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 meet me at the equinox.

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MessageSujet: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeDim 17 Mai 2015 - 3:44

Roman glissa une cigarette entre ses lèvres. La flamme du briquet vint en éveiller le bout endormi, tandis que la paume sèche du chasseur venait se déposer contre le bois de son bureau. Il méditait, Griske, il réfléchissait à toutes les possibilités qui s'offraient à lui pour rendre visite à cette mutante. Une nouvelle victime qui se rajoutait à sa longue liste, une nouvelle tête à abattre. Cependant, cette fois-ci était bien différente de toutes les autres : ce n'était pas lui qui était venu la chercher, la trouver ou la brusquer, mais c'était bien la fameuse Moira elle-même qui avait fait le déplacement. L'ex-russe revoyait encore son visage. Ses cheveux rougeoyants, son regard furibond, sa peau pâle. Le hunter n'avait pas compris tout de suite ce qu'elle lui voulait pour venir se présenter ainsi à lui, avec toute la fougue qu'elle y avait mise. De sa démarche assurée, de son air supérieur, elle s'était montrée à lui avec tout l'affront qu'elle semblait avoir en réserve. Le Norvégien détestait ce genre de comportement, il méprisait plus que tout cette vermine qui se croyait tout permis. D'ailleurs, il n'avait pas manqué de lui faire comprendre le fond de sa pensée, armé de cette violence verbale et physique si caractéristique de sa personne. Et, bien malgré lui, il avait apprécié le répondant qu'il avait eu en face. Laissant la fumée se propager dans l'espace clos, le quinquagénaire releva dans son champ de vision les quelques documents qu'il avait pu récupérer à son sujet. Ou plutôt au sujet de son mari. Car c'était bien pour cette raison que la mutante avait joué les têtes-brûlées sous son nez. Selon elle, il était fort possible que son mari soit passé par son trafic, avant qu'il ne décide de le refourguer à d'autres. Oui, c'était plus que probable quand on le connaissait. Alors, par curiosité et par envie de satisfaction, Roman s'était penché sur le sujet. Il s'était replongé dans le passé, n'avait eu qu'à ressortir que quelques vieux papiers des tiroirs, avant de faire le lien avec ce monstre qui n'avait pas marqué son esprit, comme tous les autres. Oui, effectivement, il avait bien croisé sa route, à cet énième gars au gêne défaillant, et il l'avait envoyé ailleurs. Loin de sa femme, loin de chez lui, loin de tout. Sans plus se préoccuper de son destin, de ce qui avait bien pu lui arriver par la suite après le passage furtif et destructeur qu'il avait fait dans son existence. Malheureusement pour elle, il était trop tard. Et Roman comptait bien lui faire comprendre.

Se levant de son siège, il laissa sa cigarette pendre entre ses lèvres à moitié brûlées, ses mains libres, abîmées, l'aidant à enfiler cette veste de cuir qu'il détestait, mais qu'il n'avait d'autre choix que de placer sur ses épaules. Johan avait réduit à néant le dernier souvenir qu'il lui restait de Slava, le brûlant de cette matière visqueuse qui lui sortait des mains. Une mine dégoûtée déforma ses traits rien que d'y penser. Son manteau noir n'était plus qu'un tas de lambeaux, qu'il avait pris soin de ranger dans son placard, au creux de sa chambre où seul lui avait droit d'accès, pour que de nouveaux morceaux n'aient pas l'idée de devenir cendres et poussière. Quittant son bureau, l'ex-russe descendit au rez-de-chaussée et passa prestement la porte d'entrée sans se soucier de savoir si Charlotte se trouvait là ou non. En ce beau début de soirée, il s'en allait lui rendre visite, à cette mutante si particulière. Peut-être avait-il envie de se jouer de ce qu'il savait, de s'amuser de ce dont il se souvenait, pour lui faire mal, comme aux autres. Comme à tous ceux qui l'avaient blessé par le passé et qui réussissaient encore à le blesser aujourd'hui. L'ex-russe allait, une nouvelle fois, prouver à l'ennemi qu'il aurait toujours le dernier mot. Cette idée ne quittait jamais l'esprit du Norvégien. Il devait leur montrer, à ces mutants, qu'il n'était pas près de lâcher l'affaire, qu'il ne les craignait pas et qu'il ne se méfierait jamais d'aucun d'entre eux, encore moins de ceux et celles qui venaient ouvertement le provoquer. Si cette Moira avait réussi à le retrouver, il n'avait eu aucun mal à en faire de même en retour. Les pas lourds du Norvégien rencontraient le sol frais. Ils claquaient le long des trottoirs, annonçaient son arrivée proche dans les quartiers sud de Radcliff. Roman monta enfin les quelques marches de bois menant à la porte d'entrée de la petite demeure occupée par la trentenaire. Son poing s'éleva dans les airs avant de cogner trois fois contre le bois craquelé. Ses phalanges massives, mâchées par les explosions et les brûlures provoquées par Johan il y avait peu de temps, avaient produit un bruit assez fort pour réveiller la possible âme déjà endormie qui habitait les lieux. Jetant un coup d’œil autour de lui, il constata que ce quartier, qu'il avait visité une ou deux fois auparavant, était bien plus calme qu'il ne le supposait. Bien trop suspect à son goût. Le bruit d'un loquet se décrochant le poussa à reporter son attention devant lui. Le visage de la rouquine s'afficha dans le paysage, et Roman aida cette dernière à ouvrir plus grand la porte en déposant une main brutale contre cette dernière. Sans gêne aucune, le hunter s'avança à l'intérieur de l'habitacle. « Sdrastvoui Moira », prononça-t-il à son attention tout en observant d'un œil détaché la décoration ambiante. « On s'est croisés il n'y a pas si longtemps, je pense bien supposer en disant que tu t'en souviens ? », l'interrogea-t-il alors, de son accent guttural, tandis qu'il reposait sur elle son regard métallique, qui ne laissait présager rien de bon.
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Moira Kovalainen
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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeDim 17 Mai 2015 - 20:28

meet me at the Equinox

ft. Roman Griske


« Règle n°2 du mutant qui survit : Ne pas provoquer le loup... »
A moitié allongée sur mon lit avec mes lunettes sur le nez, j'aurais pu avoir l'air très studieuse. J'avais le sourcil froncé, je mâchonnais la virole de mon crayon de papier... Et bordel pourquoi je fais ça ? Ça a un goût métallique absolument immonde... Bref, j'aurais donc pu avoir l'air d'une intellectuelle si je n'avais pas été en train de plancher sur une bête grille de mots croisés, dans une tenue des plus ravissante. Vous voyez de quoi je veux parler, n'est ce pas ? Ce pyjama que vous adorez mais dont vous avez secrètement honte ? Oui voilà. Celui-là. Composé d'un short si court que je me demandais encore pourquoi je l'avais acheté et d'un t-shirt fushia assortit, avec un adorable ourson en train de dormir. Bref, le pyjama de votre petite sœur de douze ans. Je vous embête, j'en ai trente.

Il était probablement une ou deux heures du matin, et j'aurais eu mieux fais de dormir, avec la journée que je venais de passer. Des gammes, des gammes, toujours des gammes, quatre heures de répétition à l'autre bout de la ville... Et mon épaule me faisait toujours un mal de chien. Depuis ma petite altercation avec deux hunters, dont l'un de mes congénères m'avait si... Gentiment tirée, mon épaule se remettait doucement d'une grosse luxation, et j'avais encore la voix rauque. Heureusement que ces deux idiots n'étaient plus là pour que je me venge. Toujours est-il qu'ils ne m'avaient pas aidé à me faire une meilleure opinion des chasseurs en général.

Ils n'arrivaient cependant pas à la cheville de Griske. Songeant un instant à lui, je gommais d'un geste rageur un mot qui ne rentrait pas dans les cases, chiffonnant un peu plus la page de la revue. Quelle pourriture... La première fois que je l'avais rencontré, persuadée qu'il était celui qui avait enlevé William, j'avais eu l'irrépressible envie de le mettre en pièces. Pourtant je n'avait rien fais. Ce type me faisait l'effet d'un filet d'eau glacée dans le dos, et même si je ne le connaissais pratiquement pas, mon instinct me hurlait de m'en méfier comme de la peste. Il était bien trop calme, bien trop froid pour être honnête... Si ce n'était pas un cas clinique de psychopathe, j'étais prête à me faire vacciner ! Et il avait feint de ne pas savoir de quoi je parlais, l'enfoiré... Mais moi j'étais certaine de ce que j'avançais, et je voulais des réponses. Ne serait-ce que savoir si William était toujours en vie ou non... Que je puisse faire mon deuil ou continuer à le chercher.

Mais pourquoi je pensais soudainement à ça ? Il était tard, je ne savais toujours pas quel mot mettre pour « jolies fleurs blanches »... C'était un peu vague, comme définition, des fleurs blanches il en existe un paquet, les mecs !

Soupirant profondément, je reposais le magazine froissé et le crayon sur ma table de chevet et observait la place vide à côté de moi. C'est qu'il me manquait, ce grand idiot pacifiste... Finalement, je me levais et marchais jusqu'à la cuisine pour aller me chercher un verre d'eau. Tout était silencieux et calme, et il n'y avait pas un mouvement dehors... Rien... Ou presque.

Des coups violents furent frappés à la porte et je me retournais vivement. Sérieusement ? Une visite ? A cette heure ? Ah ces américains... Aucun respect ! Jurant intérieurement, je posais mon verre dans l'évier et me décidais à aller ouvrir, oubliant qu'avec ma tenue et mes lunettes j'avais l'air d'une jeune étudiante un peu ahurie.

J'eus à peine le temps d'entrouvrir la porte que celle-ci était brusquement repoussée. Je fis un bond en arrière pour éviter de me prendre bêtement le pied dans le chambranle, et levais les yeux au ciel en me retrouvant nez à nez avec mon meilleur ami hunter.

"Roman... Comment oublier une gueule pareille... Tu rends toujours visite aux gens aussi tard ? Peut-être que dans ton lointain trou de Sibérie ça se pratique, mais pas chez moi."

Je n'aimais pas ça. Mais alors pas du tout. Ce cinglé était chez moi, dans une maison à l'écart du reste du quartier, il faisait nuit... Pitié, pas une seconde confrontation avec un hunter ! J'allais finir par demander à Mikael de se fabriquer un Mika-signal, à ce rythme-là...

"Je ne te propose pas à boire, j'imagine que tu ne seras pas là très longtemps !"

Manière subtile de te dire bonjour, merci, au revoir et bon vent... Mais le regard qu'il posait sur moi n'avait rien d'amical ou de compatissant. Ça sentait mauvais pour moi... Feignant de faire un peu rangement, je m'approchait du meuble de l'entrée. J'ouvris le premier tiroir et en sortit un 9mm, chargé à bloc.

"Alors... Vu que tu es chez moi, je vais t'expliquer les règles. On va jouer ça à ta façon, comme des humains ordinaires. Et comme le second amendement de ce pays m'autorise à avoir une arme... Tu vas me dire gentiment pourquoi tu es là et ce que tu me veux. Ok ?"

Je n'étais pas certaine que la menace marche sur lui... Pire, ça risquait de l'énerver. Mais il était hors de question que je me laisse faire. Déjà parce que premièrement : J'étais fatiguée, deuxièmement : Je n'étais pas vraiment en mesure de lui vriller les tympans en ce moment pour me défendre, troisièmement : Je portais la tenue la plus ridicule et la moins crédible de l'histoire.
Je gardais le revolver dans une main, sans pour autant le pointer dans sa direction. Ça ça viendrait après s'il faisait le malin. Quoi que c'était moi qui faisais la maline là, non ?

