent pas à cette idée. Putain, combien de cousines avait-il en vérité ?! Les DeMaggio étaient liés entre eux, mais Cesare avait rarement eu l’occasion de connaître la famille du côté de sa mère ; pas de quoi assurer sans retour qu’il n’avait pas de cousine nommée Gabriela en tout cas. Mais une chasseuse, c’était bien la dernière chose dont il avait besoin dans sa vie : est-c’que son père avait rapatrié tous les chasseurs connectés de près ou de loin à leur arbre généalogique rien qu’pour le buter lui ? Il n’en était pas encore là. Mais pas d’quoi lui faire baisser sa garde non plus, l’inconnue face à lui semblait avoir le contrôle total de ses capacités physiques, et un duel en corps à corps était bien la dernière chose dont il avait besoin, désormais. « Désolé, si t’es d’la famille tu devrais savoir qu’on m’a appris à pas faire confiance aux inconnus. » la base de la base, presque la seule chose normale que ses parents lui aient appris un jour ; somme toute, cela signifiait qu’il n’avait pas l’intention de baisser son arme, au Diable les politesses et les rapports filiaux. « J’suppose que tu peux quand même causer. Cousine. » ajouta-t-il, le son de sa voix baigné d’ironie. Qui pourrait vouloir même prétendre faire partie de leur famille ? Que ce soit son père ou sa mère, ils étaient tous les deux pourris jusqu’à la moelle, alors peu importait d’où elle venait, il n’avait pas l’intention d’lui confier une once de sa confiance – lui qui n’en avait déjà pas tant que ça à revendre. Aujourd’hui, elle n’était vouée qu’à une seule personne ; et cette fille-là, avait certes le même caractère de merde, mais elle était blonde, et transmutante, et il la connaissait depuis si longtemps, que la notion même de confiance était innée entre eux. « Alors qu’est-c’que tu veux ? Tu devineras qu’on a pas toute la soirée. » parce qu’ils étaient au beau milieu du centre-ville, pendant le couvre-feu ; rien qu’un exemple parmi tant d’autres. Et parce que la patience de Cesare s’envolait à chaque seconde qui s’écoulait.


Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 15 Déc 2015 - 1:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeMer 11 Nov 2015 - 20:32


there's a battle raging inside
LEFT IN THE DARKNESS, HERE ON YOUR OWN. WOKE UP A MEMORY, FEELING THE PAIN. YOU CANNOT DENY IT, THERE'S NOTHING TO SA, TT'S ALL THAT YOU NEED TO FIND THE WAY. OH DAMN, THE WAR IS COMING, OH DAMN, YOU FEEL YOU WANT IT, OH DAMN, JUST BRING IT ON TODAY. YOU CAN'T LIVE WITHOUT THE FIRE, IT'S THE HEAT THAT MAKES YOU STRONG, 'CAUSE YOU'RE BORN TO LIVE AND FIGHT IT ALL THE WAY.


Rivera, DeMaggio... Quelque chose – son instinct sans doute – lui disait que toutes les branches de l'arbre étaient pourries, et que les liens du sang étaient de loin les plus dangereux la concernant. Le jeune homme qui lui faisait face avait beau être son cousin, et elle avait beau lui avoir sauvé la peau, rien ne garantissait qu'elle ne chercherait pas à terminer ce que les cadavres encore chauds avaient tenté de faire quelques instants plus tôt ; à savoir se débarrasser de lui de façon définitive et si possible expéditive. Oh, elle ne doutait en rien des capacités du DeMaggio à vouloir lui rendre la politesse en cas d'embrouille, raison pour laquelle ils feraient sans doute mieux d'éviter de se jeter à la gorge l'un de l'autre, car s'il y avait bien une chose sur laquelle leurs familles respectives ne plaisantaient pas, c'était l'éducation guerrière de leur progéniture. De ce qu'elle en avait vu, Cesare était un adversaire redoutable. Peut-être un brin inattentif et impulsif, mais il semblé être poussé par une force encore méconnue pour Gabriela, qui n'en avait pour le moment strictement rien à faire. À chacun sa croix à porter, la jeune femme n'avait quant à elle pas le luxe de se soucier d'autrui. Encore moins si autrui portait le patronyme des Rivera ou des DeMaggio, tous autant qu'ils étaient pouvaient bien aller au Diable que cela ne l'incommoderait guère. Coupable jusqu'à preuve du contraire, telle était sa devise concernant les vautours parmi lesquels elle avait grandi, il était donc naturel que cela s'étende à leurs enfants. La méfiance en guise de bouclier, Gabriela avançait, Gabriela survivait. Ses pas l'avaient conduite à lui, elle n'avait plus qu'à espérer ne pas avoir été victime d'une erreur de son propre jugement. Elle le saurait bien assez tôt, sans doute. Une arme pointée sur elle n'était pas une menace suffisante – elle en avait vu d'autres. Toutefois, pas question de tenter le Diable. Il semblait pour le moins perturbé, le cousin, son attitude lui rappelait celle d'une bête sauvage acculée par les chasseurs, prête à se défendre crocs et griffes pour sauver sa peau, ou au moins pour entraîner ses assaillants avec elle dans la tombe.

Un petit ricanement lui échappa, elle secoua doucement la tête. « Ravie de constater que les traditions familiales ne se perdent pas. » Ne pas faire confiance aux étrangers, dans leur langage cela voulait surtout dire ne faire confiance à personne, ou alors à une poignée de proches triées encore et encore. Et encore, il fallait toujours s'attendre à être poignardé dans le dos... Elle avait été trahie par ses propres parents, à partir de là, elle ne se faisait guère d'illusions sur les autres serpents du nid. Les bras croisés sous la poitrine, Gabriela fit quelques pas, avant de s'appuyer dos contre le mur le plus proche, aussi détendue qu'il lui était possible de l'être en une telle situation. « T'en fais pas, j'ai pas l'intention de passer plus de temps que nécessaire avec toi. » Elle n'avait pas plus de temps à perdre que lui. « Je veux simplement savoir si mes parents sont bien en ville », commença-t-elle prudemment. Difficile de réellement savoir ce qu'il était judicieux pour elle de dévoiler ou non, puisqu'elle n'allait certainement pas accorder sa confiance à Cesare dans la minute. Toutefois, il semblait évident que ce dernier ne lui dirait rien si elle ne s'étalait pas davantage. Là encore, c'était quitte ou double, il pouvait cracher le morceau comme décider de ne rien dire et ensuite filer prévenir les Rivera que leur gamine était en ville, et avec la ferme intention de leur mettre la main dessus. Les options étaient limitées, c'était un moindre mal qu'il lui fallait choisir. Elle ne pouvait pas continuer à tourner en ville comme elle le faisait, ça allait finir par la rendre dingue. Il fallait le reconnaître, le paternel Rivera savait y faire lorsqu'il était question de se planquer ; et surtout d'éviter sa fille. Si elle ne le connaissait pas si bien, elle aurait pu croire qu'elle lui foutait la trouille. Sauf qu'Eleazar n'était pas du genre à craindre quoi que ce soit ou qui que ce soit, c'était plutôt même le contraire. Il évitait Gabriela, il ne la fuyait pas, et si pour certains la différence était moindre, pour la jeune femme elle était notable. Son paternel préparait un sale coup, elle le sentait au plus profond de ses tripes.

« Je me contrefiche des affaires des DeMaggio, celles des Rivera me suffisent amplement. Je cherche juste à savoir si mon père est allé se planquer chez ma tante. » Autrement dit, sa mère. Le problème avec cette famille de barges, c'était que Cesare pouvait très bien totalement ignorer l'existence de son oncle et par extension de la famille de ce dernier. Seigneur, n'aurait-elle pas pu naître dans une famille un brin plus normale ? « C'est pas compliqué, je veux retrouver les pourritures qui me servent de parents et régler mes affaires avec eux. » Elle afficha un petit sourire en coin, le genre de ceux qui donnaient froid dans le dos. « Ils m'ont volé quelque chose d'important, je veux le récupérer. Et une fois que ce sera fait, je quitte ce trou qui prétend être un coin civilisé. » Gabriela n'était peut-être pas à Radcliff depuis suffisamment longtemps pour comprendre tout ce qui clochait dans la ville, mais le couvre-feu, l'intense concentration de chasseurs, les accidents... C'était un aimant à emmerdes, c'était certain. Une fois qu'elle aurait récupéré James – le doute n'était pas permis – elle ne resterait pas plus de temps que nécessaire dans le coin. Elle ne savait pas encore où elle irait, loin des États-Unis sans doute... La question ne se posait pas encore ; tant qu'elle n'aurait pas récupéré son fils, il n'était pas utile d'envisager l'avenir sous un quelconque jour radieux. Elle vivait au jour le jour, faute de mieux, faute de choix. Et puisqu'il était question de décisions, elle ne pouvait plus qu'espérer avoir pris la bonne concernant le DeMaggio. Sinon, ce serait un obstacle de plus sur son chemin – rien d'ingérable, mais les imprévus commençaient à l'agacer, et l'impatience à la gagner.


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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeLun 16 Nov 2015 - 20:25


i had a heart but i broke it every time
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Roswell, le synonyme d’un brin de simplicité illusoire, l’empreinte d’un jadis pendant lequel il aurait pu croire être normal ; Cesare ne se souvenait qu’à peine de tout ça, l’enfance qu’il avait passé là-bas, y’a fort longtemps déjà. Il était né dans ces terres arides, emplies de mystère et de vieilles histoires auxquelles il n’avait jamais cru – mais à l’esprit du jeune homme, il ne demeurait plus aucun souvenir le rattachant au Nouveau-Mexique natal, la terre où sa famille s’était incrustée profondément pour survivre. Aria était née là-bas elle aussi, mais toute gamine qu’elle avait été lorsqu’ils avaient débarqué à Radcliff, elle n’avait sûrement pas eu le moindre souvenir de l’endroit qui l’avait vue naître – c’n’était pas nécessairement une mauvaise chose. Pour le fils DeMaggio, l’amertume qui accompagnait ces branches-là de la famille, s’apparentait facilement à la haine viscérale qu’il n’avait jamais pu épancher, à l’égard de ses géniteurs. De chacun des choix qu’ils avaient fait pour lui, au cours de son existence : Rafael, jugeant bien trop tôt que sa progéniture était apte à tenir un flingue entre ses doigts. Isabella, probablement à moitié-consentante uniquement, mais si prompte à détourner le regard, garder le silence et avancer quoiqu’il arrive : tenait-il son endurance infaillible de son père ou de sa mère ? Le patriarche se targuait probablement bien facilement de toutes les forces qu’il avait inculquées à son fils – ses deux ingrats d’enfants, mais il n’y avait sûrement pas à douter que le gamin avait pris certaines choses de sa mère. Il avait vu celle-ci se flétrir de temps à autres, trahir son mari en embarquant ses enfants dans son dos, là, à un endroit quelconque où ils pourraient saisir quelques graines de bonheur. Mais le nom de Cesare avait toujours été DeMaggio : DeMaggio avant tout le reste, et sûrement aussi ardemment que le gamin avait été privé de sa candeur d’enfance, Isabella avait été arrachée à ses racines les plus profondes. Et au Diable les Rivera, leurs histoires à eux, tout ce qu’ils pouvaient signifier – le digne héritier de la famille n’avait plus aucune mémoire de ses grands-parents maternels, de quelque personne portant ce nom-là, si ce n’est sa mère. Alors finalement, c’n’était sûrement pas si étonnant que cela, qu’une inconnue au faciès inconnu s’pointe devant lui pour parler de leur famille comme si elle y appartenait. Elle avait ce sale caractère, la gueule pour l’emploi, les capacités qui accompagnaient la malédiction dans laquelle ils étaient nés, et avaient toujours baigné, peu importaient les luttes intestines qu’ils avaient mises en œuvre pour essayer de s’en sortir. Cesare, Aria, Rayen. Ou Gabriela ; peu importait l’nom qu’ils portaient, ils sentaient tous peser sur leurs épaules le même héritage – l’avaient senti, du moins. Désormais, y’avait un pion de moins sur l’échiquier, et il avait fallu qu’on lui prenne sa reine à lui. Celle qui avait été si indispensable à son équilibre, celle qui aurait aisément pété le tibia du connard qui avait osé s’attaquer à son frère. Définitivement, il n’avait pas b’soin d’une cousine sortie de nulle part pour lui adresser quelques mots et le faire renouer avec jadis : il n’en avait pas eu besoin jusque-là en tout cas. Il aurait presque pu croire que les choses étaient différentes de l’autre côté, dans l’autre partie de cette famille détruite, réduite en ruines ; il aurait eu tort d’alimenter de tels espoirs, les quelques phrases de l’inconnue brune ne firent que confirmer l’âpreté de la réalité.

