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 Work of my kin [ft. Pietra]

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Seth Koraha
Seth Koraha

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MessageSujet: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeSam 30 Mai 2015 - 1:04

WORK OF MY KIN
Seth ∞ Pietra

Seth referma la porte de son frigo et alla se rasseoir dans sa chaise en soupirant. Il décapsula la bière qu’il était allé chercher et en but une longue gorgée avant de poser les yeux sur l’écran de son ordinateur portable en face de lui.
Depuis que Thaddeus Lancaster avait fait son petit caprice d’enfant mécontent, il était devenu difficile de circuler en ville passé vingt-trois heures. Lui qui avait l’habitude d’être très actif la nuit sans risque d’être inquiété pour ses activités, il était maintenant plus dangereux de traîner dans les rues lorsque les cloches sonnaient onze fois. Certains commerces et bars avaient déjà commencé à souffrir de cette interdiction de sortir. Les épiceries de nuit et les pharmacies de garde allaient connaître des temps difficiles, de même que les malades qui nécessitaient des soins à toute heure de la journée ; le Calédonien se demandait combien de temps la quarantaine tiendrait avant que des citoyens en colère ne viennent s’en prendre au maire de leur ville. Cela dit, vu le caractère du personnage, il ne doutait pas une seconde qu’il les enverrait balader plus ou moins poliment. Désormais, c’était les chasseurs qui régnaient en maîtres sur Radcliff, habillés en policiers, en agents de sécurité, en gardiens et que diable encore. Le fait est qu’ils étaient partout, encore plus que d’habitude, et ça n’arrangeait les affaires de personne, surtout pas du trafiquant qui se devait de redoubler de prudence et de passer sous le radar avec les moyens du bord. Plus question de se risquer à des casses de nuits s’ils n’étaient pas préparés à la perfection et s’il n’y avait aucun moyen d’éloigner les hunters. Maintenant que Lancaster avait décidé de se changer en Big Brother, il était encore plus compliqué d’échapper au regard inorganique des caméras de sécurités installées aux quatre coins de la ville. Oui, décidément, les temps à venir seraient relativement rudes. Il ne restait plus qu’à croiser les doigts pour que des émeutes éclatent et que le blocus soit levé.

Seth passa la main dans ses cheveux en soupirant une fois encore. Il avait troqué son habituelle crête pour une coupe un peu plus passe partout. Ça lui avait fait mal au cœur de la couper, mais il avait le choix entre être buté mais repérable et résigné mais plus discret. Trop de fois on l’avait reconnu ou remarqué dans la foule grâce à sa coupe, et il n’était plus vraiment question de ça pour le moment. De plus, avec le retour de Roman Griske dans sa vie, le mutant avait moins envie d’avoir l’air d’une cible ambulante. Plus que les chiens du maire, c’était le Russe aux yeux de glace qu’il redoutait le plus. Et moins il se distinguait, moins il avait de chances de le croiser. Bien entendu, il était hors de question de complètement nier ce qu’il était : il ne s’agissait que d’un changement capillaire temporaire, et dès que l’embargo sur Radcliff serait levé, il retrouverait sa crête si emblématique de son personnage. En attendant, il se consolait en se disant qu’au moins, la cicatrice sur sa tête était cachée.
Le tatoué en était là de ses réflexions, bien installé à sa table et sirotant tranquillement sa bière, lorsqu’il entendit frapper rapidement à sa porte. Il se figea instantanément et fixa l’entrée de son appartement, plissant les yeux. Ils étaient rares, ceux qui connaissaient son adresse. On pouvait même dire qu’ils se comptaient sur les doigts d’une moitié de main.  
Il reposa sa bouteille en silence et attrapa le pistolet posé sur la commode derrière lui. Il se leva de sa chaise lorsque l’on tapa à nouveau et se dirigea à pas de loup vers la porte. Il n’avait aucune idée de qui pouvait bien venir le déranger, et il doutait que ce soit pour lui apporter de bonnes nouvelles. Le trafiquant regarda à travers le judas, son arme toujours dans sa main. Cependant, il n’aurait pas besoin de s’en servir contre la jeune femme qui se tenait devant chez lui.

Pietra ? pensa-t-il, incroyablement surpris de la voir là.

Il ouvrit la porte et la détailla, fronçant les sourcils en voyant son état. Elle s’était visiblement battue, ce qui ne lui plaisait pas vraiment. Il ne connaissait pas encore l’étendue de ses blessures, et plus égoïstement, il espérait qu’elle n’avait pas attiré ses assaillants jusqu’ici.
Il la fit entrer et jeta un coup d’œil dans le couloir, à droite et à gauche, vérifiant qu’il était bien vide. Il referma derrière lui et verrouilla à double tour avant de s’approcher de son ancienne associée.

- Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ?

Il posa son arme sur la table et observa la demoiselle d’un peu plus près, assez inquiet de la voir comme ça, les vêtements déchirés et tâchés de sang qui n’était peut-être pas forcément que le sien.



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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeSam 30 Mai 2015 - 23:40

work of my kin.

Seth Koraha & Pietra Nelson-Byrd


Pietra courait dans les rues de Radcliff, courrait à en perdre haleine. Le bras droit plaqué contre son corps par sa main gauche, le sang ruisselant sur sa robe bleue, elle faisait tourner les têtes sur son passage – mais pas pour les raisons habituelles. Le nez qui saignait encore, les yeux aussi rouges que son visage était gris de faiblesse et de terreur, elle n’était pas prête de gagner un concours de beauté ce jour-là. La jeune femme avait couru beaucoup trop longtemps, plus qu’il n’était réellement sain : le laboratoire de recherches se situait au bord de la ville, là où les transports en commun étaient peu nombreux et surtout souvent vides. Dans l’état où elle était, elle ne pouvait risquer d’y monter ; il aurait suffit d’un Hunter, ou même d’un humain se voulant bienveillant, pour qu’elle tombe entre les mains des Callahans. Elle avait couru sans réfléchir, ne s’arrêtant qu’une ou deux fois pour respirer, et vérifier combien de sang elle perdait. La réponse était trop, mais pas encore assez pour qu’elle ne risque de s’évanouir – ou alors était-ce l’adrénaline qui la soutenait. Par miracle, à cet instant elle aperçut une femme encombrée de sacs qui ouvrait sa voiture. La mutante se précipita vers la passante, qui commença à farfouiller dans son sac dans l’espoir de trouver du spray poivrée, ou autre méthode de défense contre Pietra. Trop tard. « Donnez-moi les clés. » ordonna celle-ci ; la femme s’exécuta, terrifiée autant par son obéissance que par l’apparence de son agresseuse. Cette dernière lui jeta un regard désolé tandis qu’elle s’engouffrait dans le véhicule, enfonçait les clés et faisait vrombir le moteur.

L’instant d’après la voiture bondissait en avant, tirant un grognement de douleur de la part de sa conductrice. Elle se força à accepter la douleur, restant concentrée sur son but : l’appartement d’un certain calédonien. Les rues serpentaient, peut-être parce que la perte de sang commençait à la faire flancher, mais elle tint son cap et, progressivement, elle commença à reconnaître le quartier où habitait Seth. Elle gara la voiture dans une allée, et jeta les clés à un sans-domicile aussi horrifié à sa vue qu’elle devant son odeur. De cette façon, au moins, les autorités auraient plus de mal à récupérer le véhicule, et analyser les traces d’ADN ou de sang qu’elle y aurait forcément laissées. Les quelques minutes de marche entre la voiture et l’immeuble du mutant furent les plus longues et les plus douloureuses de sa vie. Finalement, elle accéda à l’immeuble, dont l’entrée était miraculeusement vide. Elle s’affaissa contre le miroir de l’ascenseur, trop épuisée pour s’inquiéter des traces de sang qu’elle y laissait. De toute façon, ce n’était pas que le sien. Cette pensée lui donna un certain sentiment de satisfaction tandis qu’elle arrivait à l’étage de Seth et tambourinait à sa porte. Ce dernier lui ouvrit assez rapidement, haussant un sourcil devant son état. « Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » Pietra tenta d’articuler une réponse, mais un hoquet d’émotion l’empêcha de parler. A la place, elle poussa Seth en dehors de son chemin et disparut en direction de la cuisine, secouant sa tête machinalement. Elle gémit de douleur lorsqu’elle leva le bras pour ouvrir un placard, où elle savait que l’homme gardait toujours un peu d’alcool fort.

« Bingo. » pensa-t-elle, attrapant la bouteille de whiskey pour en dévisser le bouchon et en boire quelques gorgées, avant d’en verser un peu sur sa plaie. Cette fois-ci, un râle de douleur lui échappa des lèvres, et elle dut s’assoir sur une chaise. Le bras droit ballant, elle commença à faire des exercices de respiration, censés calmer les personnes anxieuses. Ses yeux continuèrent à détailler l’appartement, cherchant à deviner une trousse de secours ou une armoire à pharmacie où elle pourrait se procurer les bandages et antidouleurs dont elle avait terriblement besoin. Son ami apparut rapidement dans son champ de vision, et Pietra releva le visage, l’air plus perdue que jamais. « Il… Il l’a vraiment fait. » Le murmure était incohérent, presque inaudible. Pietra ne s’adressait pas à Seth, ni vraiment à elle-même : elle parlait dans le vide, parce que son esprit était trop chamboulé pour pouvoir encaisser une suite de pensées logiques, et qu’elle devait externaliser quelques-unes de ces émotions pour pouvoir commencer à reprendre le contrôle sur elle-même. « Je… Je ne pensais pas qu’il le ferait. » dit-elle à Seth, comme s’il pouvait avoir une explication à tout cela. Elle n’avait même pas la force de pleurer, et son visage sec était trop immobile, trop vidé d’émotions pour qu’on puisse le prendre pour calme ou paisible. Une partie d’elle était consciente du fait qu’elle n’avait pas répondu aux questions probablement très important de son ami, ne l’avait même pas assuré que personne ne l’avait suivie ; mais entre la perte du sang, la fatigue du combat, la douleur de son don trop utilisé et la trahison de Noeh, la mutante était encore trop sonnée pour pouvoir interagir un tant soit peu normalement.