"Je t'écoute, Tovarichtch..."

Un des trois seuls mots russes que je connaissais avec merci et je t'aime. Sauf que je n'avais aucun besoin de le remercier et encore moins de lui dire que je l'aimais. Je faisais la fière, mais mon cœur dansait la rumba dans ma poitrine depuis qu'il avait mis les pieds chez moi...

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HRP : J'espère que ça te va ! X3 S'il y a quoi que ce soit que tu veux que je change, dis-le moi ! =)
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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeJeu 28 Mai 2015 - 2:20

Le regard de Roman s'écrase sur les alentours. Il inspecte les lieux, détaille les matières, les couleurs, les formes, il cherche à ne rien manquer. L'homme agit toujours de la même façon. L'allure froide, les prunelles glaçantes, il se déplace d'une démarche imposante. Son attention est, le temps d'un instant, détachée de son hôte. Sa peau brûlée le tire un peu. Ses traits sont courbés d'une mimique étrange. Il ne sourit pas, jamais totalement, ou jamais comme on l'attend. Ce soir, il est concentré. Il s'agace déjà de la voix de la mutante près de lui. Cependant, il n'a pas le choix, il doit lui parler. Rien de plus. Si les choses dégénèrent, c'est que la fameuse Moira aurait poussé le bouchon trop loin. L'ex-russe se retourne en arquant un sourcil moqueur. « Mais je vois que quelqu'un a travaillé son sujet... », répond-il. C'est alors qu'il remarque l'arme qu'elle tient entre les mains. Oh, il a écouté tout ce qu'elle a dit quelques secondes auparavant. Les mots ont cogné contre un tympan avant de s'enfuir par l'autre. Typique chez lui. Les paroles insignifiantes selon lui n'ont pas à prendre plus d'importance que cela dans son existence. Encore plus lorsqu'elles proviennent d'une femme de sa trempe... « C'est pas toi qui es venue me voir la dernière fois ? », fait-il d'une voix presque amusée. Ce n'est pas elle qui s'est pointée devant lui en le menaçant ? Étrange, c'est à peu près comme ça que les choses se sont déroulées dans ses souvenirs. Cependant, on lui fait rarement confiance, à Griske, alors peut-être qu'il se trompe. Détournant brusquement le regard de son visage encadré d'un roux flamboyant, le hunter s'avance dans le petit salon qui se trouve à côté. Il continue son manège. Il avance de quelques pas lents, observe d'un œil distrait, recommence plus loin. Il laisse une sorte de tension s'installer autour de lui. C'est une aura qu'il se traîne, le Norvégien. En plus de son accent et de sa carrure à faire frémir les plus braves, il a le cœur tellement glacé que ça se propage partout où il passe. Il place les personnes qui se trouvent proches dans une sorte de malaise profond dont certains ne sortent pas vivants. L'avantage d'avoir vécu dans son beau pays froid. « D'ailleurs, je sais pas comment tu m'as reconnu, vu ce qu'un de tes petits amis m'a fait dernièrement... » Son espèce d'aveu brise l'air. Il replonge instantanément le chasseur durant cette soirée à l'hôtel de ville. Lorsqu'il a vu Johan courir, lorsqu'il l'a vu fuir, lorsqu'il l'a rattrapé et lorsqu'il a été blessé. Il est déformé, Roman, sur une grande partie du corps. Sa peau est brûlée, monstrueuse. Dégueulasse car marquée par la main d'un mutant qu'il ne portait déjà pas dans son cœur. Les quelques jours qu'il a dû passer à l'hôpital ont suffi pour insuffler un souffle nouveau à la haine qu'il porte déjà au cou pour cette race inférieure que représente les monstres dont semble être coutumière cette ville toute entière. Son poing droit se serre et se desserre dans une lenteur remarquable. Il se contrôle comme il peut, l'ex-russe, lorsque les souvenirs sont encore bien trop tangibles dans son esprit et qu'il a envie de faire payer à ceux qui continuent à lui pourrir l'existence. Ceux comme Moira, juste derrière. Ses doigts se tendent une nouvelle fois. Il se retourne pour reposer ses iris glacés sur le visage de la jeune femme. Ses traits mutilés se tordent dans un sourire douloureux, bien qu'il est impossible de deviner ce qu'il en ressent. « En tout cas, j'apprécie quand tu me donnes des ordres, Moira, ça te réussit bien. Surtout dans cette tenue. » Roman a à peine remarqué cette dernière, juste le temps qu'il passe la porte. Cependant, il sait qu'il a affaire à une mutante qui se prétend être une femme également, alors il connaît certaines choses pour la ficher encore plus dans l'embarras. Si du moins elle y est déjà, ce dont le quinquagénaire doute un peu. Elle n'est pas comme ça, son adversaire, elle est bien plus proche de son côté sauvage à lui que du maigre côté farouche que les femmes semblent posséder par moment. S'approchant du canapé près de lui, le hunter se décide à prendre place. « Je suis venu discuter. » Comme toujours, son accent rythme ses répliques. Ces doux sons qui le rattachent à sa patrie d'origine, ou presque. Généralement, il surprend les frissons qui parcourent les échines lorsqu'il se met à parler. Ses mots marqués au fur rouge par cette fameuse prononciation typique ont toujours leur petit effet. Roman relève enfin son regard en direction de la rousse. Arquant un sourcil, il secoue la tête. « Range ton jouet, tu vas te blesser. » Malheureusement, force est de constater que ces mutants sont vraiment tous les mêmes : pas un pour rattraper tous les autres. Pitoyable. Soulevant sa main droite, abîmée par les flammes, en direction du siège en face de lui, un sourire narquois étire pour de bon ses lèvres. « Viens t'asseoir. »

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Moira Kovalainen
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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeDim 31 Mai 2015 - 16:44

meet me at the Equinox

ft. Roman Griske


« Règle n°2 du mutant qui survit : Ne pas provoquer le loup... »
Il m'énervait déjà... Ou plutôt il me stressait, avec ce soucis exaspérant du détail. Je voyais son regard courir le long des murs, il détaillait chaque meuble de mon intérieur, mais pourquoi ? Il avait l'intention de venir me cambrioler ? Qu'il se fasse plaisir, il se ferait accueillir par Biscuit, mon adorable et encombrant berger blanc. 38 kilos d'amour pour sa maîtresse... Une râtelier bien aiguisé pour les intrus. Sans compter la véritable ménagerie qui vivait chez moi. Je me félicitais néanmoins de les avoir laissé dans la pièce d'à côté... Je n'étais déjà pas rassurée avec un hunter calme chez moi, à fortiori Roman Griske, mais je n'avais pas du tout envie de le voir s'énerver. Quelque chose me disait que sous ce masque froid et impénétrable pouvait se cacher une colère aussi glaciale qu'un iceberg. Une colère face à laquelle j'aurais été impuissante, moi qui avais plutôt le sang chaud.

"Ça t'étonne ? Je fais bien mes leçons, pourtant...", raillais-je en ne le quittant pas des yeux, mon arme à la main.

A vrai dire je ne savais pas vraiment me servir de cette chose. Là d'où je venais, on se battait à coups de pintes de bières et de fiddle, pas avec... Ça. Ici, il vous suffit d'ouvrir un compte en banque pour qu'on vous offre un fusil ! Pays de cinglés... Au moins cet engin pourrait m'être utile ce soir... Mais comme je m'y attendais, la menace ne le fit pas réagir. J'aurais pu brandir une banane en guise de revolver qu'il n'aurait pas plus bougé. Mais que fallait-il donc à cet homme pour qu'il réagisse ? J'étais totalement désarçonnée et perturbée par son attitude. La menace suintait de tous les pores de sa peau et pourtant, je n'arrivais pas à m'inquiéter comme j'aurais du, car aucun mot n'était prononcé plus haut que l'autre... Le calme avant la tempête, voilà ce qu'il incarnait. J'avais horreur de cette attente. A la remarque suivante, j'ouvrais la bouche pour protester et la refermais aussitôt. « Tu marques un point, Griske... », pensais-je. La première fois, j'avais déboulé chez lui comme une furie, prête à réclamer vengeance comme la valeureuse walkyrie ratée que j'étais. Tout ça pour quoi ? Pour qu'il sème encore plus le doute en moi. J'avais eu l'espoir d'obtenir des réponses, de savoir enfin ce qui était arrivé à William... Je n'en étais revenue qu'avec plus de questions encore.

Mon invité surprise commença alors à arpenter tranquillement mon salon, avec ce silence et ce calme qui me donnait l'irrépressible envie de le secouer comme un prunier. Dis quelque chose, bordel ! Il avait le don de se faire désirer, le russe... Un peu trop d'ailleurs... J'étais certaine que c'était un jeu, pour lui. Pour moi une torture. Alors que j'étais focalisée sur le moindre de ses gestes, il me tira de mes pensées. C'est vrai que maintenant qu'il le disait... Il était sacrément amoché, le bougre ! A croire qu'on lui avait cramé la tronche. Je n'avais pas de « petits amis » capables de faire cela, mais j'étais prête à payer un verre à celui qui avait réussi cet exploit.

"C'est vrai que tu as la gueule sacrément amochée... Enfin j'imagine que tu l'avais cherché, non ? Tu as un accent peu courant ici, ce n'était pas difficile de le reconnaître."

Un accent que malgré moi je trouvais terriblement sexy. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis, pour rien au monde je n'aurais papillonner des yeux devant un type pareil. Mais peut-être était-ce une déformation professionnelle ou encore mon don qui m'avait rendue hypersensible à ce genre de choses... J'aimais les accents, les timbres, je me focalisais plus sur ça que sur une apparence. La plupart du temps je ne retenais même pas la trogne des gens, juste leur façon de parler. Un peu comme Seth au début. Ce grand nigaud de calédonien qui avait le don de rendre à peu près tout ce qu'il disait séduisant à cause de son accent. Sauf quand il racontait des conneries. Soit la plupart du temps, finalement.

Je me gardais néanmoins de dire à Roman que je trouvais son accent attirant, il m'aurait encore plus regardée comme une pestiférée. Si c'était possible.
A nouveau le silence se fit entre nous. Je n'étais pas certaine de ça, mais j'avais l'impression qu'il était tendu, le chasseur. D'un autre côté, vu ses blessures ce n'était peut-être pas étonnant... J'éprouvais soudain un élan de sympathie pour celui qui lui avait fait ça. Après tout, Roman n'aimait pas les mutants, je n'aimais pas les chasseurs... Nous n'étions pas fait pour nous entendre ou compatir l'un pour l'autre. Et voilà qu'il commençait à se foutre de moi... Je résistais à la tentation de lui balancer ce que j'avais dans les mains, à savoir mon flingue. Mauvaise idée, il aurait pu le récupérer après. Je le reposais alors dans le tiroir après avoir vidé le chargeur de ses balles. On n'est jamais trop prudent, comme on dit. Je posais également mes lunettes, qui ne me servaient à rien pour le moment, et attrapais une robe de chambre ivoire qui traînait, comme d'habitude, sur le comptoir de la cuisine.

"Tu te pointes en pleine nuit, après le couvre-feu, tu ne t'attendais quand même pas à ce que je t'accueille en tenue de soirée ? Et tu es chez moi. C'est moi qui fixe les règles et je ne ferais pas d'exception pour toi... Dis-moi une bonne fois pour toutes ce que tu fais là..."

