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 (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.

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Elizabeth Barnes
Elizabeth Barnes

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 13/07/2014
MessageSujet: (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.   (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder. Icon_minitimeDim 18 Jan 2015 - 12:37

A brighter day is coming my way.
SELWYN SPIEGELMAN & CRESCENTIA SPIEGELMAN
Black clouds are behind me I now can see ahead Often I wonder why I try Hoping for an end. Sorrow weighs my shoulders down And trouble haunts my mind But I know the present will not last And tomorrow will be kinder. Today I’ve cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don’t know where to start. But I feel warmth on my skin The stars have aligned The wind has blown but now I know That tomorrow will be kinder ~ tomorrow will be kinder.

Un léger soupire nerveux passa le seuil des lèvres de Crescentia alors que, face au miroir elle ajustait son chignon. Elle s’appliquait à soigner son allure pour un repas de famille. On aurait pu croire que c’était parfaitement inutile, ce n’était qu’un repas de famille, mais il fallait qu’elle montre au reste de sa famille – surtout à ses parents – qu’elle allait mieux. Le physique était selon elle un point important de cette démonstration alors ce soir, elle serait impeccable. Sa robe était parfaite, son maquillage également et maintenant qu’elle avait réussi à coincer cette fichue mèche de cheveux dans son chignon, sa coiffure l’était également. Elle se sentait nerveuse, presque à deux doigts d’appeler pour annuler, trouver une excuse, n’importe laquelle pour fuir cette obligation dont elle se passerait bien. Fuir n’était pas une solution, c’était ce qu’elle avait fait pendant trop longtemps, maintenant il était grand temps de se reprendre en main. Après quelques mots d’encouragement prononcés pour elle-même, elle avait enfilé ses escarpins et sa veste, prête à quitter sa maison, ignorant sa colocataire qui lui demandait si ce n’était pas plutôt un garçon qu’elle allait voir et non ses parents, elle quitta la petite maison pour sauter dans sa voiture. Plus elle se rapprochait de la maison familiale, plus elle sentait le stresse s’emparer d’elle. C’était idiot, ce n’était que sa famille. Mais c’était la première fois qu’elle participait à ce genre de repas depuis qu’elle était sortie de l’hôpital psychiatrique et elle avait peur des réflexions qu’on pouvait lui faire. Sa mère ne s’était jamais gênée pour critiquer le comportement des autres – même celui de ses enfants parfois – alors elle craignait ce qu’on pouvait avoir à lui dire. Elle savait qu’elle avait probablement exagéré la situation en tentant de se suicider, mais elle traversait une épreuve difficile, pas seulement une rupture, elle s’était laissée plonger dans la drogue et avait découvert qu’elle était une transmutante – un monstre selon beaucoup de personne. Trop de choses d’un coup l’avaient fait craquer, mais maintenant, ça allait mieux. Cette phrase elle n’avait de cesse de la répéter comme pour la rendre de plus en plus crédible. Elle allait mieux, elle n’avait aucun souci à se faire. Garée devant la maison familiale, elle trouva le courage de sortir de sa voiture, claquant un peu trop fort la portière derrière elle. Il était grand temps pour elle d’affronter ses craintes. Elle avait frappé nerveusement à la porte de la maison avant d’attendre qu’on lui ouvre et se retrouvant face à sa mère, elle eu l’impression que le stress n’était que plus vif. Il fallait que cette soirée se passe bien, après tout, ce n’était qu’un repas, il n’y avait aucune raison pour que les choses se passent mal. Pourtant, entrée dans la maison, elle avait comme un sentiment d’oppression, cette sensation étrange que quelque chose qu’elle n’aimait pas allait se produire, sans doute pas un sixième sens qui venait de lui apparaitre, plus comme s’il s’agissait d’une évidence et que rien ni personne ne pouvait éviter que le pire ne se produise. Elle connaissait suffisamment sa mère pour savoir que tôt ou tard, elle aurait quelque chose à redire.

« Au moins, c’est rassurant de constater que la seule chose que tu ais ratée, c’est ton suicide. » D’un coup, elle regrettait d’avoir parlé de son nouvel emploi. Un léger sourire nerveux se dessina sur ses lèvres avant qu’elle ne laisse tomber sa fourchette dans son assiette. C’était exactement le genre de réflexion qu’elle craignait. Pourquoi est-ce qu’il fallait que ce soit impossible de ne pas prononcer le mot suicide pendant ce fichu dîné ? Elle n’avait pourtant pas l’impression que c’était trop demander, mais évidemment sa mère ne perdait pas une seule occasion de lui faire comprendre qu’elle n’avait pas apprécié ce geste. D’un bond, la jeune femme se leva de sa chaise, elle avait vraiment besoin d’aller voir ailleurs si l’air était plus respirable, parce qu’ici ce n’était pas le cas. « Je vais … vérifier le four. » Les plats étaient déjà sur la table, le four certainement éteint, mais ça n’avait pas d’importance, d’un pas rapide elle se dirigea vers la cuisine où elle referma rapidement la porte derrière elle. Appuyée contre cette dernière, elle respirait à coup de grandes inspirations, les paupières closes. Il fallait qu’elle se calme. Elle entendait son cœur tambouriner contre sa poitrine, elle avait l’impression que s’il ne ralentissait pas le rythme, il allait finir par lâcher. Ce serait le comble de mourir d’une crise cardiaque ici, surtout à son âge. D’un soupire elle lâcha d’évacuer toutes – ou la plupart – des angoisses que sa mère venait de réveiller en elle. Ouvrant les yeux sur la cuisine, elle constata que le bouquet de fleurs sur la table venait de faner. Elle était entrée dans la cuisine au début de la soirée et ce bouquet avait été resplendissant, tout comme la plante à côté du réfrigérateur qui maintenant tirait méchamment la gueule. « Han non, non, non, non, c’est pas le moment de me faire ça. » Quittant la porte sur laquelle elle était appuyée, elle se précipita vers la table tirant une chaise pour s’asseoir face au bouquet de fleur, elle attrapé une rose pour essayer qu’en faire quelque chose, mais plus les secondes passaient plus elle avait l’air d’être en train de mourir. Il fallait qu’elle retrouve sa splendeur d’avant. Ce n’était que des fleurs et une plante, mais il fallait qu’elles aillent mieux. Il fallait qu’elle aille mieux et elle avait bien souvent constaté que son état se reflétait sur les plantes qui l’entouraient. Ça avait souvent été ce qu’il l’avait trahie auprès de son psychiatre, toute ses fois où elle prétendait aller bien alors qu’autour d’elle les fleurs fanaient. Elle n’allait pas bien, elle était stressée, nerveuse et dépitée par le manque de tact de sa mère. Elle aurait voulu qu’on puisse faire table rase de cette histoire, passer à autre chose, mais de toute évidence, ce n’était pas dans les volontés de sa génitrice. Non, il fallait qu’elle revienne là-dessus, comme si c’était nécessaire. Le regard fixé sur cette maudite rose, la jeune femme avait fait abstraction du reste du monde, focalisée sur cette fleur et sur son don qu’elle ne maitrisait définitivement pas, si bien qu’elle sursauta quand la porte de la cuisine s’ouvrit, lâchant d’un geste rapide la fleur qu’elle avant entre les doigts, la laissant retomber sur la table au milieu des pétales des autres fleur qui s’étaient écrasés et qui continuaient lentement mais sûrement de se ternir. Le regard posé sur son frère qui venait d’entrer dans la cuisine, la jeune femme se sentit d’autant plus nerveuse. « T’inquiètes pas, je peux vérifier le four toute seule. D’autant plus qu’il est éteint et qu’il n’y a plus rien dedans … » Evidemment, son excuse était bidon et elle le savait parfaitement. Elle esquissa un léger sourire avant de baisser les yeux vers la table.
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MessageSujet: Re: (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.   (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder. Icon_minitimeSam 24 Jan 2015 - 21:48

