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 I'm not running away. I'm already gone ☞ RYLIE.

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MessageSujet: I'm not running away. I'm already gone ☞ RYLIE.   I'm not running away. I'm already gone ☞ RYLIE. Icon_minitimeJeu 20 Juin 2013 - 21:31



    I'm not running away. I'm already gone
    Elle attrapait les maigres biens dont elle disposait, quelques habits, quelques effets. Virevoltant dans la pièce comme un oiseau effrayé par le bruit d’un fusil. L’esprit entre les griffes d’un profond tourment, et d’un doute implacable. Sa récente soirée avec Ava lui avait apporté une telle quiétude qu’elle en avait oublié, l’espace de quelques minutes, qu’elle n’était pas libre, qu’elle n’était qu’une bête blessée, échappée de son Zoo. S’abandonner de la sorte, c’était renoncer à survivre. Sa valise, la gueule grande ouverte sur son misérable lit aux ressorts cuisants, débordait. Autre signe relatif à sa naïveté. Et elle pesta, contre le monde, contre Ava, contre elle-même. S’était-elle réellement autorisée à faire du shopping ? A s’intéresser aux autres ? Pire, à se confier ? Les quelques visages de ses connaissances lui traversèrent l’esprit. Son regard farouche laissa passer une ombre de mélancolie, qu’elle chassa immédiatement par un accroissement de sa frénésie. Elle levait le camp, presque outrée d’avoir été abusée par la niaiserie humaine.

    Elle se jeta presque toute entière sur sa valise afin d’espérer la fermer. Une attitude vaine. Elle s’était mise à l’aise à Radcliff. Si bien qu’elle en avait négligé la notion du kit de survie. En un soupir de dépit, elle rouvrit l’objet de son agacement, résolue à faire un tri. Ses lèvres pimpantes se pincèrent en une expression contrariée, alors qu’elle balançait à travers la pièce quelques uns des habits auxquels elle avait fini par s’attacher. Elle fit claquer sa langue sans ménagement, laissant échapper un murmure injurieux à l’encontre de la situation.
    Entrainée dans une paranoïa qu’elle n’avait plus ressentie depuis des mois désormais, elle se surprenait à sursauter au moindre bruit. Elle se sentait comme happée par des centaines bras invisibles qui la ramenaient si loin en arrière, l’aspirant à l’heure de son existence terne et de son visage pâle. C’est lorsqu’on frappa 3 coups à sa porte que son cœur sembla se suspendre, à l’inverse de sa crinière hâlée qui s’alluma quelques instants en flammèches dansantes. Elle y passa vivement sa main, tout en poussant un profond soupir qu’elle voulait rassurant. Ses prunelles s’affolèrent toutefois, en reflet imperfectible de son tiraillement. Il fit le choix du silence, se figeant en une sculpture aux courbes parfaites et laissant le temps user la patience de son visiteur. Lorsqu’elle entendit les pas s’étouffer dans le couloir, elle reprit son activité de plus belle, l’angoisse renforcée par cette visite impromptue.

    La main sur la poignée, elle balança son regard par-dessus son épaule. C’était la première fois qu’elle se retournait ainsi avant un départ. La vision de ses affaires étendues sur le sol lui arracha un froncement de sourcil. Elle eu la sensation qu’une fine aiguille lui perçait le cœur. Elle fit fi de ses ressentis, l’âme conquérante, elle appuya sur la poignée, ouvrant alors une porte vers l’inconnu, la cavale, et l’insomnie. Mais en lieu et place de ce couloir miteux à l’éclairage morne, et aux tapis teintés de morosité, elle se vit toisée par une ganache connue. La bouche entrouverte de stupeur, elle ferma les yeux quelques instants, se tordant le cou avant de lâcher un « Putain » lourd de sens.

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MessageSujet: Re: I'm not running away. I'm already gone ☞ RYLIE.   I'm not running away. I'm already gone ☞ RYLIE. Icon_minitimeVen 21 Juin 2013 - 5:24