Enfilant ma robe de chambre, je me dirigeais vers le frigo pour en sortir deux bières. Il commençait à me courir sur le haricot, c'est lui qui commençait à me donner des ordres comme si j'étais une gamine ! Depuis quand je me laissais faire comme ça ? Ah oui... Depuis qu'il avait potentiellement des informations sur William... Ok. Moralité : J'allais me tenir à carreaux pendant les prochaines heures, parce que je comptais bien lui arracher tout ce que je voulais savoir.

Revenant vers le canapé où il s'était installé, je lui tendis la bière. Pas par gentillesse. Pas par politesse. Mais quitte à avoir des choses à me dire, autant qu'il ne le fasse pas avec la gorge sèche.
Je m'installais dans le fauteuil qui faisait face au canapé, croisant les jambes avec un air bougon en décapsulant ma bière. J'en bus une gorgée sans jamais quitter le russe des yeux.

"Maintenant que tu es bien installé, je t'écoute, Griske. Qu'est ce qui peut être assez important et urgent pour que tu n'attendes pas la journée pour venir m'en parler ?"

Cette histoire de couvre-feu me mettait hors de moi. Je ne supportais pas l'idée de ne pas pouvoir sortir à n'importe quelle heure et pire : Je ne pouvais pas quitter la ville. Ça n'allait pas jouer en faveur de ma carrière, ça. Pourvu que les coupables se rendent vite, qu'on en finisse. Égoïste vous dites ? Totalement. Je n'étais plus à ça près.

Cela faisait maintenant quelques minutes que nous nous fixions tous les deux, le hunter et la mutante, sans que l'un de nous n'ouvre la bouche. Le seul son que l'on entendait, c'était Biscuit qui grattait à la porte, et le tapotement de mes ongles sur le verre de la bouteille que je tenais dans les mains. Vas-tu enfin me dire ce que tu veux, ou tu te comptes me laisser faire un arrêt cardiaque avant ? Ce type avait le don de me stresser... Je ne devais pas être loin des 120 battements par minute...


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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeSam 20 Juin 2015 - 18:09

Le temps semble s'être figé. Un petit peu. La présence de Roman provoque toujours une sorte d'arrêt des secondes. Les heures ne défilent plus très bien, ou alors elles filent bien trop vite. Généralement, on souhaite que les minutes s'écoulent de plus en plus vite quand on est obligé d'endurer sa sympathique compagnie. Il devine aisément ce genre de pensées chez Moira. Ses yeux métalliques l'observent, tandis que ses lèvres à moitié brûlées s'étirent dans un fin sourire. Une mimique provocatrice. Il détecte avec bien trop de facilité la nervosité qui emplit l'aura de la jeune femme. C'est répugnant. Tout comme son visage, son corps et l'allure qu'il se traîne à présent, à cause de Johan. Les morsures du feu ont ravagé une grande partie de son corps mais il est encore là. Il sera toujours là, l'ex-russe, à roder et à savourer ce goût amer de vengeance qui lui coule dans la gorge. Et il n'éprouvera jamais de lassitude à venir à cette heure avancée de la soirée pour parler un peu à l'un de ces membres si particuliers de la société qu'il aime tant. Installé sur le canapé de son hôte, sa tête penche sur le côté. Il ne rate pas ses coups d’œil sur le côté, ceux qui défient à peine le sien, ou encore remarque qu'elle dégage bien vite sa main de la bière qu'elle dépose devant lui, sans doute pour éviter tout contact avec la main du Diable qu'il représente. Un rire sourd secoue les épaules du quinquagénaire. « Bien », qu'il souffle tout d'abord. C'est plus fort que lui : il s'adore à faire durer un certain suspense. Il sent les muscles de la mutante se raidir, constate qu'elle se tortille presque sur son siège et peine à tenir en place, le fixe d'un air... perçant, peut-être ? Sans doute. Roman interprète très mal les tentatives infructueuses d'intimidation à son encontre. Il se retient d'en rire, la plupart du temps. Comme maintenant. « J'aime la nuit, c'est bien plus propice aux confidences », annonce-t-il ensuite. Au moins, Moira est prévenue. Ce couvre-feu est d'ailleurs une aubaine en ce qui le concerne. Lui qui préfère rendre visite à ses vieux amis au beau milieu de la nuit n'a que l'embarras du choix pour disposer des autres – des autres – dès qu'il en a envie. Et ce sentiment de puissance et de maîtrise n'est que bonheur et jouissance pour lui. D'un naturel déterminé et contrôlé, chaque chose qui convient à ses envies et désirs ne peut apparaître que positif à ses yeux. « Ou aux marchés, en ce qui nous concerne », qu'il rectifie pourtant, avec un petit haussement d'épaule. Le liquide ambré de la bière s'aventure au cœur de sa trachée. Il se déverse dans son estomac mais vient tout aussi vite se déposer avec délicatesse sur son esprit, sans pour autant le faire dévier de ses objectifs. Ses papilles savourent un poison qu'il ne connaît que trop bien et qu'il maîtrise, comme beaucoup d'autres choses, à la perfection. Il suppose sans réellement le faire que Moira n'a pas eu l'idée de ficher n'importe quoi à l'intérieur ; sans quoi son humeur en le découvrant serait un peu moins conciliante que présentement. Cependant, son objectif lui revient rapidement en mémoire. « Je viens pour parler de ton mari », qu'il explique, assez mystérieux pour frustrer l'esprit tempétueux et impulsif qu'il a deviné dès leur première rencontre chez la mutante. Roman relève un regard rieur, moqueur, toujours aussi déstabilisant et provoquant, dans celui de son interlocutrice du jour. « Si j'ai bien compris, tu sais pas où il est ? »

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Moira Kovalainen
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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeMer 1 Juil 2015 - 15:29

meet me at the Equinox

ft. Roman Griske


« Règle n°2 du mutant qui survit : Ne pas provoquer le loup... »
De part ma nature et mon passé, j'ai appris à ne plus craindre grand chose. J'ai manqué de mourir à à peine six ans, découvert que j'étais une mutante au même âge, et ai passé la moitié de mon adolescence à craindre de faire exploser quelqu'un en parlant trop fort... Par la suite on a enlevé mon fiancé, et j'ai découvert que mon frère cadet voulait la peau de tous les gens comme moi... A force, on devient hermétique à la crainte, on n'a plus peur de grand chose, si ce n'est de son propre reflet dans la glace. Les hunters je ne les crains plus comme avant, mais lui c'est différent... Je les sais tous humains, car au fond à peu de choses près nous sommes pareils. Pas lui. Celui qui est assit dans mon salon, juste en face de moi, c'est le Diable incarné. Je ne saurais dire pourquoi, mais sa simple présence me donne des frissons dans le dos... Peut-être parce qu'il a l'air de porter un passé très houleux sur les épaules, ou parce qu'en toute circonstance il est confiant. Je ne peux rien tenter, je sais qu'il a forcément un coup d'avance... Si j'étais un mec, je pourrais clairement dire qu'il me tient par les bijoux de famille, l'enfoiré !

Et malgré toute l'inquiétude qui m'anime, ça ne m'empêche pas de le fixer avec un dégoût que je ne cherche même pas à maquiller. Ce type me répugne tout autant que je dois lui donner des envies de meurtre. Au moins tout est clair entre nous. Je crois même que ce qui me perturbe le plus chez lui, c'est que je l'imagine capable du pire... Mais j'ignore si son pire à lui se situe au delà du mien ou bien en deçà. Et ça n'a rien de rassurant. Le voilà qui se met à rire... Sérieusement, mec ?

"Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de drôle" , dis-je d'un ton sec et claquant.

Et le voilà qui continue sur sa lancée. Cette fois, je ne l'interrompt pas. Il insiste sur le mot confidences, et je me doute que les siennes ne seront pas gratuites... Pourquoi viendrait-il en pleine nuit me confier des choses alors que nous sommes loin de nous entendre ? Et quand bien même nous aurions été les meilleurs amis du monde, je n'imagine pas Roman Griske confier quoi que ce soit à qui que ce soit. Non. Je ne me prétend pas physionomiste, mais c'est le genre de type à survivre haut la main lors d'une Apocalypse, avec pour seule arme un canif émoussé. Et c'est justement là le problème. Clairement, je suis sur un siège éjectable. Lorsqu'il en vient au marché, je fronce les sourcils. C'est bien ce qui me semblait : Toute information est payante, mais je ne vois vraiment pas ce que je pourrais lui apporter en retour. Pour autant je n'ouvre pas la bouche. Pas tout de suite. En revanche, sa remarque suivante me fait tiquer, et je ne peux m'empêcher de répliquer.

"Fiancé. Toi et tes petits potes vous ne nous avez pas vraiment laisser le temps d'aller jusqu'à l'autel..."

Et c'est avec un ton amer que je lui lance ça. Je me fiche bien de savoir qui est la réelle tête pensante dans l'histoire, tout ce qui m'importe c'est de retrouver William et de faire la peau à tous les hunters qui se mettront en travers de mon chemin. L'écoutant à nouveau, je porte la bière à mes lèvres et en boit une longue gorgée. Après un moment de silence, je la pose sur la table basse et me penche légèrement, les mains jointes sous mon menton. Entre mon expression belliqueuse et ma crinière rousse qui m'encadre le visage, je dois avoir l'air d'une vraie furie, tiens... Comme si ça pouvait lui faire peur... Je serais d'ailleurs été curieuse de savoir si quoi que ce soit impressionne cet homme !

"Que les choses soient claires. Je n'ai pas l'intention de quémander ou de te manger dans la main. Si tu es prêt à me donner ces renseignements, c'est que tu y trouves ton compte et que tu as quelque chose à me réclamer. Or, je ne vois vraiment pas ce que je pourrais t'apporter, nous ne sommes même pas dans le même camp ! Et même si je brûle d'envie de savoir où est William..."

Je me redresse alors, m'enfonçant un peu plus dans mon fauteuil.

"J'aimerais que tu me dises avant tout ce que tu attends de moi. Que je vois si le jeu en vaut la chandelle..."

Et dans ma tête, une petite voix me dit que peu importe ce que me demandera Griske, j'accepterai. Car depuis que je sais que William est vivant, je ne dors plus. Je me doute qu'il ne va pas me demander une petite chose simple et sans importance... Mais je brûle tant de savoir, d'avoir ne serait-ce qu'une piste... Dépêche-toi de me dire ce que tu veux et donne-les moi, ces fichues infos !


