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 growing fears (aspen & lorcan)

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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 25/04/2014
MessageSujet: growing fears (aspen & lorcan)   growing fears (aspen & lorcan) Icon_minitimeMar 29 Juil 2014 - 21:49


growing fears
« Ton nez .... Tu saignes » La journée n’était pas des plus glorieuses pour Lorcan, mais elle était devenue franchement infernale quand ces quelques petits mots avaient été lancés. C’était le grand jour, celui qui devait voir sa sœur entrer enfin chez les hunters. Elle ne lui parlait que de ça depuis des semaines, malgré tous ses efforts pour l’en dissuader, Aspen était plus motivée que jamais. Les récents évènements semblaient avoir renforcés sa volonté de devenir enfin une chasseuse à part entière, et rien de ce que Lorcan avait pu dire ne l’avait fait dévier de son chemin. Il s’était levé nauséeux, pas du tout motivé à voir sa sœur jumelle adorée massacrer un mutant sous ses yeux pour terminer le rite de passage qui ferait d’elle une véritable hunter. Il ne voulait pas qu’elle devienne une tueuse, mais il ne savait plus quoi dire pour la convaincre qu’elle pouvait encore changer d’avis, et il était presque résigné. Presque. Il s’était promis qu’il tenterait une dernière fois de lui parler après le repas de famille, le petit rituel qu’ils avaient avant qu’un membre des Wolstenholme ne passe l’épreuve finale des hunters. Lorcan se souvenait d’Elinor, qui l’avait passé quelques années plus tôt, et il avait bien du mal à superposer les deux scènes : à l’époque, il avait soutenu sa sœur sans hésiter, la félicitant après qu’elle ait réussi sa chasse. Mais il n’avait pas vu cette chasse, alors ça avait été facile d’oublier que sa propre sœur avait tué quelqu’un de sang froid – même si ce quelqu’un était une pourriture mutante. Aujourd’hui, il serait aux premières loges, c’était leur père qui avait insisté pour qu’il vienne assister au « spectacle », sans doute dans l’espoir qu’il change d’avis en voyant Aspen le dépasser. Mais Lorcan n’était plus dans cette optique, il n’était plus un adolescent prêt à tout pour être au même niveau que sa jumelle. Qu’elle le dépasse, il n’en avait plus grand-chose à faire. Ce qu’il voulait, c’était qu’elle s’arrête, mais il n’avait plus vraiment d’espoir …

Lorcan s’était assis à table à côté de son père, en face d’Aspen, quand elle l’avait regardé avec de grands yeux et qu’elle avait prononcé la phrase. Immédiatement, il avait porté ses doigts à son visage, et avait vu le sang qui les maculait. Il avait attrapé une serviette et s’était littéralement enfui pour s’enfermer dans la salle de bain, le cœur battant, la peur coulant dans ses veines aussi sûrement que le sang qui jaillissait de son nez. Il s’était à moitié effondré sur le lavabo, pressant une serviette de bain sur son visage, priant de toutes ses forces pour que ça s’arrête et qu’il puisse ressortir. Très vite. Il ne devait pas rester ici, il ne devait pas saigner trop longtemps, il fallait qu’il retourne devant son père et ses sœurs ! Tant que ce n’était qu’un saignement de nez, il pouvait le justifier. Il avait pris suffisamment de coups dans la figure, durant ses entraînements ou pendant une sortie en VTT un peu trop violente, pour pouvoir expliquer un saignement intempestif. Tour irait bien s’il pouvait sortir rapidement … Mais la serviette s’imbibait toujours plus et rien ne semblait pouvoir stopper le sang qui coulait. Il ne parvenait pas à se calmer suffisamment pour se concentrer et trouver quelque part en lui le pouvoir de faire arrêter cette malédiction. Plus la serviette devenait humide sous ses doigts, plus il paniquait, et moins il réussissait à réfléchir. Son imagination, elle, tournait à plein régime et il s’imaginait déjà acculé face à son père, face à Elinor, face à Aspen … C’était assez difficile comme ça pour les deux premiers, mais sa sœur jumelle, c’était le pire. Il préférait mourir avant de voir sa réaction. Soudain, la voix d’Aspen derrière la porte, le sommant d’ouvrir pour la laisser entrer, le fit sursauter et en rajouta sur la pression qui pesait sur ses épaules. Ses jambes commençaient à flageoler, il avait la tête qui tournait, et sa sœur qui s’inquiétait derrière la porte … Mais il était hors de question qu’elle défonce la porte et qu’elle le voie ainsi. « Ca va, c’est rien du tout … Retourne à table, je vais sortir. » Il n’était pas certain d’avoir été bien convainquant, mais il avait mis toute sa volonté à avoir une voix normale. Et à présent il priait pour qu’une fois dans sa vie, Aspen fasse ce qu’il lui demandait …
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MessageSujet: Re: growing fears (aspen & lorcan)   growing fears (aspen & lorcan) Icon_minitimeJeu 28 Aoû 2014 - 13:20


