Malachi était d’excellente humeur aujourd’hui. Les fêtes de fin d’année approchant, les étudiants étaient tous plus surexcités les uns que les autres, mais l’ambiance étaient joviale et légère. Les lycéens ne pensaient pas encore aux examens, mais plutôt à leur prochaine session de ski. Partout on entendait parler de cadeaux, de repas dantesques et de neige fraiche, et au  centre du lycée avait déjà été installé un immense sapin chargé de guirlandes électriques et de petites figurines. Il y avait de la neige artificielle sur les branches, et une petite musique entêtante se déclenchait dès qu’un élève passait devant l’arbre. Le professeur d’histoire était dans son élément dans cette ambiance : son don était au repos, et il jouissait de la vision des auras extatiques des adolescents, ce qui était un véritable bonheur pour les yeux. Il aurait aimé que cela soit toujours comme ça.
A la fin de son dernier cours de la journée, le soleil était déjà sur le point de se coucher, malgré l’heure encore raisonnable : Malachi salua ses derniers étudiants, avant d’enfiler son long manteau d’hiver et une épaisse écharpe de laine anglaise vert bouteille. Il avait un look très british vêtu ainsi, avec ses cheveux un peu ébouriffés et son air distrait, mais c’était ce qui faisait son succès auprès de ses étudiantes. Ça et son air un peu rêveur, surement. En sortant dans le couloir, il passa devant le sapin musical en vérifiant son téléphone portable : un message de Viktor qui lui disait qu’ils avaient une réunion le lendemain matin, et un d’Evangeline qui lui disait qu’elle rentrerait tard ce soir. Ce n’était pas très grave, ça lui permettrait de prendre un peu de temps pour bosser près de la cheminée, au calme. L’idée lui plaisait bien, d’ailleurs. Il ne s’attendait pas à se faire interpeler par une parfaite inconnue à la sortie des cours.
Quand Faith vint à sa rencontre, il avait encore le nez dans son portable, et mit une demi seconde à comprendre que c’était bien à lui qu’elle s’adressait : levant le nez avec un air un peu paumé, il sourit spontanément à la jeune femme, bien qu’il ne la reconnaissait pas. Etait ce une grande sœur d’élève, une future collègue ? Elle était de toute évidence trop jeune pour être une mère de famille. Par contre, elle connaissait son nom, et ça, ça l’interpellait.

- Euh, oui ? je peux vous aider ?

Un sourire, à nouveau. Il n’avait jamais vu cette demoiselle, mais cela ne l’inquiétait pas plus que ça : depuis son arrivée dans l’organisation pro mutante, il n’était pas rare que des inconnus viennent lui demander de l’aide à des endroits totalement incongrus. Il suffisait qu’un membre de l’organisation donne son nom ou son adresse à un mutant en difficulté, et il faisait tout pour lui donner un coup de main. Bien sur, avec Evangeline et Elijah chez lui, il était moins libre de ses mouvements qu’auparavant. Mais pour l’instant, cela n’avait jamais porté préjudice à ses missions, mais il savait qu’il devait encore faire attention.

- Nous nous connaissons ?

Si Malachi avait déjà rencontré la jeune femme en face de lui, il s’en serait souvenu. En sus de la mémoire des visage, il avait celle des auras : comme un parfum ou une empreinte digitale, chacun avait une aura propre, lumineuse ou plus mate, et il arrivait à reconnaitre assez facilement celles auxquelles il avait déjà touché. Une histoire d’habitude surement, mais celle de cette demoiselle lui était parfaitement inconnue, tout comme son visage. Elle avait l’air plutôt avenante, pas franchement agressive, plutôt pressée. D’ailleurs, son aura lui disait exactement ce que son instinct lui soufflait : elle n’était pas en colère, mais il y avait cette teinte vert céladon qui lui indiquait une méfiance, sans qu’il ne puisse savoir si c’était de lui qu’elle doutait, ou si la raison était ailleurs. Quand la jeune femme reprit la parole, il pencha la tête sur le coté comme un chiot qui ne comprend pas vraiment ce qu’on lui demande de faire :

- Euh… D’accord ?

