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 i hate you so much (alejlin)

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Jedikiah Grimwood
Jedikiah Grimwood

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MessageSujet: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeLun 13 Juil 2015 - 1:23

i hate you so much  
Machinalement, je monte et démonte mon glock dans la salle de repos. Mes yeux ne cessent de faire des allers-retours vers l’horloge murale où s’égrènent les minutes qui me séparent de mon tour de garde. Avec les récents événements et les passe-droits qu’on a généreusement eu grâce au maire, j’ai deux fois plus de boulot et donc deux fois moins de temps pour dormir. Pas que ça me dérange mais on va dire qu’avec la fatigue, les crises de tremblements s’accentuent voire s’intensifient. Et je suis plus susceptible. Aussi, lorsqu’un nouveau coup d’œil m’apprend qu’une minute à peine s’est passée depuis mon dernier regard, je pousse un soupir d’exaspération et attache mon gilet pare-balle : ça ne sert à rien d’attendre, inactif, je préfère largement commencer à avance à surveiller l’extérieur de la Mairie, même s’il fait froid, même si c’est chiant, même si c’est long : au moins, je n’ai pas l’impression de mourir de vieillesse dans une salle de repos où je m’étouffe avec mon ennui.

Lorsque je sors de la pièce, il me faut quelques pas pour dérouiller mes muscles ankylosés. J’échange quelques blagues et amabilités avec mes collègues postés à l’intérieur, refuse un café, sors du bâtiment et renvoie à l’intérieur le plus crevé des deux gardes. Dans un bâillement, je salue Anderson d’un signe de tête avant de m’adosser au mur dans une attitude de repos nonchalant qui cache la plupart du temps mon attention. Je prends le temps d’observer le gosse que j’ai formé et qui doit avoir peu ou prou mon âge. Pas un mauvais bougre, un peu mou du genou parfois et avec une grosse, trop grosse même, tendance à se reposer sur ses lauriers. Son nez cassé, d’ailleurs, c’est un cadeau que je lui ai fait à la moitié du stage parce qu’il refusait de conserver une garde parfaite en permanence sous prétexte qu’il avait réussi à me mettre une fois à terre en jouant sur mon unique – à l’époque – point faible. Sans aucun scrupule, je le dissèque du regard avec la minutie de l’ancien instructeur. C’est amusant de le savoir mal à l’aise sous mon inspection, à croire que tous mes élèves resteront mes élèves pour des années, même après la fin de leur entraînement. Ils ne sont que deux de cette promotion à être restés à Radcliff. Lui et… elle. Pour le coup, elle, je doute qu’elle continue de me percevoir comme son instructeur puisque ça fait des mois que je ne la vois plus comme une élève. Juste comme une égale, juste comme. Je sers les yeux et reporte mon attention sur la ville encore endormie. Il ne doit pas être loin d’approcher les neuf heures du matin mais il n’y a pas beaucoup de passants qui osent affronter la température négative et la neige. Je souffle sur mes mitaines et les dernières phalanges de mes doigts, chacune plus gelée que la précédente. « Alejandro, je peux te poser une question ? » Mon regard file en direction d’Anderson, un sourcil arqué et interrogateur. « Tu viens de le faire mais vas-y… » Je lui fais un petit sourire encourageant. Il est pas plus con qu’un autre et faire la conversation fera passer le temps plus vite. « J’ai peut être une cible, mais faudrait la viser au NH25. » Je frissonne à cette seule mention du vaccin que je trouve et inutile, et insultant, et pire que la mort. Pour en avoir fait les frais. Mon regard se durcit, je détourne le regard pour mieux fixer la rue. « Nom, prénom ? Pourquoi elle est toujours en vie ? » Un silence me répond, je fais quelques pas sur le parvis de la mairie, attendant la suite. « Hum… je ne veux pas qu’on lui fasse de mal. Elle n’utilise pas mal sa mutation, tu vois et… » Aussitôt, la gifle résonne. Je n’ai pas retenu mon coup : sa lèvre a éclaté. Mais il l’a mérité. « Si tu me dis que c’est ta copine, Anderson, je vais m’occuper personnellement de son cas avant de m’occuper du tien. » Je hais les mutants et je hais plus encore ceux qui parviennent à détourner mes anciens élèves de leur objectif principal. Vacciner un mutant pour apaiser son esprit et continuer à sortir avec ? J’ai envie d’étrangler Anderson. Je m’apprête d’ailleurs à le lui faire remarquer lorsque je m’aperçois qu’il fixe un point, avec soulagement, quelque part derrière moi. Je me retourne dans un froncement de sourcils : elle est déserte la rue, elle… une silhouette se découpe à quelques pas, il ne me faut pas bien longtemps pour la reconnaître. Et merde. J’ai la poisse. Je regarde l’heure : j’en ai pour deux heures encore avant qu’on vienne me relever. Je lève les yeux au ciel lorsque ses cheveux blonds se découpent en bas des marches. Mes doigts tapotent mon fusil avec une impatience et une nervosité non contenues. « Hey Bates ! Qu’est ce qui t’amène dans le coin ? Ca fait longtemps ! » Non mais il n’a pas appris à se la boucler celui là ? Je lui lance un regard noir qui fait éteindre sa voix sans attendre. Mais maintenant que la conversation est lancée, c’est contre ma nature de la laisser mourir et de ne pas sauter sur l’occasion ; Surtout que j’ai vraiment envie de savoir ce qui l’amène dans le coin. Je m’adosse au mur le plus proche, jambe repliée. « C’est vrai, ça, dis nous. Qu’est ce qui t’amène là où tu n’as rien à faire ? Une petite envie, comme ça, à satisfaire ? Ce besoin de vacciner tous les humains qui passent ? » Anderson ne va peut être pas comprendre mais lui, quand j’en aurai fini avec sa mutante de copine et avec lui, on n’en aura plus rien à faire. Tout ce qui compte, c’est de lutter contre l’envie d’étrangler Caitlin, de l’embrasser, de l’envoyer paître et de quitter de suite la place. Je ne la supporte pas, je la hais, je la déteste, je ne lui pardonne pas. Mais elle reste elle.

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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeJeu 16 Juil 2015 - 18:46


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Elle détestait l’hiver. Elle détestait vraiment l’hiver et elle n’en pouvait plus de voir toute cette neige qui tombait, ce froid qui n’en finissait pas de s’accentuer, cette nuit qui s’éternisait avant que le soleil ne vienne darder ses timides rayons sur la ville. Caitlin était australienne, et s’il y avait une seule chose qu’elle avait conservé de son ancienne vie en Australie, c’était son amour pour la chaleur. Et ça n’avait fait que se confirmer quand elle avait prit le NH25. A présent, elle redoutait le froid qui la forçait à se couvrir de monceaux de vêtements tous plus désagréables les uns que les autres, alors que son seul souhait était de se déshabiller au maximum pour diminuer leur frottement sur sa peau hypersensible. Elle avait eu beau monter le chauffage au maximum dans son appartement, elle ne pouvait pas se balader nue comme elle le voulait, elle ne pouvait pas dormir sans une couverture sur elle … Et tout ça lui mettait les nerfs en pelote. Cette nuit avait encore été éprouvante pour la jeune femme, qui avait finalement préféré grelotter sur son canapé plutôt que de se coucher entre ses draps rêches. Depuis quelques jours, elle n’arrivait même plus à dormir dans son lit, la sensation de la couverture sur sa peau la mettait au supplice. Et comme souvent, elle avait terminé sa nuit à griffonner sur son carnet à dessin, les genoux relevés sur le canapé, ses bras nus hérissés de chair de poule. Le temps passait plus vite ainsi, et cela apaisait un peu sa mauvaise humeur, mais rien de plus. Quand le soleil se montra, elle avait le bout des doigts noircis et avait terminé croquis : le corps d’une femme, brisée sur le pavé, le sang commençant à couler autour de sa tête. La dernière mutante en date qu’elle avait éliminé, tuée parce qu’elle refusait de se laisser suffisamment approcher pour recevoir le NH25. Caitlin avait ressenti de la pitié pour elle, mais elle avait choisi son destin. Elle aurait pu vivre libre, elle avait préféré mourir, ce choix était stupide mais c’était le sien … Caitlin ne penserait plus à elle à présent que son souvenir était couché sur le papier, elle était reléguée bien loin avec toutes ses autres victimes. Une de plus sur sa liste, un monstre de moins dans un monde qui en dissimulait encore bien trop.

Elle déplia finalement les jambes quand elle décréta que l’heure était assez décente pour sortir, et se dépêcha de s’habiller, contenant une grimace ennuyée. Il était impossible de trouver un vêtement agréable à porter, par ce temps ! Mais une fois emmitouflée dans un pull-over à la texture de papier de verre, et serrée dans un pantalon qui la brûlerait avant la fin de la matinée, elle sortit dans la neige et le froid. Elle avait besoin de refaire un stock de fioles de NH25, et on lui avait dit que Lancaster pouvait lui fournir une nouvelle arme capable de tirer plusieurs doses à la fois. Cette perspective suffisait à lui faire oublier momentanément la douleur qui tiraillait sa peau, et elle se rendit à l’hôtel de ville avec des images de chasse plein la tête. Une nouvelle arme, elle n’attendait que ça ! Elle ne se sentait jamais plus vivante que quand elle vaccinait un mutant … Elle arriva rapidement en vue du bâtiment, dont les échafaudages ne masquaient pas complètement les parties effondrées suite à l’attentat de la fête des fondateurs. Et, autre preuve marquante de l’attentat, les gardes en faction devant l’édifice … Elle s’approcha et ne tarda pas à reconnaître le premier, un de ses anciens camarades de formation. Quant à l’autre, qui lui tournait le dos … Elle reconnut sa silhouette juste quand il se retourna, et elle faillit lever les yeux au ciel. Sa journée commençait bien, décidemment !

« Hey Bates ! Qu’est ce qui t’amène dans le coin ? Ca fait longtemps ! » Ah, ce cher Anderson … Elle avait couché avec lui une fois, au tout début de leur instruction, bien avant qu’elle ne parvienne à entrer dans le lit d’Alejandro. Mais depuis, il gardait un air lubrique à chaque fois qu’il la croisait. Ce qui n’était pas le cas d’Alejandro, avec qui elle avait partagé bien plus qu’une nuit … Mais lui préfèrerait sans doute se tirer une balle dans le pied que de remettre ça. « Salut Anderson … Velasquez. » Si elle avait salué son ancien camarade de promotion avec un sourire enjôleur, elle était restée plus sobre avec son ancien instructeur, le gratifiant uniquement d’un hochement de tête. Elle aurait pu saluer n’importe lequel de ses supérieurs ainsi – et Alejandro n’était même plus un de ses supérieurs. Mais avec un peu de chance, elle ferait grimper son énervement à accorder plus d’attention à Anderson qu’à lui, et ce serait d’autant plus drôle de le voir bouillir. Rien que de la voir semblait déclencher tous ses instincts meurtriers, et ses yeux lançaient des éclairs malgré sa nonchalance feinte. Est-ce qu’il se contenait à cause d’Anderson ? C’était bien dommage. Il se retenait depuis trop longtemps, il avait besoin de laisser exprimer tout ce qu’il retenait envers elle. Et elle avait hâte que ce moment arrive, étrangement. « C’est vrai, ça, dis nous. Qu’est ce qui t’amène là où tu n’as rien à faire ? Une petite envie, comme ça, à satisfaire ? Ce besoin de vacciner tous les humains qui passent ? » Il engageait vite les hostilités visiblement ! Le sourire de Caitlin s’élargit encore et elle croisa les bras sur sa poitrine dans un geste lent, calculé. « On a la rancune tenace on dirait. » Fit-elle, narquoise. « Ca t’intéresse, mes envies à satisfaire ? Tu voulais te porter volontaire, peut-être ? » Elle n’avait plus que faire d’Anderson à présent, et son regard était planté dans celui d’Alejandro, en espérant que l’autre comprenne le message et leur lâche rapidement la grappe. C’était une affaire entre elle et son ancien amant. « Je ne vaccine pas tous les humains qui passent, tu devrais le savoir. Uniquement ceux qui ressemblent à des dégénérés. Ca ne peut pas leur faire de mal, hein ? » Un sourire taquin sur cette dernière question qui le mettrait sans doute dans une rage folle. Elle ne savait pas si Anderson était au courant de la vaccination intempestive d’Alejandro, elle-même ne l’avait raconté à personne, et elle doutait que le principal intéressé ait eut très envie de le crier sur tous les toits, mais elle préférait ne pas y aller trop directement. Il comprendrait le message, de toute façon. Et si jamais il tentait de la tuer (et que par malchance elle se laissait faire) Anderson serait son chevalier servant près à la sauver … C’était beau à en dégobiller. Anderson n’était rien d’autre qu’un vantard dont le cerveau se situait dans son pantalon, mais il pouvait servir, si jamais.

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Jedikiah Grimwood
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeSam 18 Juil 2015 - 15:00

i hate you so much  
« Salut Anderson … Velasquez. » Il y a des journées avec et des journées sans. Et aujourd’hui, de toute évidence, ce sera une journée avec mauvaise humeur et sans une once de bonne humeur. Je foudroie Anderson, je foudroie Caitlin, je m’adosse au mur dans une nonchalance plus que factice lorsque mon amabilité habituelle lance les hostilités, et qu’importe son avis, son envie de se prendre la tête avec moi ou quoique ce soit : elle vient sur mon territoire donc qu’elle en paye le prix et voilà. Mes doigts frigorifiés tapotent la crosse de mon fusil alors que je fais rouler mes épaules sous mon gilet pour bien le remettre en place et accentuer ma nonchalance apparente. Son sourire m’exaspère, la commissure de mes lèvres se tire en riposte : pas question de la laisser gagner à ce petit jeu là. Elle croise ses bras sur sa poitrine, j’arque un sourcil interrogateur. Allez, réponds, qu’on enchaîne directement. Je ne sais pas vraiment ce que je veux mais ce n’est pas un problème : qu’elle reste ou qu’elle se casse, le résultat sera le même puisque je serai de mauvaise humeur pour le reste de la journée. « On a la rancune tenace on dirait. » Teuh. Je lève les yeux au ciel dans un soupir d’exaspération en me décollant du mur, comme pour me grandir alors que l’on sait l’un comme l’autre qu’elle me dépasse de quelques centimètres, deux pour être exact. Deux de trop selon moi. Du coin de l’œil, je perçois un Anderson qui fronce les sourcils, ne sachant pas vraiment s’il vaut mieux qu’il se casse ou qu’il reste. Indifférente à son trouble – et je dois bien dire que je n’en ai rien à faire non plus – Caitlin poursuit, toujours sous mon regard noir et impatient. « Ca t’intéresse, mes envies à satisfaire ? Tu voulais te porter volontaire, peut-être ? Je ne vaccine pas tous les humains qui passent, tu devrais le savoir. Uniquement ceux qui ressemblent à des dégénérés. Ca ne peut pas leur faire de mal, hein ? » Là, il faut l’avouer, j’ai du mal à démêler dans mes sentiments ce qui relève de la colère, du dégout, de la rancœur et de l’affection. Dans tous les cas, je serre les poings et les dents pour éviter de lui faire ravaler tout de suite son sourire. J’aimerais bien penser que je n’aurais aucune réticence à l’idée de la frapper si l’occasion se présenter, j’aimerais bien penser aussi me dire que je n’en ai plus rien à faire d’elle. Mais de toute évidence, comme elle l’a si bien dit, j’ai la rancune tenace. Plus que tenace. « Ceux qui ressemblent à des dégénérés ? Sérieusement ? » Je ne tiens plus. Je n’ai jamais tenu plus de cinq secondes face à elle de toute manière, c’était utopique d’espérer un miracle aujourd’hui : mes mains saisissent son col et l’envoient valdinguer contre un poteau où je la maintiens, nos visages un peu trop proches à mon goût. « Parce que j’ai l’air d’un dégénéré peut être ? » Je raffermis mon emprise pour contenir les tremblements qui agitent mes muscles. Avant de la relâcher brusquement. Calme, Alej’, calme toi. Qu’est ce que je suis en train de faire bon sang en dehors de rentrer dans son jeu ? Je fais un pas en arrière, une main tremblante filant dans mes cheveux et dégringolant dans ma nuque.