i know my call despite my faults
Ca y est, c’était le grand jour, le jour décisif. C’était aujourd’hui ou jamais, pas hier pas demain. Non, c’était juste ce jour la et pas un autre. Assise face à son frère Aspen avait les yeux rivés à son assiette, elle avait beau avoir attendu cette journée avec plus d’impatience que de raison depuis bon nombre de mois, elle ne parvenait pourtant pas à s’en réjouir. Et pour cause, malgré tout l’enthousiasme dont elle avait pu faire preuve déblatérant jour et nuit, en parlant encore et encore pourtant rien n’avait fait. Lorcan, son tout son être était resté presque impassible, opposé même quasiment furieusement à cette idée, l’idée même d’intégrer les huniers, celle de devenir chasseuse, assassin. Attablée face à son frère, terrifié voir même en totale ébullition interne, Aspen était incapable de lever les yeux sur lui. Pourtant, elle s’y risqua un quart de seconde, avec l’espoir d’entrevoir un sourire. D’apercevoir un quelconque signe de soutien de lui, de son tout. « Lorcan, ton nez … tu saignes. » Ce n’était rien d’alarmant, non, seulement un fin filet rouge qui s’écoulait le long de son visage menaçant sérieusement le blanc immaculé de sa chemise. Aussitôt s’était-il levé et enfuis en trombe, tel le vent, ou peut-être même un ouragan. Quittant la table pour rejoindre la salle de bain, seul. La laissant là, seule elle aussi. De par le passé, Aspen se serait probablement élancée à sa suite pour l’aider avec tout l’instinct maternel dont on l’avait pourvu, pourtant cette fois-ci elle n’en fit rien. Plus rien n’allait ces derniers temps et elle n’avait pas manqué de le remarquer, aussi était-elle restée assise à table aussi calmement qu’elle le pouvait, en apparence tout du moins. C’est leur père qui, au bout de quelques longues minutes, s’était levé de table le premier avant de se rassoir aussitôt, prit de court par l’une de ses deux filles « Papa attends … il vaudrait peut-être mieux qu’Aspen y aille tu n’pense pas ? » avait-elle dit, hasardant un regard interrogateur vers la rouquine.

« Lorcan ? Lorcan est-ce que tout va bien ? Ouvre-moi s’il te plait … laisse moi entrer. » Avait dit Aspen, campée sur ses jambes, bien droite derrière la porte. La voix faible et tremblotante, au moins autant que ses genoux, qu’elle cachaient tant bien que mal. Impatiente et frustrée de n’être plus bonne à rien ces derniers temps, elle avait les yeux brûlant de la tristesse qui monte. « Lorcan, tu es là ? Bon sang mais ouvre-moi. » Elle aurait aimé faire une de ses blagues, ces blagues pas marrantes auxquelles on ne croit pas vraiment mais qu’on fait seulement pour détendre l’atmosphère, quand tout devient trop lourd et trop difficile à supporter ou bien encore lorsqu’il faut désenclencher un conflit, seulement le coeur n’y est pas. Aussi était-elle restée plantée là, en silence, tentant de contrôler la panique du mieux qu’elle le pu et frappant à la porte de manière régulière pour signaler à son frère qu’elle n’avait pas bougé, qu’elle l’attendait et ne bougerait probablement pas sans lui. « Ca va, c’est rien du tout … Retourne à table, je vais sortir. » Enfin. Enfin entendait-elle le son de sa voix, qui bien que tremblotante, suffit à calmer quelque peu l’inquiétude qui la secouait. Cependant, Aspen n’avait jamais été très obéissante et elle ne le deviendrait probablement pas de si tôt, elle n’avait jamais beaucoup apprécié -non plus- qu’on lui dicte ce qu’elle devait faire, aussi s’était-elle laissée glisser le long du mur sur le sol, au pied de la porte. Silencieuse. Repliant les genoux contre sa poitrine et enfonçant sa tête dans le petit espace inoccupé et sombre. « Qu’est-ce qui nous arrive Lorcan ? » Elle n’avait pas parlé très fort, mais priait pour que de l’autre côté de la porte son tout, son être, l’entende. Pour qu’il ait une réponse, même ridicule, à lui donner. « Pourquoi est-ce qu’on ne se comprend plus, pourquoi est-ce que j’ai cette fiche impression de te perdre, que nous ne somme que deux ? » Parce qu’il arrive un moment où il faut grandir et où les chemins finissent irrémédiablement par se séparer ma belle et qu’on ne peut rien faire contre ça. Pensa-t-elle, pour elle-même, intérieurement. Pour dire vrai, ces question la torturait déjà depuis plusieurs semaine et cette réponse qu’elle semblait s’être trouvé la tarifait plus que tout. C’était comme un étau, celui de la solitude, se refermant sur elle et lui brisant les côtes une à une avant d’empêcher toute respiration. Il n’avait toujours été qu’ensemble, qu’un seul et aujourd’hui voilà qu’Arpent se retrouvait confrontée à la dure réalité de la solitude. Aussi la voix étouffée, ayant du mal à respirer, elle avait dit dans un ultime élan de détresse. « Cette journée-là ne compte pas Lorcan, tu sais. Elle ne compte pas si tu n’es pas vraiment là avec moi… » Espérant, plus que tout, qu’il réagisse et ouvre cette fichue porte dressée entre eux.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: growing fears (aspen & lorcan)   growing fears (aspen & lorcan) Icon_minitimeSam 13 Sep 2014 - 0:09