Un sentiment de réconfort envahit Selwyn lorsqu’il se mit en route vers la maison de ses parents. Pendant un instant, tout semblait exactement comme avant, comme dans ses petites habitudes qu’il chérissait tant : sa famille nucléaire tenait enfin un premier repas ensemble, après plus d’un an de ‘pause’. Le jeune homme n’était d’ailleurs pas le seul à se réjouir de ces retrouvailles; papa Spiegelman, lorsqu’il avait appelé son fils en début de semaine pour le convier à cette célébration dominicale, avait exprimé avec moult joies l’acception de Crescentia au souper. Les deux hommes de la famille ne se préoccupaient nullement des circonstances (l’internement de la benjamine pendant une année) qui avaient causé ce report de leurs traditionnels repas familiaux, ne voyant que le bon côté de la chose. Mère Spiegelman, au contraire, s’en formalisait davantage; Selwyn l’avait remarqué lorsqu’il lui avait demandé poliment s’il devait apporter quoi que ce soit. Elle l’avait remercié, lui avait dit que ce n’était pas nécessaire, mais qu’il pouvait venir plus tôt pour « cacher tous les grands couteaux, au cas où ta sœur voudrait nous offrir un spectacle. » La remarque l’avait fait grincer des dents — à un tel point que son dentiste en aurait cauchemardé pendant des jours s’il avait entendu ce crissement horrible —, mais Selwyn n’en avait pas perdu sa bonne humeur. Certes, il avait sacrifié quelques brebis au courant de la semaine pour prier la déesse de l’harmonie de contrôler s’il vous plaîîîîîît les commentaires cinglants de sa mère, espérant de tout cœur qu’aucune anicroche ne perturbât la soirée qu’il souhaitait parfaite, conforme à ses souvenirs des temps heureux. Pendant le long séjour de Cressy à l’hôpital, les repas avec les parents n’avaient pas cessé, bien sûr, mais l’ambiance n’était en rien semblable. Il savait qu’il était mathématiquement impossible de revenir comme avant, mais son côté naïf l’emportait dès qu’il était question d’une coutume quelconque. L’infirmier se confortait dans ses habitudes et ce soir-là ne fut guère différent des autres; il était arrivé une quinzaine de minutes plus tôt, non pour cacher des armes blanches, mais plutôt pour que son père lui monte sa dernière invention de la semaine et qu’ils débattent sur la musique qui les accompagnerait au début de la soirée. Cette fois-ci, ils avaient au moins réussi à s’entendre sur quel type – une messe leur semblait solennelle et parfaite  pour l’occasion —, ne restait plus qu’à décider du compositeur : Bach versus Mozart. Maja Spiegelman, tout aussi fidèle à ses habitudes, trancha en arguant que Bach n’avait pas toute la finesse de Mozart et que cela nuirait à la préservation du bouquet de fleurs qu’elle avait acheté cet après-midi. Cressy avait ensuite sonné à la porte, et les deux hommes Spiegelman s’étaient souri avant de s’empresser de l’accueillir. Selwyn avait constaté avec joie l’effort considérable de sa sœur pour bien s’habiller (ce qui lui donna presque des complexes sur sa simple, mais belle hein!, chemise olivâtre), signe qu’elle revenait sur le droit chemin.


Maja Spiegelman avait sur refouler ses commentaires condescendants pendant le temps que dura leur dégustation du potage (à la courge poivrée, assaisonné d’une touche de muscade; un délice). Elle fut grandement aidée par son époux qui parlait abondamment (chose rare) de futilités (chose rare²) ( « Avez-vous entendu parler du projet de rénovation du trottoir de la rue Peterson? Il paraît qu’un des habitants n’était pas d’accord – à cause du bruit – et du coup, le conseil de la ville a décidé de réparer tout le trottoir sauf le tronçon devant sa demeure, marrant, non? » ), ce qui ne laissait guère le temps à la mère d’entamer les hostilités. Ceux-ci nécessitaient une entrée en matière : la conversation devait porter d’elle-même aux virulentes critiques maternelles. Le subtil art d’enfoncer autrui se cultivait et Maja Spiegelman l’avait perfectionné au cours des dernières années. (De nombreux facteurs pouvaient expliquer cette aigreur accentuée. Selwyn avait exploré plusieurs de ces pistes; la rationalité étant bien la seule façon de ne point se laisser atteindre par les sermons/blâmes/phrases assassines/soupirs désespérés/regards exaspérés/nommez-les de sa mère. De ces causes, donc, on comptait les nombreux désagréments de la vieillesse, particulièrement brutaux pour une femme, et une pluralité de désillusions — auxquelles avaient malheureusement participé ses enfants —, pour ne nommer que ceux-là et vous permettre de retourner à nos moutons germano-américains.) Ainsi, aucune catastrophe atomique n’avait encore gâché le repas, jusqu’à ce que Cressy ne déblatère sur sa vie, ce qui était, certes, compréhensible, mais mortel pour la sérénité de la tablée. Maja n’attendait que ce go, go, go! pour lâcher sa bombe qui mijotait depuis quelques semaines, ayant grand hâte de sortir de ses entrailles. Cressy, n’ayant pas eu le temps de théoriser sur la ménopause de sa mère, ne digéra ni le commentaire ni le reste de son porcelet aux oignons caramélisés sur lit de nouilles aux œufs de poules élevées en liberté, se leva avec une excuse pourrie et se réfugia dans la cuisine. Selwyn remercia la Providence d’avoir empêché sa mère d’apprendre à Crescentia que le four était éteint depuis vingt-deux minutes. « Impossible de la critiquer sans qu’elle ne prenne la mouche, incroyable! On aurait cru que son hospitalisation lui aurait permis de travailler sur elle-même… » D’un simple regard,  Oskar Spiegelman réclama le silence. Bien qu’habitué au fort caractère de sa femme, qui avait, somme toute, élevé des enfants brillants et polis, il lui semblait, et avec raison, qu’elle avait dépassé une limite. Il racla sa chaise, prêt à se lever pour rejoindre sa fille, mais Selwyn l’en empêcha. « Laisse, il vaut mieux que j’y ailler. » Si les critiques de sa mère à son sujet glissaient sur son dos, celles adressées à Cressy l’atteignaient droit à l’âme. Être un grand frère protecteur et soucieux du bien-être de sa benjamine s’appliquait à toutes sortes de mâles : Selwyn n’avait pas la forme (ou le désir de l’obtenir) d’un quarter-back prêt à utiliser ses poings (et de toute façon, c’était fortement déconseillé d’agir ainsi envers sa mère…); il préférait – et c’était ce qu’il savait mieux réussir – être aux côtés de sa sœur, gentiment, silencieusement, réconfortant, bienveillant, juste . En entrant dans la cuisine, il ne remarque pas les fleurs mourantes – elles gardaient assez de leur rigidité pour passer incognito. « T’inquiètes pas, je peux vérifier le four toute seule. D’autant plus qu’il est éteint et qu’il n’y a plus rien dedans… » Crescentia, encore et toujours sur  ses gardes, si désireuse d’être indépendante et forte, si emmurée dans sa carapace, même avec son frère… « T’inquiètes, je n’ai jamais douté de tes capacités à éteindre un four éteint, Cress. » Mais de celles à bien encaisser les commentaires maternels? Pas tant. Il se rapprocha, s’assit en face d’elle, de l’autre bord de la table. « Tu connais notre mère... Si elle te dit cela, c’est surtout parce qu’elle a eu peur, Cressy, peur pour toi, peur de te perdre, c’est… sa drôle de manière de nous aimer… » … qui ne changerait jamais, alors aussi bien s’y habituer le plus tôt possible… « .. et…»  … deux fleurs venaient subitement de plier leur échine et pendouillaient tristement… « … euh, les fleurs. Maman ne les avait pas achetées aujourd’hui!? »  s’étonna Selwyn en approcha la main pour se saisir d’une, dans le souhait de l’inspecter. « Fraîcheur garantie… pour deux heures, oui! »


Dernière édition par Selwyn Spiegelman le Sam 21 Fév 2015 - 1:24, édité 2 fois
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Elizabeth Barnes
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MessageSujet: Re: (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.   (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder. Icon_minitimeVen 13 Fév 2015 - 12:21

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Les parents Spiegelman avaient toujours été particuliers, le père avait l’air d’un savant fou tout à fait original et la mère semblait tellement droite que rien ne pouvait la faire flancher. Crescentia avait souvent remarqué cette alchimie étrange entre ses parents, il lui semblait que ses parents étaient deux parfaits opposés qui s’aimaient vraiment. Leur mariage tenait bon depuis de nombreuses années alors même que leur seul point commun semblait parfois être leur amour de la science. Naturellement peu douée avec les relations sociale, la cadette de la famille avait parfois du mal à comprendre comment est-ce que ça pouvait fonctionner entre eux deux. Ce soir encore, ils avaient pu prouver qu’ils étaient complètement différents et si elle avait pu choisir, Crescentia aurait préféré passer la soirée avec son père. Elle avait su, à la seconde même où elle avait accepté l’invitation, que les choses allaient se dérouler comme ça, s’il y avait quelqu’un dans la famille qui devait venir retourner le couteau dans la plaie, ce serait sa mère. Cette réflexion qu’elle avait balancée à la façon d’une banalité en plein milieu du repas, c’était caractéristique de sa mère, elle était incapable de retenir ce genre de commentaire pour elle. Elle ne se rendait même pas compte qu’elle pouvait être blessante. Crescentia avait l’impression d’être capable d’aimer sa mère autant qu’elle était capable de la détester. C’était surtout elle qui l’avait poussée à se mettre une pression pas possible pendant toute sa vie, c’était pour être à la hauteur des attentes de sa mère qu’elle avait toujours travaillé très dur et qu’elle ne s’était jamais autorisé l’échec, si elle en était arrivé là où elle en était, c’était en grande partie à cause de sa mère – c’était presque la conclusion évidente qui sortait de chaque consultation psychiatrique – et cette dernière n’était même pas capable de se remettre en question trente secondes et ne serait-ce qu’éviter de continuer à pousser à bout ses enfants. Fuyant vers la cuisine, Crescentia avait hésité à quitter la maison familiale par la porte qui donnait sur le jardin, elle aurait facilement pu partir, rejoindre sa voiture et rentrer chez elle sans un mot. Certes, après ça, c’était à elle qu’on aurait reproché son manque de politesse, mais au moins, elle n’aurait plus eu à supporter sa mère pour le reste de la soirée. Elle avait bien pensé à quitter en douce la maison, mais elle se refusa à le faire. Elle allait bien. C’était le message qu’elle avait voulu faire passer en venant ici ce soir, alors qu’elle avait développé un talent certains dans l’invention d’excuses, alors il fallait qu’elle reste. Elle avait juste besoin d’un petit moment pour se calmer et une fois que ce serait fait, elle pourrait retourner dans la salle à manger pour terminer ce repas dans la joie et la bonne humeur, si seulement une telle ambiance était véritablement possible après la bombe que sa mère venait de lancer. Elle ne savait même pas quoi répondre à ce genre d’attaques, la fuite semblait être la solution la plus simple au problème, sans doute la solution qu’elle avait tendance à choisir en toute circonstance.