« Le vaccin, c’est juste une illusion, du vent : quand est ce que tu m’as entendu dire qu’il fallait tuer tout le monde histoire d’être sûr d’avoir tous les mutants, hein ? Bah le vaccin, c’est la même. Et pire, c’est l’arme des flemmards et des imbéciles. Une certitude, une balle dans la tête, et c’est tout. » Elle ne comprend pas. Elle ne veut pas comprendre. Et je ne sais pas ce qui attise le plus ma colère entre son indifférence et son obstination. Le mélange des deux très certainement. Ou son sourire, enivrant et provoquant, contre lequel je n’ai rien pu faire pendant son instruction. Suis-je si vulnérable ? Ma rancœur est mon armure, à n’en pas douter. Il faut que je me reprenne, maintenant, qu’elle cesse d’avoir autant de prise sur mes réactions, sur mon caractère, sur mon humeur tout simplement. Depuis quand est ce que je laisse quelqu’un me manipuler à ce point par sa seule présence ? Je me force à respirer, calmement. A reculer. A me changer les idées. De suite. Allez, Alej, fous toi une claque et qu’on n’en parle plus. Je tâche de reprendre le fil de la conversation et surtout de mes pensées. « Mais du coup, en dehors de l’évident plaisir que tu conçois en emmerder les braves gens, qu’est ce que tu es venue foutre ici au juste ? »


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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeJeu 23 Juil 2015 - 20:55


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« Ceux qui ressemblent à des dégénérés ? Sérieusement ? » Il avait essayé de garder son calme, il avait fait de très beaux efforts, tout à fait louables. Mais il ne savait pas se contenir, et Caitlin avait vu exactement le moment où il avait basculé de l’autre côté. Son cri avait fait écho à son geste, et il la plaqua violemment contre un poteau, ses mains agrippant son col. Alors que son visage s’approchait du sien, plus près qu’il ne l’avait été depuis des semaines, elle ne détourna pas une seconde son regard et s’appliqua à garder son sourire narquois fixé aux lèvres. C’était presque trop facile de le faire partir au quart de tour ! « Parce que j’ai l’air d’un dégénéré peut être ? » Son sourire s’élargit, mais il était difficile de déterminer si c’était à cause des paroles d’Alejandro ou de la proximité entre eux. Elle avait soudain envie qu’il la touche pour de bon, qu’il ne se contente pas de ses vêtements mais de sa peau … Lui, elle le laisserait faire. Après s’être vaccinée, il avait été le seul qui avait pu la toucher.  Le seul, sans qu’elle ne sache comment ni pourquoi, dont le contact ne la blessait pas. Même s’il la frappait, elle serait heureuse de savoir qu’il restait encore une personne en ce monde qui pouvait la toucher sans qu’elle ne veuille pleurer – ou hurler. Mais il n’allait pas la frapper, déjà il la relâchait, comme s’il avait enfin réalisé qu’il s’était laissé aller. Ou qu’il était trop près d’elle, peut-être ? Ou juste parce qu’il venait de révéler à Anderson qu’elle l’avait vacciné, mais elle avait complètement oublié la présence du troisième hunter, et peut-être qu’Alejandro aussi. « Le vaccin, c’est juste une illusion, du vent : quand est ce que tu m’as entendu dire qu’il fallait tuer tout le monde histoire d’être sûr d’avoir tous les mutants, hein ? Bah le vaccin, c’est la même. Et pire, c’est l’arme des flemmards et des imbéciles. Une certitude, une balle dans la tête, et c’est tout. » Encore le vieux discours de l’instructeur sûr de lui ! Bien sûr qu’il n’allait pas encenser le vaccin, mais c’était incroyable de voir qu’il ressassait toujours la même chose. « C’est ça que tu aurais préféré alors, une balle dans la tête ? » Elle aurait voulu prononcer cette phrase avec la même ironie, garder son mordant et sa moquerie, mais elle n’avait pas pu, et sa voix était devenue plus froide. Elle ne parvenait pas encore à plaisanter avec cette idée : si le NH25 n’avait pas existé, est-ce qu’elle aurait pu tuer Alejandro ? Si elle n’avait pas été une saleté de mutante en premier lieu, aurait-elle pu lui mettre une balle dans la tête sur le seul fondement de ses doutes à son propos ? Elle remerciait le ciel que le NH25 ait existé, qu’il lui ait permis de le vacciner, de s’assurer qu’il était bien humain, mais sans faire davantage de dégâts. Elle pouvait le regarder dans les yeux et vivre avec sa conscience en sachant qu’il était humain, et qu’elle ne l’avait pas tué. Ne pouvait-il pas s’en contenter ? « Tu avais l’air d’un putain de dégénéré ouais, tu devrais me remercier qu’un autre obtus dans ton genre ne t’ait pas flingué avant que je ne te vaccine. » Cracha-t-elle avec colère. Il ne reconnaîtrait jamais qu’il avait semblé doté de pouvoirs mutants, mais peut-être finirait-il par comprendre qu’autour de lui, les gens (ou au moins elle) commençaient à avoir des soupçons. « Maintenant au moins c’est officiel, t’as plus de souci à te faire. » Termina-t-elle en haussant les épaules. Après tout, c’était derrière eux, et il ferait mieux d’avancer plutôt que remâcher sa rancune.

Mais il n’avancerait pas, elle s’en doutait bien. Il était aveuglé par la colère, et il ne voulait rien voir d’autre. Elle avait pourtant envie qu’il comprenne, au moins un peu. Il pouvait se montrer raisonnable, mais il refusait de voir l’évidence. Elle fit un pas vers lui. « Le vaccin, c’est la libération pour tous ces gens. La fin de leur monstruosité et le début de leur nouvelle vie. Une balle dans la tête, c’est ce que je leur offre quand ils ne veulent rien accepter d’autre, mais on a d’autres choix que de les tuer systématiquement. » C’était quand même plus pratique de vacciner que de tuer ! L’hécatombe n’en serait que moins importante, et les anciens mutants pouvaient profiter de leur nouvelle vie. Comme elle. Elle ne savait pas si elle profitait vraiment, mais elle était heureuse d’être libérée de sa monstruosité. Elle avait perdu des choses au passage … Alejandro étant une part non négligeable de cette perte, mais ce n’était rien face à cette humanité retrouvée. « Mais du coup, en dehors de l’évident plaisir que tu conçois en emmerder les braves gens, qu’est ce que tu es venue foutre ici au juste ? » Le sourire revint aussi sec sur les lèvres de Caitlin à cette question, qui n’aurait pas été déplacée dans la bouche d’un petit garçon boudeur. Ca lui rendait d’un coup sa bonne humeur et son envie de jouer ! « Qu’est-ce que ça peut te faire ? Je suis venue te faire chier, Velasquez, parce que j’aime trop quand tu perds ton calme. Ca te rend plus humain … » Fit-elle du même ton enjôleur qu’elle aurait utilisé pour le flatter au lit. Elle se tourna ensuite vers Anderson, sans plus de cérémonie. « Lancaster est là ? Il faut que je le voie. » Le pauvre Anderson risquait de se sentir oublié, il fallait un peu le faire participer … Alejandro ne verrait aucun inconvénient à être snobé ainsi.

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Jedikiah Grimwood
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeLun 27 Juil 2015 - 15:54

i hate you so much  
Elle me rend dingue. Mais il ne faut voir de sous-entendu qui n’existe pas: j’ai juste envie de l’étrangler à cet instant précis parce que je me rends bien compte qu’elle joue avec moi comme un chat avec une souris. Et je vous le donne en mille : la souris n’aime pas vraiment le programme et se traîne, amorphe, lorsque le chat en a fini avec elle. Elle me rend dingue : je perds mon calme et la plaque violemment contre le poteau le plus proche en oubliant momentanément la présence d’une tierce personne. Je ne supporte pas que l’on puisse remettre mon humanité en doute, et je supporte encore moi que ce soit elle qui le fasse. Parce que je le vois bien : elle n’a strictement aucun regret, cette garce, elle n’a strictement aucun regret à l’idée d’avoir foutu en l’air notre confiance, le respect qu’on pouvait avoir pour moi et la relation qu’il y avait entre nous. Sans compter qu’elle a foutu en l’air une bonne partie de mes capacités physiques, avec son foutu vaccin à la con. Je raffermis ma prise pour justement endiguer les tremblements qui se dispersant dans mes muscles avant de la relâcher brusquement. Calme, Alej, calme toi. Ca ne le fait pas trop de t’emporter comme ça, ça ne le fait pas trop d’étrangler son ex et une Hunter sans aucune raison apparente. Je rentre dans son jeu en craquant de cette manière, je rentre dans son jeu et son petit sourire ne le clame que trop bien. Je me mordille la lèvre en me passant une main nerveuse – et toujours aussi tremblante – dans les cheveux. Ma respiration s’est accélérée, je prends sur moi pour en reprendre le contrôle pour mieux redevenir maître de la conversation et démonter ce qu’ils semblent, autant Anderson qu’elle, porter aux nues sans que je ne comprenne pourquoi : ce foutu vaccin de merde. Je le méprise ce vaccin, parce qu’il nous donne un côté humain et conciliant, parce qu’il nous force à fermer les yeux sur ce que nous faisons et nous laisse partir la conscience tranquille. Je préfère tuer, salement, en regardant dans les yeux le gosse, l’adulte, la femme dont je fais exploser la cervelle. C’est crade, c’est glauque, c’est un meurtre, mais c’est aussi nécessaire. Et lorsqu’on vaccine quelqu’un, on ne se contente pas de le regarder en face et de détruire sa vie, on se fait aussi un ennemi coriace qui n’a plus grand-chose à perdre. Ce vaccin, je le déteste. Parce que lorsque je dis à mes élèves que ce sont des meurtriers, c’est vrai et ce vaccin le leur fait oublier. « C’est ça que tu aurais préféré alors, une balle dans la tête ? » Je la regarde, interloqué. Elle me demande ça, maintenant ? Elle me rend dingue, définitivement. « Sans aucune hésitation, oui. Plutôt une balle dans la tête qu’un vaccin qui atrophie. Si j’avais vraiment été un mutant, je n’aurai même pas eu besoin de ton aide pour me la foutre, cette balle. » L’aurais-je vraiment fait ? Sans aucune certitude. Mais c’est ainsi que je conçois les choses dans tous les cas : tuer plutôt qu’handicaper. Faire exploser une cervelle plutôt qu’atrophier des muscles et un mental. Je préfère vivre et mourir complet que survivre en ayant perdu la moitié de ce qui fait que je suis moi. Voilà tout. Et son ton froid n’a fait que m’encourager à lui répondre avec la même incisivité dans ma voix. On se fixe du regard comme deux chiens de faïence. J’avais vraiment l’air d’un foutu dégénéré ? « Tu avais l’air d’un putain de dégénéré ouais, tu devrais me remercier qu’un autre obtus dans ton genre ne t’ait pas flingué avant que je ne te vaccine. » Je lui offre une moue moqueuse. Elle est en colère ? C’est à mon tour de sourire. « Je n’ai pas à te remercier, Cai… Bates, que ce soit bien clair entre nous. » J’hausse les épaules en reculant d’un pas pour mieux croiser les bras et contenir mes tremblements. « Maintenant au moins c’est officiel, t’as plus de souci à te faire. » Mais qu’elle aille se faire foutre… Mon sourire disparait, incapable que je suis de le retenir. Je n’ai plus de souci à me faire ? Forcément, puisqu’elle m’a trahi, planté un couteau dans le dos, c’est évident qu’elle ne va pas recommencer lorsqu’elle verra que, un, je reste indubitablement le même et que, deux, je n’hésiterai pas non plus s’il s’avère qu’il y a, comment a-t-elle dit déjà ? je ne sais plus mais quelque chose dans le genre s’il y a le moindre doute, pour être sûr. Et pour que elle non plus, elle n’ait plus de souci à se faire. Je serre les dents, crispe la mâchoire, me force une nouvelle fois à me détendre.

Elle n’ouvrira jamais les yeux, j’en suis certain. Et je ne veux plus avoir à lui parler, je ne veux plus avoir à penser elle, je ne veux plus avoir à la côtoyer. Qu’elle se casse, qu’elle se barre, qu’elle… fait un pas en avant, diminuant la distance que j’avais volontairement installée entre elle et moi. Entre nos deux corps. Entre sa respiration et la mienne. « Le vaccin, c’est la libération pour tous ces gens. La fin de leur monstruosité et le début de leur nouvelle vie. Une balle dans la tête, c’est ce que je leur offre quand ils ne veulent rien accepter d’autre, mais on a d’autres choix que de les tuer systématiquement. » J’arque un sourcil. Je n’entends rien de ce qu’elle dit parce qu’elle ne comprend pas, pas plus qu’Anderson, ce que j’ai essayé de leur faire comprendre. « Un monstre reste un monstre, avec ou sans pouvoir. Personne ne les force à blesser, tuer, atrophier, et encore moins leur pouvoir. Donc non, on n’a pas d’autre choix que de les tuer systématiquement lorsqu’ils s’avèrent menaçant. Parce que c’est dans leurs gènes dégénérés, pas dans leurs aptitudes, que se cache leur folie. » Je m’énerve et ça se sent dans mon ton. Je suis de nouveau l’instructeur qui tente d’établir une discussion avec ses étudiants, je suis à nouveau Velasquez, ancien officier de l’armée colombienne, qui tente de faire entrer dans le crâne de ses subordonnés que s’ils sont soldats, et bien ils vont être amenés à tuer avant que la menace ne soit clair pour éviter d’autres morts. Je suis un putain de soldat, c’est inscrit dans mon crâne. Et c’est certainement ça la différence entre moi et des gosses comme Bates et Anderson : moi je tue parce que c’est mon devoir, eux ils essayent de se trouver des portes de sortie. Et je méprise Anderson pour cette raison, je déteste Caitlin pour cette raison, je ne supporte pas les vaccins pour cette raison.