growing fears
Il y avait eu quelques instants avant que la voix d’Aspen ne retentisse de l’autre côté de la porte, mais pas une seconde Lorcan n’avait pensé qu’elle ne le rejoindrait pas. « Lorcan ? Lorcan est-ce que tout va bien ? Ouvre-moi s’il te plait … laisse moi entrer. » Non, tout n’allait pas bien, rien n’allait, c’était une catastrophe. Et l’insistance d’Aspen n’était pas faite pour améliorer les choses. La savoir aussi proche empêchait Lorcan de faire le vide en lui, de trouver le calme nécessaire pour se contrôler un tant soit peu. « Lorcan, tu es là ? Bon sang mais ouvre-moi. » Il n’en était pas question, évidemment. Mais il pouvait bien tenter de la faire partir, visiblement elle ne voulait rien savoir. Il n’en était pas surpris, pas même agacé. Depuis toujours, ils vivaient de cette façon, si proches l’un de l’autre qu’il ne se souvenait pas de l’avoir abandonnée plus de quelques heures. C’était avant que l’abomination n’arrive, avant qu’il ne mette lui-même de la distance entre elle et lui. Il s’arrachait le cœur de cette façon mais il le faisait consciencieusement. Alors qu’elle ne veuille pas quitter la porte avant qu’il ait ouvert, c’était la réaction naturelle de sa jumelle et il aurait du lui-même ouvrir la porte pour accepter qu’elle l’aide.  Elle pouvait se montrer étonnement insensible quand elle le voulait, mais jamais avec lui. Et il suffisait qu’il perde quelques gouttes de sang pour qu’elle se rapproche à nouveau malgré ses efforts pour la tenir éloignée … Mais il ne pouvait pas ouvrir la porte et la mettre face à cette hémorragie qui semblait ne pas vouloir s’arrêter. Il essayait de ne pas penser qu’elle était là, si proche de lui que si la porte n’existait pas elle pourrait sans doute le toucher du doigt, et tentait désespérément de se calmer. Il inspira profondément, puis expira lentement, mettant toute sa concentration à ralentir le rythme effréné de son cœur qui envoyait davantage de sang couler sur son visage à chaque pulsation. « Qu’est-ce qui nous arrive Lorcan ? » Malgré lui, il releva la tête et regarda la porte, vers Aspen, quand il entendit ses mots. Ce n’était plus une supplique pour qu’il sorte, c’était autre chose. De pire encore. Il attendit, figé, comme si son immobilité pouvait décourager Aspen de poursuivre. « Pourquoi est-ce qu’on ne se comprend plus, pourquoi est-ce que j’ai cette fichue impression de te perdre, que nous ne somme que deux ? » Il avait plus ou moins réussi à éviter cette conversation depuis des mois, sachant qu’il ne pourrait pas y faire face, et l’avoir repoussée rendait les choses plus difficiles encore. Il ne pouvait pas ignorer la peine dans la voix d’Aspen, même si quelqu’un d’autre aurait pu n’y entendre que des reproches. Elle ne le lui reprochait pas, elle tentait de comprendre et de changer les choses, de les améliorer. Ca le tuait de la laisser ainsi, et il aurait tant voulu pouvoir la serrer dans ses bras en riant, comme si ce n’était qu’une mauvaise passe déjà derrière eux … Il ne voulait pas plus qu’elle de cette distance qui les séparait.

Lorcan enfouit son visage dans la serviette trempée de sang et se laissa glisser sur le sol, incapable de trouver une réponse correcte qui ne la fasse pas souffrir davantage. Que pouvait-il lui dire ? Qu’il était désolé et qu’il ne le referait plus ? Si seulement elle pouvait y croire, si seulement il pouvait faire une telle promesse et ne pas la rompre dès le lendemain. « Cette journée-là ne compte pas Lorcan, tu sais. Elle ne compte pas si tu n’es pas vraiment là avec moi… » Il grimaça et rejeta la tête en arrière, heurtant le mur derrière lui à plusieurs reprises. Cette douleur à l’arrière du crâne était bien plus supportable que l’autre, celle qui naissait dans sa poitrine et qui lui donnait envie de pleurer. « Alors n’y va pas. » Répondit-il finalement sur le même ton qu’elle. Quoi qu’elle dise, il savait que cette journée lui tenait à cœur et qu’elle voulait plus que tout terminer sa formation pour devenir une hunter officielle. Et il ne voulait pas. « Je ne veux pas venir te voir tuer quelqu’un. » Il avala sa salive, le goût métallique du sang emplissant sa gorge. Il se sentait terriblement mal, mais si elle mettait le sujet sur le tapis … Elle ne semblait pas décidée à partir, alors il n’avait pas vraiment d’autre choix que de parler. « Ce qui nous arrive, c’est … » Sa voix se cassa légèrement. Il se détestait pour ce qu’il allait dire. « Tu vas devenir une tueuse, Asp’, et je ne veux pas voir ça. C’est tout. » C’était injuste de mettre sur le dos de sa volonté à devenir hunter la distance qu’il avait lui-même instaurée, et il n’avait pas vraiment le droit de la culpabiliser ainsi, mais d’une certaine façon, il ne disait que la vérité. Il avait eu beaucoup de mal à lui en parler ces derniers temps, mais peut-être que cette porte entre eux facilitait les choses, finalement. « Retourne à table, je vais vous rejoindre. » Répéta-t-il alors d’une voix égale, comme si la conversation était terminée et qu’il ne ressentait plus rien. Mais la peur qu’elle n’insiste à vouloir approfondir le sujet était plus grande que celle de la blesser. Il lui avait fait déjà tellement de mal, il ne savait plus comment s’en sortir.
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MessageSujet: Re: growing fears (aspen & lorcan)   growing fears (aspen & lorcan) Icon_minitimeVen 24 Oct 2014 - 16:15