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Dernière édition par Pietra Nelson-Byrd le Dim 23 Aoû 2015 - 0:03, édité 3 fois
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeMer 3 Juin 2015 - 16:41

WORK OF MY KIN
Seth ∞ Pietra

Seth avait toujours connu Pietra tirée à quatre épingles et propre sur elle. Même lorsqu’ils travaillaient ensemble quelques années plus tôt, même lorsqu’elle était venue le voir pour lui parler de son don devenu surpuissant à cause de ce qui était arrivé à sa sœur, elle avait toujours été très bien apprêtée, impeccablement habillée et maquillée juste ce qu’il fallait. Il ne se souvenait pas l’avoir vue autrement.
Alors la regarder débouler à toute vitesse dans son salon habillée de cette robe déchirée et pleine de sang ne fit que l’inquiéter un peu plus. Car si la jeune femme possédait un goût certain pour des toilettes de qualité, elle faisait également partie de ces gens qui arrivaient toujours à se sortir des situations compliquées dans lesquelles ils pouvaient se mettre. Son pouvoir et son charisme avaient été des atouts de choix lors des missions qu’ils avaient effectué ensemble, et il doutait que les choses changent un jour à ce sujet. Il ne savait pas encore bien ce qui lui était arrivé pour que même ça ne suffise pas à la tirer d’affaire sans encombre.
Le trafiquant regarda la jeune femme filer vers sa cuisine et ouvrir l’un des placards en hauteur. Il plissa légèrement les yeux en la voyant attraper sa bouteille de whiskey, se disant qu’il devrait mieux la ranger la prochaine fois. Il la laissa faire et s’en alla vers sa salle de bain, fouillant dans son petit rangement pour attraper l’une des nombreuses trousses de premiers soins qui s’y trouvaient – quand on vivait une vie comme la sienne, il était plus que nécessaire de garder sous la main de quoi recoudre et désinfecter les plaies, voire de quoi retirer une balle logée qui n’aurait pas eu l’amabilité de ressortir toute seule. Il espérait juste qu’il n’aurait pas à se servir de ces pinces sur Pietra, qu’il venait d’entendre gronder de douleur.
Le Calédonien repassa dans sa cuisine et observa la demoiselle échevelée qui s’était laissé retomber sur une chaise. Sa manche trempée et sa bouteille à moitié vide lui indiquèrent qu’elle venait de se verser une bonne dose d’alcool sur sa blessure. Le tatoué grimaça légèrement, comprenant un peu mieux pourquoi elle avait l’air de frissonner de douleur. Il s’approcha de son amie et ancienne associée et posa un genou à terre devant elle, commençant à ouvrir sa trousse de soins. Il voulut commencer à lui poser des questions, mais elle parla avant lui.

- Il… Il l’a vraiment fait.

Il haussa un sourcil et la regarda, cherchant à capter son regard. Elle avait l’air complètement déboussolée, ce qui piqua la curiosité de Seth une nouvelle fois. Qu’avait-il bien pu se passer pour qu’elle arrive chez lui aussi tard et dans un état pareil ?

- Qui a fait quoi ?

Il était en train de sortir désinfectant et coton pour s’occuper des plaies de la jeune femme. A vue de nez, celle sur son bras était la seule vraiment importante qu’il avait remarquée. Il espérait qu’elle n’avait rien de plus grave ; il se voyait mal gérer une hémorragie interne tout seul au fond de son appartement, alors que vingt-trois heures n’allaient pas tarder à sonner et que ce satané couvre-feu empêcherait tous les médecins de la ville de se déplacer. Il en connaissait bien un ou deux qu’il aurait pu forcer à venir contre une jolie petite somme, mais il ne voulait pas prendre le risque qu’ils ramènent des hunters avec eux.

- Je… Je ne pensais pas qu’il le ferait.

Le mutant posa ses affaires sur la table de la cuisine et prit doucement mais fermement le visage de Pietra entre ses mains.

- Pietra, calme-toi. Tu perds du sang sur mon parquet, là, j’vais avoir besoin de deux secondes de coopération pour être sûr que tu meurs pas exsangue.

Il lui sourit gentiment et se redressa pour l’aider à sortir le bras de sa manche trempée de whiskey et de sang. En désespoir de cause et pour éviter de lui faire plus mal encore, il déchira le tissu et s’assura qu’aucun fil n’était resté collé à ses chairs meurtries. Attrapant le désinfectant et une boule de coton, il entreprit de finir de les nettoyer.

- Pas besoin de dire que ça va piquer un peu, après la demi bouteille de Jack’s, je pense que tu sentiras plus rien.

Une fois la blessure de Pietra nettoyée, il l’examina d’un peu plus près. Elle n’était pas assez profonde pour être potentiellement dangereuse, mais elle aurait besoin d’être refermée rapidement. Fouillant dans la boîte, Seth tendit à la jeune femme une boîte de calmants dont elle aurait besoin pour supporter la douleur – quoiqu’elle en avait probablement besoin ne serait-ce que pour arriver à se calmer.

- Maintenant, explique-moi ce qui t’est arrivé, et qui est ce « il » qui a vraiment fait je sais pas quoi.

Il essayait d’être calme pour deux, mais intérieurement, il bouillonnait. Il n’aimait pas spécialement qu’on cherche à faire du mal aux rares véritables amis qu’il pouvait avoir, et Pietra en faisait partie. Autant dire qu’il avait hâte d’avoir quelques détails sur cette affaire.



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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeSam 6 Juin 2015 - 0:36

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Seth Koraha & Pietra Nelson-Byrd


« Pietra, calme-toi. Tu perds du sang sur mon parquet, là, j’vais avoir besoin de deux secondes de coopération pour être sûr que tu meurs pas exsangue. » Le visage entre les mains du mutant, Pietra le fixait d’un air vide et incompréhensif. On aurait cru qu’elle ne l’avait jamais vu de sa vie auparavant. Pourtant, si elle avait accouru chez Seth, c’était bien parce qu’elle avait entièrement confiance en lui. Avant Isolde, avant Mikael, avant même Elijah, il était la première personne à laquelle elle avait pensée, sur laquelle toutes ses énergies s’étaient focalisées dans sa tentative de fuite. Peut-être parce que le trafiquant était le roi des caches et de l’évasion, et nettement plus apte à cacher une fugitive qu’Isolde – dont le ventre qui s’arrondissait un peu plus chaque mois était un argument puissant contre le fait de risquer d’ameuter les Hunters de la ville chez elle – ou Mikael, qui préférerait sans doute riposter directement, ou même Elijah, qui transformerait la situation en leçon sur la perfidie des humains. Un discours que la brune n’avait absolument pas envie d’entendre, en cet instant. Noeh l’avait trahie, ses collègues l’avaient jetée aux loups, ne la défendant que lorsque sa mutation les y avait forcés. Elle était bien consciente de ce dont les humains étaient capables, et elle n’avait aucunement besoin qu’on le lui rappelle pendant une heure ou deux. Alors elle était venue chez le mutant au don de sable, chez qui elle espérait trouver un abri de la tempête qui déchirait en cet instant toute son existence.

Et elle avait eu raison. Pendant qu’elle tentait de mettre ses pensées en ordre, Seth avait ramené la trousse à pharmacie. Elle le laisse défaire sa chemise sans le moindre sous-entendu, elle qui habituellement n’en ratait pas une. Sans parler du fait qu’il déchira carrément son vêtement, un geste de sauvage qui aurait dû lui valoir un sourcil haussé jusqu’à la pointe des cheveux de la brune. Mais l’atmosphère était trop étrange, trop sérieuse pour que Pietra ou Seth ne pensent à continuer leur petit jeu de flirt et de blagues salaces. Tout juste ce dernier lança-t-il : « Pas besoin de dire que ça va piquer un peu, après la demi bouteille de Jack’s, je pense que tu sentiras plus rien. » La mutante réussit à forcer un léger rire, trop déconnectée de ce qui se passait pour se sentir coupable. Elle le laissa l’examiner, docile, sans mot dire. Lorsqu’il eut nettoyée la plaie et appliqué un pansement – heureusement, elle n’avait pas besoin de sutures – l’homme au regard sombre lui offrit des calmants, qu’elle prit volontiers. Elle ne ressentait pas d’effets secondaires malgré le fait d’avoir utilisé son don sur une vingtaine de personnes d’un coup, mais elle connaissait trop les migraines à retardement pour se dire qu’elle était suffisamment forte pour y avoir échappé. Mélanger l’alcool et les médicaments n’était certainement pas une bonne idée, mais elle n’en était pas à son premier cocktail. « Maintenant, explique-moi ce qui t’est arrivé, et qui est ce « il » qui a vraiment fait je sais pas quoi. » reprit Seth, une fois qu’elle lui semblait calme. Pietra se mordit la lèvre. Malgré ce qu’il venait de se passer, elle ne pouvait se résoudre à dénoncer Noeh explicitement. Elle savait qu’elle aurait pu tout simplement donner son nom, les lieux qu’ils fréquentaient, etc. à Seth ou Mikael pour que ceux-ci… s’occupent de lui, si elle en exprimait le moindre désir. Mais elle ne le désirait pas, et pas seulement parce qu’elle préférait se venger elle-même. Elle savait instinctivement que la douleur qu’elle ressentait en cet instant, émotionnelle comme physique, ne serait rien comparée au fait de savoir qu’elle était responsable de la mort du jeune homme. Si lui avait pu vivre avec ce choix, et bien… soit.