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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeVen 10 Juil 2015 - 2:57

Les prunelles perçantes de Roman ne cessent de fixer leur adversaire. La mutante. Celle qui a osé venir le provoquer jusqu'à chez lui. Il cherche la faille, en trouve des dizaines, des centaines. Il perçoit au son de sa voix qu'elle se veut nerveuse, quand lui se montre égal à lui-même. Majestueux, perturbant et impitoyable. « Pauvre de toi », qu'il balance d'un air (presque) dédaigneux, mais pas assez pour qu'on l'accuse de cette nouvelle forme de provocation. L'ex-russe n'en a strictement rien à faire de savoir si elle a éprouvé une quelconque peine à ne pas avoir eu le temps d'épouser l'homme de sa vie. Est-ce qu'il a eu le temps de profiter de sa propre vie entouré de sa famille, lui ? Non. En aucun cas il n'a eu cette chance, le Norvégien ne se souvient même pas l'avoir effleuré du bout de ses doigts secs. Alors, la seule réaction qui peut se dénoter chez lui, là, tout de suite, à chaud de cette rectification que la mutante lui fait, c'est un sourcil qui s'arque. Ou, plutôt, une moité de sourcil couplée à une peau mâchée par le feu. Roman sent son épiderme qui se mouve, s'étire, se déforme pour se reformer dans une position qui lui donne tout l'air d'un homme insolent à souhait. Et cela lui convient parfaitement. Si les nerfs de la fameuse Moira peuvent s'effriter face à ses actes et réactions, il ne demande rien de plus. Ce sont dans les moments où les mutants sont les plus fragiles qu'il peut se servir d'eux à sa détestable guise. La rousse continue à s'agiter, jusqu'à se pencher en avant. Le chasseur n'en perd pas une miette. Il détaille ses traits qui se contractent à plusieurs reprises sous les mots, détonants, qui s'évadent de ses lèvres. Elle s'agace, la mutante, de ne pas obtenir satisfaction de sa requête. Elle veut savoir. Elle veut que Roman lève le mystère sur ce qui l'amène vraiment dans ce trou pourri de la ville, l'endroit où se planque les monstres et les vilains, mais comprend petit à petit qu'on ne délie pas si vite les lèvres scellées du descendant de Satan qu'il incarne. Si Moira ne voulait pas lui manger dans la main, c'est trop tard. Tout dans son comportement démontre le contraire et Roman s'en réjouit. A présent, sans même avoir besoin d'exercer sa forme de persuasion favorite (la force), il s'avère capable d'obtenir ce qu'il désire. Ce soir, au beau milieu de la nuit, il ne s'agit ni plus ni moins que de l'attention de la mutante. Sa plus grande et sincère attention. Voire même sa curiosité, ce qui est encore mieux. Un nouveau sourire énigmatique repousse les joues du chasseur de chaque côté de son visage. Cet air diabolique commence à lui coller à la peau. D'une main distraite, l'ex-russe dépose la bière qu'il vient de terminer sur la petite table basse qui se trouve entre Moira et lui. Le petit bruit qu'émet la rencontre entre les deux matériaux signe la fin du temps de parole de la mutante. Le regard que Roman avait alors décroché du sien revient se plonger sans prévenir au fin-fond des prunelles de la jeune femme. Il continue à vouloir lui prouver que, même dans cet habitacle qu'elle définit comme étant le « sien », Roman peut conditionner les choses. Il peut régir l'ambiance, influencer l'impression désagréable qui se dégage de sa présence. Si Moira a pour idée d'être celle qui mène la danse ce soir, il n'en est rien. Dorénavant, elle pend à ses lèvres, à ce qu'il peut bien dire ou révéler, telle la pauvre petite créature impuissante que sa mutation a fait d'elle. Toute trace de sourire a disparu. Le quinquagénaire laisse ses doigts se croiser les uns aux autres, ses avant-bras échouant sur ses genoux. Sa tête bouge lentement, de haut en bas. « Si le jeu en vaut la chandelle... », qu'il répète, impassible, ses iris métalliques fixant toujours la rousse en face de lui. « Tu crois que William apprécierait de voir le peu de considération que tu lui accordes désormais ? » Roman n'a pas l'habitude de repousser les autres dans leurs retranchements, ça ne lui sert d'habitude pas à grand chose, mais ce soir il sent que la donne peut changer. Moira peut tomber plus facilement dans ses filets s'il continue à limer sa lame déjà bien trop contondante sur la corde douloureuse des souvenirs et des regrets de la pauvre mutante. Peut-être se trompe-t-il, peut-être pas. Roman sait qu'il découvrira la réponse à cette interrogation fugace bien assez tôt. « Moira, je ne réclame pas : j'exige », qu'il enchaîne bien vite. L'ex-russe a de nombreuses informations qu'il doit déballer au plus vite des cartons de Noël pour ne pas laisser le temps à son interlocutrice de tout retenir. C'est une façon comme une autre de brouiller les pistes. « Je ne vais pas te dire où est William. Du moins pas maintenant. Avant, je dois m'assurer de deux ou trois petites choses à ton sujet. Lorsque j'en aurai fini avec ça, tu auras toutes les réponses que tu désires. Je ne promets pas de les donner dans les temps, je les donnerai dans mes temps. » Ses mains se resserrent l'une sur l'autre. « Lorsque j'ai fait mes petites recherches, après ta visite imprévue et fortement impolie chez moi, je me suis rendu compte que tu avais connaissance d'une personne qui m'est très, très chère. Si c'est réellement le cas, t'as particulièrement intérêt à ne pas me dire de conneries pour me mettre hors-course : ça n'aurait aucune utilité, pour toi comme pour moi. », que Roman poursuit, toujours sur le même ton : mystérieux, sombre et glaçant. Il sent qu'il est sur la bonne piste avec ce qui va suivre et n'attend qu'une seule réponse positive à sa fort sympathique sollicitation. « Seth. » Même prononcé avec son plus bel accent russe, ce prénom lui écorche la bouche, mais plus jusqu'à laisser échapper sans y faire attention une grimace inconvenante devant sa charmante hôte.

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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeMar 14 Juil 2015 - 1:10

meet me at the Equinox

ft. Roman Griske


« Règle n°2 du mutant qui survit : Ne pas provoquer le loup... »
Je lance un regard glacial au hunter. « Pauvre de toi », qu'il me dit avec un dédain et un détachement qui me donne envie de l'attraper et de brûler vif ce qui reste de son épiderme... Rien. Pas une once de remord, de compassion ou même d'une pitié qui m'aurait de toute manière filé la gerbe... Cet homme est d'une froideur et d'un calme qui me glacent le sang. Impossible de prévoir ses actions, ses paroles... J'ai l'impression d'avoir face à moi un iceberg, et d'en avoir à peine effleuré la face émergée. Qu'est ce qu'il essaye de me prouver ? Qu'il a vécu pire que moi ? Ok. Peut-être que c'est vrai. Mais je ne doute pas aussi qu'il a du faire vivre un enfer à pas mal de gens... Et étrangement je n'aurais pas aimé être à leur place.

A présent, nous nous observons comme deux fauves prêt à se jeter l'un sur l'autre... Sauf que j'ai la désagréable impression de n'être qu'un adorable chaton face à un tigre affamé... Et le bougre a déjà refermé ses griffes sur moi. A l'instant même où il a mis les pieds chez moi, il a gagné. Et je déteste cette sensation d'échec, j'ai envie de reprendre le dessus, mais rien à faire. Il n'a pas l'air décidé à me laisser l'occasion de le faire. Perdu dans mes pensées, je sursaute légèrement en l'entendant reprendre la parole. Mes poings se crispent, ma mâchoire se raidit. J'éprouve à cet instant une telle haine envers cet homme que je pourrais le tuer à mains nues. D'où se permet-il de juger mon amour et mon engagement vis à vis de William ? Je dois pourtant avouer qu'il a raison... Ce que je viens de dire peut clairement s'apparenter à du désintérêt, et pourtant il est à côté de la plaque.

"Je t'arrête tout de suite. Ne t'avise pas de t'imaginer qu'il n'a pas d'importance à mes yeux. Seulement je ne vois pas pourquoi je te rendrais service si tes renseignements ne valent rien..."

Ok ok ok Moira... Déjà tu te calmes, sinon tu vas énerver le monsieur, et ensuite... Pourquoi je me justifie ? A quoi ça sert, sinon à lui donner d'autres arguments pour me contrer ? Ah bah oui. A rien. Super. Me voilà bien avancée !
Et le voilà qui se lance. Je l'écoute sans broncher, arquant néanmoins un sourcil en l'entendant dire qu'il exige des choses de moi. C'est mal barré. J'ai horreur qu'on m'ordonne quoi que ce soit, j'ai toujours eu un gros problème avec l'autorité, et ce n'est pas lui qui va me faire changer. Pourtant, je ne bronche pas et le laisse poursuivre. Les mots s'enchaînent et se gravent dans ma mémoire comme si on avait voulu me les inscrire au fer rouge. Le nom de mon fiancé résonne dans ma tête, j'imagine le pire quant à sa situation... Et si sa survie dépendait de ce que je vais répondre à Roman ? S'il décidait de le tuer en cas de refus ? J'imagine déjà le pire... Je l'imagine m'envoyer des morceaux de son corps par la poste si je tarde trop, et même si ce genre de réflexion ressemble à un scénario de film d'horreur, je ne peux m'empêcher d'y penser.

Que va devenir William si je refuse ? Ou pire si je suis impuissante ? Si je ne peux rien faire pour le sauver ? Je commence à sentir la panique monter en moi. Une peur viscérale qui me prend aux tripes, voilà ce que je ressens... Et ça ne m'étais pas arrivé depuis des années. Ma mutation étant dépendante d'un parfait contrôle de mes émotions, j'ai appris à anticiper et maîtriser celles-ci pour ne jamais risquer de faire usage de mon don sans le vouloir... Malheureusement, je n'ai pas peur de grand chose... Juste des aiguilles et des gens comme Griske. Et comme je fais tout mon possible pour éviter ces deux choses-là, je perds rarement le contrôle... Mais cette fois je le sens, ça va mal se passer.

Je fronce les sourcils. Une personne qui lui est très chère ? Tu fais fausse route, mon vieux ! Je ne connais pas grand monde ici, et personne ne m'a jamais parlé de toi ! Je m'impatiente, faisant claquer mes ongles sur ma bouteille de bière de plus en plus vite. Allez... Accouche...

Et le nom tombe comme un couperet. Simple, clair, une syllabe... Seth. Je m'arrête tout net de taper sur la bouteille et écarquille les yeux, une expression de pure stupéfaction sur le visage.

Seth ? Vraiment ? Mais... Qu'est ce que mon adorable amant calédonien vient faire là dedans ? Bon ok... Adorable c'est vite dit. Ce grand crétin crêteux me donne autant envie de lui foutre des baffes que... Bref. La suite on s'en passera. Je n'ose comprendre... Griske a prononcé son nom avec un tel dégoût... Une rancoeur que je ne lui ai encore jamais vu. Et puis tout ce stress retombe. Malgré moi, je sens mes épaules secouées par un gloussement nerveux, et ne tarde pas à éclater de rire. Et dans ce rire résonne une mutation que je ne contrôle plus sous l'effet du stress. Ma bouteille éclate en morceaux sous les ondes, mais je ne m'en soucis pas.

"Seth ? C'est qui, ça ? Un ancien pote à toi ? Je ne sais même pas qui c'est ! Et quand bien même je le saurais, qu'est ce que tu voudrais que je lui dise ? « Salut, Roman te passe le bonjour ! » ? Tu manques pas de culot ! Où est ma garantie d'avoir les renseignements que je veux, dans tout ça ? TU exiges des choses de moi, TU poses tes conditions... Et moi dans tout ça ? Je peux aller me brosser ! Qui me dit que si je te donne ce que tu veux, tu me donneras les bons renseignements après ? Je n'ai aucune confiance en toi..."

Le mensonge est parti tout seul, sans que je puisse le retenir. Dans un élan de protection, plus pour moi que pour Seth, je l'avoue, je refuse de reconnaître qu'en effet je le connaît... Et plutôt bien, d'ailleurs. J'ignore ce qu'il lui veut, mais j'ai peine à croire que ce soit du bien... Pas après avoir vu ce dégoût sur son visage... Je penche alors vers Roman, ma voix déformée aussi bien par la colère que la peur. De toute manière, les jeux sont faits, alors autant tenir mon rôle de grande gueule jusqu'au bout.