i know my call despite my faults
Les fesses au sol et le dos appuyé contre la porte, autant dire qu'Aspen se trouvait-là dans une situation, une position, plus qu'inconfortable. Pourtant, pour elle, il n'en était rien. Il n'était rien du sol un peu trop dur ou de la sensation de fourmillement naissante dans ses jambes. Il n'était plus rien de rien. Et surtout, il n'était rien en comparaison au désastre intérieur, qu'avait laissé derrière lui l'ouragan d'inquiétudes qui semblait la secouer depuis plusieurs semaines déjà. Ainsi sa dernière réplique, à cette image et teintée de plus de tristesse et de reproches qu'elle ne se l'était imaginé, avait laissé place à un silence de plomb. Un calme bien trop calme. Et, bien qu'elle n'ai jamais souhaité lui faire le moindre mal, il ne fallut que peu de temps à Aspen pour réaliser l'impact et la dureté de ses paroles sur le jeune homme. Sur cet homme, ce tout. Il était tout, le frère, l'ami, mais aussi tellement plus que ça. Un pilier. Jamais, jus-qu'aujourd'hui, il ne l'avait abandonnée, délaissée. Jamais la situation d'un quelconque conflit n'avait dégénérée entre eux jus-qu'atteindre un tel stade et pourtant, ils étaient bien minables campés de chaque côté de cette porte. Trop fières. Pourtant, il semblait n'y avoir plus que le vide entre eux, maintenant. Le silence lourd du vide, duquel ne résonnait plus que le bruit des battements d'un coeur affolé. Des battements auxquels s’étaient mêlé discrètement, mais néanmoins à l'unisson, d'étranges bruits sourds et étouffés dans l'épaisseur du mur. Un son qu'Aspen avait très vite reconnu. Et pour cause, ils en savaient tout deux assez l'un de l'autre pour parvenir à prévoir certains de leurs gestes respectifs comme (plus rarement) certaines de leurs paroles. Aussi, les yeux fermés, elle n’avait plus pensé qu'à lui. Lorcan, l'être sensible et abîmé, heurté par cette seule personne qui semblait tout savoir de lui et pourtant ne jamais l'écouter. Les yeux fermés, Aspen s’était laissée aller à ce silence lourd, et au son résonnant dans les murs. Ce son que produisait la tête d’un frère turbulent en pleine reflexion, tandis qu’elle espérait intimement qu'il lui offrirait enfin toutes ces choses qu'il ne semblait pas vouloir lui confier. Toutes ces réponses à ses inquiétudes.

C’est sa voix, sa voix à lui, qui la ramena à la réalité. A la dure réalité des choses. « Alors n’y va pas. » A l’entente de ces mots elle se raidit, ce qui n’était encore rien en comparaison de ce qu’il ajouta ensuite. Il ne voulait pas la voir tuer quelqu’un, tels étaient ses mots. « Tu vas devenir une tueuse, Asp’, et je ne veux pas voir ça. C’est tout. » C’est tout ? Tout, juste tout, juste ça et rien d’autre ? Comment pouvait-il dire une chose pareille ? Ces mots eurent raison des tout derniers retranchements de la jeune femme, la laissant là adossée au mur, seule. Seule et triste. C’était ainsi, plus blessée que jamais, que les larmes lui coulèrent sur le visage et resserra un peu plus fort les jambes contre sa poitrine, suffocante. Aspen garda le silence, incapable d’articuler la moindre réponse. Et profitant de ce silence qui pourtant en disait long, Lorcan ajouta de but en blanc, presque sèchement et sans le moindre sentiment. « Retourne à table, je vais vous rejoindre. » Et ensuite Lo ? se demanda-t-elle. Qu'adviendra-t-il de nous ? Est-ce qu'on en restera là. Coincés. A stagner en eau trouble en attendant de se noyer pour enfin être en paix ? A cet instant, toute la douceur et la tendresse qui faisaient d'Aspen la femme qu'elle était, disparurent. Et c'est pleine de fierté et entêtée qu'elle se redressa sur ses jambes pour inspirer tout l'air qu'elle put, avant d'exploser. Peut-être irait-elle trop loin, peut-être s'engageaient-elle sur un chemin sans retour, mais elle le ferait de son plein gré et en toute connaissance de causes plutôt que sur les ordres de qui que ce soit. Ainsi, face à la porte les deux mains posées contre la charpente et la tête baisser vers le sol elle lâcha. « C'est tout ? C'est tout ! Alors c'est tout ce que tu as à dire. Ils ont tués maman Lorcan ! .. » Elle aurait pu garder ça pour elle, mais il était trop tard maintenant et puisque les choses semblaient avoir tourné au règlement de compte il était normal (à ses yeux) et il valait mieux que chacun vide son sac, semble-t-il. Aussi, incapable de reprendre le contrôle en bon assassin qu'elle était, elle ne le ménagea plus « .. Que ce soit bien clair, avec ou sans ton soutiens je les rejoindrais Lo' et je le ferais pour toi. Peut-importe de quel oeil tu vois les choses, je donnerais ma vie s'il le fallait pour m'assurer qu'on ne t'enlève jamais à moi. » Essoufflée et secouée de ses sanglots, elle marquât une courte pause comme pour se calmer, avant d'ajouter. « Maintenant tu vas ouvrir cette porte, me laisser t'aider et ensuite libre à toi de te joindre à nous ou non. »
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: growing fears (aspen & lorcan)   growing fears (aspen & lorcan) Icon_minitimeMar 11 Nov 2014 - 19:03


