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 (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I

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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

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MessageSujet: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeMar 6 Mai 2014 - 0:16


A thousand times we played this game
"salomé & lorcan"
Lorcan arrêta sa voiture devant l’immeuble et regarda la façade, indécis. Il y avait de la lumière à l’étage, s’il sortait de son véhicule il ne se serait pas déplacé pour rien. Mais est-ce qu’il allait sortir ? Il éteignit les phares, il éteignit le moteur, et il jeta un coup d’œil sur le siège passager. Il avait déposé une pizza, une bouteille de vin, et un DVD. Mais ce qui lui avait semblé être une bonne idée en partant de chez lui semblait soudain absolument déplacé. A nouveau, il regarda par la fenêtre, comme s’il pouvait trouver une réponse dans la lumière qui filtrait à travers les rideaux. En plus de ça, il état tard, sans doute trop tard pour une visite surprise … Le jeune homme soupira et attrapa ses affaires sur le siège, avant de sortir de la voiture, tachant de mettre dans ses gestes une détermination qu’il n’avait pas. C’était l’histoire de sa vie, depuis quelques mois. Lui qui avait toujours été plein, voire même débordant d’énergie et d’enthousiasme pour tout et n’importe quoi se voyait de plus en plus contraint à feindre son comportement. Etait-il content de venir voir son père pour recevoir sa leçon hebdomadaire ? Oh que non, et pourtant il devait y mettre autant d’énergie que quand il avait seize ans et qu’il avalait les paroles de son paternel comme s’il était le messie en personne. Avait-il envie de poursuivre des études qui le mettaient au quotidien en face de sa propre mutation ? Il avait plutôt envie de brûler ses livres et toutes les formules alambiquées qui prouvaient que la nature choisissait au hasard ceux qu’elle voulait frapper de ses tares génétiques … Et souhaitait-il poursuivre ses relations avec les hunters qu’il connaissait depuis des années ? Non, définitivement non. Chaque seconde passée avec eux était un pas de plus vers l’échafaud, ou du moins c’était ainsi qu’il ressentait les choses, et ce n’était pas franchement une partie de plaisir que de devoir plaisanter avec des gens qui n’hésiteraient pas à lui mettre une balle dans la tête dès qu’ils sauraient la vérité. Et pourtant … Pourtant il était là, à dix heures du soir passées, une pizza encore fumante dans les bras, et entrait dans l’immeuble d’une de ces hunters qu’il ne voulait plus voir. Mais s’il essayait d’esquiver tous contacts volontaires avec eux, il ne pouvait pas laisser Salomé. Pas encore. Après ce soir, peut-être … Mais bien qu’elle soit une chasseuse de mutants acharnée, elle était également une amie qu’il connaissait depuis des années. Il s’était entraîné avec elle de très nombreuses fois, ils avaient été mis en compétition par leurs parents respectifs, et des liens très forts s’étaient crées entre eux. Si fort qu’il ne pouvait se résoudre à lui tourner le dos quand elle tombait au fond du gouffre. Lorcan ne pouvait qu’émettre des suppositions sur l’état dans lequel elle devait se trouver, parce qu’il l’avait si bien évitée ces derniers mois qu’il ne savait plus rien d’elle. S’il avait finalement appris le terrible accident qui était arrivé à son frère, c’était parce que son père le lui avait dit au beau milieu d’une conversation. Comme une nouvelle sans importance, il avait lâché la bombe : Louis s’était jeté d’une fenêtre, quelle tragédie. Une tragédie, oui. Lorcan connaissait très bien Louis, tout comme il connaissait très bien Salomé … Ainsi que les liens qui pouvaient exister entre deux jumeaux. Son père lui avait assuré que Louis s’en sortirait, mais c’était loin d’être suffisant pour Lorcan. Il devait savoir ce qui s’était passé, il devait comprendre pourquoi son ami avait eu un tel geste. Et surtout, surtout il devait s’assurer que Salomé allait bien, elle aussi. Son père ne l’avait pas évoquée une seule fois, comme si elle n’avait pas d’importance dans cette affaire, mais Lorcan n’avait eu qu’à imaginer sa propre réaction si c’était Aleska qui s’était jetée d’une fenêtre … L’idée même le faisait suffoquer. Alors, hunter ou pas, Salomé était son amie de longue date, et l’épreuve par laquelle elle passait méritait bien qu’il cesse de se regarder le nombril une seconde, et qu’il essaye de lui changer les idées, au moins le temps d’une soirée … C’est ainsi qu’il frappa à la porte de Salomé, en tachant de ne penser à rien d’autre qu’à lui remonter le moral et à prendre des nouvelles de Louis. Quand la porte s’ouvrit, il esquissa un sourire un peu maladroit. « Salut, Salom'. » Il se sentait complètement ridicule avec sa pizza, sa bouteille de vin et son DVD, mais il était un peu tard pour cacher ses victuailles sous le paillasson. « Je venais m’excuser de ne pas être venu te voir plus tôt … J’espère que tu n’as pas déjà mangé ? »
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeDim 11 Mai 2014 - 13:01


this is a portrait of a tortured you and I
" Lorcan & Salomé "
 
Jetant ses clés sur la table, posant son sac avant de masser son épaule endolorie. Machinalement, presque par habitude, elle déboucha l'une de ses dernières bouteilles de whisky, remplissant son verre généreusement, prenant à peine le temps d'allumer la lumière. Mollement, Salomé se laissa tomber sur son canapé, grimaçant alors que l'impact réveillait de vieilles douleurs, s'allongeant sans même retirer ses chaussures, commençant à siroter distraitement l'alcool qui lui brûlait l’œsophage. Il lui faudrait au moins ça pour oublier les pensées salaces de Kylan qui lui avaient broyées le cerveau depuis trois heures. Les yeux grands ouverts, fixant le plafond gris de son appartement, ses pensées bien à elle se mélangeaient dans sa tête. C'était déjà un sacré bordel là dedans, lorsqu'elle y vagabondait seule. Cela faisait presque deux semaines maintenant. Deux semaines qu'elle n'avait d'autre choix que de faire face à sa véritable nature, celle-là même qui l'avait révulsée toute sa vie. Alors, elle se terrait petit à petit, vagabondant entre son job et son appartement, évitant de sortir dans les rues de crainte d'y être confrontée. Elle avait évité tous les appels de son père, qui devait très certainement penser qu'elle ruminait encore et toujours l'état de son frère. Très bien. Cela le tiendrait éloigné d'une vérité qu'il ne pourrait jamais accepter. Les minutes défilaient, et la fatigue commença petit à petit à faire son chemin, la laissant somnolente sur la canapé, son verre à moitié vide à la main.

La jeune femme émergea lorsque trois coups retentirent à sa porte. Relevant la tête, elle cligna tout d’abord des yeux en se demandant si elle avait bien entendu. Elle avait toujours cet espoir un peu fou de retrouver Louis, en pleine forme, sur le pas de sa porte, l’air de rien. Lui demandant ce qu’elle faisait de beau, comme si rien de tout cela ne s’était passé, désinvolte à souhait comme à son habitude. Derrière ce tableau se camouflait également l’angoisse profonde de tomber sur Matthias, l’attendant patiemment, son revolver à la main. Ayant tout découvert d’une manière ou d’une autre, et venant lui planter une balle entre les deux yeux. Deux pensées diamétralement opposées, et qui la plongeaient dans un état de nervosité insoutenable, la rendant presque paranoïaque par moments. Avec méfiance, Salomé se redressa sur ses pieds, avançant à pas de loup, tous les sens en alerte. Entrant dans un état d’éveil presque animal. Son cœur s’était animé de pulsations rapides qui martelaient sa cage thoracique, et elle retenait presque sa respiration. Lentement, elle tourna la poignée, avant de jeter un regard dans l’embrasure de la porte. Elle finit par l’ouvrir complètement en reconnaissant Lorcan dans la pénombre du couloir, la surprise se lisant clairement sur les traits de son visage. « Salut, Salom'. » La jeune femme hocha la tête, aucun mot ne passant la barrière de ses lèvres. Tout se reconnectait dans son cerveau, devant cette figure familière, et elle se demanda tout d’abord ce qu’il venait faire là à cette heure-ci. Il fallait dire que s’ils avaient été proches des années durant, grandissant pour ainsi dire ensemble, le jeune homme avait été aux abonnés absents ces derniers mois. Il avait choisi le mauvais moment pour lui tourner le dos, vraiment. Sam lui en avait voulu amèrement les premiers temps, surtout lorsque Louis avait sombré petit à petit. Elle avait besoin de lui, besoin de son ami. Il aurait remarqué que quelque chose n’allait pas avec son frère, qu’il n’était pas lui-même, elle en était persuadée. Peut-être que s’il n’avait pas décidé de la laisser tomber comme une vieille chaussette, ils auraient pu mener l’enquête tous les deux, et comprendre ce qui se tramait avant que.. que.. Ses pensées s’emballaient. Si elle laissait ses émotions la submerger, plus rien ne serait sous contrôle. « Je venais m’excuser de ne pas être venu te voir plus tôt … J’espère que tu n’as pas déjà mangé ? » Manger ? C’était presque une notion qu’elle avait oublié ces derniers temps. Son frigo était aussi vide que son ventre, et elle avait perdu tout appétit ces derniers jours. Elle ne sembla s’en rendre compte que lorsque son estomac la rappela à l’ordre à la vue de la pizza. Comme si l’arrivée de Lorcan la sortait de sa torpeur, enfin. D’un geste machinal, elle vint resserrer les pans de son gilet devant elle, croisant les bras sur sa poitrine, analysant ce que le jeune homme avait apporté. « Tu peux entrer si tu veux. » Salomé s’écarta, l’invitant à avancer dans la pièce, et elle balaya rapidement son salon du regard. Elle n’avait certainement pas pensé recevoir une quelconque visite, auquel cas elle aurait pris la peine de débarrasser un peu les lieux. Des tas de bouquins étaient entassés à droite et à gauche, ses classeurs vomissaient des dizaines de feuilles volantes sur son bureau et dans les quatre coins de la pièce. Un poignard était déposé près de l’évier, à côté de quelques tasses qu’elle n’avait pas pris la peine de laver, et quelques cadavres de bouteilles traînaient sur la table de la cuisine. Elle se mordilla brièvement la lèvre à mesure que ses yeux parcouraient la pièce, et passa nerveusement une main dans ses cheveux, remettant de l’ordre dans ses mèches brunes. Si elle n’avait pas eu le bar pour rythmer ses journées, elle aurait certainement dépéri en quelques semaines. Tentant de reprendre une constance, elle pivota sur elle-même en essayant d’afficher son plus beau sourire. Une douleur sourde vint lui piquer la mâchoire, alors que les commissures de ses lèvres s’élevaient vaguement, soulignant ses pommettes. « Tu m’excuseras pour le bazar, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour ranger ces derniers temps… Pose tes affaires, installe-toi ! » Elle s’empara des livres traînant sur son canapé, libérant la place, tout en les posant négligemment sur une étagère de sa bibliothèque, un peu trop rapidement, trahissant la tension qui l'envahissait petit à petit. Son regard ne quittait pas Lorcan, tandis qu’elle se posait mille questions. S’emparant de deux verres propres dans son placard, elle les déposa sur la table basse, restant debout un instant. Pourquoi. Pourquoi maintenant ? Sa présence la réjouissait presque autant qu'elle ne l'inquiétait. Avec un crainte viscérale, elle sommait mentalement son esprit de se tenir tranquille, n'ayant aucune envie de perdre le contrôle devant lui. Il avait été éduqué en suivant les mêmes principes qu'elle, les mêmes entraînements. Elle ne voulait pas découvrir la manière dont il réagirait s'il apprenait que son amie n'était finalement pas bien différente de ceux qu'ils avaient appris à chasser depuis leur plus tendre enfance. Elle devait à tout prix reprendre une contenance. « Je suis assez surprise de te voir, pour tout te dire. » Un léger rire nerveux lui échappa, tandis qu'elle restait toujours plantée sur ses deux pieds, incapable de prendre place à côté de lui. « Et pour répondre à ta question ... non, je n'ai pas encore mangé, mais je dois t'avouer que ta pizza me fait sérieusement de l'oeil. » Un sourire, un peu plus sincère, se tissa sur ses lèvres. Tout avait toujours été naturel entre eux, et malgré cette distance qu'elle cherchait à maintenir, elle ne pouvait s'empêcher de trouver sa présence rassurante. Malgré tout ce qu'elle avait pu penser, il lui avait véritablement manqué.
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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeMer 14 Mai 2014 - 21:53


A thousand times we played this game
"salomé & lorcan"
Pendant longtemps, Lorcan avait été très proche de Salomé. Malgré leurs différences flagrantes de caractère, ils étaient très semblables, au moins par leur famille. Des jumeaux nés dans des familles de hunters pure souche, ayant été entraînés très tôt pour suivre les traces de leurs parents … A force de se voir au club de tir ou de s’entraîner à la boxe ensemble, ils avaient fini par se voir également en-dehors de cette vie faite de violence. Lorcan ne comptait plus le nombre de sorties qu’ils avaient fait tous ensemble, les quatre rejetons habitués au maniement des armes et à la lutte qui profitaient de leurs moments de libre pour profiter de leur jeunesse. Lorcan avait eu sa première cuite en compagnie des jumeaux Callahan, il se souvenait encore des rires quasi-hystériques qu’ils avaient échangé dans cette ruelle où ils s’étaient isolés pour boire, tout excités de braver l’interdiction paternelle, comme des ados parfaitement normaux. Et puis il se souvenait de leurs têtes le lendemain, quand ils avaient du subir les conséquences de leur petite bravade, l’horrible mal de crâne, et leurs pitoyables tentatives pour cacher à leurs parents les symptômes de leurs gueules de bois. C’était entraînement à la course, ce jour là. Lorcan avait vidé tout le contenu de son estomac sur la piste après un tour, Salomé avait tenu quelques mètres de plus. Leurs pères respectifs leur avaient passé un savon monumental, mais l’histoire était restée un bon souvenir, finalement. Si Lorcan s’était juré de ne plus toucher à une goutte d’alcool, il n’avait pas tenu sa résolution plus de quelques semaines, et ils étaient devenus de très bons compagnons de beuveries. Les soirées arrosées étaient un très bon moyen pour faire passer la tension qui pouvait subsister après des entraînements un peu trop violents. Alors oui, Lorcan appréciait Salomé. Mais il connaissait trop bien le regard qu’elle avait quand ils évoquaient les dégénérés, il savait à quel point elle prenait plaisir aux combats et qu’elle devait mourir d’envie de passer de la théorie à la pratique. Elle était comme Aleska, finalement. Née pour être chasseuse de transmutants, elle n’attendait qu’une confirmation pour devenir enfin ce qu’on attendait d’elle. Lorcan ne pouvait pas lui en vouloir, même si les hunters avaient été un choix moins évident pour lui que pour elle, lui aussi s’était senti poussé par son devoir pendant très longtemps. Et il le serait peut-être encore, qui sait, s’il n’avait pas découvert que son code génétique s’opposait fortement à sa vocation … Mais Salomé, comme tous les autres hunters qu’il connaissait si bien, lui faisait une peur bleue à présent. S’il était venu ce soir, c’était uniquement parce que leur amitié était trop ancienne pour qu’il l’abandonne en un moment aussi difficile, mais il ne serait sans doute pas revenu vers elle sous n’importe quelle autre circonstance.