"Je pense plutôt qu'on va jouer selon mes règles. Tu me dis où est William... Et on voit comment s'arranger derrière. Ok ? Je ne vois pas pourquoi j'accepterais tes conditions, je n'ai rien à y gagner ! Qui me dit que tu sais réellement où il est, finalement ? Et qu'est ce que tu lui veux, à ce Seth ?"

Rien à faire, je sais que je vais trop loin mais il est hors de question que j'accepte tout sans broncher et que je lui montre que je suis pétée de trouille. En réalité, j'ai peur de sa réaction s'il se met en colère, de ce qu'il pourrait me faire si je refuse de coopérer... Des répercutions que cela pourrait avoir pour William... Mais si j'accepte tout, il m'utilisera comme un pantin et je pourrais signer mon arrêt de mort. Quoi que là, je n'ai pas l'air plus maline, finalement. Qu'est ce qu'il peut bien vouloir à Seth ? Des renseignements ? Passe encore... Mais s'il fallait lui nuire ? C'est que je commence à m'y attacher, à cet idiot...

"Dis-moi franchement ce que je gagne dans tout ça... Donne-moi une bonne raison de te faire confiance..."

Je le sens venir, je ne vais pas aimer la suite. Parce que je lui ai ris au nez, parce que malgré moi, ce côté mutant qu'il déteste tant se réveille quand je panique... Mais surtout parce que je mens franchement. Quitte à y aller, autant mettre les deux pieds dans le plat. Au final, on arrivera peut-être à se mettre d'accord, à un moment... En espérant que ça n'implique pas de jouer avec la confiance que Seth m'accorde...


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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeMar 11 Aoû 2015 - 23:50

Chez toute personne normalement constituée, le cliquetis des ongles de Moira contre le verre de sa bière mettrait à mal toute patience, tout calme. Une grimace devrait se mettre à émerger sur les traits de l'ex-russe alors que le bruit se veut imposant, agaçant, mais non. Les iris glacés ne bougent pas. Roman fixe sa proie. Il n'est pas 'normalement constitué'. Il laisse les battements du coeur de la mutante s'affoler sans plus faire le moindre effort. C'est ainsi que ça marche : son accent à couper au couteau laisse passer quelques mots qui font écho, puis une réponse, physique et/ou verbale, suit. La propriétaire des lieux en face de lui n'échappe pas à la règle. Même si c'est ce qu'elle doit espérer, sans doute. Finalement, cette dernière rit pour eux deux de la situation. Le quinquagénaire constate d'un air fourbe ce qui se déroule sous ses yeux : l'amusement nerveux, l'angoisse au fond des yeux, la bouteille qui éclate jusqu'à faire échouer un ou deux bouts de verre dans sa direction. Détachant son regard du visage de Moira, l'homme s'attarde le temps d'un instant sur celui qui a atterri au niveau de son pied. Et, à son tour, il s'autorise à sourire. Cette mimique est certes bien plus discrète que celle de son hôte, mais elle s'ajoute à l'addition sans problème. Le chasseur se moque ouvertement. Comment est-il possible de craindre une telle abomination ? Comment est-ce imaginable, alors qu'il n'a pas frémi une seule seconde lorsque la pauvre bière a explosé devant lui ? Ses longs doigts viennent se saisir du fin morceaux coloré. Enfin, Griske relève à nouveau son regard grisant dans celui de son interlocutrice, toujours ce sourire méprisant accroché au-dessus de la mâchoire brûlée. Est-ce cette nouvelle allure qui commence à la faire trembler ? Ou bien ses paroles ont percuté pour de bon les parois du crâne de cette pauvre petite ? Roman laisse dire. L'envie de réagir à son haussement de ton à son intention s'éveille, soulevant sa cage thoracique dans un souffle fort, brûlant, puissant et destructeur, mais le Norvégien canalise cette énergie dont il aura besoin ensuite. Rien ne sert de tout foutre en l'air maintenant. A la place, il s'acharne à afficher son plus bel air indécent. Les années ont creusé son visage pour lui permettre de se montrer le plus détestable possible rien qu'en adressant une moindre œillade, autant mettre à profit ce don de la nature. De longues secondes s'écoulent, jusqu'à ce qu'enfin la voix de Moira cesse d'envahir les lieux. L'étrange silence qui s'installe à sa suite est salvateur. Roman y perçoit l'attente indécise, la peur croissante ainsi que l'assurance qui s'amenuise. Il devine qu'il est en train de gagner, comme souvent. Comme toujours. Ouvrant à peine les lèvres, le quinquagénaire laisse l'arrière de son crâne rencontrer le dossier de son fauteuil. Il n'est pas encore décidé à quitter la jeune femme des yeux et s'applique à supprimer avec une aisance qu'il pense acquise (comment pourrait-elle en être autrement ?) les dernières certitudes qui peuplent encore l'esprit de la mutante. Le goulot de la bière vient se coincer entre les deux morceaux de peau maltraitée par le feu qui lui servent de lèvres malignes, avant qu'un léger rire tout sauf amusé ne s'en évade. « C'est étrange, ta réaction a crié l'inverse de tes mots. J'ai presque manqué apercevoir ton âme paniquée à travers tes immenses prunelles écarquillées. Mais si tu ne le connais pas, très bien. » Un haussement d'épaule fugace accompagne le tout. Confortablement installé, le Norvégien commence pourtant à perdre de sa sympathie. Il sait qu'elle ne lui a pas tout dit. Son comportement s'est fait soudain bien trop emporté pour apparaître innocent. Déjà que son statut de mutante est pour Roman une preuve de culpabilité constante, ajouter une telle corde à son arc ce soir n'est pas la meilleure idée qu'ait eue Moira, c'est certain. Plongeant ses prunelles dans les siennes, de façon toujours plus perçante, ces dernières tendant même à devenir menaçantes, le quinquagénaire incline la tête sur le côté. D'un geste doux, qui agrémente ses prochaines paroles d'une tendresse à vomir quand on sait qui se trouve en face de la mutante. « Tu ne me fais pas confiance ? Quel dommage... », qu'il souffle dans avec un débit monotone, avant d'arquer un sourcil narquois, qui tranche pour sûr avec tout le reste. « Tu veux savoir où est William ? Il n'est ni au Paradis, ni en Enfer. » Son accent désormais célèbre saupoudre sa petite private joke à sens unique d'un savant mélange de mépris et de mise en garde. Prends cette unique réponse comme acquise et contente-toi-en.  « C'est déjà un bon début, non ? », que Roman ajoute, largement convaincu pour sa part. Et, soudain, son regard bouleverse l'équilibre qui s'installe à peine. Auparavant observateur et glacial, il fond comme neige au soleil pour devenir plus noir que l'ébène et dur que la pierre. L'ex-russe en a assez de tourner en rond. Ses nerfs, quelques minutes avant maintenus en place par une quelconque once de raison, sont prêts à en découdre. Que Moira soit préparée ou non à ce qui va suivre, le quinquagénaire n'en a rien à secouer. Ce qu'il désire, ce sont des réponses. Courtes, longues, à moitié formulées, possiblement sanglantes pour augmenter son propre plaisir, peu importe, tant qu'elles sont prononcées de vive-voix. Sa propre bouteille de bière vient cogner contre la table basse qui se trouve entre lui et son interlocutrice, alors qu'il vient de se rehausser dans son siège. Le choc est tout aussi brutal que l'explosion provoquée par le cri de Moira plus tôt. « A présent, tu veux bien te concentrer et cesser de beugler ? Tu vas me donner mal au crâne. Je pense bien supposer en disant pour toi que ce n'est pas ce que tu veux. Et à présent je vais te dire ce que tu gagnes : ma présence dans ta vie. Selon le point de vue, c'est une bonne ou une mauvaise chose. Dans tous les cas, c'est non-négociable. Je ne me souviens pas faire partie de ces personnes qui accorde la moindre importance à ce qu'une... personne ? Nous allons dire personne pour aller plus vite, bien que ça m'arrache la gorge. » Une nouvelle grimace ravage son visage. Roman ne tient plus en place et se lève. Il a besoin d'espace, d'air frais, d'un renouveau qui ne parvient pas à se faire alors qu'il est coincé en position assise. Ses longues jambes le font voyager plus loin dans la pièce, au milieu des meubles et des objets, mais avant tout autour de la mutante. Il faut qu'elle comprenne de toutes les façons possibles qu'elle est prise au piège et qu'il est trop tard pour mettre la main sur un échappatoire. Ses mains cuirassées se joignent sur son visage, qu'il tente de détendre de ce geste las. « Je ne joue pas dans la catégorie de ceux qui vous donne du crédit, compris ? Si tu obéis sans m'emmerder, alors je pourrais considérer l'idée de ne pas te tirer une balle dans la tête, disons... durant un ou deux jours après la fin de notre 'accord', aussi unilatéral te semble-t-il. Cela te laissera largement assez de temps. » Pas besoin de plus d'explications, de détails futiles et inutiles, elle ne peut qu'avoir compris où il veut en venir. Sans prévenir, Roman fond sur la propriétaire des lieux, saisit son visage d'une main et compresse ses joues rebondies. S'il peut la blesser une première fois de ses ongles assoiffés de brutalité, il n'en sera que plus ravi. « Si tu imagines ne serait-ce qu'une seule seconde pouvoir refuser ma proposition, c'est que tu es plus idiote que tu ne le laisses déjà deviner. » Son souffle rauque s'échoue sur les traits de la jeune femme, tandis qu'un sourire mauvais vient gâcher ce beau moment de tête à tête calme et détendu. « Tu peux crier, faire ton petit numéro et exploser des bouteilles autant que tu le veux, tu ne peux plus reculer. C'est toi qui es venue me chercher, ma rouquine, et tu n'as plus d'autre choix que d'accepter ce que je te propose sans broncher si tu tiens à la vie ou même à retrouver ton cher fiancé. » Roman force de sa poigne massive Moira à affronter son regard de plus près. Il sait qu'elle ne détournera pas aisément les yeux, même s'il sait pouvoir l'y contraindre dès qu'il le veut. « A ton tour de me donner une bonne raison de te faire confiance », qu'il achève, mesquin, alors qu'il décolle sa peau de la sienne avec violence, pour l'éloigner au plus vite de lui. Ce contact avec l'une des filles du diable en personne ne peut qu'avoir brûlé un peu plus son épiderme, bien que déjà parsemé de brûlures qui n'échappent pas au regard le moins averti. Le quinquagénaire s'éloigne de quelques pas avant de se retourner vers la mutante. Inspirant une bouffée d'air revigorante, il dépose un dernier regard pouvant entrer dans la catégorie « patient » sur la propriétaire des lieux. Bien qu'avec sa requête d'obtenir une preuve de 'confiance' de la part de la mutante en retour, Roman s'amuse de la situation plus qu'autre chose, il admet tout de même attendre avec impatience quelle réponse il va pouvoir obtenir de tout ça. « Je répète : est-ce que le prénom de Seth te dit quelque chose ? » Pas besoin de rajouter de « ou pas », « ou non », Roman sait parfaitement qu'elle le connaît.