Calme toi, Alej, calme toi. Je ferme les yeux, secoue la tête, fixe mes yeux noirs dans les siens pour faire un pas en avant et me retrouver à une poignée de centimètres de son visage. Il y a quelques mois, je l’aurais embrassée sans la moindre hésitation, à cette distance restreinte. Il y a quelques mois, et si je suivais mes envies, il y a quelques secondes. Mais je me contente de la fixer. « La seule chose que tu fais lorsque tu te vaccines, c’est de te faire des ennemis vivants, souviens-toi en la prochaine fois. » Je me force à desserrer les poings, à faire jouer mes phalanges dans mes mitaines pour mieux évacuer le froid qui les ankylose. Et je me force, aussi, à faire réapparaître un petit sourire narquois sur mon visage lorsque je change brutalement de sujet. Je suis trop proche d’elle. Et elle me rend dingue. Dans tous les sens du terme. Dégage vite, Bates, dégage vite de là, s’il te plait. Qu’est ce que tu es venue faire, d’ailleurs ? Ma question semble détonner dans la conversation mais je n’en ai rien à faire. Je veux juste qu’elle dégage un peu pour me remettre à respirer normalement, sans alterner entre colère brûlante et malaise désagréable. De toute évidence, ce n’était pas la question à poser, ni le ton à adopter : le sourire qu’elle arbore à nouveau me le confirme. Merde. « Qu’est-ce que ça peut te faire ? Je suis venue te faire chier, Velasquez, parce que j’aime trop quand tu perds ton calme. Ca te rend plus humain … » Contre mon gré, mon sourire fleurit aussi en réponse au ton qu’elle utilise. « Je suis ravi d’être une source d’amusement sans fin pour toi, Bates. » Je n’en pense pas un mot. Tout en le pensant que trop. Je veux qu’elle dégage, mais sa présence m’enivre, sa voix, son ironie, ses provocations continues. Je ne me laisse que rarement marcher sur les pieds et de toute évidence, elle non plus. « Lancaster est là ? Il faut que je le voie. » J’hausse les épaules. Sans me tourner, je sors un peu convaincu mais autoritaire. « Aucune idée. Anderson, va demander. » Je suis sûr qu’il ouvre la bouche pour dire quelque chose, voire qu’il sursaute même en se demandant si c’est bien à lui que l’on parle. Que je parle. Je ne me retourne toujours pas pour ne pas la quitter du regard. « Anderson, dégage et obéis. » Cette fois, il répond un vague bien Velasquez et rentre finalement dans l’hôtel de ville. « Bates, tu attends avec moi. Ca ne devrait pas trop te faire chier d’attendre avec moi, tu as ton joujou avec toi. » Mais tu vas aussi te les peler autant que moi. Je m’adosse au mur le plus proche, tapotant à nouveau mon fusil. Ne sachant plus trop quoi dire. J’aurais du lui dire de rentrer, bordel.

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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeSam 8 Aoû 2015 - 23:47


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Elle s’amusait bien, Caitlin, à rendre Alejandro complètement fou. C’était devenu son jeu préféré à chaque fois qu’elle le croisait, quand il posait son regard brûlant de rage sur elle. Quelle autre arme possédait-elle contre lui de toute façon ? Elle n’allait pas ramper à ses pieds en le suppliant de la pardonner, c’était pas son genre. Elle assumait ses actes, même si elle regrettait la rupture qui en avait suivi. S’il voulait la détester, qu’il la déteste, mais qu’il ne vienne pas ensuite s’étonner qu’elle entre dans son jeu et qu’elle s’en délecte. Elle n’avait pas pour habitude de pleurer sur son sort, et elle préférait de loin profiter de cette situation en le rendant dingue, plutôt qu’en s’écrasant sous son regard. Néanmoins, malgré ses moqueries et ses sourires narquois, il restait des sujets qu’elle ne parvenait pas à évoquer sans avoir le cœur serré. Certaines choses n’étaient pas propices aux railleries, on ne pouvait vraiment pas rire de tout … Et elle ne riait pas de l’éventualité de le tuer. Lui faire du mal pendant un court instant pour son salut, c’était une chose, mais le tuer, c’en était une autre. Elle qui n’avait aucun mal à appuyer sur la détente quand il s’agissait de parfaits inconnus dont elle avait la certitude qu’ils étaient des monstres, n’envisageait pas d’agir avec une telle nonchalance pour celui qui avait partagé son lit aussi longtemps. « Sans aucune hésitation, oui. Plutôt une balle dans la tête qu’un vaccin qui atrophie. Si j’avais vraiment été un mutant, je n’aurai même pas eu besoin de ton aide pour me la foutre, cette balle. » Caitlin rejeta la tête en arrière avec une exclamation de mépris, agacée par la façon étriquée dont il voyait les choses. Il exagérait toujours tout ! « Un vaccin qui atrophie ? Pour un légume sur son lit d’hôpital, je te trouve pourtant assez vif ! Je t’ai connu plus ardent, c’est vrai, mais … T’es quand même pas à plaindre. » Qu’en savait-il, de ce que le vaccin pouvait atrophier ? Il était humain d’un bout à l’autre et n’avait jamais eu à sentir en lui l’abomination de la mutation. La seule vraie mutilation que le vaccin créait, c’était la suppression d’un pouvoir dégénéré, rien de plus. S’il avait su ce que ça faisait, de posséder ce fardeau et de s’en voir soudain déchargé, il n’en parlerait pas de cette façon. Il comprendrait. Mais ce n’était pas elle qui lui ouvrirait les yeux … Pas de cette façon en tout cas. « Je n’ai pas à te remercier, Cai… Bates, que ce soit bien clair entre nous. » Elle se remit à sourire quand il retint, un peu trop tard, de laisser échapper son prénom. Ah, il ne pouvait pas s’en empêcher. Ils avaient été trop proches pour qu’il la renie aussi facilement, et elle était très satisfaite d’avoir encore cette place privilégiée dans sa vie. Même s’il la détestait. Et tant pis s’il ne la remerciait pas.

Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de continuer à argumenter, comme si elle avait le moindre espoir qu’il ouvre un peu les yeux sur la façon dont elle, elle voyait les choses. Elle n’était d’ailleurs pas la seule : la plupart des hunters avaient compris l’intérêt du NH25, mais Alejandro, lui …  « Un monstre reste un monstre, avec ou sans pouvoir. Personne ne les force à blesser, tuer, atrophier, et encore moins leur pouvoir. Donc non, on n’a pas d’autre choix que de les tuer systématiquement lorsqu’ils s’avèrent menaçant. Parce que c’est dans leurs gènes dégénérés, pas dans leurs aptitudes, que se cache leur folie. » Si elle était bien d’accord avec la première partie de son beau discours, la fin ne fut pas du goût de Caitlin. Elle se raidit, le froid gelant ses entrailles comme si elle s’était trouvée nue en plein blizzard. Cette insulte, elle l’avait prise pour elle, pour ses gènes qui étaient toujours là malgré la prise du NH25. Son ADN ne s’exprimait plus, mais il restait inchangé. Et aux yeux d’Alejandro, elle restait un monstre, un danger, une bête à abattre. Combien de fois elle l’avait entendu insulter de la sorte les dégénérés, et combien de fois elle s’était sentie si mal de faire partie de cette race de monstres qu’il détestait tant ! Mais elle se rassérénait de sa guérison, et elle ne se considérait plus comme une dégénérée. Comment pourrait-elle encore se regarder dans un miroir si elle ne s’était pas débarrassée de sa mutation ? Elle ne vivait plus que grâce à la délicieuse pensée qu’elle n’était plus l’une des leurs, mais bien une humaine qui se devait de les purifier eux aussi ! « Si c’est la folie que tu chasses, et non plus uniquement les aptitudes dégénérées, il va falloir que tu revoies tes objectifs. Des humains aux comportements de fous dangereux, il y en a partout. Les hunters chassent les mutants parce que leurs dons sont contre nature et qu’ils sont hors de contrôle. Tu ne crois pas que c’est une tache suffisante ? Quand il n’y aura plus de pouvoirs monstrueux dans cette ville et partout ailleurs, tu pourras te concentrer sur tous les autres qui te menacent. » Elle avait perdu son calme et elle avait répondu sur un ton plus vif qui la trahissait, mais elle n’en démordrait pas : le rôle des hunters était d’éliminer la menace mutante, et donc les personne possédant des pouvoirs. Les pouvoirs supprimés, ces gens redevenaient des humains. S’ils restaient dangereux, ce n’était plus vraiment son problème : la justice normale s’en occuperait très bien toute seule. Les hunters étaient là car le gouvernement, trop faible, avait choisi de protéger les mutants en ignorant leur menace. Ce rôle était important, et Caitlin était fière de l’endosser. Et la vaccination n’était pas un moyen indigne de ce rôle, mais une façon plus humaine de réduire la menace mutante. « La seule chose que tu fais lorsque tu te vaccines, c’est de te faire des ennemis vivants, souviens-toi en la prochaine fois. » Cette fois, Caitlin eut un petit rire, et elle regarda Alejandro en haussant les sourcils. Pour qui la prenait-il ? « Des ennemis vivants ? Ouh, j’ai peur ! » Fit-elle en se plaquant les mains sur les joues et en ouvrant grand la bouche. Elle ne craignait pas les représailles ! Ceux qui avaient le malheur de reconnaître son visage et qui lui cherchaient des noises, elle saurait les gérer aussi bien que les autres. Ils n’étaient même plus mutants, c’était du gâteau … Elle leva les yeux au ciel en laissant retomber ses mains sur ses hanches. « Je ne suis plus une de tes nouvelles recrues, Velasquez. Je connais les risques que je prends. J’ai été formée pour y faire face. » Lui rappela-t-elle. Elle avait été très bien formée, qui plus est. La jeune femme timide et sans forces qu’elle était au début de son entraînement avait complètement disparu, et elle était devenue une véritable chasseuse. « Mais je suis contente que tu te soucies encore de ma santé. » Ironisa-t-elle.

« Je suis ravi d’être une source d’amusement sans fin pour toi, Bates. » Un peu surprise d’une telle réplique – surtout prononcée avec un sourire qui répondait presque au sien – Caitlin eut l’impression, pendant une seconde, qu’ils en étaient revenus au temps où ils flirtaient entre deux entraînements. Mais elle ne devait pas se laisser emporter par une telle illusion, le passé devait rester sagement dans le passé. Les flirts innocents, c’était fini. Si elle se mettait à flirter avec lui, c’était juste pour le faire enrager. Elle pouvait aussi jouer avec Anderson, mais Alejandro semblait agacé de ce témoin gênant, et il l’envoya faire ses courses à sa place d’un ton sec et tranchant. Caitlin soupira bruyamment en le regardant s’éloigner, même si son départ ne lui faisait ni chaud ni froid. Discuter avec Alejandro, c’était tout de même plus amusant. « Bates, tu attends avec moi. Ca ne devrait pas trop te faire chier d’attendre avec moi, tu as ton joujou avec toi. » Comme si elle avait la moindre intention de suivre Anderson comme un toutou ! Elle n’appréciait pas le ton avec lequel il lui avait ordonné de rester, mais c’était mieux qu’Anderson. Il aurait sans doute tenté de la peloter dans un coin, ou pire encore, il lui aurait fait la conversation. Elle préférait rester dans le froid avec Alejandro. « Mon joujou ? C’est toi, ça ? Je n’ai pas fait joujou avec toi depuis une éternité, pourtant. » Soupira-t-elle, la mine déçue. « Combien de temps encore est-ce que tu vas faire la gueule ? » Lança-t-elle d’un ton abrupt. Elle était prête à parier n’importe quoi sur la réponse qu’elle connaissait d’avance, mais tant pis, il fallait qu’elle demande. « Tu t’ennuies autant que moi de cette situation, avoue-le une bonne fois pour toute. » Elle le savait. La façon dont il lui parlait, dont il se retenait de lui en coller une – alors qu’avec qui que ce soit d’autre il ne se serait pas retenu longtemps – la façon dont il bougeait … Elle le connaissait par cœur.

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Jedikiah Grimwood
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeDim 16 Aoû 2015 - 18:59

i hate you so much  
Je ne sais pas si je suis le stéréotype de base du latino, mais je suis sanguin. Extrêmement sanguin voire totalement impulsif. Et elle, elle s’amuse à jouer avec moi pour me faire sortir de mes gonds alors que tout mon ego me hurle de garder mon calme. Et encore. Parce que je n’arrive pas à savoir si elle me provoque sciemment ou si elle se contente de dire ce qu’elle pense et je sais encore moins ce qui est le pire entre les deux. Dans tous les cas : le ton monte, inexorablement. Avec elle de toute manière, c’est toujours le cas. Avec nous plus exactement. Le ton monte, je serre les poings, je serre les dents. Et je crache ce que je pense, je crache ma rancœur, j’ignore Anderson pour me concentrer sur ses boucles blondes et son sourire taquin. Elle me rend fou, elle me rend dingue, je n’ai qu’une envie présentement : la frapper ou l’embrasser pour la faire taire. Mais aucune des deux possibilités n’est acceptable ou envisageable. Le vaccin, une solution qu’on peut dégainer à tout-va ? Elle m’a détruit, ne le voit elle pas ? Oui, j’aurai préféré me prendre une balle dans le crâne. Les monstres restent des monstres. Ce gamin de douze ans qui m’a brûlé, il avait le choix et n’importe quel gamin de son âge aurait reculé. Mais non, lui, il se prenait surement pour un demi-dieu avec ces flammes au bout de doigts. Il faut que je me calme. Tout de suite. Il n’est pas question que je m’emporte face à elle-même si c’est forcément ce qui va arriver, je me connais. « Un vaccin qui atrophie ? Pour un légume sur son lit d’hôpital, je te trouve pourtant assez vif ! Je t’ai connu plus ardent, c’est vrai, mais … T’es quand même pas à plaindre. » M ais quelle petite gar… Je serre les dents et ne parviens pas à retenir l’espagnol qui jaillit de mes lèvres dans un juron irisé d’insultes. « ¡Que te den! » Va te faire foutre, Caitlin. Je ne suis pas à plaindre ? Parce que j’ai eu de la chance. Je ne l’avouerai jamais mais s’il s’était avéré que j’étais effectivement un mutant et qu’elle m’avait ôté ce qui faisait de moi quelqu’un d’unique, je l’aurais tuée. Vraiment. Parce que je suis illogique et que parce que même si je vois dans ces dégénérés des dangers publics je ne peux pas m’imaginer vivre sans mon don. Je crache, donc. Ce vaccin est une plaie, il n’aurait jamais du être inventé parce qu’il permet aux imbéciles comme Anderson de se voiler la face et d’oublier qu’ils tuent des gens et que ça reste des meurtres. Vacciner, c’est se faire un ennemi, et si le mec en fasse est aussi rancunier que moi, ça peut faire très mal. Alors je ne vois pas pourquoi je devrais la remercier.