Le choc de la surprise s’afficha sur les traits de Salomé quand elle vit apparaître Lorcan devant sa porte, mais elle s’effaça finalement pour le laisser entrer, ce qu’il fit non sans se sentir un peu mal à l’aise. Il savait que venir était la seule bonne chose à faire, mais il aurait quand même du téléphoner avant de débarquer comme une fleur. Il ne put empêcher son regard de traîner autour de lui, notant le capharnaüm qui régnait en maître dans la pièce. Visiblement, faire le ménage n’avait pas été la priorité de la jeune fille, mais il ne pouvait pas l’en blâmer le moins du monde. Lui-même était bordélique au possible dans ses bons jours, et dans les mauvais il restait difficilement de la place pour marcher dans son appartement. Il n’avait de leçons à donner à personne, d’autant plus que Salomé devait avoir d’autres priorités en tête que le rangement. « Tu m’excuseras pour le bazar, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour ranger ces derniers temps… Pose tes affaires, installe-toi ! » Elle fit de la place pour qu’il puisse s’asseoir, et il déposa rapidement sa bouteille de vin sur un coin de table. Le DVD, il le posa sur une pile de classeurs, et la pizza, il la garda sur ses genoux pour l’instant. Ca pouvait encore servir. « Je suis assez surprise de te voir, pour tout te dire. » Lorcan eut une petite moue désolée à ces mots, les prenant exactement pour le reproche qu’il méritait. « Ouais, je sais, j’aurais du réfléchir une seconde de plus et te prévenir avant de décider de venir aussi tard. Mais tu me connais, la réflexion, pas mon fort. » De l’autodérision pour éviter de parler de la véritable raison, et également pour contourner le véritable problème, c’était tout ce qu’il était capable de produire pour le moment. Il savait bien qu’elle ne lui reprochait pas uniquement d’être venu aussi tard, mais d’avoir mis aussi longtemps pour se décider. Mais que pouvait-il lui répondre ? Il avait tellement peur qu’elle attrape le couteau qui traînait sur la table qu’il était prêt à dire toutes les bêtises possibles plutôt que d’évoquer la véritable raison de son absence auprès d’elle. Il n’était pas totalement certain qu’elle réussirait à le tuer, il était trop tendu pour la laisser le toucher, mais se battre avec elle était la dernière chose qu’il souhaitait. Et il ne souhaitait pas non plus y penser, alors autant revenir au sujet actuel. « Et pour répondre à ta question ... non, je n'ai pas encore mangé, mais je dois t'avouer que ta pizza me fait sérieusement de l'oeil. » Un sourire éclaira le visage de Lorcan, et il se leva d’un bond. « Parfait ! Ca m’aurait gêné de la manger tout seul devant toi, et je meurs de faim. » Il se dirigea vers le buffet en évitant de regarder le poignard quand il passa à côté, et ouvrit un tiroir pour y sortir un couteau de table, plus inoffensif. Il avait assez souvent dîné chez Salomé pour savoir où elle rangeait sa vaisselle, mais il ne s’encombra de rien d’autre que le couteau. Il entreprit ensuite de découper la pizza en parts généreuses, et tendit le carton à la jeune femme. « Service express, bon appétit ! Et j’ai apporté de quoi faire descendre tout ça. Tu prendras bien un verre ? » Sans attendre sa réponse, il se mit à la recherche d’un tire-bouchon, puis de deux verres, une fois qu’il eut ouvert la bouteille de vin. C’est uniquement à ce moment qu’il remarqua la bouteille de whisky salement entamée qui traînait dans un coin, ainsi que le verre qui l’accompagnait, mais il se garda bien de faire le moindre commentaire, bien qu’il ressente un brusque élan d’empathie envers elle. Malgré ses sourires, elle devait être au fond du gouffre. Il lui tendit un verre, et but une gorgée du sien avant de le reposer sur un coin de la table. « J’ai appris ce qui est arrivé à Louis. Je suis vraiment désolé de ne pas être venu te voir plus tôt, j’aurais du, vraiment, mais je ne l’ai su qu’aujourd’hui. » Il regarda son verre, terriblement mal à l’aise, et fit descendre d’une gorgée le reste de son vin, comme pour se donner un peu plus de courage. « Mais je suppose que j’aurais du l’apprendre avant. » S’il ne l’avait pas évitée, il l’aurait su. Il regarda Salomé sans réussir à ajouter quoi que ce soit, sa culpabilité lui serrant la gorge comme un étau. Les choses étaient plus simples, avant. Quand il pouvait s’inquiéter pour ses amis sans craindre qu’ils ne se retournent contre lui … « Est-ce que … Est-ce qu’il va bien ? »
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeLun 19 Mai 2014 - 22:22


this is a portrait of a tortured you and I
" Lorcan & Salomé "
 
Un rire échappa à la jeune femme devant l'entrain dont il faisait preuve, son enthousiasme étant clairement communicatif. Et Salomé s'adoucissait, l'observant s'occuper du service avec un regard rieur. Finalement, il n'avait pas changé. C'était toujours le Lorcan capable de la faire rire même lorsqu'elle jouait les renfrognée. Et pour preuve, c'était la seule personne à lui avoir décrocher un sourire en plusieurs mois. Sa réticence du début se dissipait petit à petit. C'était ce qu'il lui fallait. Une bonne soirée avec l'un de ses meilleurs amis, et certainement l'une des personnes qui la connaissait le mieux. La brune lui adressa une moue impressionnée lorsqu'il lui tendit sa part de pizza, dans une rapidité digne d'une grande chaîne de restaurant. « On sent là toute l'expérience du professionnel ! » Un regard taquin, et elle croqua à pleine dent dans la pâte tendre de la pizza, ses papilles se réveillant au contact de la sauce tomate. Mâchant allègrement, elle leva le pouce dans la direction du jeune homme, qui semblait quant à lui perdu dans ses pensées.

Ses sourcils en aile d’oiseau se haussèrent, venant dessiner de fines ridules sur son front, tandis que ses yeux se plissaient légèrement à la question qu'il lui adressa ensuite. Une seconde, l’incompréhension passa sur les traits de son visage. Une seule seconde. Frontière entre l’insouciance qu’elle s’était plu à croire regagner depuis l’arrivée de Lorcan, et le vide qui l’envahit lorsque les mots du jeune homme commencèrent à faire leur chemin. Un voile passa devant son regard, le temps qu’elle se ressaisisse, se raclant machinalement la gorge pour s’éclaircir la voix. Et surtout pour sauver les apparences. Elle allait s’asseoir, finalement. Ce ne serait pas une mauvaise idée. Tendant la main vers le verre généreusement rempli que lui tendait le jeune homme, elle prit place à côté de lui, et plongea ses lèvres dans le liquide vermeil, restant pensive. Ainsi, il n’avait été mis au courant qu’aujourd’hui. Connaissant leurs parents respectifs, c’était loin de la surprendre autant que l’on aurait pu s’y attendre. Il n’y avait qu’à regarder la manière dont sa propre mère avait réagi ces derniers mois, refusant de mettre un seul pied dans la chambre de l’unité psychiatrique dans laquelle son jumeau séjournait, quémandant des nouvelles auprès de Salomé une fois sur trois. Semblant à peine ébranlée par la situation. Quant à son père, elle n’avait pas eu beaucoup d’occasions de le croiser, toujours sorti, toujours en chasse. Toujours ailleurs. Elle avait en somme vécu tous ces événements dans la plus profonde des solitudes, perdue au milieu du tourbillon de pensée qui l’aspirait de l’intérieur. Cette situation l’avait bouffée, littéralement. La brune coula un regard en biais à Lorcan, qui semblait également puiser sa force dans le fond de son verre déjà vide. Elle n’avait pas envie de jouer les fortes têtes, et quand bien même elle l’aurait voulu, elle n’aurait pas pu. La jeune femme savait à quel point Lorcan et son frère avaient pu être proches, et ne doutait pas un seul instant de la sincérité de sa démarche. Évidemment qu’il était venu dès qu’il l’avait su. Il anticipa la remarque qu’elle s’apprêtait à lui renvoyer, en disant qu’il aurait pu l’apprendre avant. « En effet, tu aurais pu. » Si tu n’avais pas décidé de disparaître du jour au lendemain. Sa main resserra son étau sur son verre, blanchissant ses articulations, tentant de freiner la rancune qui commençait à empoisonner chacune de ses pensées. Elle préféra détourner un instant les yeux, plutôt que de lui infliger son regard rendu orageux. « Est-ce que … Est-ce qu’il va bien ? » Un creux vint ouvrir son ventre, et une main lui enserrer la gorge. Est-ce qu’il allait bien ? Il n’y avait pas une seule minute depuis ce fameux soir, pas une seule seconde au cours de laquelle elle ne s’était pas posé cette question. Toute sa vie gravitait autour de cette simple question. Depuis toujours, depuis ces vingt-quatre années à deux.

Salomé termina son verre d’une traite, avant de se tourner vers Lorcan, plongeant son regard dans le sien, y cherchant quelque chose à quoi se raccrocher. Si elle commençait à en parler, elle n’était pas certaine de pouvoir tenir le coup. « J’imagine que l’on t’a épargné la version longue de l’histoire ? » Un soupir exaspéré lui échappa en pensant à ce que leurs pères avaient dû en raconter. « J’ai vraiment l’impression que personne n’en a rien à foutre de ce qui peut lui arriver, de ce qui lui est arrivé ! » Et voilà, ça commençait, son sang froid commençait à se faire la malle. Elle fronça un instant les sourcils, se pinçant les lèvres pour qu’elles ne se mettent pas à trembler sous l’émotion. Tout se bousculait tellement à l’intérieur d’elle, qu’elle n’en avait plus rien à foutre de donner le change devant lui. Et puis, il la connaissait trop bien pour se douter qu’elle devait être dévastée par tout ça. Sa main vint trouver la bouteille de vin, et elle remplit à nouveau leurs deux verres. Son rythme cardiaque s'était accéléré, et son regard s'était embué. Comment est-ce que tout avait pu tant changer ? Il n'y a pas si longtemps, ils allaient tous très bien, et jamais elle n'aurait imaginé alors une telle atmosphère. Elle revoyait encore leur petit quatuor, entre les deux garçons qui ne manquaient pas une occasion d'amuser la galerie, et les deux filles qui ne pouvaient s'empêcher de rire aux éclats à chacune des trouvailles de leurs jumeaux. Ces soirées à discuter de tout et de rien, à imaginer leur avenir sans pouvoir rester sérieux bien longtemps. Des moments plein de légèreté, bien loin du rythme imposé par leurs familles, synonymes d'évasion et de liberté. Observer son frère, prostré dans son fauteuil face à une fenêtre qu'il ne semblait pas voir, lèvres scellées et regard vide, en était d'autant plus difficile. Il avait toujours été le plus libre d'entre eux, celui auquel on n'imposait aucune règle, qui ne suivait aucune loi. Celui qui avait assez de recul pour rire de leurs entraînements, se moquant ouvertement de leurs parents, tout en crachant des ronds de fumée pendant que les autres devaient s'entraîner au tir. Non seulement Lorcan méritait de savoir ce qu'il en était désormais, mais peut être cela lui ferait il réaliser à quel point Salom' pouvait lui en vouloir. Et surtout, surtout, pour quelle raison elle lui en voulait. Parce que si leurs parents s'étaient contentés de parler d'un accident, Lorcan ne devait pas savoir tout ce que cela avait impliqué depuis, et à quel point elle aurait eu besoin de lui.