Nothing to lose

Parcourant les rues piètrement ensoleillées de Radcliff à pieds, je soulevai la masse de papiers que j'avais déposée sur une pochette en carton. Les coins des premières pages étaient cornés et pour cause : elles avaient été feuilletées jusqu'à ce que je sois totalement rassurée sur leur contenu. Le taudis que Siobhan qualifiait d'appartement n'était qu'à une poignée de minutes de là où je vivais et même si le ciel était maussade, voire presque menaçant de par les nuages grisonnant qui s'y accumulaient, j'avais choisi de ne pas prendre le volant. Mon altercation avec Aerith était encore fraîchement ancrée dans mon esprit ; c'est avec ce cumulus de colère et de frustration que j'entrepris de me rendre chez Siobhan, d'un pas pressé. Quelques jours s'étaient écoulés depuis que nos routes s'étaient croisées pour la dernière fois. Et étrangement, sans la connaître plus que ça, j'avais capté que s'absenter de sa vie, même pour une période courte, représentait un risque. Je pensais être le summum de la personne sauvage et volatile, jusqu'au jour où elle était entrée dans ma vie. Son comportement rappelait celui d'un oiseau pris en cage ; dès que la porte s'ouvrait, ils en profitaient pour s'enfuir. La seule différence était que blondie avait le contrôle sur ladite porte et m'avait donné l'impression d'abuser de ce pouvoir. Je craignais toujours de frapper à sa porte, pour découvrir le seul fantôme de sa présence.

Son immeuble se profila à l'horizon. L'endroit aurait facilement pu être confondu avec une ruine, parsemée de brûlures anciennes. Certaines des fenêtres étaient brisées, laissées à l'abandon. Il n'y avait pas de code pour entrer, la porte claquait à tout va et un type glauque stationnait près de l'entrée. Je m'engouffrai rapidement dans l'immeuble et grimpai les escaliers deux à deux, priant pour qu'aucune marche ne cède sous mon poids. Leur grincement menaçant n'avait rien de rassurant. Même si j'étais déjà venue de nombreuses fois, l'endroit me filait toujours la chair de poule. Le bruit inhabituel qui provenait de l'appartement me figea, la main à quelques centimètres de la surface boisée certainement bouffée par les termites, qui faisait office de porte. Je tendis l'oreille, angoissée. Le son de sa voix émana à travers la fine paroi et me rassura quant au fait qu'il s'agissait bien d'elle à l'intérieur. Mais ce ramdam restait inquiétant ; j'avais le pressentiment que la crainte de la voir disparaître sans prévenir était sur le point de se réaliser. Ma main frappa trois grands coups sur le bois, le chambranle vibrant sous mes efforts pourtant faibles. Le bruit stoppa pendant plusieurs minutes ; si elle croyait qu'elle allait me duper de cette façon .. Les marches grincèrent une nouvelle fois lorsque je leur imposai mon poids, m'asseyant sur la moquette peu attirante. J'eus à peine à attendre quelques minutes de plus pour l'entendre déverrouiller sa porte. Mes jambes me portèrent à la verticale sans attendre, les bras croisés sous ma poitrine. Elle apparut dans l'encadrement, l'allure agitée et les bras lourds de bagages. Au moment où son regard se posa sur moi, elle se décomposa un peu plus qu'elle ne l'était déjà, lâchant un juron qui transmettait son ressenti à la perfection.

La colère fit battre le sang contre mes tempes, je vis rouge et sans réfléchir, mon regard se focalisa sur sa valise, l'envoyant d'un coup sec plusieurs mètres derrière elle. Elle tomba avec fracas sur le parquet alors que j'adressais un regard furieux à la blonde. « Tu vas quelque part ? » Aussitôt, j'avançai dans sa direction et la poussai à l'intérieur sans ménagement. Sans avoir besoin de les toucher, la porte claqua dans mon dos et le loquet se referma, émettant un petit cliquetis distinct. Mes pieds prirent le contrôle et se mirent à arpenter la pièce de long en large, une main nerveuse se faufilant dans mes cheveux ondulés. « Sérieusement, Siobhan ? Tu allais vraiment partir comme une voleuse ? » J'émis un gloussement acerbe, sentant le sang affluer dans mes joues à l'origine si pâles. Parfois, j'étais prise par une envie pressante de l'étrangler, ou de lui servir sa sauvagerie en dessert. Ma nervosité me poussa à dévier mon regard de sa silhouette chaque fois qu'elle se présentait à moi. Je m'adossai à sa porte d'entrée, lui en interdisant l'accès inconsciemment. « Alors c'est comme ça que tu fonctionnes ? Tu viens, tu vogues, tu vaques à tes occupations et une fois que tu as eu ta dose, tu te tires en douce ? » Mes mots étaient tranchants et bourrés d'accusations, mais je comptais bien lui faire sentir à quel point son attitude était affligeante.

CREDIT TO KAIJI
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