Concentrée sur les fleurs de la cuisine et sur ce qu’elles étaient en train de devenir en sa présence, la jeune femme n’avait pas vu la porte s’ouvrir et l’entendre se refermer sur son frère l’avait faite sursauter. Elle aurait dû se douter qu’il n’allait pas la laisser toute seule, il avait toujours été très présent pour sa cadette et ce n’était pas maintenant qu’elle croulait sous les problèmes qu’il allait la laisser tomber. Elle lui en était infiniment reconnaissante, il était probablement le seul à ne l’avoir jamais laissée tomber. Elle lui adressa un léger sourire avant de baisser les yeux sur les fleurs dont l’état ne semblait pas vouloir s’améliorer. « Heureusement, j’ai un doctorat en biologie végétale et un en mathématiques, ce serait inquiétant si je savais pas éteindre un four. » Sur ces mots, la brune haussa légèrement les épaules comme pour appuyer l’évidence de ses propos. Elle avait été capable de suivre un double cursus une fois à l’université, elle avait réussi à obtenir chacun de ses diplômes, alors oui, elle savait éteindre un four. Elle releva les yeux vers son frère qui venait de s’installer en face d’elle. Elle haussa légèrement les sourcils d’un air presque blasé suite à la réflexion de son aîné. Malheureusement, elle connaissait trop bien leur mère, si bien qu’elle avait su que ça finirait comme ça. Elle avait peut-être était folle ou au moins un brin masochiste pour venir en sachant pertinemment que les choses n’allaient pas lui plaire. Elle avait fait l’effort de venir alors elle avait sans doute espéré – à tort – que sa mère ferait l’effort de garder ses commentaires désagréable pour elle. « Ouais, j’espérais juste qu’elle pourrait essayer d’être un peu moins elle-même ce soir. » C’était probablement trop demander, elle aurait plus de chance d’obtenir la lune si elle demandait à quelqu’un de la lui décrocher que de voir sa mère faire des efforts pour garder sa langue dans sa poche. Elle connaissait sa mère alors évidemment, elle savait qu’elle trouvait toujours un moyen de dire clairement ce qu’elle pensait sans chercher à comprendre le mal que ça pouvait faire. « Je suis venue parce que j’ai envie de laisser cette histoire derrière moi. J’ai besoin de passer à autre chose sans rester enfermée sur mes erreurs. Je n’ai plus le choix, il faut que j’aille de l’avant et au lieu de m’aider, elle vient retourner le couteau dans la plaie. » Elle aurait même voulu oublier complètement tout ce qui avait pu se passer à ce moment critique de sa vie où elle avait cru bon d’en finir. Elle allait avoir un enfant et elle aurait aimé pouvoir être autre chose qu’une mère suicidaire pour son bébé, pour ça, il ne fallait de toute évidence pas compter sur sa mère. Elle se laisse tomber dans le fond de sa chaise avant de relever les yeux vers son frère un léger sourire amusé sur les lèvres. Évidemment, de son point de vu ça semblait de l’arnaque les fleurs fanées aussi rapidement. « Certaines fleurs ont une espérance de vie très limitées. Peut-être qu’elle a mis trop d’eau ou qu’elles n’étaient pas assez à la lumière … » Elle pouvait bien trouver des millions de raisons qui puissent expliquer l’état des fleurs, elle était chercheuse en biologie végétale. Baissant de nouveau les yeux vers la table, elle récupéra la fleur qu’elle avait eue en mains quelques minutes plus tôt pour commencer à en triturer nerveusement les pétales avec ses ongles – n’aidant définitivement pas cette pauvre fleur. Les larmes naissant au bord des yeux, elle releva le regard vers son aîné. « Ou c’est juste moi qui fait ça. » Elle n’en parlait jamais, gardant ce truc pour elle de peur de faire fuir les autres de la même façon qu’elle avait fait fuir son ex-petit-ami. Mais les plantes continuait à tomber dans la pièce, de plus en plus rapidement, elles mourraient et plus Crescentia se sentait mal, plus les plantes avaient l’air mal en point. « Ne dis rien à papa et maman, s’il te plait. Je suis déjà une pauvre fille suicidaire pour eux, je n’ai pas en plus besoin d’être une dégénérée» Dégénéré, c’était bien le mot que la plupart des gens utilisaient pour designer les personnes comme elle. Un terme négatif qui ne plaisait pas franchement à la jeune femme, elle n’était pas généticienne, mais elle s’y connaissait assez pour dire que si on se mettait à, appeler dégénérés tout ceux qui avaient une mutation dans un de leurs gènes, on aurait pas fini, l’évolution n’était après tout qu’une suite de mutations et le génome x en était une comme une autre dans le fond.
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MessageSujet: Re: (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.   (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder. Icon_minitimeMer 25 Fév 2015 - 6:36

Comme premier repas en famille, on faisait mieux, assurément. Ce n'était pas exactement ce que Selwyn avait espéré, mais il se consolait aux pensées que petit a ils avaient une trentaine de minutes de sérénité et d'illusion de bonheur avant la tragédie habituelle mettant en vedette Maja Spiegelman (grande actrice internationale des drames; c'en était presque à croire qu'elle était la réincarnation de Sarah Bernhardt) et que petit b personne ne pleurait (pour le moment). Selwyn avait probablement été bien trop candide d'espérer le règne absolu de la plus belle harmonie durant cette soirée. Il avait clairement surestimé les capacités de sa mère à mettre de côté le passé et à essayer de rendre des moments familiaux agréables. Si les pensées vous semblent emplies de jugement négatif à l'égard de sa procréatrice, vous n'avez pas complètement tort, mais il me faut tout de même clarifier leur relation, afin que vous ne pensiez pas que les enfants Spiegelman fussent au bord de la mutinerie maternelle. Certes, la madre ne pouvait retenir ses commentaires blessants (voire, assassins), mais Selwyn s'y était habitué : entre autres par sa fine analyse de l'aggravation de l'acariâtreté de Maja, telle qu'expliquée plus tôt, mais aussi, et surtout, parce que le jeune homme avait, au fil des ans, constaté que les critiques ne leur étaient adressées que dans le but de voir les enfants plus heureux, plus épanouis, plus sur le droit chemin. Ensuite se posait la question de la définition du bonheur - qui différenciait d'une Spiegelman à un autre et n'incluait pas nécessairement l'étape ma mère me stigmatise incessamment à l'aide comment survivre en étant le mouton noir de ma famille SOS je suis la honte des Spiegelman  help va-t-elle un jour oublier que je n'ai pas poursuivi mes études de médecine ou que j'ai pris de la drogue ou que j'ai tenté de me suicider ou que je l'ai appelée dix minutes trop tard le jour de son anniversaire ou que j'ai raté le repassage de la chemise (affreuse, soit dit en passant) de style hawaïen qu'elle m'a offerte il y a sept ans mayday mayday. Nombre de ses critiques-conseils avaient prouvé leur utilité, et Selwyn n'aurait pas été la moitié de ce qu'il était devenu si ce n'avait été du système d'éducation rigide de ses parents (organisation sévèrement contrôlée par sa douce maman, bien sûr). Mais maintenant que les bambins avaient atteint les vénérables âges de 25 et 27 ans, n'était-il pas temps de lâcher prise? Sans doute, mais espérer un changement chez Maja Spiegelman était un acte désespéré : les héritiers auraient plus de chance de lancer une bouteille à la mer et de recevoir une réponse d'une Trinidadiennne sourde-aveugle-illettrée que d'obtenir une bénédiction maternelle. Mais il fallait redonner ce qui appartenait à César : Maja Spiegelman  avait fait quelques bons coups : les enfants étaient toujours là, calmes, sans esprit de rébellion contre elle.