« Quelqu’un… quelqu’un que je prenais pour un ami. » finit-elle par avouer, le regard fixé sur son épaule encore saignante. « Visiblement, j’avais tort. » ricana-t-elle, d’une voix aussi amusée qu’une veuve à un enterrement. Le sarcasme lui redonna un peu de forces, et elle se retourna vers Seth, lui laissant entrevoir ses yeux de bronze. Ils étaient aussi durs que le métal dont ils partageaient les colorations vertes et ambrées, et quelqu’un qui connaissait aussi bien la jeune femme que le mutant devant elle y reconnaitrait facilement le début d’une de ses décisions radicales. « Je… Les Hunters savent qui je suis, ce que je suis. Quand je suis allée au travail, ce matin, ils m’attendaient. Ou plutôt, leur chef. Roderick Callahan. » cracha-elle avec un venin qui n’aurait pas fait honte à une vipère. Maintenant que l’alcool amortissait la douleur et que le nouveau-calédonien avait rabibochée sa blessure, elle commençait à retrouver toute la passion qui l’animait habituellement. La fureur qu’elle avait ressentie en voyant le sieur Hunter dans son bureau, jouant à l’innocent, s’amusant de sa proie jusqu’à ce que celle-ci n’explose, lui revenait en force. Elle mourrait d’envie de casser quelque chose, de hurler de frapper ; mais c’était le domicile de Seth, et elle doutait qu’il accepte de se transformer en sable le temps de remplir un punching-bag où elle pourrait se défouler. « Il m’a fait tourner en bourrique pendant près d’une heure, à faire comme si… comme si il ne l’avait pas prévenu, jusqu’à ce que je craque. » Elle releva le regard vers Seth. « J’ai cramée ma couverture – ou ce qu’il m’en restait. Il m’a tiré dessus et j’ai dû… j’ai dû me servir de mon don sur mes collègues pour m’enfuir. » Après un instant, elle se mordit la lèvre et ajouta, une certaine fierté dans la voix : « Mais j’ai quand même réussi à lui prendre son arme suffisamment longtemps pour lui tirer une balle dans la jambe. » Une partie d’elle se sentait coupable d’avoir blessé le paternel de Noeh, aussi odieux soit-il. Mais le reste de son être lui criait d’arrêter de culpabiliser : après tout, c’était un Hunter, un extrémiste, et surtout le père d’un traitre, d’un lâche de la pire espèce. Il n’avait même pas eu le courage de l’éliminer de lui-même, il avait fallu qu’il envoie son papounet faire le sale boulot.




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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeMar 9 Juin 2015 - 17:35

WORK OF MY KIN
Seth ∞ Pietra

Ils n’étaient pas nombreux ceux et celles qui pouvaient se vanter d’avoir porté préjudice à Pietra. La jeune femme, douée pour se glisser entre les mailles du filet, était aussi incroyablement revancharde et ne manquait pas une occasion de faire payer à ses éventuels détracteurs ce qu’ils lui avaient fait subir.
Alors Seth se demandait bien qui avait pu la prendre par surprise et préparer son coup suffisamment à l’avance pour qu’elle se fasse avoir d’une telle façon. Tout en s’occupant de son bras blessé, il réfléchissait à l’état dans lequel il venait de la récupérer, sanguinolente, paniquée et visiblement bien plus secouée qu’il ne l’avait jamais vue. Une fois qu’il eut fini de bander sa plaie, il s’écarta un peu et tira une chaise à lui pour pouvoir s’asseoir à son tour et lui poser une nouvelle fois cette question qui lui trottait dans la tête : qui l’avait attaquée ?
La réponse finit par lui arriver après quelques secondes de silence.

- Quelqu’un… quelqu’un que je prenais pour un ami. Visiblement, j’avais tort.

Le mutant grimaça en fronçant les sourcils. Lui qui n’avait pourtant pas les mêmes principes que la plupart des gens, il était pourtant très attaché à la notion de fidélité ; la traîtrise faisait partie de ces choses qu’il exécrait au plus haut point. Il ne comprenait pas l’intérêt de gagner la confiance de quelqu’un pour mieux le poignarder dans le dos plus tard. Pour lui, ça n’avait aucun sens et ce comportement était incroyablement hypocrite : quitte à vouloir du mal à telle ou telle personne, autant attaquer de front, et pas en minaudant et en faisant des manières comme un lâche.
Il s’apprêta à dire quelque chose quand ses yeux croisèrent ceux de la jeune femme. Il plissa les yeux, reconnaissant dans la dureté de son regard les prémices de quelque chose de grand et de redoutable. Durant le temps où ils avaient travaillé ensemble, il avait appris à reconnaître ces petites expressions discrètes, cette façon de fixer le monde comme pour le prévenir de la tempête qui allait s’abattre sur lui. Et petit à petit, la mutante commençait à reprendre ses esprits et à retrouver sa verve habituelle.

- Je… Les Hunters savent qui je suis, ce que je suis. Quand je suis allée au travail, ce matin, ils m’attendaient. Ou plutôt, leur chef. Roderick Callahan.

Le Calédonien passa la main sur son menton,  pensif. Il avait entendu parler du patriarche Callahan plus d’une fois, mais il n’aurait jamais cru que Pietra puisse se frotter à lui un jour ou l’autre. La famille Callahan était réputée chez les mutants installés à Radcliff depuis longtemps. Ils se passaient le mot au sujet de cette petite tribu de chasseurs impitoyables qui ne trouveraient le repos que lorsque les derniers possesseurs du gène X seraient morts et enterrés. Quelque part, il ne pouvait s’empêcher d’admirer la fuite de la jeune femme : beaucoup seraient morts à sa place, ou bien s’en serait tirés avec des blessures bien plus importantes qu’une balle dans le bras.

- Il m’a fait tourner en bourrique pendant près d’une heure, à faire comme si… comme si il ne l’avait pas prévenu, jusqu’à ce que je craque. J’ai cramé ma couverture – ou ce qu’il m’en restait. Il m’a tiré dessus et j’ai dû… j’ai dû me servir de mon don sur mes collègues pour m’enfuir.

Seth eut une petite moue désolée.

- Aïe, pas cool.

Il se doutait d’à quel point contrôler ses collègue avait dû lui coûter, au moins physiquement. Depuis qu’elle était en pleine possession de son don, il lui suffisait d’une intonation, d’une phrase prononcée à l’impératif et tous ceux à qui elle s’adressait directement lui obéissaient au doigt et à l’œil. Ses désirs devenaient des ordres, et puisque son désir ce soir avait été de survivre, elle avait obligé les traîtres à se tourner les uns contre les autres.

- Mais j’ai quand même réussi à lui prendre son arme suffisamment longtemps pour lui tirer une balle dans la jambe.

La remarque arracha un léger sourire au trafiquant qui lui ébouriffa gentiment les cheveux.

- C’est bien, j’suis fier de toi, tu ferais une bonne chasseuse de chasseurs.

Il se leva et se dirigea vers l’un de ses placards. Tout en l’ouvrant pour récupérer deux verres, il se demandait ce qui allait bien pouvoir se passer maintenant que Pietra était officiellement catégorisée comme mutante. La nouvelle ne tarderait pas à se savoir et elle serait traquée inlassablement par les chiens de Lancaster, trop contents d’avoir une cible toute désignée qu’ils pourraient en plus qualifier de dangereuse pour justifier leur petite chasse à courre.
Le tatoué retourna s’asseoir face à son invitée impromptue, lui servit un verre de whiskey presque à ras-bord et le lui tendit.

- Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ? La jouer discrète me paraît un bon début, parce que si Callahan te traque, tu vas avoir ses potes aux trousses pendant un moment.

Il remplit son propre verre, en but une gorgée et passa la main sur le tatouage dans sa nuque en réfléchissant.

- Y a toujours moyens de faire disparaître les dossiers qui te concernent, même si je pense pas qu’ils trouvent quelque chose de vraiment intéressant à part ton adresse.

Cela dit, on n’était jamais trop prudent, et si Pietra voulait disparaître, il faudrait commencer par effacer toutes les traces qu’elle avait laissées derrière elle. Ce qui incluait son appartement et tout ce qu’il contenait. La mutante devrait déserter sa propre maison le temps que les choses se tassent ou que tous les chasseurs de la ville aient passé l’arme à gauche ; autant dire qu’elle n’allait pas retrouver tout de suite le confort de son chez elle.

- En parlant de ça d’ailleurs, va falloir trouver où te reloger, histoire de pas te retrouver avec une carabine sous le nez en ouvrant ta porte.

Le trafiquant but une nouvelle gorgée d’alcool. Il avait quelques contacts qui pourraient l’aider à préparer un nouvel appartement pour la jeune femme, mais les manœuvres risquaient de prendre un peu de temps, d’autant plus avec la quarantaine et la surveillance quasi perpétuelle de Lancaster qui lui donnait des airs de Big Brother à l’américaine.

- Au pire, je peux te loger ici en attendant. C’est sûrement pas aussi chic que chez toi, mais c’est confortable.

Il sourit un peu et tenta de détendre un peu l’atmosphère.

- Et t’as de la chance, je suis pas allergique aux chats.

Il se doutait que Pietra ne partirait pas de chez elle sans que Roy soit à l’abri. Il avait fini par comprendre à quel point elle tenait à cette petite bête, et il aimait assez les animaux pour ne pas être réfractaire à sa présence – tant qu’il ne faisait pas ses griffes sur ses jambes, tout irait bien.



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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeMar 9 Juin 2015 - 23:22

work of my kin.