Il balaya celle-ci d’un ricanement acerbe, au moment d’dévisager son interlocutrice sous la lumière blafarde d’un lampadaire à quelques pas de là : les chasseurs pris en chasse avaient choisi une rue lugubre à souhait, et leurs traits baignés de halots blancs ne faisaient que renforcer le lugubre de leur humeur. Qu’est-c’que t’attends ? aurait-il voulu lâcher avec une moquerie évidente, acerbe, mordante comme les piques de la jeune femme : elle s’imaginait peut-être que les DeMaggio et les Rivera avaient organisé un repas d’famille pour se moquer de la gamine déchue qui avait des envies d’vengeance à leur égard ? Mh, peut-être bien, mais c’n’était pas comme si le fils prodigue y avait été invité. Pour toute réponse première, Cesare baissa enfin son arme, faisant cliqueter celle-ci en défaisant le cran de sécurité, la balle engagée dans le canon retombant au sol – il s’en foutait carrément que quelqu’un retrouve une trace de son attaque ; qu’ils le voient donc venir, le sentent venir, et se prennent la menace en pleine gueule le jour où il déciderait de tomber sur eux. Eux, n’importe qui. Radcliff à part entière, cette ville pourrie, cet abysse dans lequel se perdaient toutes les âmes désespérées et détruites de cette vaste civilisation : Cesare, Gabriela, plus similaires qu’ils n’pouvaient s’en douter – le jeune homme en avait déjà une quelconque idée, aux dires de la brune. « Ouais, tu m’en diras des nouvelles, le jour où tu voudras t’casser de là et où tu t’feras plomber aux frontières de la ville. »  bienvenue à Radcliff, une peine à perpétuité : foutre un pied ici, c’était s’y condamner pour l’éternité. Ou du moins, tant que Lancaster jugeait judicieux d’foutre en place une putain de quarantaine qui les empêchait de quitter la ville. C’était c’qu’y avait coûté la vie à Aria en fin de compte : parce que bien assez tôt, le grand-frère avait réalisé qu’ils n’pouvaient pas combattre tous les ennemis qui se présentaient sur leur route. Parce qu’il aurait tout donné, tout donné pour l’envoyer à des milliers de kilomètres de là : qu’elle le déteste pour le restant de leurs jours, qu’elle le maudisse autant qu’elle pouvait l’vouloir, avec toute sa hargne et sa rage – au moins, elle serait encore en vie. « J’peux pas t’aider. » lâcha-t-il finalement, dévisageant l’inconnue à quelques pas de là. Il n’pouvait pas l’aider, n’en avait pas la moindre envie, n’en avait pas la volonté, pas même l’âme recelée au fond de ses tripes. Il n’pouvait plus faire c’genre de choses, agir d’la sorte, espérer d’une quelconque manière racheter son âme : qu’elle s’démerde avec ses affaires, il s’démerdait avec les siennes à lui, lui tout seul, et traçait son ch’min de la sorte. « Tu remarqueras que j’suis un peu trop occupé pour m’préoccuper du truc qu’on t’a volé. Ou peu importe. Comme tu dis, j’ai assez à faire avec mes problèmes. » ils étaient sans fin, et le dévoraient plus encore qu’il n’pouvait le comprendre. Des affres lugubres qui mangeaient  à chaque aube un peu plus son âme, et l’étouffaient à petit feu ; Cesare se mourait, Cesare sentait son temps s’écouler à une vitesse plus ahurissante que jamais. Il n’avait pas d’temps à perdre avec elle, pour elle. Peu importait si elle était d’la famille d’une quelconque manière, ou juste une connasse qui prétendait savoir où elle foutait les pieds. Il aurait pu faire comme ça, s’casser sans se retourner, agiter le courroux de la brune pour voir jusqu’où elle pouvait aller – si elle était bel et bien aussi pourrie que lui, ou si c’n’était que du vent, un mensonge qui se révélerait bien assez tôt juste sous ses yeux. Pourtant, il se retint bien assez tôt, dévisageant la jeune femme de la tête aux pieds, l’analysant un instant. « J’connais quelqu’un qui peut t’aider. » quelqu’un à qui il avait des politesses à rendre : advienne que pourra, la brune en crèverait peut-être – sans doute – mais il avait au moins le luxe de s’en foutre carrément, peu importait l’honneur, l’déshonneur, la propreté de la chose. Le fait qu’elle l’ait sorti d’une mauvaise passe. Au moins, elle débarrasserait l’plancher. « J’suppose que mes parents ont plus d’infos sur l’histoire. Si tu trouves d’quoi écrire, j’peux te filer leur adresse. » et qu’elle se jette à leur gorge à eux, les emmerde eux, les occupe eux. Qu’elle s’jette volontiers dans la gueule du loup et n’revienne pas se mettre sur son chemin à lui : parce que l’expérience avait appris à Cesare à tirer quoiqu’il arrive, même s’il s’retrouvait face à quelqu’un de la famille – il l’avait déjà fait, il le referait sans un clignement d’œil. Sa famille était morte, enterrée avec Aria, et le sang DeMaggio qui restait, était celui qu’il ferait couler tôt ou tard.


Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 15 Déc 2015 - 1:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeLun 23 Nov 2015 - 2:08


there's a battle raging inside
LEFT IN THE DARKNESS, HERE ON YOUR OWN. WOKE UP A MEMORY, FEELING THE PAIN. YOU CANNOT DENY IT, THERE'S NOTHING TO SA, TT'S ALL THAT YOU NEED TO FIND THE WAY. OH DAMN, THE WAR IS COMING, OH DAMN, YOU FEEL YOU WANT IT, OH DAMN, JUST BRING IT ON TODAY. YOU CAN'T LIVE WITHOUT THE FIRE, IT'S THE HEAT THAT MAKES YOU STRONG, 'CAUSE YOU'RE BORN TO LIVE AND FIGHT IT ALL THE WAY.


Quelle bande de tarés. Jouer avec le feu, Gabriela en avait l'habitude, mais avec les fous furieux qui lui servaient de famille, elle savait reconnaître que c'était une autre paire de manches ; et que seule fasse à eux, elle ne ferait pas le poids. Elle le savait, et pourtant elle semblait parfaitement incapable de se faire des alliés, incapable d'accorder sa confiance à qui que ce soit, de peur d'être trahie pour la énième fois. Les gens, Gabriela ne les voyait plus autrement que comme une menace potentiel, elle trouvait des Hunters à tous les coins de rue et même l'innocente vieille qui lui servait de voisine pouvait être une associée de ses parents. À force de trop prendre de coups, la jeune femme en était venue à ne plus voir que les pires côtés de l'humanité, n'importe qui pouvait être un monstre, n'importe qui pouvait vous poignarder dans le dos après vous avoir fait les yeux doux. Ça lui était déjà arrivé, et ça lui arriverait encore, peu importe qu'elle prenne toutes les précautions du monde. À moins de posséder un don de voyance, impossible de tout voir, impossible de tout comprendre... Tout n'était que déception et souffrance, la solitude faisait office de bouclier pour l'ancienne mutante qui avait parfois l'impression de lutter contre le reste de l'humanité. C'était épuisant, exaspérant. Elle le faisait parce qu'elle n'avait pas le choix, parce que sa vie n'était pas la seule à en dépendre, mais Seigneur, Seigneur, ce qu'elle était fatiguée. Elle aurait donné n'importe quoi pour que cela s'arrête enfin, pour avoir droit au repos tant mérité. Mais elle savait que la route était encore longue, et semée d’embûches – et c'était l'approche optimiste. La route s'arrêterait peut-être simplement soudainement et violemment, et ce serait elle qui terminerait six pieds sous terre. Après tout ce que ses parents lui avaient fait subir, elle n'aurait pas été étonnée qu'ils finissent par l'assassiner pour se débarrasser d'elle une bonne fois pour toute. Gabriela n'était pas du genre à lâcher le morceau facilement, car malheureusement les chiens ne faisaient pas des chats. Elle tenait d'Eleazar, elle le savait, et cela la dégoûtait autant que cela l'enchantait ; au moins, elle connaissait son ennemi.

Cesare, en revanche... Il lui rappelait une bête sauvage acculée par les chasseurs, prête à mordre au moindre geste brusque. Quelque chose clochait chez lui, pas la peine d'en être proche pour le deviner, et peut-être Gabriela aurait-elle cherché à en savoir davantage si elle n'était pas pressée par le temps – et si elle en avait réellement eu quelque chose à faire, mais la femme qui se souciait encore d'autrui était morte et enterrée depuis longtemps. La seule personne qui lui importait réellement était celle dont elle avait été séparée contre son gré, et pour son fils elle était prête à foutre cette foutue ville à feu et à sang si cela lui laissait la moindre chance de l'arracher à ses tortionnaires. Elle en avait assez de leur courir après, ce cruel jeu de cache-cache avait suffisamment duré. Elle ne put s'empêcher de faire la grimace lorsque Cesare consentit finalement à rouvrir la bouche pour lui dire qu'il ne pouvait pas l'aider. Ça n'avait rien d'étonnant – elle s'en était doutée – mais la déception était tout de même là, mordante, piquante. Le courant n'allait jamais dans son sens, ce n'était pas nouveau. Mais bon sang, ce que ça pouvait être frustrant ! Que fallait-il qu'elle fasse pour les retrouver ? Foutre le feu à la Mairie, clamer haut et fort qui elle était et ce qu'elle voulait ? Descendre tous les Hunters qu'elle croiserait pour attirer leur attention, faire en sorte qu'Eleazar ne puisse plus simplement ignorer son existence ? C'était tentant, tellement tentant de tout balancer aux orties, d'agir comme une imbécile parce qu'elle était à ce point désespérée... Existait-il seulement quelqu'un ayant la volonté de l'aider... ? Il y avait eu Joren, mais même lui n'avait pas été foutu de la traiter convenablement... Dans le lot, il était le plus vertueux de tous, et cela suffisait à démontrer à quel point Gabriela était entourée de pourritures en tous genres. Elle ne demandait pourtant pas grand chose, juste qu'on lui rende son fils et qu'on lui foute la paix.

Les lèvres pincées, Gabriela ne bougea pas tandis que Cesare la dévisageait, et elle haussa un sourcil sceptique lorsqu'il annonça de but en blanc connaître quelqu'un qui pourrait l'aider. Ça puait l'embrouille, mais elle ne pouvait pas s'accorder le luxe de refuser une piste éventuelle, quitte à prendre des risques inconsidérés. Toutefois, elle dévisagea son cousin un instant lorsqu'il fit mention de ses parents, et se retint tout juste d'éclater de rire. Bah voyons, il ne voulait pas la balancer lui-même dans la fosse aux lions tant qu'il y était ? Elle n'était pas franchement prête pour une réunion de famille, encore moins avec sa tante et son mari – qui ne valait pas mieux que l'ordure qui lui servait de paternel, de ce qu'elle en savait. Fricoter avec les DeMaggio de si près, ce serait comme titiller un grand requin blanc... Si cela en valait la peine ? Probablement. Certainement. Malheureusement. Cependant... « Si mes parents sont planqués chez les tiens, c'est quand même étonnant que t'en saches rien. » Peut-être qu'il s'en foutait. Peut-être que ses relations avec ses géniteurs étaient aussi mauvaises que l'étaient les siennes. Impossible de le savoir, elle pourrait bien l'interroger qu'il l'enverrait sans doute aller se faire voir. C'était frustrant. Soupirant longuement, Gabriela sortit son téléphone de sa poche, prête à noter les informations qu'il lui donnerait. Elle se mordit la lèvre, avant de secouer légèrement la tête. « Ce qu'ils m'ont pris... C'est pas un truc. » Ou alors, c'était le truc le plus important qu'elle possédait, le truc qu'elle aimait plus que n'importe quoi ou n'importe qui. « C'est mon fils. Il s'appelle James, et il a un an. » Pourquoi cracher le morceau ? Parce que ça ne servait à rien de garder le secret, s'il se foutait de sa gueule il s'en foutrait royalement, s'il était du côté de ses parents il savait déjà ce qu'elle voulait, et s'il possédait un semblant d'humanité, peut-être que ça lui ferait quelque chose. Peut-être pas, mais au moins elle aurait été franche, elle avait trop rarement l'occasion de l'autre. « Ma dégénérée de mère est venue me le voler après qu'il soit né. Pour me punir d'être une fille indigne, je suppose. » Elle haussa les épaules avec une désinvolture feinte, les dents serrés. Elle les haïssait à tel point que si elle les avait eu en face d'elle, aussi vulnérables et inoffensifs qu'il était humainement possible de l'être, qu'elle les aurait tout de même descendus dans la seconde. « Je veux juste retrouver mon gosse avant qu'ils lui fassent du mal, si c'est pas déjà fait. » Les limites de la cruauté d'Eleazar, Gabriela n'avait pas envie de les trouver. Elle ne tentait pas d'apitoyer Cesare, mais elle était bien placée pour savoir qu'un petit de vérité faisait parfois plus de bien qu'on ne le soupçonnait au premier abord. Comme le reste, ça n'avait que bien peu d'importance. Elle inspira à fond avant de vider ses poumons, téléphone bien en main. « Je t'écoute. »
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeVen 27 Nov 2015 - 21:37


i had a heart but i broke it every time
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my one heart hurt another, so only one life can't be enough. can you give me just another for that one who got away ? i'm so alone now. there'll be no rest for the wicked, there's no song for the choir. there's no hope for the weary if you let them win without a fight. if one heart can mend another, only then can we begin. so won't you hold on a little longer, don't let them get away. w/gabriela rivera & cesare demaggio.