J’essaye de mettre les choses au clair une bonne fois pour toute. Le vaccin, ce n’est qu’une illusion, qu’un subterfuge ridicule. Ce n’est pas dans leur pouvoir que se cache la dangerosité des mutants, c’est dans leur délire mégalo de demi-dieu. Il ne faut pas se leurrer : un mutant sans pouvoir reste un dégénéré, un dégénéré en colère qui n’a plus rien à perdre. Vu ses yeux, vu sa crispation, je peux dire sans trop me tromper qu’elle n’apprécie pas mon discours, pour une raison qui m’échappe. Je souris, cependant, de satisfaction : tu vois, Cait, tu n’es pas la seule qui sait faire sortir l’autre de ses gonds. Tu vois, Caitlin, moi aussi je peux être une plaie quand je veux, même si c’était totalement involontaire pour le coup. « Si c’est la folie que tu chasses, et non plus uniquement les aptitudes dégénérées, il va falloir que tu revoies tes objectifs. Des humains aux comportements de fous dangereux, il y en a partout. Les hunters chassent les mutants parce que leurs dons sont contre nature et qu’ils sont hors de contrôle. Tu ne crois pas que c’est une tache suffisante ? Quand il n’y aura plus de pouvoirs monstrueux dans cette ville et partout ailleurs, tu pourras te concentrer sur tous les autres qui te menacent. » Elle perd son calme, et moi je le retrouve. Nous sommes comme deux seaux d’eau qui se remplissent l’un l’autre de cette colère. Qui explosera le premier ? Moi, certainement. Mais j’aurai au moins la satisfaction de l’avoir titillée suffisamment pour que je ne sois plus le seul petit teigneux de l’affaire. Je tapote mon fusil pour détendre mes doigts glacés. Et évacuer autant que possible ma nervosité. « Nous sommes Hunter. Nous chassons la folie chez les mutants, je laisse les autres tarés aux flics. Tu ne comprends strictement rien à ce que je t’ai appris ? Bordel, j’aurai mieux fait de foutre ça dans le crâne plutôt que de coucher avec toi. J’aurai moins eu l’impression de perdre mon temps, pequeña tonta. » Mon ton est agressif, loin du calme que je me targuais d’avoir quelque seconde plus tôt. Bordel, elle m’exaspère par son aveuglement. Je me sens trahi, autant par mon amante que par mon élève. J’ai envie de lui foutre le canon de mon fusil sur la tempe pour mieux lui faire rentrer dans le crâne que ses idées pseudos pacifiques (parce que oui, les partisans du vaccin sont tous des hippies pacifiques) ne sont que des inepties ridicules.

« Des ennemis vivants ? Ouh, j’ai peur ! » Ma main se serre avec violence et je m’imagine lui serrer le poignet avec la même force pour faire naître une grimace de douleur sur ses lèvres plutôt que ce petit rire. Mais qu’elle aille se faire foutre, elle pense que tout ça n’est qu’un jeu ? Non, bien sûr que non. Sinon elle ne m’aurait pas vacciné. « Je ne suis plus une de tes nouvelles recrues, Velasquez. Je connais les risques que je prends. J’ai été formée pour y faire face. » J’arque un sourcil. J’aimerai bien être amusé, mais je suis trop en colère contre elle pour y parvenir. Elle est inconsciente. Stupide. Arrogante. Presque aussi insupportablement arrogante que moi. Elle se croit en sécurité parce que j’ai été son instructeur et qu’elle a donc été formée par le meilleur ? Elle rira moins le jour où elle perdra un bras, une jambe ou que sais-je. « Tu es stupide. Et lorsque tu t’en rendras compte, ce sera trop tard. J’espère juste que tu seras morte plutôt qu’handicapée à vie. » Je n’arrive pas à savoir si je le pense ou pas, mais ce n’est guère important pour le moment. « Mais je suis contente que tu te soucies encore de ma santé. » Mes sourcils se plissent, je secoue la tête dans un soupir que je n’essaye même pas de cacher. Cette fois, le ¡Que te den! est bien trop lisible sur mon visage pour que je prenne la peine de l’articuler. Je préfère plutôt changer de sujet, je n’ai pas trop envie de m’étendre sur mes envies de meurtre. Ni sur les autres. Je me force plutôt à changer d’attitude histoire de me calmer un peu et d’arrêter d’être aussi… moi.

Ca lui fait trop plaisir, j’imagine, de me titiller et de jouer avec mon sang chaud. Et je déteste qu’on joue comme ça avec moi : mon ego et mon orgueil n’aiment pas vraiment. Son ton aide, un sourire s’épanouit sur mes lèvres, goguenards. A des années lumière de mes poings crispés et de mes yeux noirs agacés. Je n’arrive pas à savoir ce que je veux et ça m’exaspère. J’ai l’impression de retrouver devant moi mon élève à laquelle j’apprenais des mouvements de self-défense le jour et d’autres, moins conventionnels, le soir. Mais rapidement l’illusion se brise et elle nous ramène dans le présent. Elle veut voir Lancaster ? Et bien d’accord : je crache à mon gentil toutou d’acolyte d’aller le chercher sans la quitter du regard. Je suis un crétin. Parce que je n’ai pas envie de la voir et encore moins de la côtoyer mais je la force à rester avec moi pendant qu’Anderson fait la commission. Et donc Bates, tu attends avec moi. Voilà. Histoire que je sois un peu plus sur les nerfs. Brillante idée Alejandro, tu iras loin. « Mon joujou ? C’est toi, ça ? Je n’ai pas fait joujou avec toi depuis une éternité, pourtant. Combien de temps encore est-ce que tu vas faire la gueule ? » Je sursaute en la foudroyant du regard. « Tu t’ennuies autant que moi de cette situation, avoue-le une bonne fois pour toute. » Je suis nerveux et je rétorque immédiatement sans prendre une seule seconde le temps de réfléchir. Comme si d’habitude je réfléchissais. « Tu sais bien ce que je te reproche, tu sais bien que je ne te fais pas la gueule mais qu’on n’a juste plus rien à voir l’un avec l’autre. » Je me décolle du mur, claque la langue, impatient, mal à l’aise que je suis. « Et tu n’y es pas du tout, je ne m’ennuie pas, je suis bien mieux loin de toi. » J’ai l’air d’un gamin qui veut faire avaler des couleuvres à sa mère. Ridicule. Et pourtant je préfère me maintenir à cette version plutôt que de m’avouer la vérité : elle a raison. Je m’ennuie d’elle. Plus que de raison. Combien de mois avons-nous été… ensemble ? Beaucoup trop pour que ce ne soit qu’une histoire anecdotique. « Putain, mais tu ne peux pas t’excuser, même, c’est trop dur pour toi ? Tu m’as trahi, Cait, c’est si compliqué à comprendre ? Et ma réaction est plutôt soft je trouve comparé à ce que tu mérites. Mierda tu pouvais pas juste me faire confiance ? »

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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeDim 23 Aoû 2015 - 15:08


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« ¡Que te den! » Caitlin secoua la tête d’un air faussement réprobateur. Ce n’était pas joli-joli tout ça ! Elle n’avait que quelques notions d’espagnol – qu’Alejandro lui-même lui avait enseigné – mais ça, elle savait ce que ça voulait dire. Et elle n’était pas surprise qu’il ait fini par le lâcher, il devait avoir envie de le faire depuis un long moment. Elle savait qu’il se sentait trahi, elle savait qu’il la détestait pour ça, et une autre personne aurait sans doute arrêté de le provoquer, au moins par respect pour lui … Mais pas elle. Et de toute façon, elle se doutait que si elle cessait brutalement de lui parler ou de répondre à ses piques, il serait encore plus énervé, voire même déçu, que si elle continuait à trouver de nouvelles façons de l’asticoter. Après tout, ils se cherchaient l’un l’autre constamment depuis leur toute première rencontre, et ils n’avaient jamais cessé de se lancer dans des joutes verbales épiques, même quand tout allait bien entre eux. Caitlin adorait ça, et c’était ce qui donnait du piquant à leur relation, en dehors du fait qu’elle couchait avec son instructeur au nez et à la barbe de la hiérarchie établie. Elle n’était pas du genre à entretenir des relations sur de longues distances, plus maintenant, et elle serait allé voir ailleurs sans y repenser à deux fois s’il n’y avait pas eu cette étincelle entre eux. Après tout, c’était drôle de coucher avec un supérieur, mais il y avait d’autres hommes avec lesquels s’amuser, et si elle n’y était pas allée, c’était pour une raison. Elle était stupéfaite de voir que ça avait duré autant de temps, finalement … Mais même si c’était terminé, elle ne parvenait pas à lui tourner le dos comme elle aurait du le faire dès sa vaccination. Elle ne s’y résolvait pas. Et lui non plus, malgré tout ce qu’il voulait lui faire croire.

« Nous sommes Hunter. Nous chassons la folie chez les mutants, je laisse les autres tarés aux flics. Tu ne comprends strictement rien à ce que je t’ai appris ? Bordel, j’aurai mieux fait de foutre ça dans le crâne plutôt que de coucher avec toi. J’aurai moins eu l’impression de perdre mon temps, pequeña tonta. » Cette fois, elle n’avait pas compris l’insulte, mais l’adjectif "petite" suffisait à lui faire saisir l’essentiel. « De perdre ton temps ? » Répéta-t-elle, incrédule. « Tu avais l’impression de perdre ton temps quand tu couchais avec moi ? Pitié, Alejandro, tu peux la faire à toutes les minettes que tu fous dans ton lit, mais pas à moi. Je ne t’ai jamais forcé à revenir, que je sache. » Ca non, elle refusait d’y croire. Elle savait qu’il disait ça sous l’effet de la colère, des mots lancés au hasard sans les penser une seconde, mais elle avait son égo et elle ne les laisserait pas passer. Ils s’étaient éclatés au lit ensemble. Qu’il ne fasse pas mine de l’oublier, malgré sa rancune envers elle. Bon, il n’était pas le seul à être revenu, elle ne s’était pas faite prier, elle non plus. Ils étaient tous les deux fautifs pour avoir entretenu leurs coucheries, mais aucun des deux ne s’en était plaint. Et ça ne commencerait pas aujourd’hui ! Mais elle avait un peu trop vite oublié le sujet principal de leur dispute, ce n’était pas de savoir si oui ou non il avait apprécié de coucher avec elle … Mais plutôt de reconnaître la légitimité de l’utilisation du NH25 comme arme contre les mutants. « Tu es stupide. Et lorsque tu t’en rendras compte, ce sera trop tard. J’espère juste que tu seras morte plutôt qu’handicapée à vie. » Elle haussa nonchalamment les épaules. Elle avait confiance en elle, c’est vrai, mais c’était un défaut autant qu’une force. Et qu’il ne vienne pas lui faire la leçon, lui qui avait un égo plus gros encore que le sien ! Elle avait beau avoir moins d’expérience de la chasse que lui, elle avait une liste de réussite qui ne cessait de grossir, et elle en était fière. Elle n’avait raté aucune cible, elle réussissait chacune de ses traques. Alejandro ne la voyait encore que comme une novice inexpérimentée, et ça l’agaçait beaucoup qu’il ne veuille pas reconnaître sa vraie valeur, mais tant pis pour lui.

Elle fini par poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu’elle l’avait vacciné et qu’il ne voulait plus la voir autrement que comme son ennemie jurée : cela se terminerait-il un jour ? Elle s’amusait bien à le faire sortir de ses gonds, mais elle préférait quand elle pouvait le faire et profiter d’une partie de jambes en l’air pour se réconcilier après coup. D’autant qu’il semblait le seul avec qui elle puisse encore s’envoyer en l’air, ces derniers temps …  « Tu sais bien ce que je te reproche, tu sais bien que je ne te fais pas la gueule mais qu’on n’a juste plus rien à voir l’un avec l’autre. » A nouveau, la jeune femme haussa les épaules. Cet argument ne lui parlait pas du tout. « C’est faux.  Je n’ai absolument pas changé, tu le verrais si tu prenais la peine de regarder un peu mieux. Mais tu refuses de poser tes yeux sur moi autrement que pour me fusiller du regard. Demande à tous tes collègues : je suis toujours la même. Hunter convaincue. C’est pour ça que je t’ai vacciné, et pour aucune autre raison. » Bon, elle avait radicalement changé sur un point, mais il l’ignorait et devait continuer dans ce sens. Elle n’était plus une mutante, plus vraiment, et ça faisait d’elle une autre femme. Une femme meilleure. Quoiqu’elle n’était pas sûre que lui puisse voir les choses ainsi, avec tout ce qu’il lui avait craché au visage sur les monstres mutants …  « Et tu n’y es pas du tout, je ne m’ennuie pas, je suis bien mieux loin de toi. » Cette fois, elle ne répondit pas et se contenta de lui adresser un sourire narquois. Elle n’y croyait pas une seconde. « Putain, mais tu ne peux pas t’excuser, même, c’est trop dur pour toi ? Tu m’as trahi, Cait, c’est si compliqué à comprendre ? Et ma réaction est plutôt soft je trouve comparé à ce que tu mérites. Mierda tu pouvais pas juste me faire confiance ? » Là, ils touchaient le cœur du problème. « Comment tu voulais que je te fasse confiance, tu ne parlais jamais ! A chaque fois que j’essayais de t’en parler, tu esquivais le sujet ! Tu voulais que je ferme les yeux sur mes doutes ? Ce n’est pas ce que tu m’as enseigné. J’ai essayé de te faire confiance, mais si j’avais été face à un vrai mutant, tu aurais voulu que j’agisse. Alors j’ai agis. Comme tu me l’as appris. Enfin, avec le vaccin plutôt qu’avec une balle de fusil, mais c’est la seule différence. » Fit-elle, essayant de son mieux de le convaincre. Elle ne se moquait plus, à présent, elle voulait juste qu’ils discutent. Elle voulait réellement qu’il comprenne. « Viens chasser avec moi. Rien qu’une fois. Je te promets que peu importe la mutation, l’âge ou le sexe du mutant, je le tuerais. Tu verras que je n’ai pas changé, et que le vaccin … L’existence du vaccin ne m’a pas ramollie. Je n’ai jamais hésité à tiré, tu t’en souviens. C’est toujours pareil maintenant. » Cette proposition venait de faire son apparition dans ses idées et elle espéra qu’Alejandro allait accepter. Ce n’était pas gagné, il était aussi rancunier qu’un homme puisse l’être, mais elle ne perdait pas espoir. Une petite chasse tous les deux, ça ne lui ferait pas de mal, et elle lui prouverait qu’elle n’avait pas changé.

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Jedikiah Grimwood
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeMer 26 Aoû 2015 - 18:59

i hate you so much  
Je vais finir par la frapper. Je sais, ça ne se fait pas, tout ça, mais je vais vraiment finir par la frapper si elle ne ravale pas d’elle-même ce petit sourire moqueur et si elle n’arrête pas de suite de jouer avec moi comme ça. Parce que Caitlin sait mieux que quiconque l’effet qu’elle me fait et j’ai beau tempêter, arguer qu’elle ne m’intéresse plus, que je n’ai plus rien à voir ni à faire avec elle… elle continue à me faire de l’effet et ça me tue. Parce que je ne veux plus la voir, c’est aussi simple que ça. Je ne veux plus la voir, je ne veux plus lui parler. Et l’espagnol jaillit à tout bout de champ, comme ma colère : incontrôlable. Je suis déçu de la voir être aussi aveuglée plus parce que ça rajoute des éléments à sa trahison que par réelle vexation. Mes doigts tendus pianotent sur mon fusil d’assaut avec une certaine impatience. Je m’énerve face à elle, de plus en plus. Je m’énerve, je perds les pédales et forcément je parle sans réfléchir. « De perdre ton temps ? Tu avais l’impression de perdre ton temps quand tu couchais avec moi ? Pitié, Alejandro, tu peux la faire à toutes les minettes que tu fous dans ton lit, mais pas à moi. Je ne t’ai jamais forcé à revenir, que je sache. » J’arque un sourcil ? Elle se fout de moi ? Non, bien sûr que non, parce qu’elle a raison. Elle m’a attiré dès le premier jour et si on a mis quelques semaines à craquer, ou plutôt si j’ai mis quelques semaines à définitivement craquer, après ça, on ne se cachait plus vraiment parce que c’était inutile. Et je ne me suis jamais fait prier pour lui ouvrir la porte de ma chambre. Il faut vraiment que je me calme. Parce que mon ton agressif va bien deux minutes mais à chaque fois que je prends la mouche à chacune de ses remarques, je perds face à elle et mon ego surdimensionné ne peut pas vraiment le tolérer plus longtemps. Bien sûr que non je n’ai pas perdu mon temps. Et c’est bien ça le problème : si on était capable de remonter le temps, je ne changerai pas un iota mon attitude avec elle. Si ce n’est que je la fuirais comme la peste le jour où j’ai été convoqué à la mairie et que l’on m’a vacciné. Mon poing se serre. La discussion s’envenime davantage, elle avec ses sarcasmes, moi avec ma colère difficilement contrôlée. Elle gagne, elle gagne, elle ne fait que gagner et moi je n’arrive pas à me calmer. Chaque haussement d’épaule de sa part est un point qu’elle remporte, chaque haussement de ton que je lui concède est un point que je lui offre.