« Mon père a sûrement du parler d'un accident. C'est bien son genre, je pense que c'est ce qu'il a du dire. D'ailleurs, depuis que c'est arrivé, ça n'a pas eu plus d'impact que ça sur les gens, pas plus d'impact qu'un simple accident.  » Elle parlait vite, les mots s'emmêlaient. Une gorgée de vin. « Je vais tout te raconter Lorcan, parce qu'il faut que tu le saches, et moi il faut que je le dise. » La jeune femme posa son verre vide un peu plus violemment qu'elle ne l'aurait voulu, et le son du verre sur la table en bois sembla la canaliser un instant. Elle passa ses mains sur son visage, ramenant ses cheveux vers l'arrière. Elle se rendait bien compte qu'elle allait trop vite, qu'elle détonnait dans le calme de la pièce. Prenant une profonde inspiration, elle tenta d'organiser ses idées, reprenant petit à petit le contrôle d'elle même. « Et tu dois me promettre que tu vas me laisser tout t'expliquer sans m'interrompre, même si ce que je te raconte te donne envie de t'indigner, ou de commenter, promets moi s'il te plaît que tu ne diras rien. Parce que sinon, je ne suis pas sûre de pouvoir le faire, et j'ai vraiment, vraiment besoin de le faire. » Elle parlait beaucoup trop. Salomé se tut brutalement. Elle se sentait ridicule, elle qui avait toujours été tellement posée, tellement calme. Ce n'était pas une fille sanguine qui parlait sans réfléchir. Tout du moins, pas avant....
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeMer 28 Mai 2014 - 22:28


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"salomé & lorcan"
Le moment était encore à la bonne humeur quand Lorcan tendit sa pizza à Salomé. Il était presque détendu, du moins autant qu’il puisse l’être dans ces conditions. Ils avaient fait ça des dizaines de fois, il pouvait facilement imaginer qu’ils n’étaient encore que des jeunes adultes qui partageaient un repas, sans aucune menace sous-jacente. Même Salomé semblait se détendre un peu, laissant échapper un rire devant les singeries du jeune homme. « On sent là toute l'expérience du professionnel ! » Il inclina la tête avec un air faussement modeste. « Et encore, je n’ai pas encore obtenu le grade tant convoité de livreur de pizza professionnel ! » Ses talents à la découpe de pizza n’étaient pas ce dont il était le plus fier, mais l’occasion était bonne pour rire un peu, et il n’allait pas la laisser s’échapper. Pendant un instant, ils pouvaient déguster tranquillement leur repas, en buvant un verre de vin et en imaginant que les choses resteraient ainsi. Un DVD par la suite, devant lequel ils somnoleraient sereinement, et il rentrerait ensuite chez lui avec le sentiment du travail bien fait ? Si seulement. Il n’était pas venu là pour ça, bien qu’il aurait préféré que ce soit le cas. Et il fallait bien amener le sujet sur le tapis, à un moment ou à un autre … Lorcan avait pris l’habitude de fuir ses problèmes depuis quelques mois, mais c’était uniquement parce qu’il les considérait comme insolubles. Dans l’absolu, il n’était pas d’un naturel lâche, et il savait qu’il valait mieux affronter ses ennuis plutôt que de les repousser sans cesse en se voilant la face. Affronter la colère de Salomé valait mieux que de l’esquiver en douce, ce qui aurait été d’une facilité enfantine. Mais Lorcan n’était pas prêt à faire une croix sur son amitié, pas ainsi, pas sur ce sujet. Il devait savoir ce qui était arrivé à Noeh, il devait comprendre, il devait se montrer un peu plus présent et si c’était en son pouvoir, aider les jumeaux Callahan à surmonter cette épreuve. Mais il n’en était pas à là … Pour l’instant, il ne savait rien, il ne comprenait pas. Et il s’apprêtait à essuyer les foudres de Salomé. « En effet, tu aurais pu. » Lorcan entendit sans peine le sous-titre qui accompagnait cette remarque mordante, et il accusa le coup sans sourciller, assumant tant bien que mal les reproches qui lui étaient faits. Il ne pouvait pas s’excuser pour ça, du moins pas réellement, et il ne le ferait pas. Il espérait juste pouvoir se rattraper par la suite, de quelque façon que ce soit. Il n’aimait pas la voir en colère contre lui, c’était assez nouveau et ce n’était pas une situation qu’il appréciait. C’était bien en-dessous de ce qu’il subirait de sa part une fois que la vérité sur sa mutation serait dévoilée, mais ça n’atténuait en rien cette sensation de malaise qu’il ressentait en face d’elle.

Elle ne lui avait toujours pas donné de réponse sur l’état de Noeh, mais sa colère semblait avoir augmenté de plusieurs crans, et Lorcan se demanda pendant un instant si elle n’allait pas le mettre à la porte sans rien lui dire. « J’imagine que l’on t’a épargné la version longue de l’histoire ? J’ai vraiment l’impression que personne n’en a rien à foutre de ce qui peut lui arriver, de ce qui lui est arrivé ! » C’était presque physiquement douloureux, de la voir perdre pied ainsi. Lorcan la connaissait assez bien pour déceler tous les petits détails qui la trahissaient, quand bien même elle faisait de son mieux pour ne pas exploser. Elle ne pouvait pas museler suffisamment sa souffrance pour la garder invisible, et il ne voyait que ça : cette souffrance intense que personne n’avait pu soulager, qui la rongeait encore et toujours. Il secoua la tête en silence, acquiesçant au fait qu’il n’avait eu que de maigres informations. Son père avait semblé complètement détaché en lui annonçant la nouvelle, comme s’il parlait d’un parfait inconnu de plus ayant tenté de se donner la mort. Alors oui, c’était le sentiment que Lorcan partageait avec  Salomé : il avait l’impression que tout le monde se fichait de ce qui était arrivé à Noeh. Même lui devait renvoyer cette image à la jeune femme, en arrivant aussi tard après la tragédie. « Mon père a sûrement du parler d'un accident. C'est bien son genre, je pense que c'est ce qu'il a du dire. D'ailleurs, depuis que c'est arrivé, ça n'a pas eu plus d'impact que ça sur les gens, pas plus d'impact qu'un simple accident. » La gorge sèche, Lorcan ne pouvait détacher son regard de Salomé. Elle n’avait pas besoin d’en dire beaucoup plus pour que la scène soit terriblement claire dans son esprit, avec ces quelques mots elle avait confirmé ce qu’il avait deviné. Si ce n’était pas un accident, c’était une tentative de suicide. Ce mot qu’il abhorrait plus que tout, qui lui faisait encore faire des cauchemars. Il se souvenait l’avoir entendu douze ans plus tôt quand il avait appris la mort de sa mère – l’avoir lu sur les lèvres de son père serait même un terme plus juste, car il n’avait rien entendu, rendu sourd pour le tintement douloureux dans sa tête qui lui apportait la terrible nouvelle. Le suicide de sa mère avait été la pire épreuve qu’il ait à vivre : mais qu’est-ce que cela aurait été, si c’était Aleksane qui s’était tuée ? Ou qui avait simplement essayé ? C’était perdre une moitié de lui-même, comme être trahi par ses jambes en pleine course, fauché sans s’en rendre compte pour n’être plus qu’une fraction d’être humain. Noeh et Salomé, c’était comme Lorcan et Aleksane. Deux mots qui ne pouvaient aller autrement qu’ensemble. Les tremblements de Salomé n’avaient jamais pris autant de sens pour Lorcan, alors qu’il imaginait très clairement ce qu’elle ressentait. « On m’a parlé d’un accident. C’est tout ce que je sais. Mais je n’arrive pas à croire qu’il ait pu … » Il ne parvint même pas à terminer sa phrase, le mot fatidique se bloquant dans sa gorge aussi fermement que quand il avait douze ans et qu’il hurlait qu’il ne voulait pas croire que sa mère ait pu se tirer une balle dans la tête sans qu’il ne voie rien venir. Il avait banni ce mot de son vocabulaire, depuis. Il avala d’un trait son verre de vin, crispa et décrispa les poings dans une vaine tentative de reprendre un peu contenance, voire même – ce qui aurait été souhaitable – de trouver des mots un peu plus réconfortants pour Salomé, mais en vain. « Je vais tout te raconter Lorcan, parce qu'il faut que tu le saches, et moi il faut que je le dise. Et tu dois me promettre que tu vas me laisser tout t'expliquer sans m'interrompre, même si ce que je te raconte te donne envie de t'indigner, ou de commenter, promets moi s'il te plaît que tu ne diras rien. Parce que sinon, je ne suis pas sûre de pouvoir le faire, et j'ai vraiment, vraiment besoin de le faire. » Le jeune homme fronça les sourcils, pas certain de comprendre ce qui se cachait derrière une telle véhémence. Il y avait une explication, une histoire derrière tout ça, et sans doute pas la plus agréable à entendre. « Je te le promets. Tu as besoin de parler et j’ai besoin de comprendre. Alors explique-moi. » Il fallait qu’il sache. Et il se doutait que Salomé n’avait pas eu l’occasion d’en parler à grand monde, et qu’elle avait besoin de décharger sa souffrance, voire sa colère, sur quelqu’un qui l’écouterait sans rien dire. Il pouvait être ce quelqu’un.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeVen 20 Juin 2014 - 13:45


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" Lorcan & Salomé "
 
Lorcan connaissait bien Noeh, trop bien pour envisager sa tentative de suicide comme étant réelle. Salomé avait acquiescé lorsque le jeune homme avait entreprit de le lui dire, s'arrêtant avant le mot interdit. Lorcan n'avait pas non plus revu son frère depuis qu'il avait petit à petit cédé sous les griffes d'Adriel, et il devait sûrement conserver l'image du Noeh d'antan, celui-là même qui n'aurait jamais pu se jeter du haut de sa fenêtre. Salomé comprenait à quel point il devait lui être difficile de comprendre, sans avoir toutes les cartes en main. Des frissons dégringolaient le long de son échine, à mesure que s'approchait le moment de tout révéler. Mais avant, elle se retourna légèrement et se coucha à moitié sur l'accoudoir du canapé tout en tendant le bras vers le petit guéridon, ses doigts se refermant sur son paquet de tabac bien entamé. Elle ne se soucia même pas de la réaction qu'il pourrait avoir, en la voyant commencer à rouler sa cigarette méticuleusement, comme Noeh le lui avait enseigné lorsqu'ils n'étaient que des adolescents. La brune se rappelait parfaitement des leçons de son frère, qui avait également tenté d'apprendre son art aux plus jeunes des Wolstenholmes. Si tous trois savaient se battre, Noeh quant à lui savait rouler, et leur avait même fait fumer leurs premières cigarettes. Ce soir-là, ils avaient tellement toussé que l'on aurait pu croire à trois tuberculeux en train de cracher leurs poumons au fin fond du parc des Callahan, sous le regard rieur du garçon. Ses doigts tremblèrent une seconde à cette pensée, avant qu'elle ne vienne humecter le papier et allumer son œuvre dans une volute de fumée. « Tout est parti d’une rencontre. »

Le simple fait d’entreprendre son récit vint déjà détendre les muscles de ses épaules. « Lorsqu’il est retourné à l’université, lors de la rentrée scolaire, Noeh a rencontré Adriel. Il allait partager sa chambre avec lui, qu’il ne connaissait pas encore. » Elle songea un instant que Lorcan devait se demander si elle divaguait, et en quoi ce type pouvait avoir un rôle à jouer dans son histoire. « Un type on ne peut plus banal, pour tout te dire. Le genre pourtant à se comporter comme si tout lui était dû, comme s’il n’avait qu’à claquer des doigts pour tout obtenir en un quart de seconde. Insupportable à mes yeux. Captivant aux yeux de Noeh. » Elle tira un peu sur sa cigarette, un éclat de colère venant allumer son regard à la pensée de cet enfoiré. « Les semaines passèrent, les mois aussi. L’hiver était arrivé et avec lui l’éloignement de Noeh s’était creusé de plus en plus, sans que je ne comprenne. Les parents de leur côté ne voyaient rien, Matthias restait Matthias, et j’avais l’impression que personne ne voulait ouvrir les yeux. Il ne rentrait plus du tout. Il ne parlait plus. »  Salomé savait pertinemment qu’elle n’avait pas besoin d’en dire plus pour que ses mots alertent Lorcan. Lui qui était si fusionnel avec sa sœur jumelle ne comprendrait que trop bien les craintes qu’elle avait pu exprimer alors. « Noeh avait toujours été libre, indépendant, tu le sais aussi bien que moi. Tu ne l’aurais pas reconnu non plus. Toi, tu aurais compris. » Elle ne cherchait même pas à lui faire des reproches à nouveau. Elle savait qu’il s’en voulait certainement déjà, et que cela ne s’arrangerait sûrement pas lorsqu’il saurait toute la vérité. «Il était l’ombre de lui-même, un fantôme qui ne reprenait vie que lorsque Adriel entrait dans la pièce, qui ne soufflait pas un mot tant que ce n’était pas lui qui le lui demandait. Qui se laissait manipuler dans tous les sens, comme un pantin, qui ne me calculait pas de la journée, et qui jouait les domestiques avec ce connard. » Bien qu’elle tentait de conserver son calme, elle ne répondait plus de rien lorsqu’elle pensait à lui. Revoyant ses airs suffisants, son culot à toute épreuve. La seule pensée susceptible de l’apaiser était de le revoir au pied de cet arbre, la poitrine déchirée et le ventre s’ouvrant sur ses intestins, le visage défiguré et le sang encore frais jaillissant de chacune des plaies qu’elle lui avait infligé. Pensées qu’elle tairait. Sans quoi Lorcan ne l’aurait sans doute pas reconnue non plus. Chassant  ces souvenirs parasites, elle reprit le cours de son histoire. « Ce fameux soir, j’étais avec lui. Muet comme une tombe. Un regard à en glacer le sang. L’autre était arrivé, recommençant son petit jeu. Le ton est rapidement monté entre nous deux. Nous étions si bien occupés à nous engueuler que l’on a même pas vu que..» Elle écrasa sa cigarette dans le cendrier, passant ses nerfs dessus, incapable de regarder Lorcan au risque de craquer et de s’effondrer pour de bon. « Il avait déjà sauté lorsque je me suis retournée. Je n’ai rien pu faire, à part courir à toutes jambes jusqu’au rez de chaussée en suppliant je ne sais quelle entité divine, priant pour qu’il ne soit pas mort. » D’un mouvement vif, Salomé se leva, avançant de quelques pas pour tenter de se canaliser. Sa voix était incertaine lorsqu’elle reprit la parole. « Et puis, j’ai compris. Tout s’est assemblé, tout ce qui était sous mes yeux et que je n’ai pas été foutue de voir à temps. » La brune se retourna vers Lorcan, le regardant dans les yeux pour la première fois en quelques minutes. « Et tu as sûrement déjà compris, n’est-ce pas ?» Ses yeux verts étaient tristes, et un mince sourire s’était tissé sur ses lèvres. En reprenant point par point, elle-même se demandait comment elle avait pu être si aveugle. «Ce bel enfoiré était un putain de dégénéré, Lorcan. On nous a appris à les reconnaître et à les chasser toute notre vie, et je n’ai même pas été foutue de démasquer ce connard ! » Les larmes dansaient devant ses yeux, lui brouillant la vue. «Il s’est amusé avec lui pendant des mois, à lui retourner le cerveau selon ses désirs, manipulant son esprit jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à influencer. Jusqu’à ce que Noeh ne sache même plus comment fonctionner tout seul, sans quelqu’un pour tirer ses ficelles. » Les larmes dévalaient désormais ses joues, sans qu’aucun sanglot ne l’anime pourtant. Comme si depuis tout ce temps à chialer, elle ne savait même plus comment pleurer correctement. Brisée à son tour, à l’image de son frère.
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeLun 14 Juil 2014 - 17:09


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Lorcan regarda Salomé se rouler une cigarette avec cet exact même geste qu’il avait vu exécuter par Noeh tant de fois quand ils se retrouvaient tous les quatre. Si Lorcan n’avait jamais accroché au tabac, il n’avait pas non plus cru que Salomé s’y était mise … Mais les circonstances étant ce qu’elles étaient, il n’était pas réellement surpris de son geste. C’était quelque chose qui appartenait à Noeh, quelque chose qu’il avait eu avant eux, un geste qui le démarquait de leur petite bande – et qui lui avait donné une certaine aura quand ils étaient encore jeunes et que fumer était un acte strictement interdit, du moins chez les Wolstenholme. C’était ce que Salomé gardait de lui en son absence. Lorcan se surprit à émettre une prière silencieuse – à qui est-ce qu’il l’adressait ? il ne croyait même pas en dieu – pour que Noeh se rétablisse rapidement sans séquelles. D’une part parce qu’il tenait énormément à lui et à leur amitié, mais surtout parce qu’il ne supportait pas de voir Salomé ainsi, détruite par l’absence de son jumeau. Elle avait besoin de Noeh comme lui-même avait besoin d’Aleska, et il ne pouvait que souhaiter de toute son âme que les jumeaux Callahan soient vite réunis. Mais pour l’heure, Lorcan regardait Salomé avec une anxiété croissante, attendant qu’elle commence son récit, et qu’elle lui apporte ainsi l’explication sur ce geste qu’il ne parvenait pas à comprendre. C’était une tentative de suicide, rien de moins. Comment avait-il pu en arriver là ?