Le jeune homme inspecta attentivement le visage de cadette, cherchant des traces d'émotions quelconques. Elle n'avait ni l'air incroyablement fâchée au point de jeter par terre toutes les assiettes de porcelaine made in China de la maison, ni intensément triste au point de vider toutes les boîtes de mouchoirs de la ville de Radclidd; c'était un heureux début. « Ouais, j’espérais juste qu’elle pourrait essayer d’être un peu moins elle-même ce soir. » Lui aussi l'avait ardemment souhaité, mais le décalage entre ce qu'on voulait et ce qui s'avérait était souvent béant. Ne lui restait plus qu'à espérer que le reste de la soirée se déroulât sans anicroche. Avec de la chance, leur père profiterait de ce tête-à-tête incroyablement malaisant pour glisser quelques mots à sa femme... avec de la chance donc. « Je suis venue parce que j’ai envie de laisser cette histoire derrière moi. J’ai besoin de passer à autre chose sans rester enfermée sur mes erreurs. Je n’ai plus le choix, il faut que j’aille de l’avant et au lieu de m’aider, elle vient retourner le couteau dans la plaie. » L'aîné Spiegelman hocha la tête, compréhensif, attentif, laissant échapper un « Hmm, je sais » compatissant. Il savait tout cela, et il avait trouvé Cressy plutôt courageuse d'accepter si rapidement l'invitation parentale, de se replonger dans l'affreux rouage maternelle de la réussite absolue. Mais Maja Spiegelman avait besoin de beaucoup plus de temps que cela pour oublier — non pour pardonner, ça, c'était une autre histoire... — que son unique, sa petite fille, avait voulu s'enlever la vie, acte terrible qu'elle considérait probablement comme le plus grand échec, non pas de sa fille, mais d'elle-même. Si elle n'avait toujours pas oublié que Selwyn n'était pas devenu docteur, trois ans plus tard, il n'osait imaginer combien de décennies devraient s'écouler avant que le dossier Crescentia soit enterré pour de bon. Peut-être serait-il bien, une fois qu'ils reviendraient à table, d'attirer l'attention sur cette carrière ratée, question de changer le mal de place. Oui, il était probablement dû pour un petit discours sur la médiocrité des infirmiers et le prestige des médecins... « Peut-être qu’elle a mis trop d’eau ou qu’elles n’étaient pas assez à la lumière… Ou c’est juste moi qui fais ça » lança Crescentia, le regardant de ses yeux baignant dans l'eau saline. Pause. Un instant. Sa petite soeur venait-elle réellement de lui annoncer qu'elle était...   « Ne dis rien à papa et maman, s’il te plaît. Je suis déjà une pauvre fille suicidaire pour eux, je n’ai pas en plus besoin d’être une dégénérée… » Ouep, elle venait de lui avouer qu'il n'était pas le seul Spiegelman doté d'un gène mutant, comme c'était merveilleux! Une fébrilité intérieure le gagnait;  une telle découverte relancerait ses recherches sur le gène 'dégénéré'. Mais là n'était pas le moment de penser à toutes les nouvelles possibilités qui s'offraient devant lui tel un appétissant buffet chinois, mais plutôt remonter le moral de la cadette, bien éprouvée par la vie en ce moment. Lui révéler sa vraie nature lui semblait un exercice exigeant;  en avait-elle honte? craignait-il sa réaction? Selwyn  était à l'opposé même de Cressy  en ce moment, et il aurait tant voulu lui transmettre cette joie.   « Oh non, Cressy, pas toi aussi... tu vas pas commencer à nous appeler 'dégénérés, c'est insultant. » Il entoura le dos de la main de sa sœur avec sa propre main et, usant de sa mutation, absorba un peu de sa douleur (il ne prit pas le temps d'analyser sa source, mais elle devait venir, comme chez la plupart des êtres humains, du dos, toujours surexploité, et de la nuque, sa prolongation logique); il préférait lui démontrer ce dont il était capable de faire plutôt que de l'expliquer. « Je te parie que papa trouverait ça plutôt génial, en fait » murmura-t-il, pour détendre l'atmosphère. Il ne saisissait pas bien les larmes de sa sœur — il avait toujours trouvé qu'être mutant était pratique (mis à part la partie où des hunters essayaient de vous tuer). « Eh, Cressy, il n'y a absolument rien de mal à ça, tu me crois? » Il jeta un coup d'œil aux restes de fleur sur la table...la pauvre, morte si jeune. « Depuis quand ...? » demanda-t-il, curieux. Il était plus que curieux, il avait une multitude de questions en tête, mais il ménageait sa cadette. Une chose à la fois. Ils avaient toute la soirée, après tout.

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MessageSujet: Re: (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.   (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder. Icon_minitimeDim 15 Mar 2015 - 19:28

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SELWYN SPIEGELMAN & CRESCENTIA SPIEGELMAN
Black clouds are behind me I now can see ahead Often I wonder why I try Hoping for an end. Sorrow weighs my shoulders down And trouble haunts my mind But I know the present will not last And tomorrow will be kinder. Today I’ve cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don’t know where to start. But I feel warmth on my skin The stars have aligned The wind has blown but now I know That tomorrow will be kinder ~ tomorrow will be kinder.

Crescentia n’avait jamais lésiné sur les efforts lorsqu’il s’agit de faire plaisir à ses parents. Travaillant dur, elle avait eu un parcours sans fautes et souvent, on l’avait félicité pour ses nombreuses réussites. Il fallait cependant qu’à présent, tout ce qu’on retienne de son parcours, ce soit ses erreurs. Elle n’était plus que la pauvre femme qui avait été poussée au suicide par une dépression. Elle savait que son geste avant été exagéré et qu’elle aurait pu trouver d’autres solutions que celle de s’ouvrir les veines. Elle avait agit de façon démesurée. Mais coincée dans un cercle vicieux duquel elle n’arrivait pas à sortir, en proie avec une rupture difficile, sujette à l’apparition d’un don qu’elle ne comprenait pas et qu’elle ne maitrisait pas, elle n’avait pas réussi à voir d’issue à ses problèmes, elle avait cru qu’en finir définitivement avec sa vie était le seul moyen d’en finir avec tout ces problèmes. Prise au pied du mur, elle ne savait pas vers qui se tourner pour demander de l’aide. Elle avait craqué et elle regrettait son geste. Il lui arrivait parfois de se demander comment ce serait passé les choses si jamais sa tentative ne s’était pas soldée par un échec. Et si elle était morte ? Quand elle se posait la question, elle pouvait comprendre la rancune de sa mère. Plus que jamais sans doute, elle comprenait que perdre un enfant était certainement la pire chose qui pouvait arriver à une mère. Le perdre dans ces conditions, ça devait être un véritable cauchemar. Mais elle était en vie et elle n’avait pas besoin qu’on lui rappelle qu’elle aurait pu ne plus l’être. Elle n’avait pas envie qu’on alourdisse la culpabilité qu’elle portait déjà en elle. Elle était en vie et elle avait l’intention de le rester le plus longtemps possible. Elle aurait voulu que sa mère puisse comprendre ça, qu’elle puisse la soutenir et l’aider à aller de l’avant. Dans le fond, combien de fois est-ce que Maja Spiegelman était-elle venue à l’aide de ses enfants ? Elle avait des conseils à donner, des suggestions parfois, mais d’aussi loin qu’elle se souvienne, quand elle avait vraiment besoin d’aide, c’était toujours vers son frère ou vers son père qu’elle s’était tournée. Ils avaient toujours été plus à l’écoute et plus attentif à ce qu’elle avait à dire. C’était toujours plus compliqué avec sa mère alors ce n’était peut-être pas vraiment super étonnant dans le fond. Maintenant qu’elle avait quitté la salle à manger pour s’exiler dans la cuisine, elle en arrivait à se demander comment est-ce qu’elle avait pu imaginer ne serait-ce qu’une seconde que sa mère agirait différemment. Elle la connaissait pourtant suffisamment bien pour savoir qu’elle en était incapable. Elle avait su que ni son père, ni son frère n’évoquerait le sujet parce qu’ils comprenaient que ce n’était pas le moment d’en parler et que, de toute façon, ce n’était pas la peine d’en parler. C’était un événement important sans doute, mais elle préférait encore en parler avec son psychiatre qu’avec sa famille. Si la famille suffisait à résoudre tous les problèmes, personne ne serait payé à écouter d’autres personnes s’épancher sur ses problèmes. Elle voulait que cette histoire ne vienne pas s’ajouter aux histoires de famille, elle voulait qu’on arrête d’en parler.