Les affaires des DeMaggio aux DeMaggio. Les affaires des autres, aux autres. C’était là sûrement le credo de toute son existence, le bilan de son chemin tracé – les lourds secrets qui avaient englobé son quotidien, la solitude qui avait étouffé peu à peu l’humanité pulsant dans ses chairs. Finalement, celle-ci n’avait dépendu que d’une seule et unique personne ; une DeMaggio et personne d’autre ; il était probablement impossible pour Cesare de se rendre compte du pouvoir qu’avait eue sa sœur pour lui, et d’au combien sa mort ravageait son âme de l’intérieur. Impossible de prendre du recul, impossible de s’attarder plus d’une seule seconde loin de la brutale réalité pour remarquer la façon dont toutes ses croyances d’autrefois s’étaient effritées, effondrées les unes après les autres, comme un château de cartes qui avait si souvent été branlant au possible. La Pénitence de Cesare DeMaggio n’avait toujours tenu qu’à un fil, la survivance de sa petite sœur et de personne d’autre – Aria, celle à qui il avait voué toutes ses promesses, tous ses espoirs, tous ses actes les plus fous et désespérés. Les affaires des DeMaggio aux DeMaggio – un serment qu’il aurait cru immuable, éternel. La chasse des deux progénitures traitresses avait ressemblé à ça des mois durant : une énième affaire familiale se réglant à coups d’attaques musclées et de ripostes rageuses. Il en avait écarté Isolde de son existence, chassant la Saddler d’un échiquier sur lequel elle n’avait guère sa place : sa Reine, ç’avait été nulle autre qu’Aria, et on la lui avait prise désormais. Mais ni son père, ni sa mère. Quelqu’un d’autre. Un intrus sans visage, un ennemi qui n’faisait pas partie de l’ordre des choses, de la promesse éternelle qu’ils s’étaient faites avec leurs parents : Rafael avait trahi le serment silencieux qui avait basé chacune des vingt-six années d’existence du fils ainé, il avait mêlé quelqu’un d’autre aux histoires secrètes de la famille DeMaggio – et l’avalanche de conséquences s’ensuivait, emportant tout sur son passage, balayant le jadis aussi aisément que les bonnes volontés du Prince sans couronne. Qui était-elle alors, cette soi-disant cousine sortie de nulle part ? Elle lui rappelait presque l’arrivée de Rayen dans son existence – la gamine qui avait frappé à la porte de sa famille un beau jour, se réclamant être la fille perdue du frère de Rafael, la cousine qui venait réclamer sa place due au sein de l’arbre généalogique. Somme toute, elle avait rempli toutes les conditions du contrat, répondant à toutes les attentes qu’on avait pu avoir pour elle : Cesare avait été de ceux qui avaient vu Rayen prendre ce qui lui venait de droit, toujours plus volontaire pour se jeter à corps perdu dans la chasse. Mais contrairement aux autres membres de sa famille, il était sûrement celui qui en connaissait le plus sur sa cousine, celui qui avait reçu nombre de ses secrets, de ses confidences et de sa confiance. Rayen et Cesare, Cesare et Rayen – leur lien avait été si compliqué à ériger, si compliqué à entretenir, qu’il n’s’était jamais imaginé se découvrir une autre cousine, presque dans les mêmes circonstances. Voire dans un face à face plus désastreux encore : quel autre mot pouvait-on utiliser pour décrire les circonstances ? Lui, à peine le Cesare d’autrefois. Et elle, totalement inconnue. Tous les deux, s’défiant du regard au beau milieu d’une ruelle où gisaient quatre cadavres, alors même que leur cinquième cible se faisait la malle depuis de trop longues minutes déjà – le DeMaggio l’avait presque oublié, d’ailleurs ; fallait dire que les histoires de la dénommée Gabriela avaient de quoi captiver l’attention.

Il aurait pu, s’sentir concerné par l’histoire et par la discussion, si elle était venue une poignée de mois plus tôt, lorsqu’il avait eu encore de quoi éprouver une quelconque compassion à l’égard de qui que ce soit. Car qui lui vouait la moindre compassion, à lui, hein ? Certainement pas ses parents, ni Isolde, ni les inconnus qui gravitaient dans la rue tout autour, s’noyant dans leurs vies de merde sans même s’en rendre compte. Ni même elle, la fameuse cousine Rivera sortie des profondeurs d’un jadis dont il n’avait aucun souvenir. Probablement que toutes les filles bitchées du coin aux cheveux bruns presque noirs pouvaient se prétendre être connectées d’une quelconque façon à la famille DeMaggio, rien que pour faire chier. Y’avait sûrement mieux à choisir comme héritage, que celui de ces menteurs professionnels, ces personnes qui s’affichaient bien sous tous rapport, mais cachaient des faciès monstrueux derrière les masques dont ils se grimaient. Son père, sa mère, lui-même. Tous ; polis à l’excès face au reste du monde – mais tellement dévorés par des démons à nul pareil. C’était sûrement mieux qu’Isolde se tienne loin de lui, qu’elle le déteste plus profondément que jamais, et qu’elle ait décidé de mettre le nom d’Anthea pour le gardiennage de leur fille plutôt que le sien à lui : à prendre les risques qu’il prenait, à sauter à la gorge de tous ceux qui croisaient son chemin, ou même en laissant cette rage le consumer de l’intérieur, Cesare savait que ses jours étaient comptés. Ils se limitaient à quelques coups de chance, reposaient sur ses instincts quels qu’ils soient, son talent, sa farouche volonté de se venger : et après quoi ? Après, il n’serait plus que bon à se décrépir, tomber en ruines lentement mais sûrement, oublié par tout le reste – que pouvait-il attendre d’autre ? DeMaggio avait perdu foi en quoique ce soit d’autre, que l’ambition de mettre un visage sur le meurtrier de sa sœur, et lui faire payer. C’n’était pas elle qui le détournerait de son chemin tout tracé, ni qui lui offrirait de quoi saisir la chance d’une quelconque rédemption : et la mauvaise volonté de Cesare, le cousin enfin retrouvé, débordait par chacun des pores de son être – il l’aurait aidée, en d’autres circonstances, un jour, peut-être. Rien que pour faire tomber ses parents, rien que pour étaler ouvertement les êtres qu’ils étaient véritablement. Ou rien que parce qu’il leur vouait une rage sans faille, mais bien différente du simple désir de les tuer pour les faire disparaître. Il voulait les ruiner, les anéantir dans leur honneur et leurs croyances, mettre à sac tout leur monde et ne laisser que des cendres aux abords de leurs lèvres. Avant de porter le coup fatal – chose dont il se savait désormais on n’peut plus capable ; une fierté somme toute, quoique ravivée par la piqure de la cicatrice que la balle dans son épaule avait laissée. Quelques secondes de plus, et il aurait transpercé les entrailles de son père pour lui faire cracher son sang dans une lente et douloureuse agonie. Quelques secondes de plus – si seulement ; il savait bien que ça n’aurait rien changé, que ça n’l’aurait pas satisfait d’une quelconque manière. Mais ça aurait aidé quelque chose, quelque part. Peut-être. Ca l’aurait défoulé, même pour une poignée de minutes. Et ils auraient payé, sachant que c’était de leur fils que venait la récompense du destin pour tous les actes innommables qu’ils avaient commis.

« Si mes parents sont planqués chez les tiens, c'est quand même étonnant que t'en saches rien. » étonnant, quelle ironie – c’l’était sûrement pour tous ceux qui n’y connaissaient rien, ceux qui n’étaient pas dans la confidence, derrière le voile des illusions offertes par la soi-disant forte connexion qui liait chacun des membres de leur famille. La preuve était là pourtant : alors que Gabriela et Cesare n’se connaissaient pas, n’avaient qu’à peine entendu parler l’un de l’autre, pouvaient-ils prétendre avoir un lien indestructible ? Elle l’avait sauvé parce qu’elle avait eu besoin de lui. Et il n’avait rien à foutre qu’elle se fasse tirer une balle dans la tête par le patriarche DeMaggio aussitôt qu’elle se pointerait sur le seuil de la maison familiale pour réclamer son bien. Son bien. Il aurait pu s’en foutre plus longtemps encore, remuer le couteau dans la plaie jusqu’au bout, et pourtant. « Ce qu'ils m'ont pris... C'est pas un truc. (…) C'est mon fils. Il s'appelle James, et il a un an. » l’œil fuyard, préférant analyser les corps à leurs pieds plutôt que sa vis-à-vis, Cesare ne pipa mot : et pourtant, déjà ses songes allaient ailleurs. Là où ils n’allaient que trop souvent, trop rarement – il n’savait pas encore : il n’avait pas pris l’habitude d’égarer la mécanique de ses pensées jusque-là, jusqu’au bébé qu’il ne verrait jamais, qu’il ne tiendrait jamais dans ses bras, qu’il n’serait jamais capable d’aimer comme il le faudrait. Sa fille. La fille d’Isolde, plutôt. Mais il s’était déjà imaginé ses parents l’arracher d’entre les mains de la blonde sous prétexte que l’enfant avait du sang DeMaggio dans les veines, et qu’ils se réclamaient une quelconque légitimité dessus : aussi fou qu’ça pouvait paraître pour beaucoup de personnes, l’hypothèse ressemblait bien aux gens de sa famille. De leur famille. Et les mots de Gabriela ne faisaient que confirmer cette impression. Ses mâchoires se crispèrent, dans cette tension rageuse qui traversait son corps à chaque fois qu’il pensait à Rafael et Isabela – la façon dont tous les deux, parents, ils avaient décidé d’éduquer leurs mômes. Comme des armes à pointer en direction de tous les ennemis qu’ils trouvaient. Comme des soldats, des moins que rien. Des petits soldats de plomb, certainement pas des êtres humains quels qu’ils soient : même l’attachement du frère ainé pour sa cadette, Rafael n’parvenait pas à le comprendre, à le supporter. « Ma dégénérée de mère est venue me le voler après qu'il soit né. Pour me punir d'être une fille indigne, je suppose. Je veux juste retrouver mon gosse avant qu'ils lui fassent du mal, si c'est pas déjà fait. » la suite du récit de la brune s’était perdu dans la noirceur de la nuit, loin des oreilles de Cesare – quand bien même il n’avait pas affiché la moindre résolution de l’aider jusqu’alors, elle n’avait eu qu’à prononcer quelques onces de vérité pour capter son attention. Ils étaient pourtant rares, les éléments susceptibles d’éveiller les minces filets d’âme qui continuaient de survivre en lui ; comment avait-elle fait ? Quels mots avaient trouvé un écho en lui ? Impossible à dire, même pour le chasseur lui-même. Il soupira finalement, abattu par toute la mécanique qui se mettait en branle dans un coin de sa tête ; et déjà, déjà, malgré les ténèbres qui se fondaient sur son visage, ses traits s’étaient adoucis. « J’sais rien à propos d’un gosse. » répondit-il simplement, l’observant enfin à nouveau. « Faut dire qu’on entretient pas les meilleurs rapports avec mes parents. Contrairement à c’que trop de gens s’plaisent à croire. » c’était plus qu’un fait désormais. Il croisa les bras sur son poitrail ; là où il lui aurait simplement donné l’adresse de sa famille sans s’retourner, il se retrouvait désormais à évaluer les circonstances en mille théories possibles et imaginables. « Mais ça ressemble bien à la famille, d’faire ça. » indéniablement – c’n’était pas pour rien qu’il rejetait tout de l’enfant qui grandissait encore dans les entrailles d’Isolde : plus que jamais, le récit de Gabriela, aussi inconnue était-elle, lui prouvait raison. « Mais ma mère est une chasseuse. Mon père est un chasseur. Et ils ont des alliés importants dans cette ville. » dont ceux-là même qui se tenaient à leurs pieds ici et maintenant. « Sans compter l’fait que c’est aussi dans la famille d’tuer leurs gosses quand ils dépassent trop les bornes. » quand ils deviennent des dégénérés, par exemple, comme si c’était le résultat d’un choix, d’une trahison qu’ils commettaient à l’adresse de tout le reste, tout ce qu’ils avaient appris, leur héritage si précieux. Le sang dans leurs veines. Il parlait d’expérience, tout autant que la brune pouvait prétendre bien savoir c’qu’ils faisaient avec leurs petits-enfants. « On devrait pas parler ici, de toute manière. » c’n’était pas comme s’il vivait caché – mais fallait croire que Gabriela était tout aussi impulsive que son cousin, son oncle et tous les DeMaggio de manière générale – ça d’vait courir dans le sang, comme la connerie, et les faux pas décisifs qui foutaient une vie en l’air.  


Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 15 Déc 2015 - 1:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeMar 1 Déc 2015 - 10:01


there's a battle raging inside
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Gabriela était comme une chienne affamée, prête à se sustenter de quelques miettes d'informations si cela lui permettait de se rapprocher de son fils. Le désespoir était le moteur de la brune depuis de – trop – longues semaines ; et le désespoir massacrait les précautions et toute forme d'instinct de préservation. Voilà bien longtemps que la Latina avait cessé de faire attention à quoi que ce soit, elle fonçait tête baissée dans les guets-apens sans le moindre sursaut de conscience, parce qu'elle ne se les permettait pas, parce que le moindre doute risquait de la faire passer à côté de quelque chose. De proie, elle était passée à chasseuse, quand bien même elle n'ignorait en rien la dangerosité de son gibier. Chaque journée qui s'écoulait sans qu'elle ne puisse prendre son fils dans les bras était une journée de trop, vingt-quatre heures gâchées et perdues qu'elle ne retrouverait jamais. Elle avait tant manqué que ça lui donnait parfois la nausée, ça l'attristait au moins autant que ça la rendait furieuse ; à ce couple de psychopathes, elle ne souhaitait que le pire. Qu'ils crèvent à ses pieds, qu'ils passent l'arme à gauche comme les pourritures qu'ils étaient en sachant à quel point ils étaient haïs. Sans doute même que cette mort aurait été trop douce pour ces deux là, mais la torture ne faisait pas partie du panel de compétences de Gabriela. Oh, elle aurait pu s'y résoudre, elle en avait les moyens et la rage pour alimenter ses pulsions dévastatrices, mais il y avait des limites qu'il valait mieux ne pas franchir si elle ne voulait pas sacrifier l'entièreté de son humanité à sa soif de vengeance. Subsistait en elle la volonté d'être une bonne mère pour James, une mère digne de ce nom et loin de la caricature qu'était sa génitrice. Elle avait beau retourner les faits, les observer en tous sens, elle ne comprenait pas que l'on puisse en venir à abhorrer son enfant pour un hasard du sort, un coup malheureux du destin. Ce n'était qu'une histoire de gènes, des gènes qu'ils lui avaient transmis et sur lesquels elle n'avait jamais eu aucun contrôle – pas plus que les autres mutants, ceux qu'ils appelaient dégénérés. D'expérience, les plus tordus n'étaient pas ceux auxquels l'on songeait de prime abord. De bons mutants, Gabriela en avait rencontré des tas, et de terribles personnes "normales", elle en connaissait davantage. Il lui avait fallu des années pour se défaire de l'éducation toxique de ses parents, mais elle savait à présent que le gène ne faisait pas l'humain. Bon ou mauvais, tout n'était qu'une question de milieu et non pas de quelque chose d'aussi futile.