S’il voulait, il pouvait, bon, soit, pourquoi pas. En effet en général quand on ne voulait pas aider quelqu’un, on ne le faisait pas, mais pour l’instant il ne saisissait pas ce que la jeune femme voulait lui signifier. Il resserra un peu plus son manteau contre son corps élancé, alors que la bise fraiche lui faisait rougir le bout des oreilles. Elle continuait avec ce ton assuré qui ne la quittait pas depuis ses premières paroles, le rassurant sur un point sur lequel il n’avait pas besoin de l’être : ils n’avaient pas besoin de sympathiser. Oui, bon, soit, mais en général on avait tendance à le faire avec les personnes que l’on souhaitait aider, non ? Le discours de la jeune femme avait de moins en moins de sens à ses yeux, alors que ceux de son interlocutrice passait des siens à un dossier qu’elle tenait fort contre sa poitrine. Etait ce en rapport avec sa venue ? Lui voulait elle quelque chose, qui serait entre ses planches de cartons ? Il n’allait pas tarder à le savoir.

Le motiopathe fronça les sourcils quand l’inconnue en vint enfin au fait : Elijah. Pourquoi ne s’était il pas douté dès le début que cela concernait son encombrant et désagréable colocataire forcé ? Depuis qu’il vivait sous son toit, Elijah ne lui attirait que des complications, sans qu’il puisse s’en défaire. Il ne lui était pas fidèle, loin de là, en revanche, il tenait suffisamment à son épouse pour ne pas vouloir laisser à Elijah une raison de l’éloigner de lui. Comme on dit, sois proche de tes amis, et un peu plus de tes ennemis. L’aura d’Elijah n’était pas saine, et son discours non plus, bien qu’il soit étonnement… Convaincu et inspirant. Enfin, quand il était dans le coin. En général, Malachi retrouvait les idées claires une fois sa journée au lycée passée, et il en était venu à la conclusion que le mutant irlandais était doté de qualités de persuasion dépassant la normale. Il en était devenu alors d’autant plus méfiant, qu’il savait qu’il pouvait l’endoctriner sans qu’il ne puisse résister.

- Je le connais * répondit il laconiquement* je suppose que vous aussi, sinon vous ne seriez pas là.

Malachi remarqua un changement dans l’aura de la jeune femme, et se rapprocha d’elle d’un pas. Il la dominait de quelques centimètres, mais surtout il voulait pouvoir accrocher son regard dans le sien. Il n’aimait pas les gens au regard fuyant. Il reprit d’un ton calme, presque professoral :

- Puis je savoir à qui je m’adresse ? Je ne me souviens pas que vous vous soyez présentée, Mademoiselle … ?

Son accent gallois ressortait d’autant plus qu’il utilisait ce ton si diligent. Avec les derniers rayons de soleil, ses yeux avaient de reflets océaniques, sur lesquels un orage semblait se préparer, malgré son air toujours aussi doux et paisible. Mais ne dit on pas de se méfier de l’eau qui dort …

Le souci avec Malachi, c’est qu’il n’aimait pas que l’on joue au plus malin avec lui. Il était certes patient et pédagogue, mais si il y avait bien quelque chose qui l’agaçait, c’était bien qu’on lui fasse perdre son temps avec des phrases sibyllines et des échanges stériles. Or, c’était exactement ce qu’il avait l’impression de vivre en face de Faith : la jeune femme était charmante, mais elle ne faisait que retarder son retour à la maison, là où son épouse et une bonne tasse de thé brûlant l’attendaient. Les airs hautains que se donnaient la jeune femme ne le touchaient pas le moins du monde, probablement parce qu’il savait qu’il avait le pouvoir de très vite effacer ce petit sourire suffisant de la bouche de la demoiselle. Il ne le ferait pas bien sur, à moins qu’elle ne le contraigne à le faire.