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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeSam 22 Aoû 2015 - 13:05

meet me at the Equinox

ft. Roman Griske


« Règle n°2 du mutant qui survit : Ne pas provoquer le loup... »
Si je commençais à vraiment avoir peur face à Roman ? Sans dec... J'avais face à moi un tueur en puissance doublé d'un psychopathe, bien sûr que j'avais peur ! Il était sûrement capable de me tordre le cou sans que son rythme cardiaque ne dépasse les soixante-dix battements par minute, il y avait de quoi trembler. Il était imperturbable, ce sourire froid fiché sur les lèvres et ce visage complètement fermé... Fais un truc, mec ! Bouge ! Je me sentais d'autant plus stressée qu'il ne montrait aucune émotion violente. Et lorsqu'il ouvrit la bouche, mon sang ne fit qu'un tour. Je n'étais pas une mauvaise manipulatrice, loin de là, mais ce gars-là touchait à tellement de points sensibles chez moi qu'il avait totalement brisé ma garde. Bien sûr qu'on voyait que je mentais, tout mon corps me trahissait. Et ça ne lui avait pas échappé. Il y avait trop de paramètres à prendre en compte dans cette histoire : La survie et l'état de mon fiancé, ma propre vie et maintenant celle de Seth... Et si je devais n'en choisir qu'une, bien sûr que j'aurais mis la mienne de côté, mais vendre Seth pour récupérer William... Je ne voulais pas avoir ça sur la conscience.

"... Te faire confiance ? Tu plaisantes, j'espère ? Tu es probablement la pire pourriture que je connaisse alors non. Je ne te fais pas confiance."

Mais je n'avais pas besoin de lui faire confiance pour m'allier à lui le temps de retrouver mon fiancé. En vie de préférence. Tant pis si je devais m'abaisser à cela et me salir les mains, j'étais prête à tout... Sauf à vendre un ami. Je me crispais alors sur les accoudoirs de mon fauteuil, sentant mon cœur s'emballer. « Il n'est ni au Paradis, ni en Enfer. » Cette phrase résonnait à mes oreilles tandis que mon cerveau tentait de l'interpréter. Il ne pouvait pas être mort, s'il parlait ainsi ! Mais je n'avais pas pour autant la certitude qu'il soit en bonne santé... Je doutais que Griske soit le genre de type à tailler une bavette avec un mutant, étrangement. Il se moquait de moi... Je pinçais alors les lèvres en le fusillant du regard, mais ne répondais rien. Provoquer la bête n'était pas franchement l'idée du siècle. Seulement il était trop tard. J'avais déjà réveillé le monstre, celui-ci n'attendait que le bon moment pour faire son entrée. Entrée qu'il marqua par le choc de sa bouteille contre ma table basse, qui sonna comme un glas à mes oreilles. Tous mes muscles se tendirent, préparant mon corps à la fuite. Pourtant je ne bougeais pas, je ne cillais pas, et je continuais à garder la tête haute. Hors de question que je lui montre ma peur une seule seconde.

Et ce que je redoutais le plus arriva. Bien sûr que cet accord n'irait pas dans mon sens et n'arrangerait que lui... Bien que je n'aurais rien à gagner sinon ma survie, et encore... Je m'étais faite avoir sur toute la ligne, que j'étais bête... Alors, pour une fois, je gardais le silence, me mordant la langue pour ne pas exploser et lui dire d'aller se faire foutre et de se carrer mon aide bien profond. Non... Pas tant que j'aurais l'espoir de revoir William en vie. Il ne voyait pas un humain en moi, simplement une chose, une bête à abattre, mais je ne comptais pas me laisser faire si facilement.

Lorsqu'il attrapa mon visage, le serrant violemment dans sa poigne de fer, je grimaçais et lui lançais un regard glacial. Je ne rêvais que d'un chose : Pouvoir en faire autant. Et pourtant, c'était moi la proie et lui le chasseur. Je sifflais alors entre mes dents serrées, ma voix cherchant désespérément la fréquence de résonance de ses propres oreilles pour le déstabiliser.

"Lâche-moi, enfoiré..."

Rien à faire, il continua son petit speech de super vilain... Qui avait le mérite d'être clair et on ne peut plus menaçant. Il resserra sa poigne contre mes joues, m'arrachant à nouveau une grimace douloureuse, mais je ne détournais pas le regard pour autant. Si tu veux jouer à « qui a le regard le plus perçant », mon vieux, ça va être serré... Seulement, je pouvais faire la maline en ne baissant pas la tête et en l'affrontant de face, mais comme il le disait si bien : Je ne pouvais pas reculer. Ca me coûtait beaucoup de l'admettre, mais ce cinglé avait même raison sur toute la ligne. Non seulement j'étais prise au piège, mais il me tenais en laisse avec la garantie que mon fiancé était en vie.
Lorsque enfin il consentit à lâcher mon visage, je me massais les joues en grognant. Ma mâchoire émit un craquement désagréable tandis que je me levais, ne supportais plus de devoir lever la tête pour regarder Griske dans les yeux. Quand bien même j'étais plus petite que lui, j'avais l'air moins vulnérable debout, et ce même en pyjama.

"Que les choses soient claires, Griske. Peu importe tes menaces, peu importe tes relations ou ce que tu voudras bien me dire au sujet de William, je ne te fais pas confiance. Je me méfierai toujours, et je sais que c'est réciproque. Tu veux une raison de me faire confiance ? Je vais t'en donner une. Si William n'était pas aussi important à mes yeux, je t'aurais déjà foutu dehors, et j'aurais appelé les flics. Sauf que je ne ferais rien de tout ça. T'as besoin de moi ? Ca tombe bien, j'ai besoin de toi."

Je jouais ma vie, celle de Seth, celle de William. Ca sentait mauvais et je ne pouvais plus faire marche arrière. Alors je croisais les bras et me plantais devant lui, levant les yeux pour affronter son regard de glace.

"Il se pourrait en effet que je connaisse Seth, pourquoi ? Qu'est ce qu'il a à voir là dedans ? C'est lui qui m'a fournit un flingue, mais si tu le connais si bien, tu dois savoir que c'est sa spécialité, non ?"

Cette fois, je mentais d'une manière bien plus convaincante que lorsque j'avais dis à Roman que je n'avais jamais entendu parler de lui. Peut-être était-ce la colère ou l'énergie du désespoir, allez savoir... Je penchais la tête sur le côté, esquissant un sourire mesquin.

"C'est comique, non ? Le grand chasseur de mutants qui a peur d'un petit trafiquant d'armes... Qu'est ce qu'il peut bien t'avoir fait pour que tu viennes demander à une... Dégénérée si elle le connaît ? Il t'a vendu un pistolet à eau ?"

Tais-toi, Moira... Vraiment... Quoi que non. C'était bien trop drôle. Car au fond, je me demandais bien ce que Griske pouvait vouloir à Seth. Il était discret et rusé, mais de là à échapper au chasseur ? Ca forçait le respect !

"Mettons les choses à plat, tu veux ? Qu'est ce que tu veux à Seth ? Il y a un monde entre te dire à combien il fait le kilos de C4 et ce qu'il mange au ptit dej, ok ? Et de mon côté, je veux l'assurance que tu ne te fous pas de ma gueule. Je veux une preuve que William est en vie. Une preuve tangible, réelle, palpable."

Je le toisais alors, une lueur de défi dans le regard. Pardon, Seth... Tu m'en voudras pour ce que je vais faire, et je m'en voudrai aussi. Mais si Griske me donnait une preuve que mon fiancé était en vie, je savais que plus rien d'autre n'aurait d'importance à mes yeux. J'aviserais en temps voulu, j'espérais bien pouvoir jouer les héroïnes au point de préserver Seth et de sauver William. En théorie ça pouvait marcher. Mais dans la pratique... C'était autre chose...

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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeMer 9 Sep 2015 - 18:49

Une fois de plus, les choses ont tourné à son avantage. Toute situation tourne à son avantage. Roman a cette petite chose naturelle qui fait ressortir le meilleur chez les autres, quelque chose d'indescriptible qui peut lui faire obtenir ses moindres désirs. Aujourd'hui, il ne s'agit ni plus ni moins que d'avoir simple confirmation de ses informations, et peut-être un peu plus par la suite, et il a juste besoin d'être un tantinet plus persuasif qu'il ne l'est déjà par la parole pour que le résultat soit convaincant. Prenant appui contre une commode se trouvant derrière le siège où il se trouvait plus tôt, le Norvégien laisse son regard perçant couler sur le visage de la mutante. Elle se méfiera donc toujours de lui ? Cela ne peut que le faire sourire d'un air satisfait. « C'est bien, je ne perds donc pas la main. » Son petit commentaire s'avère plus être le compliment qu'il doit se faire lui-même à la place des autres qui ne lui feront jamais. Pourtant, il le mérite amplement. L'ex-russe s'adore à inspirer une certaine crainte chez autrui. C'est inscrit dans ses veines, marqué à même sa peau à présent. Il dégage une aura bouleversante qui fait succomber les êtres les plus téméraires dans un doute toujours plus profond. C'est un peu son 'don' à lui, comme il se plaît à le dire à Charlotte parfois. « Les flics... », qu'il ricane en secouant la tête. Croit-elle vraiment que les forces de l'ordre perdraient du temps à se liguer contre lui ? Non. La moitié se trouve dans le même camp que lui. Plus qu'inutile. Roman sait qu'il n'a pas besoin d'expliquer sa moquerie soudaine, la demoiselle ne peut que comprendre où il veut en venir. D'ailleurs, si par la même occasion il peut lui rappeler qu'elle et les siens ne sont qu'en minorité dans cette ville, pourquoi s'en priver ? Ses mains viennent se déposer sur le haut du dossier devant lui. La mine (presque) trop confuse pour être crédible, Roman affiche l'air le plus pitoyable et désolé qu'il ait jamais arboré. Une attitude méprisable, comme tant d'autres, et pourtant si digne de l'homme sans cœur qu'il peut être. Qu'en a-t-il à faire de son fiancé, déjà ? Rien. Foutrement rien à cirer. Alors, au lieu de répliquer sur un ton acerbe quelque chose qui pourrait mettre en péril le but de sa venue ici, le Norvégien préfère en jouer. Après tout, lorsqu'on s'amuse autant avec une personne, on tient à faire durer le plaisir. « Que je suis idiot, j'ai oublié la photo de son visage tuméfié sur ma table de chevet... », qu'il prononce d'une petite voix grave et faussement peinée. « Je suis vraiment désolé. Je suis parti de façon précipitée de chez moi, ça m'est com-plè-te-ment sorti de la tête. » Seulement, à peine a-t-il prononcé ces quelques mots que, sans même pouvoir le contrôler, les traits de son visage se contractent. Comme s'il venait de croquer dans un pauvre citron, il sent un arrière-goût acide se glisser sur sa langue puis dans sa gorge. Non, jouer l'homme préoccupé par ses actes n'est vraiment pas son truc. Un nouveau rire amusé lui échappe, se fichant ouvertement de ce que peut penser la mutante de sa petite plaisanterie, qui tranche d'ailleurs mieux que tout le reste avec les mots nerveux et la main brutale qu'il a posée sur son visage quelques minutes auparavant. Détournant le regard vers son siège pour y reprendre place, le hunter se laisse choir face à son interlocutrice, le regard bien plus sombre. C'est aussi grâce à cela qu'il inspire la crainte : bien souvent, on ne le suit plus. Roman semble vivre dans un monde à part que seules quelques personnes sont parvenues à comprendre (toujours de façon très partielle), Charlie étant la dernière en date. Un instant l'oeil furieux, il peut se mettre à plaisanter seul pour se jouer de la personne qui se trouve en face de lui. Ce soir, il se doute que sa façon d'être va encore marquer l'esprit d'une personne. Et c'est tout ce qu'il demande. Ou presque. « Je cherche à rencontrer toutes les personnes qui peuvent avoir un lien de près ou de loin avec ce cher Seth. Si elles tiennent à lui, ça peut aider. Mais vu la rapidité avec laquelle tu as finalement avoué le connaître, c'est que t'en as rien à faire de lui, c'est encore mieux. » Un haussement d'épaules bref accompagne une meilleure position dans son grand fauteuil.  « Tu sais qu'il fait dans le trafic de pistolet à eau. Quoi d'autre ? », qu'il poursuit d'un ton toujours plus direct, sérieux. « Dis-moi ce que je veux savoir, c'est-à-dire tout ce que tu sais, même les choses qui peuvent te paraître insignifiantes. Fais-le et je te promets que la prochaine fois que je viens te voir je fais l'effort de te ramener l'oreille du mutant qui voulait te passer la bague au doigt. » Un sourire austère gagne ses traits.
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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeLun 14 Sep 2015 - 0:07