En compagnie de sa mère, c’était chose impossible, mais avec Selwyn c’était différent. Lui, il n’avait pas l’intention de revenir là-dessus, elle le savait. Maintenant qu’elle était seule dans la cuisine en compagnie de son frère aîné, elle se sentait déjà mieux. Toujours vexée et blessée par les propos de sa mère, mais la présence de son frère suffisait à la rassurer au moins un peu. Il était d’accord avec elle sur le sujet Maja Spiegelman. Elle laissa échapper un léger soupire avant de lui adresser un léger sourire. Finalement, ils s’attardèrent plus sur les fleurs en train de faner que les propos de leur mère. Ce n’était pas un mal et au moins, ça permettait à la jeune femme de révéler à son aîné ce secret trop pesant qu’elle avait gardé pour elle pendant trop longtemps. Elle avait pourtant peur d’en parler, quand elle l’avait dit à Soren, sa réaction plus que négative l’avait poussée à se dire qu’en parler n’était peut-être pas une bonne idée. Mais Selwyn était son frère et elle avait besoin de lui dire. Son don elle le voyait comme une tare et il était de plus en plus difficile pour garder ça seulement pour elle, d’autant plus qu’elle était particulièrement nulle pour maitrisé ce don. Tout ce qu’elle voulait, c’était s’en débarrasser, elle voulait être normale. Seulement, ce n’était pas aussi simple. Elle était née avec cette mutation et ses connaissances en génétiques suffisaient à lui faire comprendre qu’elle ne s’en débarrasserait jamais. On ne pouvait pas entrer à l’intérieur des gènes pour les modifier, elle était condamnée à vivre avec ça. Les mots de son frère la firent relever rapidement la tête. Nous. C’était le mot qui avait marqué son esprit. Est-ce qu’il était comme elle ? Elle senti les battements de son cœur s’accélérer alors qu’elle réalisait qu’elle n’était pas la seule de la famille dans cette galère. Elle sentit la main de son frère se poser sur la sienne et instantanément elle se sentait mieux. Pas juste grâce à ce contact physique entre leurs mains. C’était différent. Elle avait des douleurs qui se multipliaient depuis qu’elle était enceinte et d’un coup, elles avaient disparues. Elle posa son regard sur la main de son frère la fixant quelques secondes avant de relever les yeux vers lui. « C’est toi qui fait ça ? » Surprise elle avait bien du mal à comprendre ce qui était en train de se passer. Elle n’allait pas réussir à lâcher sa main s’il était vraiment à l’origine de se bien être qui s’installait en elle. D’un revers de sa main libre, elle essuya les larmes sur ses joues avant de hausser légèrement les épaules. « Papa oui. Maman … je ne sais pas. » Elle avait du mal à imaginer que leur mère puisse apprécier leur mutation. Est-ce qu’elle ne serait pas capable d’être déçue de ne pas avoir réussi à mettre au monde des enfants avec une génétique normale ? Crescentia ne savait pas trop et dans le fond, elle ne voulait même pas le savoir. « Je sais, j’ai juste l’impression de ne pas être normale.» Elle savait au fond qu’il n’y avait rien de mal à ça, que ce n’était qu’un gène muté, ce n’était pas comme si elle avait commis un crime, mais ça restait particulièrement difficile à accepter. Pinçant légèrement les lèvres, elle baissa de nouveau les yeux vers la table. « Il y a environ un an, avant que j’entre à l’hôpital. J’avais un souci avec la drogue, mon petit ami venait de me plaquer et ça a été la goutte d’eau faisant déborder le vase. » Déjà en dépression, découvrir son pouvoir l’avait poussée à craquer, c’était ce qui l’avait poussée à vouloir en finir avec la vie. « Et toi ? » Elle préférait autant parler de lui si c’était possible. Elle ne voulait vraiment pas revenir sur cette fichue tentative de suicide.


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MessageSujet: Re: (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.   (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder. Icon_minitimeMar 24 Mar 2015 - 5:31

Elle a tellement changé. C'était devenu une pensée récurrente dans l'esprit de Selwyn, au cours de la dernière année. En l'espace d'un an, sa petite soeur était passée d'étudiante plus qu'exemplaire à droguée à suicidaire à mutante mal dans sa nouvelle peau. Pas mal quand même, il fallait le faire (et il n'y avait bien que Crescentia Spiegelman pour réussir un tel exploit). Elle avait tellement changé et Selwyn avait horreur du changement. Devant Cressy, il devenait impuissant, il ne pouvait rien faire pour arrêter toutes ses transformations : il ne faisait que subir une nouvelle soeur qui lui échappait, une nouvelle soeur marquée, brisée, par les aléas de la vie, une nouvelle soeur avec laquelle il devait réapprendre à interagir. Que restait-il de l'enfant gaie qui récitait ses tables de multiplication tout en essayant d'amener sa balançoire le plus haut possible (et finissait constamment par demander à son aîné s'il pouvait la pousser s'il te plaît s'il te plaît mais moi aussi je me balance! mais t'auras qu'à revenir sur ta balançoire s'il te plaît frangiiin screugneugneu d'accooord mais pour la dernière fois hein il faut que t'apprennes toute seule après gniagniagnia)? Leur relation n'avait plus rien de leur enfance; exit les jeux, l'innocence, les concours de vitesse, les crises de larmes pour un bonbon d'Halloween volé. Certes, tout cela avait disparu longtemps auparavant, au moment de l'adolescence, mais une certaine candeur était restée. Maintenant, nul doute qu'elle avait bel et bien disparu dans la brume. Il regardait sa soeur aujourd'hui, les yeux rivés sur la table, sur sa main, sur les fleurs, la tête basse. Sa tête basse comme il n'aimait pas la voir, sa soeur atteinte, blessée, à laquelle il aurait tant donné pour la voir aussi souriante qu'avant. Être témoin de la tristesse de sa cadette lui rongeait le cœur et s'il était prêt à tout faire pour la consoler, il lui arrivait aussi de douter de ses capacités à lui montrer un soutien, craignant peut-être qu'elle ne considère ses discours que comme une seconde version des tirades parentales qu'elle recevait. La relation qu'il entretenait avec Crescentia était double : il lui semblait qu'ils étaient à la fois si proches et si éloignés Proches par défaut, par lien fraternel (grandir avec quelqu'un qui se faisait imposer les mêmes valeurs que soi semblait avoir pour conséquence d'installer une certaine empathie pour l'autre) et éloignés parce qu'ils ne se partageaient pas tout (ils s'échangeaient sûrement plus de choses futiles que de choses vraiment significatives) — mais n'était-ce pas le propre de beaucoup de relations fraternelles? Au bout du compte, tout ce qui importait, c'était qu'ils avaient une relation harmonieuse, basée sur une confiance mutuelle. Mais en même temps, pouvait-on vraiment dire cela compte tenu du fait qu’ils n’avaient jamais abordé le sujet de leur mutation respective?

Était-il surpris d’apprendre que Crescentia était aussi une mutante? Moins qu'il ne l'aurait cru (non pas qu'il eut déjà envisagé la possibilité que sa petite soeur lui annonce une telle chose.) Agréablement surpris serait le syntagme parfait. C’était agréable de savoir qu’il était moins seul dans cette histoire; bien sûr, il connaissait quelques mutants (merci à son adhésion récente à Uprising!), mais découvrir qu’au sein même de sa famille existait un mutant avait quelque chose de soulageant. Un poids tombait. « C’est toi qui fais ça? »  Et surtout ne pas être ironique. Ce n’était vraiment pas le temps. Il hocha de la tête en souriant  : « Qui d’autre? »   Bien qu’il lui eût maintenant révélé son secret, il n’enleva pas sa main, continuant d’absorber de sa douleur – puisque Cressy semblait souffrir physiquement davantage qu’elle ne le laissait paraître ou qu’elle le croyait. Probablement une accumulation de stress qui créait des zones de tension sensibles? « Papa oui. Maman… je ne sais pas. »   Une larme impudente glissa sur sa joue; subitement, il aurait eu envie d'avoir le pouvoir d'arrêter la tristesse et non la douleur. Il haussa les épaules : « Tant qu'on se présente aux soupers de famille à Noël sans avoir les cheveux verts et sales, je pense que maman ne sera pas trop déçue »   dit-il, toujours dans l'optique de calmer le jeu, mais un peu parce qu'il le croyait aussi. Leur mère n'avait jamais fait de grandes (ou de petites) sorties anti-mutants — il y avait donc fort à parier, et à espérer, qu'elle réagirait bien à une telle nouvelle. Quand elle l'apprendrait. Si elle l'apprenait. Surtout si. Ce n'était pas exactement dans les plans du jeune Spiegelman d'inclure tout le monde dans le secret, surtout en ces temps de guérilla. « Je sais, j’ai juste l’impression de ne pas être normale. »   Il essayait réellement de se glisser dans la peau de sa soeur, de comprendre son sentiment d'anormalité, mais il n'arrivait pas à penser comme elle. Il avait vécu exactement le contraire d'elle; il s'était grandement réjoui de découvrir son don. Son don qui lui serait si pratique, surtout dans son métier d'infirmier, son don qui lui donnait une certaine existence, une certaine utilité. Il pouvait faire le bien. (Et le mal, s'il le souhaitait, mais c'était une autre histoire.) Comment Cressy, si brillante, pouvait-elle croire qu'une mutation était anormale, elle qui pourtant connaissait toutes les théories de la génétique, de l'évolution darwinienne, tralalala? Si Cressy pensait ainsi, convaincre le tourneur d'hamburgers du  McDonalds du bien-fondé des mutants se révélerait être toute une tâche... « Cress, tu ne peux pas réellement penser ça ? Je veux dire, tu pourrais avoir un troisième bras que tu serais tout aussi normale. C’est loin d’être une tare ou un virus.»   Elle lui révéla par la suite que son don s’était manifesté un an auparavant; elle avait alors le même âge que lui lorsque son don avait aussi commencé. « Et toi? »   Un retour de question inévitable qu’il aurait bien aimé esquiver. Il hésitait à lui dire depuis combien de temps il savait, ce qui revenait à lui dire depuis combien de temps il lui cachait son secret, qu’il lui mentait en un sens. Mais il n’y couperait pas court, c’en était certain, alors autant enlever le pansement d’un coup rapide. « Trois ans. À peu près. »   Atténuer la réalité pour la rendre cet immense laps de temps moins terrible, quelle technique incroyable. Il voulut la distraire de cela et décida de prendre encore plus de sa douleur – il le fit toutefois trop rapidement et il plissa légèrement le front lorsqu’il reçut une onde de douleur subite. Un vrai champion. « Et t’arrives à faire quoi exactement? Est-ce que tu… projettes tes émotions sur les végétaux? »   Lui non plus n’avait pas tant envie de parler de sa mutation, des circonstances de son apparition, ou d’aborder Uprising par exemple. Mieux valait parler de Crescentia afin d’éviter de lui parler de tout ce qu’il lui avait tu pendant ces trois dernières années.