Elle s'était confessé à cet inconnu qui s'avérait être son cousin presque sur un coup de tête, avec l'espoir – peut-être ridicule – de le toucher, de l'atteindre d'une quelconque façon. Elle ne l'admettrait pas, la vaccinée malgré elle, mais elle était parfaitement, totalement, désespérée. Elle n'en pouvait plus de voir ses pistes s'avéraient stériles, de passer de pays en pays, de ville en ville, de sentir son cœur se soulever puis se contracturer à la vue d'un bambin, de sursauter aux moindres sanglots poupons. La fatigue était devenue son ennemie au même titre que les Rivera – ce patronyme qui lui donnait des hauts le cœur – son corps ne suivait plus le rythme qu'elle lui imposait. La vaccination, les voyages incessants, son âme malmenée ; tout autant de choses qui pesaient sur elle comme une chape de plomb. Lentement, mais sûrement, elle sombrait dans un abysse duquel elle ne serait peut-être pas en mesure de remonter si la roue ne tournait pas rapidement. Il lui arrivait parfois – souvent – d'avoir l'impression de poursuivre des spectres, et cela menaçait de lui faire perdre l'esprit. Les limites du supportable, Gabriela les repoussait, encore et encore et encore. Un rictus en guise de sourire, elle secoua la tête à l'information offerte par le DeMaggio quant à ses relations avec ses propres parents. « A croire que nous sommes la génération maudite. Ou déficiente, tout dépend du point de vue. » De celui de ses parents, elle était une plaie, une erreur de la nature. Cesare ne savait rien à propos de son fils ; elle avait bien fait de museler ses espoirs, faute de pouvoir faire face à une nouvelle déception. « Mes parents sont chasseurs, eux aussi. » Rien d'étonnant, c'était de famille. « Mais c'est mon père qui tient les rênes. Ma mère n'a jamais été foutue de s'élever contre son autorité, même pas quand il la cognait. » Non pas qu'elle soit navrée pour elle, pas après ce qu'elle avait osé lui faire. Ça lui importait que ce soit Eleazar la tête pensante du couple, Katherine ne s'était jamais imposée, elle était tout aussi coupable que lui pour Gabriela. Au bûcher. Elle ne put s'empêcher de hausser les sourcils lorsque Cesare continua en affirmant que c'était aussi du genre des DeMaggio de se débarrasser de leurs enfants pour peu qu'ils deviennent gênants. Il n'y avait pas à dire, leur famille était aussi tordue qu'il était possible de l'être... Peut-être n'étaient-ils pas si différents l'un de l'autre, en fin de compte. Peut-être même pourraient-ils trouver un terrain d'entente, pour peu que leurs intérêts se rejoignent quelque part.

« Mon appartement n'est pas très loin. » Si la rue n'était pas propice à la discussion, ils pourraient la continuer chez elle. Puisqu'elle avait attiré son attention, elle n'avait pas l'intention de le lâcher – pas déjà. L'occasion était trop belle, et ils avaient tout juste gratté la surface. Si elle faisait une erreur ou pas, elle s'en moquait pour le moment, Cesare représentait la meilleure piste qu'elle ait, et s'il haïssait ses géniteurs comme elle haïssait les siens, tout n'était pas perdu. D'une certaine façon, il était rassurant pour Gabriela de constater que ses parents n'étaient pas les seuls à être indignes, qu'elle n'était pas la seule à traverser l'enfer. Son cousin, elle ne le connaissait pas, mais il transpirait un quelque chose qui lui disait que sa situation n'était guère plus plaisante que la sienne. Comme deux ombres, ils traversèrent les rues quasi désertes de Radcliff, et bientôt, Gabriela poussait la porte d'un immeuble banal, puis celle d'un appartement l'étant tout autant. Ce que l'on remarquait au premier regard en mettant les pieds chez la jeune femme, c'était le manque d'âme de l'endroit. Gabriela n'avait pas perdu du temps à faire de l'endroit un cocon douillet, c'était simplement un endroit où passer ses nuits peuplées de cauchemars et de sueurs froides, des murs entre lesquels échafauder plan après plan. « Fais comme chez toi », lança-t-elle sans vraiment le remarquer au jeune homme après avoir balancé sa veste sur le canapé du salon. Elle ne perdit pas de temps à lui offrir quoi que ce soit, les politesses auraient fait tache. Expirant un soupir d'entre ses lèvres pincées, Gabriela tira une chaise près de la table dans le coin de la pièce et s'y installa, à moitié affalée et bras croisés sous la poitrine. Sur la table, documents en tous genres étaient étalés, de simples photographies à factures détailles et relevés de comptes, il y avait de tout et de rien. « Mes parents ont pas beaucoup de qualités, mais ils savent se planquer, je leur reconnais au moins ça. S'ils sont chez les tiens, je suis vraisemblablement dans la merde. » Elle eut un petit rire grave, amer et triste à la fois. Un peu plus, un peu moins... « Ça me regarde pas, mais je vais demander quand même. Tes parents t'ont fait quoi pour que t'en arrives à tomber sur les mecs de Lancaster tout seul ? D'expérience, je me dis que ça doit être laid. »
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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeVen 18 Déc 2015 - 22:41


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Famille. Le mot, l’appellation, un label apposé sur son âme le jour même où il était né. Et combien de valeurs ? Combien de devoirs ? Combien de promesses ? On lui avait appris à ne se fier qu’aux liens du sang, à l’appartenance immuable créée par quelques gènes, gouttes de sang s’entremêlant les uns avec les autres. On lui avait appris à ne pas discuter le jugement de son père, la sagesse de sa mère. On lui avait appris à quoi rimait, le fait de porter le nom DeMaggio ; le dessein sacré qui allait rythmer chaque année de son futur. Et toute cette dévotion lui avait semblé si naturelle – elle lui filait la nausée désormais. Combien d’années, combien de parts et d’esprit avait-il sacrifiées sur l’autel d’une croyance qu’on lui avait inculqué dès le jour où il avait développé une quelconque conscience ? Y’avait de ces valeurs, profondément écrites dans un être, des fondements indéfinissables et impossibles à remplacer – ils faisaient toujours partie d’une fraction de lui, quelques brins d’esprit qui s’éveillaient aussitôt qu’il prononçait le mot ‘dégénéré’ avec une facilité déconcertante, le poison au bord de la langue, et toutes ses convictions rimant dans une mélodie dévastatrice. Il n’pouvait les réfréner, n’essayait qu’à peine de le faire ; désespérément, tout c’qu’il faisait au jour le jour, c’était s’raccrocher à des convictions qui ne lui ressemblaient que trop bien. Accepter la monstruosité en lui avec la rage au ventre, usant de celle-ci pour envoyer une balle dans la tête de ses adversaires sans ciller, c’était plus facile qu’il ne l’aurait cru – plus facile que toutes les autres tentatives infructueuses qui avaient jalonné son quotidien lors des cinq dernières années de son errance. DeMaggio n’aurait jamais dû rimer avec transmutant : si Rafael maudissait profondément l’ignominie qu’était devenue son fils, personne n’avait sûrement maudit cette chose plus que Cesare lui-même. Souvent, si souvent lors de ces nuits passées en solitaire, enfermé dans sa chambre à double-tour, coupé de toute relation de confiance et de confidence qu’il avait autrefois entretenu avec qui que ce soit – sous ses doigts, le métal avait frissonné, s’était recroquevillé sur lui-même, était tombé en miettes. A l’image de la créature qu’il était devenue, tout c’qu’il avait mérité semblait être lourdement retombé sur ses épaules : le digne Prince héritant d’un mal venu de nulle part ; de profondes racines qu’on n’aurait jamais voulu soupçonner. Si seulement ; y’avait eu un petit gène sous ses veines, qui avait tout changé - l’ultime roche mal placée qui avait déclenché une dévastatrice avalanche, Cesare, naufragé livré aux abords d’un précipice dans lequel il était tout droit tombé. Comment résumer ? Comment résumer les profonds sentiments qu’il conservait ? Celui irremplaçable, indestructible, d’avoir trahi sa famille, d’avoir trahi tout ce pour quoi il avait été si soigneusement aiguisé, l’arme fatale travaillée avec tant d’ambition par son père. Ou l’autre ressentiment, qui lui disait qu’il n’appartenait plus à rien, que les dernières attaches qu’il avait eues avec quoique ce soit, s’étaient délitées, détruites juste au-dessus du cadavre de sa sœur cadette. Dans l’néant, dans la hargne, la désorientation, le chaos, y’avait toujours eu Aria, le compas le menant à une direction qui n’pouvait être que bonne, aussitôt qu’il voyait l’air s’insuffler dans les poumons de sa cadette. Il y avait cru, il s’y était accroché ; ç’avait été peine perdue, sûrement depuis le début, un coup du sort écrit quelque part où ils n’pouvaient pas le lire, comme ces génomes qui avaient si brusquement bouleversé leur destinée si limpide.

« A croire que nous sommes la génération maudite. Ou déficiente, tout dépend du point de vue. » A croire qu’ils étaient la génération maudite – y avait-il eu un quelconque accord tacite, qui s’était créé entre eux sans même qu’ils n’en prononcent l’idée ? C’n’était pas c’qu’il voulait, certainement pas c’qu’il avait attendu de cette soirée – depuis bien longtemps déjà, le fils DeMaggio demeurait tapi dans l’ombre, englobé par une solitude qui lui convenait bien plus que n’importe quelle compagnie. Solitaire, comme un retour inévitable aux choses qui semblaient le définir depuis toujours ; pourquoi est-c’que cette cousine sortie de nulle part devait se mettre à lui trainer dans les pattes, subitement ? Et pourquoi devait-il se sentir concerné, d’une quelconque manière, par le triste sort du gamin qu’elle avait elle-même si bêtement perdu ? Personne n’s’était retourné sur son sort à lui, personne n’s’était penché plus d’une fraction de seconde sur le sort d’Aria. Y’avait pourtant toujours le présent, les jours qui défilaient imperceptiblement partout autour d’eux et s’alignaient en un ordre parfait pour mener vers une unique destination. Celle-là même que le fils DeMaggio tentait d’ignorer coûte que coûte, à chaque fois qu’il se retrouvait face à Isolde ; les réminiscences de leurs erreurs, matérialisées en un enfant. Son enfant. Leur enfant. Et tout un lot de calculs que Cesare avait déjà accomplis dans un coin de sa tête : et si, et si, et si ? Et si ? Le sort que connaissait la dénommée Gabriela, aussi inconnue lui était-elle, n’lui semblait aucunement étranger : car bien malgré lui, le jeune homme se l’était imaginé encore et encore dans un coin de sa tête, dans ses tripes, dans chaque fibre de ses muscles et ce, malgré le peu d’intérêt qu’il avait semblé porter à l’annonce fatidique de la grossesse d’Isolde. Il était comme ça, l’avait toujours été, l’avait toujours porté sur ses épaules – c’était c’qu’y faisait de lui un si bon menteur, une âme apte à s’adapter à tout ; Cesare savait bien souvent comme s’fondre dans le néant, n’être qu’un visage inexpressif, des yeux vides de toute splendeur, l’âme hagarde. Sa vis-à-vis pouvait-elle décrypter, comprendre quoique ce soit de lui, ce soir, sous la lumière jaunâtre d’un lampadaire, rattrapés qu’ils étaient par l’odeur ferreuse du sang de leurs victimes ? Ils avaient le même décor de fond pour leur vie, probablement ; ils venaient tous les deux de familles tristement semblables, partageaient quelques infimes gouttes de sang, ils étaient tous les deux frappés du signe des traitres. Peut-être bien, peut-être bien au final ouais, qu’y’avait des choses que la cousine sortie de nulle part, allait déjà pouvoir cueillir de la carcasse de l’inconnu DeMaggio lui-même – rien qu’il ne lui laisserait arracher au silence impunément ; il était un animal blessé, une bête sauvage aux dents acérées, prêtes à arracher à la gorge de ses ennemis le liquide vermeil qui leur offrait substance. La monstruosité lui avait sûrement toujours collé à la peau, il n’avait fait que tenter de la ravaler jusqu’alors – il s’était trompé, ils s’étaient trompés : eux deux, les maudits, éternellement différents de leurs géniteurs, les créatures aujourd’hui maudites par ceux qui les avaient si soigneusement façonnés. Ses parents étaient des chasseurs à elle aussi ; sans doute Gabriela avait-elle entendu les mêmes blablas que lui, reçu les mêmes préceptes que lui : l’devoir familial coulant dans ses veines, les convictions des chasseurs pulsant au rythme de son cœur. Mais ils étaient là, à s’regarder en chien de faïence, se chercher, se fuir – les bannis, les exilés, trahis par ceux qui abritaient dans leurs chairs le même sang qu’eux. Au final, qui avait été le traitre, qui avait été le trahi ? Il y avait des estafilades qui avaient été laissées, à l’âme de l’un et de l’autre – quelque chose, un commun-accord qui avait grandi entre eux en l’espace d’une phrase, d’un échange d’œillades sombres. Impossible pour le DeMaggio de dire, pourquoi il la suivit en direction de son appartement alors même qu’il s’était tant plu à s’croire insensible à ses problèmes, impénétrable sous les armures blindées de haine qu’il affichait si vertement à la tronche de n’importe qui – l’humanité en générale, tous ceux qui étaient vivants tandis que tous ceux à qui il tenait se mouraient lentement mais sûrement.