« Tout est parti d’une rencontre. » Lorcan attrapa la bouteille de vin et remplit leurs deux verres, mais il ne but pas immédiatement le sien, offrant toute son attention à Salomé. Il l’écouta parler d’Adriel, ce colocataire dont il ignorait l’existence jusque là. Premier mauvais point, sans doute pas le dernier. Lorcan faisait tourner machinalement son verre entre ses doigts en tentant de comprendre ce qui s’était passé. Un colocataire désagréable qui se pavanait avec assurance, il voyait très bien le genre, mais cela ne lui apportait rien pour l’instant. Mais il avait tout de même du mal à concevoir que les choses aient pu se passer ainsi, à mesure qu’elle lui racontait que Noeh ne lui parlait plus. Lorcan fronça les sourcils, perturbé par ce simple petit fait. Il n’avait jamais connu Noeh vraiment silencieux et surtout pas avec Salomé. Ils étaient fusionnels, même dans les mauvais moments ils restaient soudés, et le fait qu’il se détourne d’elle était … Ahurissant. Il imaginait sans mal la détresse de la jeune femme, et il regrettait d’autant plus de n’avoir absolument rien vu. Elle avait été complètement seule, et depuis plus longtemps qu’il ne le pensait. Quel ami magnifique il avait fait ces derniers mois ! « Noeh avait toujours été libre, indépendant, tu le sais aussi bien que moi. Tu ne l’aurais pas reconnu non plus. Toi, tu aurais compris. » Comme pour souligner ce qu’il était déjà en train de penser, Salomé lâcha cette petite bombe, accentuant le malaise de Lorcan. Il ouvrit la bouche pour parler mais se retint à la dernière seconde, se souvenant qu’il avait juré qu’il ne dirait rien et qu’il la laisserait finir. Il ne savait pas s’il aurait compris, il ne savait pas s’il aurait pu faire quoi que ce soit, parce qu’il avait été trop loin et trop centré sur lui-même pour voir quoi que ce soit. Il laissa Salomé reprendre le fil de son histoire et se surprit à serrer les poings de colère quand elle décrivit la coquille vide que Noeh était devenu. Il pressentait quelque chose de terrible, qu’il ne savait pas encore nommer mais qui remuait en lui une rage diffuse. Un signal semblait s’être allumé en lui, qui sonnait avec acharnement pour lui faire comprendre ce qui s’était passé … Et plus Salomé parlait, plus son estomac se tordait alors qu’elle en venait à cette scène atroce qu’elle avait du subir … Plus il refusait de comprendre, tout en ne pouvant s’empêcher de mettre les pièces du puzzle côte à côte. Aussi fort qu’il le voulait, il ne pouvait pas nier l’évidence. L’ampleur de cette révélation le mettait en face de l’horreur, il avait envie de vomir. Il regarda Salomé se lever et faire les cent pas comme une lionne furieuse en cage. « Et puis, j’ai compris. Tout s’est assemblé, tout ce qui était sous mes yeux et que je n’ai pas été foutue de voir à temps. Et tu as sûrement déjà compris, n’est-ce pas ? » Il ne put détourner les yeux du regard qu’elle lui lança, et il hocha lentement la tête. Une saloperie de mutant. Il n’y avait pas d’autre explication. «Ce bel enfoiré était un putain de dégénéré, Lorcan. On nous a appris à les reconnaître et à les chasser toute notre vie, et je n’ai même pas été foutue de démasquer ce connard ! » Il avait la gorge sèche, il était incapable de cligner des yeux. Il fixait Salomé et sa rage, il ressentait chacune de ses émotions et avait envie de hurler. «Il s’est amusé avec lui pendant des mois, à lui retourner le cerveau selon ses désirs, manipulant son esprit jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à influencer. Jusqu’à ce que Noeh ne sache même plus comment fonctionner tout seul, sans quelqu’un pour tirer ses ficelles. » Salomé faisait vivre devant les yeux de Lorcan des images vivaces et insupportables, qui remuaient en lui une haine des mutants qu’il n’avait pas crue encore si présente en lui. Il sursauta quand son verre explosa entre ses doigts, à force de le serrer, mais il détourna à peine le regard et s’essuya sans y penser sur sa chemise. Il se leva à son tour et rejoignit Salomé, avant de la prendre dans ses bras, dans un geste parfaitement naturel qui lui semblait le seul possible en cet instant. Leur relation n’avait jamais été de ce style, les câlins et autres démonstrations d’affection n’étant pas du tout une habitude entre eux, mais les larmes silencieuses de Salomé touchaient Lorcan au plus profond de lui. Tout comme son récit. « Tu l’as tué ? » Murmura-t-il à son oreille d’une voix où la rage était à peine contenue. « S’il est encore vivant je te jure que j’irais tuer cet enfoiré. » Il avait presque envie qu’elle lui réponde que personne ne s’était encore occupé de lui pour l’instant, pour qu’il ait le plaisir de tuer son premier dégénéré en le traquant, cette saleté de monstre. Pour la première fois depuis bien longtemps, Lorcan avait envie d’être le chasseur qu’on l’avait entraîné à être. Mais c’était des Callahan dont on parlait. Il y avait peur de chances qu’ils aient laissé ce crime impuni. Il se recula et lâcha Salomé, mais il resta planté devant lui, ressentant plus que jamais la honte de n’avoir rien fait, rien vu. « Et maintenant, comment va ton frère ? Est-ce qu’il … Est-ce qu’il a retrouvé son libre arbitre ? » C’état terrifiant de penser que Noeh était devenu un pantin entre les mains d’un dégénéré, mais encore plus de se dire qu’il resterait peut-être une coquille vide jusqu’à la fin de sa vie. « Je suis vraiment désolé de ne pas avoir été là. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider, je suis là. » C’était bien maigre et il n’y avait sans doute rien qu’il puisse faire dans l’état actuel des choses, mais il fallait qu’il essaye d’être un meilleur ami qu’il ne l’avait été jusque là …
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeSam 26 Juil 2014 - 18:04


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Dès lors que Salomé eut achevé son récit, elle se sentit vidée de tout sentiment l’espace d’une seconde. Comme si, à mesure qu’elle reconstituait l’histoire de son frère pour Lorcan, lui transmettant chacune de ses émotions, ces dernières l’avaient quitté pour lui laisser quelques secondes de répit. Pendant que Lorcan se les prenait toutes en pleine face. Avant de commencer, la brune savait que ce ne serait pas une mince affaire pour lui d’encaisser toutes ces informations d’un coup. Ce serait certainement d’autant plus difficile à digérer qu’il devrait toutes les emmagasiner en quelques minutes, sans avoir le temps de souffler. Le bruit du verre se brisant entre les doigts de Lorcan ramena Salomé sur terre, ainsi que toute la colère qu’elle semblait avoir oublié l’espace de dix secondes. Elle regarda le jeune homme essuyer ses mains sur sa chemise, l’observant sans vraiment le voir. Bientôt, elle sentit ses bras autour d’elle, l’enveloppant dans un geste auquel elle ne s’attendait pas. Pourtant, ses pensées ne s’attardèrent pas sur cette proximité inhabituelle. C’était finalement ce dont elle aurait eu besoin toutes ces dernières semaines, que quelqu’un la soutienne, lui apporte un peu de paix et de réconfort. Le fait qu’il s’agisse de Lorcan adoucissait l’amertume qu’elle avait pu entretenir à son égard, face à son absence. La brune se laissa aller à poser sa tête contre lui, fermant les yeux juste un instant. Puis, doucement, elle se redressa. « Tu l’as tué ? » Les mots de Lorcan à son oreille déclenchèrent un frisson le long de sa nuque, la rage qui résonnait dans sa voix lui était totalement inconnue. Ses paroles en étaient tellement empreintes qu’elles auraient pu faire frémir n’importe qui. « S’il est encore vivant je te jure que j’irais tuer cet enfoiré. » Salomé hocha la tête lentement en signe d’acquiescement, avant de relever les yeux vers le visage de Lorcan. L’état de fébrilité dans lequel l’avait plongée son récit semblait s’être dissipé, mais les traits de son visage demeuraient emprunts d’une colère sans nom, tandis que son regard devenait orageux. « Ne t’en fais pas. » Ses yeux quittèrent un instant ceux de son ami, se posant malgré elle sur le poignard qui reposait toujours à l’endroit où elle l’avait laissé en rentrant, ce soir-là. Le regard de son père devant le tableau qui lui avait offert sa fille restait profondément gravé dans la mémoire de Salomé, ainsi que l’expression qu’avait arboré Matthias en la découvrant. Une nouvelle fois, elle devrait taire la véritable raison de son acharnement sur le mutant. Ce-dernier avait découvert sa véritable nature, alors qu’elle s’apprêtait à le tuer. Ce n’était plus seulement la rancune qui avait dicté les gestes de Salomé, mais belle et bien une terreur viscérale, incapable d’envisager la réaction de sa famille ou ne serait-ce que d’accepter sa mutation. Elle tenta de se défaire de ces pensées parasites, et reporta son attention sur Lorcan. « Je ne l’ai pas tué. Je l’ai massacré. » La rage grondait derrière son ton calme, et elle observa un instant l’expression que pourrait avoir Lorcan.

« Et maintenant, comment va ton frère ? Est-ce qu’il … Est-ce qu’il a retrouvé son libre arbitre ? » La brune jeta un œil à son verre vide, et à celui de Lorcan répandu en éclats de verre. D’un geste machinal, elle attrapa la bouteille de vin bientôt vide, et en but une gorgée directement au goulot. Ce n’était plus à ça près, après tout. Ses pommettes commençaient à rosir légèrement, et sa langue se déliait plus facilement à mesure que l’alcool faisait son chemin. Salomé tendit ensuite la bouteille à Lorcan, et s’empara de l’élastique qui enserrait son poignet pour s’attacher rapidement les cheveux. «C’est difficile à dire pour le moment. Depuis une ou deux semaines, il a émergé. On dirait qu’il s’est à peu près reconnecté, mais il a tellement de rééducation là-bas, que c’est presque impossible de trouver un moment pour le voir. » Elle avait pourtant gueulé une bonne dizaine de fois sur les infirmières lui refusant l’accès à sa chambre, mais visiblement ces dernières y étaient insensibles. « Ils nous ont appelé le lendemain, après que cette raclure soit morte. C’est là que les médecins ont commencé à avoir un contact avec lui. » Salomé n’était pas certaine de trouver une véritable réponse à la question de Lorcan. Certes, Noeh était enfin sorti de sa torpeur, mais à quel prix ? Personne ne savait réellement si les séquelles psychologiques et neurologiques persisteraient dans le temps, et Salomé n’était pas parvenue à obtenir un seul moment en tête à tête avec son jumeau. Il y avait toujours son père, ou encore Matthias, à sa grande surprise. « J’sais vraiment pas ce que je vais faire si… S’il ne redevient plus jamais comme avant. » Voilà, c’était dit. La crainte qui surpassait toutes les autres, à côté de laquelle Salomé en oubliait presque sa mutation. La peur de ne jamais retrouver son frère. C’était sa moitié, en quelque sorte, et elle savait à quel point il n’aurait pas supporté de se voir diminué mentalement. Salomé n’était pas forcément la personne la plus optimiste du monde, ayant toujours appris à s’attendre au pire pour garder les pieds sur terre.

« Je suis vraiment désolé de ne pas avoir été là. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider, je suis là. » Un léger sourire vint trouver sa place au coin de la bouche de Salomé, qui hocha la tête à ses mots. «Tu pourras aller le voir, si tu veux. Il faudra peut-être mordre une ou deux infirmières pour se frayer un passage, mais c’est le prix à payer pour une place à son chevet. » Parler semblait l’avoir légèrement détendue, mais une question continuait à tourner dans sa tête. Salomé s’avança vers la table de sa cuisine, et déboucha une bouteille de whisky déjà entamée. Laissant à Lorcan le soin de terminer le vin, Salomé en but une gorgée, l’alcool venant lui brûler la gorge, comme pour se donner le courage d’interroger le jeune homme, de comprendre les raisons de son absence.  « Lorcan ? Je peux te demander un truc ?» La brune posa un instant sa bouteille, s’appuyant avec nonchalance contre la table de sa cuisine. « Tu foutais quoi au juste, ces derniers temps ? »
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeJeu 7 Aoû 2014 - 20:29


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"salomé & lorcan"
Si Lorcan était toujours en proie à une rage brute qui faisait trembler ses membres, Salomé semblait avoir été calmée en terminant son récit, et quand il posa sa question, elle lui répondit de façon tout à fait posée. « Ne t’en fais pas. » Il suivit son regard sur le poignard, ne songeant pas un seul instant à l’horreur du geste, mais uniquement à la justesse de cette vengeance. Elle avait donc éliminé le mutant, et il ne pouvait qu’en être profondément satisfait, même si, au fond de lui, il aurait aimé y prendre part. Mais ce n’était certainement pas à lui de tuer le mutant, Salomé et le reste des Callahan étaient les premiers à pouvoir réclamer leur du. « Je ne l’ai pas tué. Je l’ai massacré. » Cette phrase aurait du être mal placée dans la bouche de Salomé, qui n’avait jamais été réellement cruelle. Certes, elle était plus portée sur la chasse que Lorcan et Noeh, mais pas au point de perpétrer des massacres. Et pourtant, elle avouait sans sourciller qu’elle n’avait pas uniquement abattu le mutant, et Lorcan ne voyait rien à y redire. Quelqu’un s’en était pris à son jumeau, avait attenté à sa vie et l’avait laissé dans un état peut-être pire que la mort. Ils étaient des hunters, et pour une fois, la traque, la chasse, le massacre, tout ceci était justifié par des actes bestiaux. Il n’y avait pas à se demander si Salomé avait bien fait : Lorcan en était déjà persuadé. Il hocha la tête, sans réellement parvenir à adoucir l’expression de colère qu’il arborait. « Il a eu ce qu’il méritait. » Et pour une fois depuis longtemps, Lorcan le pensait sincèrement.