Seth Koraha & Pietra Nelson-Byrd



Lorsqu’elle eut fini de raconter ses déboires au laboratoire, et particulièrement la partie sur le fait d’avoir du contrôler une vingtaine de personnes d’un coup, Seth fit une grimace de sympathie. « Aïe, pas cool. » « Ça, tu peux le dire. » répondit-elle, presque souriante sur le coup. Seth avait l’art des euphémismes, et en cet instant elle appréciait énormément cela. Se retrouver dans un monde où l’idée d’avoir pris part à une bagarre dans laquelle on lui avait tiré dessus et où elle avait sauté au travers d’une vitre – comme le témoignait la multitude de petites coupures et égratignures sur ses bras et même son visage, qui avaient donnée l’impression qu’elle saignait bien plus qu’en réalité – et que la seule réaction de son interlocuteur soit ‘pas cool’ avait quelque chose d’étrangement rassurant. Banalisation de la violence, peut-être ? Elle s’imaginait bien un pseudo-expert psychologue justifier sa sensation de calme comme cela, même si personnellement elle préférait y voir un point positif. Ce n’était pas une catastrophe, la destruction totale de son existence, son arrêt de mort – c’était ‘pas cool’, voilà tout. Pas cool, c’était voir le bus partir et se retrouver sous la pluie pendant quinze minutes : rageant, déprimant, mais la question de survie ne se posait même pas. Elle vaincrait. Qu’il l’ait entendu de cette façon ou non, la phrase du trafiquant avait largement réconfortée son amie. Elle rajouta donc son petit moment de triomphe, là où elle avait vu la balle traverser la jambe du Hunter, et son cri de douleur.

En réaction, Seth lui ébouriffa les cheveux, comme on le ferait à une enfant ayant eue une bonne note à l’école. « C’est bien, j’suis fier de toi, tu ferais une bonne chasseuse de chasseurs. » dit-il, un léger sourire s’esquissant sur ses lèvres. Pietra le lui rendit, mais presque distraitement, les paroles du mutant ayant fait mouche. Une chasseuse de chasseurs. C’était peut-être la colère qui parlait, mais l’idée ne lui paraissait pas déplaisante, au contraire. Elle avait certainement l’intention de s’occuper des Callahans, dès qu’elle serait en état. Le fait que Seth n’ait pas été surpris lorsqu’elle avait prononcé le nom du patriarche lui indiquait d’ailleurs que la famille était connue dans les cercles mutants de Radcliff. Se mordillant une mèche de cheveux, la brune se mit à réfléchir. Si elle avait passé moins de temps à éviter ses camarades ‘dégénérés,’ peut-être aurait-elle pu prévoir le coup, s’éloigner de Matthias, Noeh et Salomé (sans parler de Roderick et Melissa) avant que cette suite d’évènements désastreuse ne se mette en route. A force de vouloir faire bande à part, de prétendre qu’elle pouvait vivre sa vie sans prendre part au combat qui se livrait dans les ruelles des Etats-Unis, et qu’ainsi, peut-être, elle et Gee’ seraient épargnées, elle avait causée sa propre ruine – ainsi que la perte de sa jumelle. Cette dernière l’avait compris bien avant elle, et Pietra s’en mordait désormais les doigts.

Entre temps, Seth était revenu auprès d’elle, la bouteille bénite entre ses mains. Il lui servit un verre à ras-bord et le lui donna, suffisamment intelligent pour comprendre qu’elle en avait besoin. « Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ? La jouer discrète me paraît un bon début, parce que si Callahan te traque, tu vas avoir ses potes aux trousses pendant un moment. » Pietra acquiesça, trop occupée à boire un bon tiers de son whiskey cul-sec. Entre les antidouleurs et l’alcool, elle arrivait à peu près à supprimer la douleur, même si à ce rythme elle risquait d’avoir une sacrée gueule de bois le lendemain matin. Qu’importe, comparées à ses migraines, ces douleurs-là n’étaient rien. « Y a toujours moyen de faire disparaître les dossiers qui te concernent, même si je pense pas qu’ils trouvent quelque chose de vraiment intéressant à part ton adresse. » Il avait raison : les seules possessions qui aient une quelconque valeur à ses yeux étaient ses vêtements, son maquillage, et ses bijoux. Parmi ces derniers, seul le pendentif qu’elle portait à cet instant – un collier d’argent qu’elle et Gee’ avaient réussi en exemplaires identiques à leurs dix-huit ans – avait une valeur irremplaçable à ses yeux. Le reste n’était que les ornements d’une vie qui n’avait jamais réellement était sienne, elle s’en rendait compte maintenant. « En parlant de ça d’ailleurs, va falloir trouver où te reloger, histoire de pas te retrouver avec une carabine sous le nez en ouvrant ta porte. » De nouveau, elle acquiesça. Cette question l’inquiétait nettement plus que les autres ; pour l’instant, il lui fallait surtout un logement temporaire, un endroit où elle serait et se sentirait en sécurité, le temps de mettre en place les plans qui se formaient doucement en son esprit. Mais où ?

« Au pire, je peux te loger ici en attendant. C’est sûrement pas aussi chic que chez toi, mais c’est confortable. Et t’as de la chance, je suis pas allergique aux chats. » finit-il, avec un sourire. Pietra avait envie de l’embrasser – non seulement il lui offrait un logement, mais Seth avait suffisamment d’affection pour elle pour la laisser risquer sa vie (et probablement la sienne) pour aller récupérer son chat. La mutante avait trop perdu ces derniers mois pour accepter de perdre également le siamois, sur lequel elle avait probablement finir par rejeter toutes ses affections. C’était sans doute comme cela que les femmes à chats se créaient. « Fait juste gaffe à pas te changer en sable devant lui, il risque de te prendre pour sa litière. » répondit-elle, la plaisanterie marquant qu’elle était en bonne voie de reprendre le contrôle de sa situation. Après un instant, un sourire plus affectueux se dessina sur ses lèvres, et elle pressa la main de Seth dans les siennes. « Merci, Seth. Je te jure que je te revaudrai ça… Et plus tôt que tu ne crois. » Devant l’expression médusée du mutant, elle continua. « Embauche-moi. Je n’ai plus vraiment d’excuses, maintenant – et je pense que j’ai toujours été une meilleure criminelle que chargée de presse. » Elle lui souriait de son sourire le plus charmeur, celui qui avait l’air de dire ‘je sais que c’est ce que tu veux, depuis le temps que tu me harcèles’. Quelques secondes plus tard elle relâcha la main de Seth et se redressa quelque peu, non sans faire une grimace lorsqu’elle bougea son épaule. Un peu plus sérieuse, elle planta son regard brûlant dans celui de l’homme : « Je vais reprendre la ville aux Hunters, Seth. Pour toi, pour moi, pour tous ceux qui souffrent depuis trop longtemps entre leurs mains. Mais pour ça… » Un temps. « Pour ça, j’ai besoin de fonds. De contacts. D’armes. Et ça, je sais que je peux les trouver avec toi. »





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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeMer 10 Juin 2015 - 20:35

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- Fais juste gaffe à pas te changer en sable devant lui, il risque de te prendre pour sa litière.

Seth eut un sourire en coin amusé et satisfait, et probablement un peu rassuré. L’humour et le cynisme étaient deux éléments récurrents dans sa relation avec Pietra. Ils manquaient rarement une occasion de faire un commentaire ou un sous-entendu qui aurait fait se dresser les cheveux sur la tête des bonnes gens bienpensants, la subtilité n’étant pas spécialement leur fort lorsqu’ils décidaient de s’en donner à cœur joie. Il n’y avait que lors de moments trop sérieux ou graves qu’ils se passaient de ces petites blagues qui auraient pu avoir l’air déplacées ou hors de propos. Le fait que Pietra en fasse une prouvait qu’elle était en train de reprendre le dessus sur la situation et ses émotions.

- T’inquiète, je l’entrainerai à faire ça dans tes vêtements.

La tension retombait peu à peu. La mutante n’était plus en danger immédiat, aucun hunter ne viendrait frapper à leur porte ce soir et il venait de gagner une colocataire. Cette soirée était plutôt étrange, mais le trafiquant réalisait qu’elle aurait pu se terminer bien plus mal. Si la jeune femme avait eu un peu moins de chance, si les chasseurs avaient été un peu plus nombreux, un peu mieux organisés, un peu moins bêtes, il ne serait pas en train de parler avec elle et il n’en aurait sans doute plus jamais eu l’occasion. Et il ne voulait pas vraiment penser au vide que laisserait Pietra le jour où elle ne serait plus là.
Il lui rendit bien volontiers son sourire et la laissa presser sa main, posant l’autre sur les siennes.

- Merci, Seth. Je te jure que je te revaudrai ça… Et plus tôt que tu ne crois.

Le Calédonien la fixa, perplexe. Pour lui, héberger une amie, surtout lorsque sa vie en dépendait, ne méritait pas vraiment de contrepartie – il savait qu’elle serait discrète, propre et qu’elle participerait à la vie de l’appartement. Pas de quoi fouetter un chat.

- Embauche-moi. Je n’ai plus vraiment d’excuses, maintenant – et je pense que j’ai toujours été une meilleure criminelle que chargée de presse.

Seth pencha très légèrement la tête sur le côté. Puis, doucement, un fin sourire vint étirer ses lèvres, jusqu’à ce qu’un rire discret le secoue pendant une poignée de secondes. Lorsqu’elle avait disparu du jour au lendemain, quelques années plus tôt, il n’avait absolument pas compris la raison de ce départ précipité ni pourquoi elle n’en avait rien dit – lui qui s’était retrouvé en cavale quelques fois, il aurait pu comprendre ; et lorsqu’il l’avait retrouvée complètement par hasard à Radcliff, il n’avait eu de cesses de lui courir après pour qu’elle revienne travailler pour lui, ses talents et son charisme manquant cruellement à ses affaires – et à lui aussi. Mais elle avait toujours refusé catégoriquement. Cependant, depuis qu’elle fréquentait Mikael et qu’elle était venue le voir pour le NH24, les choses avaient commencé à changer. Et maintenant, elle lui proposait elle-même de se faire embaucher une nouvelle fois. Il ne voyait pas comment il aurait pu dire non.

- C’est une offre que je peux pas refuser, répondit-il en souriant.

Il la laissa retirer sa main et se redressa à son tour, laissant les yeux cuivrés de la brune se planter dans son regard sombre. Elle avait l’air déterminée des gens qui s’apprêtent à renverser l’ordre du monde – et c’était exactement ce qu’elle avait en tête.