growing fears
Cette discussion à travers une porte, c’était sans doute la plus sincère qu’ils aient eu depuis des mois. A chaque fois qu’ils s’étaient vus, dernièrement, Lorcan s’était toujours forcé à faire converger les sujets vers les plus banales conversations possibles, à la plus grande frustration de sa sœur. Mais c’était la seule solution qu’il avait s’il ne voulait pas tout simplement se mettre à filtrer tous ses appels, messages, et éviter jusqu’aux repas de famille tels que celui d’aujourd’hui. Il fallait s’appliquer à rester dans des sujets bateaux, même s’il avait bien conscience de ne plus rien savoir d’Aspen – et de lui barrer par la même occasion toutes sources d’informations sur lui. Mais aujourd’hui, alors qu’ils se tenaient séparés par cette porte en bois, ils avouaient des choses qu’ils avaient gardées pour eux, bon gré mal gré, depuis trop longtemps. Lorcan n’appréciait pas la situation, il se sentait piégé dans cette salle de bain, mais au moins … Au moins, il disait enfin ce qu’il pensait à sa sœur. Ces mots, il les avait tournés et retournés dans sa tête des dizaines et des dizaines de fois, il avait hésité à les prononcer à chaque fois qu’il avait vu Aspen, mais il les avait ravalés pour ne pas ouvrir les vannes d’une conversation dangereuse. Et il ne savait pas vraiment à quoi il s’exposait en les formulant aujourd’hui, mais il était un peu tard pour s’en soucier. Ses mots se heurtèrent d’abord au silence d’Aspen, et Lorcan resta immobile, l’oreille tendue, figé dans une attente douloureuse. A quoi pensait-elle ? Comment pouvait-elle réagir ? Cette porte avait beau faciliter l’expression de ses pensées les plus profondes, c’était une torture de ne pas voir Aspen, mais d’essayer de deviner sa réaction.