meet me at the Equinox

ft. Roman Griske


« Règle n°2 du mutant qui survit : Ne pas provoquer le loup... »
A la seconde où Griske était entré chez moi, j'aurais du comprendre que la discussion ne serait ni courtoise, ni décontractée. Je voulais quelque chose, il voulait quelque chose, et aucun de nous deux ne semblait prêt à céder. Seulement, il avait un avantage non négligeable sur moi... Il avait déjà tué, et j'étais persuadée qu'il m'aurait arraché la tête sans le moindre état d'âme. De mon côté en revanche... Je rêvais de lui faire la peau tout en craignant de parler. Au moins mot de travers, je signais l'arrêt de mort de Seth et William. Et déjà, je regrettais d'avoir avoué connaître Seth. Sur le coup, j'avais pensé que c'était la meilleure chose à faire, qu'ainsi j'apaisais un peu la colère de Roman... Mais n'avais-je pas plutôt fait l'inverse ? Je provoquais le loup au lieu de chercher à le calmer, j'attisais bien plus que sa curiosité en lui cachant tout ce que je savais de Seth... Seulement, je ne me voyais pas trop lui avouer que lui et moi étions plus proches que je ne voulais bien l'admettre... Un ami, un amant, je savais des choses que je ne voulais surtout pas dévoiler à Roman.

Je crispais les poings lorsqu'il se moqua totalement de ma menace. Ok... Toi tu as les flics dans la poche, ou alors tu es inconscient. Puis je compris qu'à aucun moment je n'aurais le dessus sur lui. Il avait gagné la partie depuis le début et, aveuglée par ma haine, je n'avais même pas vu que je me battais avec un pion tandis qu'il m'avait faite échec et mat depuis longtemps. Il se moquait de moi et j'avais horreur de ça, j'aurais voulu avoir mon arme sous la main pour lui vider le chargeur dans le crâne. Mieux, j'aurais aimé avoir la pleine puissance de mes capacités vocales pour faire mieux qu'éclater une bouteille en verre.

"Fais le malin, Griske... Je ne te dirai rien de plus tant que je n'aurai pas la certitude que William est bien en vie... T'es quand même pas venu ici la bouche en cœur en croyant que je te dirais tout sans broncher ?"

Et il se mit à rire... Accentuant de seconde en seconde mon envie de l'abattre. Bientôt je le savais, je ne contrôlais plus mes actions et je risquais de faire quelque chose de stupide. Qu'importe... Je m'étais mise toute seule dans cette merde, après tout. Et alors qu'il reprenait, ses morts me percutèrent sans que je les comprenne tout de suite. « Mais vu la rapidité avec laquelle tu as finalement avoué le connaître, c'est que t'en as rien à faire de lui, c'est encore mieux. » Alors... C'était ça l'image que je donnais ? J'avais si vite rendu les armes que je commençais à me demander si je n'étais pas réellement prête à vendre Seth pour quelques renseignements à propos de mon fiancé. Et alors que j'écarquillais les yeux et restais silencieuse un mot, digérant ces mots en tentant de prendre sur moi pour ne pas craquer... Mon corps agit à ma place.

J'attrapais le goulot brisé de ma bouteille, qui était tombé sur la table basse, saisissais Roman par le col et lui plantais le morceau de verre dans l'épaule avec toute la force dont j'étais capable. Je sentis la paume de ma main s'ouvrir et le sang couler, mais peu m'importait. Pourquoi n'avais-je pas visé le visage ? Je me le demandais encore.

"Vas. Crever. Je te jure... Je te jure que si je retrouve William en vie, je viendrai te remercier en te mettant deux balles dans le crâne, c'est clair ? Quant à Seth, ne me dis plus JAMAIS que je n'en ai rien à faire de lui. Je t'ai dis ce que je voulais bien te dire, parce que je sais que le reste te servira à lui nuire..."

Je tremblais de tout mon corps, mes blessures passées me faisaient encore mal, mais j'avais tant d'adrénaline à revendre que je me sentais capable de soulever un camion. Et cette énergie, je l'utilisais pour une chose : Faire vibrer mes cordes vocales pour lui cingler les tympans.

"Tu veux savoir ce que je sais de Seth ? Il aime boire de la bière irlandaise, il porte un tatouage bizarre dans le cou, c'est une honte qu'il ne porte plus sa crête et... Ah oui ! Il ne sait pas cuisiner le bœuf bourguignon. Est ce que c'est suffisamment insignifiant pour toi ?"

Je le lâchais alors, comme si je m'étais brûlée, et reculais jusqu'à la table basse, tremblante de rage. Du sang coulait de ma main, et j'ignorais si c'était plus le mien ou celui de Griske. Le morceau de verre que je tenais jusque là fermement tomba dans un bruit sourd sur le parquet.

"Seth ne m'a jamais parlé de toi. Je ne savais même pas que vous vous connaissiez. Je... Je ne veux pas retrouver mon fiancé mort... Mais que veux-tu que je te dise de plus à propos de Seth ? Nous ne parlons pas business, nous sommes amis ! Qu'est ce que tu cherches à accomplir, bordel ?"

J'ignorais si ces choses insignifiantes que je lui disais étaient ou non ce qui allait nuire le plus à Seth... A vrai dire, je ne comprenais pas où Griske voulait en venir, je ne connaissais même pas son lien avec le calédonien. Qu'est ce que je devais faire ? La fermer ? Ou continuer mon petit speech en apparence sans intérêt ?

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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeSam 19 Sep 2015 - 0:23

Le Norvégien reste ancré dans son siège. Il garde son regard rivé dans celui de la mutant et attend. Il sait qu'il ne lui faudra pas patienter trop longtemps avant que ses désirs ne deviennent réalité. Quoi que Moira pourra en dire, elle vient de vendre Seth. Même si ce n'était pas dans ses plans, ni son idée première, le reste de ses pensées a décidé de son destin pour elle. Le chasseur ressent la nervosité croissante de la mutante. Il devine que ses mots cognent là où ça fait le plus mal et ne manque pas de se congratuler silencieusement. Jusqu'à ce que son instinct ne l'alerte. En un instant, Griske se retrouve avec un morceau de verre dans le bras. L'attaque de la mutante est brève, efficace, et permet juste au quinquagénaire de se relever quelques secondes de son siège avant de se laisser retomber dedans en laissant une main tremblante venir gérer l'afflux de sang qui se forme au niveau de son épaule. Poussant un grognement rauque, les iris métalliques du Norvégien observent les pas incertains de Moira qui l'emmènent loin de lui. Cependant, bien que ses prunelles soient devenues furieuses, une chose interpelle encore plus : le sourire mauvais qui s'étire au fur et à mesure que la douce voix de la mutante parvient à ses oreilles. Elle vient de livrer quelques petits secrets sur Seth, tout en savourant un moment de bravoure dont elle ne se savait peut-être pas capable, et offre dorénavant au chasseur ce qu'il attend depuis le début. De la vulnérabilité, de la peur. De l'amitié ? « Je savais qu'après les informations inutiles, viendraient les choses sérieuses », que Griske ricane, tout en appuyant plus fort sur sa nouvelle blessure. Non, vraiment, les mutants doivent prendre son corps pour de l'argile à modeler à leur guise. Une mine rebutée traverse son visage, tandis qu'il détaille rapidement les dégâts. Charlie saura s'en occuper quand elle viendra lui rendre visite. En attendant, Roman doit achever ce pourquoi il est venu jusqu'ici. Reposant l'arrière de son crâne contre le dossier moelleux, l'ex-russe reporte toute son attention sur son hôte. « Tu viens de répondre à la question, ma rouquine. » En effet, après avoir décidé de se la jouer Korahien (pour preuve qu'ils ne sont pas amis pour rien, pour le coup), en ayant sans doute en tête que divulguer les premières informations banales qui lui passaient par la tête ne serviraient à rien, Moira s'est jetée dans la gueule du loup. Et Griske n'a même pas eu besoin d'en faire trop. Sans le vouloir, elle est passée au niveau supérieur, pour la plus grande satisfaction du quinquagénaire. « Je sais dorénavant une chose très importante sur notre cher Calédonien », souffle-t-il d'une voix glaciale. « Il a une 'amie'. » Roman ne lâche pas la mutante des yeux. Il cherche à ce que son sang ne fasse qu'un tour, qu'elle sente ses joues se vider de leur sang à cause de la honte ou de l'angoisse. « Toi. » L'ex-russe se lève brusquement. Ses doigts se resserrent autour de son bras. La douleur est bien là ; tout du moins Roman s'en doute : il ne s'en préoccupe pas, car il ne ressent presque rien. Son intérêt est ailleurs, à dix mille lieux de vouloir se prendre la tête à s’apitoyer sur l'entaille profonde qui décore son bras. « L'idée, c'est que tu vas rester la même », se met-il à expliquer, sans même plus lui accorder la moindre attention. Les pensées de Roman s'emballent. Il tient quelque chose. Il a mis le doigt sur une piste qui peut lui apporter beaucoup et l'adrénaline que cela lui procure est la plus belle des victoires. « S'il se doute de quoi que ce soit, il ne te fera plus confiance. » Le Norvégien se retourne vers Moira. Il s'avance d'un pas assuré, imposant, jusqu'à se retrouver proche d'elle et la contraindre à relever les yeux vers lui. « Et ce n'est pas ce qu'on veut, pas vrai ? », qu'il l'interroge, sans pour autant attendre une quelconque réponse positive. A présent, Moira n'est pas en mesure de faire marche-arrière. Elle le sait, lui le sait. Pas besoin d'y revenir. Cependant, si une piqûre de rappel est déjà nécessaire, Roman s'en donnera à cœur joie. S'éloignant d'elle (car bien incapable de rester trop longtemps près d'une telle vermine sans avoir une sorte de nausée violente), l'homme laisse ses yeux pénétrant observer une dernière fois les alentours. Le moindre indice pouvant lui en dire encore un peu plus sur elle est bon à prendre. Sa visite s'achèvera d'ici peu, il peut bien profiter des derniers instants de cette sympathique pyjama partie improvisée en gardant en mémoire chaque seconde passée en ces lieux. « Seth te trahira, un de ces jours. Au moment où tu t'y attendras le moins », qu'il prononce alors, d'une voix forte, hachée par son bel accent, qui envahit tout l'espace en un instant. « Et lorsque ce moment arrivera, tu seras bien contente d'avoir passé un marché avec moi, je t'en donne ma parole. » L'ex-russe manque ajouter qu'il en mettrait son épauler à planter, mais il garde sa petite plaisanterie pour lui. Roman veut la voir réfléchir. Est-ce qu'une seule fois, une seule toute petite fois, Seth l'a aidée ? Par exemple, s'est-il servi de son espèce de réseau pour se renseigner sur la disparation de son fiancé, tout comme lui, le grand méchant loup de l'histoire, a été apte à le faire ? Le Norvégien est persuadé que non ; inutile de poser la question.
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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeDim 27 Sep 2015 - 20:42