-  Je vais reprendre la ville aux Hunters, Seth. Pour toi, pour moi, pour tous ceux qui souffrent depuis trop longtemps entre leurs mains. Mais pour ça … Pour ça, j’ai besoin de fonds. De contacts. D’armes. Et ça, je sais que je peux les trouver avec toi.

L’homme de sable avait écouté sans broncher. Pietra avait toujours eu un don incroyable pour captiver ses auditeurs, même sans se servir de son pouvoir. Elle était simplement d’un charisme à toute épreuve, et elle en avait charmé plus d’un grâce à lui. Si elle était aussi passionnée dans ses actes que dans ses paroles et ses pensées, alors il ne faisait aucun doute qu’elle rallierait une bonne partie de la ville derrière elle. Ils étaient plus nombreux qu’on le croyait, ceux qui commençaient à en avoir assez de la suprématie des chasseurs et de Lancaster. Il était grand temps de faire exploser la poudrière gigantesque sur laquelle le maire et ses sbires avaient décidé de s’asseoir.
Le trafiquant sourit et fit tranquillement tourner son verre entre ses doigts.

- Eh ben, rappelle-moi de voter pour toi aux prochaines élections.

Il s’étira et se leva, passant dans le salon pour récupérer son ordinateur portable. La machine avait été modifiée avec tous les add-on possibles pour qu’on ne puisse pas la tracer. Le trafiquant faisait cependant attention à ne pas trop en dépendre, sous peine de se retrouver dans de sérieux problèmes le jour où il lui arriverait quelque chose. Il restait néanmoins un outil indispensable à la bonne gestion de son business, et il voyait mal comment il aurait pu faire sans lui.
Revenant à la cuisine, il se rassit sur sa chaise et posa son ordinateur sur la table. Il le rouvrit et pianota sur le clavier à la recherche de ses stocks.

- Les fonds, y en a, des contacts aussi. Là où on va être un peu plus serrés, c’est au niveau des armes.

La quarantaine avait sérieusement ralenti le rythme de ses affaires. Il devait faire appel à des passeurs pour récupérer et faire passer ses livraisons de l’autre côté du barrage des hunters, chose délicate s’il en était. Pour le moment, il tenait le coup et ses bénéfices n’étaient pas trop amochés par la situation. Mais si les choses ne changeaient pas dans les deux prochains mois, là ça allait sérieusement commencer à lui poser problème.
Il finit par ouvrir le fichier qui l’intéressait et pointa certaines colonnes.

- Tiens regarde : des armes lourdes, on en a moins que d’habitude, elles sont plus chiantes à faire rentrer. Par contre, en armes de poing, on a ce qu’il faut – même si y en a sûrement pas mal qui vont se vendre dans les semaines à venir.

Il ouvrit une nouvelle feuille de gestion qui s’afficha sur l’écran.

- Après, je dois avoir cent kilos de grenades dans une caisse, et des trucs plus discrets genre arbalètes – oui, j’en vends à d’autres gens que Mika, surprenant hein ?

Avec toutes les armes qu’il avait dans ses entrepôts, Seth aurait probablement pu mettre la ville à sac s’il le décidait. Et il se demandait si ce n’était pas comme ça que l’histoire allait se terminer, finalement : avec les mutants renégats armés jusqu’aux dents pourchassant leurs anciens bourreaux.
Quoiqu’il en soit, ça serait la guerre. Et il s’apprêtait à devenir l’associé et l’armurier de celle qui mettrait le feu aux poudres.



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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeMer 17 Juin 2015 - 23:17

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Malgré l’absolue confiance en soi qui marquait généralement le comportement de Pietra, la demoiselle était parfaitement consciente de l’énormité de ce qu’elle venait de demander à Seth. Il avait eu beau la poursuivre pendant des mois, en lui demandant, plus ou moins subtilement, de revenir travailler pour lui, elle l’avait envoyé paître avec parfois très peu de cérémonies. Et maintenant, elle revenait comme une fleur lui dire qu’au final, elle acceptait ? Il avait fallu qu’un Hunter lui tire dessus et qu’elle dévoile sa mutation à tout son entourage pour qu’elle reconsidère son offre ? Ce n’était pas les circonstances les plus flatteuses, et elle comprendrait parfaitement que l’égo du mutant n’apprécie pas ce retournement de situation, aussi financièrement avantageux soit-il. En cet instant, Pietra savait combien elle pariait sur la cupidité du trafiquant – ou plutôt son ‘sens des affaires’, car même si le fait qu’il soit matérialiste ne la gênait en rien, elle savait bien que certaines personnes le critiqueraient sans doute – et surtout, sur son affection pour elle. Ce n’était même plus une question de flirt, de sous-entendus et de pseudos-déclaration d’amour et de dévotion éternelle : elle dépendait réellement des sentiments (purement amicaux) de l’homme-sable à son égard. Homme qui, apparemment, avait beaucoup moins de doutes et d’hésitations à ce sujet que la jeune femme assise en face de lui. « C’est une offre que je peux pas refuser. » répondit-il avec un sourire.

Pietra ne put s’empêcher de laisser s’échapper un soupir de soulagement. Son visage fut brièvement balayé de toute fatigue, toute peur. Elle avait perdu son emploi et sa maison il y avait de cela quelques heures, et elle retombait déjà sur ses pattes ; ce simple fait la rassurait sur son avenir, et ce malgré la balle qu’elle avait encore l’impression de sentir dans son épaule, même si elle savait pertinemment que celle-ci l’avait traversée pour aller s’encastrer dans le mur de son bureau. La douleur lui rappela les nouvelles ambitions qui faisaient surface dans son esprit, trop longtemps enfoncées dans les méandres de son subconscient dans l’espoir de paraître ‘normale’ et ‘humaine’. Mais après tout, rien de plus normal chez l’être humain que la rage, l’amertume, la soif de vengeance et de justice. La rébellion était aussi ancrée dans l’ADN de l’espèce que ce ‘gène mutant’ qu’on cherchait pourtant à éradiquer. Aussi prit-elle son inspiration, et jeta quelques paroles choisies sur la table. Tandis qu’elle parlait, la mutante prit soudain conscience d’à quel point elle pensait ce qu’elle disait, combien cet objectif lui tenait à cœur. A la fin de sa tirade enflammée, elle se tut, réalisant aussi combien elle pourrait sembler naïve ou, au contraire, vengeresse. Elle suivit le regard de Seth en direction de son verre, l’observant le tourner entre ses doigts. Le sien demeurait toujours aux deux-tiers plein – mais vues les doses que le mutant leur avait versé, cela n’avait rien d’étonnant. Elle replanta son regard dans celui de l’autre dès qu’il releva le visage, sérieuse, pour ne pas dire anxieuse.

« Eh ben, rappelle-moi de voter pour toi aux prochaines élections. » finit-il par dire, une réponse qui fit s’échapper un rire des lèvres de la brune. Il était la première personne à qui elle exprimait ses idées de façon aussi directe, et elle ne savait pas trop comment elle serait reçue. Bien sûr, si elle avait pris la peine d’utiliser son don – même exténuée comme elle l’était – elle aurait pu le convaincre sans problème de sa voix, comme le faisait si souvent Elijah. Mais que valait l’approbation d’une personne qui ne pouvait consentir ou argumenter, exactement ? Elle n’était pas suffisamment présomptueuse pour tenter de libérer un groupe qui ne voulait pas d’elle comme meneuse à moins qu’elle ne les force à l’accepter. Dans ce contexte, le soutien de Seth lui était doublement précieux. Elle leva son verre dans un salut moitié moqueur, et descendit une nouvelle gorgée de whiskey. Entre temps, lui s’étira comme un chat et se leva brièvement pour aller récupérer un ordinateur portable dans le salon. La mutante se retint de faire une petite blague sur les grains de sable entre les touches du clavier – après sa vanne sur la litière de chat, elle pouvait très bien être sage pendant quelques échanges de paroles. De toute façon, elle se doutait que ce qu’on avait à lui montrer était bien plus intéressant que les derniers selfies de Seth et Mika en boîte. Même si l’idée de Mikael buvant un cocktail avec une petite ombrelle dans son verre la faisait beaucoup rire. Sans savoir pourquoi Pietra retenait vaguement des gloussements, le nouveau calédonien ouvrit un document et pointa son doigt sur les données.

« Les fonds, y en a, des contacts aussi. Là où on va être un peu plus serrés, c’est au niveau des armes. » La jeune femme acquiesça, se penchant sur la table pour mieux voir. Avec la surveillance des Hunters, elle ne doutait pas que les armes seraient beaucoup plus difficiles à faire rentrer dans la vie, sans parler de les écouler – et personnellement, elle refusait de vendre quoi que ce soit à un Hunter, tant pis pour ce qu’en penserait son nouveau partenaire. S’il l’embêtait trop à ce sujet, elle n’hésiterait pas à lui faire remarquer que la balle qui aurait pu la tuer venait très probablement d’une de ses ventes – c’était cruel, mais Pietra n’était pas exactement connue pour sa délicatesse. Avec un peu de chance, toutefois, le mutant n’insisterait pas et elle n’aurait pas à le faire. Entre temps, ce dernier continuait à la mettre au courant de ses stocks. « Après, je dois avoir cent kilos de grenades dans une caisse, et des trucs plus discrets genre arbalètes – oui, j’en vends à d’autres gens que Mika, surprenant hein ? » Pietra fit un ‘oh’ mélodramatique avec sa bouche, comme si l’idée « Tu me surprends, avec sa soif de sang j’aurai cru qu’il te prendrait tout ton stock… [/color]» plaisanta-t-elle joyeusement. Puis, elle reprit, plus sérieuse : « Pour l’instant, ce qui m’intéresse surtout, c’est les contacts. Je veux connaitre chaque criminel de la ville personnellement, du pickpocket au comptable des mafias. J’ai besoin de me faire une idée de la situation avant de faire un plan. » Sur ce, elle prit une nouvelle gorgée de whiskey ; elle reposa le verre avec un léger clin d’œil. « Mais je suis sûre que monsieur pourra faire les présentations. »