Et ça m’énerve. Davantage encore. Finalement, j’arrive à renverser brusquement la tendance, je reprends le dessus et mon sourire chasse pour un temps mes traits crispés. Et je crache à Anderson de s’exécuter et d’aller voir si Thaddeus est disponible, me condamnant bêtement à savourer la présence de cette traitresse que j’ai envie de gifler. Je dois avoir un petit côté sado-maso pour m’infliger ça, mais je n’ai même pas le temps d’y songer davantage que la discussion reprend. Plus intime. Plus calme. Plus personnelle : nous n’avons plus de spectateur pour nous déranger. Et je mens comme un arracheur de dents, si peu crédible que son haussement d’épaules me fait à nouveau passer pour un gamin capricieux. Je déteste ça. « C’est faux. Je n’ai absolument pas changé, tu le verrais si tu prenais la peine de regarder un peu mieux. Mais tu refuses de poser tes yeux sur moi autrement que pour me fusiller du regard. Demande à tous tes collègues : je suis toujours la même. Hunter convaincue. C’est pour ça que je t’ai vacciné, et pour aucune autre raison. » Je bondis sur l’occasion pour perdre à nouveau mon pseudo calme et cracher : « Mais c’est justement ça le problème ?! Rien n’a changé, tu n’as pas changé, tu ne fais même pas semblant d’avoir l’air… je ne sais pas moi… désolé. Et je passe pour le petit râleur de l’histoire alors que vous avez douté de moi. Tout le monde, ici, fait comme si de rien n’était, comme si vous ne m’aviez pas versé de l’acide dans les veines pour rien. » Je crache par terre, dans un signe très élégant de ma colère. C’est ça que je vis le plus mal, bordel. C’est que je sois le seul qui semble se souvenir que non seulement les Hunter mais elle, surtout elle, aient pu douter de moi. Alors que j’étais simplement le meilleur. C’est l’excellence qu’ils détestent ? Ils étaient jaloux d’être rabaissés à de vulgaires tireurs de fête foraine et ils ont sauté sur l’occasion pour faire croire à tout le monde que je trichais sur mes capacités ? C’est bien ça le problème, que personne n’ait remarqué le changement. Alors comme ça, on plante un couteau dans le dos et on fait comme si de rien n’était. Et bien non, Cait’, non, ça ne se passe pas comme ça avec moi. Et fais moi passer pour le crétin et le pigeon de l’histoire, le rancunier, ça ne changera rien.

Je faiblis. Je fatigue. Je m’énerve une dernière fois dans un juron qui expose la trahison que je ressens à chaque fois que je la vois. Mierda. C’est pire qu’une trahison, c’est… je ne trouve pas les mots. « Comment tu voulais que je te fasse confiance, tu ne parlais jamais ! A chaque fois que j’essayais de t’en parler, tu esquivais le sujet ! Tu voulais que je ferme les yeux sur mes doutes ? Ce n’est pas ce que tu m’as enseigné. J’ai essayé de te faire confiance, mais si j’avais été face à un vrai mutant, tu aurais voulu que j’agisse. Alors j’ai agi. Comme tu me l’as appris. Enfin, avec le vaccin plutôt qu’avec une balle de fusil, mais c’est la seule différence. » On entre enfin dans une vraie discussion. La première depuis notre… séparation. La première vraie discussion qui vient toucher le nœud du problème mais je n’arrive pas à écouter ce qu’elle me dit. Alors comme ça, encore une fois, c’est de ma faute ? C’est parce que je n’allais pas m’étaler sur le fait que mes dons étaient simplement naturels et juste exceptionnels que je ne pouvais pas lui en dire plus, que je l’ai placée dans une situation… quoi… délicate ? « Viens chasser avec moi. Rien qu’une fois. Je te promets que peu importe la mutation, l’âge ou le sexe du mutant, je le tuerais. Tu verras que je n’ai pas changé, et que le vaccin … L’existence du vaccin ne m’a pas ramollie. Je n’ai jamais hésité à tiré, tu t’en souviens. C’est toujours pareil maintenant. » Je sursaute.

« Quoi ? » Elle… elle est tentante. Sa proposition, je veux dire. Chasser ensemble ? A nouveau ? Il ne faut pas croire, nous n’avons pas vraiment chassé ensemble avant… tout ça. Après tout, les chasses avec moi n’ont rien d’excitant parce qu’en général, je me contente de me placer en haut d’un bâtiment, de mettre la cible au centre du viseur et de la trouer de par en par à huit cents mètres de distance comme ça l’affaire est pliée. Je suis un sniper, pas un chasseur. Les mutants sont des cibles, pas des proies. Mais chasser avec Caitlin… C’est risquer d’être plus proche d’elle que jamais. Et c’est tentant tout en étant répugnant d’une certaine manière. Je ne peux pas accepter. C’est ridicule. « D’accord. Mais tu n’as pas intérêt à te louper, Cai… Bates. Parce que moi, je ne te louperai pas. Et tu sais à quel point je peux être précis et méticuleux. » J’appuie sur ma radio sans la quitter du regard, en luttant pour que mon sourire n’apparaisse pas sur mon visage. Parce que même si ça n’arrangera rien entre nous, parce que même si ça n’équivaut en rien aux excuses que j’attends de pied ferme, ce sera déjà un peu de temps ensemble légitimement volé et je n’aurai pas l’impression de me trahir en acceptant de partager quelque chose avec elle malgré sa trahison. Tout bénef. Et j’ai salement l’impression de me voiler la face. « Je prends ma pause, que quelqu’un me remplace. » Je n’attends pas la réponse que déjà je dégringole les escaliers. J’ai ma cible toute choisie. Je me retourne en direction de Caitlin. Mince. Trop tard. Un sourire franc et sincère, teinté de défi, s’est dessiné sur mes lèvres. « Viens, histoire qu’on règle cette affaire ce soir. On va rendre visite à la copine d’Anderson, ça lui fera les pieds à ce crétin. » Je fronce les sourcils, notant un petit détail. « Vu que vous semblez si… proches, tu sais où il habite ? » Pour le coup, ça va vraiment être une chasse. Parce que je ne sais rien de la cible, si ce n’est qu’elle aime les abrutis et qu’elle est une dégénérée.

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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeMar 8 Sep 2015 - 21:26


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« Mais c’est justement ça le problème ?! Rien n’a changé, tu n’as pas changé, tu ne fais même pas semblant d’avoir l’air… je ne sais pas moi… désolé. Et je passe pour le petit râleur de l’histoire alors que vous avez douté de moi. Tout le monde, ici, fait comme si de rien n’était, comme si vous ne m’aviez pas versé de l’acide dans les veines pour rien. » Caitlin plissa les yeux. Elle n’allait pas être désolée pour lui, ni faire semblant, parce qu’au fond d’elle elle ne ressentait aucun remord. Absolument aucun. Il ne le comprenait sans doute pas, parce qu’il ne savait pas ce qu’elle lui avait caché si longtemps. Elle était passée par là, elle aussi, et c’était par compassion qu’elle lui avait fait subir cette épreuve, pas juste pour se foutre de lui ou pour l’humilier. « Tu préfèrerais qu’on te regarde avec pitié ? Que les regards se baissent devant toi, que plus personne n’ose te regarder dans les yeux ? Rien n’a changé, et tu devrais être content. Parce que sinon, tu aurais quitté la ville, tu ne l’aurais pas supporté. » Il ne l’admettrait pas, mais son égo était bien trop développé pour accepter qu’on le regarde comme une pauvre victime. Il détestait ça. Au moins là, les hunters continuaient de se conduire avec lui comme ils l’avaient toujours fait, il était toujours l’un d’entre eux et pas un pestiféré. Il était le seul à continuer à se voir comme un mouton noir !

Mais elle était d’humeur à enterrer la hache de guerre, aujourd’hui. Etait-ce à cause de sa nuit particulièrement mauvaise, qui faisait remonter le souvenir de toutes celles, bien plus agréables, qu’Alejandro avait pu lui faire passer ? La nostalgie n’était sans doute pas la seule à blâmer dans la proposition que Caitlin fit au hunter. Une chasse, tous les deux, pour qu’il mette ses griefs de côté et qu’il la regarde à nouveau comme ce qu’elle était, ce qu’elle n’avait jamais cessé d’être. Elle n’était pas une déception, elle était une chasseuse certaine de ses convictions. « Quoi ? » Pendant un instant, Cait cru qu’il allait refuser. Il eut une seconde d’hésitation avant de répondre, et elle songea que s’il n’acceptait pas, elle aurait perdu la partie. « D’accord. Mais tu n’as pas intérêt à te louper, Cai… Bates. Parce que moi, je ne te louperai pas. Et tu sais à quel point je peux être précis et méticuleux. » Un sourire victorieux s’étala sur les lèvres de la jeune femme tandis qu’elle le regardait prévenir qu’il prenait sa pause. Il avait beau la mettre en garde et jouer les gros bras, elle n’en considérait pas moins qu’elle avait gagné une manche dans cette partie, et ça la mit dans une humeur radieuse. « Je sais, je sais, garde le grand jeu pour ta proie, ce n’est pas moi que tu dois impressionner. » Même s’ils n’avaient jamais été sur le terrain ensemble pour les chasses dont elle avait l’habitude, elle ressentait une excitation terriblement agréable à l’idée de cette grande première. Il n’avait pas refusé. Il acceptait de passer un peu de temps avec elle. Elle allait lui prouver qu’elle valait encore la peine de lui parler ! Et le sourire qu’il lui adressa parlait pour lui : il était tout aussi excité qu’elle à l’idée de cette chasse. Elle ne s’attendait pas, par contre, à ce qu’ils se lancent immédiatement dans ce défi. « Viens, histoire qu’on règle cette affaire ce soir. On va rendre visite à la copine d’Anderson, ça lui fera les pieds à ce crétin. » Elle s’attendait encore moins à ce qu’il ait déjà une cible en vue. « Il a une copine ? Dégénérée ? » S’exclama-t-elle, réellement surprise, avant de faire une grimace dégoûtée. « Décidemment, il est pire que ce que je pensais. » Dire qu’elle avait couché avec lui ! Elle ne se vantait pas de cette conquête, mais quand même … Il était hunter, ça aurait du lui donner certains critères, mais visiblement ça ne l’arrêtait pas. « Vu que vous semblez si… proches, tu sais où il habite ? » Caitlin fusilla Alejandro du regard, vraiment pas désireuse qu’on lui rappelle ce qu’elle avait fait avec lui. « C’était une seule fois. Ne t’avise pas de me mettre à la même hauteur que sa copine. » Prévint-elle d’un ton menaçant. « Il habite en bordure de la ville. Il faut que je passe chez moi avant, je ne suis pas équipée. » Contrairement à lui, elle ne se trimbalait pas avec un fusil chargé sur l’épaule. Elle avait toujours sur elle son semi-automatique, ainsi que des fioles de NH25 et une seringue prête à servir, au cas où – on n’est jamais trop prudent – mais pour une véritable chasse, elle aimait avoir de véritables armes. Elle ne savait pas où elle allait s’engager, ni sur quelle type de mutation elle allait tomber, elle avait au moins besoin d’un chargeur supplémentaire. A l’idée de cette chasse, Caitlin en avait oublié qu’elle venait pour obtenir, justement, une nouvelle arme de la part de Lancaster.  

Elle se dirigea vers sa voiture et désigna la portière passager à Alejandro. Il allait être absolument ravi de passer quelques minutes si proche d’elle ! Elle s’engouffra dans le véhicule, attendit qu’il la suive, et démarra. Pressentant qu’un silence désagréable ne ferait que dégrader une atmosphère qu’elle devait à tout pris conserver au beau fixe, Caitlin se chargea de la conversation. « Elle a quel type de mutation, sa copine ? D’ailleurs, comment tu sais qu’il sort avec une dégénérée ? Il t’a fait des confidences ?? Il est complètement malade, ce type ... » Elle ne pouvait pas imaginer que qui que ce soit vienne se confier à Alejandro sur ce sujet, et l’idée même la faisait beaucoup rire. Elle échangea un regard moqueur avec lui, essayant de renouer ainsi avec la complicité qu’ils avaient eu par le passé. Pas certaine que cela fonctionne, mais ça ne lui coûtait rien d’essayer, au point où elle en était. Elle descendit de la voiture quand elle fut arrivée devant chez elle, et se dépêcha de tirer du garage le sac de sport où elle rangeait son attirail. Elle qui s’était montrée si prompte à rappeler à Alejandro le bon vieux temps, n’était pas désireuse de l’inviter chez lui une nouvelle fois. Il était déjà venu, la nuit de préférence, mais ces souvenirs appartenaient au passé. Aujourd’hui, ils chassaient, rien de plus. Une fois son sac balancé sur la banquette arrière, elle remonta et reprit la route jusqu’à l’adresse d’Anderson. Lui, elle ne l’aurait fait rentrer chez elle pour rien au monde, et avait préféré le suivre pour leur nuit ensemble. Il vivait dans un quartier assez minable selon les critères de l’ancienne architecte, dans une maison minuscule coincée dans un enfilement de résidences toutes semblables.

Elle s’arrêta finalement dans une rue un peu éloignée des premières maisons du quartier, et sortit de la voiture. « Il habite à deux croisements d’ici. J’espère que sa copine sera là, sinon on va rigoler à la chercher dans toute la ville. » Ils n’avaient pas la queue d’un indice sur elle, si ce n’est qu’elle était mutante … Et ça faisait assez léger. Caitlin était certaine de l’adresse d’Anderson, et il fallait qu’Alejandro soit certain que s’ils trouvaient une femme chez lui, ce soit bien elle, la dégénérée. Partant de là … Ils n’avaient plus qu’à faire le boulot. La chasseuse tira de son sac deux chargeurs supplémentaires pour son arme, ainsi qu’un poignard et un couteau à cran d’arrêt. Tirer, c’était bien beau, mais Caitlin s’était découvert une véritable passion pour les armes blanches, et elle ne ratait jamais une occasion de passer ses proies sous le fil de son poignard. « Suis-moi. » Fit-elle simplement à Alejandro, avant de s’avancer dans la rue. Il y avait des petits chemins sinuant entre les lotissements, que cachaient à moitié des haies mal entretenues, mais qui rendraient le travail bien plus aisé aux deux chasseurs. Caitlin repéra celui qui devait – selon son estimation – les amener vers chez Anderson, et s’y engouffra. Ils marchèrent en silence pendant quelques minutes, puis la jeune femme s’arrêta. Par-delà la haie, il y avait le petit jardin miteux d’Anderson. Et derrière, sa maison. Caitlin fit un geste à Alejandro, l’invitant avec un sourire à entrer le premier.