Il haussa un sourcil, croisant les bras sur sa poitrine en écoutant les réponses de l’inconnue : elle ne voulait pas lui décliner son identité, vraiment ? Ce n’était pas commun, et surtout, il n’en fallait pas plus pour éveiller sa méfiance. Si elle n’avait rien à se reprocher, elle lui donnerait un nom. Si elle était maline, elle lui aurait débité un bobard. Refuser de se nommer, c’était juste la seule chose à ne pas faire quand on interpelait quelqu’un dans la rue. Était-elle totalement asociale, ou juste bête pour ne pas s’en rendre compte ? Il ne dit rien d’abord, se contentant d’émettre des « mmh mmh » absents, son regard se perdant dans l’aura de la jeune femme. Celle-ci était pâle, terne. Pas vraiment éclatante de détermination ou d’envie, et il se demandait alors pourquoi la jeune femme était venue le chercher. Elle lui disait qu’il n’était pas surpris de sa visite : à vrai dire, il se doutait que le passé d’Elijah finirait pas faire surface, bien qu’il ne se fût pas imaginé qu’il prendrait la forme d’une petite blonde d’une vingtaine d’années aux iris délavés. Puis elle se mit à lui parler de ses mains blanches et de celles d’Elijah qui ne l’étaient plus depuis longtemps et Malachi secoua là tête en soupirant : il n’avait pas besoin qu’on lui raconte des contes de fée sur le grand méchant Eloupjah, il était au courant, il ne pouvait rien y faire, merci bonsoir. Aussi, une fois que la jeune femme eut fini sa logorrhée verbale, un mince sourire un peu froid s’étira sur les lèvres du professeur :

- Si je ne peux pas savoir votre nom, je crains fort que je ne puisse pas non plus vous accorder un temps que je préfère consacrer à des individus qui ont mon affection et ma confiance. Bonne soirée à vous mademoiselle.

Il la salua d’un geste de la tête avant de lui passer devant, et de se diriger vers sa moto. Il sentait un truc désagréable dans le fond du ventre, comme si quelque chose le Poussait à se désintéresser à ce que la jeune femme tenait tant à lui dire. D’ordinaire, il se serait montrer un peu plus curieux, malgré le coté assez extravagant de la jeune femme et ses grands airs. Mais là il n’avait qu’une seule envie : rentrer chez lui. Au chaud. Au calme. En sécurité. Mais était ce vraiment de son fait, ou une injonction planté dans sa tête par le mutant influenceur ? Il soupira : là encore il n’avait vraiment pas envie d’y penser maintenant. Il oublierait bien vite le visage de Faith, puisque sans nom, elle ne le marquerait pas plus que la jeune femme derrière lui au Starbuck ou cet élève roux de terminal qu’il n’avait jamais eu dans sa classe …

Malachi était il une personne que l’on pouvait qualifier de passionné ? Peut être que ce dernier vous aurez dit que non. Il se plaisait à se croire raisonnable, cartésien. Son don lui avait appris à lire les émotions de son entourage, aussi pensait il être capable de contrôler les siennes. En réalité, son entourage vous confierait qu’il n’en ait rien : Malachi Porter était de ceux qui iraient jusqu’au bout pour une cause, une personne, un idéal auxquelles ils sont irrémédiablement dévoués. Demandez à sa femme, cette femme à qui il est resté fidèle même dans la mort, s’il n’est pas l’époux le plus dévoué et passionné du monde. Demandez à ses étudiants, s’il n’est pas un professeur concerné, présent et contagieux dans sa manière d’aborder sa manière, avec un enthousiasme communicatif et inépuisable. Oui, qu’il veuille bien l’avouer ou non, Malachi était un passionné, jusqu’au bout des ongles, jusqu’aux tréfonds de son âme.