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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeMar 21 Juil 2015 - 22:27

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Si Pietra savait emballer les foules et les rallier à sa cause par son charisme et la puissance de ses mots, Seth savait si bien les embobiner qu’il aurait été capable de leur vendre absolument n’importe quoi. Il avait un talent fou pour le négoce et les affaires, et s’il avait eu une vie moins agitée et qu’il avait suivi une carrière plus normale, nul doute qu’il aurait fait un vendeur absolument redoutable. Mais le destin avait voulu qu’il devienne trafiquant, et quelque part, tant mieux pour lui. Il était bien plus à l’aise dans ce milieu qu’il ne l’aurait été ailleurs, et il s’amusait beaucoup à jouer avec les lois et à les transgresser comme si elles n’existaient pas. Cela dit, il n’était pas non plus idiot et téméraire ; il savait comment s’y prendre pour passer entre les mailles du filet, les quelques fois où il s’était fait avoir lui ayant servi de leçon. Il avait appris que l’union faisait la force, et même s’il lui fallait imposer sa loi ici et là, il n’aurait rien pu faire sans un solide réseau sur lequel il pouvait compter. Et c’était de ce réseau-là dont dépendrait la suite des opérations.
Tout d’abord, il aurait besoin de se fournir en armes auprès de ses contacts restés à l’extérieur de la ville. Il avait des clients à satisfaire, et il ne doutait pas que d’ici peu, il en aurait de nouveaux qui viendraient se fournir chez lui, aussi bien pour se défendre que pour attaquer. Et il attendait ses habitués de pied ferme, comme Mikael qui ne manquerait pas de venir le dévaliser. Pietra ne manqua pas de rebondir sur la remarque qu’il fit à ce sujet.

- Tu me surprends, avec sa soif de sang j’aurai cru qu’il te prendrait tout ton stock…

Le mutant rit un peu. Le tueur à gages ne repartait jamais les mains vides lorsqu’il venait le chercher jusqu’au fond de l’entrepôt où il stockait ses marchandises et s’occupait de ses affaires. Et même s’il lui faisait quelques petites réductions et quelques cadeaux ici et là, il ne manquait pas d’apprécier les sommes d’argent colossales qu’il investissait dans son business, quitte à bien entamer ses réserves.

- C’est parce que j’en cache pour les autres ça, sinon il repartirait avec l’entrepôt entier sous le bras.

Seth passa la main dans ses cheveux, encore peu habitué à ne plus avoir les côtés du crâne rasés et sa fidèle crête sur la tête. Cela dit, s’il voulait rester discret, c’était mieux comme ça ; si changer de style capillaire pouvait lui éviter de se faire repérer trop vite, alors c’était un sacrifice qu’il voulait bien faire. Et puis, il aurait tout le temps après de les laisser repousser lorsque les choses se seraient calmées. Si elles se calmaient un jour.

- Pour l’instant, ce qui m’intéresse surtout, c’est les contacts. Je veux connaitre chaque criminel de la ville personnellement, du pickpocket au comptable des mafias. J’ai besoin de me faire une idée de la situation avant de faire un plan.

Le Calédonien hocha lentement la tête. Si Pietra voulait se faire une idée de la criminalité à Radcliff, elle n’allait pas être déçue. Bien entendu, cette petite ville du Kentucky n’était pas réputée pour ses émeutes ou sa violence comme pouvaient l’être d’autres cités du continent, mais elle aussi avait son lot de criminels en tous genres. Du petit voleur à la sauvette aux trafiquants œuvrant dans l’ombre, on trouvait de tout pour peu qu’on prenne la penne de gratter la surface bien proprette que Thaddeus Lancaster tentait de donner à son fief.

- Mais je suis sûre que monsieur pourra faire les présentations.

Seth rit un peu et hocha la tête.

- Bien sûr, qu’est-ce que tu crois, j’fais partie du gratin, j’connais tout le monde et tout le monde me connait.

Il se vantait, bien sûr, mais quelque part, il n’était pas si loin que ça de la vérité. Il avait énormément de contacts rien qu’en ville, et il n’aurait aucun mal à fournir ces informations à Pietra. Cependant, il ne comptait pas non plus la laisser aller se débrouiller toute seule : certains de ces contacts avaient des caractères bien particuliers, et il préférait encore être là au cas où. Ce n’était pas qu’il doutait de la capacité de Pietra à s’imposer et se défendre, mais plutôt de sa retenue – il n’avait pas spécialement envie de savoir qu’elle avait émasculé la moitié de ses partenaires en affaires.
Fermant son ordinateur, il sortit son téléphone de sa poche et prépara un message qu’il allait envoyer à une dizaine de personnes.

- J’vais te faire un topo rapide sur les gens importants. On va essayer d’en voir le plus possible d’ici demain et après-demain, et si ça marche, à la fin de la semaine, les criminels de Radcliff sauront que t’es sur le marché.

Le Calédonien envoya ses invitations, puis rangea son téléphone et attrapa son verre. Il sourit et détailla la jeune femme.

- Et va falloir que tu prépares ton argumentation, parce qu’une femme aussi jeune avec une aussi jolie gueule que toi, elle a intérêt à savoir précisément ce qu’elle veut et à convaincre les gens avec lesquels elle veut bosser.

Il haussa légèrement les épaules.

- Mais je me fais pas trop de soucis pour toi sur ce point.

Il but une gorgée de whisky, essayant de planifier les journées à venir. Il lui faudrait gérer ses affaires tout en aidant Pietra à entrer dans le milieu pour de bon et à avoir de bonnes connexions qui lui permettraient d’obtenir ce qu’elle voulait quand elle le voulait. Lui qui avait eu peur de s’ennuyer, il en aurait pour son argent.



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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeLun 3 Aoû 2015 - 20:39

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« Bien sûr, qu’est-ce que tu crois, j’fais partie du gratin, j’connais tout le monde et tout le monde me connait. » Pietra répondit à son rire par le sien. « J’ai hâte d’être conviée aux réceptions de la haute société criminelle, alors… Ou est-ce que c’est bière-pizza devant le foot ? » Même sans sa crête, elle imaginait mal Seth dans un milieu mondain, incapable de faire ses blagues douteuses ou de mettre le bordel partout. D’un autre côté, l’image de Seth en costume s’imposa assez fortement dans son esprit, et elle ne put s’empêcher de se mordre la lèvre. Elle se promit de le traîner au moins une fois à une soirée habillée, par curiosité, simple curiosité… Et peut-être Mikael aussi, juste pour chronométrer combien de temps il mettrait avant de tâcher son costume de sang. Probablement pas très longtemps. Mais aussi amusantes ces pensées soient-elles, elle ne pouvait pas se laisser entièrement divaguer de suite. Elle et Seth avaient encore quelques détails à régler et, pour une fois, la conversation resta sérieuse. « J’vais te faire un topo rapide sur les gens importants. On va essayer d’en voir le plus possible d’ici demain et après-demain, et si ça marche, à la fin de la semaine, les criminels de Radcliff sauront que t’es sur le marché. » Pietra se retint de faire une blague douteuse sur ce qu’elle mettait sur le marché. De toute façon, Seth la connaissait assez bien pour trouver la blague informulée dans son simple haussement de sourcil.

Continuant de boire son whiskey – qui était désormais à moitié vide, malgré le fait d’avoir été rempli à ras bord – la mutante écoutait le trafiquant, qui préparait son initiation à l’underground de Radcliff. «Et va falloir que tu prépares ton argumentation, parce qu’une femme aussi jeune avec une aussi jolie gueule que toi, elle a intérêt à savoir précisément ce qu’elle veut et à convaincre les gens avec lesquels elle veut bosser. » Pietra lui lança un regard désarmant. « Quoi, tu penses que je ne pourrais pas juste papillonner des yeux et avoir la ville à mes pieds ? » « Mais je me fais pas trop de soucis pour toi sur ce point. » répondait déjà Seth, haussant les épaules avec un léger sourire. Un léger acquiescement de tête. Lorsqu’ils travaillaient ensemble, Pietra avait souvent pris le rôle de porte-parole, toujours là pour calmer le jeu ou négocier un aspect difficile – non pas que Seth soit autre chose que charmant quand il le voulait, mais il ne pouvait jamais entièrement perdre son côté assez ‘dangereux’, l’impression automatique qu’il donnait d’être nettement plus intelligent qu’il ne voulait en donner l’impression. Alors qu’elle, avec son accent du vieux sud digne d’une pièce de Tennessee Williams et ses tenues tirées à quatre épingles, elle était parfaite dans le rôle de ‘jeune femme respectable’, le genre de personne à qui on donnerait le bon Dieu sans poser de questions. Même les criminels s’y laissaient prendre, probablement aussi parce qu’ils étaient toujours prêts à croire qu’elle les trouvait charmants, eux aussi. Enfin, pour leur défense, la jeune femme avait un avantage génétique non-négligeable, et il était difficile de lui résister sans être conscient de sa mutation.

