Elle avait peut-être fait une connerie en prenant n'importe quel bus... le Kentucky, elle ne connaissait pas vraiment. Pourtant ce voyage avait été intéressant, elle avait discuté avec une petite vieille qui connaissait bien la région, elle lui avait parlé de Louisville, qu'elle y habitait depuis qu'elle était née soit depuis 1936, elle lui avait raconté les évolutions dont elle avait été témoin et plein d'anecdotes sur le commerce qu'elle avait longtemps tenue avec son défunt mari. Il s'agissait, d'une petite épicerie dans un quartier moyen de la ville, elle avait dit à son interlocutrice de venir la voir si elle passait dans le coin un jour. Quoi qu'il en soit, Cassiopeia avait écouté et posé des questions, après dix ans d'études en journalisme, elle avait l'habitude et était toujours intéressée par le récit des gens, leur façon de voir les choses. La petite vieille était descendu avant Cassio, elle avait l'intention de descendre à Radcliff, elle avait de la famille dans cette ville. L'un de ses cousines lointaines vivait ici avec son mari et son fils. Elle était avocat et lui... elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'ils habitaient dans le quartier nord. Heureusement qu'elle n'était pas timide, elle demanda où habitaient les Gaiman à quelques habitants avant d'avoir une réponse assez précise pour se retrouver devant la porte d'entrée. Elle répondit au texto de sa mère qui s'inquiétait, en même temps, elle avait fait 14h de bus, plusieurs changements... normal pour sa mère de s'inquiéter sachant que Cassio n'avait jamais fait ce genre de folie. Elle tenta de rassurer la femme en lui disant qu'elle allait squatter chez sa cousine Eileen. Ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu d'ailleurs... peut-être huit ou six ans, elle ne savait plus trop.

Il était environ une heure de l'après-midi lorsqu'elle toqua à la porte. Un homme torse nu lui ouvrit. Eh bien, le mari d'Eileen avait l'air assez à l'aise avec son corps. En même temps, il n'avait pas de raison de complexé. Elle haussa quand même un sourcil en affichant un sourire amusé. Bon, elle, ça ne lui faisait ni chaud ni froid les torses musclés de mâles, elle préférait les formes plus courbées des filles. Enfin bref, elle prit rapidement la parole. « Bonjour ! Je suis Cassiopeia, votre belle-cousine ! Eileen est présente ? J'aurais un petit service à lui demander si vous permettez. » Elle adressa un sourire courtois pour ponctuer son rapide discours. Elle avait évidemment l'intention de demander à rester quelque temps chez eux, cependant, la brune n'avait pas de valise, juste son sac à main... il faut dire qu'elle était partie sur un véritable coup de tête. De toute façon, elle avait sa gold card, elle pourrait acheter des fringues sans souci. D'ailleurs, elle aurait pu aller à l'hôtel, mais c'était moins convivial que la famille non ? Et puis, en plus, elle n'avait pas vraiment envie de faire demi-tour pour trouver un hôtel et elle commençait à avoir la dalle, elle n'avait mangé que des cochonneries achetées dans une station service depuis le matin.

Cassiopeia & Judicaël

 

Dimanche matin. Le réveil fut pénible. Comme toujours, il n'avait pas eu besoin de réveil pour ouvrir les yeux aux alentours de 8h00. Son organisme était bien calibré. Dès qu'il bougea, ses compagnons animaux vinrent lui quémander des caresses, ils lui arrachèrent un sourire, et une grimace quand il dut étirait ses muscles costaux. Cadeau d'un Hunter, il avait une blessure peu profonde mais douloureuse. La bataille remontait à plusieurs jours déjà, mais il garderait ce souvenir plusieurs semaines, ajoutant une cicatrice à sa longue collection. Enfin, ce qu'il fallait retenir c'était qu'il avait sauvé une mutante, à peine plus vieille que Samuel. Il en était fier. Il souffrirait sans se plaindre.

Petit déjeuner. Jogging d'une heure. Douche. Entraînement au tir. La matinée passa en un clin d'oeil. Il rentra chez lui aux alentours de midi, déposant son sac dans le salon, il se dirigea vers la salle de bain. Il ôta son tee-shirt. Comme il l'avait pressenti, le saignement de sa plaie avait repris à cause de ses efforts peu raisonnable. Il retira son pansement après avoir désinfecté ses mains, et refit les points sur sa plaie, rapidement, habitué, habile malgré l'accessibilité complexe à la plaie. Le pansement fut bientôt replacé, ses mains lavées, matériel rangé. Et on sonna à sa porte. Il jeta la serviette sur le rebord de l'évier.

