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 do I wanna know.

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MessageSujet: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeJeu 23 Avr 2015 - 13:47

Roman se trouvait devant son écran. Les cernes berçaient sa vue. Il avait farfouillé toute la journée dans les données de la ville jusqu'à une heure avancée de la nuit dans le but ultime de trouver le dernier élément manquant à son plan. Et, lorsque ses lèvres sèches s'étirèrent en un sourire mauvais, il laissa son poing s'abattre sur la table. Il venait de la trouver, sa maison, le théâtre de son premier assaut, l'endroit rêvé pour retrouver l'une des personnes les plus chères à son cœur. Tapant frénétiquement sur le clavier, il ne lui manqua plus qu'à cliquer une dernière fois sur le bouton gauche de sa souris afin que l'information fasse son chemin jusqu'à celui qui tomberait sans mal dans son piège. C'était tellement jouissif de songer qu'ils allaient pour de bon renouer le contact, qu'enfin leurs regards allaient se confronter et que l'ex-russe y percevrait sans doute le mélange de rancœur et de peur qu'il attendait depuis des années. Laissant sa tête pencher en arrière, ses poings se firent lourds pour étirer ses muscles endoloris. Le hunter se leva alors, prit la direction de la salle de bain, s'offrit une douche réparatrice avant de s'autoriser une courte nuit de sommeil. Dans peu de temps, il aurait pour de bon la satisfaction de faire à nouveau irruption dans la vie d'un mutant qui ne l'avait sans doute pas oublié et cette pensée seule parvenait à le placer dans un état de béatitude sans pareil.  
(...)
L'ex-russe faisait les cent pas. Les murs de la maison où il se trouvait n'étaient habités que de sa respiration nerveuse, de son sourire grinçant. Sa main était crispée sur l'arme accrochée à sa ceinture. Il devait attendre, il devait patienter, il ne tarderait plus à présent. Les battements de son cœur s'accélérèrent encore un peu. Roman attendait un tel moment depuis tellement de temps. Il se l'était même imaginé dans les moindres détails ; ayant pensé chaque mot, envisagé chaque geste et préparé avec brio la fin d'un plan qui s'était rangé bien tranquillement dans son esprit jusqu'au jour où il en aurait besoin. Et ce jour était celui-ci. Le regard perdu à travers la vitre abîmé par le temps et pleine de poussière, l'homme continuait à occuper l'espace de cette baraque vide de toute âme. L'annonce qu'il avait laissé paraître, et qui avait pour sûr fait son chemin jusqu'aux oreilles d'un mutant bien informé, laisser pourtant penser à une belle demeure où quelques objets avaient été oubliés lors d'un déménagement précipité. L'affaire idéal pour celui qui profitait dans la vie d'une certaine revente d'affaires en tout genre. L’appât magistral, en somme. Perché à l'étage, le quinquagénaire faisait grincer le plancher. Il s'impatientait. L'attente, c'était pas vraiment son truc. Ça ne l'avait d'ailleurs jamais été. Fronçant les sourcils, il décala avec minutie le petit rideau blanc, accroché par la force des choses avec du scotch bon marché par les anciens propriétaires, pour dégager un peu son champ de vision sur l'extérieur de la bâtisse. Ses mains maltraités par le temps et les actes colériques accrochèrent les mailles fines, avant d'en déchirer quelques points fragiles. S'il pouvait en faire autant avec la peau du mutant qui prenait son temps pour venir jusqu'à lui, il en serait reconnaissant au monde entier. Cependant, ce n'était pas là son intention première. Un jour, oui, mais pas tout de suite.

Soudain, Roman perçut du mouvement de l'autre côté de la rue. La maison désignée comme témoin de la prochaine heure (ou des prochaines heures, l'ex-russe aimait laisser le destin décider de ce genre de choses) se trouvait au bout d'un quartier peu habité de la ville, ou qui semblait en tout cas délaissé par les habitants de Radcliff. Parfaite pour accueillir des retrouvailles sacrées, elle méritait un certain intérêt pour être repérée. On ne venait donc pas jusqu'ici sans une idée derrière la tête. Inspirant profondément, le cliquetis de la porte d'entrée inspira un frisson à l'homme des pays froids. Il se déplaça d'un pas malin derrière le mur de l'immense chambre vide où il se trouvait, laissant tout le loisir à son invité de visiter le rez-de-chaussée, de constater qu'il ne s'y trouvait quasiment rien si ce n'était de la poussière, pour que l'étage lui semble bien plus accueillant. Ce dernier ne mit d'ailleurs pas longtemps avant de faire craquer les marches de l'escalier mal vieilli le menant presque tout droit dans la gueule du loup. Roman ne savait pas s'il se murmurait des choses à lui même ou non, bien trop occupé à savourer chaque seconde qui façonnait ce moment tant désiré. Les pas du mutant commencèrent enfin à le guider vers la bonne pioche. Le sourire fin, manquant d'être imperceptible, du norvégien se fit bien plus noir, sombre. Le visage de l'une de ses plus belles rencontres passa l'encadrement de la porte disparue et le reste s'enchaîna bien vite. Leurs regards se croisèrent une demi-seconde, assez pour que les traits du mutant ne se tordent et que le poids sauvage de Roman ne viennent s'échouer contre ces derniers. Le repoussant vers le mur plus loin, l'ex-russe laissa ses prunelles démoniaques couler le long de ses doigts quelque peu tremblants, avant d'adresser un petit geste de la main à l'adresse de son interlocuteur. « Goddag, Seth. » Le jeune quinquagénaire sentait que toutes les personnes dans cette pièce n'étaient pas franchement contente de le revoir, ou alors ne savaient pas le montrer. Repoussant son long manteau noir en arrière, Roman coinça ses mains dans les poches de son pantalon noir, se débrouillant pour mettre en évidence son arme toujours en place, mais sans pour autant avertir que ses poignards étaient toujours en position, l'un dans la poche interne de son manteau, l'autre, plus petit, planqué sous sa semelle gauche. Si la moindre petite idée stupide venait à passer par l'esprit de son cher ami, il aurait largement le temps de réagir. « Je comprends pas encore très bien pourquoi Radcliff. Je trouve que les pays froids sont bien plus sympathiques, ils créent des liens », souffla-t-il d'un ton presque trop concerné pour lui ressembler. « J'ai le souvenir que t'avais bien aimé y passer un peu de ton temps. Je suis même certain que tu aurais très bien pu t'y sentir comme chez toi si tu étais resté juste un peu plus longtemps, avec moi. » L'amertume commençait à se faire sentir. Néanmoins, Roman savait qu'il était encore trop tôt pour se montrer aussi pessimiste. Ils venaient à peine de se retrouver.
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeVen 24 Avr 2015 - 0:48

DO I WANNA KNOW
Seth ∞ Roman

Seul dans le grand entrepôt qui lui servait de base, Seth avait les yeux rivés sur son ordinateur. Une cigarette coincée entre les dents, il tenait scrupuleusement à jour un inventaire plus que varié, notant tous les achats et toutes les ventes de la journée. Lorsqu’on le voyait en dehors du domaine professionnel, on avait bien du mal à croire que ce grand type cynique et grande gueule pouvait montrer une telle organisation. Et pourtant, il mettait un point d’honneur à être le plus méthodique possible et à ne rien laisser au hasard. En partant de rien il avait réussi à se construire un réseau qui prenait un peu plus d’ampleur chaque jour, et il savait pertinemment que la réussite de son business ne tenait pas à grand’ chose. Alors il surveillait tout, tout le temps, ne laissait passer aucune erreur et était aussi exigeant avec ses hommes qu’avec lui-même.
Il faisait aussi très attention de toujours se tenir informé de ce qu’il se passait en ville et recevait régulièrement des messages concernant tel ou tel endroit devenu propice à une petite visite de sa part. Alors, quand un nouveau mail lui arriva, lui indiquant qu’il y avait en bordure de la ville une maison vide où les propriétaires avaient laissé quelques objets probablement de valeur, il prépara son programme du lendemain soir – il était déjà trop tard pour se mettre en route maintenant, aussi préféra-t-il arrêter là ses activités de la soirée. Il plia boutique et s’en retourna chez lui dans le quartier sud de Radcliff, dans son appartement petit mais discret qui lui convenait très bien. Une douche et un repas plus tard, et il se faufilait dans son lit où, pour une fois, il était seul.

La nuit était tombée depuis un bon moment lorsqu’il arriva enfin à destination. Il avait laissé sa voiture cachée entre deux bâtisses d’un lotissement proche et avait parcouru le reste du chemin à pieds. Il détailla la maison face à lui, jetant un rapide coup d’œil aux fenêtres, essayant d’apercevoir à travers les carreaux poussiéreux les trésors qu’était censée receler la demeure abandonnée. Sortant son matériel de crochetage, il entreprit d’ouvrir la porte et se glissa à l’intérieur, refermant derrière lui. Il n’y avait pas d’autre bruit que celui de ses pas faisant grincer le parquet. S’il avait été un peu moins terre-à-terre, Seth aurait probablement trouvé que l’endroit faisait un parfait décor de film d’horreur. Il passa d’une pièce à l’autre, fouillant les meubles et les placards totalement vides. Le trafiquant plissa les yeux, perplexe. Il se demandait bien ce que son contact avait pu trouver ici qui ne soit pas des moutons de poussière. S’il avait bien voulu écouter son instinct, peut-être se serait-il rendu compte que quelque chose clochait ; peut-être même serait-il sorti de cette maison et aurait-il repris la route vers chez lui, vexé d’être rentré bredouille mais sain et sauf.
Sauf qu’il n’écouta pas son instinct, préférant se rendre à l’étage visiter les dernières pièces dans lesquelles il n’avait pas encore jeté un œil. Il passa devant une salle de bain absolument vide, un cagibi où l’on entendait souffler le vent et une chambre où ne restaient que les vestiges d’une lampe brisée. En soupirant, le mutant poussa la porte de ce qui avait dû être une vaste chambre. Il passa d’abord la tête, puis son corps suivit le mouvement le temps de quelques pas.
Ce ne fut que deux secondes plus tard qu’il réalisa qu’il n’était pas seul.
Tournant la tête, il croisa un regard d’un bleu si intense qu’il en était douloureux. C’était un regard à la fois glacé et brillant d’une joie malsaine, deux billes de métal incrustées dans un visage qui avait hanté les rêves du Calédonien pendant très, très longtemps. Il ne lui fallut pas plus d’une demi-seconde pour reconnaître son ancien tortionnaire et se retrouver cloué sur place par une peur panique qui venait de le saisir. Il pâlit violemment et son visage eut tout juste le temps de se décomposer avant que le poing de Roman Griske ne vienne s’y écraser avec violence. Sous la puissance du coup, trop choqué pour penser à le bloquer, Seth se retrouva propulsé contre le mur derrière lui. Il se sentait tout à coup minuscule, comme un rat face à un très gros chat en colère – chat qui comptait bien s’amuser avec sa proie.