S’ensuivit la question fatidique, et Lorcan en attendit la réponse avec fébrilité. Sa colère s’était éteinte d’un coup et il ne restait que l’angoisse sur l’état de Noeh. En voyant Salomé attraper la bouteille de vin pour la boire directement au goulot, il haussa légèrement les sourcils et pressentit le pire. A un moment, il allait falloir qu’il lui enlève cette bouteille s’il ne voulait pas qu’elle s’effondre devant lui … Mais ils l’avaient presque terminée et il n’avait pas le cœur à l’empêcher de boire, à se donner un peu de courage pour dire tout haut ce qu’elle préférait sans doute remâcher tout bas. Lui-même avait beaucoup d’expérience en ce domaine, taire ses peurs permettait – au moins un moment – d’avoir l’illusion qu’elles n’existaient pas réellement. L’état de Noeh était peut-être trop grave pour que Salomé puisse l’admettre à voix haute devant lui ? «C’est difficile à dire pour le moment. Depuis une ou deux semaines, il a émergé. On dirait qu’il s’est à peu près reconnecté, mais il a tellement de rééducation là-bas, que c’est presque impossible de trouver un moment pour le voir. » Ca ne lui en apprenait pas beaucoup, si ce n’est qu’il était au moins sorti du coma, un bon point de départ … Mais pas aussi rassurant que ce que Lorcan aurait voulu entendre. « Ils nous ont appelé le lendemain, après que cette raclure soit morte. C’est là que les médecins ont commencé à avoir un contact avec lui. » Cette fois, Lorcan fut plus surpris. La mort du mutant aurait eu un effet sur l’état de Noeh ? « J’sais vraiment pas ce que je vais faire si… S’il ne redevient plus jamais comme avant. » Il regarda  Salomé avec inquiétude, comprenant parfaitement ses angoisses. Il aurait voulu la rassurer immédiatement, lui sortir la phrase banale lui assurant que son frère irait mieux, mais il n’en savait rien. « Ne te torture pas avec ça. S’il s’est réveillé, c’est déjà un premier pas, et il faut lui laisser du temps. On ne sait pas comment ça évoluera, mais il ne faut surtout pas que tu penses au pire dès maintenant. » Il aurait voulu ajouter que quoi qu’il arrive, ils feraient face ensemble, mais cette phrase lui sembla d’une hypocrisie énorme avant même de la prononcer, et pourtant il aurait voulu qu’elle soit sincère. Mais malgré sa bonne résolution de ce soir, il n’était pas certain de rester en contact avec Salomé très longtemps. Il ne voulait plus la quitter comme il l’avait fait, mais elle restait une chasseuse, et ce qui était arrivé à son frère … Elle risquait d’être encore moins encline à accepter les mutants qu’elle ne l’avait été par le passé. «Tu pourras aller le voir, si tu veux. Il faudra peut-être mordre une ou deux infirmières pour se frayer un passage, mais c’est le prix à payer pour une place à son chevet. » Lorcan sourit maladroitement, la phrase de la jeune femme brisant un peu le sérieux de leur conversation. « Je n’y manquerais pas. Il n’y a pas une infirmière qui m’empêchera d’aller le voir, tu peux en être certaine ! » Cette fois, ce n’était pas une parole en l’air, il avait la ferme intention d’aller rendre visite à Noeh, et le plus rapidement possible.

Si l’atmosphère s’était légèrement détendue, Lorcan haussa pourtant les sourcils d’un air étonné quand Salomé déboucha une bouteille de whisky – déjà bien entamée. Elle s’était assombrie à nouveau et semblait avoir besoin d’un peu plus de courage liquide. Mais il était loin d’imaginer que ce n’était plus uniquement Noeh qu’elle avait en tête. « Lorcan ? Je peux te demander un truc ?» Il hocha la tête, un peu inquiet. « Tu foutais quoi au juste, ces derniers temps ? » La question le heurta comme un boulet de canon et il sentit son estomac se glacer. Il eut le bon goût de paraître gêné, mais ce n’était pas le malaise qui l’envahissait si rapidement, c’était bien la peur. Salomé avait beau être son amie, elle restait avant tout une hunter. A qui il devait donner un sacrément bon mensonge s’il voulait pouvoir justifier son absence sans qu’elle ne soupçonne la vérité. J’essayais de te cacher cette abomination qui me met au même niveau que celui qui a failli tuer ton frère et que tu as massacré.  Ah, la bonne blague. Il n’allait pas dire ça … Aussi fort qu’il haïsse sa mutation, Lorcan ne voulait pas finir comme ça. Il ne voulait pas qu’elle le déteste à ce point … Pas ce soir en tout cas. Pas encore. Ca viendrait forcément, mais pour l’instant, elle n’avait pas besoin de le savoir. « Je sais pas, franchement … J’ai pas vu passer ces derniers mois, je suis désolé, je crois que j’ai laissé tomber tout le monde. Mon père m’a mis la pression pour mes études, il a pas trop aimé que je prenne ce job dans le restaurant, il a pensé que je voulais laisser tomber la fac, alors il m’a fliqué, et j’ai du cravacher pour le convaincre qu’il ne payait pas la fac pour rien. Ca et l’entraînement, parce qu’Aleska est toujours meilleure que moi et qu’il voudrait que je la surpasse … » Mais elle me surpassera toujours, et elle finira par me flinguer moi aussi, si papa ne s’en occupe pas avant elle. Cette dernière pensée amère, il la garda pour lui, bien entendu. Il n’était pas certain qu’ajouter des détails à son histoire lui apporterait de la crédibilité, mais ça valait mieux que de lui crier qu’il était mutant et qu’elle pouvait le tuer tout de suite pour abréger ses explications. « Je suis désolé, si j’avais su … Avec des si on peut faire n’importe quoi, je sais bien, mais j’arrête pas de me dire que si j’avais su, les choses auraient été différentes. »
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeLun 18 Aoû 2014 - 12:55


this is a portrait of a tortured you and I
" Lorcan & Salomé "
La tension retombait petit à petit, et la complicité semblait chercher à regagner sa place maladroitement, tandis que l'un et l'autre s'employaient à détendre l'atmosphère. Les paroles de Lorcan réchauffèrent son coeur, et elle songea au bien que cela pourrait faire à Noeh, de retrouver son ami. Mais déjà, la question de Salomé avait tranché l’air, et le semblant de sourire qui commençait à se dessiner sur le visage de Lorcan entreprit de décliner. Après quelques secondes de répit, voilà qu’un nouveau malaise s’installait. Salomé ne pourrait que s’en blâmer par la suite, mais pour l’instant, elle tenait à savoir la vérité. Était-ce quelque chose qu’elle avait pu faire ou dire ? La brune avait bien remarqué que Noeh semblait éviter Aleska, mais bien rapidement Adriel était arrivé et leur éloignement était devenu le cadet de ses soucis. Y avait-il donc quelque chose qu’elle ne savait pas ? Toutes ces questions tournoyaient dans sa tête, à lui en donner littéralement la migraine. Fait anodin, douleur familière, à laquelle elle n’aurait plus réellement prêté attention quelques mois plus tôt. Mais à cet instant précis, son cœur manqua un battement dans sa poitrine, tandis que ses doigts se resserraient malgré elle autour de la bouteille.

Ses jambes manquèrent de se dérober sous son corps, et elle eut l’impression de se liquéfier sur place. Des crampes tiraient ses zygomatiques, tandis que son expression restait brutalement figée sur son visage. Électrisant chacun de ses neurones, l’abomination lui renvoyait en direct les moindres pensées de Lorcan. ϟ J’essayais de te cacher cette abomination qui me met au même niveau que celui qui a failli tuer ton frère et que tu as massacré. Son visage restait de marbre, sans qu'elle ne cherche à jouer la comédie. Trop appliquée à ne rien laisser paraître de la danse qui se jouait dans son esprit. Au départ, elle ne comprit pas ce qui était en train de se jouer devant ses yeux. Les mots de Lorcan sortaient de sa bouche, et son esprit lui racontait une histoire totalement différente. Son crâne était sur le point d’exploser. Il excellait dans sa performance, et l’alcool qui brouillait l’esprit de Salomé l’aurait sans doute conduite à le croire, en temps normal. Mais dans sa tête, les phrases tournaient, et petit à petit son visage se décomposait. Que cela cesse, la brune ne voulait pas entendre la vérité, elle ne voulait pas comprendre…  Ce moment précis lui semblait tellement plus douloureux que d’ordinaire, et pourtant, elle avait de nombreuses fois reçu les pensées de dizaines de personnes différentes au sein du bar. Mais les paroles silencieuses d’une seule personne suffisaient finalement à la blesser comme jamais encore. « Je sais pas, franchement … J’ai pas vu passer ces derniers mois, je suis désolé, je crois que j’ai laissé tomber tout le monde. Mon père m’a mis la pression pour mes études, il a pas trop aimé que je prenne ce job dans le restaurant, il a pensé que je voulais laisser tomber la fac, alors il m’a fliqué, et j’ai du cravacher pour le convaincre qu’il ne payait pas la fac pour rien. Ca et l’entraînement, parce qu’Aleska est toujours meilleure que moi et qu’il voudrait que je la surpasse … » ϟ Mais elle me surpassera toujours, et elle finira par me flinguer moi aussi, si papa ne s’en occupe pas avant elle. Chaque rafale envenimait sa migraine, et la télépathe luttait de toutes ses forces pour ne rien dévoiler. Le terme « abomination » semblait enfin prendre tout son sens. Comprendre que Lorcan lui mentait délibérément, alors qu’elle venait de se confier à lui librement, en ce qui concernait Noeh, lui donnait des envies de vomir. Rapidement, la colère de le voir tenter de la duper dut cohabiter avec une peur viscérale, s’allumant au plus profond de ses entrailles. Ses lèvres restaient scellées, sans chercher à interrompre le flot d’excuses que son ami lui délivrait. Elle aurait de toute manière été bien incapable de parler, sa gorge serrée sur ses cordes vocales refusant de laisser passer le moindre mot. Qu'était-il en train de lui dire, involontairement...   Naïvement, en retrouvant Lorcan, Salomé avait éprouvé la sensation de regagner un nouveau point d’ancrage, susceptible de la retenir lorsqu’elle perdrait pied. A l’image de Noeh, voilà qu’elle semblait perdre Lorcan à nouveau. Tout ce qu’elle entendait lui semblait impossible à digérer. Mais malgré ses efforts pour se retirer de la tête du jeune homme, ses pensées continuaient à se disperser sous l'emprise de la télépathe. Et voilà que Salomé se retrouvait impuissante, incapable de trouver une explication rationnelle dans laquelle Lorcan ne serait pas un mutant. Elle ne parvenait pas à prendre le recul nécessaire, pas en entendant la vérité si clairement. « Je suis désolé, si j’avais su … Avec des si on peut faire n’importe quoi, je sais bien, mais j’arrête pas de me dire que si j’avais su, les choses auraient été différentes. » Amère, Salomé détourna la tête, comme si cela allait effacer tout ce qui venait de se passer. Sa mâchoire restait serrée, tandis que tout ce qui restait de stable dans son monde terminait de s'écrouler autour d'elle. 