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Jedikiah Grimwood
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeVen 18 Sep 2015 - 23:35

i hate you so much  
A l’évidence, toutes mes tentatives pour garder mon calme ne sont que de misérables graviers jetés dans l’eau et sans d’autres conséquences que quelques vaguelettes éphémères. La même chose dite sans poésie, c’est que j’ai beau m’évertuer à ne pas vouloir l’étrangler, chaque mot qu’elle prononce me donne envie de la secouer et de hurler. Je n’arrive même pas à savoir ce qui m’énerve le plus chez elle, entre sa désinvolture, son attitude, son déni, son refus de s’excuser, sa simple présence et le fait qu’elle soit en face de moi et que je sois incapable de garder mon calme juste parce qu’elle est là. Elle m’énerve, elle m’énerve et je bondis à chaque provocation, même minimum. Rien n’a changé ? C’est bien ça le problème et j’enrage de voir qu’elle ne le comprend pas et n’essaye même pas de le comprendre. Et elle peut bien plisser les yeux ou je ne sais quoi, ça ne changera rien à ce que je pense et à ce crachat qui s’écrase au sol. « Tu préfèrerais qu’on te regarde avec pitié ? Que les regards se baissent devant toi, que plus personne n’ose te regarder dans les yeux ? Rien n’a changé, et tu devrais être content. Parce que sinon, tu aurais quitté la ville, tu ne l’aurais pas supporté. » Je la foudroie du regard. Je déteste lorsqu’elle me parle sur ce ton, comme si j’avais tort et elle inévitablement raison. Ce que je préfèrerais ? J’enrage parce qu’elle a raison malgré tout et que ça m’énerve. Je ne sais pas quoi répondre. De mauvaise foi, moi ? Si peu. Alors je la foudroie du regard, les poings serrés et un juron au bord des lèvres, prêt à être craché mais retenu par mon orgueil. Ceux qui détournerait le regard et me considèrerait avec pitié, je leur exploserais le nez, sec. Brutalement. Elle n’a pas tort et ça me tue de l’admettre. Si j’aurais quitté la ville ? Mierda. Elle me connait trop bien. Je secoue la tête et crache un « Je demande juste des excuses et un peu de considération ! » qui ne risque pas de la duper elle puisqu’il ne parvient même pas à me duper moi.

Et si la conversation se poursuit et se transforme en véritable discussion presque censée, ça ne change rien à ma colère et à mon exaspération, à mes nerfs en pelote et à cet agacement qui se distille dans mes veines. Et sa proposition d’une chasse commune tombe comme un cheveu sur la soupe, comme un mutant dans une réunion Hunter : diablement inopportun mais foutrement agréable pour se passer les nerfs sur quelque chose. Quoi. Une chasse, commune. Je n’en suis pas friand en général, je préfère arriver, exploser une cervelle, repartir. Mais je me laisse tenter. Parce que c’est stupide de ma part de saisir au vol la moindre opportunité de… Je serre les dents. Un cible : la copine de cet ahuri d’Anderson. Et si Caitlin fait le moindre faux pas, je suis prêt, je le jure, à le lui faire payer et à lui tomber dessus. Et ravale ton sourire, garce, parce que tu n’as rien gagné du tout. On a juste un mutant à abattre et je veux vérifier que depuis la fin de ta formation tu ne t’es pas transformée en guimauve ridicule et paranoïaque. « Je sais, je sais, garde le grand jeu pour ta proie, ce n’est pas moi que tu dois impressionner. » J’arque un sourcil et contiens avec beaucoup de difficulté ce mélange étrange d’agacement et d’excitation à l’idée de me mettre en chasse. Le sourire sincère qui se dessine sur mes lèvres par réflexe me donne même envie de vomir : je hais être aussi faible et prévisible alors que je lui en veux. Je dégringole les escaliers, énonce comme une évidence notre destination et surtout le fait que l’on parte tout de suite. « Il a une copine ? Dégénérée ? Décidemment, il est pire que ce que je pensais. » J’hausse les épaules. « Je savais depuis longtemps que ce n’était qu’un imbécile, j’espère qu’il n’a pas trop déteint sur toi. » Je n’ai pas pu résister. Avant de rajouter sur le ton de la conversation une petite question pourtant centrale dans les heures à venir : la localisation de notre cible, en glissant d’ailleurs une petite allusion à leur relation que je ne peux pas m’empêcher de considérer d’un regard noir. Je n’en ai rien à faire qu’elle couche avec d’autres mecs mais… il ne la mérite pas, bordel. Il s’est regardé, le petit gamin, là ? « C’était une seule fois. Ne t’avise pas de me mettre à la même hauteur que sa copine. Il habite en bordure de la ville. Il faut que je passe chez moi avant, je ne suis pas équipée. » Hein ? J’hausse à nouveau les épaules. « Cherche pas à t’excuses, t’as couché avec lui, j’imagine qu’il doit te voir un quelconque point commun avec cette fille. » Sans le vouloir, j’ai laissé un peu de rancœur et d’amertume teinter mes paroles qui ressemblent, encore, à des crachats agressifs. Je tente de me rattraper d’un faussement désinvolte « Mais comme tu veux, passons chez toi… » qui ne peut tromper personne.

Et elle m’ouvre la portière passager. « Tu n’es pas sérieuse, là ? » Mes yeux semblent se rétrécir de colère lorsque je les fronce. Elle se moque de moi, c’est pas possible autrement. Mais non, elle attend, avec nonchalance et même un sourire, que je baisse la tête et m’installe à côté d’elle. Je m’exécute dans un regard noir et me mure dans un silence froid en espérant qu’elle comprenne le message et surtout qu’elle se tienne loin de moi pendant tout le trajet. Je vais même jusqu’à fixer mon regard dans le rétroviseur extérieur pour… « Elle a quel type de mutation, sa copine ? D’ailleurs, comment tu sais qu’il sort avec une dégénérée ? Il t’a fait des confidences ?? Il est complètement malade, ce type ... » Je n’étouffe même pas un soupir exaspéré. Répondre, ne pas répondre ? D’autant plus que je ne sais strictement rien sur notre cible. Ni le type de mutation, ni l’apparence, ni même le QI bien qu’il ne doive pas dépasser celui d’un pigeon pour qu’elle sorte avec l’autre crétin. Un claquement de langue et je finis pas répondre, cédant à l’impatience. « Aucune idée, il me l’a dit lui-même et ta gueule. T’es vexée qu’il ne te l’ait pas confié sur l’oreiller ? Ou alors il s’est endormi pendant que vous couchiez ensemble ? » Non je n’ai pas la rancune tenace et je suis encore moins jaloux, merci de garder vos insinuations loin de là.

La voiture ralentit, je ne peux pas m’empêcher de remarquer que le quartier n’a pas beaucoup changé depuis… je lutte contre l’envie de le lui dire. Froid, hostile, distant, Alejandro. Tu ne veux pas lui pardonner et mieux encore, tu veux lui faire payer sa trahison et l’humiliation que tu as subies à être jeté parmi les mutants. Je prends sur moi, sous son regard moqueur, pour ne pas lui répondre. Parce que je vois bien ce qu’elle essaye de faire et plutôt mourir que d’avouer que ça marche. J’évite son regard, volontairement,  bêtement. Parce que je me rends compte un peu tard que ma réaction sonne plus comme un aveu qu’autre chose : flinguez-moi. Elle sort de la voiture, je lutte encore contre l’envie de la suivre. « Grouille toi, sinon je viens te chercher. » je grommelle, les doigts impatients pianotant sur le rebord de la fenêtre. J’espère qu’elle ne vas pas prendre trois milles ans, à se pomponner ou autre sinon je… risquerais de vraiment venir la chercher. Et malheureusement, elle fait vite parce qu’elle revient en un rien de temps, un sac balancé sur la banquette arrière à me faire grincer des dents. « J’espère que c’est pas un fusil que tu malmènes comme ça, sinon je te le fais monter et démonter une quarantaine de fois pour t’apprendre à en prendre soin » je grince entre mes dents. Je n’ai pas envie d’être aimable. Pas envie. Pas alors que je cède et que je ne cesse de la regarder toutes les trente secondes, si concentrée sur sa conduite, si proche, si attirante et si… exaspérante.

« Il habite à deux croisements d’ici. J’espère que sa copine sera là, sinon on va rigoler à la chercher dans toute la ville. » Non, Alejandro, ne souris pas. Trop tard. Je viens de nous imaginer, à passer la nuit dehors à traquer une meuf pour laquelle nous n’avons ni photo, ni description, ni quoique ce soit auquel nous raccrocher. « Au pire, on pourra toujours trouver des trucs intéressants chez lui… mais j’avoue que ça m’arrangerait qu’on n’ait pas à ratisser la ville. » Je m’extirpe de la voiture, fais tourner mon parabellum entre mes doigts pour en vérifier toutes les pièces, par habitude et par réflexe pour me décontracter. Je regarde les maisons autour de nous, enlève mon fusil d’assaut et le dépose dans le coffre de la  bagnole, je ne vais pas en avoir besoin, en théorie mon poignard et mon arme de poing suffisent amplement. « Alors, c’est laquelle ? » Impatient, j’entends ma voix grave vibrer dans la rue délaissée. Je range mon arme dans mon holster et en profite pour me rendre compte qu’avec mon uniforme de garde de sécurité, je ne dois pas passer inaperçu : ça doit être le gilet pare-balle qui gâche tout. « Suis-moi. » Par réflexe, je rétorque un « C’est moi ton officier supérieur, je te rappelle »

Et il ne nous faut finalement que quelques minutes pour arriver devant la bâtisse. Je ne parviens pas à retenir un petit sourire complice lorsqu’elle me fait un geste pour que je rentre le premier. Trop d’honneur. Je m’arrête. Fronce les sourcils. « A quoi tu joues exactement Caitlin ? Réponds-moi franchement : à quoi tu joues ? C’est toi qui entres, c’est toi qui la butes, moi j’observe juste les travaux finis. » Je la fixe dans les yeux en appuyant ostensiblement sur la sonnette de l’interphone. Qui ne tarde pas à grésiller et une voix, détestablement féminine, s’élève. « Oui ? » Je m’éclaircis la voix. « C’est Velasquez, je travaille avec Anderson. Il a encore oublié son glock, j’viens le chercher pour lui éviter un blâme. » J’y vais au culot. En espérant que l’autre crétin n’a pas eu la mauvaise idée de l’appeler. Elle bégaye un vague oui, bien sûr et le portail s’ouvre, nous libérant l’accès vers la porte de la bâtisse. « Allez, Cait’, démerde toi maintenant pour qu’on rentre. Essaye d’être plus aimable que d’habitude, après tu pourras faire ce que tu sais faire le mieux : planter ton couteau dans son dos. »

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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeSam 3 Oct 2015 - 23:36


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On ne pouvait pas dire que leur relation s’était améliorée dès le moment où Alejandro avait accepté de partir en chasse avec Caitlin, mais elle y voyait tout de même un bon signe pour le futur. Il n’allait pas changer d’avis du jour au lendemain envers elle, elle le savait très bien, mais jusqu’à maintenant il s’était comporté comme s’il la haïssait plus encore que les mutants qu’il chassait, et il avait refusé d’être plus de trente secondes dans la même pièce qu’elle. Là, il y avait de l’amélioration. Après leur petite joute verbale, ils continuaient sur leur lancée … Et passaient maintenant à l’acte. Pas tout à fait l’acte qu’elle aurait voulu, si on lui avait demandé ce qu’elle souhaitait faire avec lui, mais c’était déjà ça ! Bon, bien sûr, il fallait faire avec la mauvaise humeur d’Alejandro – ou en tout cas, avec ses efforts manifestes pour paraître toujours d’humeur massacrante alors qu’il avait laissé plusieurs fois transparaître des signes qu’il était content de partir en chasse. Caitlin était ravie. Il pouvait bien râler, essayer de la déstabiliser, elle ne se laissait pas démonter et elle continuait sur sa lancée. Ils allaient chasser ensemble, bon sang ! Elle n’aurait jamais cru qu’il accepte ça un jour. Même ses sous-entendus sur sa relation avec Anderson ne parvinrent pas tout à fait à l’énerver. Certes, elle détestait l’idée qu’Alejandro l’associe avec ce raté, encore plus maintenant qu’elle savait qu’il avait pris une dégénérée pour copine … Mais c’était de bonne guerre. Et elle ne coucherait plus jamais avec ce taré, plus jamais ! Elle en frissonnait rien que d’y penser. C’était dégoûtant ! Elle n’était plus dégénérée, elle ne voulait plus rien avoir à faire avec eux. Et si Anderson fricotait avec cette engeance, il était tombé bien bas. Elle se força à ne rien répondre à Alejandro quand il insinua qu’elle avait sans doute quelque chose en commun avec la copine d’Anderson, cette remarque la touchant plus profondément qu’il ne pouvait s’en douter. Mais elle valait mieux que ça, bien mieux. Et elle allait le prouver très vite.

Ses tentatives pour entretenir une conversation relativement cordiale dans la voiture échouèrent lamentablement, et Caitlin récolta encore quelques remarques narquoises de la part de son ancien amant, qu’elle ignora avec un sourire moqueur. Elle aimait ça, et plus le temps passait, plus elle entrevoyait qu’Alejandro n’y était pas insensible non plus. Ses piques, c’était uniquement pour se prouver à lui-même qu’il la détestait encore, elle en était certaine, mais s’il avait réellement voulu rester loin d’elle, jamais il ne serait monté dans sa voiture en premier lieu. Il lui aurait rit au nez quand elle lui avait proposé la chasse, et ils en seraient resté là. Ce fut donc pleine d’assurance que Caitlin descendit de la voiture pour se diriger vers la maison d’Anderson, certaine que tout se passerait comme sur des roulettes, et que cela entamerait le début de l’amélioration de ses relations avec Alejandro. Ce n’était absolument pas quelque chose qu’elle aurait pu prévoir en se levant ce matin, mais c’était une surprise vraiment agréable. Il suffisait juste que la dégénérée soit là, sans quoi ses plans risquaient bien de tomber à l’eau. Même Alejandro sembla d’accord sur ce point. Ils faisaient des progrès ! Elle s’engagea dans l’allée, son ancien amant sur les talons, mais visiblement il n’appréciait que moyennement qu’elle prenne la tête des opérations. « C’est moi ton officier supérieur, je te rappelle » Elle haussa un sourcil et se retourna vers lui. « Excuse-moi, officier, tu connais le chemin peut-être ? Je t’en prie, passe devant … » Ironisa-t-elle, avant de reprendre sa route sans même attendre qu’il réponde. Il avait toujours adoré jouer au petit chef, mais il n’était plus son supérieur. Elle était passée officiellement chez les hunters et ce n’était plus à lui qu’elle devait répondre, depuis un bon moment déjà. Il avait du mal à accepter ça … Et quand elle le laissa poliment passer devant, une fois arrivés devant la maison d’Anderson, elle eut droit à une nouvelle réflexion bien sentie. « A quoi tu joues exactement Caitlin ? Réponds-moi franchement : à quoi tu joues ? C’est toi qui entres, c’est toi qui la butes, moi j’observe juste les travaux finis. » Cette fois, elle leva franchement les yeux au ciel, un peu agacée. « Tu râles parce que je prends la tête des opérations, tu râles quand je te laisse enfin passer devant … Qu’est-ce que tu veux, à la fin ? » Elle secoua la tête et planta ses poings sur ses hanches. « Je joue à rien du tout, arrête cinq minutes avec ta paranoïa ridicule. J’ai pas l’intention de me défiler … Et pas non plus de te doubler, si jamais ça t’étais passé par la tête. Je vois pas à quoi ça m’avancerait. » Elle leva derechef les yeux au ciel quand il sonna sur l’interphone : il voulait la faire devenir dingue ou quoi ? Elle ne comprenait plus rien ! S’il ne voulait pas agir à sa place, pourquoi est-ce qu’il s’impliquait autant ? Elle croisa les bras sur sa poitrine, les yeux fixés sur lui, tandis qu’une voix s’élevait dans l’interphone. « C’est Velasquez, je travaille avec Anderson. Il a encore oublié son glock, j’viens le chercher pour lui éviter un blâme. » Malgré l’accès de colère qu’elle venait d’avoir, la réplique d’Alejandro fut si surprenante que Caitlin faillit éclater de rire. Elle le fixa avec de grands yeux, puis répéta silencieusement sa dernière phrase avec un air mielleux, comme si elle trouvait ça adorable qu’il se soucie de son cher collègue. Son excuse était tellement ridicule qu’elle avait toutes les chances de marcher, en plus ! Ca n’y manqua pas : la dégénérée devait être tellement prise de court – ou impressionnée, peut-être ? – qu’elle ouvrit le portail sans rechigner. « Tu vas gagner la médaille de collègue de l’année avec cette belle initiative, je te félicite. » Ironisa-t-elle en pénétrant dans l’allée. « Allez, Cait’, démerde toi maintenant pour qu’on rentre. Essaye d’être plus aimable que d’habitude, après tu pourras faire ce que tu sais faire le mieux : planter ton couteau dans son dos. » Elle se tourna vers lui, préférant ne pas s’appesantir sur la dernière partie de sa phrase, pour se concentrer sur le début. Cette fois, il l’avait vraiment appelée par son surnom. Elle lui passa un doigt sur la joue avec une petite moue faussement déçue. « Mais enfin, je suis toujours aimable … Regarde et apprends. »