- Goddag, Seth.

Un frisson d’effroi parcouru l’échine de Seth. Il se souvenait très bien de cette voix, de ces expressions, de cette manière de parler, de ce léger accent qui roulait sur les R. Cette voix, il avait cru qu’il ne l’entendrait plus jamais. Lorsque Griske repoussa son manteau en arrière, les yeux de son ancien esclave tombèrent sur le pistolet accroché à sa ceinture. Il les redressa bien vite cependant, ne pouvant s’empêcher de fixer cet homme qui avait fait de lui une marchandise, de la même façon qu’un animal transi de peur ne pourra s’empêcher de fixer les phares de la voiture fonçant sur lui à pleine vitesse.

- Je comprends pas encore très bien pourquoi Radcliff. Je trouve que les pays froids sont bien plus sympathiques, ils créent des liens. J'ai le souvenir que t'avais bien aimé y passer un peu de ton temps. Je suis même certain que tu aurais très bien pu t'y sentir comme chez toi si tu étais resté juste un peu plus longtemps, avec moi.

Seth déglutit. Il se revoyait, enfermé dans sa cage, entouré d’autres mutants qui avaient eu aussi peu de chance que lui. Il se rappelait du froid mordant de la Norvège, ce froid qui l’avait rendu malade, lui qui n’avait connu que la chaleur de la Nouvelle Calédonie, qui n’avait jamais vu la neige autrement qu’à la télévision et dans les livres. Il se rappelait des années de calvaire qui avaient suivi, de la douleur et des humiliations. Tout ça pour alimenter le trafic d’esclaves extraordinaire de ce chasseur à l’orgueil démesuré.
Difficilement, il parvint à articuler le nom du scandinave.

- R-Roman …

Le dire à voix haute, comme une tentative désespérée de faire disparaître une illusion particulièrement effrayante, ne fit qu’accentuer la peur qui faisait battre son cœur beaucoup trop vite. Le tatouage dans sa nuque sembla le brûler à nouveau ; la cicatrice qui barrait le côté de son crâne, bien cachée sous son bonnet noir, pulsait au même rythme endiablé que le sang qui cognait contre ses tempes. Il se plaqua un peu plus contre le mur, comme s’il pouvait s’y cacher, comme s’il pouvait disparaître. Pas une seule seconde il ne pensa à utiliser son pouvoir. Pourtant, sous la panique, sa peau devint plus jaune, plus granuleuse, plus sablonneuse. Comme si son don réagissait indépendamment de sa volonté pour lui sauver la vie.

- T’étais mort putain … J’croyais qu’ils t’avaient tué.

Il s’était toujours dit que si son ancien maître n’avait pas encore réussi à lui remettre le grappin dessus, c’était qu’il devait être mort ou enfermé quelque part. Visiblement, il s’était totalement trompé.

- Qu’est-ce que tu fous là, bordel … ?

Quelque part, il espérait encore qu’il ne s’agissait que d’un cauchemar. Qu’il ne se trouvait pas seul dans cette maison vide, dans un quartier presque désert, face à la plus terrible personne dont il ait jamais croisé la route. Il espérait encore qu’il allait bientôt se réveiller en sursaut, chez lui, à l’abri.
Mais il savait aussi très bien qu’on ne réveille pas quelqu’un qui ne dort pas.



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Dernière édition par Seth Koraha le Mer 29 Avr 2015 - 23:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeDim 26 Avr 2015 - 0:09

Roman savourait déjà chaque seconde de cet instant qu'il était en train de vivre. Il percevait avec plaisir cette respiration saccadée, appréciait ce regard paniqué, de même que ces gestes innocents et perturbés. La surprise délectable qu'il avait vue percer dans le regard de Seth auparavant resterait pour sûr gravée dans sa mémoire pour longtemps. Dans son esprit, le temps s'était presque arrêté. L'ex-russe attendait ce jour depuis tant de temps. Les rêves et les cauchemars n'avaient pas suffi à combler ce vide qu'il ressentait au creux de sa poitrine lorsqu'il songeait à sa vengeance, à son retour dans ces misérables petites existences qu'étaient celles des mutants qui avaient croisé son chemin. Aujourd'hui, il avait enfin l'occasion de poser des mots, des sons et des images sur ce désir ardant de déceler la peur dans l'attitude de ses adversaires. Par chance, le quinquagénaire savait gérer ses pensées. Chacune de ses pensées, encore plus celle qui revenait en boucle : le tuer, l'achever sur-le-champ et inspirer profondément l'effluve doucereuse de son sang de monstre embaumant la pièce vide dans laquelle ils se trouvaient tous deux. C'était cet ultime but qui s'incrustait au cœur de ses bonnes résolutions. Mais non, pas tout de suite, Roman, il fallait attendre. Il fallait résister encore un petit moment, juste le temps de faire disparaître les espoirs de cette sous-race que représentait les mutants, juste assez pour leur laisser le temps de bien imprimer ce qu'il avait prévu pour chaque d'entre eux. Secouant la tête, le quinquagénaire continua de fixer Seth d'un regard mi-noir, mi-amusé. De cet œil fou qu'il possédait d'après certains depuis la naissance. Son sang affluait lentement à ses veines. Dans une telle situation, son rythme cardiaque aurait dû s'accélérer, du moins pas l'excitation d'être parvenu à déposer la première pièce du puzzle aussi facilement, pourtant c'était tout l'inverse qui se passait chez le Norvégien. Son palpitant ralentissait peu à peu, préparant ses poings à devenir aussi froids qu'auparavant. Il attendait à présent le bon moment pour les réutiliser, pour faire sentir au mutant que sa peau pouvait être encore plus saillante, que ses phalanges pouvaient être encore plus rêches qu'elles ne l'étaient déjà et abîmer sa jolie peau satinée d'une seule caresse mordante. Un rire sec s'évada de ses lèvres. Lui, mort ? Arquant un sourcil, il n'eut même pas besoin de répondre pour faire comprendre exactement ce qui venait de lui passer par la tête : celui qui allait le tuer n'était pas né. Roman le savait parfaitement. Qui aurait eu la p*tain d'idée de s'en prendre à lui, qui, Seth ? Un mutant, un autre chasseur, un vieux Norvégien ? Plusieurs avaient eu l'occasion de mettre un terme à sa vie. Ils avaient frôlé cette opportunité de leurs doigts, avaient caressé la folle ambition de lui ôter la vie... Avant d'échouer lamentablement. L'un des exemples qui lui venait immédiatement en tête était Johan. Son cher Johan, pas fichu de viser la tête plutôt que le dos pour asséner un coup supposé fatal. La pensée de cette journée assombrit un peu plus le visage de l'ex-russe. Sa cicatrice menaçait de faire des siennes si les souvenirs devenaient trop imposants. Ce n'était pas le moment d'évoquer le passé, ou du moins ce passé-là.