C'était sans doute quelqu'un de réseau qui avait des informations à lui faire passer ou un service à lui demander. Il ne prit pas la peine d'attraper un tee-shirt pour aller ouvrir la porte. Seulement, il fut surpris de découvrir une jeune femme. Rio Pongo arriva sur ses talons, Jude bloqua au chien le passage, qu'il n'aille pas sauter maladroitement sur la belle jeune femme qui était.... Euh. Sa belle-cousine ? Hm, elle n'était pas très au fait de ce qui se passait dans sa famille. Il eut une moue un peu triste à l'évocation d'Eileen, mais se reconstruisit rapidement un sourire doux.

« Bonjour... Ex-belle cousine, Eileen n'est plus là depuis trois ans, mais entrez, je ne vais pas vous laisser dehors. »répondit-il d'une voix amicale et chaleureuse.

Il se poussa du seuil, attrapant Pongo au passage, le forçant à avancer plutôt qu'à embêter Cassiopeia. Mais toute sa ménagerie était déjà en train d'accourir vers le salon pour voir qui était cette inconnue qui arrivait chez eux à l'improviste.

« Je vous laisse fermer, sinon Pongo ne va pas vous lâcher... Il essaie toujours de sauter sur les gens alors que c'est physiquement impossible quand on a qu'une patte arrière. Mais il est têtu. »expliqua Judicaël en avançant vers le grand salon. « Ne faites pas attention au rangement, je prévoyais de faire le ménage cet après-midi... »

Ce n'est qu'une fois dans le salon qu'il s'aperçut qu'il était à moitié nu face à un membre de la famille de son ex-femme... Ce n'était pas terrible. Surtout face à une si jolie jeune femme. Aussi, il s'empressa d'enfiler un tee-shirt qui traînait sur son canapé. Difficile de savoir depuis quand, mais il semblait propre alors... Pongo alla finalement embêter la belle, suivi des trois autres chiens, sous les regards curieux d'une assemblée de chats.

« Désolé, ils sont vraiment intenables... Vous voulez boire quelque chose ? Ou manger peut-être ? J'allais préparer quelque chose alors, je peux ajouter un couvert, si vous voulez. »

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« Bonjour... Ex-belle cousine, Eileen n'est plus là depuis trois ans, mais entrez, je ne vais pas vous laisser dehors. » Alors comme ça sa cousine n'était plus avec lui depuis trois ans... eh bien, il était temps qu'elle se mette à la page au niveau de sa famille. En même temps, elle avait été plutôt occupée avec ses études durant ces dix dernières années. Elle entra donc en observant les lieux et en craignant un peu pour sa robe, elle ne voulait pas que celle-ci finisse en lambeaux sous les coups de pates des chiens. « Je vous laisse fermer, sinon Pongo ne va pas vous lâcher... Il essaie toujours de sauter sur les gens alors que c'est physiquement impossible quand on a qu'une patte arrière. Mais il est têtu. Ne faites pas attention au rangement, je prévoyais de faire le ménage cet après-midi... » Elle avait donc fermé la porte et suivit l'homme jusqu'au salon. Elle observa le chien en ayant un peu de peine pour lui, elle devait être fatigante sa vie de chien en devant se déplacer comme ça... Quoi qu'il en soit, elle haussa les épaules quant à la remarque sur le ménage, elle avait une femme de ménage pour son appartement car sinon c'était un véritable champ de ruine chez elle. Elle était donc très mal placée pour juger. Il enfila un t-shirt et finalement, les chiens virent à la rencontre de la jeune femme qui s'incrustait. Elle leur accorda un peu d'attention avec des caresses sur la tête, mais ils étaient un peu trop nombreux. « Désolé, ils sont vraiment intenables... Vous voulez boire quelque chose ? Ou manger peut-être ? J'allais préparer quelque chose alors, je peux ajouter un couvert, si vous voulez. » Elle se redressa en entendant parler de nourriture. Elle avait vraiment la dalle.