Après avoir laissé couler une minute, Salomé faillit reprendre la parole, avant de se stopper in extremis. Sa colère n'était pas justifiée, pas si elle s'en tenait aux paroles prononcées oralement. Si elle se risquait à une telle réaction, il serait plus rapide de lui annoncer sa mutation directement. Personne n'était au courant. Salomé serait bien incapable de l'avouer, le dire aurait rendu le tout bien trop réel. Alors, elle omettrait ce détail, finalement aussi franche que lui. Feindre l'ignorance, alors ? Impossible. « Excuse moi, j'ai eu un étourdissement. » Salomé reporta enfin son regard sur Lorcan. Il la connaissait assez bien pour la savoir sujette aux migraines, et elle se contenta donc de ces quelques mots, avant de se diriger vers un placard pour s'emparer d'une boîte de cachet. Rapidement, Salomé ouvrit le robinet de son évier, remplissant le fond d'un verre pour avaler l'antalgique. Lorsqu'elle le reposa, la lame du poignard brillait à dix centimètres de sa main droite, et à nouveau son coeur s'agita. « Je pense qu'il n'y a plus qu'une seule chose à faire, maintenant. » La jeune femme ne savait absolument pas comment se conduire, quelle phrase prononcer, quelle attitude présenter. Machinalement, sa main vint trouver le manche du couteau qui vint briller sous la faible lumière de l'appartement, tandis qu'elle le contemplait. Elle songea un instant que c'était le genre de geste que faisait Matthias, lorsqu'on le contrariait, et elle pensa à le reposer, mais n'en fit rien. Ses yeux vinrent trouver le regard de Lorcan, tandis qu'elle pesait chaque mot. Son côté manipulateur prenait lentement le dessus, tandis qu'elle avait en tête de le déstabiliser, de le conduire à se trahir pour qu'elle puisse faire mine d'avoir découvert sa mutation par elle même. « Il faut détruire cette race, sans quoi la prochaine fois il pourrait s'agir de nous, ou du reste de nos familles. Ils vont finir par tous connaître nos noms, Lorcan, et que crois-tu qu'ils feront lorsqu'ils sauront où vivent les hunters de Radcliff ? » La brune s'humecta machinalement les lèvres, se rapprochant assez de Lorcan pour lui faire entièrement face. « La prochaine fois que j'en attrape un... » La belle prenait son temps, tout en détaillant les traits du visage de Lorcan. Mais à mesure qu'elle le regardait, que tout derrière ce masque de mensonge lui semblait familier, son comportement changea. Faire semblant la révulsait, et elle ne pouvait contenir la colère qui commençait à animer sa voix. « La fac, le boulot, ton père... Es-tu sûr, Lorcan, es-tu certain que c'est ce qui t'occupa tant cette année ? » Finis le jeu. Salomé le fixait sans ciller, et son ton laissait présager qu'elle ne souffrirait plus aucun mensonge sans s'emporter. Si la suspicion et la rage dominaient son apparence, la brune n'était en réalité que doutes et terreur. Elle avait peur, peur qu'il soit comme elle, mais dans le fond cette pensée avait quelque chose de rassurant. Quelque part, s'il lui avouait tout, Salomé serait moins seule.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeVen 12 Sep 2014 - 22:06


A thousand times we played this game
"salomé & lorcan"
Mentir aussi effrontément après les confidences que Salomé venait de lui faire, ce n’était pas quelque chose que Lorcan faisait avec plaisir ou facilité. Il s’était entraîné à mentir à des hunters depuis des mois et il s’en sortait assez bien jusque là, mais il y avait des hunters à qui il était plus facile de mentir que d’autres … Et ce soir, il ne voulait pas débiter ses histoires à Salomé. Il voulait être sincère avec elle comme elle avait pu l’être avec lui, il ne voulait pas que cette complicité qu’il y avait pu y avoir entre eux disparaisse complètement. Mais il n’avait pas le choix. Il mentait et sauvegardait ce qui pouvait encore l’être, ou il disait la vérité et détruisait tout, absolument tout. Aussi douloureuse qu’elle puisse l’être, sa décision était bien vite prise. Mais à mesure qu’il parlait, il vit le visage de Salomé se crisper, et la paranoïa de Lorcan imagina immédiatement qu’elle voyait clair dans son jeu. Il était difficile de savoir si elle était en colère ou juste déçue, mais ses joues avaient perdu de leur couleur, ses lèvres étaient serrées en une mince ligne et elle le regardait d’un air qu’il n’aimait pas du tout. Pourtant elle ne dit pas un mot pour le stopper au milieu de son mensonge et il put le terminer sans encombre – mais était-ce réellement une bonne nouvelle ? Si elle attendait simplement qu’il ait débité toutes ses âneries pour les lui renvoyer au visage, il n’avait pas franchement gagné au change. Il ne voyait aucune façon de s’en sortir, et n’imaginait pas qu’elle puisse paraître si différente pour une autre raison. Il aurait préféré qu’elle prenne la parole et qu’elle lui exprime tout haut les pensées qui se cachaient derrière ses yeux sombres, plutôt que de le laisser imaginer le pire. Il aurait quelquefois préféré être télépathe plutôt qu’un foutu manipulateur d’hémoglobine, pour ne pas se torturer en vain sur des pensées qu’il pouvait déformer et empirer à sa guise tant qu’il ne les connaissait pas. Certes, tout savoir des pensées les plus secrètes de Salomé n’était pas franchement une chose plus enviable pour quelqu’un qui voulait tant sauvegarder leur amitié – il y avait moins intrusif comme façon de faire – mais ça l’aurait quand même aidé … un peu. Alors sans autre moyen de savoir ce qu’elle pensait, Lorcan attendait, son anxiété augmentant à mesure que son silence s’éternisait. Dis quelque chose, pitié. Ne me déteste pas. Il se sentait lâche, idiot, faible, mais il ne savait pas quoi faire devant Salomé. « Excuse moi, j'ai eu un étourdissement. » Une énorme part de Lorcan souhaitait désespérément la croire, alors il oublia sa paranoïa une seconde et décida qu’elle avait réellement été sujette à une de ces migraines qui la prenaient quelquefois, et qui pouvait si confortablement justifier cette crispation qui l’avait prise pendant qu’il lui parlait. Comme pour ajouter un peu plus de crédibilité à sa phrase, Salomé avala un cachet, et Lorcan sentit la pression diminuer un peu de ses épaules.

Mais une seconde plus tard, Salomé reposait son verre bien trop près du couteau qu’il avait lui-même regardé quelques minutes plus tôt, et il ne put s’empêcher de voir son instinct de conservation ressurgir. C’était plus fort que lui, il n’aimait pas du tout voir une hunter avec une arme à sa portée, même si cette hunter devait être son amie et n’avait aucune raison valable de l’attaquer. Il se força à détourner les yeux du couteau pour regarder Salomé, cherchant bien malgré lui à lire sur son visage quelque chose qui le rassurerait sur ses intentions. « Je pense qu'il n'y a plus qu'une seule chose à faire, maintenant. » Il la regarda avec perplexité, ne comprenant pas du tout ce qu’elle voulait dire par là. De quoi parlait-elle ? De la fin de leur amitié ? C’était la seule probabilité qui lui venait en tête mais elle ne lui plaisait pas du tout … Il allait lui demander d’être plus claire quand elle attrapa le couteau, et sa phrase se bloqua au fond de sa gorge, coupée dans son élan par des pensées bien plus urgentes. Il se fit pourtant violence pour ne pas bouger d’un poil, alors que tous ses sens lui hurlaient de reculer et de se mettre hors de portée d’un coup de couteau intempestif. Mais il était hunter au même titre qu’elle, il savait que le moindre geste de sa part serait interprété en sa défaveur. Mieux valait faire comme si elle ne venait pas d’empoigner une arme qu’elle pouvait lui planter dans la gorge … Tout en restant sur le qui-vive. Il espérait qu’elle n’avait pas remarqué qu’il s’était tendu, malgré ses efforts pour rester impassible. « Il faut détruire cette race, sans quoi la prochaine fois il pourrait s'agir de nous, ou du reste de nos familles. Ils vont finir par tous connaître nos noms, Lorcan, et que crois-tu qu'ils feront lorsqu'ils sauront où vivent les hunters de Radcliff ? » Question rhétorique sans doute ? En tout cas il n’avait pas la tête à y répondre, d’autant qu’elle venait de franchir les derniers mètres qui les séparaient, et qu’elle lui faisait à présent face, dans une proximité insupportable. Il avait une conscience douloureuse du couteau qu’elle tenait toujours et il était difficile de penser à autre chose. « La prochaine fois que j'en attrape un... » Définitivement, Lorcan n’aimait pas cet air carnassier qu’elle arborait et qui lui donnait de plus en plus l’impression d’être dans la position du tout petit herbivore prêt à se faire dévorer. Pas besoin de dessin, je sais très bien ce que tu feras si tu m’attrapes. Recule Salomé, putain ! Il pouvait bien hurler dans sa tête autant qu’il le voulait, il devait contrôler sa terreur s’il voulait rester en vie. Mais il avait la gorge désespérément sèche et il ne trouvait rien de très spirituel à dire pour désamorcer cette situation si tendue. Son impuissance laissa tout le temps à Salomé de continuer son petit manège, lui assénant le coup de grâce. « La fac, le boulot, ton père... Es-tu sûr, Lorcan, es-tu certain que c'est ce qui t'occupa tant cette année ? » Cette fois il se sentit clairement pâlir – il n’était même pas capable de contrôler son propre afflux sanguin dans un moment aussi critique ! – et il fit un pas en arrière, qu’il essaya de rattraper rapidement en se passant la main dans les cheveux et en tentant un rire qui sonna affreusement faux. Je suis mort. « Qu’est-ce que tu voudrais que ce soit d’autre ? Une fille ? » Il n’aurait même pas pu imaginer de lui sortir une réplique pareille en temps normal, l’idée de suggérer qu’elle soit jalouse lui semblant au-delà du possible. Ce n’était pas le sujet, très loin de là, et il n’y avait qu’une panique extrême qui ait pu lui faire dire ce genre de connerie. « Je crois que tu as un peu trop bu. Lâche ce couteau, tu iras décimer des mutants quand tu seras un peu plus sobre, tu ne crois pas ? On ne va pas se lancer dans une chasse ce soir. » Il s’était volontairement inclus dans ce "on" dans une tentative d’entretenir son mensonge, mais il savait que c’était trop tard. Cette question n’était pas innocente, ce n’était plus celle d’une amie blessée et encore moins d’une amie jalouse, c’était celle d’une chasseuse soupçonneuse qui voyait sans doute le mal partout mais qui avait touché juste cette fois ci. « Ce qui est arrivé à Noeh, c’est pas normal. On les arrêtera tous s’il le faut pour que ça ne se reproduise pas, on est bien mieux entraînés et ils ne peuvent pas savoir qui nous sommes, pas encore. » Des paroles qui sonnaient terriblement creux, mais qu’est-ce qu’il pouvait lui dire ? Elle était à cran et elle avait sans doute deviné la vérité. Il n’attendait plus qu’une confirmation de sa part pour tenter de se défendre. Je suis désolé Salomé. Ne me déteste pas. Un bel espoir, mais rien de plus. Elle le détestait déjà, il en était certain. Frappe si tu es si certaine que je suis coupable, arrête de me torturer !
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeVen 19 Sep 2014 - 0:07


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" Lorcan & Salomé "
Chacune de ses remarques s'était éclatée contre Lorcan, et celui-ci semblait pourtant les encaisser une à une, sans défaillir. La technique du chasseur. Jamais ne tressaille lorsque la proie semble se retourner contre toi, tu es le prédateur. Bon, certes, Salomé imaginait mal ce genre de pensée traverser l'esprit du jeune homme en cet instant - d'ailleurs, elle n'avait même pas à imaginer, puisqu'elle y avait un accès illimité à ce moment précis. Mais elle reconnaissait là le Lorcan des entraînements, ceux au cours desquels la défense leur était enseignée, elle voyait son regard prétendument impassible, cet air attentif simulé. Évidemment, elle trichait. Sans savoir qu'il lui mentait délibérément un instant plus tôt, la brune aurait certainement mordu à l'hameçon. Elle n'était donc pas totalement objective, et reconnaissait au moins à Lorcan le mérite de savoir se contenir dans une telle situation. Peut être le féliciterait elle un jour pour sa performance, si d'ici là la situation n'avait pas dérapé. De quelle abomination sa mutation pourrait elle donc le rendre capable ? Salomé se tenait là, avec son couteau, arme dont elle ne comptait pas se servir, mais lui ? Est-ce que, face à la menace, ne risquait il pas de perdre le contrôle et de la tuer, là, tout de suite ? Un frisson lui glaça l'échine, contrastant avec la sensation de fébrilité qui la submergeait. Le contrôle, Salomé. Voilà que la voix de son père se joignait à ses propres pensées ainsi qu'à celles de Lorcan. ϟ Pas besoin de dessin, je sais très bien ce que tu feras si tu m’attrapes. Son crâne était sur le point de se fendre en deux, et de laisser sortir toutes les paroles et tous les cris qui ricochaient dans sa tête, lui meurtrissant les tempes. ϟ Recule Salomé, putain ! Une déflagration de douleur la traversa, tandis qu'elle ne contenait pas un vif mouvement de recul, comme si Lorcan venait véritablement de lui hurler dessus. Le choc fut si violent que l'idée d'avoir pu paraître suspecte en s'écartant de la sorte ne l'effleura même pas. Les mots du jeune homme éclataient son esprit en un million de particules douloureuses, et celles ci semblaient se répandre le long de sa moelle épinière, se coulant le long de chacun de ses nerfs, plantant des échardes dans chaque parcelle de sa peau. Tandis que Lorcan pâlissait à vue d'oeil, Sallie relevait vers lui un regard brillant de larmes de douleur, la mâchoire férocement serrée, tant pour tenter de rester lucide que dans la colère de l'attente de sa réponse. Elle venait tout juste de lui laisser une dernière chance, et s'il pouvait se donner tous les airs naïfs du monde, son langage corporel ne laissait pas de doute à Salomé. Il savait qu'elle savait. Et il continuait à jouer un rôle. A rire nerveusement. Le poing de la brune se referma à nouveau, sans qu'elle ne daigne arrêter de le fixer. Dans sa tête, Lorcan disait qu'il était mort. Salomé quant à elle sentait son estomac se nouer, et elle avait envie d'hurler, d'enfoncer son poing dans le mur, et de laisser ses jambes la porter jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus courir, jusqu'à ce qu'elle se trouve loin d'ici. Jamais Lorcan n'aurait du venir ce soir. Il se pensait mort, et elle se sentait mourir encore un petit peu plus à chaque mot qu'il prononçait.