Pour le moment, il devait se charger de son petit sablé géant, qui semblait d'ailleurs pressé de connaître la raison de sa présence ici. Ce que le quinquagénaire pouvait aimer ce genre de questions stupides, prononcées sous le coup de l'émotion. « J'suis revenu d'entre les enterrés », répondit-il, légèrement moqueur. L'humour n'était pas sa principale caractéristique, mais le sarcasme pouvait rentrer dans ses cordes. Le hunter détailla encore un instant son mutant. Son visage semblait lui réclamer des coups, ou bien ? Secouant la tête, il préféra se préoccuper de donner une réponse correcte à cette question... correcte. Complètement stupide et bornée à son sens mais légitime. Inévitable même. Après avoir été privé de la vision d'une vieille connaissance durant un bon moment, on s'étonnait toujours de son retour précipité dans notre existence. Surtout lorsqu'une personne comme Roman Griske provoquait de tels retours... brutaux au centre de ces fameuses vies. « Juste pour voir si ce qu'on m'avait dit était vrai », poursuivit-il, un brin mystérieux. C'était tellement jouissif de voir que son pauvre adversaire livré à lui-même, cherchant un moyen de fuir cet endroit éloigné de tout au plus vite pour ne pas subir la possible fureur qui menaçait toutes les personnes un peu trop proches physiquement ou mentalement de Griske. Pour le coup, sa mémoire ne lui jouait pas de tours : l'ex-russe était exactement le même sur ce point-là. Se retournant sans crainte, les prunelles glacées de Roman quittèrent le visage du mutant pour se promener sur les murs sans âme de la pièce. Étirant ses bras devant lui dans un geste de détente, ses os se mirent à craquer un à un. Ses phalanges, ses coudes, ses épaules. Comme si chaque parcelle de son corps s'éveillait soudain à l'approche de la meilleure partie du jeu. Roman devinait que ce que son interlocuteur voulait entendre se résumait au fameux : « je suis là pour te tuer et pour m'occuper des autres ensuite », mais ce n'était pas cette soupe délicieuse qu'il allait lui servir, pas encore. Se raclant la gorge, le Norvégien inspira une brève réserve d'air avant de laisser une main couler sur son visage. Il laissait durer le suspense, c'était gratifiant, passionnant. « Il paraît, je dis bien il paraît, qu'on possède son propre petit trafic maintenant... Est-ce que c'est vrai ? », sourit-il narquoisement dans sa direction, avant de laisser quelques secondes couler dans l'air. Quelques secondes qui se soldèrent par un geste bref de sa part pour dégainer son arme à feu et tirer à quelques centimètres du bras gauche de Seth. Tant pis pour la tapisserie. Un rire rauque acheva la chute de ce premier tir. « Dis-moi que tu trafiques de la merde, Seth, comme on dit dans le jardon ! », cria-t-il avec des mots déformés par son accent qui reprenait ses droits sur la situation. « Dis-moi que tu fais dans le mutant, Seth, tu sais que tu peux tout me dire ! » Cette fois-ci, le coup de feu vint se loger au-dessus du bonnet du mutant. Puis, sans lui laisser une seconde de répit, le canon brûlant de l'arme de l'ex-russe caressa la tempe de celui qui avait réussi à filer entre les mailles du filet Griske grâce à une foutue loi qu'il espérait bien voir disparaître un jour, alors que sa main enserrait le cou fébrile de sa chère victime. « Ça te dit une petite association ? », cracha le Norvégien au creux de son oreille. Ce que le bourreau mourrait d'envie de savoir, c'était si ce qu'il faisait fonctionnait réellement. Il soupçonnait que oui mais ne pouvait en être certain. Son attitude violente et imprévisible n'était là que pour remémorer de bons souvenirs au mutant : le trafic, la haine qu'il avait pour les mutants, tout le reste. Chaque petite miette qui composait ce passé qu'il voulait sans doute omettre pour de bon mais que Roman incarnait à la perfection. Et, au fond de lui, il espérait que ces souvenirs feraient également naître en Seth une haine similaire à la sienne, un agacement aussi virulent que celui qu'il laissait exploser, pour qu'enfin ils soient presque d'égal à égal.

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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeMer 29 Avr 2015 - 23:15

DO I WANNA KNOW
Seth ∞ Roman

Seth avait peur.
C’était une chose qu’il ne pouvait nier : il avait peur. De tous les bourreaux qu’il avait eu durant ses années d’esclavage, il n’en craignait vraiment qu’un seul, leur maître à tous et à toutes, le chef de ce trafic qui dirigeait ses hommes et corrigeait « ses » mutants d’une main de fer. Et c’était cet homme qui se tenait aujourd’hui devant lui. Il avait vieilli, mais le regard d’un bleu glacial, lui, n’avait pas changé. C’était le même regard qui l’avait fixé lorsque, presque quinze ans plus tôt, il s’était retrouvé derrière la surface transparente d’une cage de verre qui serait la sienne pour les années à venir. Roman Griske avait su se montrer aussi terrible qu’on aurait pu le croire. Il était tour à tour aussi froid que la Norvège où il avait établi son commerce et enflammé comme si brûlait en lui un feu inextinguible qui alimentait sa colère sans discontinuer. Seth l’avait vu briser des mutants au caractère encore plus fort que le sien. Il l’avait vu écraser sous sa botte les visages de ces hommes et ces femmes qui n’obéissaient pas assez vite ou assez bien à son goût, mais jamais sans aller jusqu’à les tuer – c’aurait été du gâchis de sacrifier ainsi une si précieuse marchandise. Les uns après les autres, il avait réussi à les rendre dociles comme des animaux féroces craignant le fouet de leur dompteur. Il les avait regardés droit dans les yeux quand on les tatouait de force, comme des bêtes de sommes. C’était bien plus pratique pour l’identification : un acheteur venait pour le mutant numéro 8 ou bien le numéro 15. Et pourtant, Roman s’était souvenu de tous leurs noms.
En tout cas, il se souvenait de Seth, qui aurait bien voulu que la mémoire redoutable du scandinave lui fasse défaut pour une fois. Il aurait préféré que son ancien maître ait oublié son nom et les traits de son visage, qu’ils se soient envolés avec le vent glacé de l’Europe du Nord. Malheureusement, la vie en avait décidé autrement, et c’était un personnage aussi dangereux qu’il s’en rappelait qui était apparu devant lui, revenu d’entre les morts. Ce fut d’ailleurs ce qu’il lui répondit, avec un sourire à figer sur place n’importe qui. Le trafiquant aurait adoré avoir un don de passe-muraille pour s’enfuir à travers ce mur contre lequel il était désespérément bloqué. Et le temps qu’il atteigne la porte ou l’une des fenêtres dissimulées derrière de fragiles rideaux mangés aux mites, il serait mort d’une balle dans la tête ; ou pire, il en prendrait une dans la jambe ou dans le dos, et si le projectile ne le tuait pas, les tortures de Roman s’en chargeraient à sa place.
Le mutant dû se contenter d’écouter, et il ne put que plisser les yeux à la remarque de son bourreau. Il l’observa faire craquer ses articulations, se demandant bien de quoi il parlait. Qu’était-il donc venu vérifier ? Qui avait bien pu lui raconter quoi ? Il ne resta pas dans le flou bien longtemps.

- Il paraît, je dis bien il paraît, qu'on possède son propre petit trafic maintenant... Est-ce que c'est vrai ?

Seth se décomposa de plus belle, et les grains de sable qui commençaient à former sa peau se figèrent à leur tour. L’ironie de la situation voulait qu’après avoir fait partie d’un trafic, le Calédonien en monte un à son tour. Les seules choses qui ne passaient pas par lui étaient les drogues dures et les vies humaines ; les drogues, parce qu’il n’avait pas encore les contacts nécessaires pour que tout se passe sans accrocs, et les vies humaines parce qu’il avait été de l’autre côté de la barrière – et qu’il accordait suffisamment d’importance à l’existence des êtres vivants pour ne pas vouloir de ce genre de commerce. Mais ceci mis à part, Seth possédait bel et bien un trafic qui commençait à prendre de l’ampleur, surtout depuis qu’il s’était fait quelques beaux contacts à Radcliff. Néanmoins, jamais, ô grand jamais il n’aurait créé une entreprise semblable à celle qu’avait Roman.
Ce dernier brisa d’ailleurs le silence en dégainant son arme. Seth n’eut pas le temps de bouger qu’une balle vint se ficher près de son bras gauche, le faisant se tendre de plus belle.

- Dis-moi que tu trafiques de la merde, Seth, comme on dit dans le jardon ! Dis-moi que tu fais dans le mutant, Seth, tu sais que tu peux tout me dire !

Les mots sonnaient durement aux oreilles du mutant, rendus encore plus détestables à entendre à cause de l’accent redoutable du scandinave. Cet accent revenait surtout lors de ses crises de colère, lorsqu’il perdait peu à peu le contrôle. Ca ne présageait jamais rien de bon.
Une nouvelle balle claqua dans l’air, transperçant le mur juste au-dessus de sa tête. Seth plia les genoux, mais il n’eut pas le temps de faire davantage : Roman fondit sur lui et lui plaqua le canon brûlant de son pistolet contre la tempe. Seth laissa échapper un léger cri de surprise et de douleur tandis que le chasseur se rapprochait de lui et refermait la main sur son cou.

- Ça te dit une petite association ? entendit-il cracher à son oreille.

Le contact des doigts de monsieur Griske contre son cou, cette sensation de suffocation qui commençait à apparaître le fit montrer les crocs. Et, comme souvent, une phrase sortit de ses lèvres sans qu’il ne cherche à la retenir, sifflant entre ses dents puisqu’il ne pouvait pas parler plus fort.

- Va crever !

L’instinct de survie de Seth prit le pas sur la panique et il lança à Roman un regard féroce avant que son poing fermé ne vienne s’écraser contre l’estomac de l’homme qui relâcha juste assez la pression pour que le Calédonien lui file littéralement entre les doigts, se changeant en sable pour se reformer quelques pas plus loin. Il n’avait plus l’air effrayé du tout – en réalité, il était toujours aussi effrayé, mais il refusait de se laisser faire sans se battre ; la peur pouvait encore se voir dans ses yeux, mais ce n’était plus qu’une étincelle au fond de ses prunelles sombres. Glissant la main à sa ceinture, il dégaina son arme à lui – un grand couteau qui le quittait rarement lorsqu’il sortait sans arme à feu comme ce soir. Mais c’était toujours mieux que de se retrouver complètement nu face à un tel adversaire.

- Va te faire foutre, Griske !

Il avait conscience de jouer avec le feu, mais plus les secondes passaient, moins ça lui importait : il refusait de se laisser dévorer par l’ombre gigantesque de cet homme aux yeux de glace une fois encore.

- Plutôt crever que de faire une association – sans déconner, une association ? Tu t’fous de moi ?

L’idée lui paraissait ridicule, complètement insensée. Et ça ne l’étonnait pas le moins du monde que Roman ait lancé cette phrase en l’air pour le provoquer.
Heureusement ou malheureusement, Seth avait marché. Ne restait plus qu’à voir où tout ça les mènerait.