« J'avoue que, je n'ai pas vraiment mangé depuis hier donc ce ne serait pas de refus, si ça ne vous dérange pas évidemment. » Lâcha-t-elle poliment. Mais franchement, elle aurait tué pour manger... même un mcdo ou un truc du genre qu'elle n'aimait pas vraiment. « Eileen habite toujours à Radcliff ? Je venais pour savoir si elle pouvait m'héberger prochainement. » Elle marqua une pause avant de reprendre soudainement. « Je ne me suis pas évadé de prison et je ne suis pas en cavale hein. Disons que j'ai légèrement décidé de faire en sorte que ma vie prenne une tournure inattendue. Et quelle tournure ! Vous vous rendez compte qu'il y a quatorze heures de bus de New York à ici ? Je n'avais jamais fait ça de ma vie avant. C'est assez intéressant. Surtout pour les rencontres et pour croiser des vieux pervers étranges... enfin ce fut constructif. » Elle avait commencé à parler et serait difficile à arrêter désormais. Enfin heureusement elle avait trop faim pour s'éterniser. « Pardon. Je m'emporte un tantinet. Oh il y a des monuments à visiter en ville ? Ou aux alentours ? ». Avec son physique et ses manières de princesse, on se serait attendu à ce qu'elle demande les boutiques de fringue et les boites de nuit, mais non, elle était plutôt du genre à visiter des lieux de mémoire, carnet en main pour prendre des notes et rédiger ensuite des articles, même si elle savait qu'ils ne seraient pas publiés.

Cassiopeia & Judicaël

Retenir sa meute était un peu compliqué pour le docteur. Pas qu'il n'ait pas d'autorité, mais pourquoi réprimanderait-il ses chiens alors qu'ils voulaient juste faire connaissance avec cette femme trop bien habillée pour eux... Ses vêtements dénotaient tellement dans le bazar et la ménagerie ambiante, rappelant violemment à Judicaël que malgré sa réussite il n'avait jamais été du même milieu que son ex-femme. Elle et sa famille avaient toujours été une énigme, des gens trop « biens » pour lui, le pauvre prodige venant du milieu ouvrier. Ses réponses laissaient aussi transparaître cette politesse et cette bienséance qu'il n'avait jamais complètement intégré. Il n'était pas impoli, mais il avait la politesse du peuple, il ne connaissait pas toutes les règles. Il n'avait pas vraiment envie de les apprendre. Il préférait rester intègre, il se foutait de ne pas être l'idéal de son ancienne belle famille, encore plus depuis son divorce.

Il écouta la jeune femme parler. Il aimait se laisser porter par les discours des gens bavards. Contrairement à beaucoup de personnes, il les appréciait, il aimait cette facilité pour la discussion, cette façon de le bercer au son de leur voix. Vivre seul avait accentué cet amour de la parole d'autrui. Cela lui rappelait qu'il n'était pas seul en somme. Il eut un léger rire en entendant cette demoiselle pester contre les transports routiers. Pas un rire méchant, juste qu'il trouvait cela assez drôle. Parce que lui avait été habitué très jeune à prendre les transports les plus économique et que même maintenant, il préférait les longs trajets en moto plutôt que de prendre l'avion, quitte à rouler plusieurs jours d'affilé. La fracture sociale. Il garda un sourire. Il se laissa submerger par les questions, restant à écouter silencieusement avec attention. Quand le débit se calma, il put reprendre de sa voix calme, grave et posée.

« Des monuments ? Vous parlez de Radcliff, ce n'est pas vraiment l'endroit où il y a le plus de lieux touristiques... Mais le centre est assez agréable, il y a quelques bâtiments officiels. Autrement, vous avez quelques jolies promenades à faire en forêt si vous avez l'âme aventureuse. »

Il était un soupçon amusé qu'une femme de son genre débarque à Radcliff sans savoir qu'il n'y avait pas grand chose de remarquable. Mais si elle avait fait cela sur un coup de tête... Il sourit doucement et reprit le fil de son discours.