La porte de l’appartement passée, le chasseur eut le vague sentiment d’avoir fait demi-tour en direction de sa chambre de motel ; il n’y régnait pas le même chaos, ce grain de folie qu’il évitait soigneusement de remarquer la plupart du temps – mais l’ambiance était là, les traces du passé également. L’impression laissée par un DeMaggio, par un Rivera, par un gamin de hunters : on leur avait plus aisément appris à ne rien laisser trainer, à n’pas laisser sa personnalité déborder, plutôt qu’à s’afficher d’une quelconque manière. L’environnement, chaque élément que l’œil pouvait saisir, étaient autant d’indices susceptibles d’indiquer à un ennemi des faiblesses presque insoupçonnées. C’était pour cela, que déjà, les traits d’Aria se flouaient à sa mémoire – il n’avait pas de photo d’elle, pas de souvenir précis d’eux deux, d’un naguère où ils auraient touché le bonheur du bout des doigts. N’importe quel crétin pourrait croire Cesare et sa famille comme peu nostalgiques ; les raisons à tout cela étaient bien plus complexes, bien plus lugubres que ce que les gens étaient prêts à accepter. Fais comme chez toi ; l’invitation se limita sans doute au jeune homme, dévisageant, analysant chaque élément qui se présenta devant lui – l’impersonnalité, la froideur, le manque d’envie de s’accrocher à quoique ce soit dans cet endroit, dans cette ville, dans cette vie-là. Il était toujours debout, observateur silencieux et juge impartial, lorsque la brune ouvrit à nouveau la bouche. Enfin, les prunelles de Cesare avaient trouvé le chemin tout tracé vers les photographies et autres éléments soigneusement amassés par sa cousine : des relevés, des analyses complexes qu’il n’s’était jamais donné la peine de faire lui-même. Alors qu’elle avait traqué, lui, avait passé les derniers mois d’son existence à se faire fantôme, disparaître ; Aria et lui avaient sûrement développé un bon talent là-dedans – en équipe du moins. Désormais, le fils DeMaggio était une cible affichée, un traqueur traqué qui s’affichait en plein jour et attendait silencieusement que l’ennemi ne saute à sa gorge : advienne que pourra, que le meilleur gagne. « Ça me regarde pas, mais je vais demander quand même. Tes parents t'ont fait quoi pour que t'en arrives à tomber sur les mecs de Lancaster tout seul ? D'expérience, je me dis que ça doit être laid. » inexpressif, silencieux, concentré sur les papiers ici et là qu’il analysait sans retenue aucune – c’était comme si le brun était resté sourd à l’interrogation mise à haute voix par la jeune femme. « Aux dernières nouvelles, y’a personne qui loge gratuitement chez mes parents – encore moins avec un gosse sur les bras. » aux dernières nouvelles - à savoir, la dernière fois que le fils prodigue avait mis les pieds dans la demeure familiale, explosant la moitié du mobilier, les mains accrochées à la gorge de son père, avant qu’Isabela ne fasse son entrée fracassante, le forçant à la fuite. « Ca veut dire que ça peut être pire encore, si tes parents sont là juste pour avoir de l’aide pour disparaître plus efficacement. » DeMaggio et Rivera combinés, leurs connaissances et leurs contacts vers le monde extérieur, hunter ou autre – le dilemme ressemblait presque à une hydre aux dents acérées : coupez une tête, et d’autres suivraient aussitôt. Eux, indignes progénitures, étaient bien placés pour le savoir. « Comment tu peux savoir qu’ils ont pas déjà quitté la ville, hein ? Faut pas croire, y’a pas vraiment de quarantaine pour te garantir qu’ils sont toujours là – disons qu’elle est sélective sur qui reste à l’intérieur. » c’était comme s’il avait parlé aux papiers pendant tout ce temps, énumérant à haute voix des faits que Gabriela devait déjà bien connaître, et s’répéter en boucle lors de ses moments de solitude. Tant de vérités qu’il disait presque froidement, logiquement ; c’était bien pour ça qu’elle s’était tournée vers lui. Et c’était bien pour ça qu’il n’disait mot sur ses démons à lui, les gardait profondément planqués dans l’ombre – l’ombre de c’qu’on ne nommait pas, c’qu’on n’disait pas clairement, froidement ; tout simplement parce que ça lui serait insupportable. Plus insupportable que tout le sang poisseux qui lui collait déjà aux doigts.
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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeMar 5 Jan 2016 - 2:41


there's a battle raging inside
LEFT IN THE DARKNESS, HERE ON YOUR OWN. WOKE UP A MEMORY, FEELING THE PAIN. YOU CANNOT DENY IT, THERE'S NOTHING TO SA, TT'S ALL THAT YOU NEED TO FIND THE WAY. OH DAMN, THE WAR IS COMING, OH DAMN, YOU FEEL YOU WANT IT, OH DAMN, JUST BRING IT ON TODAY. YOU CAN'T LIVE WITHOUT THE FIRE, IT'S THE HEAT THAT MAKES YOU STRONG, 'CAUSE YOU'RE BORN TO LIVE AND FIGHT IT ALL THE WAY.


Cesare était le premier être humain que Gabriela autorisait à passer la porte de son triste appartement. L'endroit manquait de personnalité, d'implication, il n'était clairement pas dans la liste des priorités de la jeune femme, qui n'avait pas de temps à perdre en décoration. Gabriela se foutait bien de ce que l'on pourrait bien en penser, ce n'était pour elle qu'une sorte de quartier général, où elle pourrait rassembler et étudier le dossier qu'elle avait composé quant aux allées et venues de ses parents et de son fils. Au cours des mois, elle s'était transformée en véritable détective, acharnée dans sa tâche, pour ne pas dire obsédée. Car il s'agissait bien là d'une obsession, celle de retrouver son fils. Plus qu'un but, c'était une quête qu'elle se devait d'achever, car sa vie n'était pas la seule à peser dans la balance. Il s'agissait de celle d'un bambin innocent, qui ne méritait pas de souffrir gratuitement entre les mains des Rivera. Rien que d'imaginer qu'ils aient déjà pu lui faire du mal lui donnait tantôt envie de rendre gorge, tantôt envie de tout détruire autour d'elle. Ne rien savoir, c'était encore pire que l'éloignement imposé par ses parents entre sa progéniture et elle. Savoir que James allait bien l'aurait apaisée ; mais elle était dans le noir le plus total. C'était de la torture, et il y avait fort à parier que le couple en avait pleinement conscience. Tout comme ils devaient savoir que leur fille n'abandonnerait pas sa traque, qu'elle ferait le tour du monde en même temps qu'eux s'il le fallait pour les rattraper et leur reprendre son fils. Plus rien n'était sacré chez les Rivera, les valeur familiales avaient été sacrifiées sur l'autel d'une intolérance qui la dépassait à présent complètement. Mais elle, elle le possédait, ce véritable instinct maternel que sa prétendue mère avait balancé aux orties une fois sa mutation avérée, elle, elle ne baisserait pas les bras avant d'avoir retrouvé son fils et fait payer ses souffrances au centuple à ses parents. Acharnée, elle l'était pour la simple et bonne raison que les chats ne faisaient pas des chiens. Eleazar avait voulu faire de sa fille une chasseuse  acharnée, il y était parvenu, Gabriela était devenu la désagréable petite épine dans son pied dont il ne parvenait pas à se débarrasser.  Tel père, telle fille.

Ça ne lui avait pas échappé, à Gabriela, que son cousin évitait soigneusement de répondre à toutes les questions personnelles qu'elle lui posait. Son silence parlait bien plus qu'il ne devait s'en douter, il lui signifiait clairement que le jeune homme n'était pas en meilleur terme avec ses parents qu'elle ne l'était avec les siens. Impossible d'en avoir la certitude, il était encore bien trop tôt, mais Cesare représentait peut-être un allié potentiel pour elle, s'ils parvenaient à trouver un terrain d'entente. Ce n'était pas pour tout de suite, Gabriela ne ferait pas confiance à inconnu sous prétexte qu'ils partageaient plus ou moins le même sang – trop bien placée pour savoir que les liens familiaux étaient loin, très loin, d'être indéfectibles. Et pour peu que le DeMaggio soit comme elle, quel que puisse être le conflit qui l'opposait à ses parents, il ne voudrait pas d'une quelconque aide. Pour le moment, ça n'avait guère de réelle importance aux yeux de la Rivera, qui n'avait ni temps ni énergie à consacrer aux autres. Peut-être s'agissait-il là d'un certain égoïsme, mais elle ne pouvait se permettre de dévier de la route qu'elle s'était efforcée de tracer devant elle. Elle était suffisamment sinueuse et rocailleuse, pas la peine de déclencher une avalanche de problèmes supplémentaires. Un soupir s'échappa d'entre les lèvres pincées de la jeune femme, qui tendit le bras pour attraper la dernière photo en date de ses parents ; une grimace déforma ses traits et le papier se froissa entre ses doigts. « Je connais mon père. Ça me tue de l'avouer, mais on se ressemble beaucoup trop, lui et moi. Il a pas traîné ma mère et mon fils dans ce trou simplement pour aller se planquer dans les jupes de sa sœur le temps de trouver le moyen de disparaître définitivement. » Avec une délicatesse clairement exagérée, elle reposa la photo sur la pile de papiers et releva les yeux vers Cesare. « Je le connais et il me connaît. J'ai pas l'intention de lâcher le morceau simplement parce qu'ils n'arrêtent pas de bouger. Il est à Radcliff pour m'attendre avec un comité d'accueil digne de ce nom. » Et c'était là que les choses risquaient de se corser. Gabriela doutait déjà de ses capacités à pouvoir affronter son père seul, alors autant dire que son père et ses alliés... Ça commençait à faire beaucoup, et ses chances de s'en sortir vivante et en un seul morceau n'étaient pas très élevées. Elle n'avait même plus sa mutation pour l'aider, une fois que les Rivera auraient associé son nouveau visage à l'identité de leur fille, elle perdrait un gros avantage – peut-être le seul qu'elle possédait encore ; l'anonymat.

« Pour mon père, je suis un parasite qu'il faut éliminer. C'est pas un lâche, il a certainement pas peur de moi, je sais même pas pourquoi il m'a pas attendue plus tôt pour me coller une balle dans le crâne. » Gabriela soupira, haussa les épaules, croisa les bras sous sa poitrine. « Peut-être que ma mère est parvenue à le convaincre pendant un temps que je méritais pas de mourir. Après tout, j'étais leur gosse. » Un petit rire moqueur lui échappa, et elle leva les yeux au ciel en songeant avec amertume à la femme qui était venue lui prendre son fils, après avoir prétendu n'aspirer qu'à une armistice entre elle. La garce. « Au final, je m'en balance de savoir pourquoi ils se sont arrêtés de courir maintenant. Tout ce que je vois, c'est la première véritable opportunité de récupérer mon fils en un an, j'ai pas l'intention de la laisser filer. » Tant pis si elle devait y laisser sa peau. De toute façon, ce serait Eleazar ou elle, elle en avait conscience. L'un d'entre eux finirait six pieds sous terre, il n'y avait aucune autre alternative. D'une façon ou d'une autre, il fallait que cela cesse. De nouveau silencieuse, Gabriela étudia la silhouette sombre de son cousin pendant un moment, se demandait à quel point les choses auraient été différentes si Rivera et DeMaggio avaient été élevés ensemble plutôt que séparément. Se seraient-ils retrouvés dans la même situation quoi qu'il ait pu arriver ? C'était une bonne question, pour un autre jour sûrement. Brusquement, Gabriela quitta son siège et disparut un instant dans la salle de bain, pour en revenir avec une serviette humide entre les doigts. « Tu saignes », se contenta-t-elle de dire en désignant l'épaule de Cesare d'un geste du menton et en lui tendant le tissu. Sans doute rien de plus qu'une vilaine égratignure, mais Gabriela n'était pas encore égoïste au point de laisser quelqu'un souffrir sans broncher – exception faite de ses parents, naturellement. « Si jamais t'apprenais quoi que ce soit, à propos de mes parents ou de mon fils... Tu me le ferais savoir ? » Elle haussa un sourcil, sceptique. « Je m'attends pas à ce que tu joues au bon Samaritain gratuitement. » Autrement dit, elle était prête à ce qu'ils concluent un marché pour un bon échange de procédés. Elle était prête à faire à peu près n'importe quoi pour retrouver James, elle aurait vendu son âme au Diable pour lui si cela avait été une option. Faute de mieux, et puisque c'était à Cesare qu'elle faisait face... « Si tu me rends ce service, je te rendras la pareille sans sourciller. »
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeMer 20 Jan 2016 - 3:37