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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeMar 12 Mai 2015 - 1:36

Roman eut presque envie de rire. Cette phrase, il l’entendait souvent. Va crever. Brûle en enfer, ne reviens jamais, laisse-nous vivre. C’était tout ce qui résidait dans ces simples mots. Autant de rage, autant de hargne qui se retrouvait aisément dans les veines de l’ex-russe. Partout où il passait, le quinquagénaire faisait régner dans l’air un sentiment de peur incontrôlable qui faisait sortir quiconque de ses gonds et bouleversait le peu d’équilibre qui avait pu être trouvé ou découvert en son absence. Et le Norvégien se jouait de ces situations. Il s’amusait à percevoir la peur dilater les pupilles, il savourait de sentir les muscles se tendre sous son emprise et répondait par un sourire méprisant aux cris qui pouvaient s’échapper dans l’atmosphère pesante qui façonnait l’aura de son être. Alors, lorsque les deux balles qu’il tira fusèrent dans l’air, brisèrent les certitudes, affirmèrent la haine qu’éprouver Seth à son égard, juste avant que sa paume ne vienne s’appuyer contre sa peau, les pensées de l’ex-russe n’étaient qu’envieuses de plus. Elles réclamaient, le désir hagard, de ressentir chaque instant, chaque minuscule seconde qui s’écoulait entre les murs de cette maison abandonnée, parce qu’elles savaient que ce qu’elles expérimentaient alors leur serait bientôt arraché. D’ailleurs, elles le devinèrent dès que le poing de Seth rencontra le ventre de Roman, le forçant à libérer un peu de son emprise au niveau de la gorge du mutant, assez pour que ce dernier puisse s’éloigner, s’échapper. Un air dégoûté filtra sur les traits du hunter. Sa main libre glissa sur le coup qu’il venait de prendre, cherchant à faire taire le mince cri de douleur silencieux qui s’en évadait. Secouant la tête, il se rehaussa de toute sa hauteur, cessant de se courber, ne serait-ce que si peu, face à l’ennemi. « Helvete, je ne me souvenais plus que c'était aussi répugnant. » Le dernier mot fut prononcé avec tant de sincérité que les murs manquèrent en trembler. La mutation de Seth faisait partie de celles qui avaient marqué l’esprit du quinquagénaire pour les mauvaises raisons ; même si tous les mutants qu’il avait croisés étaient incrustés dans ses souvenirs pour de mauvaises raisons. Comment une personne normale pouvait se transformer en sable pour se reformer plus loin ? Elle ne le pouvait pas. Une personne comme lui, libre de toute mutation, tout don comme Roman l’avait déjà entendu, était plus que conforme, légitime et naturelle. Ces monstres tous autant qu’ils étaient n’avaient rien de tout cela en eux, d’où le dégoût qui s’immisçait dans l’esprit de l’ex-russe rien qu’à l’évocation de ces divergents qui peuplaient sa route, ainsi que celles de beaucoup trop de personnes. Une nouvelle réplique de Seth claqua dans l’air, ramenant Griske sur Terre, l’arrachant à ses pensées devenant bien trop assassines pour qu’un nouveau sourire froid ne gèle son visage. « Comme c'est charmant », commenta-t-il avec la même dureté et le même ton provoquant qu’auparavant. Quand comprendrait-il que ses pauvres palabres ne l’atteignaient pas, ne l’attendraient jamais ? La seule chose qui pouvait se dardait de repousser le hunter était les coups physiques, pas moraux. Le mental de l’homme qui se tenait face à Seth barrait depuis sa naissance tout ce qui pouvait s’avérer destructeur pour son être ; la relation avec sa femme ayant été la seule où il s’était permis de s’ouvrir un peu. Cependant, entendre ce genre d’insulte pauvre et pitoyable sortir de la bouche emportée d’un vulgaire mutant était pour sûr l’une des situations dans lesquelles Roman risquait d’être le moins atteint. Il ne servait donc à rien de s’acharner, Griske était une sorte de cause perdue. « Ce serait quand même dommage de mourir pour si peu, nan ? », quémanda le quinquagénaire, un sourcil arqué, alors que la stupide déclaration du « je préfère mourir que » venait de claquer dans l’air. Observant son arme d’un air distrait, il poursuivit : « Mais après tout ce n'est que mon humble avis. » Humble, toujours, en permanence, même lorsqu’on ne lui demandait pas. En particulier lorsqu’on ne lui réclamait pas. Priant presque intérieurement pour que le mutant n’ait pas l’idée de quitter les lieux de la même manière qu’il avait échappé à sa poigne, Roman remarqua enfin le couteau qu’avait sorti ce dernier. Sérieusement ? Il comptait se défendre face à lui avec cette lame médiocre à la main. Cet échange n’était vraiment pas équitable, ni juste. Néanmoins, ce n’était pas faute de la part du Norvégien d’avoir essayé de le traumatiser assez pour lui apprendre à s’armer convenablement face à ses adversaires. Ces pauvres mutants ne retenaient donc rien, c’en était décevant. Son arme à feu pendait toujours au bout de son bras. Roman préférait le laisser encore un peu en évidence, histoire de dissuader son interlocuteur d’écouter les mauvais conseils que son esprit pouvait lui souffler en douce. « Sinon, bien sûr que je me fous de toi. Toujours aussi stupide, et puéril. D’ailleurs, range ce couteau, tu pourrais te blesser. » La moquerie s’avérait parfois être son fort. Exerçant quelques pas en direction de la fenêtre qui se trouvait non loin de lui, l’ex-russe engagea une nouvelle question sur le terrain, « l’air de rien ». « Tu connais beaucoup de monde, ici, Seth ? »

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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeVen 29 Mai 2015 - 2:41

DO I WANNA KNOW
Seth ∞ Roman

Seth ne supportait pas le contact des doigts de Roman sur sa gorge. Lui qui était pourtant quelqu’un de très tactile, très enclin à être physiquement proche des autres, il était révulsé par la sensation de la main du Russe contre sa peau. Elle lui rappelait de bien mauvais souvenirs dont il se serait volontiers passé ; malheureusement, le destin avait décidé de lui faire croiser la route du plus grand cauchemar de son existence, et les retrouvailles, jusqu’à présent, étaient à la hauteur de ce dont il aurait pu s’attendre : brutales.
Néanmoins, Seth n’était plus le petit mutant apeuré qui s’était retrouvé réduit en esclavage par ce grand homme aux yeux clairs. Certes il avait encore en mémoire tous les sévices subis, mais il refusait de laisser la peur l’empêcher d’agir. Il ne voulait pas se laisser faire encore une fois. Il avait déjà suffisamment montré comme ça à son ancien bourreau à quel point il le terrorisait encore. Son poing vint s’écraser dans l’estomac de l’homme au manteau noir, et dès que la pression sur son cou se relâcha, il usa de son pouvoir pour se changer en sable et échapper à son emprise. C’était ce don qui lui avait valu de rencontrer Roman la première fois, et c’était aussi ce don qui le labellisait automatiquement comme l’une des têtes à abattre pour tous les détracteurs de la cause mutante. Monsieur Griske était l’un de ces hommes-là.

- Helvete, je ne me souvenais plus que c'était aussi répugnant.

Le Calédonien grimaça, une ride de colère apparaissant au coin de son nez. Certes, il ne faisait pas partie de ces mutants extrémistes qui se prenaient pour les rois du monde et la prochaine évolution de la race humaine en dénigrant leurs contemporains sans pouvoirs, mais il n’aimait pas non plus qu’on les considère comme des monstres de foire ou des choses écœurantes qui ne devraient pas exister. Ils n’avaient pas choisi leur mutation, pas plus qu’on ne pouvait choisir la couleur de sa peau ou celle de ses yeux. Mais les Hommes étant ce qu’ils sont, ils ne se préoccupaient pas de ce genre de détails ; au final, seul comptait pour eux l’exploitation et l’extermination de tous les possesseurs du fameux gène X. Roman Griske avait flairé le bon filon avec son réseau de trafic de mutants : certains payaient très cher pour avoir un parfait petit esclave capable de tordre la matière ou l’esprit selon leurs désirs. Seth faisait partie des rares qui n’avaient jamais été vendus. Trop tête brûlées, trop furieux à l’idée d’être réduit à l’état d’objet vivant, il avait refusé de se laisser faire, ce qui lui avait coûté très cher. Les cicatrices sur son corps et les cauchemars terrifiants qui avaient longtemps hanté ses nuits en témoignaient. Tout ça par la faute d’un seul homme, et cet homme se tenait devant lui ce soir. Seth répondit à sa question par une phrase qu’il n’avait pas pris la peine de réfléchir ; s’il l’avait fait, elle aurait sans doute perdu en spontanéité, mais elle aurait également perdu en cliché. Le tatoué n’avait pas spécialement envie de réfléchir à ce qu’il disait à Roman. Il savait juste qu’il avait envie de lui faire mal autant qu’il avait envie de fuir aussi loin que possible, la peur toujours présente, comme une boule douloureuse au creux du ventre. Il déployait des efforts de volonté surhumains pour empêcher sa main armée de trembler ne serait-ce qu’un peu.
Ca ne l’étonna pas le moins du monde que le grand scandinave réponde à ses insultes par de froids sarcasmes.

- Ce serait quand même dommage de mourir pour si peu, nan ? Mais après tout ce n'est que mon humble avis.

Seth ne pouvait pas vraiment le contredire cette fois : ce qu’il venait de faire était particulièrement ridicule. Et il n’était pas sûr que le Russe ne le prenne pas au mot et le tue sur-le-champ. Le trafiquant commençait à se demander pourquoi il ne l’avait pas encore fait. Il se demandait jusqu’à quel point il allait le torturer – car il n’avait aucun doute sur ce point – et dans quel état il ressortirait de cette entrevue, s’il en ressortait seulement. Il avait l’impression que chaque seconde passée en la compagnie de l’homme en noir faisait drastiquement baisser son espérance de vie.

- Sinon, bien sûr que je me fous de toi. Toujours aussi stupide, et puéril. D’ailleurs, range ce couteau, tu pourrais te blesser.