« Pour ce qui est d'Eileen, malheureusement, elle vit à Los Angeles maintenant, vous aurez du mal à la voir, à moins de remonter dans un car pour de très longues heures. »

De trop longues heures qui le séparait de Samuel. Il ne pouvait guère le voir lors des vacances scolaires, ayant la chance de récupérer pour ces quelques semaines sa garde. Son visage s'était attristé en parlant de son ex-femme. Sans doute parce qu'il savait qu'il était responsable de son propre malheur et qu'il avait lui-même choisi ses combats, il ne pouvait en vouloir qu'à lui-même.

« Mais mon père n'arrêtait pas de me dire plus jeune que les voyages forment la jeunesse, il n'avait pas tort, j'ai beaucoup appris en prenant des bus et en tombant moi-aussi sur des personnes atypiques. Néanmoins, vous devriez au moins rester ici aujourd'hui, et prendre le temps de planifier votre voyage. Je ne suis plus vraiment de votre famille, mais je peux vous héberger, si cela vous convient. J'ai plusieurs chambres inoccupées. »

Il marqua une pause, tapant légèrement dans ses mains.

« Mais bon, avant tout ça, je vais nous préparer à manger, vous devez mourir de faim et de fatigue. Installez vous, je vais essayer de faire vite. Poussez les animaux, ils ne vous diront rien, ils sont habitués aux visiteurs. »dit-il en s'éclipsant vers la cuisine, le seul endroit parfaitement rangé.

Il ouvrit son frigidaire, il avait quelques restes, mais peut-on servir des restes à quelqu'un de cette classe ? Difficilement, il ne voulait pas qu'elle fasse remonter des informations nuisibles à sa femme. Enfin, pour l'entrée, il pouvait toujours servi les rouleaux de printemps qu'il avait préparé la vieille, il savait qu'ils étaient bons et réussis alors... Ensuite... Il avait du poulet, de la pâte de curry non loin, il pourrait arriver à faire rapidement quelque chose. Il sortit ce qu'il lui fallait sur son plan de travail, mettant de l'eau à bouillir. Il s'affaira quelques minutes, et se permit de sortir de la cuisine après quelques minutes avec deux assiettes, déjà garnies des fameux rouleaux de printemps, d'un peu de salade composées et de sauce pour l'accompagnement. Il chassa du coude les chats curieux et déposa les assiettes sur la table de la salle à manger, jouxtant au salon.

« Je reviens avec les autres couverts... Je vous laisse surveiller les assiettes, ces monstres sont des voleurs nés, il ne faut pas les lâcher du regard, je compte sur vous ! Et n'hésitez pas à commencer sans moi...»

Il revint quelques instant plus tard, avec verres, couverts, et carafe d'eau fraîche qu'il déposa sur la table, s'éclipsant à nouveau vers la cuisine, n'en sortant qu'après quelques minutes avec un plat de poulet curry dans une poêle, et un saladier de riz dans l'autre. Il s'installa ensuite face à la jeune femme, réalisant la bizarrerie de la situation... Manger avec son ex-belle cousine.