meet me at the Equinox

ft. Roman Griske


« Règle n°2 du mutant qui survit : Ne pas provoquer le loup... »
Je venais de commettre l'une des plus grosses erreurs de mon existence... La respiration saccadée, je sentais toujours l'afflux d'adrénaline dans mon sang, qui me faisait trembler de la tête aux pieds. J'étais partagée entre une intense envie de frapper Griske jusqu'à ce que même sa mère ne le reconnaisse plus, et l'impression d'être totalement paralysée. J'étais incapable de faire le moindre mouvement, quand bien même la coupure sur la main me démangeait-elle, le sang gouttant sur le parquet. Je m'en fichais bien, de tout ça, car j'étais pétrifiée. Il avait à peine réagi ! Tout juste un grognement et un regard glacial. Et c'était bien plus inquiétant que toutes les colères ou hurlements du monde. C'était le genre d'attitude qui me faisait froid dans le dos : Un total recul vis à vis de ce qui pouvait lui arriver, et même si je me doutais qu'une telle blessure devait le faire souffrir, je m'étais attendue à plus... D'humanité. Mais ce type n'était pas humain. Définitivement pas. Griske acheva de me le prouver lorsqu'un sourire s'étira sur ses lèvres.

Rien à voir avec le sourire aimable, doux, amusé... C'était le sourire d'un requin ou d'un fauve ayant ferré une proie. Et la proie c'était moi. Et Seth. Et même s'il n'était pas physiquement présent avec nous, il était tout aussi pris au piège. Qu'est ce qui le faisait sourire, cet enfoiré ? Qu'est ce qu'il y a de si drôle, hin ? Il ricana, m'affirmant que les choses sérieuses commençaient. Pardon ? Je venais de lui dire les informations les plus inutiles qui soit, qu'est ce qui ne tournait pas rond chez ce type ? « Tu viens de répondre à la question, ma rouquine. » Je restais un instant silencieuse, balbutiant des mots inaudibles jusqu'à ce que ma voix s'exprime à nouveau en un "Quoi ?" à peine murmuré. Qu'est ce qu'il me bavait comme conneries, celui-là ?

Et le couperet tomba. Net, précis, aussi froid qu'un bloc de glace. A vouloir faire la maligne, je venais tout simplement de révéler à Griske que j'étais plus qu'une simple connaissance pour Seth. Nous étions suffisamment amis et proches pour que je puisse fournir ce genre de petits détails qui me semblaient totalement anodins et pourtant en disant long sur notre relation. Mais que je pouvais être bête, franchement ! J'aurais du la boucler !

"Je... Non ! Non non non ! Je... Nous... Et alors ? Qu'est ce que ça peut te foutre qu'il ait des amis ? T'es jaloux ?"

Ca ne servait plus à rien de mentir. En revanche je me rendais compte qu'au lieu de la boucler, je continuais à faire la conne, et que si je voulais rester en vie et préserver celle de Seth, il valait mieux pour moi que j'en dise le moins possible. Aussi je préférais me taire, croisais les bras et l'écoutais simplement. Intérieurement je bouillonnais de rage, plus envers moi qu'envers lui, d'ailleurs. J'aurais voulu pouvoir appeler Seth pour lui parler de tout ça, lui dire qu'il était en danger, ce genre de conneries qui m'aurait fait passer pour la niaise de service... Mais je ne pouvais rien faire, j'étais démunie... Au moins mot de travers, Griske avait raison : Seth saurait tout, je perdrais sa confiance et plus que ça il serait encore plus en danger. Il était une des rares personnes pour qui je me faisais du soucis, l'un des seuls à qui j'avais pu parler librement... Je me sentais étrangement coupable pour ce que je venais de faire.
« Et ce n'est pas ce qu'on veut, pas vrai ? » Je me contentais de secouer la tête au lieu de répondre quoi que ce soit. Bien sûr que non, je ne souhaitais pas cela mais... J'étais prise au piège... Et ce qu'il ajouta me fit l'effet d'un poignard dans le ventre.

Si Seth me trahissait... ? Si Seth se foutait vraiment de ma gueule depuis le début ? S'il connaissait Griske, ce n'était peut-être pas anodin ? L'incertitude du se lire sur mon visage, et je peinais à retrouver mon expression belliqueuse. J'avais tant souffert de la trahison de mon frère et de l'enlèvement de mon fiancé que j'avais pendant des années choisi de ne faire confiance à personne. Jusqu'à ce que je rencontre Seth. Et si je m'étais trompée ? Je grimaçais et laissais un silence s'installer entre nous avant de reprendre.

"Qu'est ce que tu en sais, qu'il me trahira ? Il t'a fait le coup donc c'est forcément un traître ? Je sais pas ce que tu lui as fais, Griske, mais j'ai comme l'impression que vous n'étiez pas très potes... Ce marché, comme tu dis, il n'existera que si j'ai deux certitudes : Que tu me donnes des réponses au sujet de William, quelque chose de plus concret que ta parole, et que tu ne touches pas à Seth. Parce qu'en effet, on est amis. Et si j'apprends que tu es aller lui chercher des noises, je mettrai toute mon imagination en œuvre pour faire pire qu'un tesson de bouteille dans l'épaule."

Ca faisait beaucoup de menaces en une soirée, et de toute manière je savais très bien qu'il n'aurait pas peur. Au pire il me rirait au nez, au mieux il se contenterait de m'ignorer.

"Si Seth me trahit, tu seras l'épaule sur laquelle je pourrai venir pleurer ? Laisse-moi rire, tu veux ! Je ne sais pas ce que tu cherches... Ni ce qui te motives, mais je finirai par le savoir."

En réalité j'étais morte de trouille, comme n'importe quel humain l'aurait été à ma place.

"Maintenant fous le camp... Si t'en as fini avec ton petit manège, dégage. Je sais très bien que tu as gagné cette fois, je ne suis pas idiote. Mais ce n'est que partie remise..."

Je désignais alors la porte d'un mouvement sec de la tête. Lui ordonner de s'en aller, c'était encore le seul moyen pour moi de garder une certaine contenance, tandis que j'étais toujours autant partagée entre l'envie de lui refaire le portrait et d'aller me planquer dans un coin... Seth, t'avais raison. Quand je l'ouvre, c'est souvent pour dire des conneries, finalement.

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MessageSujet: Re: meet me at the equinox.   meet me at the equinox. Icon_minitimeMer 14 Oct 2015 - 14:18

Le silence. La plus belle des réponses que puisse obtenir Roman. Il veut dire tellement plus qu'une réponse criarde, animée, désolée. Il symbolise tout à la fois. La réflexion, le doute, la peur. Face à l'ex-russe, les silences se multiplient. Ils se suivent mais ne se ressemblent pas. Jamais. Le quinquagénaire est capable de lire entre chaque perte de mots des millions de choses différentes. Des sous-entendus, des révélations, des aveux par centaines. Griske affectionne tout particulièrement ce genre de réponses. Elles gonflent son cœur de pierre d'un souffle nouveau, d'une satisfaction puissante et inatteignable. En comparaison des piques lancées par la mutante juste avant, le Norvégien sait qu'il peut ne pas répondre pour garder l'emprise sur la situation. Pas besoin de plus, ni de moins. Roman laisse son charisme glaçant faire le travail à sa place. Un pouffement sec témoigne de son envie de rire à gorge rauque et déployée de la bêtise de la rousse en face de lui. Son regard métallique se relève si vite qu'il peut être assimilé à une lame aiguisée, peu rieuse. « Prends-t'en à moi maintenant, alors. Je sais d'avance que mon chemin croisera celui de Seth tôt ou tard, je n'y peux rien. » Non, vraiment, ce n'est pas comme si Griske prenait un malin plaisir à provoquer les plus belles rencontres de son existence au jour le jour. En tant que maniaque d'un certain contrôle concernant son existence ainsi que celles de quelques autres personnes (s'il peut les nommer ainsi), il ne peut que prédire à l'avance comment les choses vont se passer. Griske ne sait juste pas quand cette nouvelle rencontre aura lieu. Mais il préfère attendre encore un peu, juste pour voir si Seth commet une erreur impardonnable qui donnera une raison de plus au quinquagénaire de sortir de son silence radio à son sujet. Enfin, de son prétendu silence radio. En vérité, Roman n'est jamais bien loin. Secouant une tête répugnée, le Norvégien croise les bras avant de se reculer d'un pas. Question d'instinct de survie. « Non, par contre, tu te démerderas pour pleurer sur ta propre épaule, spasíbo. » Les paroles de la mutante continuent d'affluer, nourrissant l'homme de toujours plus d'informations à son sujet. Il devine la crainte dans sa voix. Il entend les hésitations entre ses mots, celles-là même qui indiquent qu'elle regrettera peut-être de s'être montrée aussi téméraire une fois qu'il sera parti. Roman a le loisir de constater, qu'une fois de plus, sa présence déstabilise au delà des espérances la raison d'un autre monstre. Et la liste ne cessera pas de s'allonger, il le sait bien. « On en parlera la prochaine fois que je viendrai, ma rouquine, chaque chose en son temps », qu'il indique cependant, alors que Moira désire presque en apprendre plus sur ses motivations. Nouvel indice de son emprise : sa curiosité transparaissant au travers de son discours décousu. Bien sûr, qu'elle a envie d'en découvrir plus sur lui. Malgré la réticence, le dégoût probable qu'il inspire, Roman soulève aussi les interrogations. Souvent, on ne peut faire sans : sa présence, ses mots calculées, les situations provoquées. Le Norvégien incarne un mystère de plus en plus épais que les nouvelles rencontres qu'il fait sur sa route ne peuvent s'empêcher de vouloir résoudre. Ce qui n'est pas pour déplaire au principal intéressé. Adressant un dernier sourire glacial à la mutante, Roman décroise les bras avant de lever des mains innocentes en l'air. « J'y vais, j'y vais... », qu'il accepte, sur un ton qui pourrait presque laisser croire qu'il le fait à contre-coeur. Prenant le pas du hall d'entrée, le chasseur pose sa main sur la porte d'entrée, l'actionne et entreprend de mettre un premier pied (geste outrageusement salvateur pour lui) hors de l'habitacle, avant de se stopper. Ne sachant pas si la mutante l'a suivi pour s'assurer si, oui ou non, Roman allait vraiment la laisser en paix, le quinquagénaire ne se retourne pas. Il laisse son épaule frôler le bois de la cloison près de lui, et prononce un « Bonne nuit, Moira » d'une voix assez forte et assurée pour qu'elle puisse l'entendre de là où elle se trouve, voire même en cauchemarder dans la pénombre. Enfin, Griske se retrouve dehors, claque avec férocité la porte pour essayer de faire trembler les murs de la petite maison, si ce ne sont ceux de l'esprit fragile de la mutante après son passage, avant de descendre les marches du perron, de coincer les mains dans les poches de son pantalon et de reprendre le cours de son existence, comme si de rien n'était.

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