i had a heart but i broke it every time
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On l’avait souvent dévisagé, observé comme si on pouvait l’sonder, le comprendre en une œillade à peine ; on – beaucoup trop de gens, des faciès et des regards haineux qui s’étaient alignés les uns après les autres. D’ces chanceux, qui s’croyaient capables de saisir quoique ce soit au beau milieu d’une tempête incessante : elle durait depuis trop longtemps, trop longtemps même pour que Cesare lui-même y trouve quoique ce soit à sauver. Ça n’datait pas de la mort d’Aria, tout ça ; c’était plus ancien, plus pernicieux et silencieux que ça – somme toute, il avait suffi qu’il s’réveille un beau matin avec la capacité de plier le métal à ses volontés, pour que sa vie s’retrouve sans dessus-dessous. Il avait hésité à se tirer une balle dans la tête, comme le ferait, sûrement, n’importe quel chasseur digne de ce nom. Comme le ferait son père s’il se découvrait une telle chose, incrustée dans le corps au point qu’il n’puisse pas s’en défaire. Un acte lâche, et pourtant plus recommandable et acceptable que le fait de vivre avec une tare apparue de nulle part : si le fils avait dû développer cette ignominie plus tôt, il n’y avait pas à douter que le patriarche se serait lui-même occupé du problème. Heureusement, ou malheureusement pour lui, tout ça avait attendu vingt longues années pour s’manifester – et tout brouiller. Ne plus rien laisser de net et précis dans l’esprit du chasseur ; il avait longtemps su qu’il les haïssait, ces monstres assassins. Qu’il se haïssait. Et qu’il maudirait toujours sa nature. Mais plus profond que cela encore, le DeMaggio avait toujours su, toujours senti gravé dans ses chairs comme le génome X, que jamais il n’pourrait détester sa sœur, jamais il n’pourrait la maudire. Et ce, peu importait c’qu’elle était, c’qu’elle ferait, c’qu’elle choisirait de devenir. C’était tout con, comme ça, simplement comme ça que sa vie avait basculé : qu’aurait-il fait, s’il avait été le seul transmutant de sa famille ? Serait-il resté caché parmi ses ennemis ? Il n’y avait que trop rarement pensé, obsédé à l’idée de ravaler cette monstruosité en lui, sans cesse à la recherche d’une Rédemption qui n’viendrait jamais. Car il aurait pu débarrasser le pays, le monde entier des dégénérés, empiler soigneusement leur corps juste devant son père en offrande à l’Homme qu’il avait été, et Cesare aurait toujours eu l’apparence d’une créature à abattre. D’un adversaire. D’une proie. D’une ignominie entachant le si précieux héritage du nom qu’il portait, et de toutes les responsabilités qui lui incombaient pour cela. Etait-ce le même trajet de vie, que Gabriela avait connu ? Il n’savait pas, n’daignait pas poser la question, ou même chercher à s’identifier à qui que ce soit ; les œillades des uns et des autres, les jugements sans pitié d’Isolde avaient suffi à construire toute sa pensée. Personne n’pouvait le comprendre, que ce soit parmi les chasseurs, ou parmi les transmutants de toujours. Il était l’incarnation de deux idées parfaitement opposées, ennemies l’une à l’autre, qui se rencontraient dans un corps décharné. Mais Gabriela ne l’jugeait pas ; elle l’avait sondé, des pieds à la tête et d’la tête aux pieds, avait analysé certains éléments qu’il laissait trainer, sur son visage, dans les profondeurs de ses prunelles. Mais elle n’le jugeait pas – pas comme le reste du monde, pas comme tous ceux envers qui il avait ressenti tant de foi, tant de dévotion fut un temps. Les DeMaggio, Isolde. Sa sœur. De bien des façons, ils criaient les mêmes suppliques agonisantes, s’exprimaient en des mots similaires, et des silences encore plus identiques – quand l’un évitait de répondre à une question, il n’semblait pas y avoir la lourdeur des secrets qui plombait leur conversation.

Il n’avait jamais, d’aussi loin qu’il s’en souvienne, côtoyé la part Rivera de sa famille, ou entretenu une quelconque relation avec sa cousine nommée Gabriela ; mais il s’découvrait déjà plus de points communs avec elle qu’il n’en aurait plus jamais avec Rayen. Car ouais, avec elle aussi, il avait développé un certain lien, une connexion indéfectible qui avait permis à la jeune femme de revenir si aisément dans la vie de son cousin – mais c’était différent, comme si la voix de la brune rappelait la part chasseuse de Cesare, plus qu’autre chose. Un passé, auquel il n’pouvait s’empêcher de vouloir se raccrocher, appartenir coûte que coûte, quand bien même on ne l’y accepterait plus jamais. C’était complètement fou, suicidaire et sûrement masochiste ; mais quelque chose comme le pouvoir du sang, la prescience des savoirs et des croyances qu’on lui avait inculquées dès sa plus tendre enfance. L’instinct, qui l’avait tant empêché de nuire à ses parents – qui l’avait poussé à forcer sa sœur à opter pour la trêve, la fuite, plutôt que la contre-attaque. C’aurait été tout c’qu’ils avaient mérité pourtant, eux deux, les tortionnaires d’Aria dont les actes avaient hanté ses cauchemars et ses songes éveillés, jusqu’à son dernier jour d’existence. Eux qui avaient lancé le meurtrier de la jeune femme à ses trousses ; une conviction qui ne quittait plus Cesare depuis longtemps déjà. Il cherchait, désespérément, et se raccrochait comme un imbécile aux pistes que lui donnait Rayen, son cœur, ses tripes croyant volontiers qu’elle était différente, qu’ils avaient encore quelque chose pour les définir eux deux. Mais il n’doutait plus désormais, que Rafael et Isabela n’pleuraient pas la mort de leur fille, mais festoieraient volontiers sur sa tombe. Peut-être était-ce pour ça, pour leur prendre ça au moins, que Cesare avait laissé le cadavre de sa sœur tomber dans l’anonymat ; une Jane Doe enterrée sous cette identité, vouée à être oubliée parmi toutes les disparues, toutes les sans-nom qui décédaient chaque année. Ça lui torturait le cœur, lui trouait les entrailles, mais ç’avait été un sacrifice nécessaire ; une idée qu’il s’répétait, s’répétait en boucle dans l’espoir qu’elle s’imprègne dans ses chairs, et allège sa peine. Et si cela n’était pas la réalité, qu’une image qu’ils tentaient vaguement de faire passer pour chasser leur culpabilité, alors Cesare n’faisait que leur rendre la pareille de c’qu’ils faisaient au quotidien, à son égard. On n’récolte que ce que l’on sème, c’est bien connu. Les DeMaggio avaient toujours été honnêtes, dans leur haine profonde des transmutants, et tout c’qui s’en approchait de près ou de loin ; Rafael n’s’était jamais caché, exhibant la hargne qu’il éprouvait pour les créatures qui lui avaient tant pris. Tant coûté. Y’avait là une certaine ironie, dans l’fait que Cesare puisse encore sentir les motivations de son père être siennes aussi, raisonner avec une part de son esprit, et s’répéter comme un chant de guerre dans ses entrailles. Car quoiqu’il se passe, peu importait c’qui changeait au cours du temps, il y avait toujours eu des dégénérés meurtriers, dangereux, monstrueux ; son grand-père, son oncle, et beaucoup avant eux étaient quand même morts de la main de ces êtres-là. Et Isolde tuait des gens. « Je connais mon père. Ça me tue de l'avouer, mais on se ressemble beaucoup trop, lui et moi. Il a pas traîné ma mère et mon fils dans ce trou simplement pour aller se planquer dans les jupes de sa sœur le temps de trouver le moyen de disparaître définitivement. » et la même hargne, la même apparence paradoxale hantait chaque mot qui passait les lèvres de la brune ; Cesare l’observa, dans la pénombre de l’appartement, se sentant curieusement appartenir et répondre en écho aux mots qu’elle lâchait, ici et là. Leur famille toute entière, peu importaient les branchages et les origines, semblait répondre aux mêmes codes, fonctionner de la même manière. Et se détruire à l’identique.

« Je le connais et il me connaît. J'ai pas l'intention de lâcher le morceau simplement parce qu'ils n'arrêtent pas de bouger. Il est à Radcliff pour m'attendre avec un comité d'accueil digne de ce nom. » et les mots d’Isolde répondirent d’eux-mêmes à cette phrase ; « Tout ça c’est sans compter l’fait que les hunters peuvent faire c’qu’ils veulent dans cette ville. » et il en avait un peu trop abusé, lâchant le nom DeMaggio aussitôt qu’il se retrouvait dans une sale situation, faisant automatiquement baisser la garde aux autres chasseurs, comme s’ils faisaient tous partie d’une secte. « Ton père pourrait t’abattre dans la rue d’vant des dizaines de témoins sans qu’il n’lui arrive rien. Ou va savoir, il va peut-être s’donner la peine de pactiser avec Lancaster pour donner un peu d’crédibilité au truc. » l’histoire de la famille Hodgins et de la pyrurgiste coupable, il n’avait pas eu besoin d’Isolde pour savoir que tout ceci avait clairement été une mise en scène grotesque et voyeuriste. Mais ça n’avait pas été ses affaires, c’qu’y avait importé à l’époque, ç’avait été c’qu’y avait toujours importé. La sécurité d’Aria, la survie d’Aria, l’âme d’Aria ; des mois plus tard, à tenter toutes les voies pacifistes possibles et imaginables, tout ceci se soldait par un échec grandiose. « Pour mon père, je suis un parasite qu'il faut éliminer. C'est pas un lâche, il a certainement pas peur de moi, je sais même pas pourquoi il m'a pas attendue plus tôt pour me coller une balle dans le crâne. » et s’il ne sembla pas réagir, Cesare eut un vague frisson d’effroi, une réaction incontrôlable qui le traversait à chaque fois qu’il était amené à songer à son dernier échange avec son père. Combien de fois Rafael avait-il pointé le canon d’une arme à feu en direction de sa progéniture ? Trop d’fois pour que ce soit décent, toujours sous le prétexte d’un entrainement quelconque. Mais la dernière fois, la dernière fois, le fameux père avait appuyé sur la gâchette, l’arme dirigée vers le crâne de son fils, et la nette intention de tuer imprimée dans ses yeux. Et sans cette tare hideuse battant dans ses veines, Cesare serait mort aujourd’hui ; probablement une clémence, un cadeau qu’il aurait accueilli sans le craindre. Mais il serait mort, incapable de venger sa sœur, ou d’faire quoique ce soit. Juste six pieds sous terre, à bouffer les pissenlits par la racine, et être le sujet favori de son père ; l’histoire de comment les Grands DeMaggio avaient éradiqué le sang impur de leur lignage. « Peut-être que ma mère est parvenue à le convaincre pendant un temps que je méritais pas de mourir. Après tout, j'étais leur gosse. » mais le chasseur avait déjà été happé par ses songes, l’enchainement de ses pensées, qui le ramenèrent à sa fille ; celle à laquelle il n’voulait pas penser, jamais, comme si ça pouvait la protéger des moitiés de gènes qui la constituaient, la part DeMaggio d’elle-même. Comme si ça pouvait gommer son existence, et la cacher à jamais de Rafael et Isabela. Ce bébé, qui serait un transmutant, à quatre-vingt-dix-neuf pourcent de chance ; une statistique qui la desservait, et faisait déjà – à peine née – une cible à abattre pour les parents du jeune homme. Eux, ils n’s’contenteraient pas de la prendre et d’la faire disparaître en courant le pays avec le bébé sous le bras. Et il était impossible d’savoir, d’évaluer quelle option était la pire. « Au final, je m'en balance de savoir pourquoi ils se sont arrêtés de courir maintenant. Tout ce que je vois, c'est la première véritable opportunité de récupérer mon fils en un an, j'ai pas l'intention de la laisser filer. » et dans la paperasse de Gabriela, Cesare finit par arriver au cœur de l’histoire ; le nom DeMaggio se détachant au milieu des histoires de sa famille, de l’autre-côté du pays. Y’avait même une photo de ses parents, à l’époque de leur mariage, ou même avant ; l’allure lugubre, un bonheur factice imprimé sur les visages jeunes de ses géniteurs – son père, et la vérité sans égal et sans détour qui lui explosait en pleine tronche. Définitivement, Cesare était l’portrait craché de son père. Ça, c’était sûrement les vestiges d’une histoire auxquels les Rivera se raccrochaient, alors même qu’Isabela n’avait jamais cherché à garder contact avec ceux-ci, aussitôt s’étaient-ils tous installé à Radcliff. Y’avait sûrement des histoires derrière tout ça, d’la rancœur et des remords ; la mère de famille n’en avait jamais parlé, n’avait jamais rien laissé paraître. Mais avec elle, tout était différent – elle. Elle, il lui sembla presque, au moment de la dévisager, que Cesare sentit son cœur s’enserrer contre ses côtes. Il y avait des traits d’Aria, dans le visage de leur génitrice – de ces allures auxquelles il ne put que se raccrocher, affamé, paumé ; il n’voulait pas oublier le visage de sa sœur. Et pourtant, plus il y pensait, plus il lui était difficile de souvenir des détails, des traits de son faciès disparu – Aria lui échappait, et ça lui déchiquetait l’âme.