Elle reprit son chemin vers la porte et frappa deux coups brefs. Presque immédiatement, elle entendit la clé tourner dans la serrure, et la porte s’ouvrit sur une femme d’âge moyen, au visage fin et aux traits creusés. Elle était assez mignonne, et Caitlin nota avec aigreur qu’effectivement, elle pouvait voir ce qui avait plu à Anderson : leurs chevelures étaient très semblables, ainsi que leur taille. Mais il y avait un détail frappant qui les distinguait parfaitement, et qui sauta très vite aux yeux de Caitlin : la femme était enceinte jusqu’au cou. Caitlin s’attendait à tout sauf à ça : jamais, au grand jamais, elle n’aurait imaginé Anderson futur papa. La surprise lui coupa le sifflet une fraction de seconde, mais elle se reprit rapidement et un large sourire lui fendit le visage. « Bonjour ! Je suis Cait, la collègue de Jim. Et derrière moi c’est Velasquez, le chien de garde qui a grogné dans votre interphone, mais ne vous souciez pas de lui. » Elle entra dans le hall sans attendre d’y être invitée, serrant la main de la jeune femme avec les deux siennes, l’air vraiment enchantée de faire sa connaissance. Du coin de l’œil, elle vit Alejandro entrer à son tour et refermer la porte derrière lui. « Je suis ravie de vous rencontrer enfin … Si vous saviez, Jimmy n’arrête pas de parler de vous ! Il aurait préféré venir lui-même, mais Lancaster l’a retenu à la mairie, alors je me suis débrouillée pour accompagner Velasquez, j’avais tellement envie de faire votre connaissance ! Et puis … Je voulais m’assurer qu’il se tienne bien avec vous. » Ajouta-t-elle sur le ton de la confidence. « Il aboie fort, mais il ne mord pas, je vous le promets. » Ils étaient à l’intérieur, elle pouvait frapper maintenant. La femme était à la portée de son poignard, elle n’avait besoin que d’une poignée de secondes et tout serait terminé. Mais Cait continuait de parler, encore et encore, comblant un malaise qu’elle n’arrivait pas bien à saisir. Ce n’était pas le fait qu’elle soit enceinte, c’était impossible. Ca ne l’avait jamais bien dérangée, de tuer des dégénérée avec des gosses, mais … Elle jeta un regard à Alejandro. Est-ce qu’il était sûr qu’elle était mutante, celle-là ? Caitlin ne voulait pas tuer une femme humaine. « Jim ne m’a jamais … Enfin, je ne connais pas ses collègues. Vous travaillez à la sécurité de la mairie vous aussi ? » Caitlin se força à sourire de plus belle, et hocha la tête avec application. Bon sang, il fallait qu’elle agisse maintenant ou elle allait perdre Alejandro pour de bon. Mais elle ne parvenait pas à prendre de décision. « Oui, on travaille avec lui … » Répondit-elle, un peu distraitement. « En fait … En fait, j’ai couché avec lui il y a quelques mois, mais je n’avais aucune idée que vous étiez ensemble. Je m’excuse pour ça, vraiment. Mais c’est sans doute pour ça qu’il ne vous a jamais parlé de moi. » Lâcha-t-elle soudain. « Quel enfoiré, s’il m’avait dit qu’il avait déjà quelqu’un ! Vous êtes enceinte en plus … C’est lui le père, j’imagine ? » Les yeux de la femme s’étaient agrandis, puis remplis de larmes, mais rien de plus. Elle fixait Caitlin avec une détresse immense, et ses mains étaient agitées de tremblement. La hunter y fixa son attention avec espoir, en vain. « On est venus ici en plus, je ne pensais vraiment pas qu’il … » Elle ne termina pas sa phrase, un bibelot venait de se jeter sur elle à la vitesse d’un boulet de canon, et Caitlin eut juste le temps de l’éviter. La voilà, la preuve dont elle avait besoin ! Soulagée, elle se baissa une nouvelle fois pour éviter un vase, cette fois. Il la heurta à l’épaule et elle chancela, mais ça ne l’empêcha pas de tirer son poignard et de se jeter sur la femme, mais celle-ci réitéra avec sa télépathie. Et cette fois, elle ne se contenta pas d’un bibelot quelconque : tout le buffet s’ébranla, et se mit à tomber là où Caitlin se trouvait.

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Jedikiah Grimwood
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeMer 7 Oct 2015 - 0:02

i hate you so much  
C’est plus fort que moi : la voir, la sentir à côté de moi, être obligé de supporter son petit sourire satisfait… ça me donne envie de la frapper. Et le fait de ne pas arriver à choisir entre l’excitation et la colère n’aide pas, il faut bien se le dire. Putain… Rappelez moi pourquoi j’ai accepté son idée débile de partir chasser avec elle ? Parce que chasser c’est bien pour se défouler, qu’Anderson est un petit crétin et que je meurs d’envie de passer un peu de temps légitime avec elle ? Bullshit. Si je n’étais pas dans la rue et un peu sain d’esprit, je me frapperais la tête contre un mur en hurlant crétin, crétin en serbo-croate. Ou en tchèque, j’ai toujours aimé le tchèque. Dans tous les cas, je suis dans la rue, à vérifier mon arme et à mal vivre qu’elle prenne les commandes de l’opération. Je déteste qu’on me donne des ordres, plus encore lorsqu’elle me donne des ordres. Je suis son officier, bordel, qu’elle ne l’oublie pas ou je lui mets mon poing dans la figure. Et quand vous étiez amants, tu étais encore son officier gros malin ? Je crache sur le goudron pour masquer ma désapprobation, autant quant à ce que dit ma conscience qu’à son « Excuse-moi, officier, tu connais le chemin peut-être ? Je t’en prie, passe devant … » ironique qui ne récolte, en plus du crachat, qu’un regard noir. « Ta gueule Bates, on n’est pas là pour jouer… » Mais bien sûr, mais bien sûr… on n’est peut être pas là pour jouer, je n’arrive pas à retenir un sourire moqueur lorsqu’elle me fait signe de passer le premier une fois la bâtisse de cet enfoiré d’Anderson devant nous. Allez, c’est ça, fais la maline, je ne te dirai rien… Je m’arrête et fronce encore les sourcils. A quoi elle joue, là ? Elle croit que je vais lui mâcher le travail ? Je ne suis pas cohérent. Ni dans mes pensées, ni dans mes réactions et encore moins dans mon comportement. C’est de sa faute. C’est de sa faute si je ne suis pas cohérent parce qu’elle m’empêche de réfléchir voilà tout. « Tu râles parce que je prends la tête des opérations, tu râles quand je te laisse enfin passer devant … Qu’est-ce que tu veux, à la fin ? Je joue à rien du tout, arrête cinq minutes avec ta paranoïa ridicule. J’ai pas l’intention de me défiler … Et pas non plus de te doubler, si jamais ça t’étais passé par la tête. Je vois pas à quoi ça m’avancerait. » Hein ? Elle se fout de moi ? Paranoïa ridicule ? Je lève les yeux ciel. J’ai les mains qui démangent, j’ai envie de l’étrangler. Mieux encore : j’ai envie de la faire taire, qu’importe la manière et… Attention Velasquez, terrain dangereux. Un claquement de langue, je ravale mon agacement pour la fixer dans les yeux et appuyer sur l’interphone avec un petit sourire. Parfait, la gonzesse d’Anderson est là. Un mensonge, j’y vais au culot en croisant les doigts pour qu’il n’y ait aucun contretemps. Parfait, elle gobe tout, nous ouvre la porte. La réaction de Cait’, que je n’ai pas quittée un seul instant des yeux… elle a failli en rire. Et j’ai envie d’en rire aussi, juste par complicité. On faisait une putain de bonne équipe tous les deux, pourquoi elle n’a pas pu s’empêcher de faire sa petite garce, hein ? « Tu vas gagner la médaille de collègue de l’année avec cette belle initiative, je te félicite. » J’oublie de retenir mon petit rire satisfait que je tente a posteriori de transformer en colère et agacement. Trop tard : j’utilise son surnom. J’ai beau être sarcastique, j’ai beau être rancunier, son surnom m’a échappé. Comme la situation. Son contact réveille en moi des réactions divergentes, ma main vient chasser la sienne avec brutalité. « Mais enfin, je suis toujours aimable … Regarde et apprends. » « Allez, fais ton petit show au lieu de dire des conneries. » Ca me tue. Ca me tue de l’admettre, mais la situation a quelque chose de désagréablement amusant. Et plaisant. Elle passe devant moi, je ne peux pas me retenir de détailler sa silhouette, sa démarche, ses formes, je ne peux pas m’empêcher de la voir telle qu’elle était et pas comme la garce qu’elle est devenue. Putain, j’aurais pas du accepter. Et pourtant je ne regrette pas. Parfois, j’aimerais bien arrêter de réfléchir deux secondes.

On est déjà à la porte, je m’adosse au mur, bras croisés dans un demi-sourire, comme si on était encore en stage de formation et que l’instructeur que je suis la mettait à l’épreuve dans une mise en situation. La porte s’ouvre, je n’ai d’yeux que pour Caitlin, aussi je lis sur son visage la surprise avant de comprendre le pourquoi du comment.

Anderson est un enfoiré.
Il l’a mise enceinte.
Et cette dégénérée ressemble à ma Cait’.

Je serre les dents, je lutte pour ne pas foutre une balle dans la nuque de cette dégénérée et je grimace un sourire aimable qui n’a presque rien à envier à celui, beaucoup plus naturel, de Bates. « Bonjour ! Je suis Cait, la collègue de Jim. Et derrière moi c’est Velasquez, le chien de garde qui a grogné dans votre interphone, mais ne vous souciez pas de lui. » Ah. Ahah. Très drôle Bates, très drôle. Tuer des dégénérés ne me dérange plus depuis près de vingt ans. Dix huit si on veut être exact. Tuer des dégénérés, des dangers publics. Mais tuer une femme enceinte ? Le seul problème c’est que… je ne peux pas perdre la face, pas devant Caitlin, pas vu notre discussion. Si je perds la face maintenant, si je trahis tout ce que j’ai dit… ouais, nan. Mais une femme enceinte ? « Je suis ravie de vous rencontrer enfin … Si vous saviez, Jimmy n’arrête pas de parler de vous ! Il aurait préféré venir lui-même, mais Lancaster l’a retenu à la mairie, alors je me suis débrouillée pour accompagner Velasquez, j’avais tellement envie de faire votre connaissance ! Et puis … Je voulais m’assurer qu’il se tienne bien avec vous. Il aboie fort, mais il ne mord pas, je vous le promets. » Mon index et mon majeur se plantent entre ses côtes, pile dans un point sensible qui va la faire douiller pendant une bonne demi-douzaine de minutes. Je profite qu’on rentre à l’intérieur de la maison pour lui cracher un « Arrête de minauder, t’es pas là pour vendre des calendriers pour la mairie, bordel… » qui doit être suffisamment explicite pour qu’elle comprenne que soit elle frappe dans les minutes à venir, soit c’est moi qui frappe. Parce que l’idée de flinguer une femme enceinte m’est presque aussi insupportable qu’être en présence d’une dégénérée de premier ordre qui a fricoté avec un de mes élèves. Je regarde l’intérieur de la bâtisse, fixe la mutante, jette un regard insistant à Caitlin. Qu’est ce qu’elle attend, hein ? J’insiste d’un mouvement de sourcils avant de soupirer. C’est ça, c’est ça, parlez, tu veux qu’elle t’invite à boire le thé aussi ? « Oui, on travaille avec lui … En fait … En fait, j’ai couché avec lui il y a quelques mois Je décroche immédiatement de la discussion : mon regard noir pulvérise Cait’ alors que la jalousie et la rancœur me montent à la gorge pour mieux me donner envie de vomir dans le salon si mignon et si charmant d’Anderson. Jimmy par-ci, Jimmy par-là… Je coupe le blabla sans intérêt de Caitlin d’un « C’est bien, c’est beau, c’est émouvant, mais si on pouvait un peu… » Mes réflexes prennent le dessus avant que je ne comprenne ce qui se passe : je dégaine mon flingue une fraction de seconde trop tard : je voltige en arrière et me prends le mur le plus proche. Je me relève presque aussitôt : la télépathie n’était dirigée contre moi principalement. Le buffet s’agite, mon sang ne fait qu’un tour. « Cait’, attention ! » Je me jette sur Caitlin pour la pousser hors d’atteinte du buffet que je me prends sur le côté dans un grognement. Je n’attends pas pour me retourner et tirer deux fois en direction de la télékinésiste. Le miroir explose, la deuxième balle se fiche dans son épaule. Et j’avise mon bras qui tremble lamentablement. J’ai loupé non pas un mais deux tirs. Et les tremblements de mon bras vont en s’accentuant alors que la femme est recroquevillée à terre et que tous les meubles commencent à s’agiter. Mes jambes se mettent à trembler elles aussi, je crache en direction de Caitlin alors que je lui tends une main agitée de soubresauts pour l’aider à se relever. « Termine le travail, une balle entre les deux yeux. Achève la moi tout de suite sinon je te jure que je te massacre. Comment je t'ai formée, bordel ? J't'ai appris à l'inviter à prendre le thé et à discuter de la couleur de vos soutifs ? Non, alors prouve moi que je perds pas mon temps, là ! » Je m’adosse au buffet pour ne pas m’écrouler. Qu’est ce qu’il lui a pris d’attendre autant pour la buter ? Elle ne me faisait pas confiance ? Elle voulait quoi, vérifier que c’était bien une dégénérée ? J’ai envie de vomir. Cette chasse est écœurante, désastreuse, catastrophique. Et on va tuer une femme enceinte tout ça parce qu’Anderson ne sait pas garder son pantalon. La colère prend le pas sur ces tremblements qui m’agitent, conséquence de ma vaccination, et qui m’empêchent de faire un mouvement. Je n'arrive pas à déterminer contre quoi ou qui je suis en colère exactement. Peut être un peu tout. Peut être, aussi, pour ce cri qui m'a échappé et cette peur que j'ai ressentie à l'idée que Cait' puisse être blessée. Putain.