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« Des monuments ? Vous parlez de Radcliff, ce n'est pas vraiment l'endroit où il y a le plus de lieux touristiques... Mais le centre est assez agréable, il y a quelques bâtiments officiels. Autrement, vous avez quelques jolies promenades à faire en forêt si vous avez l'âme aventureuse. » Bon ben tant pis pour elle, pas d'article à écrire sur un quelconque monument... Les balades en foret... elle n'était pas contre, mais pas toute seule, après tout, avec le nombre de films d'horreur qui se passaient en forêt, elle préférait éviter. Sans avoir forcement peur de rencontrer Jason ou une vilaine sorcière, elle ne serait pas forcement rassuré, suffisait qu'elle se casse une jambe, et là c'est le drame. « Pour ce qui est d'Eileen, malheureusement, elle vit à Los Angeles maintenant, vous aurez du mal à la voir, à moins de remonter dans un car pour de très longues heures. » Los Angeles, c'était à l'autre bout du pays, décidément, si sa cousine avait voulu s'éloigner le plus possible, elle n'avait pas loupé son coup... elle aurait pu essayer le Japon ou la Russie sinon. C'était encore plus loin. Elle avait l'air d'être bien partie pour devoir chercher un hôtel. Elle était quand même curieuse de savoir pourquoi ils s'étaient séparés... mais Cassiopeia était bien placé pour savoir que les histoires d'amour ne finissent pas toujours en happy end. « Mais mon père n'arrêtait pas de me dire plus jeune que les voyages forment la jeunesse, il n'avait pas tort, j'ai beaucoup appris en prenant des bus et en tombant moi-aussi sur des personnes atypiques. Néanmoins, vous devriez au moins rester ici aujourd'hui, et prendre le temps de planifier votre voyage. Je ne suis plus vraiment de votre famille, mais je peux vous héberger, si cela vous convient. J'ai plusieurs chambres inoccupées. » Il était prêt à l'héberger alors qu'il ne la connaissait pas, c'était vraiment sympathique de sa part. Peut-être un peu fou aussi, elle, elle n'aurait jamais invité un inconnu chez elle... peut-être parce qu'elle était une fille et que par conséquent, on lui avait appris à craindre davantage les inconnus. Après tout pourquoi un homme en bonne condition physique irait se méfier d'une nana d'un mètre soixante-dix et toute fine ? D'ailleurs, Cassiopeia n'avait jamais pris de cours de self défense, elle avait juste une bombe lacrymo' dans son sac-à-main quoi. « Mais bon, avant tout ça, je vais nous préparer à manger, vous devez mourir de faim et de fatigue. Installez vous, je vais essayer de faire vite. Poussez les animaux, ils ne vous diront rien, ils sont habitués aux visiteurs. » Elle se dégagea doucement de l'attroupement de chiens et attrapa un des chats qui venait de monter sur l'une des chaises pour aller voir les rouleaux de printemps posé sur la table. Miam. Elle adorait ça. Enfin, de manière générale, elle n'était pas difficile en ce qui concernait la nourriture. C'était une bonne mangeuse, même si elle faisait quand même attention aux kilos en trop. On l'avait élevé avec cette habitude donc c'était naturel pour elle de savoir ce qu'elle pouvait manger ou pas.  Enfin, de toute façon, les rouleaux de printemps ce n'était pas trop calorique. « Je reviens avec les autres couverts... Je vous laisse surveiller les assiettes, ces monstres sont des voleurs nés, il ne faut pas les lâcher du regard, je compte sur vous ! Et n'hésitez pas à commencer sans moi... »  Elle était trop bien élevée pour commencer à manger sans son hôte. Elle posa le chat avant de s'installer, en surveillant qu'aucun des habitants à quatre pattes, ou moins, n'essaie de chiper de la bouffe qui se trouvait sur la table. Finalement l'homme revint avec tout ce qu'il fallait... dont un poulet au curry... Han son plat préféré quoi. Parfois le hasard faisait bien les choses.

« C'est gentil de votre part de m'inviter à manger et même à rester chez vous alors qu'au final, on ne se connait pas. » Elle lui adressa un sourire gêné. « Hum, pardonnez ma curiosité mais, qu'est-ce qui s'est passé entre Eileen et vous ? Vous n'aviez pas un enfant ? Ah moins que je ne confonde, j'ai été pas mal occupé avec mes études et ma vie à New York... et des cousines, j'en ai pas mal. » Elle était trop curieuse, mais en même temps, elle avait le droit de savoir non ? Bon d'accord, elle ne connaissait pas vraiment Eileen, elle s'était surement un peu indiscret de sa part de vouloir savoir tout ça, mais les potins et les histoires, elle adorait ça. Enfin bref, ils purent commencer à manger... bon dieu que ça faisait du bien de manger quelque chose de vraiment constituant et d'aussi bon. « C'est drôlement bon. C'est vous qui avez cuisiné ? » Elle qui n'avait jamais touché une poêle de sa vie était toujours impressionné quand elle était confronté à des gens qui savaient faire à manger. Elle avait déjà essayé de préparer des pâtes, comme le commun des mortels, mais elle les avait laissées trop longtemps... beaucoup trop... les pâtes étaient devenues une bouillie répugnante, l'eau c'était évaporée et la casserole était bonne à mettre à la poubelle... depuis, elle n'avait que des plats pré-préparé qui venaient du traiteur et qu'il suffisait de passer au micro-onde et basta.