« Tu saignes » il avait été silencieux pendant tout ce temps, et n’avait qu’à peine remarqué que sa vis-à-vis s’était levée, et qu’elle avait même quitté la pièce pour revenir avec une serviette humide. Cesare en vint presque à la dévisager, comme si elle venait d’accomplir l’acte le plus inhabituel, inapproprié du monde. C’n’était qu’une égratignure, franchement rien en comparaison de tout ce que sa couche de vêtements cachait quotidiennement. La serviette entre les mains, il aurait dû marmonner de vagues remerciements, ou même faire un signe de tête pour s’montrer un tant soit peu réceptif. Mais il n’en fit rien, appliquant seulement cette modeste attention sur la plaie ensanglantée dont il remarquait tout juste les quelques picotements. Il s’était retrouvé la cuisse tailladée par une brûlure, l’épaule déchirée par son père, et une balle fichée dans l’dos par sa mère, tout ça, dans un laps de temps très court – cette petite entaille n’était qu’une parmi tant d’autres. Et n’laisserait sûrement aucune trace. « Si jamais t'apprenais quoi que ce soit, à propos de mes parents ou de mon fils... Tu me le ferais savoir ? » il ne dit mot, ne répondit pas tout de suite – comme il l’aurait fait, il n’y a pas si longtemps de cela, quand il avait encore foi en quelque chose. Quand il avait encore été en quête d’un Pardon qui n’viendrait jamais. Au contraire, Cesare ne fit qu’observer son interlocutrice, à la recherche de quelque chose – il n’savait quoi – pouvait-il seulement lui faire confiance ? L’expérience lui avait malheureusement appris que de belles paroles et un nom en commun n’justifiait pas tout – et qu’au contraire, ça pouvait cacher des volontés bien moins sympathiques qu’il n’pouvait l’imaginer. Y avait-il quoique ce soit de différent chez Gabriela ? Un indice, un truc auquel il pouvait croire malgré tout ? « Je m'attends pas à ce que tu joues au bon Samaritain gratuitement. » si seulement il n’était question que de rétribution, de paiement, ou de quelque chose qu’il pourrait exiger en retour. « Si tu me rends ce service, je te rendras la pareille sans sourciller. » et il préféra jeter son attention sur la serviette blanchâtre, tâchée de sang vermeil. « J’vais voir c’que j’peux faire... » marmonna-t-il simplement, parcourant de sa main libre les papiers qui étaient toujours devant lui. « Le truc, c’est que j’suis pas vraiment le bienvenu chez moi en c’moment. Et que même si j’demandais poliment, j’aurais pas exactement des réponses dignes de ce nom. » sans compter qu’il n’avait ni ami, ni allié, ni contact dans cette ville. Y’avait Skylar, mais elle, c’était différent – elle, quand bien même elle avait traversé beaucoup, connu beaucoup, enduré trop, il n’voulait pas la mêler à tout ça. Elle avait déjà assez à gérer, et elle était cet îlot indispensable, qu’égoïstement, il voulait garder pour lui seul. « J’veux dire… j’t’ai peut-être pas tiré une balle dans le crâne dès que j’t’ai vue. Mais j’suis certainement pas l’meilleur informateur qu’t’aurais pu choisir dans la famille. » il savait déjà que son père n’céderait à rien, ni à la pression, ni au chantage, ni à la torture. Et que sa mère… sa mère était inaccessible ; ce filin sur lequel naviguait une volonté imprévisible et impétueuse. Il aurait pu, lui tirer une balle dans la tête, ou dans la jambe et finir le job avec son père ; mais Cesare avait préféré fuir – ça voulait dire quelque chose, sûrement, quand bien même il n’l’acceptait pas, et aurait préféré qu’ça n’existe pas. Il était, au moins pour Gabriela, la seule personne portant l’nom DeMaggio et ayant du sang Rivera, à comprendre c’qu’elle endurait, ces craintes intestines et à partager l’avenir douteux qui s’profilait à l’horizon. « Depuis combien d’temps tu m’suis, au juste ? » ne put-il s’empêcher de lâcher, observant sa vis-à-vis ; à moins qu’elle soit une excellente actrice, et une menteuse au point qu’il s’en poserait de nouveau des questions sur la véracité de ses paroles, Gabriela n’savait pas pour Aria. Et que pouvait-elle bien savoir, sur lui ? Sur Isolde ? Sur c’qu’il avait pu faire ? Il avait enfin abandonné les papiers, au profit d’une réalité aussi mordante que tangible, là, juste sur le visage de sa cousine.
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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 9:32


there's a battle raging inside
LEFT IN THE DARKNESS, HERE ON YOUR OWN. WOKE UP A MEMORY, FEELING THE PAIN. YOU CANNOT DENY IT, THERE'S NOTHING TO SA, TT'S ALL THAT YOU NEED TO FIND THE WAY. OH DAMN, THE WAR IS COMING, OH DAMN, YOU FEEL YOU WANT IT, OH DAMN, JUST BRING IT ON TODAY. YOU CAN'T LIVE WITHOUT THE FIRE, IT'S THE HEAT THAT MAKES YOU STRONG, 'CAUSE YOU'RE BORN TO LIVE AND FIGHT IT ALL THE WAY.


Il n'y avait pas d'espoir pour la génération de leurs parents. Ils étaient tous pourris, gangrenés par des croyances qui n'avaient plus aucun sens pour la jeune Rivera, à présent libérée du poids des doctrines que son père s'était échiné à lui inculquer. Se réveiller mutante du jour au lendemain lui avait permis d'ouvrir les yeux sur la triste réalité, elle avait compris que ses parents et tout le reste de sa famille n'étaient ni plus ni moins que des terroristes, des assassins en puissance dont la seule motivation était la haine. La haine, c'était sans doute l'unique valeur, l'unique sentiment que Gabriela avait conservé de son terrible "apprentissage". Elle n'avait pas eu le droit de goûter à une enfance normale, sans doute pas plus que son cousin. Génération après génération, ce n'était pas des enfants que l'on élevait, c'était des soldats. Des soldats conditionnés pour ne jamais remettre en question ce qu'on leur avait enseigné, pour tuer les mutants sans se poser de questions logiques ou éthiques. Dieu merci – ou pas – il semblait y avoir une faille dans le système. Une faille dans laquelle Gabriela avait eu vite fait de s'engouffrer une fois qu'elle avait compris que derrière les discours moralisateurs et les prétendus motifs bienfaiteurs, il n'y avait aucun bien fondé. Il n'y avait rien de bénéfique dans cette éducation, le lien même de parent à enfant était sacrifié, et pour quoi au final ? La haine, l'intolérance et la violence. Gabriela le savait, ce n'était certainement pas ainsi qu'elle élèverait son fils une fois qu'elle l'aurait retrouvé. James grandirait en se sentant aimé, en ayant le choix de devenir ce qu'il voudrait et surtout loin de tout carnage. À bien y songer, la jeune femme ne se souvenait pas avoir jamais eu le droit d'exprimer le fond de ses idées, elle avait laissé Eleazar lui dicter sa conduite, ses pensées, absolument tout. Il avait exercé un contrôle parfait sur elle jusqu'à ce jour où elle s'était découverte mutante. Quelque chose s'était brisé en elle ce jour là, probablement le lien qui l'unissait à cet homme qu'elle rechignait à présent à considérer comme autre chose que son géniteur.

« Cette ville, c'est l'enfer sur terre. Quelqu'un a pensé à vérifier que Lancaster n'est pas simplement le Diable sous couverture ? » Gabriela ricana, horrifiée presque autant qu'amusée par l'idée qu'on puisse l'abattre en plein jour sans que personne ne trouve rien à y redire. C'était tout simplement dingue, il n'y avait pas d'autre mot. Et le gouvernement qui ne bougeait pas le petit doigt pour entraver l'escalade de la violence... C'était bien les politiciens, toujours prêts à aboyer, mais il n'y en avait pas un pour oser mordre. Pitoyable. Il y avait fort à parier qu'ils ne broncheraient pas avant que la crise qui rongeait le pays n'atteigne de plus grandes villes – à croire que l'assassinat du Président ne leur avait pas suffi. En attendant, dans le Kentucky et les autres états racistes et conservateurs, les mutants et les gens normaux vivaient un véritable enfer. Si elle n'avait pas été empêtrée jusqu'au cou dans ses propres ennuis, sans doute aurait-elle cherché à rejoindre un groupe de rebelles ou un autre. Ce n'était hélas pas à l'ordre du jour, et ça ne le serait pas tant que les Rivera tiendraient James entre leurs griffes. Il était encore jeune, le mal n'était pas encore fait... Le temps n'en était pas moins compté, chaque jour passé était un jour de perdu. Elle s'impatientait, et l'impatience conduisait à l'erreur. Gabriela le savait très bien, et c'était justement ce qui l'inquiétait. Elle ne se le donnait pas, ce droit à l'erreur, car le moindre pas de travers menaçait de la précipiter six pieds sous terre. Elle n'avait pour le moment qu'un petit avantage, celui de la surprise. Une fois qu'il se serait envolé, qu'Eleazar aurait associé ses traits à ceux de la fille qu'il avait toujours connue, la chasse serait ouverte. Restait à savoir qui terminerait à trophée.

Gabriela soupira longuement, passa une main dans ses cheveux défaits avant de croiser les bras sur sa poitrine ; éternelle position défensive. « J'ai pas besoin du meilleur informateur de la famille, j'ai juste besoin de quelqu'un en qui placer une relative confiance, quelqu'un qui comme moi est du mauvais côté de la ligne. » Elle avait misé gros en arrêtant son choix sur Cesare, mais elle aurait difficilement pu faire autrement. Elle n'allait certainement pas courir dans les jupes de sa mère ou de sa tante, quant à son oncle il semblait tout aussi barge que l'était Eleazar, la cadette DeMaggio restait introuvable et le reste de la meute, elle préférait ne pas s'y frotter. D'une certaine façon, Cesare était un peu sa dernière chance, son quitte ou double. C'était quelque chose d'aussi primitif que l'instinct qui l'avait poussée en sa direction, elle n'avait plus qu'à espérer ne pas avoir fait une erreur. Elle avait tout intérêt à mettre toutes les chances de son côté, et ça commençait par instaurer une relation de confiance entre elle et lui. « Je t'observe depuis environ une semaine. Suffisamment pour savoir que tu traînes pas ou peu avec tes parents, que t'aimes faire des Hunters tes proies et que quelque chose a dû te traumatiser assez profondément pour que tu décides d'agir contre les gens que nos parents nous ont appris à imiter et idolâtrer. Je suis psychiatre, j'ai appris à reconnaître certains comportements de loin... » Elle se rapprocha, s'installa dans la chaise la plus proche de lui. « Mais j'ai pas fouillé davantage, je n'aime pas mettre mon nez dans les affaires des autres plus que nécessaire. D'autant plus quand ça concerne les Rivera et DeMaggio. » Son regard vagabonda sur la pile de documents, et elle saisit entre ses doigts l'une des rares photographies de son fils qu'elle possédait. Il était à peine âgé de quelques jours lorsque sa mère le lui avait enlevé, un bébé qui peinait encore à ouvrir les yeux, à s'habituer à son nouvel environnement. Ce devait avoir été atroce pour lui comme pour elle. « J'aurais pas choisi de t'aborder ou de te mêler à tout ça si j'avais eu un quelconque autre choix. Il faut que je le récupère, il faut que je le sauve... Je peux pas le laisser tout seul avec eux, je peux pas... Il mérite mieux que ça, que cette vie à laquelle ils vont le condamner si j'échoue. »

Un sifflement furieux lui échappa avant qu'elle ne se relève brusquement, faisant grincer la chaise sur le parquet. Une fois de plus, la peine laissa place à la colère, ce sentiment qui la rongeait de l'intérieur comme de l'acide. « Je sais pas ce qu'ils t'ont fait, qui ils t'ont enlevé, mais y'a un truc qui tourne pas rond chez toi, comme y'a un truc qui tourne pas rond chez moi. Traite moi de dingue si tu veux, mais j'ai l'impression que tu transpires la même douleur que moi. Sans doute pas pour les mêmes raisons, mais on a quelque chose en commun. » Un ennemi, avec un peu de chance. « Normalement, j'aime faire les choses seules, me passer d'une tierce personne. Mais je suis lucide, j'arrive au bout de mes moyens. » Ça l'ennuyait, car d'elle-même elle n'avait pas à se méfier, elle n'avait pas à craindre d'être poignardée dans le dos – littéralement ou non. « J'ai besoin d'aide. J'ai besoin de ton aide, Cesare. Et crois-moi, ça me fout un sacré coup à l'ego de l'avouer à voix haute. » Mais elle le faisait, parce qu'il ne s'agissait pas de la secourir elle. Il s'agissait de venir en aide à un bébé innocent, qui avait encore une chance d'aspirer à une vie normale si elle parvenait à l'arracher aux Rivera avant qu'ils ne commencent son endoctrinement, avant qu'ils ne commencent à sacrifier son innocence sur l'autel de leurs convictions. « Je sais que tout a un prix. Je suis prête à payer le tien sans le discuter. » La tête droite, le regard dur, elle fixait son cousin sans sourciller, toute la détermination dont elle était capable de faire preuve affichée en une simple expression. « J'ai besoin d'aide. Mon fils a besoin d'aide. »
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (gabriela), there's a battle raging inside.   (gabriela), there's a battle raging inside. Icon_minitimeMar 9 Fév 2016 - 2:31


i had a heart but i broke it every time
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my one heart hurt another, so only one life can't be enough. can you give me just another for that one who got away ? i'm so alone now. there'll be no rest for the wicked, there's no song for the choir. there's no hope for the weary if you let them win without a fight. if one heart can mend another, only then can we begin. so won't you hold on a little longer, don't let them get away. w/gabriela rivera & cesare demaggio.