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MessageSujet: Re: (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.   (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder. Icon_minitimeJeu 2 Avr 2015 - 13:37

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Etre une transmutante, ce n’était pas une chose dont Crescentia avait pu rêver. Ce n’était pas comme si elle les avait méprisés ou qu’elle en avait eu peur. C’était simplement qu’elle aurait voulu avoir une vie plus simple que celle à laquelle sa mutation la condamnait. Etre traquée par les hunters n’était pas une partie de plaisir et c’était au moment où elle décidait de vraiment s’accrocher à la vie qu’on la traquait pour l’éliminer. C’était trop pour elle. Les choses auraient sans doute été plus simples si les hunters n’avaient pas eu pour but de purger l’espèce humaine de ceux qu’ils considéraient comme des monstres. Crescentia savait que le problème ce n’était pas les transmutants, mais bien les hunters et leurs partisans qui ne comprenaient pas qu’il n’avait aucun mal à être victime d’une mutation génétique. Elle avait commencé à monter un dossier basé sur les théories génétiques et quelques recherches qu’elle pouvait mener en parallèle de son travail, pour démontrer par a+b, dans une démarche purement scientifique que le gène responsable de la nature des transmutant ne pouvait en rien être corrélé à une pathologie psychiatrique pouvant les qualifier de dangereux. Aidée de son psychiatre, ils faisaient du bon boulot, bien qu’elle ait tendance à voir ça plus comme un passe temps que comme un véritable projet. Quelques soient les preuves que leurs recherches puissent apporter, qui est-ce que ça pourrait intéresser ? Les hunters trouveraient forcément quelque chose à redire. Elle aurait pourtant voulu le porter à Thaddeus Lancaster, mais elle savait d’avance qu’elle serait aussi bien reçue par le maire de la ville qu’un vulgaire rat. Il semblait qu’essayer de prouver l’innocence des transmutant était une cause perdue. Ils n’étaient pourtant pas plus dangereux que d’autres humains et elle était capable de citer grand nombre de psychopathes ayant commis des crimes atroces sans avoir été transmutants. Rares étaient ceux qui voudraient bien l’écouter alors elle était vouée à vivre dans la crainte d’être assassinée à cause de ce qu’elle était. Elle aurait préféré n’être qu’une humaine parmi tant d’autres et continuer sa vie sans jamais avoir à fuir ou à se cacher. Elle n’acceptait pas cette mutation aussi bien que semblait le faire son aîné. Tout ça lui semblait trop compliqué, elle était intelligente, elle était une scientifique, mais elle n’était en rien entrainée au combat ou au self-defense pour réussir à se protéger si on s’en prenait à elle. Le fait était qu’elle avait plus peur de ce qui pourrait lui arriver si elle tombait entre de mauvaises mains que de ce qu’elle était. Elle savait qu’entre transmutant et hunters, les transmutants étaient souvent les plus humains. D’autres ne le comprenait pas. Soren semblait avoir peur d’elle quand elle lui avait montré ce qu’elle était capable de faire. Il avait pris la fuite si rapidement qu’elle n’avait eue qu’à peine le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Elle avait voulu le retrouver à ses côtés et son don l’avait fait fuir. Elle avait largement de quoi ne pas apprécier le fait d’être une transmutante, en plus d’être chassée par des grands malades, elle faisait peur à certaines personnes, elle faisait peur au seul homme qu’elle ait aimé dans sa vie. Elle se serait définitivement bien passée de cette mutation.

Elle avait presque du mal à croire que Selwyn pouvait être comme elle. Ça avait quelque chose de rassurant, souvent, elle se sentait seule dans cette galère, mais maintenant, elle savait qu’il y avait Selwyn aussi. Cependant, s’il était un transmutant, il devait également connaitre la menace des hunters. Elle espérait ne jamais avoir à perdre son frère aîné à cause d’eux. Elle tenait énormément à son frère, il était une personne essentielle dans sa vie et elle ne pouvait pas imaginer qu’on puisse s’en prendre à lui. D’autant plus que son pouvoir avait l’air particulièrement inoffensif à juger ce qu’il était en train de faire. Il pouvait aider autrui, ça n’avait rien de très dangereux d’après elle. Même s’il avait été capable de tuer quelqu’un en un clignement de paupière, Selwyn aurait toujours été aussi innocent à ses yeux. C’était quelqu’un de bien. Elle n’était pas mauvaise non plus, aucun des enfants Spiegelman ne serait capable de faire du mal à une mouche, mais c’était le genre de détail dont les hunters se fichaient complètement et pourtant d’après elle, c’était important. Comprendre les hunters était certainement impossible et elle n’avait pas envie de se prendre la tête avec ça. Elle pourrait passer sa vie entière à se triturer les méninges sans jamais réussir à comprendre. « C’est … Plutôt pas mal. » Carrément agréable d’après elle en cet instant, maintenant qu’elle savait ça, il faudrait sûrement qu’il se prépare à la voir accrocher à son bras pendant tout le temps de sa grossesse. Elle n’était qu’au début et déjà elle trouvait ça plus qu’appréciable de se débarrasser des premières douleurs, alors forcément dans les mois à venir, ça pourrait représenter un véritable soulagement. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres suite à la réplique de son frère. Il n’avait pas tort, tant qu’ils restaient correct et bien élevés, elle pourrait sans doute accepter cette histoire de mutation sans trop râler. Est-ce que ça allait la pousser à aller annoncer la nouvelle à sa mère de suite ? Quand même pas. « Qu’est-ce que je devrais lui dire en premier à ton avis ? Que je suis une transmutante ou que je suis enceinte d’un parfait inconnu croisé dans un bar ? » Il y avait de nombreuses façons d’annoncer ce genre de nouvelles et parmi toutes celles qu’elle avait à sa disposition, elle avait choisie la pire. Quoi qu’il valait peut-être mieux ça que d’attendre qu’on lui demande qui était le père et qu’elle soit tout bonnement incapable de répondre à la question. Malgré l’alcool qui avait brouillé son cerveau ce soir là, elle se souvenait d’un nom et d’un visage, mais au delà de ça, elle ne savait pas franchement de qui il s’agissait. Elle haussa légèrement les épaules avant de baisser les yeux vers la table. « Ce n’est pas vraiment normal d’être chassé par des tarés. » Répondit-elle dans un léger soupire. Si elle avait été normale elle aurait pu marcher dans la rue sans avoir peur qu’on lui tombe dessus pour l’assassiner. Elle savait qu’ils étaient ceux qui étaient en tort dans cette histoire, mais les transmutants étaient ceux qui en payaient les conséquences. Levant la tête vers son aîné, elle arqua légèrement un sourcil, il savait ce dont il était capable depuis trois ans et elle n’y avait vu que du feu, tout comme il avait été incapable de voir qu’elle était comme lui. Il fallait croire qu’ils étaient assez doués pour cacher leurs secrets respectifs. Remarquant l’expression sur le visage de son frère elle retira sa main. « Est-ce que ça te fais mal ? » C’était un don qui avait son avantage qu’il possédait, mais s’il devait souffrir pour éviter aux autres d’avoir mal, ce n’était pas terrible et tout bien réfléchi, elle préférait garder sa douleur pour elle plutôt que de la refiler à son frère. Elle attrapa finalement la fleur encore sur la table. La fixant d’un air concentré. Elle allait mieux maintenant qu’elle avait parlé avec son frère, elle pouvait donc espérer pouvoir faire quelque chose de cette fleur. Ce fut le cas, elle s’ouvrit de nouveau, retrouvant une forme resplendissante. « Les contrôler plutôt, mais comme je ne contrôle pas grand-chose, elles ont tendance à faner quand ça ne va pas. » Elle haussa légèrement les épaules avant de déposer la fleur dans le vase et aussitôt, les autres fleurs à moitié morte suivirent le mouvement, retrouvant l’apparence qu’elles avaient avant qu’elle n’entre dans la pièce.
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MessageSujet: Re: (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.   (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder. Icon_minitimeMar 7 Avr 2015 - 2:05