Le Calédonien hésita un temps à baisser son arme, son bras s’affaissant d’une poignée de centimètres avant de se dresser à nouveau. Le peu de lumière qui parvenait à filtrer dans la pièce se reflétait sur la surface métallique du pistolet de Roman. Il n’était pas sûr de pouvoir éviter une nouvelle balle ou de se changer en sable suffisamment vite pour ne pas se prendre le projectile de plein fouet.
A dire vrai, en cet instant, il n’était plus sûr de grand’ chose.

- Tu connais beaucoup de monde, ici, Seth ?

Seth plissa les yeux, pris de court par la question. Il lui avait demandé des détails sur son trafic à lui, et maintenant, voilà qu’il faisait la même chose avec ses contacts. A ses yeux, ça n’avait aucun sens. Il s’était attendu à tout sauf à un dialogue de ce genre. Certes, il avait pris quelques coups, mais c’était à des années lumière de ce qu’il aurait pu subir.
Et surtout, ces questions l’inquiétaient. Il ne voulait pas donner ces informations à Roman. Qui sait ce qu’il voulait en faire.

- Peut-être, peut-être pas, qu’est-ce que ça peut te faire ?

Lui aussi essayait d’obtenir des réponses, même s’il doutait les avoir. Et encore, il n’en était pas sûr : peut-être que le Russe les lui donnerait juste pour le simple plaisir de le voir se décomposer sur place. Ou peut-être qu’il ne lui donnerait que de bien maigres indices, juste de quoi le faire penser un peu trop et un peu trop longtemps, de quoi le rendre paranoïaque et méfiant. Quelque part, c’était déjà le cas : savoir que Roman était là venait de réveiller chez lui un côté suspicieux dont il avait pourtant cru se débarrasser lorsqu’il avait fini par se persuader que le fantôme de son ancien bourreau ne le pourchasserait pas jusque dans le Kentucky. Si seulement il avait su …
Le tatoué secoua légèrement la tête sans le quitter du regard.

- Pourquoi tu veux savoir ça ?

Ses yeux bruns posés sur lui, il tenta une nouvelle fois de lui poser une question.

- Pourquoi t’es vraiment là, Griske ?



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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeSam 20 Juin 2015 - 18:07

Roman s'agace. D'habitude, il pose les questions, il obtient les réponses. C'est aussi simple que ça. Personne ne cherche à faire durer la discussion, normalement. On bredouille quelques sons, on baisse les yeux puis on s'éloigne de lui à la vitesse de l'éclair. On le craint, on gère ses envies de jouer les aventuriers ou les courageux lorsqu'il se trouve dans les parages. Mais pas Seth. Pas aujourd'hui. L'ex-russe passe une langue asséchée sur ses lèvres desséchées. Il se retient de sortir cette arme qui pend à sa ceinture pour la braquer droit en direction du cœur sablé du mutant. Il se canalise, se maîtrise autant qu'il le peut. Ce n'est pas ainsi que les questions idiotes et inutiles de Seth à son attention se transformeront en réponses, il le sait. Alors, il n'a d'autre choix que de se servir de cette autre arme, naturelle cette fois-ci, qu'il possède : sa voix, ses mots, la persuasion. Son regard métallique ne quitte pas celui de son adversaire. S'il pouvait lui faire cracher un peu de sang, juste pour satisfaire cette envie intarissable qui hurle en lui à cet instant précis... « J'ai longtemps cherché à mettre la main sur de vieux copains de Russie. » A Seth de faire le lien entre « copains » et « mutants ». Bien qu'il aura l'opportunité de le comprendre dans peu de temps, le quinquagénaire cherche à s'amuser de toutes les situations. S'il a l'occasion de percevoir l'accélération des battements d'un cœur proche de lui grâce à son intervention, alors il ne s'en prive pas. Il fonctionne ainsi. Homme détraqué par la violence et la colère, Roman se nourrit de toutes les frayeurs et malheurs qu'il peut causer sans permission aucune. Cette soif de vengeance ne le quitte jamais. D'ailleurs, il ne veut pas s'en défaire. Ça fait partie de lui. Ce sont les recoins les plus sombres de son être qui s'y révèlent et qui subliment ce talent sans pareil qu'il possède pour bousculer ou détruire la vie des autres. Encore plus lorsqu'il s'agit de personnes qui ne peuvent trouver en aucun cas grâce à ses yeux. Serrant les mâchoires, le Norvégien prend une grande inspiration. La nervosité commence à le gagner. Est-ce si compliqué d'obtenir ce que l'on souhaite dans cette foutue ville ? « Et ils se trouvent qu'ils sont ici. » Ses bras viennent se croiser contre sa poitrine. « Et, comme par hasard, tu te trouves dans la même ville qu'eux. » Roman exerce un pas pour se rapprocher du mur le plus proche. Son épaule vient s'échouer contre la vieille tapisserie déchirée, sans pour autant que son attention ne quitte les moindres faits et gestes du mutant qui se trouve dans son viseur. Ses traits ne sont toujours pas souriants. Même pas moqueurs. L'ex-russe n'a jamais réellement su comment sourire ou être agréable. Être brusque, brutal, ça il sait faire ; mais tout le reste n'est que pure bêtise à ses yeux. Il espère faire réfléchir Seth rien qu'en le regardant. Chez certains mutants, cette forme supplémentaire de pression fonctionne sans problème. Elle fonctionnait encore il y avait de cela quelques années ; qu'en est-il à présent ? Il ne demande qu'à le découvrir. « Je pense que t'as des choses à me dire », qu'il crache d'un ton sec, semblable au venin d'un serpent. Ses poings sont serrés. Il songe à tous ces visages qui sont restés ancrés dans sa mémoire, qui sont gravés depuis un bon moment et qui ne demandent qu'à être balancés au feu comme de vulgaires photos où on a du mal à se reconnaître. Il a besoin de les voir disparaître. Son être vibre d'un désir grondant de mettre fin aux jours malheureux de tous ces monstres qui ont échappé à sa vigilance et qui, en l'espace d'un instant, ont ruiné une partie de son existence. Il ressent ce besoin de voir la vie quitter leurs corps, s'évader de leurs pupilles écarquillées à sa vue. Roman sait qu'un jour cette satisfaction lui sera offerte sur un plateau d'argent. En attendant, il doit faire avec les moyens du bord. « Je te préviens : il vaut mieux que tu me donnes tout ce que je demande plutôt que je les retrouve seul. Je suppose que tu n'as pas envie d'avoir trop de sang de tes chers confrères sur la conscience, alors c'est à toi de voir. »

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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeLun 27 Juil 2015 - 23:27

DO I WANNA KNOW
Seth ∞ Roman

- J'ai longtemps cherché à mettre la main sur de vieux copains de Russie.

Seth grimaça un peu. Il n’avait aucune idée de quels copains pouvait bien parler Roman, mais s’ils lui ressemblaient, il n’avait absolument aucune envie de les rencontrer. Il avait déjà eu le « plaisir » de faire la connaissance de certains d’entre eux lorsqu’il s’était retrouvé enfermé dans une cage au fin fond de la Norvège, et on ne pouvait pas dire qu’il en gardait spécialement un bon souvenir. Entre les coups, les insultes et les menaces, il se rappelait surtout d’une bande de brutes ravies de casser du mutant à la moindre occasion, trouvant parfois des prétextes absurdes pour remettre à la place des prisonniers destinés à devenir des esclaves. Il se demandait combien d’entre eux croupissaient en prison, et il espérait bien que quelques-uns étaient morts en cours de route. Il n’avait jamais vraiment su ce qu’était devenu ce réseau une fois démantelé à dire vrai. Il n’avait pas cherché à savoir ce qu’étaient devenu ses ravisseurs, il n’avait pas voulu prendre des nouvelles des autres mutants dont il n’avait même pas retenu le nom pour la plupart, trop concentré sur sa survie et sur l’intégrité de sa personne et de son caractère pour chercher à se lier avec qui que ce soit. Il n’était pas non plus resté reclus dans son coin durant ses années de captivité, mais aucune amitié, aucune amourette n’en était ressortie. Il avait voulu passer à autre chose rapidement une fois sa liberté retrouvée, et même s’il avait passé deux bonnes années à regarder régulièrement par-dessus son épaule pour être sûr que le fantôme du grand méchant loup de son histoire ne se trouvait pas derrière lui, il avait fini par ne plus faire de cauchemars et à passer à autre chose.
Mais maintenant, tout allait changer de nouveau. Et si Roman disait qu’il n’était pas seul à Radcliff, il avait du mal à imaginer comme la situation pourrait bien tourner pour lui. Cependant, lorsque le Russe reprit la parole, le trafiquant fut quelque peu pris de court.

- Et ils se trouvent qu'ils sont ici. Et, comme par hasard, tu te trouves dans la même ville qu'eux.

L’homme de sable cligna des yeux, perplexe pendant une seconde, avant de comprendre ce que Griske voulait vraiment.
Ce n’était pas d’autres chasseurs qu’il cherchait, c’était des mutants. Des mutants qui avaient eu le malheur de tomber entre ses affreuses griffes et qui devaient l’avoir mis très en colère pour qu’il ait l’air aussi énervé rien qu’à les mentionner.
Il observa attentivement le grand homme au visage dur lorsqu’il s’approcha du mur, presque persuadé qu’il allait en sortir une arme quelconque. Mais non : il se contenta de s’appuyer contre, les bras croisés, ses yeux perçants définitivement fixés sur Seth. Il savait parfaitement qu’il était en train d’analyser tous ses gestes, et qu’il pouvait toujours s’accrocher pour le prendre par surprise. Quoique le Calédonien avait quelques atouts dans sa manche, et il espérait qu’en cas de panique, ils lui soient d’une aide certaine.

- Je pense que t'as des choses à me dire.