Gabriela, Aria, Cesare – qu’étaient-ils au fond ? Les conséquences des actes d’leurs parents ? Le putain d’coup du bon dieu qui s’abattait sur leurs géniteurs sans crier gare ? Définitivement la génération maudite, qu’il était bon d’éradiquer histoire d’expier ses fautes, cacher la récompense malfaisante que le Tout Puissant apposait à leur si précieux lignage. Des vies sacrifiées, des décennies alignées, combien d’cerveaux retournés pour faire de la chasse aux mutants une cause qui coulait dans leurs veines avec chaque élément infime qui les définissait ? La dévotion des DeMaggio, des Rivera, récompensée par des progénitures dégénérées – ouais, en fin d’compte, y’avait de quoi justifier la colère viscérale et dévastatrice qui sévissait en leurs parents. Et comme ils avaient toujours appris à être des connards sans cœur, toute l’histoire se tenait : avec un beau ruban soigneusement noué au sommet du paquet pour assembler leurs destinées toutes entières en un gros bordel indéfectible. La cousine le prouvait, en débarquant si facilement dans la vie du chasseur. Et que demandait-elle, au fond ? Qu’au nom d’une responsabilité filiale que leurs parents n’étaient même pas prêts à respecter, ils s’entraident – ou plutôt, qu’il l’aide lui à remettre la main sur son bébé ? Un nourrisson probablement comme elle, comme eux deux ; pourri par le poison qu’une main punitive avait glissé dans leur code génétique, et faisait d’eux des transmutants. Entre acceptation, abattement, silence, Cesare n’savait même pas où il en était vis-à-vis de cette chose lovée dans ses entrailles : peut-être bien que comme Isolde disait, le fait qu’il n’se soit pas fait vacciner alors même que rien d’physique ne l’en empêchait, était une preuve en soit. La survie avait prôné sur tout le reste, en lui – et dans l’chant de guerre de ses convictions grondantes, le grand frère avait fini par s’dire que cette dégénérescence, à défaut d’avoir pourri sa vie et celle de sa petite sœur, pourrait leur permettre de subsister. De se défendre avec un minimum de dignité, face à leurs propres parents qui n’auraient pas la moindre pitié pour eux, aussitôt se recroiseraient-ils. C’avait été jouer avec des dés truqués, hypocritement garder cet atout dans sa manche – mais fallait pas croire que les hunters étaient différents, d’toute manière. Chez les DeMaggio, y’avait Bonnie. Bonnie qui n’avait eu ni identité, ni origine, ni histoire passée déjà lorsque Cesare l’avait rencontrée pour la première fois. Bonnie, le chien de la famille comme l’avait appelée Rayen, la voix tendue par l’orgueil – la transmutante que ses parents auraient dû tuer, mais qu’ils avaient préféré utiliser pour une raison ou une autre. Parce que son don à elle leur était utile : au fond, qu’est-c’qu’y avait rendu cette salope différente d’Aria aux yeux de leurs géniteurs ? Cesare n’saurait jamais, Cesare n’voulait pas savoir – car sa petite sœur avait d’toute manière toujours vécu comme ça, subissant, subissant presque plus que lui-même. Lui, il avait eu les attentes de son père, des éclairs de fierté et d’orgueil brillant dans ses yeux à chaque fois qu’ils s’étaient dévisagés. Aria, elle avait presque été traitée comme Bonnie – avec cette indifférence répugnante, et toujours au patriarche le besoin de rappeler sa place à la cadette qui avait toujours eu tout faux. L’fait d’être née une fille, l’fait d’avoir dépensé tant d’énergie et tant de volonté à vouloir satisfaire son père. Tout ça pour ça.

Et la hargne morne avec laquelle il aurait pu dire cette phrase -  tout ça pour ça – Cesare n’savait déjà plus à qui l’adresser : son géniteur si indigne d’leur dévotion passée, d’l’affection qu’Aria avait si longtemps conservée à son égard, contre vents et marées, à travers les coups, les coups et la froideur du désintérêt de Rafael. Qui était à blâmer ? Aria, l’idiote qui n’avait eu d’cesse de chercher l’assentiment d’un homme qui n’la méritait pas ? Rafael lui-même, pour son attitude, l’homme qu’il avait toujours été, et le plaisir grandiose qu’il avait toujours ressenti à remettre cette trop sensible gamine à sa place ?! Bien souvent, il n’avait pas su quoi faire Cesare – quoi faire vis-à-vis de toute cette histoire, d’leur relation à eux deux. Le désarroi qu’il saisissait dans les yeux si clairs de sa sœur, l’honnêteté avec laquelle elle était parfois arrivée à lui en vouloir à lui sans pouvoir s’maîtriser. Lui le fils qui avait toujours eu c’qu’elle avait elle-même désiré. C’avait été une erreur, d’l’envier lui, d’vouloir être à sa place. Au fond, Aria, Cesare – et maintenant Gabriela, ils avaient tous été embarqués dans l’même bateau qui prenait l’eau. L’ancestral lignage auquel ils appartenaient, qui s’noyait à force de peser, peser sur les générations toutes nouvelles. Cette ville, c’était l’Enfer… ouais, peut-être ; à tous les souvenirs de Cesare, ç’avait été le décor de chacune des épreuves qu’il avait eues à parcourir. Cette vie de famille branlante, dont lui seul était déterminé à garder les souvenirs secrets. Radcliff, le voisinage indifférant à tout ce qui se passait derrière les épais murs de la maison des DeMaggio. Radcliff et ses habitants, ses putains d’transmutants, son putain d’maire. Ses putains de hunters. Ouais, y’avait toute une liste d’arguments pour haïr ce coin de monde : et pourtant, s’ils s’dévisageaient en chiens de faïence, à haïr le reste du monde, c’n’était pas à cause de la ville. Même pas à cause de Lancaster ou de ses petites magouilles politiques. Qu’à peine à cause d’autres hunters qui avaient décidé d’les prendre en chasse comme eux-mêmes l’avaient fait avec d’autres avant – putain d’cercle vicieux. Non, eux, leur problème, c’était leur famille – est-c’que c’était pire, que d’être juste des dommages collatéraux, des victimes laissées sur l’côté au beau milieu des charniers du reste d’l’humanité ? Cesare n’savait pas, Cesare n’daignait pas savoir : au fond, après vingt-et-une années de misère, Aria s’était retrouvée abandonnée comme une ordure au beau milieu d’la rue, son cadavre gisant parmi ceux de tous les autres, là où elle aurait mérité la sépulture la plus digne qui soit. Le frère n’en avait pas eu la force, le frère n’en avait pas eu la capacité physique, mentale – l’deuil, il tournait, tournait en lui comme un poison qui diffusait constamment son venin à travers ses chairs. Et maintenant, le corps de sa petite sœur était enterré parmi toutes les autres Jane Doe, dans une fosse publique où personne n’la retrouverait – pas même lui, l’indigne qui ne l’méritait pas de toute manière. Et surtout pas leurs parents. « Je t'observe depuis environ une semaine. Suffisamment pour savoir que tu traînes pas ou peu avec tes parents, que t'aimes faire des Hunters tes proies et que quelque chose a dû te traumatiser assez profondément pour que tu décides d'agir contre les gens que nos parents nous ont appris à imiter et idolâtrer. Je suis psychiatre, j'ai appris à reconnaître certains comportements de loin... » une semaine. Et sans doute que ça n’échappa pas à sa vis-à-vis aux aguets, le rapide calcul qu’il fit des événements qui s’étaient précipités pour lui dans les sept derniers jours (au moins) qui constituaient son quotidien. Pas grand-chose, définitivement. Rien d’glorieux, rien d’recommandable – y’avait eu des faces à faces avec Rayen, aussi éclairs qu’ambigus. Mais ni d’Isolde, ni d’Aria, ni de Skylar ; juste la Mort de sa prescience, la façon avec laquelle il l’avait délivré du bout de ses propres doigts. Ouais, si c’était tout c’qu’elle avait vu de lui et qu’elle s’tournait malgré tout vers lui, alors la Rivera était désespérée. Désespérée comme lui.

Y’eut pourtant de l’orgueil d’son côté à lui, qui le poussa à rester têtu dans son silence, et ses secrets vis-à-vis des soi-disant indices que son instinct de psychiatre pouvaient avoir relevés. Au mot ‘traumatiser’, le DeMaggio avait d’ailleurs lâché c’qui pouvait ressembler au renâclement borné d’un cheval agacé. « Mais j'ai pas fouillé davantage, je n'aime pas mettre mon nez dans les affaires des autres plus que nécessaire. D'autant plus quand ça concerne les Rivera et DeMaggio. » et si chez lui, les discussions nettes et franches n’avaient jamais été un domaine de prédilection, Cesare avait toujours eu c’regard froid, stable et immuable qui collait à la peau – ses yeux sombres sondant et analysant chaque détail d’une situation. Il était rare, que ses œillades se fassent fuyardes plus qu’autre chose, vaguement accrochées à des détails qu’il jugerait futiles en d’autres circonstances. La photo que Gabriela lui présenta, il n’daigna la regarder qu’une seconde, une incandescente seconde – ça suffit à remplacer la Rivera par Isolde, c’t’histoire de mioche inconnu avec la destinée de son propre enfant, si ses parents à lui venaient à découvrir son existence. Est-c’que Rafael et Isabela commettraient l’acte clément de trancher la gorge du bébé dans son berceau ? Ou feraient-ils pareil, dérobant le bébé des bras de la Saddler avant de disparaître dans le néant ? Et pour ce ventre rebondi, cet enfant dans les entrailles de la blonde, auquel il s’était escrimé à n’donner ni identité ni existence, les tripes, le cœur, l’âme, l’esprit du DeMaggio répondirent dans une même inquiétude. A croire qu’c’était instinctif – l’instinct paternel aurait-il pu naïvement croire, si son seul modèle dans c’rôle-là n’était pas l’homme qui avait cherché à l’abattre d’une balle dans le crâne, sans aucune hésitation, quelques jours plus tôt. « J'aurais pas choisi de t'aborder ou de te mêler à tout ça si j'avais eu un quelconque autre choix. Il faut que je le récupère, il faut que je le sauve... Je peux pas le laisser tout seul avec eux, je peux pas... Il mérite mieux que ça, que cette vie à laquelle ils vont le condamner si j'échoue. » la vie qu’ils avaient eue, eux – un assentiment, une compréhension silencieuse qui passa dans le regard de jais qu’il coula droit dans les iris de sa cousine. Ils n’se connaissaient pas, pourtant ; mais y’avait les mêmes plaies béantes brillant sur leur rétine, les mêmes estafilades invisible sur leur aura, dans leur sillage et pesant sur leurs épaules. « Je sais pas ce qu'ils t'ont fait, qui ils t'ont enlevé, mais y'a un truc qui tourne pas rond chez toi, comme y'a un truc qui tourne pas rond chez moi. Traite moi de dingue si tu veux, mais j'ai l'impression que tu transpires la même douleur que moi. Sans doute pas pour les mêmes raisons, mais on a quelque chose en commun. » et il aurait à nouveau pu renâcler, ricaner avec un sarcasme évident, mais cette fois-ci, ce fut le silence qui répondit à ses conclusions. Il n’lui devait rien, aucune explication quant à son attitude, au choix qu’il faisait ; une assurance qui s’incrusta dans ses chairs pour un éclair, avant qu’il ne cille. Un clignement d’œil qui sembla tout changer. « Normalement, j'aime faire les choses seules, me passer d'une tierce personne. Mais je suis lucide, j'arrive au bout de mes moyens. (…) J'ai besoin d'aide. J'ai besoin de ton aide, Cesare. Et crois-moi, ça me fout un sacré coup à l'ego de l'avouer à voix haute. » du bout des doigts, il avait commencé à remuer dans le dossier, soigneusement amassé par la cousine ; et cette photo, cette photo, comment l’avait-elle trouvée ? Ça ressemblait à une d’ces photos scolaires obligatoires chaque année – Aria, jeune lycéenne, les traces évidentes d’une putain de gueule de bois accrochées à son visage. Il aurait pu s’enrager, littéralement exploser de voir une inconnue parfaite en possession d’un tel bien précieux, quelque chose qu’il n’devait même pas se trouver chez leurs parents. Sans doute Gabriela avait-elle trouvé ça dans les archives du lycée de Radcliff, ou sur le site de l’école ; peu importait où, au fond. Elle l’avait, et Aria sembla reprendre vie pour une seconde. Juste le temps de planter c’poignard glacé entre les côtes du frère abandonné, le nœud dans sa gorge, ce compagnon si fidèle comme un foutu cancer. « Je sais que tout a un prix. Je suis prête à payer le tien sans le discuter. (…) J'ai besoin d'aide. Mon fils a besoin d'aide. » et dire que pendant toute sa litanie, il avait juste été silencieux – sans doute s’affichant hermétique à ses arguments ; Cesare décrocha enfin ses yeux du visage jeune de sa sœur, clignant des paupières comme si cette simple image s’était accrochée à celles-ci, définitivement. « Ma sœur. Elle a rien à voir avec ça. » dit-il d’une voix blanche, tranchante, glissant la photo d’Aria sur le bois de la table. « T’as pas besoin de ça. » et c’était comme si les mots eux-mêmes, Aria morte étaient aussi brûlants et destructeurs qu’au premier jour. Difficilement, aussi difficilement qu’il avait lâché son corps au milieu des décombres, Cesare décolla ses doigts de la photo, la réalité s’inscrivant sur son visage. « J’vais voir c’que j’peux faire. » signifia-t-il simplement – comme s’il n’avait pas été incisif, incisif comme une balle dans le crâne lorsqu’il avait été question d’Aria. Au milieu des papiers, il trouva un stylo, où il y inscrivit un numéro de téléphone. « J’garantis rien. Et ça prendra du temps, si tu veux pas qu’ils s’cassent avec ton môme parce que t’auras fait quelque chose de débile. » ils en étaient capables, elle en était capable s’ils se ressemblaient tant que ça ; fallait bien qu’ils s’entendent sur ces évidences-là. « Alors si t’es prête à pas faire n’importe quoi, histoire d’pas m’entrainer avec toi. T’attends que j’t’appelle avec c’que j’sais. Ou tu m’contactes si t’as besoin. » ses doigts inscrivant le dernier numéro, alors qu’il relevait son attention vers elle. « En attendant, reste en dehors d’mon chemin. » et presque sans animosité, surtout une instruction vitale et importante. Elle avait sa vendetta, il avait la sienne – et mine de rien, sur l’chemin de la sienne, elle avait compromis la sienne à lui. Pour cette fois. Mais pas une deuxième fois. Le stylo déposé sur la table, un dernier regard en guise d’accord, d’au revoir, d’à la prochaine, Cesare laissa là la serviette tâchée de sang aussi, avant de s’engager vers la porte, là, dans la pénombre de la nuit.
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