« C’est… Plutôt pas mal » jugea Crescentia, une fois que Selwyn  lui eut confirmé que c'était bel et bien de lui que venait le sentiment de bien-être qu'elle éprouvait. Le jeune Spiegelman  eut un sourire en coin : plutôt pas mal, seulement!? Dites donc, la frangine était chiche. Ou avait des très hautes attentes, un trait qu'elle devait tenir de leur mère, assurément. À cette pensée comique, son sourire s'étira mais il garda pour lui cette remarque qui aurait déplu à sa cadette. « Qu’est-ce que je devrais lui dire en premier à ton avis? Que je suis une transmutante ou que je suis enceinte d’un parfait inconnu croisé dans un bar? » Qu'elle était quoi? Enceinte? De qui? Un pauvre imbécile soûlon (oui oui ne pas porter de jugement hâtif...)? Pas possible. Non. Pas Cressy, oui? En apprenant la nouvelle, Selwyn eut un mouvement incontrôlable de sourcils surpris, mais il espérait vraiment que ses autres muscles faciaux gardaient leur calme en ce moment; il essayait de se la jouer grand frère relax qui accepte sa soeur peu importe les circonstances, mais là, il aurait presque préféré qu'elle lui eût annoncé qu'elle rechutait dans la dépression. Parce que ça soignait, au moins. Un bébé, ça se soignait un peu moins bien, disons-le franchement. Quoique peut-être qu'elle lui faisait une blague, une blague de très très mauvais goût (d'un goût pire que les choux de Bruxelles, c'était dire). Lorsqu'il darda son regard interrogateur sur sa soeur et fut bien forcé d'admettre qu'elle lui disait la vérité, que la vérité. D'accord, elle avait décidé que ce serait soir de révélation, d'accord, d'accord. Elle aurait pu l'avertir avant, non? Héé  on se fait une petite soirée Verisaterum  après que maman m'ait, encore une fois, reproché d'être en vie et pas parfaite à 110 % ? Question qu'il prépare ses pauvres petits nerfs qui souffraient très mal les changements. Une petite phrase simple, du style il faut qu'on parle (quoique peut-être pas celle-là, qui annonçait irrémédiablement de mauvaises nouvelles)? Elle lui révélait tout cela, sa mutation, sa grossesse, avec tant d'aisance et de calme que c'en était aberrant, comme si plus rien n'importait qu'il le sache ou non. « Tu...? non... oui? » Après cette phrase défiant toutes les règles grammaticales et syntaxiques, il reprit ses esprits et dit de manière plus intelligible : « Les deux en même temps, comme tu viens de le faire. Elle pourra elle-même choisir le pire d'entre les deux. Enfin, pas pire, non, mais tu comprends, selon maman quoi... »  Dix points pour Maladresse, zéro pour Selwyn. Mais comment parlait-on à une femme enceinte? Voilà un sujet qu'aucun professeur n'avait osé aborder et pourtant, une petite heure au collège sur le comportement idéal à adopter vis-à-vis les femmes enceintes résoudrait bien des problèmes, surtout s'il y avait une règle claire pour déterminer avec rapidité et facilité quand le ventre d'une dite dame était assez proéminent pour que l'on lui cède la place dans l'autobus sans risquer d'offusquer ses quelques kilos trompeurs. Bref. Si Selwyn faisait parfois preuve d'une certaine maladresse dans ses propos, ce n'était certainement pas en parlant à sa soeur enceinte que la situation s'améliorerait. Soeur enceinte. Soeur enceinte.  Diantre. Toujours en symbiose avec les douleurs de sa soeur, Selwyn se concentra maintenant sur la source de celles-ci et découvrit qu'une bonne partie d'entre elles venaient de son ventre, comme de fait. Elles n'étaient pas très violentes encore, le fait accompli devait être assez récent comme le prouvait son invisibilité. Sa soeur enceinte d'un inconnu... non, il n'arrivait pas à se faire à l'idée, mais il ne voulait rien laisser paraître devant elle, pour qu'elle ne pensât pas qu'il la jugeait ou quoi que ce soit. La jugeait-il en fait? Non, pensa-t-il rapidement, sans le moindre d'un doute. Ce n'était pas son genre de courir les bars à la recherche d'un peu de plaisir — du moins, il lui semblait que ce n'était pas son genre et il n'était pas certain de vouloir savoir quel était exactement le genre de sa vie nocturne. Il aimait bien s'imaginer une Crescentia tout innocente, mais elle avait vingt-cinq ans et était une adulte responsable... Une nuée de questions envahit son esprit et la première d'entre elles qui sortit fut évidemment d'ordre médical — ne changeait pas qui voulait un infirmier. « Combien de semaines? » Et la deuxième question qui lui vint en tête était cent fois plus délicate, mais il se devait de la poser pour apaiser ses inquiétudes de même que sa curiosité. « Et... tu le gardes, donc? » Il tenta d'insuffler de la bienveillance dans sa question, de l'affection, pour qu'elle sache qu'il l'appuyait dans n'importe laquelle de ses décisions, mais il ne pouvait s'empêcher de penser en son for  intérieur qu'il n'était pas convaincu du bien fait d'élever un enfant à cet âge-là, dans ces conditions, avec cette histoire, mais il ne s'imaginait pas non plus une Crescentia avorter. Et rien de tout cela ne le concernait vraiment;  sa soeur était maîtresse d'elle-même et déciderait bien ce qu'elle voudrait bien.

« Ce n’est pas vraiment normal d’être chassé par des tarés. » Selwyn haussa les sourcils dans un mouvement de ouais je sais ça craint. « Non, mais ce n’est pas nous, les fautifs, dans cette histoire. Il faut juste s’assurer de ne rien faire pour attirer leurs soupçons. Ou se défendre légitiment, dans certains cas. » Par exemple, en intégrant le groupe rebelle d’Uprising, comme il l’avait fait quelques mois plus tôt lorsqu’il avait constaté la puissance des hunters, qui ne reculaient devant rien ni personne et qui, pire que pire, avaient l’appui du maire de la ville. Il ne souhaitait pas lui dire concrètement qu’il avait rejoint ce groupe; après tout, il ne sentait pas complètement actif. Il ne tuait personne – il en aurait été incapable – et se contentait de soigner les mutants blessés, ce qu’il faisait à longueur de journée dans son métier d’infirmier. Pas de changement draconien, alors. Juste des heures supplémentaires, en quelque sorte. Tenir une conversation sur les mutants avec sa sœur lui faisait réaliser le nombre de choses qu’il lui cachait, un nombre qui grandissait de façon exponentielle… « Est-ce que ça te fait mal? » demanda-t-elle en retirant sa main, qu'il s'empressa de reprendre. « Non, t'inquiètes. Enfin, si, parfois, quand je veux trop en prendre à la fois. Je me suis laissé emporter par ma joie de te montrer ce que je peux faire, mais ça va, t'inquiètes, je peux en prendre pas mal plus » la rassura-t-il en souriant. Pas mal plus, peut-être pas, mais il ne voulait pas qu'elle se souciât de son bien-être. Il était un grand garçon après tout et c'était lui, le grand frère, qui se devait d'être exemplaire, présent, réconfortant, non? Et tant pis pour les combats des stéréotypes genrés. Et +1 pour les choses à cacher. De toute manière, c’était dans son bien qu’il ne lui révélait pas tout, non? Il ne voulait pas non plus lui dire pour l’autre sorte de pouvoir qu’il avait, le côté sombre de la force, celui avec lequel il pouvait aussi insuffler de la douleur s’il le souhaitait. Pour son bien à elle. Qu’elle continue à le voir toujours aussi bien, qu’elle ne pense pas en mal de lui. Il y avait clairement un peu de complexe typiquement Spiegelmanien là-dessus : le désir de rester parfait. On était Spiegelman ou on ne l’était pas, hein. « Les contrôler plutôt, mais comme je ne contrôle pas grand-chose, elles ont tendance à faner quand ça ne va pas. » Fascinant comme la mutation affectait différemment chaque personne, même lorsque lesdits mutants venaient de la même famille. Le végétal chez Crescentia; l’animal chez le frangin. Et pourtant, tous deux n’étaient pas si éloignés puisque leur pouvoir agissait dans les deux sens, à la fois positivement et négativement l’objet de leur puissance. « C’était la même chose pour moi, au tout début. Je n’ai pas fait faner les gens, mais ce n’était pas évident. Il faut juste… s’entraîner. Comme si c’était un nouveau muscle puis, ça viendra, normalement. Et comme t’es parfaitement normale, il n’y a pas de raison pour que tu ne transformes pas ton appartement en joli jardin. »
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MessageSujet: Re: (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.   (selwyn) ≈ tomorrow will be kinder. Icon_minitimeMer 22 Avr 2015 - 14:43

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SELWYN SPIEGELMAN & CRESCENTIA SPIEGELMAN
Black clouds are behind me I now can see ahead Often I wonder why I try Hoping for an end. Sorrow weighs my shoulders down And trouble haunts my mind But I know the present will not last And tomorrow will be kinder. Today I’ve cried a many tear And pain is in my heart Around me lies a somber scene. I don’t know where to start. But I feel warmth on my skin The stars have aligned The wind has blown but now I know That tomorrow will be kinder ~ tomorrow will be kinder.