Et puis, il entendit quelque chose. Un sanglot. Il écarquilla les yeux, quitta le mur pour se rapprocher de la porte et y coller son oreille. Elle pleurait ? Il plaqua son front contre la porte, ferma les yeux avec force et glissa ses poings autour de sa taille pour s’empêcher d’ouvrir la porte. Ce n’était sans doute pas la première fois qu’il la faisait pleurer, et c’était loin d’être la dernière. Il ne pouvait pas ouvrir pour ça, pas alors qu’il était encore couvert de sang. Mais chaque sanglot étouffé lui brisait le cœur et il se sentait tellement, tellement coupable … Pourtant, il resta enfermé dans cette apparente froideur, qui devait la blesser plus que jamais. Et le retour de bâton lui revint bien vite pour le heurter en pleine face quand elle reprit la parole. « C'est tout ? C'est tout ! Alors c'est tout ce que tu as à dire. Ils ont tués maman Lorcan ! .. » Il recula légèrement, stupéfait par la violence d’Aspen. Il secoua la tête. Sur ce sujet, ils n’avaient jamais été en accord, mais à présent, il ne pouvait tout simplement plus la laisser brandir cet argument. « Ils n’ont tué personne ! Maman s’est suicidée, personne ne l’a forcée à le faire ! » Il n’eut même pas le temps de réfléchir à ce qu’il disait que les mots étaient déjà sortis, assassins. Et surtout ce petit terme qu’il avait banni de son vocabulaire le jour où il avait su que sa mère était morte … Suicide. C’était un suicide. Mais il fallait qu’Aspen le réalise enfin, qu’elle cesse de se mettre des œillères, même s’il avait l’impression d’insulter la mémoire de leur mère, même s’il se sentait misérable à dire les choses ainsi. Elle s’était suicidée, elle n’avait pas été assassinée comme tout le monde dans cette famille semblait vouloir le faire croire. « .. Que ce soit bien clair, avec ou sans ton soutien je les rejoindrais Lo' et je le ferais pour toi. » Le cœur de Lorcan rata un battement sur ce dernier mot. Quoi ? Pour lui ? « Peut-importe de quel œil tu vois les choses, je donnerais ma vie s'il le fallait pour m'assurer qu'on ne t'enlève jamais à moi. » Il souffla légèrement en comprenant ce qu’elle avait voulu dire – et surtout ce qu’elle n’avait pas voulu dire. Il était beaucoup trop prompt à voir des menaces n’importe où ces derniers temps …  « Maintenant tu vas ouvrir cette porte, me laisser t'aider et ensuite libre à toi de te joindre à nous ou non. » Cette fois il poussa un soupir face à cet ordre lancé avec force. Il aurait pu lui obéir, il aurait même du lui obéir. Quand Aspen était dans cet état, il valait mieux ne pas la contrarier. Mais il était légèrement trop tard pour s’en soucier … « Je n’ai pas besoin de ton aide ! » Les mots étaient lâchés, tranchants. « Qu’est-ce que tu crois que tu vas faire pour moi en devenant une hunter ? Personne ne me menace, les mutants ne nous ont rien fait. Tu vas finir par te faire tuer, c’est tout ce que tu vas gagner. » Il prit une profonde inspiration. Finalement, il n’aurait jamais du commencer cette conversation, il sentait que tout dérapait bien trop rapidement, et ils étaient allés plus loin qu’ils ne l’avaient jamais été. Le point de rupture était proche. Et le pire … c’était qu’il avait l’impression de tirer davantage sur leur lien pour accélérer la scission. « Tu ne fais pas ça pour moi, Aspen. Tu aimes ça, ne le nie pas. Tu as l’impression de faire le bien, mais tu vas tuer des gens, peu importe tes justifications. » Il se laissa à nouveau retomber au sol, pauvre poupée désarticulée. « Tu m’as demandé ce qui nous arrivait, je t’ai répondu. Je ne pourrais plus te regarder en face si tu deviens une tueuse, et encore moins si tu me dis que tu le fais pour moi … »
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MessageSujet: Re: growing fears (aspen & lorcan)   growing fears (aspen & lorcan) Icon_minitimeLun 17 Nov 2014 - 18:16


i know my call despite my faults
Ca y est, leur dispute semblait avoir atteint son paroxysme. Le point culminant même et la douleur était si forte qu’elle n’avait fait qu’accentuer l’inévitable rupture. Semblable à une déchirure. C’était un peu comme si jusqu’aujourd’hui les deux jumeaux avaient été reliés par un fin fil rouge, un petit fil soyeux et pourtant à l’apparence si résistante. Solide. Puis (en l’espace de ces quelques derniers mois seulement) les fibres constituants ce fil s’étaient effilochées puis déchirées une à une, sous le poids respectif de ces deux êtres qu’ils étaient tandis qu’ils semblaient tirer toujours plus fort dessus dans l’espoir de retenir l’autre. Si bien que maintenant tout ne tenait plus qu’a une seule et unique fibre, maigrichonne, rendant ainsi le petit fil tellement plus fragile qu’il ne l’était à l’origine de tout ceci. Pourtant, les deux jeunes gens semblaient ne s’apercevoir de rien et les choses avaient été trop loin maintenant, bien trop loin. Si bien qu’aujourd’hui ils semblaient ne même plus parvenir à se comprendre, pire encore, ils ne semblaient même plus marcher sur le même chemin qu’auparavant. Ce chemin de leur enfance, le long duquel Aspen n’avait cessé de glisser ses petits pieds dans les pas de son frère, tandis que lui jouait les funambules sur les mêmes ondes que cette dernière. Non, de tout ça il ne restait rien, il n’y avait plus rien entre eux que ce gouffre désormais infranchissable et affreusement sombre, béant. Le néant. Ce néant même au bord duquel Aspen semblait avoir du mal à maintenir l’équilibre, menaçant de tomber dans le vide à tout moment. Jusqu’à maintenant jamais encore leurs mots n’avaient été aussi durs et leurs paroles aussi sensibles qu’en cet instant, jamais jusqu’aujourd’hui ils ne s’étaient attaqués aussi férocement du simple son de leurs voix respectives et de la simple fureur de la langue. Pourtant, c’est bel et bien la tournure qu’avait prit leur conversation aussi proches soient-ils qu’éloignés. Et ce n’est probablement pas pour apaiser les chose que Lorcan avait répondu aussi vivement que l’étaient ses convictions aux remarques acerbes de sa soeur, c’est ainsi que cette dernière semblait tout du moins voir les choses. « Ils n’ont tué personne ! Maman s’est suicidée, personne ne l’a forcée à le faire ! » Jamais, ô grand jamais, les deux jumeaux n’étaient parvenus à trouver le moindre terrain d’entente à ce sujet et ce n’était (manifestement) toujours pas le cas.