Alors qu’il cherchait les clefs de sa moto dans le fond de sa besace, la voix de l’inconnue s’éleva à nouveau derrière lui, ses intonations légèrement graves pour une voix féminine et son phrasé un peu trainant s’insinuant dans sa tête alors que ses paroles toujours plus incompréhensibles le secouaient, ostensiblement. De quoi parlait-elle, encore ? Etait-ce une menace, et envers qui ? Envers lui, ou Evangeline ? Et de la part de qui ? Finalement, Cette inconnue était elle une sous fifre d’Elijah venue le prévenir des intentions de son maitre ? Ce taré d’Elijah en était totalement capable, et il en était bien conscient. Ses poings se serrèrent en même temps que ses mâchoires. Il n’aimait pas qu’elle connaisse le nom de sa femme, bien qu’elle soit étroitement liée à Elijah. Il n’aimait qu’elle sache autant de choses sur lui, sur ce qu’il vivait en ce moment avec cet inquiétant personnage sous son toit. Le pire dans tout ça, c’était que certaines réflexions étaient l’exacte traduction de ses propres pensées : cette sensation de confort qui s’installait quand Elijah entrait dans une pièce et vous invitait à vous y sentir « comme chez vous », puis les discussions houleuses sur ses positions pro mutantes, son opposition farouche à la violence, bien loin de la vision agressive d’Elijah … et puis cette incertitude qui s’installait dans votre esprit, et cette envie de croire à cet homme si confiant et déterminé. Malachi secoua la tête : Grâce à Aisling, l’ex femme d’Elijah, il avait appris la véritable nature du don de l’irlandais, et se montrait bien plus prudent à présent : il prenait soin à ne jamais contrarier directement le mutant, ni lui donner l’opportunité d’argumenter sur le moindre sujet : dès qu’il argumentait, il gagnait, c’était imparable. Alors Malachi se faisait évasif, à défaut d’être docile, et la cohabitation se faisait, par amour pour son épouse…

Malachi fit volte face pour voir Faith tourner les talons et s’éloigner d’un pas lent, trop lent pour ne pas être calculé : elle attendait que sa petite tirade fasse son effet qu’il l’a hèle ou la retienne. Il se mordilla la lèvre inférieure, tiraillé intérieurement : le bon sens (ou Elijah ? ) lui demandait de rentrer chez lui, et d’oublier cette jeune femme totalement dérangée. Son instinct en revanche … ou alors était ce son don, lui proposait de laisser sa chance à l’étrange demoiselle. Après tout elle était venue et l’avait attendu peut être des heures là, dans le froid, pour lui offrir cette mise en garde. Est-ce que cela ne méritait pas encore quelques minutes d’attention ?
Malachi est un passionné. Les passionnés écoutent un moment leur raison. Mais cèdent toujours à leur instinct.

- Bon, je vous donne 5 minutes, et vous, vous devez me donner un nom, même bidon. Sinon je n’arriverais pas à vous croire, et vous perdrez votre temps.

Cinq minutes, tous les deux dans le froid sur ce parking désert, c’était tout ce qu’il acceptait de lui consacrer. Parait il. En réalité, il était déjà tout ouï. Une personne hostile à Elijah Aisling ne pouvait être totalement insensée… Et au pire, son don à lui pourrait enjoindre presque aussi efficacement que celui d'Elijah à Faith de lui dire la vérité... Et il était plutot doué pour ça ...