« Qui sont les passeurs que tu utilises pour la majorité de tes transactions ? Avec les nouvelles mesures, je sens que je vais beaucoup avoir à en utiliser… Et je préférerais des gens dignes de confiance. » Un sourire. « Enfin, autant que l’on peut, vu la carrure de l’emploi. » Ce n’était pas comme si Seth lui-même rentrait joliment dans la boîte ‘digne de confiance’ – il serait probablement plutôt vexé à l’idée d’être pensé un honnête homme, d’ailleurs. Il avait une réputation à tenir. Mais la loyauté entre criminels était un paradoxe assez fréquent, et surtout, ce que la jeune femme entendait par là, c’était des contacts pro-mutants – ou du moins anti-Thaddeus. Elle ne voulait pas se retrouver conviée à un échange ou un marché pour arriver et se retrouver avec une seringue dans le cou, sans la moindre occasion de se défendre. Après cela, que le passeur soit agréable ou non… Ce n’était pas un problème qu’elle rencontrait très souvent. Entre sa mauvaise manie de lancer des sourires enjoliveurs dès qu’elle voulait quelque chose et sa mutation, elle ne s’inquiétait pas trop à ce sujet. Et, quand bien même elle se retrouvait face à un coriace, un coup de marteau dans les genoux ferait vite comprendre à la populace truande qu’elle ne plaisantait pas. Même si son ami ne serait peut-être pas très content de la voir démolir les rotules de ses collègues…

« Il faut qu’ils puissent passer des armes et, si besoin est, des personnes. » continua-t-elle, réfléchissant à voix haute. Bon nombre de Hunters devaient se glisser en douce dans la ville, et elle voulait savoir comment. Si elle pouvait retourner la situation, bloquer l’influx de Hunters et se servir des passeurs pour aider les mutants fichés à s’échapper, elle aurait déjà accompli beaucoup.




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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeMar 11 Aoû 2015 - 10:37

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Seth ∞ Pietra

- Quoi, tu penses que je ne pourrais pas juste papillonner des yeux et avoir la ville à mes pieds ?

Seth eut beau lui répondre entre temps, la remarque de Pietra lui arracha un sourire plus large et un léger rire. Bien sûr qu’elle n’avait qu’à papillonner des yeux pour que le monde entier se plie à ses moindres désirs. Entre son charisme et son don, la jeune femme disposait de plus d’un moyen d’obtenir ce qu’elle voulait et de soumettre les autres à sa volonté. Visiblement, elle possédait aussi des talents d’oratrice certains, ajoutant une flèche de plus à son arc. Le mutant n’avait aucun doute quant à sa capacité à toujours arriver à ses fins, que ce soit grâce à son charme naturel ou avec un coup de pouce de sa mutation. Mutation dont elle aurait probablement à se servir face aux plus butés des criminels de Radcliff. Si certains avaient compris qu’il ne fallait pas se fier au sexe ou aux apparences, d’autres étaient toujours désespérément coincés dans des préjugés datés qui, à terme, ne feraient que leur porter préjudice. Il espérait bien que son amie donnerait un joli coup de pied au cul de ces imbéciles dans sa quête de reconnaissance ; certains avaient grandement besoin d’être remis à leur place, et l’effet n’en serait que plus efficace si c’était elle qui y parvenait. De toute façon, entre les hunters qui allaient maintenant lui courir après pour lui faire la peau et une bande de brutes plus ou moins épaisses, elle allait probablement briser quelques egos gonflés à bloc sur son chemin.

- Qui sont les passeurs que tu utilises pour la majorité de tes transactions ? Avec les nouvelles mesures, je sens que je vais beaucoup avoir à en utiliser… Et je préférerais des gens dignes de confiance. Enfin, autant que l’on peut, vu la carrure de l’emploi.

Le trafiquant rit un peu. On ne pouvait pas vraiment dire que ses contacts étaient tous particulièrement avenants. Les bons citoyens bien droits dans leurs chaussures auraient plus volontiers changé de trottoir que de les croiser dans la rue. Pourtant, ils n’étaient pas tous fondamentalement mauvais. Certes, une poignée d’entre eux était particulièrement vindicative et soupe au lait, mais les autres fonctionnaient essentiellement par contrat. Si personne n’avait payé pour que vous perdiez la tête, alors vous n’aviez rien à craindre d’eux. Les petites frappes, les voleurs de fond de ruelle, les lourdauds alcooliques et autres délinquants énervés de la gâchette étaient une nuisance plus importante que ces hommes et ces femmes qui se taisaient et faisaient leur travail efficacement et en silence – ce qui, quelque part, les rendait relativement redoutables.

- Eh ben, tu seras ravie de savoir que t’en connais au moins un : notre psychopathe local préféré.

Il haussa plusieurs fois les sourcils en souriant et se redressa un peu dans sa chaise lorsqu’il sentit son téléphone vibrer dans sa main. Il jeta un coup d’œil au message qu’il venait de recevoir, une réponse à celui qu’il avait envoyé plus tôt, tout en continuant à répondre à Pietra.

- Mika fait pas que piller mes stocks, il bosse aussi pour moi de temps en temps. Et depuis cette quarantaine à la con, il m’aide pas mal à faire passer ce qu’il peut en dehors de la ville.

Il confirma le rendez-vous du lendemain à son contact et reposa son téléphone.

- Sinon, j’en ai une poignée sous la main, et quelques-uns de mes hommes peuvent faire ça aussi, mais pas en aussi grosses quantités.

Autant il se moquait régulièrement de Mikael, autant il ne pouvait pas ne pas reconnaître son efficacité. Que ce soit en tant que tueur, qu’agent de terrain ou que passeur, le grand brun à l’air perpétuellement bougon avait plus d’une fois prouvé qu’il était à la hauteur de ce qu’on attendait de lui. Et il ne doutait pas un instant qu’il pourrait prêter main forte à Pietra, voire qu’il le ferait à un moindre prix s’ils arrivaient à lui présenter la chose correctement.

- Il faut qu’ils puissent passer des armes et, si besoin est, des personnes, ajouta la jeune femme.

Seth passa les doigts sur son menton, pensif, faisant crisser la petite barbe qui l’ornait. Faire passer des marchandises, c’était une chose, mais faire passer des personnes, ça allait très vite devenir compliqué. Ce n’était pas tant d’arriver à les faire sortir qui allait être difficile, mais d’arriver à les faire disparaître totalement sans risquer qu’ils se fassent repérer d’une manière ou d’une autre. Dans le même genre, si Pietra voulait des renforts de l’extérieur, il allait falloir les faire entrer dans le système avant que les hunters ne réalisent qu’il y avait des clandestins à Radcliff.

- Pour des gens … va falloir la jouer fine. J’connais quelques chemins vers l’extérieur de la ville, mais pas tous.

Il réfléchit quelques secondes, fouillant mentalement dans la liste des gens qu’il connaissait, cherchant ceux qui conviendraient le mieux à ce travail risqué et qui ne laissait place à aucune erreur ni à la moindre suspicion de traîtrise. Si une personne, une seule, laissait échapper la moindre information sur ces opérations, ils seraient tous morts en moins d’une semaine.

- Peut-être que les gars dans les égouts peuvent faire un truc pour nous … J’irai leur dire bonjour dans pas très longtemps.

Son portable vibra à nouveau et il répondit une nouvelle fois. Leur emploi du temps commençait gentiment à prendre forme, et il espérait sincèrement que les choses se passent aussi bien qu’il l’aurait voulu. Il n’aurait plus manqué qu’un couac malheureux vienne faire capoter tout le plan de Pietra – et une partie du sien par la même occasion.

- Mais pas demain. Demain, on a du boulot. Et t’as déjà deux rendez-vous, bravo.

Il lui sourit et la détailla rapidement avant de réaliser quelque chose qui, mine de rien, était relativement important.

- Par contre, j’suppose que t’as pas de vêtements de rechange dans tes poches, hein ? Pas que je trouve pas ça sexy, la chemise déchirée, mais avec les tâches de sang, je suis pas sûr que ça passe chez tout le monde.

Il passa la main dans ses cheveux. Il n’avait pas prévu de faire une séance shopping tôt le matin – venir se servir avant l’ouverture des magasins était une éventualité à considérer sérieusement – et il n’était pas sûr que la demoiselle puisse se permettre de se promener en ville dans des endroits fréquentés, maintenant que sa tête était mise à prix, soit une excellente idée. Elle allait devoir attendre que les choses se tassent un peu avant de pouvoir se refaire une garde-robe digne de ce nom.

- Au pire, y a bien des trucs dans mon placard qui doivent t’aller, mais on en rentre au moins deux comme toi dedans. Enfin, t’iras fouiller et tu prendras ce que tu veux, tu trouveras bien un truc qui t’iras. Par contre, j’ai pas de maquillage à te prêter, Mika est passé avant toi se refaire une beauté.

Il lui adressa un sourire de chat. L’atmosphère était plus détendue qu’une demi-heure auparavant, et ce genre de blagues n’était plus déplacé. Heureusement, car il aimait beaucoup cet humour un peu bizarre qui émaillait leurs conversations.



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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeSam 22 Aoû 2015 - 19:09

work of my kin.

Seth Koraha & Pietra Nelson-Byrd

« Eh ben, tu seras ravie de savoir que t’en connais au moins un : notre psychopathe local préféré. » Pietra sourit. Pas besoin d’un nom pour savoir de qui il parlait. « Mika fait pas que piller mes stocks, il bosse aussi pour moi de temps en temps. Et depuis cette quarantaine à la con, il m’aide pas mal à faire passer ce qu’il peut en dehors de la ville. » « Moi qui pensait qu’il alimentait ses fins de mois en tant qu’homme de ménage… » dit-elle, une référence oblique à sa dispute récurrente avec Mikael sur l’état de son tapis depuis qu’il avait décidé d’y faire exploser la cervelle d’un des hommes venus la tuer. Plutôt que de s’excuser sur le désordre, l’homme avait décidé de lui faire un cours sur la meilleure façon de retirer le sang du tissu – chose qui, à l’époque, n’avait fait que confirmer la conviction de la mutante qu’il causait ce genre de dégâts très souvent. Mais si Mikael était passeur, elle voyait déjà les choses se faciliter quelque peu : l’homme penchait depuis un bon moment pour Insurgency, le groupe d’Isolde. Vu sa nouvelle intention d’accepter l’offre de la blonde et la rejoindre, elle se doutait qu’elle n’aurait aucun mal à monter son affaire et à convaincre l’espèce d’ours renfrogné qu’elle et Seth appelaient leur ami à l’aider. En échange de fonds, d’armes ou d’occasions d’assouvir ses pulsions sanguinaires, cela dépendrait de lui.