A ces mots et surtout à la dureté de ces paroles, le duvet de la rouquine n’avait pas mis bien longtemps à s’hérisser, peut-être chargé par la force de sa colère ou tout simplement par la tristesse de ce témoignage qu’elle était incapable d’accepter non pas faute d’essayer. Seulement, dans l’esprit d’Aspen les choses ne devaient pas tourner bien rond et peu importe ce qu’on pouvait lui dire, pour elle accepter le suicide de la femme lui ayant donné la vie (de sa maman, de cet être qui lui était si chère) aurait signifié accepter son abandon. Oui, ça n’aurait été autre qu’accepter sa propre impuissance, mais aussi les faiblesses flagrante de cette femme qui semblait pourtant être le plus bel exemple à suivre. A ces mots et surtout à la dureté de ces paroles, le duvet de la rouquine n’avait pas mis bien longtemps à s’hérisser, peut-être chargé par la force de sa colère ou tout simplement par la tristesse de ce témoignage qu’elle était incapable d’accepter non pas faute d’essayer. Seulement, dans l’esprit d’Aspen les choses ne devaient pas tourner bien rond et peu importe ce qu’on pouvait lui dire, pour elle accepter le suicide de la femme lui ayant donné la vie (de sa maman, de cet être qui lui était si chère) aurait signifié accepter son abandon. Oui, ça n’aurait été autre qu’accepter sa propre impuissance, mais aussi les faiblesses flagrante de cette femme qui semblait pourtant être le plus bel exemple à suivre. Cette réflexion n’eu pas vraiment le temps de cheminer que Lorcan avait ajouté, sans trop tarder, probablement l’une des pires choses qu’il fût donné d’entendre à Aspen en cette journée qui n’avait pourtant pas si mal commencé. « Je n’ai pas besoin de ton aide ! » avait-il balancé de cette manière, sans la moindre fioritures visant à faire passer la pilule. Et à cet instant tout semblait s’écrouler et c’était comme si le noir complet l’avait envahit, comme si le sol lui-même avait cédé sous ses pieds, comme si elle avait finalement bel et bien perdu son équilibre au bord de la falaise, au bord même du gouffre. Je n’ai pas besoin de toi. La phrase se mit à tourner en boucle dans sa tête, à cent à heure et probablement que si elle n’avait pas été assise au sol Aspen en aurait réellement perdu l’équilibre. L’esprit totalement embrouillé, elle se mit à trembler et la respiration haletante elle se fit fureur pour ravaler les sanglot qui semblaient vouloir désespérément accompagner les vagues de larmes salées dégoulinant sur ses joues. Et comme pour l’amputer du moindre moment de répit qui aurait pu lui permettre de reprendre ses esprits le fils Wolstenholme ajouta « Qu’est-ce que tu crois que tu vas faire pour moi en devenant une hunter ? Personne ne me menace, les mutants ne nous ont rien fait. Tu vas finir par te faire tuer, c’est tout ce que tu vas gagner. » C’est là que tout bascula réellement, c’est là que tout changea, un peu comme lorsque dans les livres on décrit la scène du passage de l’amour à la haine. C’était là. C’était d’abord une douleur assourdissante, comme si son coeur n’avait été fait que de papier recyclé et qu’il avait suffit d’une légère bourrasque pour qu’il ne se déchire. Puis se fut un sentiment plus sourd et plus profond, un mélange de colère, de haine et de culpabilité. La bourrasque n’en était pas une et le papier non plus, c’était une tempête qui semblait avoir étiré le fil jusqu’à la rupture. C’était ça la douleur, c’était le retour de l’élastique trop tendu qu’on se prend dans la tronche sans être prévenu. Probablement avaient-ils tout les deux compris que maintenant et à l’avenir rien ne serait plus pareil pour eux, c’est du moins ce qu’il resta de tout ça dans l’esprit d’Aspen. Puis, elle entendit un bruit au sol de l’autre côté de la porte et contre son gré elle comprit qu’ils avaient tout deux atteint ce point de non retour. Que (comme elle) Lorcan devait-être fatigué et blessé de tout ça. Elle aurait aimé le ramener à elle d’une de ces répliques sanglante sortie des vieux bouquins, telle que : - Je préfère mourir au combat que de vivre sans toi mais elle n’en fit rien. C’était bien mieux comme ça, c’était terminé et elle avait déjà bien trop fait souffrir ce frère qu’elle chérissait. Elle l’avait bien trop maririsé dans cette lutte acharnée du bien et du mal qu’ils semblaient ce mener l’un et l’autre.

C’est finalement le brun qui reprit la parole, presque calmement. « Tu m’as demandé ce qui nous arrivait, je t’ai répondu. Je ne pourrais plus te regarder en face si tu deviens une tueuse, et encore moins si tu me dis que tu le fais pour moi … » Cette phrase signa le terme d’une bataille perdue d’avance et pour toute réponse Aspen abdiqua, prenant une profonde inspiration et séchant ses larmes elle répondit aussi calmement qu’elle le put (la voix légèrement tremblante) « Bien, j’ai compris Lorcan. Je te demande pardon pour t’avoir entrainer la dedans. Sache que dorénavant je tacherais de faire de mon mieux pour ne pas être celle qui meurt. » Ses paroles se voulant légèrement ambiguës, elle se redressa et resta quelques minutes ainsi, le dos à la porte, espérant peut-être qu’il sorte la retenir. Finalement, cet amour devenu haine ferait peut-être sa force à l’avenir, une chose étant sûre elle ne reprocherait plus aux mutants la seule perte de sa mère mais aussi et surtout celle de son frère dorénavant.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: growing fears (aspen & lorcan)   growing fears (aspen & lorcan) Icon_minitimeDim 14 Déc 2014 - 14:18