« Qu’est-ce que tu voudrais que ce soit d’autre ? Une fille ? » Wow. Là, pour le coup, elle ne s'y attendait pas. D'ailleurs, même la télépathie qui liait son esprit au sien sembla surprise, et lui laissa une seconde de répit. Arquant un sourcil d'un air perplexe, Salomé le fixa un instant. Visiblement, ce n'était même pas une technique pour la déstabiliser et s’enfuir en courant. Dommage pour lui, il aurait clairement pu tenter sa chance. Sa remarque la laissait tellement abasourdie qu'il lui fallut cinq secondes avant de comprendre qu'il pensait véritablement la berner avec cette phrase. Ou tout du moins, qu'une infime partie de son subconscient avait au moins pensé pouvoir la berner. Rien que ça, c'était trop. La brune était bouche bée, et ne put réprimer un rire nerveux. « Oui chéri, une fille, exactement, c'est bien ce que je crois. » Un soupir d'exaspération lui échappa suite à ces mots prononcés dans un sarcasme mordant. Cela lui semblait tellement déplacé qu'elle n'aurait certainement même rien trouvé à répliquer en temps normal, ou bien en aurait elle ri. Rien que le fait de l'appeler chéri aurait pu suffire à la faire vomir à cette heure ci. On aurait vraiment cru un vieux feuilleton à l'eau de rose, et Lorcan assurait totalement dans la performance du mari outré mais qui se tape pourtant la babysitter. Le mauvais jeu de l'acteur en prime. N'importe quelle ménagère de la quarantaine aurait pu s'y méprendre. « Je crois que tu as un peu trop bu. Lâche ce couteau, tu iras décimer des mutants quand tu seras un peu plus sobre, tu ne crois pas ? On ne va pas se lancer dans une chasse ce soir. » La brune esquissa un pas en arrière en défiant Lorcan du regard de prononcer un mot de plus. De lui mentir une seconde de plus. Arrête Lorcan, arrête. Les larmes de colère ruisselaient sur ses joues, écoulant les dernières traces de son léger maquillage dans des sillons noirs qui dévoraient ses joues pâles. Elle ne prit même pas la peine d'essuyer son visage, incapable de se concentrer sur autre chose que sur lui. « Ce qui est arrivé à Noeh, c’est pas normal. On les arrêtera tous s’il le faut pour que ça ne se reproduise pas, on est bien mieux entraînés et ils ne peuvent pas savoir qui nous sommes, pas encore. » « Parce que tu crois peut être que la chasse n'est pas déjà lancée, Lorcan ? Le mal est fait, putain. » Son esprit se brouillait totalement, des acouphènes emplissaient ses oreilles si bien que son sens de la réalité se révélait sévèrement altéré. « Pour qui tu m'prends, Lorcan, pour une greluche écervelée ? Je sais que ça fait quelque temps que tu ne m'avais pas vue, mais bordel, qu'est ce que tu fous ?! Tu as dû oublier qui j'étais, tu ne me connais pas. » L'énervement tranchait avec l'impuissance qui l'accablait. Il n'avouerait donc jamais. Elle n'avait donc pas sa confiance. Tout était flou. Et pourtant, lui aurait elle avoué la première, si les positions s'étaient inversées ? Ou devait elle attendre qu'il ait tout déballé, pour avoir le courage de le lui dire. « Arrête de me mentir. Ou fout le camp et ne reviens jamais. » La jeune femme détourna un instant le regard. ϟ Je suis désolé Salomé. Ne me déteste pas. Les pensées de Lorcan semblaient se mêler à ses paroles, sans qu'aucun distinction ne s'opère, et lorsqu'elle reporta ses yeux sur lui, il était trop tard. Elle avait déjà commis sa première erreur, comme si le mouvement de recul de tout à l'heure n'avait pas suffit. « Désolé ? Tu joues à quoi Lorcan ? Comment veux tu que je n'ai pas envie de te détester après ce numéro ! » La jeune femme plaqua sa main sur son front, une grimace de douleur traversant son visage. ϟ Frappe si tu es si certaine que je suis coupable, arrête de me torturer ! « Tu es coupable Lorcan ! Je sais qui tu es, et tu sais parfaitement que je le sais, et tu me mens, tu n'arrêtes pas ! » C'en était terminé. Encore une dernière phrase, et la jeune femme allait comprendre qu'elle répondait oralement à une phrase que Lorcan venait de formuler mentalement. « Arrêter de te torturer, non mais tu t'entends parler ? C'est toi qui me torture et tu n'as pas idée... » La main tremblante de Salomé lâcha brutalement le couteau, qui sembla tomber au ralentit sous ses yeux avant de rebondir une fois sur le sol, dans un bruit métallique qui ralluma une nouvelle fois le feu à l'intérieur de sa tête. In extremis, la brune tenta de retrouver son équilibre, des vertiges l'assaillant de toute part, tant le fruit de la télépathie que de l'horreur qui se dessinait devant ses yeux. Elle n'avait plus rien de la fille qui maîtrisait chaque émotion, qui redoublait d'efforts au cours des entraînements, que rien ne pourrait jamais terrasser. Salomé venait d'oublier les premiers points fondamentaux, ceux là même qui lui permettaient de rester en vie. Ses jambes semblaient se défaire sous son poids, et elle jeta un nouveau un regard à la lame qui brillait sur le sol. Son corps ne semblait pas supporter le vide qui s'était créé en elle, et un froid glacial s'était emparé d'elle. Pour la première fois depuis ces lourdes minutes, Sam ne relevait plus les yeux vers Lorcan. Elle savait, oui. Désormais, il savait certainement aussi.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeSam 4 Oct 2014 - 15:00


A thousand times we played this game
"salomé & lorcan"
Les muscles tendus à l’extrême et toute sa concentration focalisée uniquement sur le couteau qu’elle tenait, Lorcan n’était pas en mesure de faire le lien immédiatement entre ses pensées et le mouvement de recul que Salomé amorça. S’il le remarqua, il n’y prêta aucune attention, son instinct de survie ne jugeant pas nécessaire de gaspiller de l’énergie pour ça. Il était loin de se douter de quoi que ce soit, dans la scène qui se jouait sous ses yeux il était la proie et Salomé était le prédateur, il n’y avait aucune ambigüité. La difficulté était de déterminer si elle en était consciente, et de fuir avant que les choses ne dégénèrent … Lorcan était bien loin de parvenir à contrôler ses pouvoirs pour stopper Salomé si elle l’attaquait, et même s’il était tout à fait capable de se battre avec elle – et peut-être même de gagner – la fuite lui paraissait une alternative bien plus agréable. Pas très intelligente sans doute, parce que cela signerait son arrêt de mort rapide, mais il n’était pas plus en mesure de compter les mouches dans la pièce que de se projeter dans un futur proche. L’important, c‘était maintenant. L’important, c’était de détourner l’attention de Salomé de lui, de lui faire lâcher ce couteau et de lui faire sortir de la tête l’idée qu’il était mutant. De gros challenges en perspective, lui qui aimait les défis, il était servi … Mais bon, pour détourner l’attention de Salomé et la mettre de meilleure humeur, il y avait sans doute d’autres façons plus efficaces que d’évoquer sa jalousie. « Oui chéri, une fille, exactement, c'est bien ce que je crois. » Okay, elle n’avait pas du tout apprécié l’ironie, ce qui n’était pas si étonnant que ça. Même lui n’aurait pas pu apprécier ce genre de phrase si les rôles avaient été inversés.

Salomé semblait si à cran que Lorcan était presque étonné qu’elle ne tente rien envers lui. Elle n’utilisait que ses mots pour le piéger, et pour l’instant elle restait relativement contenue. Que cachait-elle ? Quand allait-elle enfin avouer qu’elle savait pour ses mensonges et qu’elle comptait le dépecer sur place ? A voir son regard, il n’avait aucun doute qu’elle le souhaitait ardemment. Ou en tout cas, c’était l’impression qu’avait le jeune homme. « Parce que tu crois peut être que la chasse n'est pas déjà lancée, Lorcan ? Le mal est fait, putain. » Il fronça légèrement les sourcils, toujours aussi tendu, attendant de voir où elle voulait en venir. « Pour qui tu m'prends, Lorcan, pour une greluche écervelée ? Je sais que ça fait quelque temps que tu ne m'avais pas vue, mais bordel, qu'est ce que tu fous ?! Tu as dû oublier qui j'étais, tu ne me connais pas. » Lorcan se sentit pâlir un peu davantage face à cette attaque en règle, et son estomac s tordit à nouveau. Elle n’essayait même plus de faire semblant, cette fois elle lui disait clairement qu’elle avait compris son jeu. Il ne voulait pas la prendre pour une conne, il voulait simplement rester en vie, bon sang ! Mais la réaction de la jeune femme était tout aussi compréhensible que la sienne. Tout aussi douloureuse. Ils étaient dans une impasse. « Arrête de me mentir. Ou fout le camp et ne reviens jamais. » Cette dernière phrase acheva Lorcan, qui regarda Salomé avec un désespoir qu’il ne tenta même pas de cacher. Il savait qu’ils en arriveraient à là, à un moment ou à un autre, mais c’était trop rapide, trop brutal, il ne voulait pas y faire face aussi tôt. Salomé était son amie, sans doute sa plus proche amie après sa propre sœur jumelle, et il était terriblement désolé que les choses aient dérapé aussi vite. Mais il n’avait plus le choix.Il ouvrit la bouche pour répondre, sans même avoir réfléchi à ce qu’il allait dire – mai sans doute la vérité, pour une fois, vu qu’il était déjà démasqué et qu’il n’avait plus rien à perdre. Il allait devoir foutre le camp sans espoir de retour dans tous les cas. Mais elle le coupa dans son élan en reprenant la parole. « Désolé ? Tu joues à quoi Lorcan ? Comment veux tu que je n'ai pas envie de te détester après ce numéro ! » Il cligna des yeux, stupéfait. Il n’avait pas parlé, si ? Il ne s’était pas entendu dire quoi que ce soit. Il avait bien pensé s’excuser, mais elle l’avait coupé, il n’avait absolument rien dit. Il était tellement surpris qu’elle ait répondu à un de ses silences qu’il mit quelques secondes avant de comprendre ce qui venait de se passer. « Mais je n’ai … » « Tu es coupable Lorcan ! Je sais qui tu es, et tu sais parfaitement que je le sais, et tu me mens, tu n'arrêtes pas ! » Une fois lancée, difficile d’arrêter Salomé, mais Lorcan n’entendait même plus ce qu’elle disait. Pourtant elle venait de prononcer les mots tant redoutés, mais ils faisaient écho aux pensées de Lorcan et non plus à ses paroles, et l’abasourdissement avait supplanté sa peur. « Arrêter de te torturer, non mais tu t'entends parler ? C'est toi qui me torture et tu n'as pas idée... » Cette fois Salomé s’arrêta toute seule de parler, et le couteau tomba au sol. Un rire rauque s’échappa de la gorge de Lorcan tandis qu’il la fixait toujours, et il secoua la tête, toujours en proie à cette étrange hilarité. « Si je m’entends parler ? Et toi, tu t’es entendue ? J’ai rien dit, Salomé ! Absolument rien ! Je ne me suis pas excusé et j’ai pas parlé de torture ! » D’un bond, il se baissa vers elle et attrapa le couteau, profitant de ce bref répit qu’elle lui accordait. Il n’avait pas l’intention de la laisser reprendre ses esprits et lui planter ce truc dans la gorge, merci bien. Il brandit la lame vers elle, comme l’ultime preuve que leur dispute ne rimait plus à rien, avant de l’abattre violemment sur la table, la lame posée bien à plat contre le bois. « On ne touche plus à ce truc avant d’avoir discuté, c’est compris ? » Il lâcha le couteau et recula d’un pas, comme pour lui prouver sa bonne volonté. « Tu veux des aveux ? Oui, je suis une saloperie de mutant ! Et je n’ai absolument rien fait contre toi ou même contre qui que ce soit avec ma mutation. Mais toi, t’es quoi ? Tu lis dans ma tête ? Depuis combien de temps tu fais ça ? » Il la fixait du regard, mais elle gardait les yeux soigneusement baissés. C’est quoi ce jeu d’hypocrites ? J’ai pas le droit de venir te voir pour m’excuser, mais tu peux t‘immiscer dans ma tête sans problème ? Il se passa la main dans les cheveux, il ne savait plus ce qu’il pouvait dire de ce qu’il ne pouvait pas dire, et il n’était même plus sûr de pouvoir penser tranquillement. Merde alors, t’as entendu ça aussi ? « C’est pas vrai … » Gémit-il à haute voix, avant d’attraper la bouteille de whisky et de boire une longue rasade au goulot. On est foutus.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeJeu 9 Oct 2014 - 22:15


this is a portrait of a tortured you and I
" Lorcan & Salomé "
Le rire de Lorcan trancha l’air et elle sentit un frisson lui glacer l’échine. Bien, ce n’était que le juste retour du boomerang. « Si je m’entends parler ? Et toi, tu t’es entendue ? J’ai rien dit, Salomé ! Absolument rien ! Je ne me suis pas excusé et j’ai pas parlé de torture ! » Ses dents se serrèrent tandis que la contraction des muscles de sa mâchoire faisaient sailli sur ses joues, mais pas un mot. Qu’y avait-il à répondre ? S’il avait eu l’impression qu’elle jouait avec lui quelques minutes plus tôt, ce n’était désormais que de bonne guerre de lui renvoyer la pareille. Sans doute avait-elle été injuste en se comportant de la sorte, et son silence persistant témoignait de son malaise quant à la situation. C’est d’ailleurs à peine si elle réagit lorsque Lorcan récupéra d’un mouvement vif l’arme tombée au sol. Le voir dans cette posture lui renvoya l’image qu’elle avait dû lui donner, quelques minutes plus tôt, dans cette même position de force. Elle avait envie de disparaître entre les lattes du parquet, de s’enfoncer dans le plancher et de n’émerger que dans une centaine d’année. Il lui faudrait au moins ça pour accepter d’affronter le regard de son ami, désormais qu’elle comprenait à quel point son comportement avait pu paraître déplacé, d’un point de vue externe. La lame brilla dans la lumière, attirant son regard, et la brune releva enfin les yeux en biais vers lui, suspicieuse, avant qu’un sursaut ne l’anime lorsqu’il la planta dans la table. « On ne touche plus à ce truc avant d’avoir discuté, c’est compris ? » La jeune femme avait désormais la nette impression de n’être qu’une gamine en train de se faire réprimander, et hocha même la tête en signe d’acquiescement. Mais peut être l’avait-elle mérité également. L’importance, pour l’heure, était de tenter de conserver son calme. Malgré ses yeux toujours humides, Salomé avait regagné un tant soit peu de sang-froid, et observait désormais Lorcan reprendre l’ascendant sur elle, tentant de tenir sa langue pour le laisser parler, elle qui pourtant rétorquait en général de manière rapide dès lors qu’elle se sentait attaquée. « Tu veux des aveux ? Oui, je suis une saloperie de mutant ! Et je n’ai absolument rien fait contre toi ou même contre qui que ce soit avec ma mutation. Mais toi, t’es quoi ? Tu lis dans ma tête ? Depuis combien de temps tu fais ça ? » Il était en train de la confronter à ses craintes les plus profondes, celles-là même où la simple évocation de sa mutation lui renvoyait l’image d’un monstre. Une créature inhumaine sortie des abysses les plus sombres, capable de pénétrer dans l’esprit des gens, au milieu de leurs pensées les plus intimes, et ce à leur insu. N’était-ce pas démoniaque, quelque part ? Et les souvenirs des histoires contées par son patriarche par les soirs d’hiver ne manquaient pas d’affluer dans sa mémoire, définissant ce type de mutants comme porteurs des vices les plus profonds, prêts à lâcher leurs serpents dans la tête de quiconque se trouvait à leur portée, s’appropriant chaque image, chaque mot, chaque émotion au moment même où la personne les pensait et les ressentait. Salomé avait toujours été plus sensible à ce type de récits, effrayée à l’idée de savoir qu’autour d’elle se trouvaient peut être des hommes et des femmes capables de s’introduire dans son cerveau. Petite, elle en avait souvent fait des cauchemars, et avait toujours préféré les anecdotes concernant les dégénérés capable d’aller contre les forces de la nature, ceux qui d’un geste pouvaient incendier une ville entière ou vous geler sur place. Mais pas ceux qui trifouillaient dans votre tête en se prétendant votre meilleur ami. La voilà qui se trouvait aussi ravagée qu’Adriel. Les mots de Lorcan la heurtaient de plein fouet. Elle n’avait pas voulu lire dans sa tête, ni dans celle de personne, elle voulait lui hurler que jamais elle n’avait rien souhaité de tel, que c’était elle la victime de toute cette histoire, elle qui devait supporter de tout entendre sans jamais ne rien dire. Le regard du jeune homme la transperçait sur place, et elle ne put le soutenir un instant de plus, retournant à la contemplation de ses pieds, tête baissée, gorge nouée. Elle ne voulait pas répondre. Répondre serait admettre qu’il avait raison. Répondre signifierait devoir sortir de la bulle dans laquelle elle s’était enfermée. Répondre reviendrait à accepter sa vraie nature. C’est quoi ce jeu d’hypocrites ? J’ai pas le droit de venir te voir pour m’excuser, mais tu peux t‘immiscer dans ma tête sans problème ? Sa bouche s’entrouvrit alors comme pour répondre, tandis qu’elle se résignait à lui faire face, mais elle la referma immédiatement une seconde après. Merde alors, t’as entendu ça aussi ? « C’est pas vrai … » Le menton de la jeune femme trembla un instant, tandis qu’elle se détournait à nouveau, ne souffrant pas le fait de se trouver encore et toujours connectée à son esprit.