Crescentia avait certainement l’art et la manière de dire les choses, parfois trop franche, parfois en passant par des milliers de détour, si elle était une excellente scientifique, l’art de la conversation ne faisait clairement pas partie de ses talents. C’était à peine si elle savait pourquoi elle avait balancé la nouvelle de cette façon. Il y avait certainement de meilleurs moyens d’annoncer à son frère qu’il allait bientôt devenir un oncle. Il fallait bien qu’elle le dise, puisque de toute façon tôt ou tard, elle serait incapable de dissimuler son ventre derrière ses vêtements. Elle grossissait à vue d’œil alors même l’excuse de la prise de poids à cause d’un régime peu adapté pourrait difficilement passer, d’autant plus qu’on la connaissait assez bien dans sa famille pour savoir qu’elle n’avait jamais eu aucun soucis de kilos en trop, elle avait tendance à ne pas grossir facilement, une chance pour elle. Le fait été qu’il était grand temps qu’elle en parle à quelqu’un et même si la façon dont elle s’y était prise était loin d’être idéale, au moins maintenant c’était fait. Elle pu lire avec facilité la surprise sur les traits de son aînée et sans doute qu’il y avait de quoi être surpris. Sans être une sainte, on aurait facilement pu imaginer que Crescentia attente d’être mariée avant d’envisager d’avoir un enfant et comme techniquement elle n’avait eu qu’un petit ami dans sa vie, cette nouvelle devait être complètement inattendue. Elle avait été surprise de l’apprendre également, paniquée même, il lui avait fallu du temps pour accepter la chose, mais aujourd’hui c’était fait et elle n’avait guère envie de renoncer à cet enfant qui grandissait au fond de ses entrailles. Certes, avoir un bébé avec un inconnu croisé dans un bar suite à une histoire d’un soir qui n’avait eue lieu que parce qu’elle était complètement bourrée, c’était loin d’être idéal, mais l’erreur était humaine et peut-être qu’elle avait eu tendance à les enchainer récemment, mais ça allait mieux maintenant et elle voyait cet enfant comme une chance plutôt que comme une véritable erreur. Elle n’était pas sûre d’être à la hauteur de son rôle de mère, mais c’était une chose qui s’apprenait et il n’y avait rien qu’elle était incapable d’apprendre selon elle. Elle y arriverait et cet enfant était sans doute la meilleure chose qui puisse lui arriver après toutes ces récentes histoires ô combien désastreuses. C’était peut-être difficile de voir ça comme la bonne nouvelle de l’année en vu des circonstances, mais depuis qu’elle s’était faite à l’idée, elle avait fini par voir ça comme une bonne chose, quelque peu effrayante certes, mais pas complètement insurmontable. Un léger sourire vint se dessiner aux coins des lèvres de la jeune femme suite à la réplique plutôt décousus de son frère. Puis elle rigola légèrement suite à la réplique suivante. « Je vais éviter quand même, je voudrais pas lui provoquer une attaque quand même. » Elle était certaine que le cœur de son frère était plus résistant que celui de leur mère, c’était une question d’âge, bien évidemment et peut-être un peu de comportement, beaucoup même. Selwyn aurait forcément moins de mal à encaisser la nouvelle, les nouvelles même pour le coup, que leur mère. Chaque chose en son temps, ça semblait être une meilleure idée concernant leur mère, même si elle ne savait pas franchement pas où commencer. « Quatorze, j’aurais probablement dû en parler plus tôt, mais tant que j’ai des robes assez larges pour le cacher, j’en profite pour repousser l’échéance. » Maintenant, ça commençait à être limite, et vu la vitesse à laquelle elle grossissait, d’ici deux à trois semaines elle ne pourrait même plus se cacher dans des vêtements larges sans avoir l’air d’être habillée avec des fringues pour des personnes faisant deux fois sa taille. « Oui, je le garde. J’ai toujours eu tendance à rêver de fonder une famille un jour, avec le mari idéal et tout ça. Finalement je me rends compte que si j’attends le prince charmant je finirais vieille fille avec mes chats. C’est probablement ma seule chance de devenir mère, je ne vais pas passer à côté même si la situation n’est peut-être pas super idéale. » La situation était loin d’être idéale mais les temps évoluaient, aujourd’hui il y avait beaucoup de femmes célibataires qui avaient des enfants, si d’autres s’en sortaient, pourquoi pas elle ? « J’ai eu un temps d’hésitation, je ne savais pas quoi faire, mais je suis allée chez le médecin et puis j’ai entendu son tout petit cœur battre alors … » Elle se contenta de hausser les épaules, comme si c’était une conclusion logique à sa phrase, ça l’était pour elle. D’un geste rapide elle attrapa son sac à main qu’elle avait emmené avec elle en quittant la salle à manger « Et puis … » Fouillant dans son sac elle en tira la photo de l’échographie qu’elle gardait toujours sur elle, avant de la faire glisser vers son frère. « C’est mon bébé. » On ne voyait pas encore grand-chose sur cette échographie, mais il était infirmier il pouvait lire une échographie sans soucis logiquement. Ce n’était pas grand-chose, juste une échographie pas très claire, mais ça lui suffisait à être certaine qu’elle avait pris la bonne décision en gardant cet enfant.

Les complications viendraient sûrement plus tard. Elle était une transmutante, il y avait de fortes chances pour que son enfant le soit aussi, d’autant plus si son frère l’était aussi, il devait de toute évidence y avoir un sacré risque dans la famille, c’était à se demander si l’un de leurs parents ne l’était pas aussi. Etre un transmutant, ce n’était peut-être pas une tare en soit, mais il était clair que ça attirait plus d’ennuies qu’elle n’était capable d’en supporter. Si au moins elle n’avait pas ce gène muté, elle ne serait pas poursuivie par les hunters. « Ouais, ils arrivent toujours à nous retrouver, même quand on essaie d’être discrets … » Elle était discrète, elle faisait attention à ce qu’elle faisait et pourtant, elle avait déjà croisé quelques hunters dans sa vie, dont un qu’elle avait tué pour sauver sa peau, dans le fond le problème c’était sûrement sa colocataire qui elle, était loin d’être discrète, mais c’était son amie, une de ses rares amies alors elle n’avait pas franchement envie de la laisser tomber, malgré son comportement quelque peu risqué, elle espérait au moins qu’elle ferait en sorte de tenir les hunters éloignés de chez elles à présent. Elle adressa un sourire à son frère avant de venir croiser les bras sur sa poitrine. « Surveille tes arrières, je pourrais bien essayer de te kidnapper pendant les prochains mois. » Elle était enceinte et elle savait qu’elle n’était pas au bout de ses peines. Elle n’avait même pas envie d’imaginer la douleur qu’une femme pouvait ressentir au moment d’accoucher, à en juger ce qu’on pouvait raconter, ça avait l’air d’être aussi agréable qu’une séance de torture. Ça lui faisait plus peur qu’elle voulait bien l’admettre. Sa mutation à elle était moins pratique, même si ça pouvait se montrer très utile pour accélérer les choses dans son travail, à part ça, ça n’avait rien de particulièrement miraculeux, d’autant plus qu’elle ne maitrisait pas grand-chose. « Je m’entraine, enfin j’essaie. Je commence à me dire, que je ne maitriserais la chose que quand j’arriverais à maitriser mes émotions. » Il fallait croire que l’un n’allait pas sans l’autre et le contrôle de ses émotions était une chose compliquée, elle avait tendance à réagir trop vite et trop fortement, au point d’essayer de s’ôter la vie à la moindre complication. Heureusement qu’elle continuait à voir son psy, ça l’aidait plus qu’on pouvait le croire.
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(selwyn) ≈ tomorrow will be kinder.

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