La phrase claqua dans l’air comme un fouet, crachée avec tellement de haine que le trafiquant sentit tous ses muscles se tendre, comme s’il s’apprêtait à encaisser un coup. Il se rendait compte de la chance qu’il avait de ne pas encore être mort. Il se demanda soudain s’il allait ressortir de cette maison en un seul morceau. Il aurait très bien pu se changer en sable et tenter de s’enfuir par le premier interstice venu, mais bizarrement, il n’était pas tout à fait sûr que ce soit une bonne idée. Surtout maintenant que sa curiosité était piquée à vif et qu’il se demandait quel genre d’informations Roman pouvait bien vouloir de lui.

- Ah ouais ? Comme quoi ?

Il plante son regard sombre dans celui de l’homme qui fut son tortionnaire bien des années plus tôt.

- Je te préviens : il vaut mieux que tu me donnes tout ce que je demande plutôt que je les retrouve seul. Je suppose que tu n'as pas envie d'avoir trop de sang de tes chers confrères sur la conscience, alors c'est à toi de voir.

Le trafiquant plissa les yeux. Il se demandait comment le chasseur pouvait croire qu’il avait suffisamment peu d’intégrité pour dénoncer d’autres mutants à un danger ambulant comme lui. Certes, son intégrité s’arrêtait là où commençait sa sécurité, mais si, par le plus grand des hasards, il connaissait personnellement l’une des cibles de Griske, alors il lui en faudrait beaucoup pour le forcer à donner ses informations. L’air de rien, ce grand fanfaron arrogant était plutôt protecteur avec les membres de son cercle proche.

- J’ai surtout pas envie que tu te fasses une écharpe avec leur peau.

C’était malheureusement quelque chose qu’il imaginait très bien Roman faire ; l’image d’une salle d’équarrissage pour mutants passa furtivement dans son esprit, cauchemardesque et glauque à souhait. Il secoua la tête, aussi bien pour chasser cette vision que pour marquer sa perplexité.

- Et je sais pas de qui tu parles, là, alors même si j’le voulais, et c’est pas le cas, j’pourrais pas te donner d’infos.

C’était le moment où les choses risquaient de basculer rapidement. Il fallait qu’il se concentre pour ne pas laisser les paroles de Roman l’ébranler d’une façon ou d’une autre. Si par malheur il citait une personne dont il était proche, il lui faudrait se faire violence pour cacher sa surprise et l’angoisse qui le saisirait sûrement. Il haussa les épaules.

- De toute façon, j’vois pas pourquoi je te dirais quoi que ce soit. Surtout si les mutants que tu cherches se sont déjà barrés une fois. Ils sauront bien le faire encore.

Il essayait de s’en convaincre, mais il savait bien qu’il n’y arriverait pas : lorsque Roman Griske voulait quelque chose, il l’obtenait. Et la résistance se terminait immanquablement dans le sang.



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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeMer 9 Sep 2015 - 16:11

A la réplique de Seth, les traits de Griske s'autorisent un sourire mesquin. « Tu trouves que ça m'irait bien au teint ? », qu'il ironise. L'image de peaux aussi blafardes que sanguinolentes déposées autour de son cou rêche s'invite dans son esprit ; cette idée ne lui déplaît même pas. Ça ne le dégoûte en rien. Ça lui donne juste envie de sourire un peu plus. Ce ne serait qu'un symbole supplémentaire de sa puissance, de sa force ainsi que de la peur qu'il est capable de faire naître chez les autres. Les prunelles grisonnantes de Roman se délectent de l'appréhension qu'elles devinent chez Seth. Lui aussi doit être en train de laisser cette idée saugrenue, détestable, traverser ses pensées. Pourtant, elles changent bien vite d'attitude lorsque le mutant continue à ne pas coopérer. Une bouffée d'air soudaine s'engouffre dans les poumons arides du Norvégien. Qu'est-ce qui les pousse à être ainsi ? Qu'est-ce qui prédestine ces 'personnes' à être affublées de modifications génétiques les rendant étranges en plus d'un esprit peu malin ? L'ex-russe secoue un instant la tête. Il faut que quelques secondes passent, le temps de laisser ses nerfs réfléchir d'eux-mêmes sur le pourquoi ce n'est pas le bon moment pour s'irriter. Seth revient à incarner le pire exemple de toute cette vermine aux yeux du chasseur. Il en existe d'autres, des tas d'autres exemples, mais celui-ci s'avère être le plus frappant.  « Tu préfères donc m'avoir sur le dos, plutôt que de me donner ce que je veux ? », s'aventure Roman, arquant un sourcil mi-interrogateur, mi-agacé. Le temps file sur leur échange et ça le frustre. Chose qu'il n'avouera même pas sous la torture mais qui filtre dans ses veines et qu'il perçoit sans équivoque tout au fond de lui. Dans un effort à peine surhumain, l'ex-russe se détourne de ce visage détestable que le mutant lui renvoie. Un haussement d'épaules accompagne son geste. « C'est une logique assez originale. Quoi que très dérangeante, je l'avoue. Mais qui sort de l'ordinaire. Je vous pensais plus... égoïste, les uns avec les autres, moins liés. Comme quoi tout le monde peut se tromper. » Jetant un coup d'oeil par la fenêtre la plus proche, Griske se met à observer les alentours. Ses mains, tout d'abord droites et presque détendues au fond de ses poches de son pantalon noir, se contractent en deux poings massifs. Ils se défont un instant pour sortir de leur cachette, jusqu'à venir se reformer dans les poches de son long manteau noir. Cela laisse le temps à qui le veut bien de deviner que quelque chose le... chagrine. Le contrarie, le mécontente fortement. Une attitude à la fois posée et maîtrisée qui laisse entendre qu'il laisse s'envoler ses bonnes résolutions. Pour de bon. Personne ne se trouve dans les rues. Ni sur le trottoir qui borde la maison qu'où Seth et lui se trouvent, ni sur celui d'en face. Il ne se rencontre aucun témoin dans les environs, même pas une légère brise de vent. Le temps semble s'être figé dès lors qu'ils se sont retrouvés dans la même pièce. Si Roman venait à ne plus pouvoir contenir les images délirantes qui dansent dans son cerveau au sujet du sort qu'il pourrait réserver à Seth, il n'aurait même pas à s'inquiéter de laisser des traces ou pas. « Parmi les personnes dont je te parle se trouve un certain Johan. Je suis certain que tu as déjà croisé sa route au moins une fois. Ne sous-entends pas le contraire, plus je vieillis, plus mes nerfs méconnaissent la patience. » Ses prunelles continuent de fixer un ailleurs où le mutant ne se confronte pas à lui, pour ne pas céder à la tentation de sortir son arme à nouveau. Les paroles de ce dernier rebondisse dans son esprit, plane au-dessus de sa tête telle une épée de Damoclès : Surtout si les mutants que tu cherches se sont barrés une fois. Ils sauront bien le faire encore. Ses mâchoires se contractent de façon imperceptible. Elles le sont déjà depuis tellement d'années qu'elles s'en sont sans aucun doute accommodées. L'un de ses poings figé se délie enfin. Il s'évade de la poche de son manteau, jusqu'à venir se déposer ses longs doigts contre la crosse de son arme et de la détacher de sa ceinture. Il l'observe un long moment, sans un mot. L'impact des images est bien plus puissant que tout le reste. Néanmoins, face à la faiblesse des réponses de son interlocuteur, le Norvégien redresse le visage et les épaules d'un geste brusque. Son arme pend de nouveau au bout de son bras, alors que Roman cherche à détendre ses épaules en remuant légèrement les bras de minuscules gestes circulaires. « Si aucun souvenir, proche ou lointain, ne vient, alors nous procéderons autrement : tu feras quelques petites recherches pour moi et je viendrai directement récolter à la source, chez toi. Je suis convaincu que ton habitat est charmant. » Griske n'en a rien à foutre, seulement il se dit que détenir une telle information ne peut pas servir à rien. Un nouveau sourire glaçant repousse le coin de ses lèvres en direction de ses joues. Mais il ne s'étend pas jusqu'à son regard, cette fois-ci. Ses yeux fous gardent une distance étrange avec ce qui se passe plus bas sur son visage et trahissent la colère interne qui déchaîne les pensées du chasseur. L'ongle de son index commence à venir cogner contre l'arme, de plus en plus fort, laissant un petit bruit de fond encourager les aveux du mutant. « Je suis ravi de pouvoir assister à une telle décision : vendre l'un des siens ou rester au crochet d'une ancienne connaissance qui vous... terrifie. Quel choix cornélien. »

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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeMer 16 Sep 2015 - 21:00