La jeune femme n’avait pas tardé à faire volte face avec un sourire triomphale sur les lèvres. Moui, pourquoi pas, si l’empêcher de monter sur sa moto était une victoire à une bataille, gagner la guerre ne serait pas aussi aisé. Faith ne lui inspirait pas vraiment confiance, bien qu’apparemment, ce n’était de toute manière pas son but. Elle jouait de sarcasme dans ses réponses, tirant un rictus circonspect au professeur qui haussa un sourcil, ses mains toujours enfoncées profondément dans ses poches. Rien que l’insulte qu’elle s’appliquait comme sobriquet lui fit grincer les dents : il ne supportait pas la vulgarité, encore moins dans la bouche d’une jeune femme. L’éducation britannique un peu posh, surement. Cependant, il ne dit rien alors qu’elle lui donnait un pseudonyme, et il hocha simplement la tête en signe d’acquiescement. Si elle avait choisi ce pseudonyme, Rose, qu’il nota dans un coin de sa tête : ça devait vouloir dire quelque chose pour l’inconnue, ce nom, cette fleur, sinon elle aurait pris un autre nom. Il demanderait à Evangeline si ça lui dit quelque chose : elle serait la plus à même à l’aider à découvrir l’identité de l’étrange demoiselle. Pour l’instant, il se contenter de la fixer de son regard azuré, perçant.

- « enchanté » alors, Rose…

C’était clairement ironique, mais il n’avait plus que ça pour lui, alors que Faith-Rose reprenait la main. Elle lui expliquait ne pas lui vouloir d mal, bien au contraire, elle était là pour le mettre en garde, à défaut de le protéger. Il ne réagit pas tout de suite, alors qu’elle lui tendait un dossier, qu’elle tenait contre sa poitrine depuis le début de leur rencontre. Il le prit du bout des doigts, avec prudence, un sourcil toujours haussé, sa marque de fabrique. Elle lui expliquait que c’était une œuvre d’Elijah, et de lui seul. Sans un mot, il ouvrit le dossier pour voir plusieurs photos, en gros plan, prises de lui à plusieurs moments de la journée : à l’université dans son costume cravate de circonstance, au lycée, entouré de quelques élèves aux visages flous, dans son jardin, à tailler une haie … ce n’étaient des photos de professionnels, plutôt le genre qu’on prend de loin, ou avec un téléphone portable… Il fit défiler les photos rapidement, jusqu’à ce que la vue de l’une d’entre elle le saisisse à la gorge : un instant volé, où il embrassait une jeune femme métisse qui lui souriait tendrement. Cette jeune femme, c’était évangeline, ou plutôt l’apparence qu’elle prenait quand elle n’était pas à la maison. Dans un recoin de la photo, un encart indiquait l’identité de la jeune femme, et son don. Métamorphose. Evidemment, Elijah savait, mais quiconque tombant sur ce dossier savait aussi et ça, c’était gênant. Evangeline était morte aux yeux des hunters, et c’était ce pseudo décès qui lui permettait de vivre tranquillement à Radcliff. Si un hunter tombait là-dessus. Il frissonna. C’était de la folie. Il feuilleta rapidement les autres papiers, certains ne contenant qu’une, deux informations griffonnées à la hate par le mutant irlandais : « Professeur d’histoire », « phobie des armes à feu » « prothèse » « motiopathe, potentiel à développer ? » autant de pensées volées à Elijah qui lui donnait un peu plus l’impression d’être un pion sur l’échiquier du mutant extrémiste. Il referma le document en pinçant les lèvres. Tout cela ne lui plaisait déjà pas au début, mais là il en avait la certitude : Il était dangereux, plus même que les hunters. Parce qu’il était un loup dans Sa bergerie.

- Je savais déjà qu’Elijah Aisling était un homme dangereux. *dit il d’un ton neutre, qui ne traduisait pas la moindre émotion* Cependant je ne peux pas faire grand-chose seul contre cet individu.

Il releva les yeux vers Faith, les paupières légèrement plissées. Il distinguait l’aura de la jeune femme, mais elle lui paraissait étrange légèrement différente de celles des jeunes femmes de son âge. Un peu … Cassée ? à moins qu’elle soit une mutant dont le don influençait sa perception et la gestion des émotions… Il soupira, le dossier sous le bras. Il avait froid à présent, et la nuit tombait :

- Que voulez vous de moi, Rose ?