growing fears
C’était incroyable, comme les choses pouvaient avoir changé en si peu de temps. Il y a un an encore, Lorcan et Aspen étaient unis comme les doigts de la main, et se comprenaient à demi-mot. Il n’y avait que la mort de leur mère qui était un sujet à éviter, mais ils le savaient parfaitement et n’en parlaient quasiment jamais. Tout allait très bien. Et aujourd’hui, ils se retrouvaient dans cette situation intenable, incompréhensible. Lorcan n’osait pas ouvrir la porte pour faire face à la dispute, pour ne pas prendre le risque de flancher devant sa jumelle ou pire, de se trahir. Aspen ne savait absolument rien de ce qui se passait dans sa tête et devait subir son comportement sans qu’il ne puisse lui expliquer pourquoi il changeait soudain de manière d’être avec elle. Ils n’étaient plus les jumeaux Wolstenholme, les deux petits prodiges des salles d’entraînements de Radcliff, ils étaient deux personnes bien distinctes dont les chemins n’étaient pas prêts de se croiser à nouveau. Lorcan se voyait en train d’accentuer le malaise entre eux comme s’il contemplait la scène de loin, presque de façon détachée. Comme si ce n’était pas vraiment lui, qui venait de dire à sa sœur chérie qu’il n’avait pas besoin d’elle. Bien sûr qu’il avait besoin d’elle, il ne cesserait jamais. Il aurait voulu qu’elle puisse lire dans ses pensées pour l’entendre à travers la porte et pour ne pas être trop blessée par la froideur de ses paroles. Mais bien entendu, elle ne pouvait pas. Et il ne pouvait pas vraiment se reprendre juste pour la consoler. Il devait se tenir à ce qu’il avait dit, se faire passer pour le méchant de l’histoire. Ainsi, elle allait comprendre qu’il fallait qu’elle cesse de s’accrocher à lui … Et elle s’éloignerait. C’était ce qu’il voulait. C’était ce qu’il était censé vouloir.

« Bien, j’ai compris Lorcan. Je te demande pardon pour t’avoir entrainé là dedans. Sache que dorénavant je tacherais de faire de mon mieux pour ne pas être celle qui meurt. » Lorcan poussa un profond soupir. Encore une fois, ce n’était pas du tout ça qu’il aurait voulu entendre, et ce n’était pas comme ça qu’elle aurait du le comprendre. Il ne voulait pas qu’elle se fasse tuer dans ce conflit, mais ce n’était pas sa plus grande inquiétude pour le moment. Bien sûr, elle allait prendre des risques, mais il savait à quel point elle était douée et il s’inquiétait bien plus pour ceux qui se trouveraient en face d’elle. Les familles qui n’avaient rien demandé à personne, les gens qui vivaient leur petite vie tranquille, les gens comme lui … Qui se réveillaient chaque matin la peur au ventre et qui remerciaient le ciel chaque nuit d’avoir survécu un jour de plus. Aspen ne voyait pas d’êtres humains en face d’elle, mais des monstres à éliminer. Qu’ils aient peur, elle ne le réalisait pas, ou alors elle s’en fichait. Comment est-ce qu’elle réagirait si elle savait que c’était lui qu’elle finirait par devoir abattre ? Ah, il ne voulait pas y penser, il s’était déjà posé la question des milliers de fois et les réponses n’étaient jamais bien brillantes. « Non, tu ne comprends pas. » Lâcha-t-il finalement d’un ton las, sans vraiment espérer qu’Aspen soit encore là pour l’entendre. Elle avait sans doute rejoint la salle à manger, le laissant seul dans sa salle de bain. Lorcan finit par se relever et fit couler l’eau au robinet. Il avait encore la tête qui tournait, mais apparemment, ses pouvoirs s’étaient calmés tandis qu’il se disputait avec Aspen – quelle ironie – et le sang ne coulait plus. Il passa sa serviette sous le robinet pour l’imbiber d’eau et fit de son mieux pour se nettoyer le visage, sachant qu’il ne pourrait rien faire pour sa chemise tachée. L’eau se teinta de rouge et il eut un nouveau haut-le-cœur, mais il se força à continuer jusqu’à ce qu’il puisse sortir avec un visage un peu plus présentable. Les cernes, le teint pâle, il n’y pouvait rien … Il défit sa chemise, constatant avec un peu de soulagement que son t-shirt en dessous était à peine taché, et la roula en boule avec la serviette trempée. Il était hors de question de laisser tout ça en vue des hunters qui vaquaient dans cette maison. Quand il rouvrit la porte, il eut un petit mouvement de surprise en constatant que sa sœur était toujours là. « Viens, on ne va pas faire attendre papa et Cali plus longtemps. Après tout, c’est ton jour de gloire. » Sa voix était froide, et il ne la regarda pas tandis qu’il passait devant elle pour rejoindre le reste de la famille. Il se détestait d’agir ainsi, mais au moins … Au moins, elle ne risquait pas de manquer le message.
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