DO I WANNA KNOW
Seth ∞ Roman

Les choses ne pouvaient pas aller plus mal. Du point de vue de Seth en tout cas, la situation prenait un tournant qu’il n’appréciait pas du tout. S’il avait su ce qui l’attendait quand il avait reçu ce mail – quand il avait mordu à l’appât que Roman avait lancé sans réfléchir davantage à la provenance de ce message, quand il avait mis les pieds dans cette maison vide et qu’il avait croisé le regard du pire monstre de ses cauchemars – il l’aurait supprimé et serait retourné à ses affaires sans plus y penser. Mais voilà, il avait cruellement manqué de prudence, et maintenant il en payait le prix.
Ceci dit, comment aurait-il pu savoir que le maître à l’accent dur qui avait tenté de faire de lui le parfait petit mutant de compagnie se trouvait dans la même ville que lui, au fin fond du Kentucky ? Comment aurait-il pu savoir que le Russe l’avait traqué et avait traqué ses autres « possessions » jusqu’à Radcliff, alors qu’il y avait tellement d’autres endroit dans le monde où il aurait pu aller pour trouver de nouveaux potentiels esclaves ? La situation aurait pu le faire rire si seulement il n’avait pas été face au seul homme qui lui avait jamais fait sincèrement peur. Seth était vantard, bravache et parfois complètement insensé, il se laissait rarement dire les choses et n’autorisait personne à lui marcher sur les pieds quitte à y laisser quelques plumes, mais face à monsieur Griske, il perdait son panache et sa grande gueule pour se retrouvé figé par une terreur sourde et une colère grondante. Le Calédonien était rancunier et n’oublierait jamais les années qu’il avait passé entre ses mains ; lorsqu’il avait pu commencer à réfléchir clairement à ce qui lui était arrivé, il s’était senti envahi par une bouffée d’injustice et un désir de vengeance que sa raison avait miraculeusement réussi à étouffer. Il s’était promis de ne plus jamais autoriser qui que ce soit à l’enchaîner, et avait continué sa vie normalement – jusqu’à aujourd’hui. Désormais, il devait lutter contre son envie de partir en courant et celle de tuer le grand homme aux yeux froids, car il était intimement persuadé que sa mort n’arrangerait rien ; il y avait trop de gens qui le suivaient, trop de chasseurs fanatiques marchant dans son ombre pour qu’il puisse s’en sortir sans conséquences pour lui ou pour les quelques personnes auxquelles il tenait. Aussi ne l’attaquerait-il que s’il lui tirait dessus en premier. Il se contenta de l’écouter, inquiet et un peu curieux de savoir quelles informations il pensait pouvoir lui soutirer. L’envoyer paître ne sembla pas marcher plus que ça ; au contraire, une expression étrange mais où se lisait clairement l’agacement se peignit sur ses traits.

- Tu préfères donc m'avoir sur le dos, plutôt que de me donner ce que je veux ? C'est une logique assez originale. Quoi que très dérangeante, je l'avoue. Mais qui sort de l'ordinaire. Je vous pensais plus... égoïste, les uns avec les autres, moins liés. Comme quoi tout le monde peut se tromper.

Le trafiquant plissa les yeux. Il n’avait jamais vraiment compris le point de vue de Roman sur les mutants. Il pensait qu’il devait les voir avec le même dégoût qu’un scientifique un brun sociopathe voyait les rats sur lesquels il expérimentait. Sauf que les mutants n’étaient pas des rats, et ils étaient beaucoup plus vindicatifs que ces animaux lorsque l’on essayait de les disséquer sans anesthésie.

- Ouais hein, on est étonnamment solidaires entre mutants, surtout face aux mecs qui essayent de nous coller une balle dans la tête.

Et en parlant de mutants, Seth ne manqua pas de faire remarquer à monsieur Griske que si ses précieux esclaves avaient pu lui échapper une fois, ils pourraient le refaire à nouveau, surtout maintenant qu’ils connaissaient ses petites combines. En théorie du moins : en pratique, il ne faisait aucun doute que la chose serait beaucoup plus compliquée et dangereuse. Mais il doutait qu’aucun des anciens membres du réseau du Russe se laisserait faire – exception faite de Charlie, mais elle était un cas à part. L’homme de sable n’eut pas le temps de penser à ce qu’était devenue la jeune blonde qui l’avait ramenée à Roman que ce dernier parla à nouveau, le figeant sur place.

- Parmi les personnes dont je te parle se trouve un certain Johan. Je suis certain que tu as déjà croisé sa route au moins une fois. Ne sous-entends pas le contraire, plus je vieillis, plus mes nerfs méconnaissent la patience.

Seth dû pâlir un peu ; en tout cas, il eut l’impression très nette de sentir le sang refluer de ses joues au moment où son cœur ratait un battement. Il n’aurait jamais pu prétendre ne pas connaître Johan. Que ce soit en tant qu’explosif vivant ou en tant que compagnon d’une nuit, ils s’étaient fréquentés suffisamment souvent pour qu’il n’arrive pas à ne pas s’inquiéter de son sort. Il se demandait comment Roman Griske pouvait le connaître, avant de se rappeler qu’il ne connaissait presque rien de la vie de son artificier. Sa route aurait très bien pu croiser celle du scandinave d’une façon dont il n’avait pas conscience. Et aujourd’hui ce passé allait le rattraper, par le biais de Seth.
Il observa l’homme au visage dur sortir son pistolet de sa gaine et le regarder longuement, comme s’il hésitait à l’utiliser sur le mutant face à lui. Il n’aurait pas fallu grand-chose, une petite pression sur la gâchette, et il se rappellerait soudain à quel point son bourreau pouvait aller loin dans ses tortures. Il resta muet cependant, les mâchoires comme scellées par la peur et le doute.

- Si aucun souvenir, proche ou lointain, ne vient, alors nous procéderons autrement : tu feras quelques petites recherches pour moi et je viendrai directement récolter à la source, chez toi. Je suis convaincu que ton habitat est charmant.

Seth pâlit à nouveau, plus violemment cette fois, ses yeux bruns rivés sur son adversaire. C’était la dernière chose qu’il voulait : qu’il s’immisce dans sa vie privée, celle qu’il avait mis dix ans à construire, celle où il ne passait pas son temps à regarder par-dessus son épaule pour être sûr de ne pas voir la silhouette au manteau noir le suivre quand il rentrait chez lui. Comment il avait obtenu son adresse, ça, il n’en avait aucune idée, mais ça n’avait pas dû être bien dur pour lui ; après tout, lui aussi se targuait de pouvoir obtenir n’importe quelle information. Il se doutait que Griske devait avoir un redoutable réseau qui lui fournissait tout ce dont il avait besoin. Et maintenant, il allait devoir vérifier tous les soirs que le monstre n’était pas de retour sous son lit ou dans son placard. Il avait l’impression d’être un enfant face à un boogieman particulièrement vicieux et imaginatif.

- Je suis ravi de pouvoir assister à une telle décision : vendre l'un des siens ou rester au crochet d'une ancienne connaissance qui vous... terrifie. Quel choix cornélien.

Le trafiquant grimaça. Il haïssait être dos au mur, encore plus lorsqu’il devait choisir entre sa sécurité et celle de quelqu’un qui lui était proche. Johan n’était pas l’une des personnes les plus chères de son cercle de connaissance, mais il lui faisait suffisamment confiance pour espérer que ce soit réciproque et que cette confiance en question ne se brise pas. Seulement … seulement, face à Roman Griske, toutes ses certitudes, toutes ses valeurs vacillaient, balayées par l’idée de devoir vivre une nouvelle fois sous le joug de l’ancien marchand d’esclaves. Il était hors de question qu’il revive ça encore une fois, hors de question que le Russe pose ses mains sur lui à nouveau. Il allait devoir faire un choix, et quoi qu’il soit, il ne lui plairait pas. Car cette fois, difficile de tricher quand on avait l’équivalent d’un détecteur de mensonge particulièrement susceptible face à soi.
Et pourtant … pourtant, après la grimace succéda un sourire, moqueur, malicieux, comme si le stress avait fini par le faire craquer et avait endormi tout son bon sens. Comme si sa nature avait fini par reprendre le dessus sur sa raison.

- Johan, hein … J’savais pas que tu donnais dans le stripteaseur. J’te voyais plutôt du genre à avoir un chariot de ménagère dans le cul. Marrant comme on peut se tromper sur les gens.

Si Roman voulait des informations, il allait en avoir – s’il fallait ça pour le tenir loin de lui, alors il les lui donnerait, tant pis pour ses principes. Néanmoins, il ne comptait pas les lui donner sans se battre à sa façon, et encore moins à tout lui avouer dans les moindres détails. Le Russe voulait des détails ? Il en aurait. Seulement, ils seraient particulièrement inutiles.

- Donc ouais, je connais Johan. Il aime bien les sushis, et la vodka. Il chausse du 41 et il se gomine les cheveux pour aller bosser parfois. Ah et il est doué au lit – j’parle d’expérience.

Il espérait sincèrement réussir à dégoûter le grand homme. Il l’imaginait volontiers homophobe sur les bords, alors s’il pouvait s’imaginer deux mutants ensemble dans un lit dans une relation tout sauf platonique, alors il en était ravi. Et tant pis pour la balle qu’il risquait de se prendre. Ca ne serait qu’une cicatrice de plus infligée par le scandinave.

- T’as tes infos Roman, maintenant laisse-moi partir. Un mec intelligent comme toi, j’pense qu’il arrivera à faire quelque chose de ça, n’est-ce pas tovaritch ?

C’était le seul mot en russe qu’il avait jamais fini par apprendre. Ce « camarade » balancé avec toute l’ironie du monde, il se demandait s’il le ferait réagir. Il en doutait, hermétique comme il l’était, mais il était aussi assez imprévisible pour lui réserver de nouvelles surprises.
Qui seraient probablement mauvaises, mais tant pis. Il était trop tard maintenant.