« Sinon, j’en ai une poignée sous la main, et quelques-uns de mes hommes peuvent faire ça aussi, mais pas en aussi grosses quantités. » continua Seth, avant qu’elle ne lève la question des passeurs de personnes plutôt que de marchandise. Elle le vit passer sa main sur son menton, ce léger toc qu’il semblait utiliser aussi souvent qu’elle mordillait ses cheveux – d’ailleurs, son silence fit porter une mèche aux lèvres de la jeune femme, pour qui cette question était de la plus haute importance. Non seulement elle voulait commencer à planifier ses prochaines actions avec le maximum d’informations possibles mais, si besoin était, elle voulait savoir qu’elle pouvait s’enfuir de Radcliff. Être fugitive était une chose, mais captive entièrement une autre -  si rester à l’abri devenait trop difficile, elle ne voulait pas se retrouvée acculée à un mur, contrainte de sacrifier sa vie d’un geste héroïque mais finalement vide. De toute façon, il lui manquait la sincérité et la pureté nécessaire pour devenir une martyre ; elle pourrait tout au plus être la conseillère, la machiniste de la révolution, pas sa représentante. Malgré son charisme, malgré son don – ou peut-être justement à cause de – elle ne pourrait jamais totalement convaincre les habitants de la ville de la suivre sans questions, pas sans les manipuler jusqu’à s’épuiser. Paradoxalement, elle était trop charismatique pour plaire dans le rôle de sauveuse ou sauveur qu’il faudrait remplir pour unifier la résistance – pas qu’elle en ait particulièrement envie, ceci dit. A l’ombre des regards, elle était plus libre de faire les choix difficiles, et d’opérer un réel changement.  

Pendant qu’elle réfléchissait, les pensées de Seth avaient continuées de leur côté. « Pour des gens … va falloir la jouer fine. J’connais quelques chemins vers l’extérieur de la ville, mais pas tous. » La mutante acquiesça, pensant déjà à une excursion pour découvrir les passages secrets et caches de Radcliff, surtout celles dont Seth ne connaissait pas déjà l’existence. Ce serait une véritable chasse au trésor, et c’en était presque… excitant. Bien sûr, avant tout cela elle devrait déjà guérir, reprendre des forces, assoir sa position au sein d’Insurgency et dans le monde criminel. Mais tout allait si vite dans cette ville, qu’elle ne s’imaginait pas sa nouvelle vie prendre trop longtemps à prendre forme. « Peut-être que les gars dans les égouts peuvent faire un truc pour nous … J’irai leur dire bonjour dans pas très longtemps. » Pietra fit une grimace. Les égouts… Elle aurait préféré éviter. Elle avait beau savoir que, malgré l’opinion populaire, les égouts étaient plus propres et plus salubres que ce qu’on pensait, elle n’était motivée à l’idée d’aller clapoter dedans pour autant. Tant pis, si elle n’avait pas d’autre choix, il faudrait bien qu’elle y passe. Ce n’était pas non plus comme si elle avait beaucoup de tenues qu’elle risquerait d’y salir, désormais. A cet instant, le téléphone de Seth vibra. « Mais pas demain. Demain, on a du boulot. Et t’as déjà deux rendez-vous, bravo. » dit-il, ayant vérifié ses messages. Pietra lui adressa un clin d’œil qui signifiait à peu près ‘qu’est-ce que tu croyais ?’, même si intérieurement son cœur se resserra. Elle avait raison, les choses avançaient vite, si vite qu’elle en avait presque le vertige. Arriverait-elle à suivre la marche ? Elle n’avait pas vraiment le choix.

« Par contre, j’suppose que t’as pas de vêtements de rechange dans tes poches, hein ? Pas que je trouve pas ça sexy, la chemise déchirée, mais avec les tâches de sang, je suis pas sûr que ça passe chez tout le monde. » « Quoi, je te plais pas comme ça ? » dit-elle, prenant une expression digne d’une mannequin Playboy. Elle eut également la bonne idée de bouger ses épaules, histoire d’agrémenter sa moue d’une pause moqueusement séduisante. Le résultat fut qu’elle laissa s’échapper un gémissement, tandis que son épaule lui rappelait exactement pourquoi bouger avec une blessure était stupide. Finissant son verre pour oublier la douleur, elle avoua, plus sérieusement : « J’ai rien. Je suis venue directement ici, j’ai même pas osé passer chez moi prendre Roy… » Allez savoir pourquoi, cette dernière phrase fut la prhase de trop. Peut-être la fatigue avait-elle eue raison d’elle ; peut-être l’alcool avait-il débloquées ses émotions, que le choc de cette journée avait temporairement figées ; peut-être la douleur était-elle simplement devenue trop forte pour réagir. Quoiqu’il en soit, Pietra explosa en sanglots, s’affaissant sur la table de la cuisine. A croire qu’à chaque fois que Seth la voyait, désormais, elle finissait écroulée. Les larmes coulaient tandis qu’elle hoquetait de façon plus que disgracieuse, mais elle s’en fichait complètement. Elle voulait simplement arrêter d’être forte pendant quelques heures, et laisser les évènements des dernières semaines – Giulia, Noeh, Roderick – avoir leur effet sur son esprit.




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MessageSujet: Re: Work of my kin [ft. Pietra]   Work of my kin [ft. Pietra] Icon_minitimeVen 25 Sep 2015 - 13:56

WORK OF MY KIN
Seth ∞ Pietra

- Quoi, je te plais pas comme ça ?

Seth sourit en voyant Pietra prendre la moue boudeuse et la pose séduisante des magazines, tout ça pour qu’elle bouge son épaule blessée et se mette à grimacer en gémissant. Une petite tâche rouge teinta le bandage qui lui enserrait le bras, mais sans plus. Sa plaie ne s’était pas remise à saigner comme il l’avait craint en la voyant gigoter comme ça. Tant mieux, il n’était pas certain qu’elle supporte la pose de points de suture.

- J’suis assez sûr que tu serais sexy en col roulé, et la chemise déchirée, j’t’avoue que c’est un fantasme un peu marrant, mais c’est pas celui de tout le monde, va savoir pourquoi.

Il réfléchissait déjà à ce qu’il pourrait lui prêter comme vêtements, et il se demanda si certaines de ses conquêtes féminines n’avaient pas oublié chez lui quelques accessoires ou habits qui puissent convenir à la mutante. Ca ne serait rien de particulièrement affolant, mais ça serait déjà ça. Il irait fouiller dans son armoire avec elle un peu plus tard.

- J’ai rien. Je suis venue directement ici, j’ai même pas osé passer chez moi prendre Roy…

Le trafiquant s’apprêta à dire quelque chose lorsque Pietra éclata en sanglots. Il haussa les sourcils, pris par surprise. Il ne s’était pas attendu à la voir craquer comme ça, encore moins devant lui. Il la savait assez forte et fière pour ne pas avoir envie de se montrer comme ça devant n’importe quoi, même pas devant lui ; mais visiblement, la journée avait été beaucoup plus dure pour elle qu’il l’avait cru. Peut-être était-elle passée par plus de choses qu’elle n’avait voulu le dire. Peut-être l’alcool avait-il fini par lui monter à la tête et à briser ses dernières défenses. Peu importe la raison, le fait est qu’elle était là, en train de pleurer tout son saoul sur la table de sa cuisine.
Il se leva de sa chaise et s’approcha d’elle, avant de la prendre gentiment dans ses bras et lui faire un câlin. Il n’était pas spécialement doué pour remonter le moral des autres ou les consoler. Mais il ne pouvait décemment pas laisser son amie là, seule avec sa tristesse.

- Ca va aller, Pipi. Tu vas voir. J’sais pas encore comment, mais ça va aller.

Il la serra doucement dans ses bras, désolé de la voir dans cet état. Il aurait voulu l’aider autrement, lui offrir autre chose qu’une chambre et des contacts. Malheureusement, il doutait d’avoir les moyens de lui donner ce qu’elle voulait. Il avait beau se vanter de pouvoir trouver tout ce qu’il voulait et tout ce que les autres lui demandaient de chercher, mais il n’avait pas dans son inventaire ce que Pietra aurait aimé posséder. Il ne pourrait qu’être un soutien matériel, et un soutien moral dans la mesure du possible, mais rien de plus.
Il garda la jeune femme contre lui, la berçant doucement, réfléchissant à ce qu’il pourrait faire.

- Hey, tu penses que tu peux rester seule pendant une heure ? Juste une heure, tu restes ici, tu te poses devant la télé et je s’rai revenu avant que t’aies eu le temps de te rendre compte que j’étais parti.

Il lui sourit gentiment, essayant d’être le plus rassurant possible.

- J’vais chercher ton chat. J’suis plus discret que toi, et j’peux passer par les conduits d’aération. Niveau infiltration, j’pense que j’me défends pas mal. J’te ramène Roy.

C’était la seule idée un tant soit peu pertinente qui lui était venue. C’était probablement dangereux d’aller chez elle maintenant, mais si ça pouvait la consoler un peu et éviter à son chat un sort affreux, alors tant mieux.
Et s’il pouvait lui récupérer quelques-uns de ses vêtements au passage, elle n’aurait pas à rester plus longtemps dans sa chemise lacérée et tâchée de sang.

- J’te laisserai te servir dans mon placard pour te trouver un pyjama. Si jamais y a des trucs qui te plaisent, sers-toi, hein. Reste pas dans cette tenue. Y a tout ce qu’il faut dans la salle de bain si t’as envie d’une douche aussi. ‘Fin bref, fais comme chez toi, coloc’.

Il lui lança un clin d’œil complice, essayant de lui redonner un peu le sourire. Il la laisserait s’installer comme elle le souhaitait, quitte à ce qu’il doive aménager le salon pour que tout le monde soit à l’aise.



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