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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeVen 23 Oct 2015 - 20:55


I was the match and you were the rock
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Elle avait poussé sa chance, Caitlin. Elle avait poussé jusqu’au bout parce qu’elle n’avait pas envie de tirer sur une femme enceinte sans être certaine que c’était bien une dégénérée qu’il fallait abattre, et maintenant elle était dans la merde. Elle ne s’était pas doutée que la femme serait télékinésiste, elle avait plutôt imaginé un pouvoir à la con, qui ne servirait pas à grand-chose et qui justifierait qu’Anderson puisse coucher avec elle. Après tout, il était hunter comme eux, il devait détester tous ces monstres, et pour en mettre une dans son lit en toute connaissance de cause – et pour lui faire un gamin ! – c’était sans doute qu’il avait jugé sa mutation comme minime et sans risques … Ce qui n’était définitivement dans les caractéristiques de la télékinésie. Ce pouvoir là était un des premiers contre lesquels on les avait mis en garde durant leur instruction, Alejandro et tous les autres hunters avaient été clairs sur ce point. Et même sans eux, ils n’avaient pas besoin d’un grand effort d’imagination pour comprendre que la télékinésie était un pouvoir agressif qui pouvait s’avérer très vite mortel pour un hunter. Les télékinésistes les plus doués étaient quasiment intouchables, ce qui n’était, dieu soit loué, pas vraiment le cas de cette dégénérée là. Mais elle savait s’en servir malgré tout, et le fait qu’elle en fasse usage pour une raison aussi débile que celle que Cailtin avait provoqué était un signe de plus. Anderson s’était compromis avec une mutante potentiellement dangereuse. Quelle déception, même venant de lui ! Mais pour Caitlin, c’était surtout la surprise qui avait prévalu sur la déception, elle ne s’était pas attendue à ça. Elle était parée à beaucoup de choses, et si elle pouvait éviter quelques menus objets volants sans trop de problèmes … C’était une autre paire de manche quand la dégénérée s’en prenait aux gros meubles. Le buffet s’ébranla, commença à tomber sur elle, et … « Cait’, attention ! » Elle fut projetée en avant par Alejandro qui s’était jeté sur elle, et elle roula sur le dos, tandis que le buffet retombait à moitié sur lui. Elle se retourna pour le regarder, mais il avait déjà dégainé son arme et tiré en direction de la mutante, absolument insensible au meuble qui avait failli l’écraser. Pendant une fraction de seconde, elle senti le goût amer de l’échec dans sa bouche, annihilant même la satisfaction qu’elle aurait du concevoir à l’idée qu’Alejandro tienne encore assez à elle pour qu’il ait le réflexe de la pousser hors de danger. Non, elle ne pensa à pas à ça, elle pensa juste au fait qu’il allait tuer la mutante, alors qu’il lui avait spécifiquement demandé de le faire elle-même et de ne surtout pas flancher. Il allait penser qu’elle avait échoué.

Mais contre toute attente, Alejandro ne tua pas la dégénérée. Un de ses tirs la blessa simplement, tandis que le second la manquait. Carrément. C’était si improbable que Caitlin le fixa avec des yeux ronds, se demandant soudain ce qui lui prenait, incapable de comprendre pourquoi il ne l’avait pas descendue directement. Il n’avait jamais tiré de façon aussi lamentable depuis qu’elle le connaissait, jamais. Et pourtant, elle l’avait vu tirer des milliers de fois, dans des conditions souvent bien pires que celle-ci. « Termine le travail, une balle entre les deux yeux. Achève la moi tout de suite sinon je te jure que je te massacre. Comment je t'ai formée, bordel ? J't'ai appris à l'inviter à prendre le thé et à discuter de la couleur de vos soutifs ? Non, alors prouve moi que je perds pas mon temps, là ! » Tout en vociférant, Alejandro lui tendit la main pour qu’elle se relève, une main qu’elle ne saisit que parce qu’elle était trop surprise qu’il veuille encore l’aider. Et sans doute un peu aussi parce qu’au fond d’elle-même, elle avait encore une part consciente de son cerveau qui mourait d’envie de le toucher, peau à peau … Et malgré l’urgence du moment, elle remarqua deux choses : la première étant que ce contact ne la brûlait toujours pas comme les autres le faisaient et qu’il était d’une douceur qu’elle aurait bien savouré plus longtemps si elle l’avait pu ; l’autre, qu’il avait la main qui tremblait, et c’était une constatation bien moins agréable. Que lui arrivait-il, bordel ? Ce n’était pas le moment de réfléchir à cette question, mais elle se promit d’y revenir quand cette affaire serait réglée. Chose qu’elle allait faire, et tout de suite. La mutante gémissait au sol, la main plaquée sur sa blessure à l’épaule, ses yeux emplis de terreur fixés sur les deux hunters, mais le sang qui coulait entre ses doigts semblait l’empêcher d’utiliser correctement son pouvoir. Autour d’elle, les meubles vibraient violemment, et un vase s’éleva mollement dans les airs pour s’interposer entre la mutante et Caitlin, mais cette dernière le repoussa sans mal du plat de la main. Elle dégaina son arme, et la pointa sur la femme. Celle-ci se mit à pleurer pour de bon, et ses deux mains vinrent se plaquer contre son ventre proéminent, dans un geste de pitoyable défense. Caitlin ne put s’empêcher de remarquer ce geste et de grimacer, mais elle avait plus que jamais la sensation des yeux d’Alejandro fixés sur sa nuque, attendant qu’elle presse la détente. Elle ne pouvait pas reculer, pas après avoir vu ce que cette dégénérée pouvait faire. Mais ce geste si insignifiant d’une femme enceinte tentant de protéger son bébé … Pendant une poigné de secondes, Cait ne fut pas capable de tirer. Elle ferma les yeux, heureuse qu’Alejandro soit derrière et ne puisse pas voir son visage, et tira. Plusieurs fois, vidant aveuglément son chargeur sur sa victime à terre. Quand elle les rouvrit, elle fit face à un vrai carnage, de sang et de cervelle mêlés qui avaient éclaboussés tout autour d’elle. La femme était morte, et à en juger par le sang qui souillait ses vêtements, son fœtus n’avait pas été épargné. Parfait. Une vague de nausée saisit la hunter qui détourna le regard, et qui préféra se concentrer sur son arme, qu’elle essuya machinalement.

Quand elle eut reprit suffisamment contenance, elle se retourna vers Alejandro. « C’est fait. » Lâcha-t-elle d’une voix qu’elle espérait ferme et dénuée d’émotions. « Tu laisses un message à Anderson ? » Peut-être avait-il envie qu’il sache qui avait descendu sa copine, qui lui avait rendu ce service. Peut-être pas. Ce n’était pas franchement la question qui la turlupinait le plus, actuellement. Elle considéra Alejandro, le souvenir de ses tremblements encore trop vivace dans sa tête. Franchement, elle ne l’avait jamais connu comme ça, et elle était étonnée qu’une simple télékinésiste de seconde zone ait pu le mettre dans cet état. « J’avais pas besoin de ton aide, Velasquez. » Cracha-t-elle d’un ton agressif. « Si tu voulais la tuer, t’avais qu’à le faire, mais je t’ai jamais demandé de me mâcher le travail. Je suis plus une de tes élèves, tu vas finir par t’en souvenir ? » C’était ainsi qu’elle voyait les choses : il l’avait volontairement loupée pour qu’elle n’ait plus qu’à l’achever tranquillement. C’était la meilleure explication qu’elle trouvait, même si elle était hautement improbable. Parce que les autres explications étaient encore pires …

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Jedikiah Grimwood
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MessageSujet: Re: i hate you so much (alejlin)   i hate you so much (alejlin) Icon_minitimeVen 30 Oct 2015 - 21:15

i hate you so much  
Bon, d’accord, je l’avoue, je suis peut être un peu jaloux. Mais elle me donne envie de vomir, à ramener Anderson sur la table alors même qu’elle est supposée me prouver qu’elle n’a rien oublié de la formation que je lui ai octroyée. J’ai l’impression d’avoir perdu mon temps, j’ai envie d’avoir cette impression du moins pour avoir une bonne raison de lui en vouloir. Une autre bonne raison. Alors oui, je suis peut être un peu jaloux et ça se sent peut être un peu lorsque je la coupe pour… j’heurte le mur avec violence, mon arme dégainée par réflexe manquant d’échapper à mes doigts. Je n’ai pas le temps d’être sonné que déjà je m’entends crier. Angoissé. Je n’ai pas le temps d’être sonné que déjà je me jette sur Caitlin pour la pousser hors du trajet de l’énorme meuble. Je n’ai pas le temps d’être sonné qu’il heurte mes côtes, que je me retourne pour tirer. Une fois. Deux fois. Mon bras tremble, mes balles manquent leur objectif, percent son épaule. Je m’écroule contre le buffet stabilisé alors que les tremblements cherchent leur chemin dans mes muscles, alors que toute ma cicatrice s’enflamme.

Je crache. La colère, la douleur, ces tremblements qui vont en s’amplifiant et qui tétanisent mes muscles, tout amplifie l’acidité de mes propos. Je m’adosse au buffet, lutte pour ne pas m’écrouler et me recroqueviller au sol en attendant que ça passe. Je refuse de me montrer aussi pitoyable devant elle, je refuse de me montrer aussi faible devant elle. Je refuse, aussi, de céder à la tentation et de plier devant cette conséquence du vaccin. Putain, vas-y, termine le travail Caitlin. Mon parabellum tremble dans ma main, je revois encore mes balles manquer leur cible. Grossièrement. Je suis Cait’ du regard, surveille ses mouvements. Me surprends à pester à l’idée que je suis incapable de faire le moindre mouvement à présent sans que mes jambes ne flanchent définitivement. Me surprends à angoisser aussi, à l’idée que je ne puisse même pas épingler cette dégénérée à terre, alors qu’elle n’est qu’à quelques mètres de moi. « Qu’est ce que tu attends, qu’elle te chie un œuf ? » Ma voix grogne dans ma barbe, je ne la quitte pas un seul instant des yeux. Elle dégaine son arme, la pointe sur la dégénérée, je suis forcé de regard le ventre rebondi de la femme. Tuer des mutants ne me trouble pas plus que ça depuis des années. Même tuer des gosses d’une dizaine d’années, je l’ai déjà fait sans sourciller. Mais tuer une femme enceinte, c’est une première et ça a le don de m’écœurer. J’ai envie de vomir lorsque la première détonation explose, j’ai envie de rendre tripes et boyaux lorsque Caitlin vide le chargeur sur le cadavre. Voilà. Parfait. C’est fait, c’est fini, on ne peut pas revenir en arrière. Et Caitlin m’a prouvé ce qu’elle avait à me prouver : elle reste celle que j’ai formée de A à Z. Et putain, elle reste aussi celle qui était mon amante et que je déteste, que je veux détester. Je tente de me redresser, de me décoller du buffet : je me contente finalement d’hocher la tête comme pour lui accorder un bon point et de rengainer mon parabellum dans mon holster. « C’est fait. » J’arque un sourcil devant sa voix. J’essaye d’être naturel lorsque je lâche un traînant « J’vois ça. T’avais pas besoin de vider le chargeur mais au moins tu t’es pas dégonflée. » On a l’air de deux imbéciles, j’en suis certain. Et si mes tremblements commencent à diminuer, je sais que je suis incapable de faire le moindre pas pour le moment. Il faudrait que j’arrive à choper les médocs dans l’une des poches de poitrine de mon gilet pare-balle pour faire taire la douleur. « Tu laisses un message à Anderson ? » Hein ? Ah. Ouais. Bonne idée, sauf que je suis incapable d’envoyer un quelconque message et encore moins de gribouiller deux mots sur une feuille de papier. « Ouais, j’vais faire ça. Oui j’lui dirais en face. » Pas question de jouer au con avec Anderson, il l’est déjà suffisamment. Et ça me plairait bien qu’il se mette en tête de me frapper, histoire que je puisse me défouler sur lui et exploser son nez en toute légitimité.

Je me rends bien compte que la situation est plus que gênante. Que je devrais me redresser davantage, qu’on devrait aussi, peut être, commencer à nous diriger vers l’extérieur avant que les voisins ne rappliquent parce qu’ils ont entendu des coups de feu. Mais je suis incapable de faire un pas et encore plus incapable de demander de l’aide à l’autre garce. Pas question qu’elle jubile à l’idée de m’avoir trahi et diminué. Je suis bien trop fier pour ça. Je suis encore en train de me demander comme démêler ce tas de nœuds lorsque je reçois son « J’avais pas besoin de ton aide, Velasquez. Si tu voulais la tuer, t’avais qu’à le faire, mais je t’ai jamais demandé de me mâcher le travail. Je suis plus une de tes élèves, tu vas finir par t’en souvenir ? » comme un crachat dans la gueule. « Qu’est ce que tu jactes, Bates ? C’était à toi de… » Je t’ai jamais demandé de me mâcher le travail. Bordel. Alors c’est ça ? Elle pense que moi, c’est mon genre de louper volontairement une cible pour qu’elle n’ait plus qu’à achever le travail ? Quelque part… ça me flatte. Ca me flatte vraiment qu’elle ne conçoive même pas que je puisse involontairement louper une cible. Mais c’est aussi vexant qu’elle puisse me connaître aussi peu pour penser cette connerie. « De quoi tu t’plains, Bates. Tu l’as démolie, et même si tu es sacrée brouillonne dans tes tirs, tu m’as prouvé que tu n’es pas le même genre de tafiole que l’autre Anderson. » Ouais, je sais, réfléchir avant de parler, tourner sept fois sa langue dans sa bouche : c’est pas que des conseils pour les cons. Et j’aurais pas du parler de tirs, parce que je vais me prendre les miens en pleine gueule. Trop fier pour me rendre, trop fier pour me reprendre, trop fier tout court, je m’appuie sur le buffet et m’en décolle, les jambes flageolantes. Ma main glisse dans l’une de mes poches, extirpe un flacon et j’avale deux comprimés, la mettant au défi de faire la moindre remarque dans un regard noir explicite. La pression retombe. La colère absolument pas. Et l’inquiétude me laisse un goût amer. « Qu’est ce que tu attendais, bordel ? Tu voulais quoi, prendre le thé avec elle ? Qu’est ce que tu t’imaginais, bordel ? Une mutante, c’est un danger, t’élimines la menace dès qu’une occasion se présente. T’aurais pu te faire tuer, pequeña mierda» Ouais, on est passé de petite idiote à petite merde. C’est pas vraiment l’amélioration du siècle. Tu aurais pu te faire tuer. Mon inquiétude est belle et bien là, elle me donne envie de vomir parce qu'elle me force à regarder la réalité en face: putain, je l'aime encore cette garce.

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