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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeSam 19 Sep 2015 - 16:36

Griske ne peut retenir un sourire. Il garde ce petit air satisfait qui lui sied tant au teint. Seth se retrouverait-il embêté ? Est-ce que cracher le nom d'un camarade est aussi simple qu'il ne l'avait imaginé ? Comment ça, le Calédonien n'avait pas songé une seule fois qu'il serait possible pour lui, qu'un jour ou l'autre, les choses ne tournent pas à son avantage ? Roman aime détenir ce genre de rôle crucial dans une histoire aussi passionnante que celle-ci. Un haussement d'épaules accompagne la grimace que lui offre le mutant ; c'est de mieux en mieux. Jusqu'à ce que ce ne soit plus au quinquagénaire d'éprouver une certaine satisfaction malsaine dans cet échange, mais bel et bien à son interlocuteur. Pourquoi est-ce que Seth sourit ? C'est la première pensée qui secoue l'esprit de Griske. Il n'a pas à agir de la sorte, rien ne porte à la plaisanterie ou à la moquerie dans un tel moment. Même si Roman ne laisse rien paraître, il fulmine. L'une de ses paupières tremblotte un instant, juste avant que l'ex-russe ne s'impose de patienter. Il se dit qu'attendre la suite le mènera, lui aussi, à savoir s'il doit rire de la situation (à la façon du Norvégien, bien évidemment) ou, comme souvent, rappeler au mutant à quelques pas de lui qu'il n'est pas venu au monde pour rigoler en sa compagnie. Et les mots s'enchaînent, les vulgarités aussi. Roman commence à secouer la tête, jusqu'à ce qu'une vision révoltante vienne titiller son imagination. Le Norvégien a la nausée. Pas de façon soudaine, mais quelque chose de bien plus croissant. C'est à partir du moment où il saisit le sous-entendu du mutant que les choses se gâtent. Lui et Johan ? Un frisson parcoure son échine. Déjà qu'en temps normal Griske supporte difficilement ce genre d'idées, y ajouter une dimension mutante renforce la mine révulsée qui le gagne durant de longues secondes. Les muscles de son corps se crispent. A l'entente du dernier mot employé par le mutant, ils se raidissent. Il symbolise le mot de trop, celui que l'ex-russe ne peut tolérer. Il représente une provocation supplémentaire à laquelle il doit se retenir de répliquer par une balle en pleine tête de son adversaire. « TOVARITCH ?! » Enfin, se 'retenir' n'est ici rien d'autre qu'euphémisme. En effet, l'arme de Griske se retrouve dans les airs sans prévenir et une première détonation retentit. Elle secoue les murs, rebondit contre les parois de son crâne bouillant d'une fureur inédite et en engage une seconde. Le Norvégien donnerait sa vie pour pouvoir atteindre son ennemi de façon permanente et décisive. Son regard fou s'aperçoit soudain que ce dernier n'est plus à quelques pas de lui. Le cherchant du regard, Roman laisse échapper un rire cruel. Une moquerie violente, gutturale, qui semble tout droit provenir des flammes de l'Enfer. Est-ce qu'il a réussi à le toucher ou non, c'est une question sur laquelle le quinquagénaire ne prend pas la peine de se pencher. Ce qu'il veut, c'est lui adresser un dernier message. Faisant grinçant les planches du parquet sous une démarche lente et vengeresse, l'homme se plante au pied de l'escalier qui mène au rez-de-chaussée. Il penche un instant la tête sur le côté, de façon à essayer d'apercevoir si Seth se trouve encore dans les parages ou non, observant avec attention les quelques parties du hall d'entrée désert qu'il est en mesure d'apercevoir de là où il se trouve, avant de secouer la tête, un immense sourire glaçant peint sur les lèvres. Roman rejette la tête en arrière. Il prend une grand inspiration, témoigne au mutant qui se trouve sans aucun doute encore entre les quatre murs de l'habitacle abandonné qu'il est bien présent, vivant, et surtout décidé. Il ne s'énerve pas, évite de continuer à s'emporter, juste pour démontrer que dorénavant sa force réside tout autant dans le fait de prendre son temps que de faire souffrir inopinément. « Je crois que nous venons d'arriver au stade où nous nous détestons vraiment l'un l'autre... », ricane le Norvégien en raccrochant son arme à sa ceinture. C'est bien dommage, songe le quinquagénaire, Seth aurait presque pu faire partie de ses petits mutants favoris si ce dernier n'avait pas décidé de se montrer aussi peu coopératif. Malheureusement, la supériorité qu'évoque à tout va Griske sur ces satanés dégénérés n'a jamais été plus criante qu'à cet instant précis. « Avant que tu partes, j'ai envie de te faire une dernière promesse... », qu'il souffle du bout des lèvres. Il ne sait pas si le mutant sera capable de l'entendre de là où il est, mais Roman poursuit sur sa lancée. Il garde dans un recoin de son esprit les quelques informations idiotes qu'a bien voulu lui donner Seth au sujet de Johan, afin de se concentrer exclusivement sur le Calédonien. « La plus belle qu'on t'aura jamais faite. » Roman s'abaisse au niveau du parquet. Il laisse une de ses mains puissantes venir agripper la rambarde  de l'escalier pour garder un certain équilibre et se racle la gorge. Il veut que sa voix résonne dans l'habitacle silencieux à la fois comme un cri émanant du plus profond de son être et comme la réplique exacte d'un murmure doucereux à l'oreille du mutant. Une voix au mélange salvateur et dégoulinant qui s'agrémente volontiers de cet accent à couper au couteau que personne ne peut oublier après l'avoir ouï une toute première fois. « J'vais te détruire, mon beau Calédonien, et je te promets que tu vas te souvenir de pourquoi je suis ton pire cauchemar. » Sa voix puissante n'est pas un cri, si ce n'est un hurlement évident de la rancœur qu'éprouve le chasseur à l'égard de la vermine qui va bientôt prendre la fuite. De façon toujours aussi mesurée, Griske se relève, s'avance de nouveau vers la pièce vide où il se trouvait plus tôt en compagnie du mutant et appuie son épaule gauche à côté de la fenêtre. Il observe la rue. Il attend patiemment que le trouillard prenne ses jambes à son cou ; un sourire mauvais sur le visage, le regard encore plus sombre qu'auparavant.
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MessageSujet: Re: do I wanna know.   do I wanna know. Icon_minitimeVen 25 Sep 2015 - 13:50

DO I WANNA KNOW
Seth ∞ Roman

Plus Seth parlait, plus il avait l’impression de retrouver un semblant de contrôle et de maîtrise de la situation. Il n’était pas en position de force, loin de là, et le danger croissait plus qu’il ne s’éloignait, mais trop tard : maintenant qu’il était lancé, il ne comptait pas s’arrêter. Il fut particulièrement ravi de voir l’expression de dégoût qui creusa les traits tirés de Roman lorsqu’il évoqua la relation particulièrement physique qu’il entretenait avec Johan de temps à autres. Il se plut à imaginer les images qui pouvaient défiler dans la tête de son ancien bourreau à ce moment-là, espérant qu’elles génèrent en lui une aversion aussi profonde que la sienne lorsqu’il l’avait imaginé vêtu des peaux de tous les mutants qu’il avait jamais tué.
Et tout à coup, ce fut le mot de trop. Un mot russe, lancé avec toute l’ironie, tout le mépris dont il était capable. Le cri de Roman retentit entre les murs vides de la maison comme le rugissement d’un lion furieux. L’homme de sable eut tout juste le temps de voir la main de l’homme se lever et le canon de son arme se pointer dans sa direction ; la première balle le frôla alors qu’il était en train de se changer en un million de minuscules grains jaunâtres ; la seconde traversa la masse épaisse qu’il était devenu, lui promettant sans doute une discrète plaie quelque part sur son corps. Le troisième projectile le manqua de beaucoup. Il était devenu une rivière de sable qui se faufila jusqu’à l’étage inférieur, n’attendant pas la fin de la colère du scandinave pour prendre ses jambes à son cou. Il ne se sentait pas encore prêt à affronter ce monstre, pas encore prêt à le tuer. Aussi préféra-t-il battre en retraite tant qu’il le pouvait encore. Il s’occuperait de régler cette histoire une bonne fois pour toutes plus tard.
Il n’avait pas encore atteint la porte d’entrée qu’il entendit les pas du scandinave au-dessus de lui. Il s’arrêta, main sur la poignée, oreille tendue pour entendre ce qu’il lui lançait depuis le haut des escaliers. Son fort accent donnait à ses mots une dureté sans égale.

- J'vais te détruire, mon beau Calédonien, et je te promets que tu vas te souvenir de pourquoi je suis ton pire cauchemar.

Seth ne put empêcher ses muscles de se tendre et un frisson de parcourir son échine. Il savait que quand Roman Griske faisait une promesse, il la tenait. Il savait aussi que ses beaux jours à Radcliff étaient terminés. Et il savait également qu’il aurait beau fuir jusqu’au bout du monde, l’homme au manteau noir le retrouverait toujours. Alors cette fois, il lui faudrait braver la tempête et faire face. Il lui faudrait se préparer pour pouvoir gagner cette bataille. C’était une question de vie ou de mort, pour lui et pour ses proches, car il ne faisait aucun doute que Griske irait fouiller dans sa vie pour trouver les personnes dont le sort lui importait le plus.
Sortant enfin de la baraque abandonnée où il regrettait avoir jamais mis les pieds, il fit quelques pas dans la rue jusqu’à être sûr qu’on pouvait le voir depuis la fenêtre de l’étage. Il fit volte-face et leva la tête jusqu’à ce que son regard tombe sur la silhouette menaçante se tenant droite comme un i derrière les vitres poussiéreuses. Le Calédonien resta immobile un moment. Une tornade soufflait dans son esprit, et il savait qu’il allait recommencer à faire des cauchemars. Mais s’il fallait en passer par là pour mettre un point final à ce passé qui l’avait hanté des années durant, alors soit : il subirait sans broncher, jusqu’à ce que le vieil esclave ou l’ancien maître ne tue l’autre – ou qu’ils ne meurent tous les deux.

- Viens donc, je t’attends.

Il avait articulé ces mots de sorte à ce que Roman puisse lire sur ses lèvres si jamais il ne parvenait pas à l’entendre. Mais l’air féroce sur le visage de Seth était suffisamment éloquent : si c’était la guerre que voulait le scandinave, alors il l’aurait.
Le mutant resta sur place quelques secondes encore, puis tourna les talons et se pressa de disparaître dans la nuit. Il avait des choses à faire, des gens à prévenir et des outils à trouver. Il allait devoir préparer sa défense et sa contre-attaque, et préparer le prochain duel qui les verrait s’affronter tous les deux. Il savait pertinemment qu’il devrait mettre de côté toute retenue et toute pitié.
Car Roman n’en aurait aucune.




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