Lorcan s’empara de la bouteille, et Salom se dirigea vers la fenêtre de son appartement, posant ses mains sur le rebord, contemplant un instant la lune et le ciel nocturne. Elle avait l’impression qu’aucun mot ne sortirait, jamais. Qu’il n’y avait aucune phrase qu’elle serait capable de prononcer sans s’effondrer. Et pourtant, elle lui devait bien une explication. Les yeux baissés vers la rue, lui tournant toujours le dos, elle finit par se faire violence, des émotions contraires la tiraillant sans qu’elle ne sache si elle était triste ou en colère. « Je ne sais pas ce que je suis. » Ses doigts se crispèrent sur le bois. « Je crois d'ailleurs que je n'ai pas vraiment envie de le savoir. » La brune lâcha un soupir, sans véritablement savoir par quel point commencer. Elle pivota dans la direction de Lorcan, qui gardait captive la bouteille de whisky. Elle n'avait vraiment pas eu envie de le savoir, depuis ces dernières semaines. En témoignaient les nombreuses bouteilles vides dispersées un peu partout dans son appartement. « Je sais juste que personne ne doit l'apprendre. Jamais. » Une affirmation qu'il comprendrait certainement mieux que quiconque, les Wolstenholme n'étant pas amis avec les Callahans pour rien. « Quand tu as frappé à la porte, ce soir, tu veux que je te dise ? J'ai bien cru que c'était Matthias. » Un rire sarcastique lui échappa, glaciale. Elle n'avait pourtant pas la moindre envie de rire à cette heure ci. Elle n'avait pas besoin d'aller plus loin dans son explication. Lorcan connaissait chacun des membres de sa famille, et savait également qui était le plus cruel des Callahans, duquel elle devait avoir le plus peur à présent. Si couper les ponts lui avait semblé être une bonne idée au départ, elle se demandait désormais si ce n'était pas ce qui finirait par causer sa perte. Parfois, elle parvenait à se raisonner, à réaliser à quel point il devait être impossible pour sa famille d'envisager l'idée qu'elle soit porteuse d'une mutation. Mais ces moments de lucidité devenaient de plus en plus rares. Elle parcourut les quelques pas qui la séparaient du plan de travail de la cuisine, s'emparant au hasard d'une nouvelle bouteille, et se retournant vers son ami. La migraine semblait s'être dissipée à mesure qu'elle regagnait son calme, et la télépathie s'était éteinte. « C'est bon, tu peux penser librement. » Son ton était maladroit, et la phrase manqua de lui arracher une grimace tant elle semblait surréaliste. « Et pardonne moi. Je ne sais pas comment on fait, avec ces choses là. Crois moi c'est juste aussi emmerdant pour toi que pour moi. » Ces choses là. Comme s'il y avait un guide pour apprendre à bien lire les pensées d'autrui, en toute courtoisie. Nouveau frisson d'horripilation, qu'elle essuya d'une gorgée alcoolisée, tentant rapidement de changer de sujet, incapable de poursuivre sur cette voie pour l'instant. « Aspen ? » L'interrogation resta en suspens. Elle avait posé la question en imaginant déjà clairement la réponse. Elle même avait soigneusement commencé à mettre quelques distances entre elle et la jolie rousse, incapable de prédire sa réaction. Elle envisageait sans peine la situation pénible dans laquelle se trouvait désormais Lorcan. Jetant négligemment le bouchon qu'elle tenait toujours à la main, elle porta la bouteille à sa bouche. Jamais, jamais elle ne supporterait cette situation.
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MessageSujet: Re: (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I   (salomé & lorcan) this is a portrait of a tortured you and I Icon_minitimeDim 19 Oct 2014 - 15:50


A thousand times we played this game
"salomé & lorcan"
C’était insensé. Plus encore que de voir Salomé prête à le tuer. La réalisation avait du mal à prendre son ampleur dans la tête de Lorcan, tant elle paraissait … Impossible. Il avait parfaitement compris ce qui s’était passé, il n’avait pas hésité longtemps avant de mettre l’explication la plus logique sur les actes de Salomé. Mais à présent qu’il avait compris, il commençait à peine à réaliser. Salomé, mutante. Télépathe, même ! Un des plus grands fléaux de la mutation. Lorcan n’avait plus le droit de penser à quoi que ce soit, de peur qu’elle ne l’entende. Ce qui était irréalisable, évidemment, surtout pour quelqu’un comme lui qui avait déjà tendance à dire les choses comme elles lui passaient par la tête. Alors contrôler ses pensées, c’était mission impossible ! C’était sans doute ça qui le mettait le plus mal à l’aise dans tout ça. Pas qu’elle soit une dégénérée comme lui, même si c’était difficile à admettre – surtout après la scène qu’elle venait de lui faire. Mais qu’elle puisse entendre les pensées de tout un chacun. Ca la rendait terriblement dangereuse, et la part hunter en lui n’aimait pas ça du tout. Les mutants avec de tels pouvoirs devaient être éliminés. Et il ne fallait surtout pas qu’il y pense ! Elle ne devait surtout pas savoir qu’il la trouvait dangereuse. Ah, il en avait mal au crâne, ça devenait un véritable casse-tête d’essayer de ne pas penser aux problèmes que tout ça engendrait ! Sans compter qu’il n’avait absolument pas envie que les rôles soient inversés, et qu’il devienne le hunter psychotique prêt à tout pour la descendre …

Au beau milieu de toutes ces interrogations et prises de conscience, Lorcan aurait voulu que Salomé sorte enfin de son mutisme et le rassure. Comment, il ne savait pas trop, mais il ne supportait plus ce silence qui l’enfonçait davantage chaque seconde dans sa psychose. Parce que si Salomé était tranquillement en train de l’écouter monologuer dans sa tête, elle ne tarderait pas à récupérer le couteau pour finir ce qu’elle avait failli commencer quelques instants plus tôt … Mais elle ne le regardait pas, elle ne disait rien, et il ignorait, contrairement à elle, ce qui se passait dans sa tête. « Je ne sais pas ce que je suis. Je crois d'ailleurs que je n'ai pas vraiment envie de le savoir. » Enfin, elle parlait. Lorcan garda le silence face à cette constatation, attendant qu’elle reprenne le fil de ses pensées, qu’elle partage avec lui ce qu’elle pouvait bien penser de tout ça. Il ne voulait pas qu’elle se taise, plus maintenant. Au-delà de la peur qu’elle puisse entendre ses pensées, il était soulagé d’avoir trouvé quelqu’un qui soit comme lui. Pas uniquement un mutant, oh non, des comme ça il en connaissait déjà … Mais un hunter qui se retrouve mutant. Voilà qui était plus rare, voilà qui compliquait la donne. Il comprenait très bien que Salomé ne sache pas ce qu’elle était, quand la vérité était si dure à admettre. Ils étaient la pire engeance qui soit. « Je sais juste que personne ne doit l'apprendre. Jamais. » Cette phrase le fit quand même tiquer, et une expression agacée prit naissance sur son visage. C’était toute la confiance qu’elle avait en lui, alors qu’elle savait parfaitement qu’il était dans le même cas qu’elle ? « Ah ouais ? Je ne m’en serais pas douté. » Il était le mieux placé dans toute la ville, peut-être même dans tout le pays, pour comprendre que personne ne devait le savoir, et ça le blessait un peu qu’elle se soit sentie obligée de le préciser à haute voix. « Quand tu as frappé à la porte, ce soir, tu veux que je te dise ? J'ai bien cru que c'était Matthias. » Au prénom de l’aîné des enfants Callahan, Lorcan eut un petit frisson. D’un coup, il imaginait très bien la scène. Salomé aux prises avec une paranoïa bien justifiable, qui imaginait que Matthias venait descendre la tare de la famille … Il était un des hunters les plus brutaux et sans pitié que Lorcan connaisse, il l’avait toujours un peu intimidé, même quand il n’avait rien à craindre de lui. Mais à présent, il ne voulait plus se trouver dans la même pièce que lui, même pour une seconde. Et c’était le frère de Salomé … Il hocha la tête, l’air sincèrement désolé. Il avait partagé cette peur bien souvent. « C'est bon, tu peux penser librement. » Salomé lui avait lancé cette phrase comme si elle venait d’appuyer sur un bouton quelconque, supprimant par là même l’influence de son don, et Lorcan la regarda avec stupéfaction. « Ca marche aussi facilement que ça ? » S’étonna-t-il avec la naïveté d’un enfant. Voilà qu’il l’enviait à présent. Pouvoir arrêter d’utiliser ses pouvoirs rien qu’en le souhaitant, c’était une idée merveilleuse. « Et pardonne moi. Je ne sais pas comment on fait, avec ces choses là. Crois moi c'est juste aussi emmerdant pour toi que pour moi. » Ah. Finalement, ce n’était peut-être pas aussi merveilleux qu’il l’avait cru. Il fronça légèrement les sourcils, l’air déçu, ne comprenant plus très bien comment elle faisait. Lorcan mourrait d’envie de la questionner sur la façon dont elle s’y prenait, si ses pouvoirs apparaissaient quelquefois sans prévenir, s’ils réagissaient à ses émotions, si elle parvenait à les contrôler ou si elle était totalement à leur merci, mais toutes ces questions lui semblaient bien trop intimes pour les aborder frontalement, alors qu’ils venaient à peine d’apprendre la mutation de l’autre. « Je suppose que dans notre situation, n’importe quel genre de mutation serait emmerdant de toute façon. » Ils n’étaient pas destinés à devenir mutants. Ils n’auraient jamais du l’être. « Juste, préviens-moi si tu recommences. J’essayerai de tenir mes pensées. Si j’y arrive. » Ce n’était pas qu’il souhaitait qu’elle recommence, à la rigueur il préférait qu’elle s’abstienne totalement de venir fouiller dans sa tête. C’était extrêmement dérangeant de penser qu’elle pouvait y aller et venir à son gré … Mais il fallait qu’il fasse un effort, qu’il repousse le dégoût que cela lui inspirait. C’était Salomé, elle ne ferait pas ça volontairement. Il fallait qu’il ait un minimum confiance en elle, elle n’était plus son ennemie à présent. Il allait devoir travailler là-dessus. Et pour appuyer cette décision, il but une gorgée de whisky à sa bouteille, en synchronisation avec Salomé. Ils allaient former un beau duo d’alcooliques, à cette vitesse ! « Aspen ? » Il s’étrangla à moitié avec sa gorgée quand il entendit le nom de sa jumelle, et il se retourna pour tousser bruyamment, se soustrayant ainsi au regard de Salomé et se donnant le temps de trouver une réponse. Aspen. Il ne voulait pas penser à elle. Il ne voulait pas parler d’elle. Aspen était un sujet tabou, son plus grand problème actuel, la déchirure qui le ferait mourir plus sûrement que n’importe quel hunter. Et bien entendu que Salomé devait le savoir. Quand il cessa de tousser – qu’il cessa de se forcer à tousser – il la regarda à nouveau, mais baissa bien rapidement les yeux. « Elle … Elle n’est pas au courant. » Sa voix tremblait, tout comme ses mains qu’il appuya fermement contre la table. Sa vieille angoisse était revenue sur la seule évocation d’Aspen, lui compressant la poitrine douloureusement. « Elle est tellement contente qu’on soit des humains tous les deux, elle n’attend plus qu’une seule chose, que je la rejoigne et qu’on devienne hunters tous les deux pour … Pour tuer des dégénérés ensemble. » Il prit une grande inspiration, tentant de calmer la panique qui l’oppressait. C’était toujours la même chose quand il pensait à elle, alors en parler ? C’était pire encore. « Elle les hait tellement qu’elle … Elle ne comprendrait pas. J’essaye de … de la tenir éloignée pour qu’elle ne le sache pas. C’est pas très subtil, mais je ne sais pas quoi faire d’autre. » Il releva la tête pour regarder Salomé, comme s’il espérait qu’elle puisse trouver une solution à son problème. Il savait parfaitement qu’elle devait être dans le même cas que lui – même si Noeh n’avait jamais été aussi à fond dans la chasse qu’Aspen – mais c’était la première fois qu’il en parlait avec quelqu’un, quelqu’un qui pouvait le comprendre … Et ce n’était pas si mal, finalement.
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