Cassiopeia & Judicaël

Son sourire était un peu crispé. Il était peut-être un peu paranoïaque, mais une question, ou plutôt une hypothèse avait tilté dans son esprit : et si c'était Eileen qui avait envoyé cette inconnue pour l'espionner ? Pour lui retirer ses derniers droits sur Samuel ? Non, il devait voir le mal partout à force de tomber sur ces connards de chasseurs. Son épaule le lança à cette pensée, comme pour confirmer sa pensée. Pourtant, elle semblait sincère, là, face à lui. Il devait peut-être se faire une raison : Eileen ne se préoccupait tout simplement plus de lui et refaisait sa vie. Il mangea sans véritable appétit le rouleau de printemps qui trônait dans son assiette. La venue de cette presque étrangère réveillait en lui des souvenirs amers. Il secoua la tête pour signifier que ce n'était rien lorsque la jeune femme le remercia. C'était pourtant normal. Il n'allait pas la laisser à la porte... Chez lui, on appelait ça de la politesse, ou juste du bon sens. Ses parents l'avaient élevé comme ça. Peut-être pour cela qu'ils n'avaient jamais roulé sur l'or, parce qu'ils étaient du genre à aider tout le monde. Son altruisme était peut-être une maladie héréditaire. En revanche, les questions qui suivirent lui firent un peu perdre son sourire. Il baissa un peu la tête. Il n'aimait pas vraiment parler de ça. Encore moins avec quelqu'un de la famille d'Eileen. Il se racla légèrement la gorge, un peu gêné.

« On s'est quittés suite à des désaccords d'idées... On était plus vraiment fait pour vivre ensemble. Mais oui, nous avons un enfant. Samuel. C'est garçon adorable. Je regrette vraiment ce qui s'est passé pour lui. Je sais que je suis loin d'être un bon père pour lui. Cependant, vivre avec des parents qui ne peuvent plus se supporter, cela n'aurait pas été plus sain... »dit-il doucement, sa voix se brisant un peu sur la fin.

Il préféra donc attraper son verre et se servir un verre d'eau qu'il but d'un trait. Comme pour ravaler les mauvais souvenirs, pour laver sa conscience et pour garder la face. Il en avait presque oublié la dernière remarque de la jeune femme sur sa cuisine. Enfin un sujet un peu plus positif, il sauta donc sur l'occasion pour changer de sujet.

« Et oui, c'est moi qui ai cuisiné tout cela. Alors merci. Je suis ravi que ça vous plaise. C'est toujours mieux de cuisiner pour quelqu'un. Eileen trouvait que ma passion pour la cuisine était ridicule... A quoi bon faire la cuisine quand on peut payer quelqu'un pour le faire ? » Il eut un léger rire. « C'est sans doute idiot, mais je trouve que cuisiner quelque chose de bon, pour quelqu'un d'autre, c'est un peu une forme de respect, une marque d'attention. Ma mère dit souvent que le secret d'une bonne recette, c'est de la faire avec amour... Elle n'a peut-être pas tort. »

Jude mangea encore un peu, mais plutôt que de fixer son regard sur son assiette, celui-ci remontait pour fixer la belle demoiselle, sans doute un peu curieux, et encore surpris de voir une femme de cette classe dans sa maison envahi de chats, de chiens, et de temps en temps de mutants. Elle ne cadrait pas trop avec Pango allongé à ses pieds louchant avec appétit sur ce qu'elle mangeait, ni avec Maline qui observait le repas de sur le canapé.

« Cassiopeia, cela vous dérange si on se tutoie ? Enfin, pas que le vouvoiement me gêne, mais, vous êtes quand même un peu de ma famille en un sens alors, on a peut-être pas besoin de formalités ? »Il eut un léger soupir, cherchant un peu ses mots. « Je dois dire que je ne suis pas très à l'aise avec toutes ces politesses. Je ne suis pas vraiment de votre milieu, alors, je ne sais pas vraiment ce que j'ai le droit ou non de faire selon les règles. »

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« On s'est quittés suite à des désaccords d'idées... On était plus vraiment fait pour vivre ensemble. Mais oui, nous avons un enfant. Samuel. C'est garçon adorable. Je regrette vraiment ce qui s'est passé pour lui. Je sais que je suis loin d'être un bon père pour lui. Cependant, vivre avec des parents qui ne peuvent plus se supporter, cela n'aurait pas été plus sain... » La brune lui adressa un petit sourire compatissant. Tien, un père qui s'inquiétait du bien de son enfant dans le bon sens, dans le milieu dans lequel elle avait grandi c'était plutôt rare ça. Tout était question d'image, le bien de l'enfant on s'en fichait presque. Évidemment elle n'avait pas été malheureuse, mais cet homme avait l'air d'être un meilleur père que le sien. Enfin bon, elle n'était pas très bien placer pour juger ce genre de choses, elle qui n'avait jamais manqué de rien. Mais passons. Elle eut peu de peine pour lui. « Et oui, c'est moi qui ai cuisiné tout cela. Alors merci. Je suis ravi que ça vous plaise. C'est toujours mieux de cuisiner pour quelqu'un. Eileen trouvait que ma passion pour la cuisine était ridicule... A quoi bon faire la cuisine quand on peut payer quelqu'un pour le faire ? C'est sans doute idiot, mais je trouve que cuisiner quelque chose de bon, pour quelqu'un d'autre, c'est un peu une forme de respect, une marque d'attention. Ma mère dit souvent que le secret d'une bonne recette, c'est de la faire avec amour... Elle n'a peut-être pas tort. » Elle aurait aimé avoir une mère qui lui faisait la cuisine, elle aurait aimé que celle-ci lui apprenne à cuisiner, mais sa mère avait les mêmes idées qu'Eileen en ce qui concernait la cuisine. Elle n'avait jamais vu sa mère y mettre les pieds sauf à la limite pour donner des ordres à la cuisinière. Résultat, Cassiopeia était une véritable quiche en cuisine, ce qu'elle préparait relevait plutôt de chimie loupée. Quoi qu'il en soit, elle afficha un air carrément d'accord avec lui en tout finissant la bouché qu'elle était en train de manger. « Cassiopeia, cela vous dérange si on se tutoie ? Enfin, pas que le vouvoiement me gêne, mais, vous êtes quand même un peu de ma famille en un sens alors, on a peut-être pas besoin de formalités ? Je dois dire que je ne suis pas très à l'aise avec toutes ces politesses. Je ne suis pas vraiment de votre milieu, alors, je ne sais pas vraiment ce que j'ai le droit ou non de faire selon les règles. » Elle avala finalement en hochant la tête de haut en bas. Une fois qu'elle n'eut plus la bouche pleine, elle pu reprendre la parole.

« Oui ! Bien-sûr qu'on peut se tutoyer. Bah mon milieu ça fait dix ans que j'y ai pas vraiment mis les pieds avec les études et tout ça et les règles de ce genre, perso je m'en fou. » Elle rit doucement avant d'avaler un peu d'eau. « Tu devrais apprendre la cuisine à ton fils, lorsque vous pouvez passer du temps ensemble. Joindre l'utile à l'agréable c'est tout bénef' et puis les filles normales adorent les garçons qui savent cuisiner ! En tout cas, mes copines et moi on s'accorde particulièrement sur ce détail : un partenaire qui sait cuisiner c'est LE bonus qui change tout. » Bon évidemment, elle n'avait pas dire que dans son cas, il fallait remplacer garçon par fille, même si elle assumait assez, ce n'était pas le genre de choses qu'on disait comme ça au premier venu. « Oh et si tu t'inquiètes pour le bien de ton fils, c'est que tu es un bon père. Crois-moi dans mon milieu, les parents préfèrent rester ensemble pour être bien vu plutôt que de s'occuper du leur gosses. » Elle observa un peu la pièce et les animaux. C'était quelque chose qui l'intriguait, est-ce qu'il ramassait tous les animaux qu'il trouvait? Enfin bon, elle, ça ne la gênait pas, hormis pour les poiles et les griffures sur les vêtements. « Je ne voudrais pas paraître impolie mais, vu le nombre d'animaux, on dirait que tu n'es pas vraiment passé à autre chose après Eileen... Enfin je veux dire, perso après une rupture je fais des tonnes de shopping genre pour combler un manque... je me trompe peut-être ,mais on dirait que les animaux ici servent à combler un manque, non ? Si ça ne me regarde pas je changerais de sujet. » Elle était curieuse, trop curieuse ! Il fallait qu'elle le dise alors que d'autre auraient simplement gardé le silence. Enfin bon, en même temps, si elle avait raison, il fallait qu'il en parle, pas forcement à elle qui était une simple inconnue, mais à quelqu'un à qui il pourrait le dire.